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Système éducatif français : base de données, informations, analyses de questions d’actualité. Système éducatif français : base de données, informations, analyses de questions d’actualité.

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Chapitre 4b : L'éducation et l'avenir. Difficultés des enseignants - salaires. – suppressions postes – réforme du lycée -V.Peillon – B.Hamon -N .V.Belkacem - J.M Blanquer : ministres de l'E.N .La réforme du collège et le ''décret''-

Augmentation salaires et primes des enseignants notamment.-dispositions gouvernementales face aux risques d'attentats...09/06/2017N

L’Éducation face à l’avenir.

Il est incontestable que l’éducation a changé 25 ans après la loi Haby de 1975 sur le collège unique. La massification du collège que d’aucuns opposent à la démocratisation voulue a été réussie. C’est la question des moyens qui a pris le devant de la scène, mobilisé les énergies et grevé lourdement les budgets de l’Etat et ceux des Collectivités Territoriales. Il semble normal que le quantitatif ait eu la première place. D’où les constructions ou reconstructions de milliers de collèges et de centaines de lycées, l’augmentation du nombre d’enseignants - la revalorisation de leurs traitements, la création des IUFM. On fait beaucoup d’efforts pour aider les élèves en difficulté - conduite des plus dignes sur les plans humain et social.

Actuellement on se pose des questions sur l’avenir de la culture française face à la culture homogène de la mondialisation et des experts pensent à introduire des connaissances techniques dans les contenus d’enseignement de toutes les classes de seconde qui restent pour eux trop "générales". Rien d’étonnant quand on a conscience que d’ici peu l’aptitude professionnelle – véritable clé de la réussite d’un pays - sera déterminante dans les compétitions européennes et mondiales. En conséquence après le quantitatif il faut maintenant porter ses efforts sur le qualitatif que peut représenter : la définition des contenus du savoir commun . Idée qu’on n’a certes pas occultée mais pas assez creusée, à notre sens, encore que, récemment, la commission Thélot ait retenu cette priorité dans les propositions qui figurent dans le document de synthèse: Vers la réussite de tous les élèves.

Mais l’école ne pourra pas tout faire.

L’école ne pourra jamais gommer toutes les inégalités car il y a beaucoup de paramètres qui lui échappent: - les biens et capitaux personnels, les salaires, l’histoire d’une famille, ses traditions, ses conditions de vie (logement, accès aux soins..), sa religion, l’approche de chacun face à l’éducation des enfants, face à la culture sous différentes formes…Pour ce qui est de l’école, il faudra que la distribution de l’État compense les carences, en multipliant les crédits pour les ZEP par exemple et en faisant du budget de l’EN la priorité politique.

À y regarder de plus près on s’aperçoit vite qu’en France on attend beaucoup de l’école et qu’on ne peut donc qu’être déçu.: on attend d’elle - entre autres - qu’elle crée de l’égalité, qu’elle développe la culture et l’autonomie des individus, qu’elle soit un facteur de développement économique aussi…Car l’économie n’a-t-elle pas de plus en plus besoin d’emplois qualifiés? Rien n’est moins sûr. Dans quelques décennies plus de 40% de la population active sera au moins bachelière, alors qu’aucune donnée fiable ne permet d’escompter que les besoins en qualification seront massivement plus élevés et …depuis une dizaine d’années on constate que les emplois dits non qualifiés ont recommencé à croître dans notre pays.(extrait de Diplômes:l’illusoire inflation de Fr.Dubet et Marie Duru-Bellat, sociologues, (in Libération du 10/03/06 p.32)

Le look de l’enseignant.

Quand on évoque la question du look de l’enseignant auprès des stagiaires IUFM on voit très vite des fronts se plisser, on perçoit quelques ricanements moqueurs et certains stagiaires vont jusqu’à parler d’atteinte à la liberté individuelle. Réactions qui s’estompent au fur et à mesure que l’on explique qu’au siècle de "l’homo communicatus" l’attention que l’on doit porter à son look: vêtements—gestuelle—communication verbale et non verbale -- jeux de rôles, est un des atouts majeurs pour la réussite dans le domaine de la communication et le métier de l’enseignant est avant tout un métier de communication.

Pas question naturellement de vouloir imposer une uniformisation de la tenue chez les enseignants pas plus que chez les élèves, ce serait d’un ridicule achevé. Il nous sied , à titre anecdotique, de rappeler qu’en 1866 les enseignants qui souhaitaient le renforcement de leur esprit de corps et la matérialisation de cette identité corporative avaient proposé de se distinguer dans les manifestations publiques par le port d’un uniforme. Les jeunes normaliens que Péguy appellera plus tard les hussards noirs se virent imposer un uniforme de drap noir…(extrait de l’article: le mépris du second empire pour l’instituteur in Le Monde de l’Education de Janvier 05)

Notre souci sera de faire comprendre que le look n’est pas une simple formule de mode, un slogan parmi tant d’autres mais un concept sérieux. Il est utile qu’un enseignant fasse de temps en temps un arrêt sur image, qu’il prenne le temps d’évaluer son impact pour améliorer, le cas échéant, une nouvelle stratégie d’image. Qu’on le veuille ou non, on produit un effet par l’apparence extérieure que l’on offre aux autres. Nous avons fait appel notamment à l’ouvrage: Ethique de la diversité et éducation de Louis Porcher1 et M.Abdullah-Pretceille où la question du look de l’enseignant est abordée.

La professionnalisation consiste donc à repérer quels sont les éléments qui composent cette apparence et font varier l’effet produit. Il s’agit ensuite de travailler sur ces éléments pour faire en sorte que l’effet produit sur ceux que l’on vise soit bien l’effet que l’on veut produire sur eux. Un enseignant doit accepter d’utiliser les savoir-faire des milieux de la communication sociale de masse à condition de comprendre que les apparences, socialement au moins, font partie de la réalité et qu’elles ne sont pas un masque illusoire et déformant qui cacherait et altérerait une vérité profonde.

C’est Sartre (l’Etre et le Néant, 1943) qui a démontré à travers la phénoménologie, que les apparences et la réalité n’étaient pas séparables. Mauss et Bourdieu ont souligné dans leurs travaux que la perception sociale contribuait à constituer l’identité d’un individu. L’enseignant est en partie fait de ce que ses élèves perçoivent de lui. Tout enseignant est un acteur , un comédien. Parce qu’il est vu, entendu, il court toujours le risque de se voir conférer par le spectateur, une identité externe, autre que celle qu’il souhaiterait avoir.

Le comédien n’existe que par les impressions qu’il produit sur le spectateur. Si elles ne sont pas conformes à ce qu’il visait, il en est, en grande partie, responsable. Il avait mal évalué les gestes, les comportements qu’il fallait tenir pour que le spectateur éprouve l’impression qu’il voulait lui donner.

Pour un enseignant il ne suffit pas d’avoir l’intention de délivrer un message et l’impression de l’avoir délivré pour qu’il ait été reçu. Par conséquent toutes les techniques grâce auxquelles il est possible que l’enseignant mesure plus exactement ce qu’il fait réellement (et non ce qu’il croit faire), contribuent à une meilleure conduite du métier.

Les savoir-faire liés à l’impression que l’on donne quand on est vu, constituent un ingrédient essentiel dans une telle entreprise. Se mettre à l’extérieur de soi-même, se percevoir comme les élèves vous perçoivent, voilà une composante première de la compétence pédagogique. Nous avons à cet égard beaucoup à apprendre des "métiers de l’apparence"c’est à dire de tous ceux qui se donnent pour objectif principal de produire une impression et de la produire à partir d’apparences visuelles.

Dans une enquête quantitative (mars/avril 2014) la MGEN (Mutuelle générale de l'EN) révèle des mutations très profondes chez les 839 700 enseignants.

Pour la MGEN la population enseignante a pris un coup de jeune. Un sur quatre a moins de 35 ans. La conjugaison du nombre accru des postes aux concours depuis 2012 et du départ à la retraite de grosses cohortes d'individus depuis 10 ans est désormais tangible ; au point que les 43,5 ans d'âge moyen du professeur-type masquent la vraie jeunesse d'une frange importante d'entre eux. Du point de vue des usages numériques ce rajeunissement pourrait ouvrir des perspectives puisque Sociovision observe que les les trois quarts (76%) de ces moins de 35ans sont inscrits sur Facebook et que 85% d'entre eux s'y connectent au moins une fois par jour.Les jeunes enseignants figurent même dans le trio de tête des groupes les plus connectés, rappelle C.Lafond , délégué national de la MGEN. Lors de l'enquête , 62% ont déclaré ne pas pouvoir se passer d'un accès à internet mobile, quand ce n'est le cas que de 39% des salariés du pays.

La féminisation des équipes : ce renouvellement des générations passe également par une féminisation des équipes. Engagé de longue date dans l'éducation, ce processus s'est accéléré au point que 82% des enseignants de moins de 30ans sont des femmes, selon l'étude. C'était déjà globalement le cas de 82,2% des maîtres du primaire en 2013, d'après des données de l'éducation nationale, mais dans le secondaire , le taux de féminisation n'était ''que'' de 58,2%, toujours selon cette source. Le rattrapage s'opère et chasse l'endogamie puisque le prof masculin devient rare.58% des conjoints des moins de 35 ans travaillent dans le secteur privé contre seulement 15% d ns l'éducation nationale, rappelle C.Lafond . Le contraste avec la génération précédente , où les mariages entre enseignants concernaient deux fois plus de personnes, est criant. Si on y ajoute le fait que le nouveau prof est souvent enfant de cadres du privé, on appréhende mieux la mutation culturelle qui s'y opère.

Bon nombre d'observateurs et d'acteurs périphériques qui croyaient bien connaître ''les profs'' peinent aujourd'hui à saisir la métamorphose en cours. Les associations complémentaires de l'école, les mouvements d'éducation populaire , se retrouvent déboussolés, à force d'être restés trop longtemps campés sur les images d'Epinal...C'est d'ailleurs pour éviter ce décalage que la MGEN a commandé cette enquête. Car côté engagement aussi , le paysage est bouleversé. '' L'enseignant nouveau s'implique dans un militantisme pluriel. Il adhère moins souvent à un mouvement ou une association dont il épouserait tous les combats et préfère endosser des causes particulières'' rappelle C.Lafond. '' Mais comme son aîné, il a , plus que dans la population générale des convictions et des valeurs fortes. Chez les moins de 40 ans , seuls 32% déclarent désormais '' participer souvent à des réunions ou des activités associatives''. Soit quinze points de moins que leurs aînés et largement de quoi inquiéter les syndicats , bien que le taux de syndicalisation reste le double de celui de l'entreprise.

Boussole idéologique intacte : Si ''la confiance'' arrive en tête des mots les plus chers à toute cette catégorie professionnelle , le clivage générationnel se fait désormais sur l'écologie . Une valeur que les jeunes enseignants se disent prêts à défendre et porter, observe-t-on à la MGEN. L'enquête ne dit pas clairement si ce militantisme se traduit par un vote écologiste, mais la force des convictions en la matière interroge. A l'heure où s'installent les premiers collectifs Racine, qui regroupent des enseignants proches des idées du Front national, les valeurs traditionnelles de la gauche restent des marqueurs de ce milieu. Si cette population a toujours été plus ouverte que la moyenne des Français à l'altérité et aux droits de l'homme, elle pense encore à 82% (contre 71% de la population générale) que ''les Français ont beaucoup à apprendre des autres cultures et modes de vie''.Cette preuve que la profession a globalement gardé intacte sa boussole idéologique vient se greffer sur un choix de métier mûrement réfléchi.

Si seuls 28% du total des salariés français estiment que '' travailler, c'est s'épanouir et développer sa personnalité'', c'est en revanche le cas de la moitié des enseignants (47%). Le jeune enseignant rappelle clairement qu'il aime son travail et se projette pour une carrière entière dans l'institution. Le seul hic , c'est qu'ils sont 88% à souhaiter évoluer un jour au sein de l'éducation nationale. Ce qui ne va pas de soi. Cette demande récurrente de ne pas passer quatre décennies face aux élèves , jamais vraiment entendue, oblige les plus courageux à repasser des concours pour accéder à un autre métier. Le professeur bouge , son institution un peu moins.

Pourquoi est-ce si difficile d’être enseignant? Parce que c’est avant tout un métier de l’humain.



Professionnel de la communication et impliqué dans les relations humaines c’est avec toute sa personne, autrement dit corps et âme, que l’enseignant devra exercer ce métier multifonctionnel et très évolutif parce que lié très étroitement aux rapports entre la société et l’école.

Daniel Aspy et Flora Roebuk ont fait paraître en 19782 un ouvrage qui porte le titre de « a lever long enough » (un levier suffisamment long). Par cette allusion au mot d’Archimède:"Qu’on me donne un point d’appui suffisamment ferme et un levier suffisamment long et d’une seule main je soulève le monde", ils demandent au lecteur d’admettre que les trois concepts de Carl Rogers (The Burton Lecture of 1978):-congruenceconsidération positiveempathie, sont les points d’appui de la relation éducative.

Les résultats obtenus au cours de très nombreuses recherches sur des milliers d’élèves et d’enseignants sont convergents. Ils étayent l’hypothèse de l’influence notable exercée par les trois attitudes mises en évidence pour faciliter les progrès des élèves dans le domaine du cognitif et assurer leur réussite scolaire, en développant, par ailleurs, leur image positive d’eux-mêmes, leur Q.I. et leur maturité. Il y a donc une relation positive entre le niveau de concept de soi de l’enseignant et la croissance cognitive des élèves.

Plus généralement, Aspy et ses collègues pouvaient conclure: les mesures des conditions d’attitude (congruence, considération positive, empathie) correspondent régulièrement, de façon positive et signifiante, à un développement positif des élèves et inversement. Carl Rogers constate donc une nette confirmation apportée par cette recherche à la thèse de l’importance des trois attitudes, pour assurer des possibilités d’apprendre un contenu intellectuel ou d’apprendre à résoudre des problèmes, ou de libérer la créativité ou d’améliorer l’estime de soi chez l’élève ou l’étudiant.. Attardons – nous un peu sur le sens de ces trois concepts-repères.:

Congruence: C’est l’aise d’être soi-même.

Il s’agit donc pour un enseignant de se mettre ou se remettre lui-même à son aise dans la relation éducative. Ce qui revient à être aussi naturel et authentique que possible, en se disposant à accueillir la complexité de ses sentiments, sans crainte. L’enseignant doit régulièrement se poser des questions du genre:- la matière dont je me préoccupe ne me met-elle pas à trop de distance, à trop d’oubli, de moi-même et des impressions que je ressens face à la classe et aux individus qui la composent ?- est-ce que je ne dois pas prendre un peu de temps pour réaccorder en moi les idées, les connaissances, les sentiments et les objectifs que je poursuis en faveur de mes élèves ?….

La considération positive.

Elle participe d’un respect explicité à chaque élève, regardé et écouté en dépit de ses imperfections évidentes comme une personne valable, à l’égard de laquelle il est permis de faire comme un pari positif, l’hypothèse qu’on peut lui faire confiance, qu’elle détient des potentialités d’apprentissage et d’acquisition, si on crée un climat d’accueil, de clarté et d’encouragement sans qu’il soit question pour autant de maternage ou de paternalisme voire de fraternalisme. Quelques questions :-est-ce que je donne un soin égal à écouter, dans chaque classe, l’expression de chacun des élèves quelle qu’elle soit? - puis-je veiller à ne pas identifier les élèves à leurs inexactitudes ou aux difficultés relationnelles qu’ils me posent? L’enseignant se devra d’être juste, équitable et crédible notamment devant les classes difficiles.

L’empathie.

Peut être définie comme l’effort d’un enseignant pour comprendre la signification que revêt pour l’élève l’expérience vécue à l’école. Pour l’enseignant il est opportun de considérer chaque élève en essayant de ne pas assimiler à un stéréotype fixe sa propre façon de vivre la relation éducative et les contraintes de la vie scolaire3.

Dans son livre: Enseigner: une affaire de personnalités chez Nathan, Béatrice Bailly écrit le chapitre 8 sur l’empathiquede la bienveillance à la dévalorisation de soi concernant élèves et enseignants.

Comme on peut le lire dans un ouvrage de l’OCDE4:"si l’on veut que l’enseignement prépare les hommes et les femmes à participer pleinement à la vie moderne, il faut mettre en lumière le rôle qu’il joue en assurant outre sa mission de formation professionnelle, la préparation à l’activité politique et culturelle, aux loisirs, à la retraite, à la vie de la collectivité, à la santé et au bien-être….. il semble difficile d’éviter d’initier les élèves aux valeurs morales et aux affaires politiques de ce monde….ils doivent aussi être informés surl’éclatement des structures familiales et sur les relations entre l’école, la collectivité environnante et les parents.l’insertion sociale des minorités ethniques et la prise en compte de leurs problèmes par le système éducatif…les conséquences pour l’enseignement des nouvelles formes d’utilisation du temps, à l’échelle de la semaine de l’année ou de la vie..informations sur les religions."

■ ● ■ Le métier d'enseignant est un métier difficile et qui réclame de la part de chaque professeur non seulement des compétences spécifiques mais également et plus que jamais un investissement mental important comme tous les métiers à composante relationnelle humaine (infirmiers, éducateurs, assistantes sociales...)

Le métier d’enseignant est multifonctionnel .

Avant-propos : nous n'avons pas voulu supprimer ce tableau de 1998 bien que le B.O. n°01 du 04/01/2007 ait présenté exhaustivement les compétences professionnelles à maîtriser par les professeurs stagiaires en formation à l'IUFM. En effet à y regarder de près nous verrons que ces compétences (déclinées à travers connaissances – capacités- attitudes) figurant au nouveau cahier des charges ne différent pas réellement des objectifs inscrits du tableau ci-dessous.

  1. Communication.

    1. C’est avant tout par des signes (on ensigne plus qu’on enseigne ), des discours, des textes, des cours, des documents que l’enseignant transmettra savoirs et savoir-faire, culture(s) aux élèves qui en seront les récepteurs et qui devront - opération des plus délicates - élaborer leurs connaissances à partir de tous ces signes reçus5.

    2. Professionnel de la communication (il en aura appris les méthodes et les techniques) il s’efforcera de bien :-communiquer – échanger - négocier (en insistant le cas échéant sur le non-négociable)

Etre à l’écoute de –organiser - participer à et faire participer à.

    1. Il possédera les connaissances requises dans sa discipline.

    2. Il connaîtra les programmes, les horaires les instructions et les nouveaux dispositifs pédagogiques : Cycles de l’école primaire - B2i - itinéraires de découverte - en CLG et en lycée des nouveautés comme : l’ECJS (éducation civique, juridique et sociale).ou les TPE (travaux personnels encadrés) et en LP : les PPCP (projets pluridisciplinaires à caractère professionnel.)

    3. Il élaborera des outils pédagogiques.

    4. Il utilisera des supports pédagogiques variés: manuels, équipement audiovisuel., informatique, Internet….

    5. Il concevra des projets pédagogiques.-

  1. Place et fonctions sur le terrain: école ou établissement

    1. Il se situera dans la hiérarchie de l’Education nationale (EN)

    2. Il connaîtra les lois et règlements scolaires .

    3. Il connaîtra le rôle des Inspecteurs IEN-IA-IPR-IG.et chefs d’établissements.

    4. Il connaîtra le projet d’école ou le projet d’établissement.

    5. Il connaîtra les rôles et les fonctions de tous les acteurs de l’école et de l’établissement.

    6. Il participera à la vie de l’établissement

  1. Appropriation des savoirs par les élèves.

Elle sera favorisée par l’enseignant qui

    1. - définira les objectifs d’apprentissage

    2. - construira des situations d’apprentissage.

    3. - analysera ce qui fait obstacle à l’apprentissage (représentations..)

    4. -mettra en place des démarches de travail autonome

  1. Evaluation de l’appropriation des savoirs par les élèves

    1. Il montrera l’importance et l’enjeu social des savoirs transmis.

    2. Il prendra en compte le projet personnel des élèves.

    3. Il mettra en place des démarches d’évaluation.

    4. Il créera des outils d’évaluation.

    5. Il adaptera sa pédagogie aux résultats des élèves.

  1. Orientation.

    1. Il participera étroitement à l’orientation des élèves (depuis la 6ièmeen collège).

    2. Il s’informera sur les orientations possibles : normes et objectifs nationaux, départementaux et rectoraux.

    3. Il conseillera les élèves individuellement et en groupe.

    4. Il favorisera les projets personnels d’apprentissage.

    5. Il organisera des visites :entreprises-forums-salons…..

    6. Il utilisera toutes les ressources s’y rapportant : revues-brochures-K7,,sites internet.) en collaborant avec le COP et les parents d’élèves

    VI ) - Validation Il validera et certifiera les compétences des élèves :

    1. dans la classe en accordant une attention particulière à l’évaluation formative.

    2. hors de la classe, en participant à des jurys d’examen.

    3. VII) - Relations avec les élèves Ontologiquement, foncièrement éducateur:

    1. Il repérera les difficultés graves (violence, drogue….) et connaîtra les structures et personnes susceptibles d’apporter une aide aux élèves.

    2. Il rappellera à tous le respect de tous et il sera un exemple.

    3. Il se formera sur la psychologie des enfants et des ados.

  1. Relations avec les parents

    1. Il recevra et écoutera les parents.

    2. Il leur donnera des informations sur la scolarité de leur enfant.

    3. Il en fera parfois des partenaires éducatifs: voyages…FSE – clubs…

  1. Travail d’équipe avec les collègues.

    1. Il s’enquerra des programmes et instructions des autres disciplines, mettra à profit en collège les relations entre professeurs de l’école primaire (2004/05 est la dernière étape de la mise en œuvre des nouveaux programmes) et du collège

    2. Il échangera expériences et pratiques pédagogiques.

    3. Il construira des projets interdisciplinaires avec des collègues →itinéraires de découverte—TPE—ateliers de pratiques artistiques

  1. Ouverture vers l’extérieur.

    1. Il organisera voyages ou sorties éducatives.

    2. Il connaîtra les règlements de sécurité

    3. Il fera appel à des intervenants extérieurs (DRAC..pour les PAC)—Justice—Police—Sociétés et organisations culturelles, sportives, territoriales

  1. Formation

    1. Il continuera sa formation en cherchant à connaître les dispositifs de formation continue et les ressources

    2. Il participera à des actions de formation et/ou de recherche dans le cadre de GRETA, de formations de tuteurs, de vidéoconférences, de réunions virtuelles sur ordinateur…

Le métier d’enseignant : un métier pour demain?

(prise de notes lors de la conférence de J.P.Obin,6 inspecteur général, à l’IUFM d’Aquitaine le 15/10/02- Avec l’aimable autorisation du conférencier –).

La pénurie.

La France, l’Europe, le Monde entier vont devoir faire face à la pénurie d’enseignants qu’un rapport de l’OCDE prévoit pour les années à venir. L’Angleterre a déjà 10% d’auxiliaires. Cette pénurie qui sévira de 2004 à 2014 - la moitié des enseignants actuels seront partis à la retraite - tiendrait au statut social qui se dégraderait, à la féminisation importante et aux pénibles conditions de travail dues à la massification. Le métier d’enseignant n’est plus privilégié.

La France commence à sentir les prémices de cette pénurie: départs massifs à la retraite alors qu’il y a moins d’entrées de jeunes à l’université – moins de licenciés – moins de places aux concours (dans le 2d degré notamment où l’on envisage 30% de postes en moins au Capes ). Moins de chances de réussite, moins de candidats, tout pour rendre un concours moins sélectif donc de moindre qualité. Il y a quelques années le MEN (Ministère de l’Éducation) (J. Lang, ministre) faisait de la publicité en disant que le métier de professeurs était un métier d’avenir et dire qu’actuellement on supprime des postes!

5 millions d’€ par an votés par la Région de Picardie pour susciter des vocations locales pour l’enseignement.

Obligée régulièrement de faire appel à l’extérieur à plus de 10% de ses professeurs, la Région Picardie et l’Université picarde ont mis en place un système de bourses original. C’est ainsi que les étudiants détenteurs du baccalauréat qui veulent s’engager dans l’enseignement en se présentant aux concours de recrutement se voient attribuer une bourse annuelle de 1500€ (en plus éventuellement d’autres aides) pendant les 3 ans d’études nécessaires à l’obtention de la licence.. Les résultats sont déjà encourageants (plus de 1000 étudiants se sont engagés) et l’Université a vu ses effectifs augmenter en Maths, Lettres, langues et histoire géographie.…

Jadis pour répondre (ce n’est donc pas d’aujourd’hui) au malaise et aux crises de l’enseignement le rapport Ribot (1899) et la réforme Fortoul (1902) s’étaient efforcés de rendre l’enseignement du 2d degré plus cohérent . Il y avait alors beaucoup d’études encadrées par des corps professoraux différents: répétiteurs au XIXe siècle et adjoints d’enseignement au XXe. Les élèves étaient des étudiants et les nombreuses heures d’étude leur facilitaient l’accès au savoir. Ces études seront remplacées par le modèle du cours magistral et en démocratisant l’enseignement la Ve République supprima les études qui de publiques devinrent privées: les devoirs à la maison. Quelques heures d’études seront petit à petit rétablies dans certaines classes.

Actuellement le malaise tient, en partie, à ce que les enseignants ne se limitent plus à instruire7 (56% en font leur priorité) mais ils doivent (injonction récurrente de l’institution ) éduquer19 (46 % se définissent comme éducateurs et 19% comme travailleurs sociaux), former les jeunes à la vie collective, à l’autonomie, s’occuper de leur insertion et de leur formation de citoyen, traiter de l’obésité, de la prévention routière, da la lutte contre les addictions (drogues, tabac, alcool…). Rien d’étonnant alors de voir des enseignants désemparés, déboussolés. Il faudrait rappeler au grand public que la pédagogie n’est pas une science exacte mais une science humaine, sujette à beaucoup d’aléas, une science humaine qui ne se mesure pas à l’aune de la rentabilité. Les syndicats d’enseignants gagneraient à engager une vraie réflexion sur ce que signifient instruire et éduquer aujourd’hui.

Le point de vue du généticien Albert Jacquard.

Dans la revue MAIF/INFOS n° 134 - Juillet 2004 ,le généticien Albert Jacquard développe la remarque : l’éducation est donc un enjeu majeur en disant: Absolument. Tout commence à l’écolel’école devrait se consacrer à promouvoir l’art de la rencontre avec les auteurs, les concepts, les cultures…Ce n’est pas facile, l’autre n’est pas moi, il peut être obscur, angoissant. L’enseignant aura atteint le but de sa mission si l’élève perçoit que de l’autre il peut faire une source, une richesse. L’enfant sera les liens qu’il tisse.

Par ailleurs on demande aux enseignants aussi de changer leur pédagogie et de s’intégrer à une politique d’établissement. Leurs fonctions se sont beaucoup élargies et par là-même sont devenues plus complexes.

Lecture conseillée: Enquête sur les nouveaux enseignants - Changeront-ils l’école? de Patrick Rayou –Agnès Van Zanten – (Bayard). - Grande enquête sociologique de 3 ans, avec de nombreux entretiens.

Motivations pour devenir enseignant:

(relire plus haut dans ce chapitre le sous chapitre : appréciations des jeunes professeurs sur:…)

On veut faire partager l’amour d’une discipline on a le goût de la relation pédagogique ou éducative, un intérêt marqué pour les jeunes on est, malgré tout, attiré par le statut social grâce au mot clé : la liberté. Liberté dans l’enseignement, dans sa classe. Liberté du temps de travail. Le temps libre est supérieur à celui de nombreux autres métiers : 1300h de travail pour un enseignant contre 2000 pour un cadre.

C’est surtout pour cette raison qu’il y a désormais de plus en plus de candidats de 30, 40 ans et plus qui présentent le concours. Le fait pour eux cependant d’être assez éloignés des études universitaires les pénalise et ils s’aperçoivent vite qu’il est très difficile de réussir sans être accompagné. Ces nouveaux candidats aux profils très différents se forment dans des cours ou instituts privés ou bénéficient comme c’est le cas de l’IUFM de Lyon d’une formation de 2 à 3 soirs et d’un samedi sur 2 par semaine (470 € l’année). Les résultats, à l’écrit principalement sont encourageants et cette formule pourrait bien s’étendre à plusieurs autres IUFM dans un avenir proche.

Ce métier est un de ceux qui permet le mieux de concilier une vie professionnelle intéressante, une vie sociale riche et une vie familiale épanouie. Le salaire n’est pas dissuasif : certes , pour un homme, il est inférieur de 20% avec celui d’un cadre du privé mais il est quasiment le même pour une femme Le métier d’enseignant peut se faire toute une vie durant sans crainte de licenciement alors que la durée d’un cadre dans une entreprise tourne autour de 10 ans.

Ces motivations permanentes seront autant d’atouts majeurs pour l’Éducation nationale dans sa lutte, dès 2006, contre le MEDEF, pour attirer des diplômés ; lutte que le MEDEF, certain de vaincre, a qualifiée de lutte au couteau.

Salaires mensuels :

Tous bénéficient de la même échelle de rémunération, de la même grille indiciaire à l’exception des agrégés qui ont une grille indiciaire différente. A ce salaire de base peuvent s’ajouter des indemnités et éventuellement des heures supplémentaires : orientation (ISO), conseils de classe, ZEP,activités éducatives comme les 10%, les PACTE , les PAE ,les PAC…Les compensations financières qui existaient pour les enseignants en ZEP (1150 €/an) et pour les professeurs des écoles qui ont une spécialité (800 €/an) seraient en voie de disparition.. Le rapport Eurydice8 qui prend en compte 15 pays d’Europe montre que les enseignants français sont mieux lotis que les autres : statut protecteur, moins d’heures d’enseignement mais des salaires au dessus de la moyenne sans plus. Pour ce qui est des effectifs par classe dans l’OCDE, en primaire où la fourchette va de 10,7 par classe –(Italie) à 21,1 (Royaume-Uni), la France a 19,4 et dans le secondaire (fourchette : 9,6 –Belgique à 15,7 Pays Bas ) la France a 12,2.

À l’échelon maximum des salaires, dans l’enseignement primaire , l’enquête de l’OCDE portant sur 11 pays, montre que la France est au 4ièmerang ( 1-Japon –2-USA – 3 – Allemagne) mais en début de carrière elle se situe à .la dernière place !. Pour ce qui est de l’enseignement secondaire à l’échelon maximum elle est à la 4e place ( 1 – Japon – 2 USA…) et en début de carrière elle est à la 9eplace.







Situation en 2002/ 03

Salaire mensuel net

minimum.

(personnel

avançant à

l’ancienneté).

Salaire mensuel net maximum

(personnel

avançant au choix et

terminant

sa carrière à la hors classe.)







situation

Salaire mensuel net

minimum

(ancienneté)

Salaire

Mensuel

net

maximum

choix

hors classe.


Professeurs des écoles-Profs certifiés – Professeurs lycée professionnel-Conseiller

principal d’éducation – Conseiller d’orientation psychologues.

Agrégés

stagiaires

1273 €

8284 F

1263 €

8284 F

stagiaires


1388 €

9104 F

1388 €

9104 F

après 10 ans de carrière

1691 €

11092 F

1793 €

11761 F

10 ans de carrière

2148 €

14089 F


2301 €

15093 F

après 30 ans

de carrière

2384 €

15638 F

2838 €

18616 F

30 ans de

carrière

2976 €

19522 F

3492 €

22906 F



Source :MEN. On peut donc déjà parler d’une sorte de promotion au mériteles fonctionnaires, après les agents des finances, les policiers, les magistrats vont, eux aussi, connaître la rémunération au mérite. Les instituteurs Danois, actuellement, touchent des primes pour leurs performances et leur implication au travail et ce avec le soutien de la majorité des syndicats comme le CFU par exemple.

En 2007,où en sont les salaires des enseignants et pourquoi?

Une enquête (http ://team.univ-paris1.fr/teamperso, publiée par Libération du 20/01/07 et le Monde du 21/01/07) fait le point sur cette question et montre qu'en 25 ans (depuis 81/82) le salaire des enseignants n'a cessé de baisser. Les certifiés, les agrégés du secondaire et les enseignants des universités ont connu une baisse de 20% de leur pouvoir d'achat. Après 2 ans d'enseignement un professeur certifié touche 1550€ net et après 30 ans de carrière entre 2454 et 2921€. On est loin des 4100 € en fin de carrière annoncés récemment par le ministre du Budget , F.Copé. Le rapport entre salaires du début et de fin de carrière est passé de 2,5 à 1,8.

Les augmentations passagères de salaires n'ont pas rattrapé les hausses du coût de la vie et pas compensé l'augmentation des charges sociales: CSG,assurance maladie, retraite...Les instituteurs – devenus ,depuis 1980, professeurs des écoles , statut qui a été pour eux une sérieuse promotion – n'ont subi, quant à eux, qu'une perte de 09% de leur pouvoir d'achat.Et pourtant on sait que le Budget de l'Éducation nationale a augmenté substantiellement. Alors?

Une explication de ce retard?

Pour les deux quotidiens nationaux cités ci-dessus il est vrai que depuis 82/83 le syndicats d'enseignants, dans une période de rigueur financière, ont préféré – à raison ,d'après nous -défendre l'emploi et revendiquer pour l'amélioration des conditions de travail : baisse des effectifs par classe, décharges de service, d'où très peu de grèves pour exprimer, uniquement, des revendications salariales. La volonté de voir s'améliorer les conditions de travail serait, d'après les experts, la conséquence de la féminisation du corps enseignant.

Le défilé dans les rues du 20 janvier 2007 a été organisé pour la défense de l'enseignement comme service public et pour défendre aussi le métier aux conditions de travail dévaluées. Les enseignants considèrent plus que jamais que leur image sociale est ternie, entamée.

Augmentation des salaires? conditions de travail améliorées? le gouvernement réussira-t-il à revaloriser le métier d'enseignant?.

Tout le monde, actuellement ,est persuadé que les salaires des enseignants sont trop faibles (ils sont dans les plus bas de l'EU).Mais l'antienne présidentielle, le slogan rabâché par les médias, travailler plus pour gagner plus ne semble pas avoir l'adhésion de la majorité des enseignants. Chacun doit savoir aussi que les enseignants (et les personnels non enseignants dans l'EN bien moins payés qu'eux)représentent seulement le cinquième du nombre des fonctionnaires qui sont sous-payés eux aussi puisque les statistiques officielles les créditent d'un retard de 6% de pouvoir 'achat.

Une augmentation des fonctionnaires simplement de 100€ par mois, soit de 1200€ par an, entraînerait une dépense supplémentaire de 6 milliards d'euros à peu près au moment où le premier ministre de la France parle de faillite pour notre pays. Une preuve, s'il en fallait, d'une incurie depuis plusieurs années et d'un manque évident de lucidité et de sens prévisionnel de la part de nos dirigeants actuels qui étaient déjà en place dans des gouvernements antérieurs et qui n'auraient donc rien vu venir!

Par ailleurs une revalorisation nécessaire doit s'accompagner d'une redéfinition de la mission des professeurs. Il faudra donc , comme le dit P.Meirieu, initier une réflexion collective sur les tâches des enseignants et la durée de leur présence dans les établissements. Comme nous l'avons développé un peu plus loin dans ce chapitre il faudra considérer les enseignants comme des cadres avec bureaux, téléphones et mobiliers pour recevoir les familles. Des charges supplémentaires en perspective pour les collectivités territoriales au niveau des constructions ou des restructurations. Pas question d'augmenter leurs heures de cours car la plupart dépassent les 40h avec les préparations et corrections qu'ils font chez eux!

Le 09/05/2008 le ministre X.Darcos a déclaré que la réforme du lycée à la carte qu'il prévoit pour 2009 (voir fin du chapitre 4b) demandera un aggiornamento (adaptation au progrès) important de la part des enseignants car on ne peut pas la séparer de la commission Pochard sur l'évolution du métier et il a assuré que la revalorisation promise aux jeunes enseignants serait faite.

Un arrêté au Journal officiel du 13/09/08 attribue 1500 € aux nouveaux enseignants.

Les jeunes enseignants titularisés bénéficieront dès la rentrée 2008/09 d'une prime de 1500€. Elle sera versée en 2 fois : la moitié en novembre 2008 et l'autre en février 2009. Sont aussi concernés les conseillers principaux d'éducation et les conseillers d'orientation psychologues.

En 2008 le ministre de l'Éducation distribue des primes à certains enseignants.

En décembre 2007, X.Darcos a attribué une prime de 750€ aux proviseurs de lycées et aux principaux de collège. En 2008 les enseignants qui entament leur carrière se sont vus attribuer 1500€ et les enseignants qui acceptaient de faire trois heures supplémentaires ont eu une prime de 500€. Le 07/11/08 on apprenait que 60 000 (sur 310 000) professeurs des écoles de CE1 et CM2 percevraient une prime de 400€ pour la mise en place, en février 2009,des nouvelles évaluations des élèves. Le ministre a parlé aussi d'un prêt immobilier à taux zéro pour les enseignants mutés.

Mais quelle augmentation pour les enseignants (quelque 760 000 sur 879 000 soit plus de 80%!!)les plus nombreux- qui ne sont pas nouveaux dans le métier, qui n'enseignent pas en CE1 ou en CM2, qui ne font pas 3 heures sup /semaine, pour augmenter leur bulletin de salaire au détriment de leur santé et en n'offrant pas aux élèves le nombre de devoirs, d'interrogations, d'exercices, de corrections...dont ils devraient bénéficier (tout au moins dans les disciplines dites conceptuelles ou à progression linéaire)mais qu'ils ne font pas parce que le professeur na' pas le temps matériel pour le faire?.

L'ancien professeur de Lettres classiques qu'est le ministre X.Darcos applique la maxime latine énoncée par Machiavel et qui a été celle du Sénat romain, reprise par Catherine de Médicis : Divide ut regnes (Divise afin de régner). C'est en effet pour X. Darcos le moyen de fragiliser davantage l'audience des syndicats auprès des enseignants. Toutes ces annonces faites à des périodes différentes leurrent le grand public qui croit aisément, en se contentant de l'apparence des choses ,que l'Etat s'occupe réellement de tous les enseignants. La Com' est utilisée à fond ....

En 2010,190 000 jeunes enseignants vont bénéficier d'une revalorisation de leur salaire.

La presse orale et écrite du 02/09/2010 a annoncé que 196 millions d'euros allaient être consacrés à l'amélioration des débuts de carrière des enseignants. Cette enveloppe correspond à la moitié des économies réalisées par le non- remplacement du départ d'un fonctionnaire sur deux à la retraite.

Novembre 2011 : à partir de février 2012 les enseignants , d'après le ministre Chatel,débuteront leur carrière avec une rémunération au-dessus des 2000euros brut.

Luc Chatel a fait cette annonce le 24/11/11: la barre symbolique des 2000 € brut en début de carrière sera franchie le 1er Février 2012. Ce qui, d'après le ministre, fait une augmentation de +18% en 5 ans pour

107 000 enseignants du public et 18 000 du privé, les professeurs des écoles et les certifiés, du 3ième au 5ième échelon.

Les syndicats ont tempéré cet enthousiasme. Selon la FSU l'augmentation sera de 100 euros bruts par mois. Le SNUIpp-FSU, premier syndicat du primaire juge que ''les annonces du ministre ne sont pas du luxe'' mais '' de simples rattrapages tant le retard est important. Quant à l'augmentation de 18% la FSU la récuse car le ministre ''occulte que la base de calcul des rémunérations des enseignants débutants a été modifiée par mastérisation c'est-à-dire la passage de Bac+3à Bac+5 pour devenir enseignant''.'' La hausse de 18% en 5 ans avancée par le ministre se réfère à 1 690 euros , donc au 1er échelon. Or plus grand monde ne rentre au 1er et 2ième échelons, donc le ministre triche un peu...

Quant au SE-Unsa il parle d'un arrosage ciblé pour éteindre l'incendie , décidé du fait de la chute des candidatures aux concours d'enseignement.... Si l'annonce concerne plus de 100 000 enseignants ''la moitié percevra de fait une augmentation inférieure à 20 euros par mois.''

Le vécu des enseignants aujourd’hui.

Les jeunes mettent en priorité la relation aux élèves. Ils ont une réelle angoisse de la 1ièreclasse( 60% sont nommés sur un 1ierposte difficile…). On sent un fossé, un clivage entre leur dynamisme actif et l’attitude plus réservée des anciens (au moins 20 ans de métier) qui sont majoritairement dans la plainte : - l’attitude des élèves se dégrade.. - ils sont moins respectueux.. - ils travaillent moins - ils sont de plus en plus difficiles d’où une certaine pénibilité du métier: fatigue plus forte que l’intérêt.. - on multiplie les tâches des enseignants qui demandent à être mieux reconnus… Domine chez eux l’idée d’accumulation et pas de substitution. Ils supportent mal la hiérarchie qu’ils trouvent rigide et infantilisante.

On assiste à un discours décalé: les jeunes demandent du soutien de proximité et souhaitent du travail d’équipe (cf. le chapitre 16 consacré au travail en équipes) Ils ne comprennent pas pourquoi c’est si compliqué de rentrer dans la classe d’un collègue. Du chef d’établissement ils attendent de l’autorité. De l’institution: la formation continue car ils craignent de se scléroser, de se dévaluer. Ils ne veulent pas être des ressources, des barèmes, mais des individus qui doivent fonctionner, dans l’intérêt des élèves, dans un milieu aux bonnes conditions matérielles. Ils n’acceptent pas l’actuelle gestion managériale qui conçoit l’humain comme une simple ressource au même titre que les matières premières ou la technologie.

.Ils mettent à mal le corporatisme: chute de la CAMIF, baisse des adhésions à la MGEN, éloignement du syndicalisme (lire au chapitre 7: la syndicalisation). Ils aspirent à être traités de manière juste c’est à dire au mérite. Ils disent leur crainte de mal vieillir dans ce métier et certains pensent qu’ils changeront de vie à un moment ou à un autre.. les jeunes – qui savent que leur métier s'est fondu désormais dans la classe moyenne (à cause des technologies nouvelles ils n'ont plus le monopole du savoir) - trouvent le métier sans perspectives ; quant à ceux qui sont dans le métier depuis de longues années ils sont nombreux à avoir le cafard et à broyer du noir....On sait qu'en novembre 06 le ministre G.de Robien a pris l'engagement de s'atteler à l'amélioration des conditions de vie des couples d'enseignants, pacsés ou mariés qui se retrouvent séparés (il y aurait 12 000 couples enseignants et non enseignants) dans des académies différentes pour les professeurs du secondaire ou éloignés dans des départements distincts pour ceux du primaire.

Jeunes et anciens professeurs savent de plus en plus que leur identité dépend des élèves qui structurent et régulent leurs compétences. Ils pensent que classes et professeurs travaillent en miroir et en filigrane se dessine le portrait du bon professeur pour les élèves : celui qui est clair dans son discours, qui donne des travaux adaptés aux élèves, qui est juste, respectueux et respecté de tous et qui favorise les bonnes relations. Celui qui maîtrise bien les savoirs et se montre toujours consciencieux. Il doit être rayonnant et posséder un certain charisme. C’est aussi celui qui saura faire face aux élèves parfois difficiles.

N’a-t-on pas entendu dire au ministre délégué à propos du droit de retrait, qu’être enseignant c’était accepter d’affronter les élèves tels qu’ils sont ou alors qu’il fallait changer de métier ? Preuve que le métier est parfois devenu une lutte et que l’enseignant ne doit pas hésiter à recourir éventuellement à un médiateur. En dehors du cadre qui a déclenché les propos ci-dessus du ministre force est de reconnaître que les jeunes enseignants sont beaucoup plus acquis que leurs aînés à l’idée qu’il faut prendre les élèves comme ils sont.(Agnès van Zanten et Patrick Rayou in Le Monde du 6/10/04)

Le métier d’enseignant de demain ne sera pas ce qu’on décidera qu’il soit mais ce à quoi les jeunes aspirent. S’inscrivent dans la continuité les valeurs de la famille, de l’amitié et de l’amour avec en revanche comme rupture le rapport à l’autorité qui se traduit par l’apparition du couple consensuel : autorité, ordre dans la vie publique et liberté dans la sphère privée. S’il est vrai que des enseignants ont parfois la peur chevillée au corps il n’en est pas moins vrai que la grande majorité ont une vie professionnelle normale, les vacances et petits congés leur permettant de mieux gérer le stress.

Nombreux sont encore les enseignants qui ont atteint l’après cinquante ans. Cet âge où tout le monde ressent d’une façon aiguë la fuite du temps, le départ plutôt douloureux de ses propres enfants, une impression de lassitude, d’échec dans son travail (surtout à la lecture des statistiques sur la réussite des élèves) – état d’âme que n’ont pas ( ou si peu) les jeunes enseignants - , une sensation de rejet, d’indifférence de la part des autres. C’est le moment où s’expriment certaines angoisses ou parfois une passion de la nostalgie.

  1. La quasi totalité des corps professionnels (police, justice, infirmières, médecins, artisans,…) sont, eux-aussi, depuis quelques années en quête de reconnaissance. Comme le disent Agnès Van Zanten et Patrick Rayou dont l’ouvrage a été cité supra, les mots : mission, vocation ne semblent pas occuper une place de choix dans le capital lexical des jeunes professeurs plutôt réalistes, pragmatiques. Et pourtant le métier d’enseignant comme nous l’avons expliqué plus haut n’est pas un métier comme les autres et il ne saurait se vivre sans idéal, sans foi dans les jeunes, sans générosité. Les jeunes profs sont aussi l’image de la jeunesse d’aujourd’hui fruit leur société : ils se montrent plus pragmatiques qu’engagés ou imprégnés d’idéologie.

Les pourfendeurs des enseignants, de ces privilégiés d’enseignants comme ils disent, confortent leurs convictions à la lecture d’un sondage Wag (ministère des affaires sociales) démontrant que l’espérance de vie d’un enseignant est la meilleure de toutes les catégories professionnelles : 78,2 ans pour les hommes et 83,5 ans pour les femmes. Manœuvres, ouvriers spécialisés, employés, petits commerçants, artisans ont 5 à 10 ans de durée de vie en moins et les autres catégories professionnelles 5 ans..

Ce que beaucoup d'enseignants vivent mal c'est l'idée que se font – à tort - de plus en plus de personnes de l'enseignant : un salarié qui travaille peu, qui est souvent absent, qui proteste à tort ...Difficile pour les enseignants d'échapper au stress.07/10/2008

C'est un truisme de dire qu'actuellement les enseignants se sentent, dans leur grande majorité,moins reconnus, déconsidérés, souvent découragés et plutôt isolés. Il faut reconnaître qu'en quelques années leur travail s'est diversifié et que la multiplication de leurs tâches s'est considérablement accrue au point d'être le plus souvent sous tension. On est loin de l'enseignant fixé sur la transmission des savoirs, maintenant il doit aussi prendre en charge la personnalité de l'élève et son parcours dans les cours et en dehors (multiples réunions).. Beaucoup n'arrivent plus à faire tout ce qu'on leur demande et surtout ils sont de plus en plus soumis à une critique constante : il n'est pas rare en effet qu'ils doivent justifier ce qu'ils font face aux parents, aux élèves, au chef d'établissement, à l'inspecteur pédagogique, à l'inspection académique et au rectorat.... Rien d'étonnant alors que nombre d'entre eux soient stressés . C'est une raison pour nous de critiquer fermement le gouvernement qui les surcharge en heures sup pour qu'ils puissent gagner plus.....mais à quel prix pour eux et pour leurs élèves!

→ ■ Lire au chapitre 11b des sous/chapitres sur le stress en général et chez les enseignants en particulier.

Quel statut professionnel ?

Il est ambigu : est-ce un statut de cadre? d’ exécutant? Il y a fort à parier que d’ici quelques années le statut actuel des enseignants sera modifié à l’aune du nouveau fonctionnariat en général et en tenant compte des changements dans la société des jeunes notamment.

Dans l’enseignement le travail prescrit est important mais l’institution ne donne jamais les moyens de terminer le travail (seulement 50 à 70% du programme réalisé sans aucune conséquence pour l’enseignant) . L’enseignant a des qualifications de cadre et un statut d’exécutant. Si l’on veut admettre qu’il s’agit d’un métier de cadre où s’associent libertés et responsabilités, il conviendra de modifier les métiers de chefs d’établissement et d’inspecteurs. Pour que les enseignants réussissent, soient plus efficaces il faut leur offrir plus de souplesse, plus d’autonomie dans un cadre bien déterminé. Aucun changement durable du système éducatif n’est possible si les enseignants ne sont pas placés dans des conditions leur permettant de devenir les acteurs de ce changement.

propositions provisoires de la commission Thélot

(Voir à la fin du chapitre 16 les futurs? horaires des enseignants de collèges et de lycées.)

Il est urgent de préparer les enseignants à une culture du changement, à des projections réfléchies sur l’avenir.

Ce qu’écrivait l’ancien directeur de l’ENA, Raymond-François Le Bris9s’adresse aussi au corps enseignant :"Parmi les valeurs observées dans l’Observatoire de Sociovision Cofremca…il en est une qui commande la méthode du changement : une majorité de citoyens refuse les solutions perçues comme imposées. C’est dire à quel point l’éducation au changement prend une place essentielle dans le succès de celui-ci…"

Points de vue de syndicalistes : CFDT – FEP – SGEN : Dans l’article cosigné : À l’école des parcours choisis (Libé du 16/12/04) les 3 secrétaires généraux estiment qu’il faut en (des professeurs) faire des professionnels de la personnalisation des apprentissages . Pour eux les transformations du métier d’enseignant (évolutions de la classe, de l’équipe pédagogique, de l’équipe éducative) doivent se faire en priorité avec les enseignants. Il faudra redéfinir leurs services.

Les nouveautés et l’éducation Nationale

"Dans l’éducation nationale quand on veut faire évoluer une pratique dominante, on a tendance à être excessif dans la prescription des nouveautés. Marc Le Bris a raison sur ce point: les innovateurs pédagogiques pensent trop en termes de rupture, pas assez en termes de continuité avec les pratiques existantes…la pédagogie est saturée d’idéologie (extrait de l’entretien de E.Davidenkoff avec Roland Goigoux ,directeur d’un labo de recherches sur l’enseignement, in Libération du 12/10/04 ).

L’éducation nationale échappera-t-elle à la refonte de la fonction publique?.

On sait depuis quelque temps que le ministère da la fonction publique de Renaud Dutreil entreprend chez les fonctionnaires une refonte de 1000 corps de métiers en 7 filières, chacune découpée en 5 niveaux. Quid du MEN?

Dès 2005 les enseignants pourront se reconvertir dans d’autres branches de la fonction publique.

D’après le Monde du 13/11/04 les décrets organisant, pour les enseignants volontaires, la possibilité de quitter l’Education nationale – pas d’obligation de concours - après 15 ans passés dans une classe, pour se reconvertir dans la fonction publique d’Etat, vont être publiés sous peu. Des enseignants pourront postuler pour une administration, des collectivités territoriales, un poste de directeur d’hôpital voire un fauteuil au Conseil d’État…

Ainsi donc pour les enseignants fatigués, découragés par le métier le gouvernement a prévu de leur donner l’occasion de faire une deuxième carrière dans la fonction publique avant leur retraite à condition, naturellement, que les autres administrations réservent des postes, ce qui paraît difficilement envisageable au moment où l’on parle du non remplacement de la moitié des fonctionnaires qui partent à la retraite…

Le passage de l’EN à une autre administration ne sera pas automatique : l’enseignant devra se soumettre à un bilan de connaissances, à la passation d’entretiens et à une éventuelle formation de 2 à 6 mois. Il aura : - son salaire antérieur garanti (mais il pourra gagner plus avec des primes) -9 semaines de congé au lieu de 16.

Questions : Qui les remplacera à l’E.N? – Toutes les spécialités de l’enseignement permettront-elles cette reconversion ?

octobre 2005 : dans sa 5ièmeconférence de presse du 26/10/05 le premier ministre a déclaré : tous les cinq ans les fonctionnaires auront la possibilité de faire un point sur leur développement professionnel…au bout de 15 ans ils auront un droit à un bilan approfondi qui pourra ouvrir sur une deuxième carrière.

Lecture conseillée aux jeunes enseignants.

Dans son livre Lettre à un jeune professeur chez ESF- 9,90€, août 2005, Philippe Meirieu, aborde des questions qui se posent aux nouveaux professeurs. Il l’annonce au verso de la couverture en écrivant : vous vous demandez si vous ne vous êtes pas trompé de métier ou si l’on ne vous a pas trompé sur le métier. Je voudrais vous convaincre qu’il n’en est rien…

Nous conseillons aux lecteurs de se procurer la Lettre à un jeune Maghrébin de Ph. Meirieu, publiée dans Libération du 15/12/06

L'OCDE informe sur les salaires des enseignants dans tout l'OCDE.

Les enseignants sont mal payés : dans tout l'OCDE , un enseignant touche 82% du salaire moyen à niveau de qualification égal. En France c'est pire : seulement 79% pour un prof du secondaire et encore pire en primaire avec 73% du salaire moyen. Par ailleurs la France est un des rares pays qui paient moins ses enseignants en 2010 qu'en 2000.(l'OCDE n'a pas évoqué les heures sup défiscalisées dans le secondaire par le gouvernement Sarkozy et supprimées par le nouveau Président Hollande. )

Alors qu'en moyenne les enseignants de l'OCDE ont gagné 20% de salaire sur cette période la France paie ses professeurs presque 10% de moins qu'en 2000, à prix constants. Autrement les professeurs français sont les seuls de tout l'OCDE à s'être appauvris durant la dernière décennie ( avec les Japonais, mais un instit japonais gagne 30% de plus qu'un français...) Partout ailleurs qu'en France , on a compris que de bons salaires attiraient les meilleurs.

Après 15 ans d'exercice , le salaire par heure d'enseignement (une partie seulement du travail du prof rappelons-le)est pour un professeur de l'OCDE de 65 € en moyenne au lycée, contre 57 € pour un prof français . L'écart est un peu moindre pour un prof de collège : 55 € pour urn prof contre 58 € en moyenne dans l'OCDE.

L'écart se creuse en revanche pour les profs du primaire encore une fois nettement désavantagés ; un instituteur touchera en France 36 € par heure d'enseignement au bout de 15 ans de carrière, contre 49 € en moyenne dans l'OCDE. ... Seuls la république slovaque, la Hongrie, l'Estonie, le Chili, le Mexique font pire avec un niveau de vie bien moindre.

Le salaire annuel d'un instituteur français est nettement inférieur ( entre 13 et 15%) à la moyenne de l'OCDE. Que ce soit en début (24 334 $ contre 28 623$ ) de carrière ou au bout de 15 ans ( 32 733$ contre 37 303$).

Décembre 2012 : Projet du ministre V.Peillon : Changer le métier d'enseignant pour en changer le salaire..

Sur RMC du 10/12/2012 Jean-Jacques Bourdin met le dossier du traitement des enseignants sur le devant de la scène . La journaliste Maryline Baumard nous en fait le compte-rendu.

Question de J.J.Bourdin :'' le ministre de l'éducation nationale , Vincent Peillon, serait-il prêt à parler argent? Réponse du ministre : ''Oui, mais en changeant aussi la nature du métier. Ça ne peut pas se faire en 2013.Ma porte est ouverte, je suis prêt à partir de Janvier à ouvrir la grande négociation qui n'a jamais eu lieu dans ce pays sur la refondation du métier d'enseignant.Il y aura bien entendu les contenus. Qu'est-ce qu'on fait quand on enseigne, on vient de mettre en place les écoles, la deuxième phase c'est les carrières le développement de carrière'' . Il a évoqué alors des pistes: ''Vous prenez le modèle allemand, Qu'est-ce qui se passe en Allemagne? Les professeurs travaillent en moyenne 25 heures par semaine, 50% de plus que notre temps de travail dans le secondaire. Ils enseignant souvent 2 disciplines , les chefs d'établissement eux-mêmes enseignent. Alors pourquoi garde-t-on uniquement le salaire et pas tout ce qui justifie le salaire?'' L'argumentaire de Vincent Peillon fait référence aux études de l'OCDE qui montrent que l'enseignant français est moins bien payé que ses voisins, mais aussi que ses contraintes professionnelles ne sont pas aussi lourdes. Dans certains pays comme la Grande Bretagne , le Conseiller principal d'éducation (CPE) n'existe pas et cette fonction est dévolue aux enseignants.

Repenser le traitement en repensant le métier, cela ressemble étrangement à ce que Nicolas Sarkozy proposait aux enseignants durant la campagne présidentielle. Dans son programme, l'ancien président souhaitait rémunérer 500€ de plus (on n'a jamais su si c'était net ou brut) les volontaires qui accepteraient de travailler 6 heures de plus par semaine.....Des heures qui n'auraient pas été forcément assurées sous forme de cours. Ce qui est certain, c'est que le temps de présence dans les établissements aurait été repensé.

François Hollande a préféré, lui, promettre la restauration des 60 000 postes qui avaient disparu sous le mandat précédent. Le traitement des enseignants français est un serpent de mer. La période Sarkozy, durant laquelle la salaire a largement été individualisé par le biais des 1,3 milliard d'heures sup effectuées dans les établissements, a compliqué le débat et creusé un fossé entre ceux à qui on offrait la possibilité d'en faire et les enseignants du premier degré, qui eux n'y avaient pas droit.

Le métier d'enseignant est défini par un décret de 1950 qui ne prend en compte que les heures de service, c'est-à-dire les cours devant les élèves.

2004 : Forte baisse des postes mis au concours du CAPES (professeurs de lycées et collèges).

Par rapport à 2003 l’année 2004 verra une diminution aux concours externes de 5 500 postes de professeurs pour le second degré. Pour ce qui est du CAPEPS (profs d’EPS) on enregistre 780 postes mis au concours contre 1130 soit 30% de moins. Baisse encore plus forte prévue pour 2005. Quant au premier degré (effectifs en hausse) il verra une légère augmentation des postes. Collèges et lycées auront donc une proportion élevée (jusqu’à 8%) d’enseignants non titulaires: les contractuels (en CDD) qui ont pris la place des maîtres auxiliaires en voie de disparition. Possédant la licence ou une équivalence ils occupent des postes le plus souvent à l’année et les vacataires – de plus en plus nombreux - (parfois cadres, ingénieurs, étudiants ou enseignants récemment à la retraite) qui interviennent de manière plus ponctuelle: -200 h/année - ce qui n’est pas sans poser des problèmes aux élèves.

Les vacataires ne cotisent pas pour le retraite, n’ont pas de congé maladie, ne sont pas payés pendant les vacances et ne touchent pas d’Assedic. Certains nous ont dit vivre avec 500€/mois!. Ils sont en petit nombre mais en grande misère lorsqu’ils se rassemblent devant les rectorats…

Quant aux contractuels ils voient d’une part leur contrat non renouvelé même après plusieurs années de travail et d’autre part leur emploi transformé en emploi vacataire. D’où le malaise des précaires de l’enseignement.(Sud-ouest du 25/11/04)

Ceux qui font un emploi partiel la plupart du temps le subissent, ils ne l’ont pas choisi et ils attendent impatiemment de pouvoir améliorer leur situation inhumaine parfois.

Opération: carton rouge au gouvernement

Dans la presse du 8/10/04 on apprenait que cette opération avait été lancée par une intersyndicale regroupant la majorité des syndicats enseignants et la FCPE pour obtenir dans le pays un million de ces cartons destinés à protester contre le projet de budget qui a fait le choix de régressions historiques : - suppression de postes d’enseignants (insuffisance des postes ouverts aux concours) – disparition de nombreux personnels d’encadrement – l’absence de recrutement de conseillers d’orientation…

Pour la carte scolaire 2005 sont prévues : - la suppression de 5748 postes d’enseignants en CLG et Lycées et de 50 postes de Copsy – la création de 700 postes de professeurs des écoles et de 800 postes d’assistants d’éducation. Pour 2007 on sait que 5 060 postes ,équivalents temps plein temps, seront supprimés dans le secondaire – suppression aussi de certaines décharges...

Les étudiants ne semblent plus ,en 2011, être attirés par le métier d'enseignant.

Dans Le Monde du 22/12/2011 on lit que le métier d'enseignant ne suscite plus les vocations . On n'aurait jamais prévu cette éventualité il y a quelques années même si on connaissait la baisse drastique et continue des postes : cette année, nous dit-on , 21 000 étudiants (seulement) se sont portés candidats aux concours d'enseignants du second degré (collèges et lycées) contre 38 249 à la dernière session. Pour le premier degré ils sont 18 000 contre 34 952 en 2010.! La chute des candidatures est considérable au Capes de mathématiques (1,4 candidat par poste au lieu de 3,3 précédemment). Le nombre de postes ouverts au Capes de maths pour la session est resté stable entre 2006 et 2011(950) mais le nombre d'inscrits en 2011a chuté de 5 787 à 2874!....et le nombre de présents aux épreuves est passé de 4 129 à 1303!!! En physique-chimie le nombre de postes a chuté de 610 à 300! .En Lettres avec 1491 candidats pour 800 postes le taux est de 1,9 candidat par poste contre 3,7 précédemment. ..En philo au contraire il y a 14 candidats pour un poste, en SES 4,5 candidats pour un poste – en SVT et en Histoire et géo 3,8 candidats pour un poste. Dans le premier degré on a 2 916 postes à la session 2011contre 6 577 en 2010...

La désaffection est générale. Le ministère de l'Education parle de phénomène passager (il s'agirait d'un effet conjoncturel lié à la mise en place en 2010, de la réforme de la formation des enseignants) . Depuis cette réforme les candidats aux concours d'enseignement doivent être inscrits en master 2 et non plus en licence comme auparavant . Il en résulte un effet mécanique de baisse du vivier des candidats potentiels. Pour favoriser la transition le ministère avait autorisé aux inscrits en master 1 de se présenter en 2010 et les recalés de ces concours , aujourd'hui en master 2 représentent une grande part des candidats des concours 2011.Cela expliquerait le faible nombre de candidats de cet automne. Pour les syndicats et les opposants à la réforme de la formation des enseignants qui voient en celle-ci une chute durable de la baisse des candidatures cette explication optimiste est battue en brèche . La réforme a en effet imposé la possession d'un master 2 comme condition de validation du concours mais elle a surtout supprimé l'année de formation en alternance en IUFM;, qui permettait aux lauréats une entrée progressive dans le métier.

La réforme de la formation des maîtres qui a été contestée par les étudiants et les universitaires a certainement découragé des vocations . Mais au-delà , cette baisse des candidats s'inscrit dans un contexte de désenchantement de la profession d'enseignant, perçue comme de plus en plus éprouvante à exercer. Contre les enseignants : -trop d'agressivité, d'agressions, d'insultes (in e-mail -SMS - blogs, Faceboock....) de moqueries, de dénigrement (de la part de parents , d'élèves, voire d'un ministre comme Darcos à l'adresse des enseignants des maternelles - des conditions de travail difficiles ( nombre trop élevé d'élèves en cours) – plus d'esprit de corps ni d'idéaux avérés comme savait les susciter les écoles normales auparavant et plus récemment les IUFM.....

Les candidats connaîtront les résultats des écrits mi-janvier 2011 (un admissible sur deux dans le premier degré et un sur trois dans le second degré). Les chiffres annoncés plus haut posent le problème de la sélectivité des ces concours. : en dessous de trois candidats à l'admissibilité pour un poste on estime que la barre est placée trop bas.

Pour le ministère ''il n'est pas question de baisser le niveau du concours et là où il n'y aura pas assez de candidats il y aura des postes qui ne seront pas pourvus. ''

Du mieux dans les inscriptions aux concours 2012.

Les inscriptions aux concours 2012 donnant accès aux postes d'enseignants ont progressé de près de 7% par rapport à la session précédente mais leur nombre a légèrement baissé dans le primaire, selon un communiqué du ministère de l'Education nationale..Le ministre Luc Chatel ''se réjouit que les métiers de l'enseignement continuent d'attirer les jeunes diplômés : en effet les inscriptions (aux concours 2012) ont augmenté de près de 7% par rapport à 2011, selon le communiqué . Pour les concours externes du second degré ( collèges et lycées) '' 69 351 candidats se sont inscrits pour 8 600 places proposées, ce qui correspond à un taux de 8,1 inscrits par place'' . Les inscriptions à l'agrégation progressent de 11,3% et celles du Capes externe de 5,3%. Le ministère relève une augmentation substantielle de 20% en mathématiques ''après plusieurs années de perte d'attractivité.''

Mais dans la presse du 08/01/11on peut lire : Le métier d'instituteur à la peine : ''le métier de professeur des écoles a fortement perdu de son attractivité ces dernières années, comme en témoigne le faible nombre de candidats au concours 2012, en raison des postes supprimés, de la réforme (mastérisation) et de salaires faibles à diplôme bac+5.

En avril 2014 on apprend que la moitié des postes au Capes de mathématiques restent vacants. .

La France ne parvient plus à recruter ses professeurs de mathématiques.Les résultats du capes – parus mardi 19 avril 2014 sont alarmants : la moitié des postes n'ont pas été pourvus. 793 candidats ont été admis...pour 1 592 postes. Dans les autres disciplines , les résultats tomberont d'ici à juillet. La crise de recrutement qui frappe l'éducation nationale n'est pas nouvelle. Elle est particulièrement forte en mathématiques, discipline la plus déficitaire des concours ces dernières années. Ainsi 40% des postes n'ont pas été pourvus au capes de mathématiques , 35% en 2011 et 2012 et en 2013.

Le nouveau ministre, Benoît Hamon, doit poursuivre la tâche ardue de son prédécesseur de relancer les recrutements d'enseignants – avec l'objectif d'avoir créé 60 000 postes sur l'ensemble du quinquennat, conformément à l'engagement de François Hollande. La rue de Grenelle attendait un sursaut des vocations, en particulier en mathématiques. Il n'en est rien.

Le ministère relativise cles résultats. Il est vrai que V.Peillon avait placé la barre très haut en matière de créations de postes, en organisant trois concours sur 2 années. Entre les sessions annuelles 2013 et 2014 s'est intercalé un troisième concours appelé ''session 2014 exceptionnelle''. Au total les concours 2014, (ordinaire et exceptionnel) en mathématiques ouvrent près de 2 700 postes – contre 1 200 en 2013 et 950 en 2012. De plus, pour multiplier leurs chances de réussite , beaucoup de candidats ont passé 2 concours. Tous ceux qui ont réussi le premier concours ne se sont pas rendus à la suite des épreuves du second (les oraux organisés en avril 2014). Au ministère , on relativise ces résultats. ''Beaucoup de postes ont été ouverts à ce concours, et en plus , il s'agit de la deuxième session de l'année.''souligne-t-on dans l'entourage de Benoît Hamon. Pas de conclusions hâtives,donc. Il faut attendre les résultats du concours 2014 ''ordinaire'' qui tomberont en juillet, pour commencer à percevoir l'impact de la campagne de recrutement.

Désaffection des filières scientifiques en licence. Le défi est immense.Car la désaffection du métier de professeur de mathématiques a des racines profondes. Dès la fin des années 90, le nombre de candidats au capes de maths a baissé.Il s'est littéralement effondré en 2010 au moment de la mastérisation – la réforme qui a élevé le niveau de recrutement des enseignants de la licence au master 2.

'' la mastérisation a entraîné des études plus longues, donc plus chères, avec le risque de dissuader les étudiants les plus défavorisés'' expliquait au Monde Xavier Sorbe , le président du jury de capes de mathématiques, fin 2012. ''cette réforme a aussi induit une forme de concurrence avec d'autres filières : à niveau de qualification égal, on peut prétendre à des professions mieux rémunérées, considérées parfois comme plus attractives , comme l'informatique ou les mathématiques financières par exemple.

Peut s'ajouter à ces explications la désaffection générale des filières scientifiques en licence. Et si l'on remonte plus loin encore, la nature de la série scientifique (S) au lycée, qui demeure une filière d'élites et dont une minorité d'élèves est véritablement motivée par le projet d'une carrière scientifique.

En octobre 2014 le ministère fait connaître le nombre de postes proposés aux concours 2015.

Mi – Octobre 2014, le ministère de l'Education nationale a annoncé que 24 735 postes seraient proposés aux concours de recrutement des enseignants en 2015, en hausse de plus de 29% par rapport à la session 2014.

17Mars 2011: le privé en manque de profs. Encore une preuve de l'image négative du métier d'enseignant.

L'enseignement privé souffre d'un manque de profs. Dans le 5 années à venir , plus de 15 000 enseignants vont être recrutés pour faire face aux nombreux départs à la retraite et à une demande importante des familles révèle Europe1.Pour Eric de Labarre ,secrétaire général de l'enseignement catholique interrogé sur Europe 1 , ''la situation est préoccupante dans le privé comme dans le public, car les candidats aux concours sont de moins en moins nombreux. Comme dans le public la réforme de la formation et du recrutement des maîtres brouille le paysage, analyse-t-il.''et les conditions dans lesquelles les jeunes enseignants exercent ne sont pas idéales : les classes ne sont pas faciles et sont chargées et le métier a pendant longtemps eu une image négative.

Certaines matières connaissent une vraie pénurie de professeurs : c'est le cas pour les mathématiques, le Français, l'histoire-Géo, indique encore E.de Labarre, soit les grandes matières enseignées en collège et en lycée. Pour attirer les étudiants , une campagne de communication vient d'être lancée vers les métiers d'enseignants. Et les moyens sont importants : campagne de publicité dans le presse, un site internet et près de 100 000 tracts seront distribués dans les universités. Pour Françoise Ollivier, à la tête d'un collège du Val de Marne, le métier d'enseignant connaît une crise des vocations. Selon elle, les jeunes préfèrent s'orienter vers les entreprises.

Un manque d 'attrait pour la profession auquel de nombreux chefs d'établissements doivent faire face. Pour Yves Ruellan, directeur d'un lycée dans le Var, le casse-tête ne fait que commencer. Dans les 3 ans qui viennent 40 de ses enseignants s'en iront à la retraite. Tous vont devoir être remplacés. Une mission complexe pour ce chef d'établissement , qui aujourd'hui peine à trouver ne serait-ce qu'un professeur de philosophie : il n'y a pas sur le marché du travail, ni même à Pöle Emploi , une personne qui a un master 2 de philosophie et qui a envie de faire de l'enseignement.

Professeurs précaires .

On apprenait par la presse, début décembre que 17 000 non-titulaires, venus de plusieurs académies, (certains avaient 15 ans de métier), remerciés par L’Education nationale depuis 3 ans et soutenus par l’intersyndicale, ont campé, devant les Rectorats de Nice, Créteil (pendant 50 jours!) ou sur la place de la Sorbonne , pour exiger d’être embauchés. Ils demandent leur réemploi et la titularisation. Le ministre accepte de signer quelques contrats de vacations : 200h/an sans droits aux allocations chômage ni au congé maternité mais le ministère ne veut pas embaucher de contractuel .(http://nontitulairesdelen.hautefort.com )

La précarité se généralise dans le monde et en Europe et dans peu de temps il y aura davantage d'enseignants précaires en France.

Dans Libération du 02/12/07 on peut lire l'article : ''L'hyperlibéralisme nous conduit dans le mur''de Pierre Larrouturou .On y apprend que au Japon 33% des emplois sont précaires- en Allemagne 6,3 millions de salariés n'ont que des emplois à 400 € pour 15heures par semaineaux USA, le pays du plein emploi comme se plaît à répéter notre Président de la République, il y a tellement de petits boulots que la durée moyennes du travail , sans compter les chômeurs, est tombée à 33,7 heures!!

La précarité s'installe donc partout, elle explose, et même ceux qui ont un emploi stable sont obligés de revoir à la baisse leurs demandes salariales. Le FMI, dans un de ces récents rapports,explique que la part de la richesse qui va aux salaires a fortement baissé dans tous les pays occidentaux : la baisse atteint 10% en Europe et au Japon. En France depuis quelques années on supprime des emplois par milliers chez les fonctionnaires (et ça ne fera que s'aggraver dans un avenir proche principalement dans l'enseignement) et comme il y aura des besoins – en enseignants particulièrement -on recourra aux emplois précaires et ce ne sera plus pour quelques milliers mais vraisemblablement pour quelques centaines de milliers de postes...Quel avenir pour nos jeunes qui seront nombreux à en pâtir!

On peut lire dans cet article qui s'appuie sur des données irréfutables que le capitalisme, l'hyperlibéralisme ne tient que grâce à l'endettement privé. Il rappelle qu'au Japon, aux USA, en Nouvelle-Zélande, au Danemark, en Espagne,en Angleterre etc....la croissance ne se maintient que grâce à l'endettement privé. En 2006 la dette des USA, hors secteur financier, a augmenté 8 fois plus vite que le PIB....on entend de plus en plus parler de récession, de crises immobilière, économique, sociale, de la catastrophe des années 30 .... oui,la précarité est partout!.

En décembre 2010 le mal s'étend dans l'éducation : recours accru aux vacataires, exemple dans l'académie de Bordeaux.

On voit, malgré des rapports positifs, voire très positifs, de la part des IPR, que des enseignants sont renvoyés chez eux. Tout ça parce que le jeune enseignant a épuisé son nombre d'heures c'est à dire 200h, réparties sur l'année moyennant des emplois du temps pleins de trous ou bloqués sur 2 mois dans le cas d'un remplacement long, quitte à ce qu'un nouveau vacataire remplace le premier. Ces précaires de l'éducation nationale sont de plus en plus nombreux.

D'après les documents que nous avons vus pour l 'académie de Bordeaux on compte 700 contractuels et 2 000 vacataires. ''La proportion s'est inversée pour une raison simple : les vacataires sont payés sur des heures supplémentaires, ils n'apparaissent donc pas comme des postes , forcément réduits ....Pour un syndicaliste à la CGT'Educ'action : vacataire , c'est le pire, alors qu'ils sont recrutés au niveau master , comme les nouveaux professeurs : 28 euros de l'heure, aucune possibilité de réembauche pendant l'année scolaire quand les 200h ont été effectuées, pas de droit aux congés payés, maladie, retraite, chômage rajoute une déléguée de la FSU. Un sous-chapitre , plus haut dans ce chapitre, traitait déjà de ce problème. C'était en 2004 et 6 ans plus tard la situation s'est aggravée. 2000 vacataires dans l'académie de Bordeaux c'est énorme , insultant pour la dignité de ces hommes et femmes qui – pour la grande majorité – font avec coeur leur travail alors qu'ils se savent dans une position défavorable pour leur avenir, pour les enfants ...et pensons qu'il y a 23 académies en France, la multiplication sera édifiante !!(d'après le Sud-Ouest du 12/1210)

Attention à l'effet boule de neige! : début février 2012, 47 auxiliaires et employés de vie scolaire font condamner le ministère de l'Education nationale à 540 000€ de dommages et intérêt

Engagées en contrat aidé ces personnes ont travaillé pendant 3 ans ou 5 ans, à temps partiel , au côté des enseignantsou des directeurs d'école. Puis le ministre les a remerciés pour embaucher de nouveaux contractuels. Des syndicalistes pointilleux de la CGT-Education ont fouillé les contrats et y ont trouvé une perle : l'employeur public s'était engagé à proposer à ces employés précaires des formations qualifiantes en vue d'une reconversion. ''Il n'y en a eu aucune '' explique le porte-parole du collectif CGT. Si les termes du contrat ne sont pas respectés , les salariés peuvent obtenir la requalification de leur contrat en CDI et toucher quelques substantielles primes.

Le Conseil des prud'hommes a retenu leur argumentation le 16/02/2012. ''Nous sommes fondés à demander le paiement de toutes les primes et également des dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse et pour le défaut de formation, détaille le syndicaliste qui plaide pour que soient créés des postes pérennes et que l'on arrête la précarisation de l'emploi dans l'Education nationale.

La condamnation de 540 000€ est à adresser au ministère de l'Education nationale...Ni le ministère ni le Rectorat n'ont souhaité commenter cette récente décision de justice . Et le pire pour eux reste à venir : dans quelques jours c'est la Cour d'appel de Rouen qui pourrait confirmer cette décision. Cette fois , au sujet de 37 ex-salariés précaires . Dans d'autres régions , les mêmes recours se multiplient. À terme la douloureuse à la charge de l'Education nationale pourrait se révéler très salée..

22 000 euros de prime pour les Recteurs en 2010.

Alors que les vacataires gagnent 28 euros de l'heure ...la presse du 21/12/10 nous fait savoir que les Recteurs d'Académie vont recevoir pour la première fois cette année une prime au mérite , en fonction de la réalisation des objectifs qui leur seront assignés. Une prime à deux volets : une part fixe de 15 200 euros et une part variable dont le montant pourra aller jusqu'à 45% de la part fixe , soit de 0 à 6 840 euros. Au total un Recteur pourra avoir jusqu'à 22 000 euros de prime. Mais pour atteindre ces objectifs assignés, le Recteur est-il tout seul à travailler??

Une prime au mérite aussi pour les chefs d'établissements : proviseurs, principaux.

Un bonus pouvant atteindre 6 000 euros tous les 3 ans récompenserait les chefs d'établissements. Une prime au mérite pour les principaux de collège et les proviseurs de lycée. C'est la nouveauté annoncée par le ministre Luc Chatel le Mardi 25/01/11 pour récompenser le travail des meilleurs chefs d'établissements. ''Nous avons conclu un accord en ce sens ''avec les syndicats représentant les chefs d'établissements après plusieurs mois de discussions, a-t-il ajouté à France Info.

Contrats d'objectifs :- les résultats à partir desquels principaux et proviseurs seront évalués pour obtenir, ou non, cette prime , seront par exemple – le projet pédagogique d'un établissement, les résultats scolaires, la capacité d'intégrer des élèves en grande difficulté, a détaillé le ministre. Il s'agira selon lui de mettre en place des contrats d'objectifs et de performance, et ensuite évaluer à partir des résultats de ces contrats.

Cette décision s'inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement consistant à développer des rémunérations variables liées aux performances pour les personnels, notamment d'encadrement mais quid des adjoints des chefs d'établissements? Des CPE?

Les Recteurs vont toucher , dès cette année, une prime de résultats pouvant atteindre 22 000€. C'est la première année qu'il leur incombe de déterminer eux-mêmes quels postes d'enseignants ils vont supprimer dans leurs académies.

On parle, fin décembre 2010, d'une future révolution dans la fonction publique : titularisation des contractuels en 2011..

Rien n'est encore bien arrêté, bien clair mais il semblerait qu'en milieu de l'année 2011 les contractuels pourraient être titularisés. Il faut attendre les conditions et le calendrier . Quant au sort des vacataires, on n'en parle pas...

Le gouvernement a ouvert le des négociations pour limiter les CDD dans la fonction publique.

Le gouvernement a ouvert le 11/01/2011des négociations sur la précarité dans la fonction publique ,afin de régler le cas de quelque 870 000 agents travaillant parfois dans des conditions précaires, soit un agent de la fonction publique sur 6. Les ministres G.Tron et Fr.Baroin ont donc rencontré le 11/01/11les syndicats pour définir 2 axes prioritaires : - limiter l'usage des CDD à répétition et – faciliter la titularisation de ces contractuels. Une négociation qui fait suite à la promesse , faite par N.Sarkozy le 25/01/10 à la télévision.

Contrairement au secteur privé , où il n'est possible de cumuler que 2 CDD de suite , la fonction publique peut enchaîner les contrats courts sans aucune limite. À l'avenir un CDD sera donc transformé en CDI

automatiquement au bout de 6 ans, même si ces 6 années n'ont pas été effectuées de façon continue. Seule condition : il faudra avoir travaillé 6 ans sur les 8 dernières années..

Création d'un concours spécifique : pour les contractuels déjà en CDI mais n'étant pas titulaires de la fonction publique, sera créé un concours spécifique pour permettre à certains de devenir titulaires de plein droit. Mais ces mesures sont jugées trop sélectives par les syndicats.''Les propositions sont très décevantes car elles se limitent aux seuls agents contractuels qui sont déjà en CDI.Nous aurions souhaité qu'on envisage des possibilités d'accès à la titularisation qui soient facilitées pour la plupart des contractuels de la fonction publique et non pas pour les seuls agents qui sont déjà en CDI;.'' comme l'a expliqué Mme Mylène Jacquot de la CFDT.

Rassurer les employés de l'Etat : l'Etat espère trouver un accord avec les syndicats d'ici mi-février pour déposer un projet de loi. Cette réunion fait suite aux déclarations rassurantes, le 11/01/11 sur Europe 1 de Fr.Baroin qui a tenté de contrebalancer les attaques de C. Jacob , le chef de file des députés UMP, contre ''l'emploi à vie''. ''L'un des atouts de notre pays , c'est justement ses fonctionnaires qui garantissent l'impartialité de l'Etat et le statut des fonctionnaires ce n'est pas un tabou, c'est un totem '' a déclaré Fr.Baroin qui a jouté '' dans le fonction publique, vous pouvez avoir des CDD pendant 6 ans. Il faut qu'on tourne le dos à cela. Lorsqu'on fait le choix de servir l'intérêt général, le service public , on a le droit aussi d'avoir des garanties pour un niveau de revenu moyen qui est à, je me permets de le rappeler, 2300 euros maximum. ''

Des contractuels de l'Education nationale expriment leurs inquiétudes avant la rentrée 2012/13.

Pendant longtemps les vacataires de l'éducation nationale avait un statut qui faisait d'eux les salariés les précaires du marché du travail en France. Ce statut a été supprimé par le gouvernement Fillon. Incontestable progrès qui n'a cependant pas fait disparaître la précarité. L'accord passé avec six des huit organisations de l'enseignement (sauf SUD et la FSU) a été concrétisé dans une loi de mars 2012. Elle prévoit des facilités pour transformer les CDD en CDI, améliorer les rémunérations inférieures à celle d'un professeur fonctionnaire et permettre la création d'un examen spécial pour devenir fonctionnaire en validant les acquis de l'expérience.

On apprenait que ces contractuels (6% des effectifs d'enseignants) ont exprimé, à Bordeaux , le 26/06/12 leur désarroi, leur inquiétude,en raison des incertitudes sur l'avenir. Le syndicat du Sgen a déclaré que le seul point sur lequel la réforme avançait était celui du CDI.10% devraient effectivement y parvenir. Un premier pas...

Les contractuels (surtout en Seine -Saint-Denis) en 2014.

Le sort des contractuels de l'éducation nationale , ces précaires sans diplôme d'enseignement, embauchés massivement à la rentrée pour faire face à la pénurie de professeurs, est l'un des sujets de préoccupation majeure des enseignants et parents d'élèves de Seine-Saint-Denis. Dans ce département, 380 contrats , à durée indéterminée, ont été signés depuis septembre, en grande majorité dans le premier degré (maternelle et primaire), selon l'académie de Créteil. Ce recrutement massif et inédit est la conséquence de plusieurs facteurs : augmentation du nombre d'élèves - suppression de nombreux postes entre 2007 et 2012 – manque de postes et de candidats pour les occuper.

A la fois symptômes et victimes de l'éducation au rabais dénoncée par les syndicats dans ce département, l'un des plus défavorisés de France, les contractuels '' ne sont pas des sous-enseignants '' a tenu à souligner la ministre de l'Education nationale , Najat Vallaud-Belkacem, lors d'un déplacement à Bondy ,où elle présentait un plan triennal pour les écoles de Seine-Seine-Denis. Une reconnaissance officielle ô combien nécessaire, tant les contractuels eux-mêmes se décrivent comme les personnels '' low-cost''du 93. Souvent isolés au sein d'une équipe éducative des établissements où ils interviennent , ceux que nous avons rencontrés ont été nombreux à confier leurs difficultés, voire leur sentiment d'échec depuis leur prise de poste. Le mal-être est particulièrement sensible chez les nouvelles recrues ,même si la majorité de ceux qui ont accepté de témoigner – souvent anonymement par peur des répercussions sur leur emploi – semblent investis et passionnés. ''Quand on est contractuel '' sous-prof, bouche-trous, Kleenex'',on se tait et on accepte toutes les situations. Par exemple, même si cela se passe très mal avec un élève , on hésite à l'envoyer chez le directeur de crainte qu'il pense qu'on ne sait pas faire notre boulot ''.explique Stéphanie. Professeur d'arts plastiques dans un collège de Montreuil, elle a travaillé 8 années scolaires comme contractuelle dans plusieurs établissements de Seine-Saint-Denis avant de passer le concours et d'obtenir son diplôme d'enseignante.

C'est justement pour encourager les parcours de ce type que, dans son plan triennal pour la Seine-Saint-Denis , la ministre a annoncé la création, dès 2016, d'un concours spécifique destiné aux contractuels ayant au moins une année d'ancienneté.

Mécontentement des remplaçants et des stagiaires IUFM.

Des professeurs remplaçants ont manifesté plusieurs fois devant les rectorats pour protester contre le nouveau mode de calcul de leur indemnité de sujétion spéciale. L'été dernier le rectorat a décidé de fondre les 2 volets (remboursement des déplacements et une contrepartie pour valoriser leur statut assez instable) et l'indemnité s'en est trouvée diminuée. Ils reprochent à l'administration d'avoir été mis devant le fait accompli et informés après que des enseignants se sont portés volontaires pour les remplacements.

Quant aux stagiaires IUFM de l'enseignement primaire ils se mettent en grève contre les stages filés, lancés cette année, stages qui permettent trop souvent en école primaire de remplacer, d'après eux, des directeurs d'écoles débordés, sans la formation adéquate.

Qu’appelle-t-on TZR?.

Ce sont des professeurs titulaires de zones de remplacement, qui ont le Capes et qui doivent assurer le remplacement de professeurs absents (congés de maladie surtout) dans une zone déterminée.

Ce corps de 20 098 TZR est censé se mettre en place pour des absences d’enseignants supérieures à 15 jours. Il fonctionne mieux dans certaines académies que dans d’autres, remarque Nicolas Boudot, chef de cabinet au rectorat de Paris. Chez nous, ça se passe bien, y compris pour les remplacements de courte durée parce que nous sommes bien dotés en TZR.. Mais d’une région à l’autre il ya une grande disparité ce que déplore la FCPE qui fait remarquer que la majorité des rectorats ne nomment un remplaçant qu’à partir de quatre voire de cinq semaines.

Nous rappelons que le ministre J.Lang avait obtenu en 2000 de Lionel Jospin, premier ministre, un plan de recrutement des enseignants sur 3 ans. Plan qui a été abandonné à l’arrivée de la droite en 2002. Le ministre F.Fillon a promis aussi une programmation pluriannuelle mais en exigeant que soit prise en compte la variation des effectifs des élèves. Les syndicats tout en reconnaissant le bien fondé de la variable démographique pensent que ce paramètre – majeur pour le ministère des Finances revient à piloter par le quantitatif ce qui n’est ni intéressant ni porteur ( P. Gauthier UNSA).- Libé du 7/05/04.

Il donc facile de prévoir pour les années à venir la réduction des crédits d’enseignement, des crédits pédagogiques, la diminution des crédits de frais de déplacements (quid des actions de formation?).Tout le monde sait que Bercy prévoit la suppression de 10 000 postes à cause de la baisse des élèves en collèges et en lycées. Il ne faudra jamais cependant perdre de vue que des postes en moins = violence en plus!

En juillet 04 nous avons appris (Libé du 28/07/04) qu’à cause d’une baisse d’effectifs (-55 000 en lycées et collèges) le Budget 2005 prévoit la suppression réelle de 5000 postes dans le secondaire et quelques centaines de personnels administratifs à la rentrée de septembre. Mais comme les effectifs augmentent dans le primaire et dans le supérieur il y aura 1500 créations dans le primaire et 1000 dans le supérieur. Soit un solde négatif de 2500 personnels. Le budget de l’EN augmentera cependant à cause de la hausse des traitements et des pensions. La réaction des syndicats est attendue à la rentrée.

Des informations fondées indiquent qu’il y aura désormais moins de scolarisation d’enfants au dessous de 3 ans en ZEP, que l’on envisage des suppressions de sections à faibles effectifs aussi bien en collège qu’en Lycées et que la formation des enseignants pourrait se faire en dehors du temps scolaire. La France est bien au diapason de l’EU qui diminue son nombre de fonctionnaires. Le Secrétaire d’État au Budget estime qu’en 2005, 10 000 à 20 000 fonctionnaires partant à la retraite ne seront pas renouvelés.

Dans son entretien au Monde du 27/05/04 le ministre Fillon affirmait cependant qu’il préparait une augmentation significative des postes aux concours d’enseignants en 2005. Par le Sud-ouest du 12/10/04 nous

apprenions que 14 000 postes d’enseignants seraient ouverts au concours de recrutement 2005 soit 1500 de plus que l’an passé mais on ne nous a pas dit combien il y aurait de retraités…

Quelques articles du code de l’éducation rédigés après la promulgation – le 24/04/2005 -de la loi Fillon :

dans les EPLE il peut être fait appel à des professeurs associés

les professeurs associés sont recrutés à temps plein ou à temps incomplet.

ils doivent justifier d’une expérience professionnelle d’une durée de 5 ans. Ils sont recrutés par contrat pour une durée limitée, dans des conditions fixées par décret. Celui-ci détermine les conditions de priorité accordée aux demandeurs d’emploi de plus de 3 mois.

Enseignement privé :

Pour la rentrée 2005 l’enseignement privé, dans certaines régions , n’a pas pu donner une réponse favorable aux très nombreux parents qui voulaient inscrire leur(s) enfant(s) dans ses établissements. En effet, comme dans le public où l’on enregistre – pour baisse d’effectifs - la suppression de 5000 postes l’enseignement privé, pourtant en augmentation d’effectifs, a dû subir une suppression de 500 postes…C’est dans le privé aussi que des académies –Versailles ou Paris par exemple - accusent parfois jusqu’à 43 élèves par classe (campus Ste Thérèse d’Ozoir-la- Ferrière) – au lieu de 35 élèves de moyenne en classe de 2de. L’enseignement privé, victime de son succès, doit fonctionner, de plus en plus, avec des classes surchargées.

On note aussi – et c’est nouveau – que de plus en plus de parents, pour des raisons financières, ne peuvent plus inscrire dans le privé leur 2ième ou 3ième enfant. M.Malartre, secrétaire général de l’enseignement catholique, réclamait d’après le Monde du 22/09/09 la parité des moyens avec le public en suivant à la lettre les propos du ministre Gilles de Robien , propos tenus le 8/09/05 au collège St. Joseph à Cholet. Rappelons à M.Malartre qui estimait nécessaires des réajustements pour ne pas avoir plus de 40 élèves par classe, les moyennes nationales fournies par les services du ministère.

En seconde, première, terminale les moyennes d’élèves par classe sont respectivement de 31,5 – 27,1 et 23,4 dans le public alors que dans l’enseignement privé (97% catholique) ces moyennes sont de 28,5 – 27,1 et 22,6.

A la rentrée 2006 et 2007 l’Enseignement religieux continuait à attirer les familles puisque la presse faisait état de 25 000 élèves en attente. En 06 et 35 000 en 2007.

Le 29 septembre 2005, le ministre de l’Éducation nationale a présenté un budget en hausse de 5%

ont été créés : 1000 postes d’enseignants en primaire pour 49 000 nouveaux élèves - 300 postes d’infirmières – 200 nouvelles classes ou ateliers relais – 200 nouvelles unités pédagogiques d’intégration (UPI)

À cause d’une baisse de 42 000 élèves en collèges – lycées, le ministre a annoncé une suppression de1383 postes au lieu de 2500 prévus. La différence de 1117 postes sera utilisée à la mise en place du PPRE (plan personnalisé de réussite éducative) nouveau dispositif de soutien prévu dans la loi Fillon sur l’école.

Le SNES de son côté a critiqué le non-rattrapage des 15 000 postes supprimés en 3 ans

Maintien du recrutement des enseignants en 2007 :D’après le Monde du 15/09/06 il ya aura, comme en 2006, 23 250 postes d’enseignants ouverts aux concours de recrutement en 200711 250 pour le premier degré, 12 000 pour le second (annonce du ministère du 13/09/06).Sachons que dans les collèges et les lycées les recrutements prévus baissent de près de 30% sur 2 ans.

Le premier ministre propose à des professeurs de travailler davantage pour donner au ministère les moyens nécessaires à la mise en oeuvre de la loi sur l'école.

Lors de la conférence de presse du 30/06/05 (Le Monde du 2/07/05) M. de Villepin a proposé de racheter des heures d’enseignement aux quelque 100 000 professeurs du second degré enseignant au moins 6h en 1ière ou en terminale( décharges appelées heures de première chaire).Il faut dire qu’un rapport de la Cour des comptes (Janvier 2005) avait révélé que les heures de décharges statutaires représentaient une manne particulièrement riche ( 28 000 équivalents temps plein dont 6500 pour les décharges de première chaire). Ce qui fut confirmé par un audit sur les décharges réalisé par l’inspection générale de l’éducation nationale et celle des finances en avril 2006. Les inspecteurs ont considéré que certaines de ces décharges étaient peu justifiées ou obsolètes

Ces heures seraient rachetées aux volontaires 40€ ( 25%de plus qu’une heure supplémentaire) soit 160€ par mois. Pour les syndicats la plupart des enseignants ( 90%)bénéficiant de décharges statutaires travaillent déjà pendant cette heure qui leur est payée en heure supplémentaire. Pour le gouvernement le but de cette proposition est bien que chacun des professeurs volontaires fasse effectivement une heure de plus devant les élèves.

La FSU (G.Aschieri), le SGEN-CFDT, le SE –UNSA (L.Bérille) estiment que la préoccupation des enseignants n’est pas de travailler plus devant les élèves et compte tenu de la pénibilité de leur métier ils souhaitent aujourd’hui plus de temps libre…Sont soulignées les contradictions du gouvernement qui affiche la priorité à l’emploi tout en supprimant 3000 postes dans le second degré en 2006 et tout en demandant aux enseignants en poste de travailler davantage…

Et si le deal proposé aux enseignants arrivait à les séduire? D’après le Monde du 05/09/06, malgré cette carotte financière, la proposition n’a pas rencontré d’écho favorable.

Mais au delà des heures de première chaire il existe d’autres milliers d’heures de décharge qui intéressent le ministère. C’est le cas pour les heures de laboratoire dont bénéficient des professeurs d’histoire-géographie, de sciences physiques et naturelles pour classer des documents, des collections et veiller à l’entretien du matériel et dont la suppression occasionnerait une économie de 5900 ETP.les heures de décharges pour l’animation d’associations sportives.la surpondération des heures d’enseignement dans les sections de techniciens supérieurs dans lesquelles une heure d’enseignement équivaut à une heure et quart.

On a appris que le gouvernement réécrirait des textes qui ménageraient les enseignants en ne s’attaquant qu’à certaines catégories de décharges et de bénéficiaires.

Pour faire des économies il reste encore au gouvernement à utiliser les programmes d’audits de modernisation de l’Etat qui s’intéressent de près à l’éducation. Après l’organisation des examens et les décharges statutaires, 2 audits sur l’organisation des horaires d’enseignement au collège et au lycée devraient être publiés dans le courant de l’automne 2006.

Sur le Web: www.minefi.gouv.fr : rapport d’audit sur les décharges statutaires des enseignants du second degré.

Pourquoi y a-t-il autant de profs qui n’enseignent pas?

Dans plusieurs quotidiens on a pu lire que la dernière note de la Cour des comptes sur les enseignants selon les calculs en équivalent temps plein d’enseignement (ETP) faisait ressortir que 97 000 enseignants étaient occupés à d’autres tâches et que 32 000 – payés à taux plein - n’avaient aucune activité pédagogique. Ils étaient en mission, en réadaptation, affectés à des fonctions administratives, en décharge syndicale, mis à disposition, prêtés à des institutions sans relation parfois avec l’Education nationale…Pourquoi ne pourrait-on pas réintégrer ces 32 000 professeurs sans élèves alors qu’on en manque? N’ont-ils pas le plus souvent un rôle important à jouer auprès des jeunes en complément de l’Education nationale?Nous savons qu’en Mars 2006 le ministre de l’Education nationale a récupéré 800 postes d’enseignants aux Francas, à la FOL (fédération des œuvres laïques) et à la PEP (pupilles des écoles publiques). Sur le Web: www.ccomptes.fr : rapport sur la gestion par le ministère chargé de l’enseignement scolaire des personnels détachés dans les fonctions autres que d’enseignement ou demeurant sans affectation. Communication de l’Assemblée nationale (Janvier 2005)

Où l’on parle en Juin 2006 de la suppression de 15 000 postes de fonctionnaires dont plus de 7000 à l'éducation nationale.

La Presse du 13/14 juin 06 a écrit que l’UMP saluait le courage du gouvernement pour avoir décidé la suppression de 15 000 postes de fonctionnaires dont plus de 8000 à l’Education nationale. L’opposition a crié au scandale et les syndicats d’enseignants ont qualifié cette mesure d’inadmissible, d’irresponsable. Pour le ministre de lÉducation nationale le taux d’encadrement des élèves ne changera pas en 2007 car pour lui des enseignants existent qui n’enseignent pas. Il a déclaré qu’un audit avait montré qu’il y avait dans le pays 28 000 équivalents temps plein qui n’étaient pas devant des élèves.

Nous savons depuis mai 06 qu’un audit avait comptabilisé des heures de décharges qui représentent des milliers de postes comme les décharges de première chaire qui ne seraient pas toujours justifiées (elles représenteraient dans les 6500 postes.). Pour assurer tout l’enseignement en conservant le taux d’encadrement le syndicat Snes-FSU craint qu’il ne faille faire travailler davantage les enseignants et réduire les programmes…En dénonçant un massacre à la tronçonneuse, les mutilations et la saignée les principaux syndicats des enseignants (FSU,UNSA, Sgen-CFDT, FAEN et CGT ont annoncé une journée de grève en septembre 2006.

Comment le ministre de l’Education nationale fait ses comptes?.

Gilles de Robien a contesté les chiffres annoncés. Pour lui il ne faut pas compter les 3900 suppressions de postes qui existaient sur le papier mais étaient de fait vacants : 3600 professeurs stagiaires qui n’avaient pas été recrutés et 300 assistants de langues étrangères. Il parle donc de 4600 suppressions de postes sur 1 million.

La baisse d’effectifs dans le secondaire entraîne une suppression de 2000 postes et il souligne qu’on aurait dû en supprimer 2300. Les 300 en sus seront affectés aux PPRE . Il faut ajouter la suppression de 2780 postes: 500 dans certaines disciplines et 2300 dans les heures de décharges devenues inutiles.(heures de première chaire et de laboratoire.) En raison de l’augmentation des effectifs l’enseignement primaire se verra attribuer 500 postes.. Il ya aura aussi la création de 300 postes d’infirmières, 50 de médecins et assistantes sociales et 20 de médecins pour le personnel. D’après le ministre tout cela ne change en rien le taux d’encadrement.

Bientôt un décret Robien sur la suppression de la plupart des heures de première chaire et de cabinet ou de laboratoire...

Le Figaro du 09/10/06 écrivait dans l’article: Temps de travail des profs : le chantier s’ouvre, qu’un décret était en préparation pour supprimer une partie des heures dites de première chaire (pour les professeurs de lycée dispensant plus de 6h par semaine dans une classe d’examen) et de cabinet ou de laboratoire (attribuées aux professeurs qui rangeaient des documents pédagogiques (hist/géo,langues) ou du matériel de laboratoire (SVT/Physique).

On s’attend à ce que : - des enseignants de mathématiques - de langues vivantes, exerçant en classe de première (qui n’est plus une classe d’examen,le bac se passant aujourd’hui en un an) - les enseignants exerçant en BTS, ne bénéficieront plus des heures de première chaire (le texte qui a créé ces heures de décharge date de 1950!).Ces heures seront cependant maintenues pour les enseignants exerçant toute leur activité en classes prépas. En revanche la suppression de certaines heures de cabinet ou de labo serait plus problématique et rien ne semblerait arrêté pour le moment. Il serait étonnant que le gouvernement ne saisisse pas à fond l’occasion de récupérer le maximum d’heures.

Front uni des syndicats contre le projet de décret sur le temps de travail des enseignants.

Le 18/12/06 l'ensemble des organisations notamment celles du privé ainsi que de l'enseignement professionnel – ce qui est une première ont rejoint les grands syndicats comme le Snes-FSU. L'appel à la grève cherchait à dénoncer la décision du ministre qui veut -simplement- comme l'écrivent certains quotidiens, modifier un décret de 1950 qui encadrait l'attribution d'heures de décharge et qui, actuellement, n'a plus lieu d'être puisque ces décharges avaient été accordées à des enseignants en contrepartie de certaines missions qui n'existent plus aujourd'hui. Au total 384 000 enseignants sont concernés par la modernisation des crets de 1950.En revanche le ministre a déclaré que de nouvelles décharges autour des technologies de la communication seront accordées et il a rappelé que seules seraient supprimées les décharges non justifiées.

Les professeurs d'éducation physique sont particulièrement remontés. Par ailleurs les enseignants protestent contre une prime incitative à la prise en charge de 2 disciplines, la bivalence (on sacrifierait ainsi la qualité de l'enseignement)ainsi que la possibilité d'affecter des enseignants sur 2 ou 3 établissements.

40% des enseignants de collège et de lycées étaient donc en grève ce qui est un succès incontestable pour les organisations syndicales. Le ministre a déclaré qu'il considérait que la culture de l'accusation devait faire place à la culture de la justice sociale et donc que la révision de certaines décharges était une mesure de justice sociale qui permettait de dégager des postes pour renforcer les moyens auprès des élèves en difficulté , auprès des handicapés et pour prévoir 1,8 million d'heures pour les remplacements de courte durée (Libération du 18/12/06) . Pour le Snes-FSU le projet de décret est un projet de régression, décidé sans concertation...le seul but est d'économiser des moyens. Pour d'autres on ne serait pas dans une dynamique pédagogique mais uniquement dans une logique de gestion.

Cette grève – suivie par les collèges et lycées ( professionnels et technologiques aussi ) publics et privés – par des enseignants de droite comme de gauche et dont la reconduction est prévue en Janvier 2007 est la démonstration que les enseignants se sentent victimes d'un manque de considération de la classe politique qui leur demande toujours plus. Il va bien falloir dans l'intérêt des élèves et de ceux qui sont le plus en difficulté notamment, que tous les responsables – politiques et syndicaux - se mettent autour d'une table ,échangent leurs idées et que la raison l'emporte en faisant taire d'un côté comme de l'autre une soif d'absolu qui ne peut être que préjudiciable pour le bon fonctionnement du service public.

Les évolutions du métier d'enseignant et le décret n°2007-187.

Pour le ministère de l'Education il est essentiel de reconnaître et de mieux valoriser la diversité des missions des enseignants aujourd'hui : enseignement bien sûr, mais aussi actions d'éducation et de formation qui viennent le conforter, comme l'encadrement d'activités pédagogiques particulières au bénéfice des élèves de l'établissement ou d'un réseau d'établissements; la coordination d'une discipline ou d'un champ disciplinaire, d'un niveau d'établissement, ou d'activités éducatives au titre d'un établissement ou d'un réseau d'établissements ou encore la formation et l'accompagnement d'autres enseignants.

Ces actions ne pourront entrer dans le service d'un enseignant qu'avec son accord à côté des heures d'enseignement, dont le volume peut être ainsi réduit ou encore par paiement d'heures supplémentaires. Ces actions font l'objet d'un cadrage national par un arrêté qui définit également les modalités d'intervention des enseignants qui exercent ces missions ; rôle des établissements et de leur conseil pédagogique dans la désignation, suivi de ces interventions (lettres de mission,durée,évaluation...).

► Le 24/09/07 F.Fillon a installé la commission de 12 membres sur l'évolution du métier d'enseignant.

Commission Thélot - loi de F.Fillon basée surtout sur le socle commun - plusieurs décrets de G.de Robien notamment sur la nouvelle politique des IUFM au cahier des charges particulièrement fourni - nombreuses interventions , propositions ou (et) décisions du président Sarkozy omnipotent, tout au moins omniprésent , et du ministre X.Darcos, que de chapitres, que de pages à lire.!! Impossible de tout digérer! Cette nouvelle commission – une de plus – est attendue certes mais qu'apportera-t- elle car ,comme tout ce qui se fait actuellement ,elle se fait dans la précipitation ,ce qui ne facilite pas la réflexion. Alors le doute s'installe...

Essayons d'y voir plus clair dans les heures de 1ière chaire, d'entretien des matériels de laboratoires, des heures de cabinet d'histoire et d'entretien des collections, des heures de compléments de service...

Dans le B.O.n°3 de Février 2007 nous avons trouvé les réponses à des questions que se posaient plusieurs enseignants sur les nouvelles modifications concernant des heures évoquées dans un décret récent. Tout d'abord il faut savoir qu'à la question: est-ce que le service hebdomadaire des enseignants est modifié ? le ministère a répondu que les fondements des décrets de 1950 sur les obligations de service étaient maintenus et que le service gardait un caractère hebdomadaire.

Le dispositif des heures de 1ière chaire. - la réduction d'une heure de service est maintenue pour les pofesseurs des classes de premières et terminales qui enseignent, pendant 6 heures, une discipline évaluée par une épreuve obligatoire au baccalauréat. Les enseignements de spécialités (options) et ceux effectués en groupes restreints (latin,grec,T.P. et T.D.en sciences expérimentales, langues vivantes...) ainsi que les T.P.E. évalués en1ièresont pris en compte pour l'attribution de l'heure de décharge.

Le fait de ne compter qu'une fois les disciplines ayant même programme, même horaire et même coefficient pour l'attribution de cette heure de décharge n'est pas nouveau et figurait dans une circulaire d'application des décrets de 1950. Avec ce nouveau dispositif, qui reconnaît la charge de travail supplémentaire que représente la préparation à une épreuve du bac (bacs blancs, corrections de copies... )la moitié des professeurs de lycée continuera d'avoir une heure de service en moins et 70% de ceux qui bénéficiaient de l'heure de première chaire continueront d'avoir l'heure de préparation au baccalauréat.

Les heures d'entretien des matériels de laboratoires. - les règles établies par les décrets de 1950 ne sont pas changées sur ce point. Pour assurer l'entretien courant des laboratoires (matériels utilisés en TP) et la sécurité de tous, certains professeurs continueront d'être déchargés d'une heure s'il n'y a pas de personnels dédiés à ces fonctions dans l'établissement.

Heures de cabinet d'histoire, d'entretien des collections et de fonctionnement des laboratoires. - en 1950 ces heures de décharges n'avaient pas de caractère automatique...le décret et l'arrêté actuels reconnaissent tout l'intérêt de ces interventions en les mentionnant explicitement comme actions de coordination d'une discipline ou d'un champ disciplinaire ou encore responsabilités particulières liées au fonctionnement de l'établissement pouvant faire partie intégrante des obligations de service.

Règles de compléments de service dans un autre établissement. - le complément de service dans une autre commune existe déjà. Une heure de décharge est prévue lorsque le complément de service est effectué dans une commune non limitrophe pour les professeurs agrégés et certifiés. C'est cette disposition qui est intégrée au décret. En outre, le maillage du service public d'éducation peut conduire à confier des services dans plusieurs établissements et/ou communes. Certaines situations peuvent ainsi exiger une affectation dans 3 établissements situés dans deux communes (petits collèges en milieu rural par exemple).Dans ce cas 2 heures de décharges sont prévues pour compenser cette sujétion.

Dans quelles conditions le service devra-t-il être complété dans une autre discipline?

Le B.O. n°1 du 04/01/2007 dans le sous/chapitre : Des cursus universitaires qui préparent au métier avant les concours de recrutement , évoque explicitement la bivalence...avant le concours, les professeurs doivent par ailleurs, être incités à s'engager dans des parcours de formations universitaires ouvrant sur les mentions complémentaires offertes dans certains concours de recrutement et permettant la bivalence des professeurs au collège.

Mesures financières en faveur de quelques enseignants.

Dans Libération du 13/03/07 on pouvait lire que le nombre de professeurs du secondaire ayant accès à la hors classe (niveau de carrière le plus élevé) allait être augmenté. 11700 enseignants seront concernés, ce qui se traduira par une hausse de 3755 € net par an chez les certifiés et de 2715 € chez les agrégés. Dans le primaire le ministre promet de doubler les indemnités ( de15 à 30 € mensuels) des directeurs d'écoles. De plus une enveloppe de deux millions d'euros est dégagée pour financer un soutien gratuit dans 40 lycées prioritaires.

Le nouveau Président de la République veut améliorer le pouvoir d'achat des enseignants mais comment et au prix de quoi?

Propos relevés dans Le Monde du 01/ 06/07 : Darcos ...J'ai fait des propositions au Président de la République qui souhaite améliorer le pouvoir d'achat des enseignants....il faut mettre le paquet sur la situation morale et matérielle des enseignants.N.Sarkozy : 1,3 smic pour un début de carrière, c'est quand même modeste lorsqu'on a passé un concours à bac+4 ou 5....

Pour revaloriser les carrières des enseignants le ministre, X.Darcos, a déclaré qu'il proposait de rassembler dans un Livre vert, d'ici la fin de l'automne, toutes les propositions, y compris celles du gouvernement. Une deuxième phase devrait ensuite mener au printemps 2008 pour négocier un accord sur la redéfinition du métier d'enseignant. Un grand chantier sur la revalorisation des carrières après ceux récents aboutissant au rapport Thélot, à la loi Fillon, au cahier des charges des stagiaires IUFM...

Mais après ces propos lénifiants on lit dans le même article du Monde :...je suis membre d'un gouvernement qui a reçu mandat d'alléger la charge de l'Etat et je ne pourrai m'en abstraire (Darcos)...il existe d'autres réponses politiques aux problèmes de l'école que l'injonction continuelle et massive de moyens. ...Le président et son gouvernement veulent que soit appliqué le principe (ou plutôt le slogan dogmatique) : travailler plus pour gagner plus! alors que les syndicats enseignants (FSU – Sgen – CFDT – SE-Unsa ) l'avaient radicalement refusé au premier ministre, Dominique de Villepin, et au ministre de l'éducation nationale G.de Robien (détails 9 pages plus haut dans ce chapitre). Ces syndicats estiment que la préoccupation des enseignants n'est pas de travailler plus devant les élèves et, compte-tenu de la pénibilité de leur métier, ils souhaitent aujourd'hui travailler moins.

Ce qui achoppera vraisemblablement aussi c'est la recherche au sein de l'éducation nationale de gains de productivité . Objectif qui n'est pas nouveau (nil novi sub sole) quand on se rappelle que de 1986/88 le ministre de l'éducation nationale, René Monory, garagiste de formation - sénateur pendant 36 ans!- avait voulu diriger l'éducation comme une entreprise qui se devait d'être productive, compétitive et génératrice d'un certain rendement. Plus près de nous le ministre G.de Robien a proposé d' améliorer la productivité par le développement de la bivalence la refonte des examens - l'application des programmes d'audit de la modernisation de l'Etat qui s'intéressent à l'éducation et le célèbre décret sur le temps de travail des enseignants qui après avoir déclenché des violentes marques d'opposition de de la part des personnels disparaîtra en partie ou en totalité selon les promesses du Président .Lire quelques pages plus haut, dans ce chapitre, le sous/chapitre : pourquoi y a-t-il autant de professeurs qui n'enseignent pas?

On sent bien que le gouvernement ne veut pas bourse délier quand X.Darcos déclare : ...nous avons un des meilleurs taux d'encadrement des pays de l'OCDE. Notre offre scolaire est considérable , avec une grande diversité d'options. Mais elles sont dispersées dans tous les établissements . Il faut garder la diversité mais mettre fin à l'éparpillement. Voilà qui augure de collèges plus riches en offre d'enseignement donc plus attrayants que d'autres qui perdront, à cause de la suppression de la carte scolaire, les meilleurs élèves et des options que ne pourront pas suivre ceux qui resteront dans ces établissements. On devine facilement un enseignement à 2 voire à plusieurs vitesses. Il faudra alors parler d'éducation mais plus d'éducation nationale.

Feu le plus impopulaire des décrets Robien.Les syndicats enseignants à l'Élysée.

Le 11/06/07 le Président de la République N.Sarkozy , en présence du premier ministre et du ministre de l'Education nationale, recevait, à l'Élysée, les responsables des syndicats enseignants pour bien leur montrer l'importance qu'il accordait au système éducatif en général et aux personnels enseignants en particulier. Le Président a commencé par dire qu'il allait abroger le décret Robien qui, 8 mois durant, avait altéré le climat des établissements scolaires ( 2 journées de grève et parfois conflits avec des élèves -boycott du bac blanc- refus des enseignants de sièger dans des conseils d'administration...).Les syndicats d'enseignants ont dit leur satisfaction de voir ce douloureux problème résolu..D'où un titre de Sud-ouest du 12/06/07 : les syndicats satisfaits à la sortie de l'Élysée.

Bien que nous ayons déjà amplement développé dans plusieurs sous/chapitres supra le contenu de ce dossier nous rappelons que ce texte allongeait (le ministre Robien en avait donné les raisons)de une à trois heures, le temps de travail de certains enseignants sans contrepartie financière. Il permettait aussi aux chefs d'établissement de contraindre (le mot est nettement trop fort) des professeurs à enseigner 2 matières (on a parlé alors de bivalence) - relire le sous/chapitre précédant celui-ci). MAIS, sans parler pour autant d'une victoire à la Pyrrhus pour les syndicats, il faut bien reconnaître que l'horizon reste chargé de nuages menaçants que le météorologue averti, G.Aschieri ( secrétaire général de la FSU) a bien vus , lui qui a déclaré après l'entretien : il n'y aura pas de création de postes à la rentrée correspondant à l'abrogation du décret Robien, ça sera des heures supplémentaires et, ça, c'est une source de problèmes parce qu'aujourd'hui la barque est déjà très chargée.(in Sud-ouest du 12/06/07). Ce qui est certain c'est que les 3050 postes qu'avait permis d'économiser le décret Robien seront redistribués cette année par le biais d'heures supplémentaires (HSA) accordées aux établissements. Pour ce qui est des heures supplémentaires X.Darcos a déclaré qu'il fallait travailler sur leur défiscalisation.

C'est le célèbre slogan sarkozien : travailler plus pour gagner plus pour lequel le gouvernement doit, sur ordre du président, tout faire pour convaincre les citoyens de l'appliquer le plus vite possible, que les enseignants dans leur grande majorité ne veulent pas suivre. X.Darcos, le ministre de retour, a bien voulu dire dans une édition de la presse régionale que le président de la République a rappelé au cours de l'entretien qu'on ne pourra pas continuer à créer des postes nouveaux sans cesse parce qu'il fallait alléger la dette de l'Etat. Pour lui il faudra peut-être ( lire : à coup sûr) moins d'enseignants mais mieux payés et mieux reconnus...

Pour Th. Cadart le secrétaire général a déclaré : on n'est pas dans une logique de développement des moyens. C'est plutôt négatif. La volonté du président de réduire le nombre de fonctionnaires en ne remplaçant qu'un seul départ à la retraite sur deux, inquiète tous les représentants des syndicats. Quid de l'emploi dans un avenir proche?

Autres points abordés : ● Les emplois dits de Vie scolaire : seront maintenus (7 700 EVS)– voire même augmentés – tous ceux qui concernent l'aide aux handicapés.→ seront maintenus aussi les 18 700 EVS chargés de faire de l'assistance administrative auprès des directeurs d'école et dans les lycées on n'en remplacera qu'un sur deux quand ils partiront soit 12 000 des 24 000. Rappelons que le premier ministre Fillon était opposé au renouvellement des EVS quand il était dernièrement ministre de l'Education nationaale...

Apprentissage junior à 14 ans : supprimé ( ce que les syndicats ont apprécié) . [relire éventuellement les détails au sous/chap Apprentissage à 14 ans?Non! à 15 ans, plus quelques autres sous/chapitres à la suite dans le chapitre 9b vers la quatorzième page à partir du début.] Pour le président l'école est obligatoire jusqu'à 16 ans. Il a déclaré que ce dispositif, décidé fin 2005 par D. de Villepin et J.L. Borloo!(quel désaveu!), ne serait donc pas repris et ceux qui y sont entrés pourront y rester dans les conditions que le ministre de l'EN va étudier avec les Régions. Le décret instituant l'apprentissage à 14 ans a été publié au J.O. le 01/07/06.

Pour X.Darcos il faudra trouver un dispositif qui sauvegarde le droit d'être scolarisé jusqu'à 16 ans tout en permettant un apprentissage plus précoce. (Est-ce une palinodie? un remake?) Un prochain B.O. nous le dira. Actuellement, il y a – en juin 2007 - à peu près 20 000 jeunes (et on prévoit une augmentation rapide)qui suivent cette formation et le maintien à l'école a été prévu comme on peut le lire au sous/chapitre : Comment fonctionne l'apprentissage junior en Mars 2007 ? au Chapitre 9b.

L'encart du B.O. n°27 du 06/07/06 (une synthèse est faite au chapitre 9b)sur la formation de l'apprenti-junior permet d'y voir plus clair. Il envisage aussi le rattachement de ce jeune à son collège d'origine.

Suppression de la carte scolaire

Le Président – malgré l'opposition des syndicats - a confirmé sa volonté de supprimer à terme la carte scolaire tout en maintenant une mixité sociale. X.Darcos, interrogé sur les demandes de dérogation a déclaré qu'il n'y avait pas actuellement de grandes difficultés car le ministère avait bien anticipé et bien analysé la situation en mettant en place des critères bien définis...

l'ouverture d'un grand chantier de réflexion sur le statut des enseignants , sur le métier des enseignants au XXI°siècle se fera dans les mois qui viennent sous la direction du Premier ministre et de X.Darcos.

Propos certainement pas mineurs encore moins anodins.

Le Président a évoqué (Le Figaro du 12/06/07) les horaires des collégiens qui sont parmi les plus lourds d'Europe et un nombre d'options trop important dans certaines filières. N'est-ce pas -pour faire des économies - une façon de préparer les syndicats à une diminution des horaires dans certaines disciplines et pourquoi pas d'abandonner des options dans des petits établissements par exemple. Il est désormais question du Bac Pro en 3 ans au lieu de 4 car un nombre important de ces jeunes lauréats poursuivent leurs études et arrivent plus tard sur le marché. Le Recteur et les Régions devront revoir le nombre et le contenu des diplômes de technique. Pour ce ministre le collège unique a vécu .Il faut donc changer les procédures d'orientation....

Quand X.Darcos parle de l'organisation des études surveillées n'y a-t-il pas un appel du pied aux syndicats pour en faire accepter les surveillances par les enseignants? Et quand X.Darcos parle de la revalorisation de la place du sport dans la formation ne peut-on pas y voir une volonté de faire adopter en France le système anglosaxon des journées de l'élève (activités sportives les après-midi) avec pour corollaire une économie de professeurs d'enseignement général?

Les nouvelles rémunérations des heures supplémentaires.

Le slogan Travailler plus pour gagner plus deviendra d'ici peu réalité. La mise en application de la réforme des heures supplémentaires se fera à partir du 01/10/2007.La rémunération d'une heure supplémentaire sera supérieure à 25% à celle d'une heure normale dans toutes les entreprises pour les huit premières heures et 50%au-delà. Cette majoration sera appliquée pour toutes les sociétés y compris dans les entreprises de moins de 20 salariés, soumises actuellement à un taux de 10% pour les 4 premières heures. Une déduction forfaitaire de charges sociales est prévue jusqu'au 31/12/2008 y compris pour les entreprises ayant franchi le seuil de 20 salariés.

Le projet de loi sur l'exonération et la défiscalisation des heures sup prévoit la suppression totale des charges sociales. Pour les salariés ce projet prévoit une exonération totale des charges sociales et de CSG quel que soit le niveau de salaire. Une exonération d'impôt sur le revenu sans plafond profitera à l'ensemble des salariés.

Juin07 le ministre X.Darcos annonce 10 000 postes en moins au budget 2008 !! Les Echos parlent de 17 000 postes.

Le 28/06 les médias faisaient savoir que X.Darcos avait annoncé la suppression de 10 000 postes environ au budget 2008 de l'Education nationale. Cette annonce commence par la conjonction Si et l'on sait qu'avec l'indicatif présent, la conjonction si marque le caractère certain du lien établi entre la condition et la conséquence:" si nous obtenons que des professeurs, dans le cadre de la réflexion sur leur métier, acceptent d'être moins nombreux mais d'avoir un temps de travail différent, volontaire, évidemment, grâce à des volants d'heures supplémentaires importants, nous pouvons sans doute trouver des ajustements."

Le ministre, par la même occasion, a dit - comme l'avait dit G. de Robien - qu'il était favorable à la bivalence initiale, [relire un peu plus haut dans ce chapitre le sous chapitre : la bivalence est évoquée au B.O.n°1 de 2007.] Le ministre a précisé que les arbitrages sur la répartition des non-remplacements de fonctionnaires partant à la retraite seraient pris au mois d'août 2007. Immédiatement les syndicats ont dénoncé cette saignée. Le Snes-FSU, notamment, affirme que de telles économies ne seront possibles qu'en amputant fortement l'offre d'enseignement et en augmentant la charge de travail des personnels . Il s'opposera avec la plus grande détermination à tout projet de budget construit sur la logique de ces annonces.

D'après le journal les Echos la suppression des postes à l'Education nationale s'élèverait à 17 000 soit la moitié des postes supprimés devant la Défense, les Finances et l'écologie. La Justice, l'Enseignement supérieur et le Recherche seraient épargnés.

Août 2007: 27 candidats sur 6000 ont obtenu la double mention au CAPES pour devenir professeurs bivalents.

Le 02/08/07 on apprenait dans les quotidiens nationaux que 6 000 candidats au CAPES avaient concouru pour une mention complémentaire leur permettant d'enseigner une deuxième discipline mais que seuls 27 d'entre eux avaient réussi à la décrocher devenant ainsi bivalents. Comme nous l'avons dit plus haut le nouveau ministre X.Darcos,malgré les violentes protestations syndicales affirmant que la bivalence ne pouvait conduire qu'à un enseignement au rabais, s'est montré favorable à la bivalence et avait décidé de poursuivre dans cette voie.

Pour les 2 ministres le nouveau professeur bivalent – qui n'est pas sans rappeler les ex-PEGC supprimés en 1986 par le ministre Monory - correspondraient mieux à la pédagogie actuelle surtout en classe de 6° où l'on trouverait ainsi moins d'enseignants et pour X.Darcos il aura une carrière plus variée et il sera utile pendant les flottements .

Sur les 6419 inscrits au départ , 443 ont franchi l'obstacle et parmi eux 268 se sont présentés à la mention. Il s'agissait de passer l'épreuve principale d'un autre Capes et d'avoir la moyenne obtenue par les lauréats. Chez les reçus on en compte 20 qui ont obtenu une mention en Français , 6 en mathématiques et 1 en allemand. Les bivalents toucheraient 1500€ en plus par an et s 'ils n'ont pas un nombre d'heures suffisant dans leur établissement ils pourront ainsi éviter de compléter leur service dans un autre établissement.

Des anciens directeurs au ministère de l'éducation nationale parlent de la nécessité de la bivalence.

Dans un article cosigné du Monde du 05/09/07 des anciens directeurs au ministère de l'éducation nationale : J.P Boisivon, M.Braunstein, P.Dasté , André Legrand, J.Richard, G. Septours prennent position pour la bivalence.

quelques extraits : ....notre système éducatif fondé sur des établissements de second degré ne peut fonctionner avec des enseignants (agrégés et certifiés) très majoritairement monovalents (enseignant une seule discipline) qu'au prix de la multiplication des affectations sur plusieurs établissements ,voire plusieurs communes et d'un gaspillage de moyens. La seule solution est de mettre en place progressivement une bivalence chez les professeurs certifiés et de réserver les agrégés au lycée. Ces directeurs déclarent que cette bivalence qui est déjà mise en place dans un CAPES bivalent devrait ensuite s'appuyer sur la mise en place de cursus universitaires adaptés et éventuellement, d'avantages de carrière particuliers.

À cet argument de gestion,disent-ils, s'ajoute un argument pédagogique évident retenu par plusieurs pays étrangers : au collège,des enseignants certifiés bivalents,constituant une équipe pédagogique restreinte , donc plus facilement soudée , paraissent mieux en mesure de prendre en compte les besoins des élèves et le décloisonnement des disciplines. Ils rajoutent- ce que le ministre X.Darcos- a dû lire d'un oeil attentif et intéressé qu'il conviendrait également de s'interroger sur l'inflation des disciplines (plus de 100) dans les enseignements technologique et professionnel qui est une curieuse exception française.

Le gouvernement va supprimer des dizaines de milliers de postes de fonctionnaires en prenant pour modèle le Canada.

On a appris par la presse que le premier ministre avait reçu ,à Paris,le 10 juillet 07, les responsables de l'administration et les Préfets pour leur parler des grandes lignes de la révision générale des politiques publiques et donner le coup d'envoi d'une véritable révolution dans la réforme de l'Etat. L'objectif prioritaire est la réduction des déficits et de la dette avec pour modèle le Royaume-Uni, les USA,l'Allemagne et surtout le Canada qui a réussi à faire passer le pays d'un déficit de 9% du PIB à un excédent de 3% avec un retour à la croissance. Le premier ministre Fr.Fillon entend appliquer à la France les mesures prises en temps et lieu au Canada:

- environ 66 000 emplois au sein de l'administration fédérale ont été supprimés ( pour l'essentiel via des départs en retraite anticipés. )- rémunérations des fonctionnaires gelées pendant plus de 6 ans!C'est ce remède très énergique que le Président Sarkozy et son premier ministre veulent appliquer à la France. Nous voilà clairement avertis.

C'est aussi en s'inspirant du Canada et de certains pays de l'UE que le président Sarkozy veut favoriser les départs de la fonction publique avec un pécule.

Que ce soit par non remplacement d'un départ sur 2 ou sur 3 à la retraite ou par départ volontaire, le président de la République veut dégraisser le corps des fonctionnaires et tout ça est copié sur le Canada des années 93 à 97 comme nous l'avons vu ci-dessus. Le président a donc proposé aussi un pécule à tous les fonctionnaires qui voudront quitter la fonction publique. Il pense qu'avec cette solution qui se rajoute à la première le nombre d'abandons sera important et qu'il sera possible alors d'augmenter les salaires des enseignants sur le terrain. Libération du 20/09/07 écrit que le coût total de la prime d'incitation au départ volontaire accordée de 1997 à 2002 à 13 000 officiers et sous-officiers de l'armée française s'était élevé à 627 millions d'euros.

Pour revenir à nos modèles : les Canadiens, ceux qui ont accepté de quitter la fonction publique pour aller dans le privé ont touché 18 mois de salaire. Dans cette volonté de supprimer des postes de fonctionnaires – sous la pression , il faut le dire, des partenaires européens , le président (imité actuellement par le gouvernement de Prodi en Italie),veut aller au coeur de la fonction publique en imaginant, à terme, en finir avec le statut de fonctionnaire. C'est pourquoi, en enveloppant ses propos de tonalités morales, humaines managériales – comme remettre de l'humain , de l'individualité, de la différenciation dans la gestion de la fonction publique il a commencé par déclarer que les nouveaux entrants pourraient choisir entre le statut de fonctionnaire ou un contrat privé négocié de gré à gré.

On sait, en avril 2008, ce qui va changer pour la mobilité des fonctionnaires (dont les enseignants) en France .

Radios et chaînes de télévisions ont informé auditeurs et spectateurs le 09/04/08 des 16 mesures gouvernementales proposées pour mettre en oeuvre la flexisécurité dans l'administration et dont l'une très contestée qui ouvre la possibilité du recours à l'intérim. Le paquet mobilité des fonctionnaires est bouclé et présenté au Conseil des ministres du 09/04/08 et le projet de loi sera examiné par le Parlement fin avril 2008.

Principales mesures : Droit à la mobilité : l'administration ne pourra plus s'opposer au départ d'un fonctionnaire vers une autre administration, un organisme public ou privé. Condition : l'agent doit donner un préavis de 3 mois. Application : dès le vote de la loi.

Pécule de départ. L'agent quittant la fonction publique pour créer ou reprendre une entreprise pourra recevoir jusqu'à 24 mois de salaire contre 18 au Canada. Conditions : présenter un ''vrai ''projet qui sera soumis à l'avis d'un comité. En sont exclus les agents approchant la retraite.

Application : dès le vote de la loi.

Indemnité de mobilité : les agents en CDI, titulaires ou non, qui accepteront temporairement de changer de lieu d'affectation ou d'aller dans une autre administration pourront toucher jusqu'à 10000€ d'indemnité. Application : dès parution des textes.

En cas de suppression de poste : l'agent sans poste pourra suivre une formation, avec maintien du revenu et du grade. L'administration a l'obligation de prendre en compte ses souhaits et de lui proposer jusqu'à 3 postes. En cas de refus il sera mis en disponibilité, chez lui, sans revenu.

Application: dès le vote de la loi.

Prime de restructuration de service: les agents concernés se verront verser jusqu'à 15 000€ ainsi qu'une aide à la mobilité du conjoint de 6100€, en cas de déménagement. Application: dès parution des des décrets. (d'après Aujourd'hui du 09/04/08 ).

Philippe Meirieu et la suppression massive de postes d'enseignants?.

À la journaliste de Sud-ouest du 03/09/07 qui lui a posé la question : le gouvernement envisage aussi la suppression de 10 000 postes d'enseignants .Un dégraissage légitime selon vous? Philippe Meirieu a répondu : -Ce n'est pas au niveau des emplois enseignants qu'on peut faire des économies dans l'Education. ... à terme ces suppressions peuvent conduire à des classes surchargées et avec plusieurs heures supplémentaires des emplois du temps très lourds pour les enseignants. ...c'est autant de temps en moins pour préparer les cours, suivre les élèves , s'occuper de leur orientation, s'intéresser à la vie de l'établissement. Et ce, alors que certaines fonctions auraient eu besoin au contraire de décharges. Je pense aux professeurs principaux de 6° et de 3°: 2 ou 3 heures en moins pour recevoir les parents notamment. C'est primordial quand on sait que les 18 premiers mois de collège sont déterminants.La répartition des suppressions de postes dans l'enseignement pour la rentrée 2008.28/12/2007N

Le 21/12/07 le Comité technique paritaire (CTP) s'est réuni au ministère. Au plan national sur les 11 200 suppressions annoncées en juillet 07, 8 830 touchent les enseignants des collèges et lyceés publics, le reste concernant les enseignants du privé et ...400 suppressions de postes administratifs et 300 surveillants. Fait nouveau cette année dans le projet ministériel de la carte scolaire : la conversion d'équivalents temps plein en heures supplémentaires. Ainsi, sur les 8 830 départs non remplacés, 3500 sont transformés en 63 000 heures revalorisées et défiscalisées. .Parallèlement 700 postes en plus sont annoncés dans le primaire, ainsi que 300 infirmiers scolaires. Pour l'école après l'école, 6 000 nouveaux assistants pédagogiques (non statutaires) assureront plusieurs heures de soutien par semaine.

Le Snes de Gironde a fait part de son inquiétude et de sa colère : 186 professeurs en moins alors que les élèves sont en légère augmentation. Les commissions paritaires vont se tenir d'ici la fin Janvier dans toutes les Académies. Il faut s'attendre à ce que les recteurs sachent déshabiller l'un pour rapetasser les lycées et collèges des autres. Les syndicats s'indignent du report inhabituel (après les municipales ?!)de la concertation sur les suppressions-créations de classes en primaire.

On peut d'ores et déjà imaginer ce que sera le professeur du XXIe siècle.

Le point :depuis 2002, ministres de l'Éducation nationale (L.Ferry, X.Darcos, F.Fillon, G.de Robien, Darcos bis -premiers ministres – le candidat puis le Président (de l'UMP et de la République, N.Sarkozy – dans ses nombreux discours de campagne comme dans sa Lettre aux éducateurs notamment, dans ses prises de position sur la laïcité...) tous se sont emparés des problèmes de l'Éducation nationale surtout parce qu'ils voyaient dans ce grand chapitre budgétaire – et c'est bien là leur principale préoccupation -le moyen de faire facilement des économies en supprimant des postes.Avec la Commission Thélot, la France entière s'est mobilisée pour son école: → 50 membres - 13 000 synthèses, 1 million de participants, 13 mois de travaux, 7 millions de pages Web consultées…). Le rapport contenu dans un document de 640 pages sous le titre de : le Miroir du débat, a été remis, début avril 2004, par M.Thélot au ministre de l’Éducation nationale F. Fillon. Le 12 octobre le rapport définitif, intitulé "Vers(pour) la réussite de tous les élèves"a été remis au Premier ministre.

Ça n'a pas suffi !!: depuis ,on a eu le rapport de la Commission Attali qui a consacré à l'Education nationale quelques-unes de ses 316 mesures mais c'est surtout les propositions de la Commission Pochard

www.cafepedagogique.net , qui ont retenu toute notre attention car on pourrait voir émerger de ce rapport le profil du professeur du XXIe siècle.

Toute cette effervescence autour de l'Éducation nationale , toutes ces réflexions de politiques et d'experts ont créé un malaise certain chez de très nombreux enseignants qui, depuis, se sentent désorientés, désabusés (quand supprimera-t-on leur poste?) indésirables, humiliés, déconsidérés . La profession se sent tout entière dévaluée en termes de salaires mais aussi de prestige et d'autorité.

Pourquoi supprimer autant de postes (9630 au plan national pour la rentrée 2008 et des dizaines de milliers les années qui suivront)alors qu'on sait que 3600 seront transformés en heures supplémentaires et que le nombre d'élèves par enseignant est supérieur à la moyenne de l'OCDE (19,4 contre 16,9)? Des centaines de profs – reconnus compétents et aptes par le ministère de l'Éducation nationale - ne retrouveront pas un poste à la rentrée et certains alors seront payés à ne rien faire alors qu'ils voudraient simplement pouvoir continuer à enseigner la matière qu'ils aiment et qu'ils pratiquent parfois depuis plus de 20ans! Les enseignants pensent, à juste titre, que le présent gouvernement casse l'école de la République au nom de la libéralisation générale des services et du commerce. L'offre publique d'enseignement et de formation est en passe de se réduire pour ne se limiter qu'à ce qui est appelé aujourd'hui les fondamentaux. Et on peut faire la pari que dans quelques années, les parents devront payer pour permettre à leurs enfants d'accéder à ce qui, jusqu'à aujourd'hui, était accessible à tous!

Essayons de mieux connaître la Commission Pochard .

60 experts et représentants syndicaux entendus – 3 semaines d'auditions – visites d'écoles et de lycées en France et à l'étranger. Le rapport de la Commission Pochard de 270 pages est destiné (Aujourd'hui du 05/01/08) à éclairer le ministre de l'Éducation sur la condition des professeurs en 2008.Il pose un diagnostic de départ : → le régime des enseignants, établi au XXe siècle, ne correspond que très imparfaitement à leurs besoins du XXIe siècle pour la réussite des élèves. Au courant des violentes protestations des syndicats, le ministre cherche à calmer le jeu en déclarant que ce rapport ne préjuge de rien mais il ajoute : je ne m'interdis rien....il est temps (les propositions des réforme sont attendues fin du printemps 08) de mettre les choses à plat. L' Éducation nationale a besoin d'être réformée. Avec les enseignants et pas contre eux. Attendons et nous jugerons sur pièces.

Les principales lignes de ce projet :

Les professeurs seront recrutés plus souvent dans les milieux défavorisés...d'ici à 2012, 135 000 enseignants partiront à la retraite, il est donc temps de s'occuper de leurs remplaçants. Ce sera fait avec plus d'ouverture et de mixité sociale : l'idée est de réintroduire le principe des allocations (abandonnées en 1997)pour les jeunes de milieux défavorisés, pendant leurs études à l'IUFM.

Développer la bivalence dans le second degré. Autres évolutions.

on attend plus de professeurs de français et de langues, de professeurs de mathématiques et de physique .....il faudra développer la bivalence (enseignement de 2 matières, en 6° et 5°)dans le second degré .Nous avons abordé la question de la bivalence au chapitre 4b .Quant au B.O. n°1 de 2007il évoque la bivalence

mais on sait qu'il s'agit d'une question ultrasensible pour les professeurs qui tiennent à leur discipline. Il semblerait que le ministère ait déjà pensé à utiliser les professeurs de LP qui se retrouveront sans travail avec la passage du Bac pro de 4 ans à 3 ans pour placer ces professeurs en 6°et 5° dans les collèges....

concernant l'enseignement une plus grande autonomie sera laissée aux enseignants.

responsabilité accrue du principal et du proviseur pour organiser la pédagogie, voire les horaires, et coller au mieux aux besoins des élèves.

Des débutants mieux épaulés......on reprend une idée que nous avons déjà traitée ailleurs dans ce chapitre : les jeunes enseignants manqueraient de formation pratique : cours trop abstraits et coupés du métier selon les critiques contre les IUFM...À la place on pourrait créer un master professionnalisé d'enseignement en 5 ans. Dans le secondaire 40% des débutants atterrissent dans une zone difficile pas choisie et loin de chez eux. Pour que ce soit moins dur, on pourrait prédéfinir les postes à confier aux jeunes et les faire aider par un enseignant référent. Nous avons pu voir – plus haut-dans ce chapitre - que pour leurs les débuts les jeunes enseignants bénéficient, la plupart du temps, d'un sérieux accompagnement.

Les enseignants seront davantage présents dans les établissements...l'obligation actuelle de service de l'enseignant ne mentionne que son nombre d'heures de cours (de18 à 20 pour les certifiés et de 15à 17 pour les agrégés.), pas son temps de travail réel (plus de 39h) -[que le lecteur se rende sur ce site au chapitre 15 deuxième partie. La question du temps de travail des enseignants est traitée longuement]. Hors cours, le professeur se consacre aussi à la préparation, aux corrections, soutien, réunions et relations avec les parents. En moyenne il passe 26 heures dans l'établissement. Une fois mises à plat et clarifiées toutes les missions de son métier, l'enseignant pourrait voir son temps de présence augmenté dans l'établissement (avec outils à disposition sur place et indemnisation). Mais actuellement -et c'est important -l'architecture des établissements a créé des salles de profs particulièrement exiguës....

Évaluation au mérite......Sans retenir le seul critère de résultat des élèves souhaité par Nicolas Sarkozy, il faut ,dit la Commission, une meilleure prise en compte du mérite(comme critère d'évaluation la commission préfère parler de performance que de mérite) des profs dans leur carrière. Précaution utile, vu la sensibilité du sujet auprès des syndicats : '' dans un premier temps, la reconnaissance de la performance ne saurait être que collective et précédée d'une mise en place expérimentale'' stipule le projet.

L'ancien premier ministre socialiste, membre de la Commission Pochard , Michel Rocard a démissionné de cette commission en déclarant qu'il avait été mis en cause de façon mensongère par le Figaro. Jamais, a-t-il dit, nous n'avons posé le problème de la rémunération au mérite et je ne l'ai personnellement jamais envisagée.

Annualisation du temps de travail des enseignants :...le prérapport propose aussi une annualisation du temps de travail des enseignants – [ce qui permettrait plus de flexibilité :l'enseignant pourrait travailler plus une semaine pour rattraper une période d'examen ]- et la reconnaissance d'activités jusque-là assurées parfois sur la bonne volonté .En matière de rémunération il propose une prime pour les activités complémentaires et une dotation pour les jeunes enseignants. Rappelons que la commission devait travailler à moyens constants et qu'elle devait faire des économies!.

Le principal syndicat des enseignants , le Snes, a estimé que ce texte était une vraie provocation: tous les éléments sont réunis pour un conflit majeur avec notre profession. Quant au responsable du SE-Unsa il a déclaré que ce rapport était hémiplégique car il a oublié la moitié des enseignants de France, ceux du primaire .(360 000). Il a regretté son fort tropisme budgétaire pour ne pas dire managérial. Pour le Snalc (syndicat classé à droite) ce rapport est un risque de casus belli.

En conclusion il est prudent d'attendre – mi ou fin avril - les annonces du ministre ou – comme c'est actuellement le cas dans ce gouvernement - l'allocution du Président de la République, pour analyser les nouvelles réformes qui , d'après nous , ne seront pas révolutionnaires... sauf à vouloir mettre le feu à la maison Éducation nationale!

Avril 08 : le gouvernement veut dépoussiérer les statuts et les salaires des fonctionnaires.

Après le non-remplacement d'un fonctionnaire sur 2 partis à la retraite la rationalisation des dépenses publiques l'incitation à la mobilité , le gouvernement veut dépoussiérer les statuts et les salaires des fonctionnaires. C'est le contenu d'un livre blanc de Jean-Ludovic Silicani, présentant 40 propositions pour une réforme équitable qui adapte la fonction publique au XXIe siècle. Ce document sera discuté prochainement avec les organisations syndicales, des parlementaires et des partis politiques. Ensuite un texte de loi sera proposé d'ici l'été ou plus tard.

Regardons de plus près certaines propositions .

● → Rémunération au mérite :Les 700 corps recensés de la fonction publique seraient, à l'avenir, organisés par familles de métiers en sept grandes filières : administration générale, financière et fiscale, sociale, éducation et recherche, culture , technique, sécurité. Aux 700 grilles indiciaires se substitueraient 4 grandes grilles unifiant les rémunérations d'un ministère à l'autre, d'une administration à une autre.

Autre grand changement sur les fiches de salaire : la part variable liée au mérite va augmenter. L'intention est d'arriver d'ici à 10 ans à 75% d'avancement automatique (contre 85% aujourd'hui) et 25%liés à la performance.(Pour mémoire rappelons qu'il y a quelques mois l'ancien premier ministre M.Rocard avait quitté la commission Pochard au prétexte qu'on l'accusait d'avoir dit et accepté -ce qui était faux – que le mérite affecterait le salaire des enseignants .) Rocard a dit que dans l'esprit de la commission comme dans le sien la reconnaissance du mérite devait affecter essentiellement le déroulement des carrières et non pas la paie directe.

● → Contrats de droit privé: le livre blanc prévoit de donner un régime adapté aux besoins des services publics, aux salariés contractuels qui occupent actuellement 20% des emplois publics. L'administration pourrait ainsi embaucher des agents sur des contrats de droit privé dans 4 cas : remplacement , carrières courtes (militaires), salariés issus du privé, personnes ayant des difficultés pour accéder aux concours .

Novembre 2011: principaux et proviseurs sont de plus en plus inquiets face au budget 2012.

En Gironde comme dans les autres départements les chefs d'établissment ont fait part au cours d'une réunion de leur syndicat (SNPDEN), le 23/11/2011,de leur exaspération devant le budget 2012 de l'Education. Eux qui ne peuvent pas faire grève ont fait savoir qu'ils s'étaient lancés dans une semaine morte qui consiste à ne pas participer à aucune réunion au Rectorat ou à l'Inspection académique alors que certaines portaient déjà sur les effectifs de la rentrée.Ils ont également écrit à tous les parlementaires de la Gironde en leur disant que le budget qu'ils voteront ne pourra que rendre leur tâche encore plus compliquée alors qu'ils gèrent déjà des moyens très insuffisants.

Il ne s'agit pas seulement des postes en moins dans les rangs enseignants et des remplacements qu'ils doivent parfois aller chercher au Pôle -Emploi puisque les remplaçants occupent déjà des postes permanents. Il y a donc de plus en plus de contractuels qui ne sont pas des enseignants formés. Pour les principaux et les proviseurs tout se passe comme si la priorité était de garder le triple A et non la réussite des élèves.

On apprend que plusieurs autres postes administratifs ( le Rectorat compris) vont être supprimés. Dans un établissement où les parents ont besoin d'accompagnement, le service scolarité ferme deux fois par semaine faute de personnel. Quant aux crédits d'Etat comme ceux particulièrement des fonds sociaux et des sorties ils ont fondu de 50%. Les chefs d'établissement n'apprécient guère de devoir noter les profs à la place des Inspecteurs et ils tiennent devant les enseignants à déclarer que ce projet est apparu sans concertation pour semer la division et jeter un écran de fumée sur les vrais problèmes. Ils remarquent que l'école et la santé subissent les mêmes attaques : on prétend les gérer comme des entreprises mais il est reconnu de tous que ça ne marche pas et là on est au bout.

Mars 08: Débuts d'une grande tension dans les collèges et lycées à cause des suppressions de postes pour la rentrée 2008.

La presse écrite, la radio, la TV rapportent quotidiennement les manifestations qui se déroulent dans des collèges et des lycées en raison de la suppression de postes d'enseignants pour la rentrée 2008.Enseignants élèves, parents participent à des occupations d'établissements (cadenassages, grèves,blocages de routes...) et se réunissent localement – avant d'en faire un mouvement national- pour infléchir les décisions gouvernementales.Plusieurs départements et villes se sont d'ores et déjà engagés dans la lutte : Paris - les Yvelines (Houilles,Mantes la Jolie,les Mureaux...) – en Seine et Marne (33 collèges et lycées ont protesté ...en particulier à Mée sur Seine et Melun) – en Essonne (Longjumeau, Morangis...) - dans le Val de Marne (Champigny, Maisons Alfort...) - Dans le Val d'Oise (Goussainville ...) - dans la région lilloise (surtout dans les lycées technologiques).

C'est la dotation horaire globale (DGH) qui permet de connaître les heures dont disposera un établissement pour la rentrée scolaire à venir : chaque année en février les rectorats allouent une enveloppe d'heures (fixes et supplémentaires) d'enseignement hebdomadaire aux collèges et aux lycées, basée sur des estimations du nombre d'élèves à la rentrée suivante .Le chef d'établissement procède ensuite à la répartition en tenant compte du nombre d'élèves par classe, des disciplines obligatoires etc...Si le nombre d'heures attribuées est insuffisant il peut être contraint à faire des choix : supprimer tel(s) enseignement(s), certaines filières, telles options,des heures de soutien individualisé, ne plus dédoubler des classes en langues (c'est alors la qualité de l'enseignement qui est en jeu parce que l'apprentissage d'une langue vivante passe par l'exercice oral – ce qui se compte en minutes par élèves.. certains collèges ou lycées perdent jusqu'à la valeur de 12 postes !!.

Les enseignants, qui ont fait une grève bien suivie le 18/03/07 avec, dans les établissements concernés par les suppressions , l'appui des élèves et des parents, dénoncent un chantage aux heures supplémentaires : s'ils refusent des options risquent de disparaître.

On sait que dans certains établissements, de plus en plus nombreux, les professeurs s'engagent par écrit à refuser les heures supplémentaires. Le gouvernement fait les yeux doux aux jeunes profs assez mal payés ....Affaire à suivre car , à juste raison, les enseignants redoutent que la revalorisation promise par le Président se traduise par une nouvelle dégradation de leurs conditions de travail....

Un mois après les premiers mouvements, la mobilisation contre les suppressions de postes, continue et s'accentue.

Pâques n'a pas arrêté le mouvement de protestation puisque le 25/03/08 la mobilisation continue de plus belle dans les collèges et lycées touchés par des suppressions de postes. Sans attendre le nouvel appel à une journée nationale, fixée par la FSU au 17 mai, localement, la grogne menée par le SNES se manifeste haut et fort Le syndicat, Snes , prévoit un grand meeting national des établissements en lutte à la Bourse du travail parisienne tandis que le syndicat lycéen Fidl appelle de son côté à défiler dans les rues de la capitale Jeudi 17/03/08.

Depuis le début avril 2008 on voit que le nombre de jeunes opposés aux suppressions de postes augmente dans les défilés de protestation et que la tension s'intensifie. Certes on doit déplorer quelques atteintes aux personnes parfois mais surtout aux biens dans certains établissements, atteintes qui sont le fait de bandes incontrôlées , de casseurs et nullement d'élèves des établissements concernés. Il est patent que le ministre joue la montre et le pourrissement. Il sait qu'il ne reste que deux semaines avant les vacances de la région parisienne, la plus mobilisée. Il s'évertue à minimiser l'ampleur du mouvement et ne manque pas une occasion de dénoncer sur des radios ou des chaînes de TV les dérapages et il minimise sans cesse l'ampleur du mouvement.

Mobilisation des lycéens du 10 avril 08 : à Paris où le mouvement prend de l'ampleur 30 000 manifestants pour les organisateurs et 19 000 pour la police...Pour le ministre les suppressions de postes sont non négociables . En province : Les chiffres des manifestants ne semblent pas décoller ce qui fait dire à certains analystes , trop hâtivement peut-être, que la grogne ne durera pas. Mais qui sait ce que deviendront des connexions possibles avec les étudiants ou (et) des organisations politiques? Si la contestation se prolonge après les vacances tout est envisageable ....

Les jeunes ont raison : l'Éducation nationale court un grave danger.

Colère, désenchantement, démotivation, désillusion, crainte pour l'avenir des élèves, autant de marques de pessimisme qu'on peut constater dans les salles de profs, les conseils d'administration des établissements, les salles de réunion des parents d'élèves, les conseils syndicaux. Pour tous, l'horizon laisse apparaître, à travers les innombrables suppressions de postes d'enseignants sur plusieurs années, de lourds nuages porteurs d'éléments du minage de l'école. On traite l'éducation nationale – qui doit être la source, en très grande partie, de la réussite du pays – comme une entreprise banale et quelconque qui crée et vend des produits alors qu'elle s'attache, par sa double mission : instruction et éducation, à former des futurs citoyens . Heureusement que les jeunes sont là et qu'ils disent qu'ils ne veulent pas être sacrifiés sur l'autel des économies. ILS ONT RAISON: dans cette conjoncture difficile pour les finances de l'Etat il faut savoir traiter l'Éducation nationale, à part. En 1983 la France avait connu une crise aussi grave, aux dires des experts, que celle d'aujourd'hui et le gouvernement d'alors n'avait pas touché à l'éducation nationale. Réformer l'Éducation nationale oui !mais pas aux prix de suppressions de postes ni de réductions d'heures comme dans le primaire actuellement.!

Les jeunes ont raison de protester car ils sont les premiers intéressés. Ils voient bien que ce n'est plus l'intérêt pédagogique qui domine mais l'arithmétique, la calculette. On transforme sans vergogne de très nombreux postes perdus de titulaires en heures supplémentaires qu'on propose à des titulaires en place qui sont souvent déjà surchargés et à des enseignants provisoires en fin d'études universitaires (si possible – actuellement les IPR sont en chasse de candidats...). Double erreur : → les titulaires qui prennent des HS (heures sup) auront certes plus d'argent mais ils seront très vite fatigués et leur travail s'en ressentira. → les vacataires (nommés pour 200h, ce qui a pour conséquence souvent de donner aux élèves 2 voire 3 professeurs dans l'année pour une même discipline.) subiront les conséquences de la précarité compliquée par l'absence d'une sérieuse formation de plus en plus indispensable.

Les établissements éloignés des facultés ou des grandes villes n'attireront pas les vacataires qui veulent éviter les déplacements importants à cause du prix de l'essence. Quelle injustice pour ces établissements ! Alors que Mairies, Conseils généraux, Conseils régionaux dépensent toujours plus d'argent pour améliorer des établissements, en tenant compte de leurs compétences légales, l'Etat ne tient plus son rôle en sapant les bases de l'école par des suppressions inopportunes puisque la baisse démographique évoquée par le gouvernement est quasi dépassée, les effectifs des collèges étant en augmentation dès l'an prochain... Ils ont raison les jeunes de s'opposer au démantèlement de l'école: suppression d'enseignants, d'options, de disciplines (lettres, sciences humaines...), déstructuration de lycées où l'on a enlevé parfois jusqu'à 12 postes de titulaires!..

C'est un scandale de voir ce travail de destruction décidé par le président de la République alors qu'il déclarait il n'y pas si longtemps : '' qu'il promettait une école républicaine de l'excellence qui tire vers le haut et non vers le bas...''

Nous donnerons le mot de la fin à Anne-Marie Cocula, historienne, professeur des Universités, vice-présidente du Conseil Régional d'Aquitaine,en charge de l'éducation. Elle a déclaré dans le Sud-ouest du 21/04/08 '' À quoi servent alors les efforts pour promouvoir l'égalité des chances qui tient tant à coeur aux collectivités locales et que le ministre Darcos évoque lui-même si souvent? À quoi bon former des citoyens ? Nous ne pouvons accepter cette somme de mesures inacceptables pour les jeunes générations. L'éducation et la santé ne doivent supporter aucune régression en France entre le XXe le XXI siècle.''

Nous tenons à rappeler un extrait du préambule des nouveaux programmes de l'école primaire (B.O du 20/02/08) '''l'école doit offrir à tous les enfants des chances égales de réussite et préparer pour tous, une intégration réussie dans la société.'' Signé :Darcos.

Dans un lycée du XIVe une élève a dit que les lycéens subissaient sans arrêt des pressions pour les empêcher de manifester et que leurs parents avaient été appelés pour leur expliquer qu'aller manifester ne les aiderait pas scolairement. Dans ce lycée toute réunion a été interdite. Des blocages ont eu lieu cependant à l'extérieur de l'établissement et le proviseur l'a repérée comme leader du mouvement et il l'a menacée haut et fort d'un conseil de discipline musclé d'une plainte contre elle de la radiation des listes du bac de français et il a appelé ses parents pour tout leur expliquer. Dans cette rubrique on (un parent d'élève) nous a informé qu'une trentaine d'élèves de première scientifique avaient été privés d'un voyage en Auvergne organisé par l'établissement à la suite d'une semaine de grève et d'absences perlées d'élèves. Etaient concernés par cette mesure autant les présents aux cours que les absents....parmi les élèves d'autres classes qui étaient du voyage certains ont décidé alors de ne pas partir et la question du remboursement des familles s'est immédiatement posée . Que le car soit plein ou presque vide les frais sont identiques. Un conseil d'établissement a décidé d'un remboursement partiel. Les parents des élèves exclus de la sortie ont été sanctionnés financièrement.

Le parent en question se demande comment ''des pédagogues peuvent prendre des décisions aussi injustes et polémiques.'' Nous n'avons pas suffisamment d'informations pour dire si la majorité des lycées ont

vécu autant de répressions mais nous ne répéterons jamais assez combien la fonction de Chef d'établissement devient très difficile de nos jours et plus compliquée que par le passé car les jeunes se sentent des citoyens qui se veulent en phase et en prise avec les problèmes de la société. On leur apprend à devenir des citoyens et pour ce faire ils doivent posséder les deux vertus de citoyen : obéissance et résistance dont parle le philosophe Alain dans Propos d'un normand ,Tome IV

'' Par l'obéissance il (le citoyen) assure l'ordre, par la résistance il assure la liberté''.

Le 20/08/08 J.Lang écrit à X.Darcos.

Le 20/08/08 J.Lang a publié ''une lettre à X.Darcos'' intitulée «L'École abandonnée» (éditions Calmann-Levy) qui dénonce de prétendues réformes et l'attaque en règle contre l'école menées par l'actuel ministre. Cette lettre n'est pas un règlement de comptes entre ministres de l'Éducation nationale assure J.Lang qui déclare avoir eu estime et considération pour Darcos en 2007 au moment de sa nomination. Mais un an plus tard, à l'heure où '' vous trompez les Français, je veux faire toute la lumière sur vos prétendues réformes'', affirma l'ancien ministre des gouvernements Bérégovoy et Jospin.

C'est ainsi qu'il critique d'abord la méthode de X.Darcos : ''sonnés par la violence du coup, sidérés par la rapidité de votre blitzkrieg, beaucoup restent bouche bée, prenant tout ce que vous dites pour paroles d'évangile....●[qu'appelle-t-on blitzkrieg? : doctrine offensive d'opération mécanisée destinée à vaincre un système de défense , en portant le combat le plus loin possible derrière la ligne de front sans laisser à l'ennemi la possibilité d'établir une riposte adéquate.]

À propos de la suppression des cours le samedi ,suppression pourtant populaire ,J. Lang écrit:'' votre semaine de 4 jours ne s'accompagne pas de vacances raccourcies, elle se traduit de façon mécanique par la baisse du nombre de jours enseignés et en s'appuyant sur le modèle finlandais que vante toujours X.Darcos il ajoute : si les pays du Nord réussissent mieux c'est justement parce qu'ils répartissent les heures de classe dans toute la semaine. Rappelons que la semaine des 4 jours en France comprenait des jours de classe supplémentaires pris sur les congés pour rééquilibrer l'horaire général. Pour l'ex-ministre de l'Education nationale le système Darcos traduit inévitablement le désengagement de l'Etat - il conduit au repli sur soi, à la privatisation des apprentissages et donc au recul de la mission de l'école qui consiste justement à lutter contre les inégalités sociales.

J.Lang s'en prend aussi à la baisse du nombre d'enseignants , censée (à tort) s'appuyer sur une chute de la démographie scolaire au moment où celle-ci est justement à nouveau en train de progresser. En un mot la réforme serait marquée du sceau du libéralisme le plus effréné, laissant l'école sans moyens, sans régulations, sans exigences ni ambitions travestissant le tout par un retour aux fondamentaux.

La grève du 15 mai 08 et le défilé à Paris du ont été un succès.

Les français ont considéré à 54% que la grève du 15/05/08 (qui a mobilisé plusieurs centaines de mille de personnes) était justifiée selon une enquête d'OpinionWay diffusée par le Figaro et LCI. Le malaise des enseignants s'aggrave. Ils ont compris que ces suppressions de postes (administration + (surtout )enseignants vont être préjudiciables aux élèves et particulièrement à ceux qui connaissent des difficultés. Pour que tous les cours (dédoublements et options habituels compris) soient assurés il faudra recourir soit à des heures supplémentaires effectuées par des enseignants déjà suffisamment marqués actuellement par la lourdeur du travail et qui pour la plupart n'en peuvent mais soit à l'embauche de vacataires, sans formation et enseignants de passage seulement. Dans son édition du 19/05/08 Sud-Ouest parle de classes déjà bien saturées et il pense que le seuil des 35 élèves par classe risque d'être atteint par endroits. Toujours pour lutter contre la suppression de postes , le dimanche 18/05/08, 40 000 personnes environ ont défilé à Paris.

Depuis quelques années les enseignants qui ont pris leur retraite ne reviennent plus dans l'établissement pour prendre des nouvelles des uns et des autres comme ils le faisaient avant. On ne les aperçoit plus ni aux repas ni aux fêtes. C'est frappant et attristant. Tellement le climat de travail est devenu lourd, pesant, celui qui peut prendre sa retraite la prend heureux et soulagé. Sic transit....Le gouvernement de la France n'aime plus son école ni ses enseignants qui le sentent très bien. Ce n'est pas une réforme de l'école qui se prépare mais son démantèlement et pour détourner l'attention du public des vrais problèmes de l'école le Président Sarkozy a annoncé une loi sur le droit d'accueil des enfants à l'école les jours de grève.

Plusieurs fédérations de l'éducation ont décidé de suspendre le mouvement contre les suppressions de postes.

Le 27/05/08 plusieurs fédérations de l'éducation, dont la FSU, l'Unsa éducation, et le Sgen-CFDTont décidé de suspendre le mouvement contre les suppressions de postes pour la période des examens et de se revoir en août la semaine précédant la rentrée pour préparer de nouvelles actions. Alors que certains disent que la période des examens aurait été la meilleure pour organiser de grève....

L'historien de l'éducation, Antoine Prost, parle de Munich pédagogique après la décision de la semaine de 4 jours en primaire.

Rappel historique : en septembre 1938 les gouvernements des deux grandes démocraties européennes : le Royaume-Uni et la France capitulent devant l'Allemagne nazie et acceptent le démembrement de la Tchécoslovaquie . Les accords de Munich restent dans l'histoire le symbole de la faiblesse des démocraties devant les dictatures.

- Dans l'article : Un Munich pédagogique, paru dans Le Monde du 29/05/08, l'historien de l'éducation, Antoine Prost, écrit qu'une catastrophe est en marche, plus grave que les nouveaux programmes de l'école primaire ou les suppressions de postes qu'on dénonce dans la rue ou dans la presse mais qu'on pourra corriger dans l'avenir. En revanche il assure que la suppression de 2 heures de classe dans l'enseignement primaire et la semaine de 4 jours risquent au contraire d'être irréversibles. Il exprime sa colère en disant que personne ou presque ne dit rien et que le forfait s'accomplit dans l'indifférence générale. Il stigmatise cette attitude en rappelant Munich qui s'était accompagné d'un lâche soulagement. Ce lâche consentement, lui aussi, annonce une débâcle. Pour ne pas dénaturer les propos d'A.Prost nous les citerons le plus souvent in extenso.

Il trouve incompréhensible qu'on réduise la durée de l'enseignement alors qu'on a 10 à 15%des élèves qui entrent en 6e et qui sont incapables de suivre . Il pose cette question (nous avions posé la même ailleurs dans ce site): à qui fera-t-on croire qu'il est possible d'apprendre mieux et plus en travaillant moins? Même le ministre,a-t-il ajouté, n'a pas osé dire du bien de cette mesure que lui a imposée un président qui n'a décidément pas besoin de réfléchir pour décider. Le ministre a bien dit que nous restions bien au-dessus de la moyenne des pays qui obtiennent les meilleures performances mais il n'a pas reconnu pour autant que ces résultats étaient le fruit d'une répartition des heures de classe dans toute la semaine. Pour un élève travailler sur 6 ou 5 jours est plus efficace que sur 4 .Le professeur Debré, le docteur H.Montagner et l'ensemble des médecins continuent de dire que six heures de classe par jour pour des enfants de moins de 8 ans (on pourrait dire jusqu'à 12 ans), c'est trop pour être efficace.

Légalement il y a 36 semaines de classe mais en réalité en enlevant la dernière semaine (au moins...) où la démobilisation est quasi générale et des jours fériés, on est plus près de 34 que de 35 semaines. Mais prenons 35 semaines : on aurait donc désormais dans le meilleur cas 35 semaines × 4jours = 140 jours de classe par an . Ce qui voudrait dire que les élèves des écoles primaires vaqueraient pendant 225 jours.!! Alors qu'au Japon il y en a 210, 200 en Italie, 190 au Danemark, 188 en Finlande – 2 pays que nos gouvernants actuels citent souvent au tableau d'honneur- 190 en Grande-Bretagne. La colère d' A.Prost, colère que nous partageons, s'accentue avec un raisonnement implacable :'' Et l'on se plaint du niveau des petits français?Il n'y a qu'une chose vraiment importante en éducation; c'est le travail des élèves. Sur quelle potion magique, M. Darcos compte-t-il pour compenser les amputations qu'il décrète? Tout le monde le sait, personne ne fait rien! ''

.....Où sont les défenseurs du niveau qui dénonçaient toute innovation pédagogique?...la vague promesse d'un retour aux bonnes vieilles méthodes les rassure : elles ont fait leurs preuves disent-ils...mais à raison de trente heures/ semaines...Croient-ils par hasard qu'elles seront aussi efficaces à raison de 24 heures? Avec un cinquième de temps en moins , il leur faudrait un an de plus...Et qu'on ne nous raconte pas qu'on va se concentrer sur les fondamentaux alors qu'on ajoute encore des matières...et les parents d'élèves? Trop contents de disposer du samedi matin ils se sont bornés à des protestations de principe alors qu'ils pouvaient exiger que que les enfants travaillent le mercredi matin en étant libres le samedi matin...On pouvait aussi généraliser ce qui avait été accepté dans les départements qui avaient adopté la semaine de 4 jours ; raccourcir un peu les vacances ...et les enseignants? Ils n'ont rien demandé....les institutrices sont les plus inquiètes, elles mesurent mieux que quiconque l'impossibilité de faire plus avec moins et elles savent qu'on les rendra responsables, demain, des échecs de l'école..Mais comment refuser un cadeau pareil? Et pourtant cette mesure compromet plus que bien d'autres qui provoquent les grèves, l'enseignement de haut niveau et la qualité du service public, que les syndicats prétendent défendre.....Le résultat de ces lâchetés de ces hypocrisies est connu d'avance : le nombre des élèves incapables de suivre en 6e va augmenter.Je dénie à quiconque ne proteste pas aujourd'hui de toutes ses forces contre cette mesure le droit d'ouvrir demain la bouche pour déplorer cet échec majeur....Ceux qui se prétendent démocrates et défenseurs du service public et ne dénoncent pas aujourd'hui cette entreprise de déconstruction sont des menteurs. Les parents informés des classes moyennes et supérieures sauront compenser, par des recours divers et payants , mais fiscalement avantageux, les insuffisances organisées de l'école publique. Les milieux populaires, eux, feront les frais de cette amputation.

Il ne faut pas se payer de mots .J'attends qu'on m'explique comment des programmes plus copieux contribuent au resserrement sur les fondamentaux et comment on apprend plus et mieux en travaillant moins.

Le philosophe Marcel Gaucher est contre la suppression de l'école le samedi matin.

Dans le Figaro du 22/10/08 on peut lire que le philosophe Marcel Gaucher et le ministre Darcos ont participé à un débat animé par 2 journalistes du quotidien sur la légitimité de l'école - la désacralisation du savoir touchant les filières littéraires et scientifiques - la nécessaire prise de conscience des parents corresponsables de la fragilité de l'école - la comparaison du système éducatif français avec celui de la Finlande - l'importance des nouvelles technologies et des médias - la suppression de l'école le samedi matin....Voici les réflexions de Marcel Gaucher sur la suppression d'école le Samedi.

'' Cette mesure populaire va dans le sens du voeu des familles et des enseignants. Mais elle donne un signal très négatif du point de vue de l'obligation scolaire. Symboliquement, cela signifie la perte d'un temps fructueux. C'est aussi l'expression d'une prise de pouvoir des familles sur les enfants, qui ne servira pas leur dessein.''

Mai 2011 : l'aménagement imminent des rythmes scolaires provoque déjà l'inquiétude du lobby touristique et des collectivités locales.

Dans ''l'Expansion ''de Mars 2011 nous avons lu une analyse sur les futurs rythmes scolaires, intitulée ''les antiréforme craignent une addition salée''.Cette réforme, répétons-le, ne serait effective qu'en 2013....

Enjeux économiques qui pourraient faire capoter la réforme des rythmes scolaires:

Hausse de la facture du transport réglée par les conseils généraux :

- certaines collectivités pourraient demander aux familles de mettre la main au porte-monnaie. Eric Ritter , de la Fédération nationale des transports de voyageurs , propose d'ouvrir les lignes de transport scolaire au public afin d'en abaisser les coûts.

Surcoût du périscolaire à la charge des municipalités : de nombreux experts plaident pour un raccourcissement de la journée d'école sans pour autant copier le système allemand au demeurant abandonné petit à petit par des établissements d'outre Rhin. Si les cours s'arrêtent à 15h/15h30 les municipalités devront vraisemblablement organiser des activités sportives et culturelles. À Epinal, un tiers des écoles ne travaillent que le matin ce qui entraîne pour la mairie un surcroît de 400 € par enfant et par an. Tout l'après-midi libre c'est trop

long et peu de communes imiteront ce modèle d'autant plus qu'une très grande partie d'entre elles, depuis la réforme de la taxe professionnelle, sont au bord de l'asphyxie financière.

Baisse du chiffre d'affaires redoutée par l'industrie du tourisme : -le puissant lobby touristique et notamment celui du ski redoute la suppression du zonage des vacances d'hiver : 40% du chiffre d'affaires des stations proviennent de ces quatre semaines de vacances.

Selon les chronobiologistes , le rythme idéal des bambins est celui de ''7-2 '' sept semaines de travail et 2 de congés. Sauf que pour les enfants partis les premiers en vacances d'hiver, le dernier trimestre d'école peut atteindre onze semaines. Exténuant, dénoncent les médecins, qui stigmatisent la longue coupure d'été. Les grandes vacances pourraient donc être raccourcies de 2 semaines.

Le président de de la fédération nationale de l'hôtellerie a déclaré que cela revenait à concentrer les départs entre le 15 juillet et le 15 août avec,à la clé, une augmentation d'au moins 15% des prix et une baisse équivalente de leur chiffre d'affaires. Les professionnels du tourisme proposent le maintien du zonage même pour les grandes vacances qui s'étaleraient du 15 juin au 15 septembre. Mais alors il faudrait étaler les épreuves du bac, et donc fini les mêmes sujets pour tous. Et aller au-delà de deux zones compliquerait l'été des familles recomposées...Qui gagnera? On peut craindre que ce soit les industries du tourisme au détriment des jeunes . Ce serait grave car de quel milieu sont les enfants qui bénéficient des sports d'hiver?.....

Pour les syndicats il faudra créer des postes d'enseignants :

Pour les syndicats comme celui du SNUipp, par exemple '' si on réfléchit à l'organisation de l'année scolaire , on ne peut pas passer à côté de la qualité de ce temps et de l'évolution du travail en ayant présent à l'esprit le fait que l'investissement de la France dans le primaire est inférieur de 15% à la moyenne des pays de l'OCDE. Réévaluer cette dépense revient à financer 37 000 postes supplémentaires.....ce qui permettrait enfin de travailler en petits effectifs à des moments choisis de la journée ou d'intégrer les devoirs dans le temps scolaire.

Alors que le coût moyen d'un enseignant débutant atteint 25 000€ , la facture pour l'Etat atteindrait 925 millions d'euros . À défaut de faire maigrir le ''mammouth'' peut-être faut-il chercher à le rendre plus agile (extrait de l'Expansion -mars 2011).

Les grandes causes – comme celle de l'Éducation- exigent une Union nationale.

Certes pendant des mois différentes composantes des personnes intéressées par les problèmes de l'éducation nationale ont manifesté leur opposition ouverte au gouvernement sur les différentes réformes infligées à l'éducation nationale mais force est de constater qu'il s'est agi – la plupart du temps- d'actions séparées,dispersées. La grande faiblesse de tous ces mouvements c'est d'avoir joué ''perso'' une partition qui exigeait l'orchestre au complet. Les syndicats d'enseignants ont été les plus en vue mais il y a encore une trop grande partie des professeurs qui ne s'engagent pas -ce qui est difficilement compréhensible de la part de personnes intelligentes quand on sait que plusieurs réformes actuelles hypothèquent la qualité de l'enseignement de demain. Certains enseignants, même, ont, involontairement - nous l'espérons - joué le jeu du gouvernement en acceptant de faire des heures supplémentaires qui se traduiront inévitablement par une dégradation de l'efficacité de leur travail et de celui des élèves aussi (nous avons abordé ce problème dans l'avant dernier s/chap de ce chapitre 4 , juste avant le quiz).

On a vu aussi, ici et là, des mobilisations de lycéens , de parents d'élèves, des prises de position politiques (comme celle très claire de J.Lang) et des parents et des enseignants ont occupé des centaines d'écoles primaires la nuit...Mais il manquait le liant essentiel : Un front uni dans l'espace et dans le temps. Pour la réussite de ce mouvement il faut – puisque l'Education des jeunes intéresse la quasi totalité des Français - que la mobilisation de tous (enseignants, parents, élèves, politiques - trop discrets d'après nous jusqu'à maintenant - soit franche, totale, énorme) pour que le gouvernement revienne sur ses décisions et/ou renonce à poursuivre les suppressions dans les années à venir. C'est l'éducation nationale qui est et sera à la base de la richesse du pays, (voir chapitre 2) il ne faut pas l'oublier et se battre quitte à faire quelques sacrifices financiers - pour conserver les chances des jeunes. Il faut aussi que les instances syndicales et politiques inventent – en plus des grèves – des actions marquantes à l'échelle du pays.

Professeur des écoles, professeurs de collège, de lycée et de LP confient à Libération leurs réflexions sur les réformes voulues par le gouvernement.

Dans son édition des 24/25 mai 08 Libération donne la parole à des professeurs d'enseignements différents sur des questions d'actualité et sur le devenir de l'école.Les suppressions de postes et la réduction de moyens : - le cas de ce professeur de collège de Vaulx en Velin qui pourrait, mutatis mutandis, se vivre dans d'autres collèges de France et de Navarre est intéressant. Professeur d'Histoire-géographie il nous rappelle que lorsque la Secrétaire d'Etat, Fadela Amara ,est venue annoncer son grand plan banlieue elle a promis pour ces établissements une ''reconquête républicaine''. Elle a dit qu'il fallait faire ici des pôles d'excellence, proposer des options rares ( latin, grec, chinois...) et le même jour dans son collège on annonçait six suppressions de postes, le latin disparaissait comme l'anglais européen.. On est confronté, dit-il, à cette dichotomie au quotidien : un monde virtuel, médiatique et le monde réel dans lequel on vit dans les établissements. Ce professeur a raison de dire (ce qui est valable pour tous les établissements touchés par les suppression de postes) qu'au quotidien un professeur de moins c'est toute une organisation qui disparaît. Ce sont des projets qui ne se feront plus ,des élèves qui ne seront pas aidés.

De son côté le professeur des écoles pense que la question des moyens humains mis en jeu dans l'éducation a une influence sur le type d'éducation. C'est tout l'aspect dynamique collective qu'on fait disparaître avec des suppressions de postes. Pour exemple il prend celui de son quartier : la Croix-Rousse à Lyon. C'est le réseau d'écoles prioritaires qui favorisait la mise en place de projets constructeurs pour les enfants et qui associaient les parents et qui étaient porteurs d'une bonne image de l'école, du service public. Mais c'est là que les moyens vont diminuer!...Le professeur de LP dit que dans l'enseignement professionnel (et surtout dans les petits établissements) les suppressions de postes entraînent obligatoirement des heures supplémentaires que les professeurs, déjà surbookés et fatigués, seront obligés de faire, contrairement à ce qui est dit.

La refonte des programmes : le professeur de collège (hist/géo) constate qu'après l'école primaire- dont nous avons parlé ailleurs – c'est le collège qui est frappé et le lycée suivra très vite. En parlant de ce qu'il connaît le mieux il constate qu'on passe de l'histoire analytique à une histoire séquencée : raconter la journée d'Alexandre le Grand et décrire une journée de Louis XIV...désormais les deux grands mots seront décrire et raconter et plus décrypter, analyser, comprendre. Les élèves qui auront, chez eux, les outils culturels pour globaliser s'en sortiront. Les autres auront une vision fragmentée de l'histoire et cela ne permet pas aux individus de donner un sens à ce qu'ils sont, par rapport à l'idée que l'école forme l'homme, le citoyen, l'individu. On nous propose une éducation complètement utilitariste . Pour le professeur de lycée il y a un manque de réflexion et de concertation sur ce qu'on a fait à l'école. C'est le niveau zéro de l'ambition éducative. Les non grévistes considèrent ce manque d'ambition comme un déni de leur travail.

La réforme de l'enseignement professionnel : le professeur de LP s'étonne (sentiment que partage la grande majorité des enseignants de LP) qu'on fasse passer le bac pro à 3 ans au lieu de 4. Pour certains élèves 2 ans de BEP c'était déjà une barrière énorme à franchir. Comment donc vont faire ceux qui ne pourront pas faire ce bac en 3 ans? Pour ces publics plus fragiles il faut des moyens, des dédoublements de classe....sur l'enseignement professionnel, poursuit-il, il y a surtout une question de fond : le statut de l'élève en formation professionnelle. Les trois-quarts des élèves qui font des stages ne reçoivent pas un euro. La reconnaissance du travail, elle est où? On a aussi beaucoup d'élèves absents car ils sont obligés d'avoir des petits boulots.... Au moment où, rajoute le professeur de collège, l'on réduit l'enseignement professionnel, on est en train de préparer un statut de l'apprenti hyperprécaire...

La mobilisation des enseignants et le service minimum : pour le professeur du collège le service minimum est une remise en cause du droit de grève. Par ailleurs il est surpris d'entendre parler, à la radio et à la télé, de la grève mais pas des raisons de cette grève. Le public ne connaît pas nos revendications et ne sait pas pourquoi les enseignants descendent dans la rue. On a préféré passer directement sur la question du service minimum. Le ministre joue la division entre ceux qui sont mobilisés et les autres. Cela renforce l'idée que l'on se mobilise contre les parents alors qu'on ne veut pas embêter les gens qui travaillent. Le professeur du lycée qui reçoit des élèves issus de milieux favorisés, a constaté que si la mobilisation dans son établissement était très faible, les parents , plutôt proches du gouvernement, étaient cependant très sensibles au problème des effectifs et ils admettaient très volontiers que lorsque l'on a des groupes réduits élèves et professeurs travaillent mieux et plus sereinement.

Le ministre X.Darcos utilise des chiffres incomplets, souvent fallacieux, qui servent,pour ses réformes, de slogans mobilisateurs de l'opinion.

Depuis quelques années on nous rebat sans cesse les oreilles de chiffres souvent fallacieux pour bien montrer aux électeurs que les élèves français – qui ont de mauvais résultats par rapport à d'autres pays - ont pourtant beaucoup plus de moyens que les élèves des pays de l'OCDE et qu'en conséquence toutes les suppressions de postes réalisées et qui se poursuivront dans les années à venir dans le secondaire principalement, sont totalement justifiées. Dans sa propagande le ministre emploie des chiffres , des statistiques qu'il peut marteler et qui sont plus faciles à retenir que des discours. Propos tenus et chiffres communiqués par le ministre Darcos et corrections apportées d'après Libération du 27juin 2008.

le ministre'' nous avons un des meilleurs taux d'encadrement au monde : 1 professeur pour 11 élèves'' .

Remarques, réponses : c'est une grossière erreur car il n' y a pas régulièrement de classe de 11 élèves en primaire, au collège et au lycée. Pour arriver à ce résultat il a utilisé le taux d'encadrement , qui est le nombre total d'enseignants divisé par celui des élèves. Il a donc pris aussi des enseignants - qui ne sont pas en permanence devant les élèves comme des détachés dans l'administration - qui effectuent des remplacements - qui ont des options rares - qui sont dans des mouvements associatifs (voir quelques pages au dessus le sous/chapitre : pourquoi y a-t-il autant de professeurs qui n'enseignent pas? ) - qui ont des décharges syndicales ou autres – qui sont malades....Le chiffre significatif qui exprime le réel encadrement est celui de la taille c'est-à-dire le nombre d'élèves moyen par division. Avec ce calcul la France est alors l'un des pays les plus mal classés : 28 élèves par classe en lycée général et 19 en lycée professionnel. Selon l'enquête Eurydice de l'OCDE avec des classes de maths en moyenne à 26,6 la France est la lanterne rouge. La Finlande aurait le chiffre de 18,2.

le ministre : '' un lycéen français coûte 22% de plus que la moyenne des pays européens.''

Remarques, réponses : c'est l'argument choc pour souligner le coût élevé et peu efficace puisque les élèves français ne sont pas meilleurs que les autres. Quand le ministre dit aussi que le budget de l'Education a doublé ces 20 dernières années, il oublie de rappeler que dans le même temps il y a eu une arrivée massive d'élèves dans le système. Il est vrai qu'au regard des comparaisons internationales le coût d'un lycéen français est supérieur à la moyenne en raison surtout de la mauvaise gestion des personnels et de la déperdition qui s'ensuit. Mais le coût d'un collégien est dans la moyenne et celui d'un élève du primaire nettement en dessous!.

Par ailleurs, la France , contrairement à ce que l'on peut croire n'investit pas massivement dans l'éducation. Les dépenses de l'Etat dans ce domaine rapportées au PIB se situent dans la bonne moyenne, sans plus. Pour le lycée, le chiffre est de 1,5% contre 1,4% pour la moyenne des 19 pays de l'UE pris en compte dans l'enquête de l'OCDE

le ministre :''un lycéen français a jusqu'à 35h de cours par semaine ''.

Remarques, réponses : le ministre se sert régulièrement de cet argument pour justifier la nécessité de réformer le lycée et de réduire les heures de cours en déclarant, le cas échéant, que malgré la révision générale des politiques publiques (RGPP) la priorité n'est nullement de faire des économies mais uniquement d'améliorer le système. Il évoque alors l'excès de cours magistraux, l'éparpillement dans les options, le manque de travail en groupe et le peu de recherches personnelles. Nous pensons certes que des réformes – à condition d'être menées en partenariat - ce qui n'est plus le cas -sont toujours nécessaires mais le contexte politique de l'heure actuelle nous conduit – comme de nombreuses autres personnes – à penser que la vraie et seule raison est l'obligation de faire des économies et non d'améliorer la qualité de l'enseignement au lycée puisque – et c'est indiscutable – dans de nombreux établissements les suppressions de postes vont aggraver les conditions de travail des lycéens..

Revenons à cette affirmation du ministre sur les 35 h de cours par semaine des lycéens.

- à part quelques lycéens de terminales S qui ont 2 options -ce qui est très rare - les lycéens français ne font pas 35 heures hebdomadaires. Si on compte les heures d'atelier les ''pros'' sont chargés mais la très grande partie des lycéens a moins de 30 heures hebdomadaires et les élèves de la filière L ont entre 20 et 25h de cours . Dans les comparaisons internationales les lycéens français sont loin d'être les plus chargés. Seuls les élèves du primaire sont bien au-dessus de la moyenne mais dès la prochaine rentrée scolaire , avec la semaine de 4 jours (suppression du samedi matin) ils se retrouveront en dessous de la moyenne.

le ministre : ''pourtant, trois ans plus tard, la moitié des lycéens n'a aucun diplôme du supérieur.''

Remarques, réponses : propos plutôt ambigus car on se demande s'ils visent les lycéens ou les étudiants ou les deux à la fois. Dans le droit fil des déclarations de X.Darcos on peut penser que le lycée est très coûteux et qu'il ne prépare pas suffisamment au supérieur. Donc dans la logique ministérielle il faut le réformer pour....faire des économies en supprimant des postes.

Encore une erreur du ministre Tous les experts s'accordent pour dire : la France s'en sort mieux que les autres. Si l'on prend les chiffres de l'OCDE, 21% des étudiants qui démarrent une formation de niveau universitaire sortent du système sans aucun diplôme. Au total 79% en décrochent un – 64% obtiennent un diplôme au moins équivalent à la licence , 18% se réorientent vers une formation courte technique (comme les IUT ou les STS) où ils réussissent. Seuls le Japon et la Belgique flamande font mieux. La spécificité française est plutôt le fort échec des bacheliers technologiques et professionnels à l'université: seuls 18% obtiennent un diplôme au moins équivalent à la licence et 64% sortent du supérieur sans diplôme.--[Cette question a été longuement traitée au chapitre 9b].

le ministre :''chaque année 15% des enfants sortent du primaire en grande difficulté, plus 25% avec des acquis fragiles.''

Remarques, réponses. - pour montrer l'urgence de la réforme du primaire le ministre a martelé ces chiffres qui ne semblent pas contestés même par les syndicats enseignants. Mais le dispositif mis en place est, comme nous l 'avons détaillé ailleurs dans ce site, particulièrement critiqué et critiquable : l'accompagnement éducatif mis en place l'an dernier dans les collèges d'éducation prioritaires sera généralisé à la rentrée 2008 aux écoles primaires également en ZEP. Rappelons que les nombreux détracteurs de ce système estiment qu'il risque de rater sa cible : les élèves les plus en difficulté ne resteront pas le soir après l'école (on peut les comprendre car trop d'heures c'est trop!! Ces élèves auraient le moins de journées annuelles de cours tout en ayant la journée non-stop – ou presque - la plus longue de l'OCDE! On ne peut que trouver normal le souhait de la FCPE: le soutien doit rester dans le cadre du temps scolaire. Pour ce faire il eût fallu garder la matinée du Mercredi ou du Samedi.....

le ministre : ''dans les évaluations du primaire, la Finlande est première en tout, nous sommes dans les six derniers en Europe''.

Remarques et réponses : c'est sur la dernière enquête PIRIS (Progress in International Reading Literacy Study) menée dans 45 pays et qui évalue les compétences en lecture des enfants de 10 ans (CM1) que le ministre s'est appuyé pour montrer que les français nourrissaient le rêve que leur école primaire était une des meilleures écoles du monde alors qu'elle serait dans les tout derniers rangs. Là encore le ministre est pris en défaut de malhonnêteté, il biaise les résultats et ne prend en compte que ce qui peut servir ses objectifs. Certes dans cette enquête la France est dans les mauvais élèves mais les conclusions sont plus nuancées qu'il n'y paraît : dans les QCM, les jeunes français réussissent mieux que la moyenne, là où ils sont faibles c'est dans la rédaction des réponses.

Si le ministre avait pris d'autres enquêtes comme PISA, il aurait vu que les jeunes français se défendent en mathématiques par exemple : ils sont au-dessus de la moyenne pour utiliser des faits scientifiques , en dessous pour expliquer des phénomènes de manière scientifique. L'enseignement français se caractérise aussi

par de grands écarts entre le groupe des meilleurs et celui des plus faibles. Autant de statistiques qui tempèrent l'image de notre école passablement déprimante renvoyée par le ministre. Nous sommes plusieurs à nous demander pourquoi cette propension à flatter la Finlande. Quand on veut analyser les effets d'un système il faut s'attarder sur les causes. et Comment comparer un pays 12 fois moins peuplé que la France et qui ne connaît pas les mêmes problèmes d'immigration que le nôtre par exemple?

La radicalité des chiffres sert le ministre mais en les regardant de plus près on s'est aperçu que X.Darcos manquait de mesure et de sens des nuances , ce qui est regrettable à la place qu'il occupe. Toutes les analyses auxquelles nous nous sommes livrés depuis plusieurs mois nous prouvent que dans ce ministère c'est la calculette pour les économies à réaliser qui a toujours prévalu pour proposer des réformes qui auraient dues être menées avec les enseignants eux-mêmes car rien de solide ne se fera sans eux! Les lois et les décrets sont inopérants s'il n'y a pas l'adhésion des enseignants.

On sent dans les nombreuses suppressions de postes et dans les réformes (Pêche, Justice, éducation nationale, armée, La Poste, Chemins de fer, les Régions...) une obsession budgétaire lancinante, une action technocratique à objectif financier. Même le sigle RGPP (Révision générale des politiques publiques) fait peur, il est devenu anxiogène. Que va-t-il nous arriver demain?. Des réformes oui, il en faut et il en faudra toujours puisque, inexorablement, le monde change, mais pas n'importe lesquelles, elles doivent être étudiées en partenariat et voulues par la majorité des citoyens , ce qui n'est pas le cas loin s'en faut.

Le Président veut une loi sur le droit à l'accueil des enfants .

Le soir du 15/05/08, journée de grève dans la fonction publique (particulièrement bien suivie dans l'éducation nationale) le Président Sarkozy a déclaré à la télévision :'' j'ai demandé au gouvernement de déposer avant l'été un projet de loi qui instituera un droit à l'accueil des enfants qui sont inscrits dans nos écoles. Et en cas de grève , les professeurs grévistes se feront connaître 48 heures à l'avance.''

La loi annoncée par le chef de l'Etat prévoit d'instaurer un droit opposable mais on sait ce qu'il en est pour le droit opposable en matière de logement et on voit mal un parent engager un minimum de 1 500 euros de frais d'avocat (indispensable devant un tribunal administratif) pour récupérer 200€ de frais de garde. Par ailleurs le PS estime que cette loi viole la Constitution et des experts pensent que le Conseil constitutionnel attirera l'attention des élus qui ne l'auraient pas remarqué sur l'éventuelle atteinte de cette loi à l'article 72 de la Constitution sur le principe de libre administration des collectivités territoriales. 7Sans compter l'atteinte détournée du droit de grève. Une fois de plus le Président semble être allé trop vite...

Que contient le courrier adressé par X.Darcos aux syndicats pour désamorcer le conflit?

Au lendemain de la manifestation du 18/05/08 qui avait réuni entre 30 et 45 000 personnes à Paris, on apprenait que les syndicats d'enseignants avaient reçu un courrier – légèrement variable selon le syndicat - du ministre de l'éducation .Dans ce courrier le ministre estime possible ''d'acter des améliorations concrètes en termes de carrière et de pouvoir d'achat'' sujets dont il est prêt à débattre avec eux.

Il souhaite aussi que soit ''ouvert rapidement'' le dossier de la revalorisation de la condition enseignante qui figurait au programme du candidat Sarkozy et qui s'était limité au rapport Pochard en février 08. X.Darcos a précisé que la revalorisation porterait d'abord sur ''l'entrée dans le métier'' (ce qu'il avait dit déjà, il y a plusieurs mois), qui doit être repensée et améliorée. Il a dit vouloir améliorer ''le déroulement de carrière afin d'améliorer le pouvoir d'achat'' et sur ces deux points il va proposer un ''document de méthode ''. Il suggère aussi d'accompagner l'évolution des conditions d'exercice du métier en rétribuant mieux l'investissement des professeurs. Le courrier évoque enfin l'envoi prochain ''d'une feuille de route'' sur la réforme du lycée.

Mais rien sur les milliers de suppressions de postes ni sur le projet de loi initié par le Président de la République concernant l'accueil des élèves dans les écoles primaires les jours de grève ni sur les nouveaux programmes du primaire! T. Cadart du Sgen-CFDT a déclaré à l'AFP: ''s'il souhaite qu'on en oublie la question des postes le ministre se trompe. Les collègues sont sensibles à ce qu'on ouvre la question du métier mais les mobilisations sont dirigées par de vraies inquiétudes sur la manière dont va se passer la rentrée''.Les autres syndicats ont réagi dans le même sens et le représentant 20du syndicat SNUipp-FSU a dit que la lettre de X.Darcos était ''extrêmement décevante''.

Les principaux points du projet de loi Darcos sur l'accueil minimum.

Le 15/05/08 le ministre de l'Éducation a reçu les syndicats pour leur présenter le texte de loi instituant un droit d'accueil des enfants dans les écoles un jour de grève.

Principe du droit à l'accueil : → ...tout enfant scolarisé dans une école maternelle ou élémentaire publique y est accueilli pendant le temps scolaire obligatoire pour y suivre les enseignements prévus par les programmes. Sauf motif imprévisible, lorsque ces enseignements ne peuvent être dispensés, il bénéficie d'un service d'accueil.

Seuil à partir duquel les communes doivent assurer l'accueil :→ lorsqu'au moins 10% du nombre total des enseignants exerçant leurs fonctions dans les écoles publiques d'une commune ont annoncé leur intention de faire grève, la commune organise le dispositif nécessaire à l'accueil des enfants. Les maires sont informés du nombre de grévistes mais pas de leurs noms.

Financement : → l'État verse une contribution financière aux communes lorsqu'elles ont effectivement mis en place l'accueil des élèves. Un décret précisera le montant et les modalités de versement de cette contribution dépendant du nombre d'élèves accueillis.

Négociation préalable :→ Avant tout dépôt d'un préavis de grève, l'Etat et les organisations syndicales doivent conduire une négociation préalable. Cette procédure d'alerte sociale , inspirée de ce qui a été mis en place dans les transports, sera fixée par un décret en Conseil d'État.

Concrètement : →une organisation syndicale qui veut déposer un préavis de grève doit en faire une notification à l'Etat qui a ensuite 3 jours pour réunir les organisations syndicales ayant procédé à cette notification. L'État et ces organisations syndicales doivent ensuite négocier , dans une durée qui ne peut excéder 8 jours francs à compter de la notification. En cas d'accord un préavis de grève n'est pas déposé. Dans le cas contraire, la ou les organisations syndicales dépose(nt) un préavis de grève.

Déclaration préalable : → lorsqu'un préavis de grève a été déposé les enseignants des écoles primaires qui veulent faire grève doivent informer 48 heures avant la grève l'autorité administrative dont ils relèvent : Inspecteur d'académie ou Inspecteur de circonscription. Les informations de cette déclaration sont couvertes par le secret professionnel.

Le texte de loi jugé inapplicable- à l'unanimité- par le bureau de l'Association des maires de France.

Le 28/05/08 l'Association des maires de France présidée par un maire UMP a reconnu – à l'unanimité- que le texte de loi sur le service minimum était inapplicable dans les petites communes pour les raison suivantes : → le texte de loi impose le service minimum lorsqu'il y a au moins 10% de gréviste amis dans les communes rurales il n'y a parfois que 3 classes → on impose la présence du personnel municipal mais comment organiser le service quand il n'y a qu'un garde-champêtre et une cantinière payés par une commune? → les textes juridiques auparavant en vigueur imposaient la garde des enfants à raison d'un adulte pour 8 en maternelle et un adulte pour 12 élèves en primaire mais le gouvernement propose de dédommager à partir d'un ratio d'un pour 15 – Quid de la responsabilité en cas d'accident?

Les maires vont proposer la modification du texte comme les statuts de leur association le leur permettent.

Le 15/07/2008 les députés ont voté majoritairement le texte qui donne obligation aux communes d'organiser l'accueil des élèves si le nombre des grévistes atteint par école 25% des enseignants, alors que dans un premier temps le taux était de 10% porté ensuite par le Sénat à 20%. Autre modification : l'Etat et non le Maire endossera la responsabilité pénale de l'accueil. Le texte sera donc soumis à une commission mixte paritaire (CMP : 7 sénateurs – 7 Députés avant son adoption définitive les 23 et 24 juillet, pour une entrée en vigueur à la rentrée de Septembre. La loi a été votée le 20/08/08

La mairie de Paris renonce à organiser un service d'accueil dans le primaire au motif que la loi, très mal faite, est inapplicable.

Le 17 octobre 08, au lendemain d'une grève très suivie des enseignants parisiens, la mairie de Paris a annoncé qu'elle renonçait dorénavant à organiser le service d'accueil dans le primaire. L'adjoint de Bertrand Delanoë , Maire de Paris, a déclaré (Libération du 24/10/08) que, par discipline républicaine, la ville avait bien essayé de mettre en oeuvre cette loi mais qu'il était impossible de mobiliser du personnel compétent en nombre suffisant en si peu de temps. L'Etat a saisi le tribunal administratif (alors que toutes les villes qui ont refusé d'appliquer le service minimum n'ont pas été en butte avec la justice) et le juge a sommé la Ville de suspendre sa décision. La mairie a fait appel en précisant qu'elle continuera de placer la sécurité des enfants au-dessus de tout autre considération. Le ministre Darcos suit de près cette situation car le service minimum est l'une des grandes promesses de N.Sarkozy et il craint la contagion : de nombreux maires risquent de suivre Paris.

Juillet 2008, X.Darcos annonce pour 2009 le non-remplacement de 13 500 départs à la retraite.

Dans une interview à Libération du 09/07/08 le ministre Darcos a proposé, pour que le service d'éducation reste de qualité (?) et pour réduire la dette publique , de ne pas remplacer 13 500 départs à la retraite à la rentrée 2009. Pour ce faire il pense mieux organiser l'enseignement en mettant désormais les professeurs (30 000 annonce-t-il, chiffre gonflé) qui sont à la disposition d'administrations, d'associations, de structures culturelles, sociales, au service des élèves uniquement. Suivant son expression il veut les ramener au bercail.

Par ailleurs il compte revoir – pour mieux l'utiliser -le système des remplacements : actuellement sur les 50 000 personnes qui le composent ce système n'est mobilisé qu'à 80% et donc 10 000 équivalents temps plein (ETP) pourraient être mobilisés au service des élèves. Il ne prévoit pas de suppression de postes dans les lycées ce qui doit s'expliquer par le fait que dans la nouvelle réforme qui devrait être mise en place en 2009, les lycéens auront moins d'heures d'enseignement! à suivre....

Mai 2009 : d'après les Échos de 33 à 35 000 postes de fonctionnaires seront supprimés en 2010.

Le quotidien Les Échos du Jeudi 07/05/09 a fait savoir que le gouvernement prévoyait la suppression de 33 à 35 000 postes de fonctionnaires d'Etat dans le budget 2010, avec le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Bercy prévoit le départ à la retraite de 68 500 fonctionnaires ce qui conduirait, selon la stricte application de cette règle, à une suppression de postes comprise entre 33 000 et 35 000.

L'économie ainsi générée serait de 956 millions d'euros dont la moitié devrait être reversée aux fonctionnaires, comme l'avait promis Nicolas Sarkozy. Huit organisations syndicales ont appelé plusieurs fois à des manifestations pour montrer leur colère contre ces suppressions : - en 2008 près de 23 000 postes ont été supprimés et plus de 11 000 en 2007. Pour le ministre Eric Worth il n'est pas question d'arrêter le non-remplacement d'un départ à la retraite à cause de la crise.''il y a une opportunité démographique unique pour réaliser la modernisation de la fonction publique sans drame...s'arrêter n'aurait aucun sens. (propos de E.Worth.).''

Les enseignants peuvent-ils travailler plus pour gagner plus autrement qu'au détriment des élèves?Non!

Le ministre et le Président répètent régulièrement que 50% des économies réalisées par les suppressions de postes doivent servir à améliorer les salaires et les conditions d'enseignement des professeurs. Mais à quel prix ? : abandon d'options, de dédoublements en langues par exemple,augmentation des effectifs et des horaires de travail ....X.Darcos y va de la formule conative quand il déclare à Libération : ''enfin pour encourager les enseignants qui ont pris 3 heures supplémentaires en plus de leur service hebdomadaire, ces derniers bénéficieront dès l'année scolaire 2008/09 d'une indemnité supplémentaires de 500 euros par an.'' Voilà c'est clair, le ministre – expert en manipulation - s'adresse à la vénalité de certains enseignants (naturellement il y en a qui ont des conditions de vie très difficiles et on peut les comprendre). Encore que on se demande bien comment un professeur qui a déjà 18 heures de cours plus toutes les heures de préparation, de corrections et les réunions (parents, conseils de classe, d'enseignement, séances de travail disciplinaires, pluridisciplinaires ...) peut avoir les qualités physiques, morales, intellectuelles pour faire face à 8 heures supplémentaires par semaine que représentent 3 HSA (heure supplémentaire d'enseignement).

Pour avoir observé pendant 30 ans en qualité de chef d'établissement le travail des professeurs et leur réelle fatigue nous ne pouvons pas croire qu'un professeur lambda puisse rajouter tant d'heures à son travail Nous pensons d'une part que le gouvernement (avec les milliers d'heures supplémentaires qu'il propose) fait preuve à la fois d'ignorance crasse du travail réel des enseignants (ils travaillent suffisamment pour qu'on les augmente sans rajouter du temps de travail) et de cynisme et d'impudence, en en rajoutant pour appliquer, en brave soldat, la formule présidentielle : travailler plus pour gagner plus! d'autre partque la majorité des professeurs qui acceptent ces HSA ( et il y en a puisque le ministre a déclaré que cette année des centaines de millions d'heures Sup - défiscalisées et non imposables - avaient été distribuées pour l'accompagnement éducatif) )font preuve de malhonnêteté, d'improbité à l'égard des élèves qu'ils appauvrissent en leur donnant moins de devoirs, de contrôles, d'exercices, de recherches ,en préparant moins bien leurs cours et en devenant, conséquence de la fatigue accumulée, plus irritables. Ce n'est pas en donnant moins de rédactions, de dissertations, de devoirs d'histoire, de leçons à contrôler (et la liste est longue...) par manque de temps pour la correction qu'un professeur fera acquérir à ses élèves le goût de l'écrit, de la lecture et lui permettra de consolider ses connaissances et,éventuellement, d'essayer de combler ses lacunes. Il n'y a pas que le travail fait en classe qui soit formateur et enrichissant. C'est vrai que pour remédier à certaines difficultés de leur enfant les parents des familles aisées pourront – en payant - recourir aux officines privées à qui elles font de plus en plus appel..

L'économiste Gabriel Tahar pense qu'en plus de détruire des emplois, les heures sup (dans le privé et le public)coûtent cher.

Dans l'édition du 28/11/08 Libération a publié une analyse de l'économiste Gabriel Tahar, chercheur au Lirhe (laboratoire de recherche sur les ressources humaines et l'emploi) sur la question des heures sup défiscalisées alors que le chômage est en forte hausse .L'économiste commence son analyse par cette question : ''le travailler plus'' et ''faites des heures sup'' est-il tenable en période de crise, à l'heure des plans sociaux et du chômage technique?'' L'aveu du ministre du budget , E.Woerth, le 27/11/08 sur RMC est une réponse plutôt négative à cette question : les heures supplémentaires c'est une initiative durable......mais ce n'est pas la seule réponse à la crise, ça ne peut pas l'être.

G.Tahar rappelle que 182,7 millions d'heures sup, encouragées par la loi Tepa, ont été faites depuis octobre 2007, date de leur mise en place et il analyse la pertinence de cette mesure : pour lui, inciter aux heures supplémentaires ne peut avoir d'intérêt qu'en plein-emploi. En sous-emploi l'effet négatif sur le chômage est évident . En se substituant à l'intérim, aux CDD ou à la sous traitance elles empêchent la création d'emplois. La preuve manifeste c'est que les heures sup maintenues à un haut niveau en juillet,août, septembre 08 ont eu pour effet de faire chuter l'intérim et de faire bondir le nombre de chômeurs (+47 000! ).

Depuis la création du dispositif 2,6 milliards d'euros en exonération sociales et fiscales ont été dépensés et on peut tabler sur 5 milliards en année pleine. En plus de détruire l'emploi nous dit G.Tahar cete politique coûte cher à l'Etat. Le manque à gagner aurait pu être investi plus utilement dans une vraie politique industrielle, les emplois aidés ou ce fonds d'investissement stratégique qui mériterait plus de financements.

Certes il reconnaît des points positifs : - la flexibilité pour l'entreprise et la réactivité face aux fluctuations des commandes sont plus grandes - (c'est plus facile de faire travailler quelques heures de plus quelques salariés que de créer un emploi) – ces heures permettent une meilleure utilisation des équipements mais il déclare que tous ces effets indirects positifs ne pourront pas contrebalancer les conséquences négatives.

Quand on parle de ces heures sup pour relancer le pouvoir d'achat il réplique que cette politique de relance par la consommation peut jouer en période de basse conjoncture mais en économie ouvert la hausse de la consommation relance surtout les importations. De plus, avec la crise, les entreprises vont sans doute avoir moins besoin de recourir aux heures supplémentaires. Enfin, à la marge, le recours aux heures sup peut être une façon de déclarer des heures travaillées qui étaient payées ou compensées à l'amiable. Ce système d'heures sup renforce encore la frontière entre les insiders et les outsiders . Les premiers ont désormais droit à des heures défiscalisées et les seconds se partagent toujours moins de CDD et de missions d'interims.

Pour les syndicats les heures sup' tuent l'emploi.

Alors que le nouvellement nommé ''Pôle Emploi'' a enregistré un afflux massif de chômeurs au dernier trimestre 2008 (46 900 en octobre, 64 000 en novembre, 45 000 en décembre) le système des heures supplémentaires ne s'est jamais aussi bien porté . Une situation qui a fait sortir de ses gonds, Fr. Chérèque, secrétaire général de la CFDT : il y a un sujet qui me scandalise : au troisième trimestre 2008 on a encore une augmentation des Heures Sup (HS) a-t-il déclaré sur France Info.

Selon lui, en rendant les heures supplémentaires moins chères que les embauches, le gouvernement a incité les entreprises à ne pas créer d'emplois mais aussi à supprimer des emplois en particulier des CDD ou des intérimaires. En octobre 08 l'emploi intérimaire a ainsi chuté de 14%; Le site PSA Sochaux prévoit de faire passer des effectifs d'intérimaires de 800 à 20...

Les chiffres sont sans appel. Dans les entreprises de 10 salariés ou plus, le nombre moyen d'heures sup par salarié à temps complet est de 9,2heures au 3éme trimestres 2008. Il est supérieur de +35,8% à celui déclaré un an auparavant..

Les médias du 7 octobre 10 parlent de la remise en cause des heures supplémentaires.

L'exonération de cotisations et d'impôts pour les heures supplémentaires est coûteuse et son efficacité est limitée, estime un rapport du Conseil des prélèvements obligatoires (Cour des Comptes). Depuis Octobre 2007, les salariés effectuant des heures supplémentaires perçoivent un salaire majoré, exonéré de cotisations sociales et non imposable , tandis que les entreprises bénéficient d'une déduction. Ces dérogations coûtent environ 4,1 milliards d'euros à l'État, qui doit d'une part rembourser la Sécurité sociale du manque à gagner (2,9 milliard d'euros en 2010) et d'autre part se priver de recettes sur le revenu.

Nombre des heures supplémentaires déclarées par les entreprises en augmentation (+14%) au 2ième trimestre 2010.

D'après le département statistiques de la Dares du ministère de l'emploi le nombre d'HSup aurait atteint 10,2 heures par salarié à temps complet . Depuis Octobre 2007 ces heures supplémentaires ouvrent droit à une déduction forfaitaire de cotisations patronales et une exonération de cotisations sociales pour le salarié. La Cour des Comptes a sévèrement critiqué ces exonérations (voir sous-chap ci-dessus) portant le déficit pour l'Etat à plus de 4 milliards d'euros et son effet ambigu sur l'emploi. L'UMP a vivement réagi pour défendre cette mesure illustrée par le slogan ''travailler plus pour gagner plus'' avançant qu'elle distribue du pouvoir d'achat et offre un élément de flexibilité aux employeurs.

Juillet 2012:l'Assemblée nationale vote la ''suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires''.

Les députés ont voté, dans une atmosphère passionnée, le 17/07/2012 la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires, une mesure-phare du quinquennat Sarkozy : l'employeur ne sera plus exonéré de charges sociales sur ces heures supplémentaires et le salarié devra les intégrer dans ses revenus imposables.

Comment la majorité justifie cette décision ? - Pour le gouvernement c'est la priorité donnée à la lutte contre le chômage. C'est une mesure qui correspond à mettre l'argent public au service de l'emploi et pas l'argent public au bénéfice des seules personnes qui ont la chance d'avoir un travail. Encourager les heures supplémentaires avec le chômage qui explose, c'est incompréhensible pour une majorité des Français. ''il est anormal (pour le rapporteur PS, C.Eckert)que l'Etat finance des gens pour travailler plus alors que d'autres n'ont pas de boulot...c'est une affaire de solidarité et de justice''.

Que répond l'opposition ? : la suppression du bonus fiscal devrait rogner le pouvoir d'achat des Français et des classes moyennes en particulier ...

Combien de personnes sont concernées ? : selon le rapport parlementaire publié en Juin 2011 il y aurait 9,2 millions de salariés bénéficiaires de la mesure chaque année ( dont 260 000 enseignants) Il convient de souligher qu'avec le vote de cette loi seules les entrepises de moins de 20 salariés continueront à bénéficier de l'exonération patronale.

Que vont-elles y perdre? : Le gain moyen par salarié a été de 450 €/an .Selon le Monde du 14/07/12 elle serait d'environ 300€ par an pour les salariés à bas revenus. Pour les autres le manque à gagner dépasserait les 500€. Mais pour le rapporteur ''une grande partie des petits foyers fiscaux ne sont pas imposés . Cela ne va rien y faire puisqu'ils ne payaient pas d'impôt et n'avaient donc aucun bénéfice sur l'aspect final de la chose.

À combien se chiffre l'économie pour l'Etat? : pour le rapporteur cette mesure a une cohérence : le dispositif de défiscalisation et d'exonération de charge des heures Sup coûte 5 milliards d'argent public par an à l'Etat. Autant d'argent qui peut servir à combler les déficits de l'Etat.

La fin du soupçon sur des heures sup' abusives? : C'est en tout cas ce qu'avance l'Institut des politiques publiques, qui milite pour que l'Etat dépense moins d'argent. Dans une étude datée de Mars 2012, il affirme que ce dispositif n'a pas fait travailler plus, il a juste incité les gens à déclarer plus d'heures travaillées pour payer moins d'impôts. Soulignant que le nombre d'heures effectivement travaillées a baissé depuis 2007, à ses yeux ''la défiscalisation des heures sup' peut constituer un pur cadeau fiscal, qui permet d'alléger l'impôt indépendamment de la durée travaillée.

Novembre 2010 : grâce aux délocalisations , aux aides publiques énormes, aux niches fiscales exagérées, le CAC40 prospère sur le dos de l'emploi..

On peut lire dans Libération du 10/11/10 l'enquête : le CAC 40 contre l'emploi.

Quelques extraits : ''au premier semestre les grandes entreprises françaises ont engrangé 41,5 milliards d'euros de bénéfices, en hausse de 87% sur un an. Elles disposent dans leurs caisses d'un matelas de 146 milliards d'euros de cash selon une étude publiée le 21/10/10 par les Echos. ''alors qu'on nous rebat les oreilles sur la crise. Il n'y a donc pas crise pour tout le monde...''Les effectifs dans l'Hexagone des 40 groupes de CAC ont diminué de 39 400 personnes entre fin 2004 et fin 2009 soit une baisse de 2,5% par an . Alors que dans le même temps et malgré la crise – là-aussi – l'ensemble du secteur privé a créé 206 000 emplois. ...La situation est très contrastée dans ces entreprises . Exemples de suppressions d'emploi et de créations:

L'emploi baisse-t-il à cause des délocalisations? Réponse de El Mouhoub Mouhoud, professeur d'économie à Paris Dauphine.:'' les vraies délocalisations , qui consistent à produire dans un pays à bas coûts pour réimporter en France , concernent assez peu les groupes du CAC 40, mais plutôt des secteurs comme l'habillement, les sous-traitants de l'industrie et les centres d'appel. Il y a des délocalisations en Europe de l'Est, comme pour l'assemblage des petites voitures de Renault et PSA, mais ce n'est pas la cause principale des destructions d'emplois dans les grandes entreprises. Le déclin est lié à notre déficience de croissance en Europe qui dure depuis 25 ans . ''

Les aides publiques accordées aux grands groupes sont-elles utiles ? :- '' elles sont inefficaces car ce ne sont pas des aides qui conduisent à créer des emplois en France. Les grands groupes continuent à en détruire en dépit de ces aides ''

Que faudrait-il faire ? -'' l'Etat devrait redéployer ses aides pour les concentrer dans deux domaines : d'une part les PME, trop petites en France alors qu'elles sont beaucoup plus grandes et plus performantes à l'exportation en Allemagne; d'autre part les pôles de compétitivité mais en nombre beaucoup plus réduit qu'aujourd'hui parce qu'ils ont un impact très fort sur l'attractivité et la compétitivité des territoires et qu'ils créent un environnement favorable à l'innovation et à la R&D,. Enfin la France aurait intérêt à encourager le développement de filières de biens d'équipement et intermédiaires.''

Montant des exonérations fiscales et sociales en 2009 :- selon le Conseil des prélèvements obligatoires les entreprises ont bénéficié en France de 172 milliards d'euros !!! Dans cette période d'Etat en faillite, de crise mondiale, se pose la question d'une meilleure utilisation de ces milliards d'euros. Elle se pose d'autant plus que, économie mondialisée ou pas, ce sont les PME qui sont les véritables créatrices d'emplois sans bénéficier du même traitement de faveur que le CAC 40. Le patronat réclame en permanence plus et plus d'aides pour les PME,Il suffirait au Modef de demander au gouvernement de transférer les aides aux gra ndes entreprises aux plus petites.

Les multinationales choyées par les niches fiscales : - l'impôt sur les sociétés est fixé à 33% dans l'Hexagone. Il tombe à 20% pour les entreprises de moins de 500 salariés, 13% pour celles de plus de 2000 salariés et seulement 8% pour le CAC 40. On voit bien que les entreprises du CAC 40 paient, en moyenne,2,3 fois moins d'impôts sur les bénéfices que les PME.

Éducation : économies drastiques en France mais des centaines de millions d'euros pour financer la gratuité des écoles et lycées français de l'étranger.

Dans l'article ''le ruineux cadeau de Sarko aux expatriés'' le Canard enchaîné du 13/08/08 évoque la gratuité des écoles et lycées français à l'étranger au moment même où , en France, le gouvernement cherche à faire le maximum d'économies sur le dos de l'éducation.

Les écoles et lycées français sont très cotés à l'étranger (on refuse du monde..) : - 160 000 élèves dont 80 000 français et des stars comme Madonna font tout pour y mettre leurs enfants. Sous la tutelle du Quai d'Orsay chaque établissement fixe ses tarifs → 5 500€ /an à Tokyo → 6 500€ à Londres → 15 000€ à New York → 17 000€ à San Francisco!. Pour les expatriés modestes (tout est relatif) il y a un système de bourses plutôt généreux qui aident un quart des élèves français. À la demande expresse de l'Élysée, depuis l'an passé,

l 'État prend en charge tous les frais de scolarité des élèves français de terminale quels que soient les revenus des parents. En septembre 08 ce sera le tour des premières, puis des secondes et ainsi de suite...Cette générosité des l'État français est jugée scandaleuse par des élus de gauche à l'assemblée des Français de l'étranger qui déclarent que , pour aider des familles il suffisait de poursuivre et d'élargir le système des Bourses.

Rappelons que jusqu'à maintenant une partie du financement était assurée par des grandes entreprises françaises désireuses d'attirer leurs cadres vers l'étranger. D'ici 10 ans ce cadeau de l'État coûtera 713 millions d'euros, une paille!!Pour les Français de l'étranger la vraie priorité c'est l'ouverture de nouveaux établissements et pas la gratuité. Le cabinet du ministre des Affaires étrangères a songé à une gratuité partielle mais le Président a refusé et il a déclaré tenir beaucoup à la gratuité totale sans pour autant dire comment sera financée cette généreuse gratuité.

Juillet 2012 : le nouveau président de la République met désormais des conditions pour les aides aux frais de scolarité à l'étranger. .

L'Etat va mettre des conditions de ressources au paiement des frais de scolarité des Français à l'étranger dès la rentrée 2012, revenant sur un dispositif de prise en charge mis en place par N.Sarkozy en 2

Durant la dernière campagne , Nicolas Sarkozy avait promis d'étendre la mesure aux élèves des collèges. L'attribution de bourses sur critères sociaux est maintenue et reste appliquée sur des critères tenant compte du revenu ainsi que des charges assumées par les familles : impôts, loyers , cotisations, garde d'enfant...selon le collectif budgétaire.

Rentrée 2008 : face à la ''victoire'' de X.Darcos, militants et syndicalistes de l'éducation vont changer de stratégie.

Constat au 10 Septembre 08 : tout nous autorise à dire que le ministre a gagné une bataille. Il a fait passer : → la réforme du primairediverses mesures d'accompagnement scolairela mise en place du service minimum d'accueil dans les écoles l'idée des heures supplémentaires tout en supprimant des postes il a appâté certains collègues en lycée et collège avec des primes aux heures sup. (pour inciter les enseignants à faire au moins 3 heures supplémentaires/année!!!un décret institue une prime spéciale de 500 € réglés au premier trimestre [ c'est un scandale comme nous l'avons dit plus haut : ou ces enseignants feront leur travail n'importe comment ou ils tomberont malades. Dans les 2 cas les élèves en pâtiront.]aidé par la crise du pouvoir d'achat, il a transformé des heures postes en heures supplémentaires – heures prises par des titulaires!et qui laissent sur le carreau de nombreux contractuels qui ont pourtant rendu de nombreux services à l'éducation nationale. C'est renversant voire immoral.

Pour les responsables syndicaux les grèves d'un jour (et les retenues sur salaire) semblent désormais dépassées et tous ressentent la nécessité de poursuivre leur lutte avec d'autres stratégies. Un avenir proche nous montrera l 'éventail des moyens d'actions pris ici ou là. On sait d'ores et déjà qu'il y aura des journées de sensibilisation de l'opinion, notamment avec les jeudis de l'éducation temps d'échange et de rassemblement dans les principales villes des académies avec distribution de tracts. L'action déjà entreprise : la Nuit des écoles sera renouvelée dans plusieurs départements. On s'apprête donc à vivre - au lieu des grèves stériles d'un jour – une vraie bataille de la communication. Il est aussi très urgent de trouver des méthodes nouvelles pour un nouveau dialogue social (extraits du Sud-Ouest du 10/09/08) mais le ministre y est-il prêt???

24 Mars 09, grâce au Web et à des actions originales , les enseignants manifestants (primaire, secondaire, universités) débordent la ''Com ''des ministères de l'Education nationale et de l'Enseigne

Libération du 24/03/09 publie un article sur les nouveaux modes de mobilisation des enseignants de la maternelle à l'université auxquels se joint souvent la FCPE. On peut s'apercevoir désormais que la Com des ministères de l'Education et de l'Enseignement supérieur est dépassée par les nouvelles formes de mobilisation des opposants - formes très rapides et innovantes et relayées par le Web. Le 23 mars 09 les enseignants chercheurs de Paris-8-St.Denis ont fait la ronde infinie des obstinés sur le parvis de l'hôtel de ville de Paris. Le 16 mars 09 les chercheurs avaient tourné une heure et lancé un ultimatum à leur ministre. Sur la toile, grâce à de nombreux blogs et réseaux, l'initiative a été très vite connue .Elle a plu et fait des émules. Ont eu lieu, depuis, plusieurs créneaux de marche – 2 heures dans la journée, quatre heures la nuit.

D'autres exemples de manifestations originales pour s'exprimer contre les réformes dans l'enseignement : → des universitaires ont fait cours dans des trams → Freezings ( immobilisations collectives durant quelques minutes) → lecture publique de la Princesse de Clèves (roman jugé dépassé par le Président)→ vente aux enchères de conceptsprocès publics de certains ministres.→nombreuses pétitions sur la Toile...Tous les jours on note un jaillissement d'idées nouvelles. Les Labos, les IUT ont formé des collectifs , des coordinations qui ont créé des blogs , des réseaux qui s'entrecroisent et se fédèrent sur les sites les plus puissants. Cette virtualité active vient renforcer les défilés massifs et mobilise davantage le public qui voit et entend désormais autre chose que parler de grèves. Et chaque manifestant connaît, à tout moment, grâce au Net, les réactions , les analyses des leaders syndicaux ou (et) des politiques .et d'autres personnes qui ne sont pas syndiquées éventuellement. Les réseaux ne laissent rien passer. La moindre déclaration politique est étudiée. Toute la France sait en même temps et très vite que telle commune subit tant de fermetures de classes, que des directeurs d'écoles refusent de remplir le fichier Base élèves qu'ils jugent liberticide. On sait même que, malgré les sanctions, les enseignants qui désobéissent en refusant d'appliquer les réformes du primaire , persistent et se solidarisent sur leur blog. Littéralement dépassés par le tsunami d'informations répercutées quasi immédiatement, les cabinets ministériels expliquent que tout est devenu politisé et échappe à la raison .Le Net c'est la liberté et c'est pour cette raison que les gouvernants se méfient d'Internet et en ont peur car ils craignent de retrouver leurs vidéos sur Dailymotion par exemple. Il se dit à Paris que tous ces collectifs, ces réseaux pourraient diminuer la puissance des syndicats . Nous croyons ,quant à nous, que ce sera le contraire. Certes la Toile n'est pas là pour faciliter la tâche des gouvernants mais , ce qui est indéniable, elle bonifie la démocratie.

Budget 2009 : ce qu'avait annoncé le ministre Darcos devient réalité →suppressions de 13 500 postes!

Tous les médias ont fait savoir le 26/09/08 que le budget 2009 de l'Éducation nationale s 'élèverait à 58,7 milliards d'euros. Ce sera le ''premier chapitre budgétaire de l'Etat'' et il restera stable. Il n'empêche que Bercy a imposé une nouvelle vague de suppressions de postes . 13 500 départs à la retraite ne seront pas remplacés bien que la priorité des priorités soit donnée à l'amélioration du système éducatif!. 500 classes supplémentaires seront ouvertes en primaire. Pour faire plus avec moins de monde les personnels seront redéployés. Il y aura moins de stagiaires (- 4450) et 500 postes ne seront pas remplacés dans l'administration centrale et dans les rectorats. Le ministère prévoit de réaffecter dans des classes des enseignants jusqu'ici mis à la disposition d'associations ou des instituteurs spécialisés dont 3000 seront titularisés dans des écoles difficiles.

La grève des enseignants du 20 novembre 2008 a été très suivie et le service minimum d'accueil n'a pas fonctionné dans la plupart des grandes villes.

C'est par dizaines de milliers que des professeurs (67% dans le primaire) accompagnés d'étudiants, de parents d'élèves, ont défilé dans les rues des villes (la quasi totalité des préfectures et sous/préfectures). Tous manifestaient contre les méthodes du ministre de l'Education nationale : suppressions de milliers de postes notamment en RASED- réforme de l'école primaire, absence de concertation, inquiétude pour la réforme imminente du lycée du XXIe siècle....Un nombre très élevé de communes de moins de 3000 habitants et et de nombreuses villes ont refusé d'appliquer le service minimum d'accueil (SMA) ce qui prouve bien qu'il s'agit d'un service quasi impossible à appliquer partout.

On peut aussi craindre le pire en France quand on sait ce que la droite dure a fait contre l'enseignement public en Italie.

Dans Libération du 21/11/08 on apprend que le blogueur Olivier Bonnet (www.plumedepresse.info) rappelle le passage en force des réformes sur l'enseignement public de Silvio Berlusconi et le dérapage sur les enseignants de Francesco Cossiga président de la république italienne de 1985 à 1992.Les gouvernements de N.Sarkozy et de Silvio Berlusconi font actuellement des contre-réformes sur l'enseignement public et la presse française s'est montrée très discrète sur ce problème. Silvio Berlusconi frappe plus fort (pour le moment peut-être – il faut, en effet, s'attendre à tout de la part d'un gouvernement qui pratique régulièrement l'artifice de la palinodie!

-Mariastella Gelmini, ministre de l'éducation, a fait voter (le 29/10/08) une loi prévoyant d'ici 2012 la suppression d'au moins 87 000 postes d'enseignants et 44 500 postes administratifs dans les établissements et la fermeture de nombreux établissements de petite taille. On s'attend d'ici peu à la privatisation des universités. Depuis le début octobre 08 il y a eu plus de 300 manifestations et le 27/10/08 l'université ''La Sapienza ''de Rome a été occupée par des milliers d'étudiants qui sont ensuite allés bloquer les principales artères de la ville. Le 30/10/08 un million d'enseignants, d'étudiants et de lycéens ont manifesté à Rome suite à la ratification de la réforme Gelmini.

Rappel de l'interwiew accordée le 23/10/08 au journaliste Andrea Cangini – Quotidiano Nazionale -par l'ex-président de la République italienne Francesco Cossiga .Interview qui figure sur Wikipedia : ''la-sociale. viabloga.com/news/francesco-cossiga ''. Le journaliste demandait au président si Berlusconi n'avait pas exagéré en menaçant d'utiliser la force publique contre les étudiants.

Réponse du président :

● → Maroni (actuel ministre de l'Intérieur) doit laisser tomber les étudiants de lycée (que se passerait-il si un gamin était tué ou gravement blessé? → Il doit laisser faire les universitaires...retirer les forces de police des rues et des universités, infiltrer le mouvement avec des agents provocateurs prêts à tout...laisser, pendant une dizaine de jours, les manifestants détruire les magasins, mettre le feu aux voitures...après, forts du consensus populaire,le son des sirènes des ambulances devrait surmonter celui des voitures de police et des carabiniers...→...les forces de l'ordre ne devraient pas avoir pitié et les envoyer tous à l'hôpital...ne pas les arrêter ( les magistrats les remettraient en liberté, mais les taper, et taper aussi les professeurs qui les encouragent. Au journaliste qui demandait : les professeurs aussi? Francesco a répondu : les professeurs surtout! Il y a des professeurs qui endoctrinent ces enfants et qui les font descendre dans la rue : c'est une attitude criminelle!

Quand on sait que X.Darcos se moque des syndicats, qu'il parle de ''leur culture de la grève'' ,qu'on s'achemine vers une suppression annuelle de nombreux postes, qu'on ironise à la TV sur le ridicule de la grève,qu'on invente un mouvement ultra-gauche de saboteurs d'installations ferroviaires...quand on connaît les convergences de la droite française et celle de Berlusconi, on peut craindre la contagion pour notre pays de la nouvelle loi italienne sur l'enseignement . Tout porte à la vigilance.

Au Salon de l'Éducation (30/11/08) le ministre, X.Darcos, semble lâcher un peu de lest...

Interpellé par les associations d'éducation complémentaire qui travaillent au quotidien dans l'accompagnement scolaire (soutien, classes relais, voyages scolaires) et qui s'inquiètent d'une brutale réduction de leurs moyens le ministre a répondu : ''je sais le travail que vous faites , on ne va pas vous laisser tomber, on se voit la semaine prochaine'''. J.M. Roirant de la Ligue de l'enseignement a déclaré : l'accompagnement éducatif est cher. Or, le 06/10/08 on a appris : - que nos budgets, acceptés par convention, l'an dernier, étaient amputés de 25% dès cette fin d'année et – que l'Etat ne reconduirait pas le détachement de centaines d'enseignants qui travaillent sur le terrain avec nous l'an prochain!.

Est-ce un geste d'apaisement en direction des communes après la fronde du SMA? Le ministère a également annoncé l'attribution exceptionnelle d'une enveloppe de trois millions d'euros pour les aider à équiper les écoles primaires en tableaux blancs numériques et se mettre au diapason des collèges et des lycées. Le syndicat SE-Unsa, par la voix de son secrétaire général, dit ne pas se satisfaire de cette initiative et il marque sa surprise devant les propos du ministre qui affirme (sic)que des discussions vont débuter ''sur tous les sujets, sans tabou''

Manifestation tous azimuts dans l'Éducation nationale le 10/12/08.

Une forte mobilisation, sans appel à la grève, a eu lieu en France le 10/12/08. Les principales fédérations de l'Education se sont jointes à des organisations lycéennes, étudiantes et les parents de la FCPE principale fédération de parents d'élèves . L'objectif principal était de demander au gouvernement d'investir dans l'éducation : les principales revendications passaient par l'abandon de la nouvelle réforme du lycée en l'état, l'arrêt de la suppression des postes d'enseignants prévue au budget 2009, le maintien de toutes les heures actuelles d'enseignement, le maintien des Rased en primaire....Dans plusieurs départements, comme la Gironde, les lycéens se sont mobilisés contre la réforme Darcos . Les e-mail et les textos circulaient depuis le 04/12/08 avec pour mots-clés : - rendez-vous – blocus – école vide – lycée déserté. Dès le début les forces de l'ordre occupaient le terrain. On a signalé des dégradations dans des établissements puis des responsables d'établissements molestés (en Gironde les pompiers ont dû amener à l'hôpital un proviseur assez sérieusement touché ). Le 10/12/08 un grand nombre de départements étaient en effervescence : des milliers de manifestants avec les lycéens en première ligne hurlaient des slogans contre le ministre qui a perdu tout crédit auprès de la majorité des lycéens, des enseignants et des parents. Au cours de cette manifestation on a enregistré des incidents fâcheux, des débordements parfois violents, des affrontements entre jeunes et forces de l'ordre. À Bordeaux un lycéen a été condamné à 3 mois de prison ferme pour avoir violemment frappé un policier, et 2 autres jeunes étaient déférés devant le parquet des mineurs pour des dégradations.

À signaler que la PEEP, fédération minoritaire des parents d'élèves, a fait savoir qu'elle approuvait des décisions du ministre Darcos.

Que peut-il se passer demain?

Sud-ouest semble inquiet et titre en pages 2 et 3 - ''Lycéens : et si ce n'était qu'un début?''

l'organisation lycéenne Fidl a annoncé qu'elle appellera à des dates de manifestations nationales en janvier 2009.

le SNPDEN, principal syndicat des chefs d'établissements estime que ''la mobilisation est en train de monter, qu'elle est ''dure'' et il a fait part de ses craintes pour le mois de janvier 09.

Certaines personnes (y compris des jeunes) questionnées sur des radios nationales vont jusqu'à dire que les professeurs poussent les jeunes à la révolte. Ce qui est possible de la part d'une toute petite minorité ne l'est pas de la part de la grande majorité d'enseignants .Avant de tenir de tels propos comminatoires rappelons à ces gens qu'ils feraient mieux de bien observer les jeunes de notre époque. Ils n'ont pas besoin - a fortiori des ados de 15 à 18 ans - qu'on leur dicte leur conduite . Ils ont leur libre arbitre, leur intelligence, leur appréciation personnelle de la vie, de la société, leurs convictions et ils sont tout à fait capables de s'exprimer sur des problèmes qui les concernent dans le présent ou pour un avenir proche.

Le mouvement lycéen prend de l'ampleur. Le ministre s'est coupé des professeurs et des élèves. 12/12/2008N

Bien que le ministre Darcos promette qu'il ne toucherait pas au bac et que la réforme du lycée n'entraînerait aucune suppression de poste, les lycéens ne le croient plus et la colère éclate dans la majeure partie des lycées. Parti de province, le mouvement prend de l'ampleur. Après la manifestation du 10/12/2008des milliers de jeunes défilent à Rennes, à Nantes, à Nîmes,à Brest (pour la quatrième journée)... L'UNL (principale organisation syndicale lycéenne) est montée au créneau appelant à une journée nationale de manifestations le 18/12/08. La présidente promet une montée en puissance si le gouvernement ne ne prend pas le temps d'une vraie concertation. On s'attend à des mouvements dès Lundi soir (15/12) veille de l'annonce par le ministre de la version définitive de la future classe de seconde . La Fidl appelle à la mobilisation le mardi 16/12.

une réflexion déjà s'impose : le ministre de l'Education, Darcos, n'est plus en adéquation avec ses professeurs et ses élèves, la confiance n'existe plus et la haine s'installe contre cet homme qui veut faire croire à tous ces jeunes que la modernité va de pair avec la purge ( suppression de postes, diminution d'heures, abandon de certaines disciplines ..). Désormais un fossé existe et se creuse de jour en jour entre le responsable de l'Education et ceux qui veulent une autre Éducation...Y aurait-il aussi une contamination des feux grecs ou une simple coïncidence? L'avenir le dira.

Le 18/12/08 des dizaines de milliers de lycéens dans les rues contre la réforme de Darcos et la suppression des postes d'enseignants.

Un mouvement sans précédent ....des lycéens très déterminés....un ministre qui promet de reprendre les explications de A à Z auprès des représentants des lycéens, des enseignants et des parents....X.Darcos a expliqué vouloir prolonger les discussions sur le lycée, en abordant sans tabou tous les sujets , qu'il s'agisse de la place des enseignants dans ce futur lycée ou de l'équilibre respectif des disciplines. Ces équilibres devront faire l'objet d'une large concertation avec les représentants des enseignants, des lycéens et des familles, a-t-il ajouté. → Donner des informations supplémentaires en ne changeant rien ou si peu au fond de la question, n'est pas exactement ce que les lycéens attendent de lui....

Le mouvement lycéen s'est ''relancé'' après les vacances de Noël 08.

Malgré un froid rigoureux et plutôt démobilisateur, des milliers de lycées à l'appel surtout de l'UNL ont défilé le 08 janvier 09 contre la politique du ministre de l'Education. L'UNL, en plus de la volonté affichée de lutter contre la suppression de milliers de postes d'enseignants avait 3 revendications : - acquisition d'une culture commune à tous les élèves en seconde – exploration de chaque domaine d'enseignement proposé pour garantir un libre choix d'orientation pour le cycle terminal – un réel soutien de tous les élèves.

Plus nombreux le 15 janvier 09, à l'appel de l'UNL , de la FIDL et de la Coordination lycéenne, les lycéens ont manifesté par milliers dans les grandes villes de France. Ils ont dénoncé la suppression des milliers de postes d'enseignants notamment en Rased et ils ont demandé des moyens supplémentaires pour sauver l'Education. Le 17 janvier 09 les lycéens se sont associés à la manifestations des défenseurs du service public d'éducation : enseignants, parents, politiques....

Des milliers d'enseignants,de parents, d'élèves,de ''défenseurs du service public d'éducation'' ont défilé le .

Une nouvelle fois les défenseurs du service public d'éducation sont descendus dans la rue dans plusieurs villes de France. Une vingtaine d'organisations avaient appelé à ces rassemblements unitaires. Les parents d'élèves s'étaient regroupés par établissement. De 40 à 60 000 personnes ont défilé contre la casse du service public. La preuve a donc été faite que c'était possible car, au dire des syndicats, les parents sont bien conscients que la réforme touche en priorité l'avenir de leurs enfants.

C'est une nouvelle donne car les responsables politiques, qui n'écoutent plus du tout les enseignants, seront bien obligés de prendre la mesure de la colère des citoyens qui monte .Les banderoles rappelaient leur opposition à toutes les menaces qui pèsent selon eux sur l'éducation et contre lesquelles ils se battent tous les jours..

Après s'être excusé pour ses propos choquants envers les enseignants de maternelle le ministre avait annoncé, avant le 17/01, que la moitié des 3000 maîtres spécialisés dans l'aide aux enfants en difficulté ( Rased) pourraient continuer leur travail dans des écoles où on a le plus besoin d'eux et il avait sus pendu la réforme du lycée. Les syndicats n'étaient pas pour autant satisfaits et le rendez-vous du 29/01/2009 se dessine à l'horizon...

Création le 01/09/09 d'une nouvelle organisation lycéenne.

Une nouvelle organisation ,baptisée ''Force lycéenne'' sera créée le 01/09/09 par des élèves estimant que les organisations actuelles (UNL et Fidl)ne sont pas assez combatives. Ce syndicat a pour ambition de créer une force capable faire gagner les propositions du mouvement lycéen. Assez de ces mesures qui mettent à mal l'Education nationale! ont dit les fondateurs.

Sarkozy aurait ''encouragé'' une révolte?

Dans le Sud-ouest du 11/12/08 l'ancien leader étudiant de l'UNEF, Bruno Julliard, affirme que Nicolas Sarkozy l'a encouragé lors des manifestations anti-CPE de 2006 en raison de sa rivalité avec Dominique de Villepin , alors Premier ministre.

Lettre ouverte à X.Darcos par Philippe Meirieu.

Philippe Meirieu, professeur à l'université Lumière-Lyon2, (dernier ouvrage avec P.Frackowiak : l'éducation peut-elle être encore au coeur d'un projet de société? a adressé une lettre ouverte à X.Darcos, lettre dont la version intégrale est disponible sur le site : http://www.meirieu.com . Dans cette lettre il détaille les raisons pour lesquelles la politique du ministre est particulièrement dangereuseelle sacrifie l'avenir de notre pays à des équilibres financiers à court terme...→ elle ignore toujours les coûts sociaux de ses choix : coût de l'échec scolaire et de la désespérance des jeunes ...coût des conflits et des gaspillages provoqués par la concurrence organisée entre l'Etat et les collectivités territoriales, entre les parents et l'école, entre les établissements, voire entre les enseignants eux-mêmes. → elle externalise le traitement des difficultés d'apprentissage vers une multitude de structures de soutien ou vers des secteurs pharmaceutique et médical.

au lieu de travailler à mobiliser tous les élèves sur les savoirs on se résigne au darwinisme scolaire, sous prétexte qu'à côté il existe assez de déversoirs pour récupérer les inadaptés. → elle a fait de notre système éducatif une usine à gaz totalement incompréhensible pour les familles populaires . → elle fait que les enseignants deviennent des guichets de service pour les familles plus fortunées. → elle fait des enseignants du primaire les boucs émissaires de l'échec scolaireen supprimant les IUFM cette politique atomise la formation des enseignants et oublie que transmettre des savoirs exigeants à des élèves concrets est un métier de plus en plus difficile qui s'apprend. Privés d'une vraie formation pédagogique par alternance les jeunes professeurs seront condamnés à osciller entre la dépression ( pou eux) et la répression (pour leurs élèves).

Philippe Meirieu reproche au ministre d'avoir engagé beaucoup de réformes sans véritable travail avec l'ensemble de ses interlocuteurs : enseignants, cadres éducatifs, parents, élèves, collectivités territoriales....On peut lire en fin de Lettre : la seule ligne de force qui s'en dégage est un recul sans précédent des ambitions du service public d'éducation.

Janvier 2009 : comment et sur quoi le ministre Darcos va-t-il pouvoir(vouloir?) ''dialoguer''?

Les présidentes des syndicats lycéens : l'UNL : Lucie Bousser et de la FIDL :Alix Nicolet , voyant que le ministre n'avait pas fixé de calendrier ont convoqué à un rassemblement le 08/01/09 à Paris . Elles ont l'intention de présenter au ministre leurs propositions. On les sait combatives et déterminées et elles ne laisseront pas facilement manoeuvrer . Elles ne veulent ni cette réforme ni la suppression de postes.

Des dates qui doivent inquiéter le ministre : → 8/01/09 les syndicats lycéens appellent à une journée d'action pour remobiliser les troupes.→ 17/01/09 : enseignants, parents d'élèves,lycéens, manifesteront contre la politique éducative 29/01/09 : participation des fédérations de l'éducation à la journée nationale à laquelle s'associeront tous les grands syndicats.

Position du ministre : on sait qu'il veut toujours convaincre parents, lycéens et enseignants que sa réforme est la bonne, la seule qui vaille et qu'il l'a faite dans l'intérêt des jeunes et de la nation et surtout pas pour justifier des économies passant par la suppression de milliers de postes d'enseignants. Ce qui est pourtant une évidence pour tous. La voie de notre éminent latiniste ( agrégé de Lettres classiques) ne sera pas la via augusta (majestueuse, vénérable) mais plutôt la via angusta (étroite, limitée).Il risque d'être obligé de reculer au nom de la paix sociale. Le 04/01/09 le ministre du budget, Eric Woerth a écarté sur Europe 1 l'idée d'un éventuel moratoire ou gel des réductions d'emplois publics . Pour lui c'est simple : 30 600 postes de fonctionnaires doivent être supprimés en 2009!!Alors les postes seraient bel et bien supprimés et X.Darcos devrait suivre les injonctions budgétaires. Pas question pour lui de réaliser le mot de passe des conjurés au 4ième acte d'Hernani de V.Hugo : - Ad augusta per angusta!! ( à des résultats magnifiques par des voies étroites).

C'est X. Darcos qui s'est mis lui-même dans le pétrin : comme nous l'avons souvent dit il a très peu consulté les syndicats enseignants, il les a braqués, les a traités de démodés. Il a préparé ses réformes en petit comité et surtout trop vite. Il a cru qu'il obtiendrait l'adhésion rapide des parents , des élèves et de certains enseignants en devenant un abonné des médias.- sur une chaîne d'infos en continu au petit matin , à un grand journal télé du soir, avec entre-temps une interview sur une radio.... Comme l'écrit Libération du 05/01/09 : ''durant toute l'année 2008, on a eu droit à une rafale d'annonces – suppression du samedi matin en primaire– évolution du bac – la semaine de 4 jours , suivie de peu par celle de son maintien ( 4 jours puis 4 jours et demi)- stages de rattrapage gratuits pendant les vacances stages d'anglais – suspense sur la réforme du lycée ( annonce en juillet, puis architecture générale de la seconde en octobre- il dit sur les ondes qu'il voulait réformer le lycée de fond en comble en s'inspirant du modèle finlandais mais après les vacances il s'agissait de quelque chose de plus raisonnable -

Puis il a versé dans la victimisation : il était victime a-t-il dit, d'une campagne de désinformation....

Revenons à l'essentiel : → les suppressions de postes , comme les économies pour les générations futures passent mal, très mal même: on lui rétorquera qu'en temps de crise, l'un des meilleurs investissements reste l'éducation. Il se pourrait donc que le dialogue dure longtemps (adverbe qui n'appartient pas au registre lexical du président).Alors......

La réforme du lycée au centre des voeux aux enseignants du président N.Sarkozy le 12/01/09 à Saint-Lô.

Accompagné par les ministres Darcos et Hirsch , le Président Sarkozy , avant son discours, a visité une école primaire et il s'est entretenu avec six enseignants. Des heurts se sont produits entre policiers et manifestants contre la politique de l'Education (quelque 5000!) qui voulaient approcher de cette école. Les policiers ont utilisé contre ces manifestants des grenades lacrymogènes et parfois des matraques. Huit manifestants blessés et cinq interpellés. Quel beau début d'année!! Six fédérations syndicales de l'Éducation nationale ont boycotté les voeux du président en raison de la situation de tension actuelle dans l'Éducation.

En présentant ses voeux le président a dit qu'on pouvait comprendre les inquiétudes des enseignants de ces derniers mois car on n'avait jamais demandé autant d'efforts aux personnels de l'Éducation nationale. Bravache, fanfaron, vantard il n'a pas laissé passer l'occasion – une fois de plus - de se dire meilleur, plus courageux que les autres, à propos de problèmes de l'Education nationale : Tous les gouvernements ont reculé, moi pas! Il a redit que la réforme du lycée (reportée d'un an)était nécessaire et pour la mener à bien il a annoncé le lancement d'une mission dirigée par Richard Descoings directeur de Sciences-Po-Paris. Cette mission fera des propositions -elle devra associer tous les lycéens de France et elle élargira la concertation. Le chef de l'État s'est engagé à faire la réforme du lycée '' sans enlever un centime et sans supprimer un poste au niveau du lycée.'' et il a évité de parler de la suppression des 13500 postes en 2009 (en primaire et en collège) rappelant que la solution pour l'Education n'était pas plus d'argent, plus de postes. ''si la solution du plus d'argent était la bonne , alors pourquoi tous les ministres de l'Education précédents ont-ils échoué alors qu'ils ont tous donné plus d'argent, plus de moyens?''. On aimerait savoir pourquoi (peut-être pour ne pas trop provoquer) il n'a pas mentionné les expérimentations d'éléments de la réforme qui auraient lieu dans une centaine de lycées dans les prochaines semaines . Expérimentations qui étaient mentionnées dans le discours écrit....

Le président s'est plutôt étendu sur un terrain moins miné : celui du profond malaise de la jeunesse. Pour mener sur la jeunesse une politique plus cohérente et dynamique il a annoncé que Martin Hirsch , haut commissaire aux solidarités actives était nommé aussi Haut commissaire à la jeunesse dont était chargé B.Laporte....Les six fédérations de l'Education nationale qui boycottaient les voeux ont appelé ,après ce discours, à la poursuite de la mobilisation et à la réussite des journées d'action 17 et 29 janvier. Elles sont sceptiques sur l'ouverture d'un vrai dialogue....

Richard Descoings a pris ses fonctions de chargé de mission sur le lycée.

Le 23/03/09 Richard Descoings ,investi d'une mission sur le lycée par le président Sarkozy, a lancé, le 23/03/09, une plate forme sur Internet '' www.lyceepourtous.fr '' afin de recueillir des contributions de parents, de professeurs, d'enseignants. Parallèlement, il consulte à travers tout le pays . Il ne nous semble pas être le messie dans plusieurs établissements comme, par exemple, au lycée Jean-Renoir de Bondy : syndicats d'enseignants, parents d'élèves de la FCPE ont refusé d'assister à la réunion et lui ont remis une lettre ouverte dans laquelle ils dénoncent une réforme qui ne vise qu'à faire des économies et où ils considèrent que sa visite est un simulacre de consultation puisque le gouvernement a annoncé qu'il allait mener des expérimentations dans 100 lycées à la rentrée 2009.

La grève générale du 29/01/09 a été très suivie.

1 500 000 manifestants environ ont été comptabilisés dans les rues de la capitale et dans toutes les grandes et moyennes villes du pays. Les défenseurs de l'école publique (parents, enseignants, lycéens, politiques ...) ont piétiné des heures durant pour afficher – une fois de plus- leurs convictions, dans l'intérêt des élèves.

La journée d'action du 19/03/09 a connu une plus forte mobilisation encore que celle du 29/01/09.

La deuxième journée de mobilisation, pour faire plier le gouvernement en faveur des salariés a connu un franc succès et elle a été encore plus suivie que la manifestation du 29/03/09. Il y avait 213 manifestations en France à l'appel des 8 principaux syndicats contre 198 en janvier. Les syndicats réclament une relance économique par la consommation, la fin des suppressions de postes dans la Fonction publique et ils proposent de revenir sur certaines réformes comme la remise en cause des 35h ou le bouclier fiscal confirmé à l'Assemblée. On sait que le premier ministre a prévenu qu'il n'y aurait aucune enveloppe supplémentaire. Les responsables syndicalistes déclarent que le gouvernement devra rediscuter.

On a pu voir dans un sondage de l'Ifop du 17/03/09 que 78% des Français soutenaient la mobilisation syndicale. Les banderoles et la foule qu'elles drainaient sont une preuve incontestable de la présence importante des enseignants qui, depuis des semaines voire même des mois, luttent contre la suppression des postes et contre la réforme de la formation des professeurs. On sent que chez les universitaires notamment la contestation se radicalise et le gouvernement devra en tenir compte. Pour désamorcer en partie le conflit (mais y arrivera-t-elle?) en faisant baisser le nombre des grévistes, la ministre V.Pécresse a envoyé une circulaire aux présidents des universités pour leur rappeler la loi qui veut que tout gréviste fonctionnaire ne touche pas de salaire pour sa journée de grève. Il va falloir que le gouvernement cède car les prodromes d'une révolte sont perceptibles à bien des égards.... et des inquiétudes fondées planent sur les examens... Mais attendons les décisions du gouvernement!.

Malgré le succès du mouvement social du 19/03/09 le gouvernement reste inébranlable et ne veut pas d'un plan de relance bis.

Un mouvement social sans précédent dans le pays et ....un gouvernement sourd aux réclamations des manifestants. Le soir du 19/03/09 Premier ministre, conseillers de l'Elysée, ministres, se sont succédé dans les médias pour dire qu'ils comprenaient l'inquiétude légitime devant la grande crise mondiale et ils ont tous repris la même antienne :''les mesures ont été prises (lors du sommet social du 18/02/09), y compris sociales, attendons qu'elles produisent leurs effets.''De Bruxelles (où il assistait au sommet européen) le président de la République a affirmé qu'il fallait mettre en oeuvre sans délais toutes ces mesures. Il a rajouté qu'avant l'été le gouvernement évaluera ces mesures, les complétera, modifiera et s'il le faut ajoutera d'autres mesures. Président et premier ministre ont agi de concert et ils ont déclaré qu'il n'y aurait pas de nouveau plan de relance, notamment par la consommation, comme le réclamaient syndicats et opposition

Quelques réflexions sur l' attitude gouvernementale. : → des éditorialistes déplorent un ''autisme'' du pouvoir.→ l'intersyndicale a appelé le gouvernement et le patronat à entendre ce que disent les salariés.→ La secrétaire du PS, Martine Aubry, a dénoncé des mesurettes pas à la hauteur → Ségolène Royal a appelé à continuer la protestation et elle a dénoncé l'incompétence et le mépris du pouvoir.→ Fr.Bayrou a fustigé une réponse insuffisante et une attitude désinvolte du gouvernement.

Une certaine ambiguïté règne sur l'expérimentation de la réforme des lycées dans certains établissements ''volontaires''.

Le Parisien du 05/05/09 cite les propos clairs de Richard Descoings sur les lycées qui devraient expérimenter dès la rentrée 2009 certains aspects de la réforme Darcos au demeurant reportée ''Si des lycées veulent lancer des nouveautés , je n'ai rien contre mais il n'est pas question de tester une réforme qui est remise en chantier!Pour lui la rentré 2010 reste la date à laqueele la réforme doit entrer en vigueur.

Il faut savoir en effet qu'une liste de 123 lycées volontaires pour une expérimentation dès septembre 2009 de certains points de la réforme Darcos a été présentée par la Direction générale des affaires scolaires (Dgesco). Une erreur de taille : plusieurs établissements Franciliens prévoient d'aller demander des comptes au Rectorat car ils n'ont jamais été volontaires!! Au lycée de Montreuil, par exemple, le proviseur a dû se justifier par écrit auprès des profs : je n'ai en aucun cas candidaté à l'expérimentation de la réforme. Le rectorat reconnaît avoir fourni au ministère une liste '' des établissements innovants qui mènent des expérimentations dans le cadre de la loi Fillon'' sans pouvoir dire comment ils sont devenus volontaires. Embarrassé le ministère de l'Education nationale a nuancé (?) par la voix de X.Darcos : il ne s'agit pas vraiment d'appliquer la réforme....certains lycées, qui choisissent une option innovante, rentrent dans le cadre d'expérimentations que nous jugeons intéressantes.

Le 02/06/09 Richard Descoings a remis à l'Élysée ses préconisations sur la réforme du Lycée.

Tout ou partie des mesures préconisées pourront, d'après l'Élysée , entrer en vigueur dès la rentrée 2010. Insistant beaucoup sur la méthode, notamment la confiance et la concertation indispensables dans le système éducatif; M.Descoings affiche dans ses conclusions 3 choix possibles : des sujets à traiter en urgence - une vaste refondation à moyen terme - ou bien la décision de ne rien faire.

Pour le directeur de Sciences-Po Paris le dernier choix qui aurait de nombreux et puissants soutiens serait explosif car le degré d'inégalité supporté par les spoliés du système devient proprement insupportable. L'élitisme républicain ravage une jeunesse de plus en plus défiante à l'égard des pouvoirs (les médias comme les partis politiques, les élites économiques comme les élites intellectuelles) et des discours. Sous cet angle, le déséquilibre des voies et des filières et ce qu'on appelle ''orientation'' couvrent de plus en plus maladroitement un tri social.

Dans les sujets à traiter en urgence figurent l'orientation, la revalorisation de la voie technologique, le rééquilibrage des séries au sein de la voie générale (S,ES,L), la rénovation des épreuves du bac en langue (notamment en insistant sur l'oral). Il prône aussi de diminuer le nombre d'élèves par classe en seconde, mais en dissociant cette question des horaires des enseignants, afin de montrer qu'on ne diminue pas les horaires des lycéens pour supprimer des postes de professeurs. À moyen terme M. Descoings prône une vaste concertation sur une véritable refondation (au-delà de 2010)en partant des propositions des lycéens et notamment en intégrant le temps de travail personnel au sein de leur emploi du temps. Il préconise aussi une négociation avec les syndicats d'enseignants sur la nature de leur mission et le décompte de leur service, les contreparties qu'il faudra leur donner seront à terme compensées par la réduction du nombre d'heures/élèves.

Regardons de plus près quelques ''idées'' de R.Descoings : il abandonne les 2 mesures inspirées du modèle finlandais → la semestrialisation de l'année scolaire et l'introduction des modules à la place des cours que le lycéen aurait choisis. Il prévoit une amélioration du système d'orientation : - périodes banalisées durant le temps scolaire - parrainages entre collégiens et lycéens, entre les élèves de terminales et des étudiants – créations de réseaux d'anciens et mise en place de stages – classe de seconde indifférenciée avec les mêmes enseignements obligatoires pour tous et où on introduirait la technologie – la spécialité STI deviendrait une filière de l'excellence – la filière (L)littéraire serait renforcée sur le plan de la culture scientifique et l'horaire de langues serait renforcé surtout pour l'oral – des bourses permettraient plus de séjours à l'étranger – il conviendra aussi de former les lycéens à la méthodologie et introduire de l'accompagnement personnalisé dans le temps scolaire et il irait jusqu'à supprimer les cours magistraux après 15h – il pense aussi qu'il faudrait modifier l'emploi du temps des élèves en diminuant des heures de cours classiques pour laisser la place à des travaux collectifs.

Réactions des syndicats et des lycéens : ils sont plutôt favorables au rapport tout au moins à la méthode qu'il propose mais ils se disent frustrés quant à son fondpeu de propositions concrètesaucune réforme ne peut être débattue sans de véritables assurances budgétaires – comment souhaiter une baisse du nombre d'élèves par classe en seconde sans dire comment alors que des suppressions de postes sont prévues et annoncées? - il a esquivé les questions autour du travail des enseignants, de leurs nouvelles missions voire sur une remise en cause de leur temps de service...le directeur de Sciences-po Paris n'a pas tenu à s'engager sur un terrain miné.... X.Darcos a parlé du bout des lèvres de préconisations utiles...et il a expliqué qu'il faudrait beaucoup de travail pour rendre cela utilisable dès la rentrée 2010...Alors quid novi?

Luc Chatel le nouveau ministre de l'Éducation Nationale.

Luc Chatel est né le 15/08/64. Il a été nommé le 23/06/09, par le président Sarkozy, Ministre de l'Education nationale et porte-parole du gouvernement.

Diplômes - maîtrise de sciences de gestion en 87 et DESS de marketing en 1988. Fait partie du groupe UMP et il a été élu député en 2002. Le 19/06/07 il est devenu Secrétaire d'Etat à la Consommation et au tourisme. Élu maire de Chaumont (Hte Marne)en Mars 2008. De par sa formation on peut imaginer qu'il ''gérera'' l'Education nationale en poursuivant la politique de suppressions de postes dans le sillage de son prédécesseur.....Il n'échappe à personne que le ministre L.Chatel, compte tenu du déficit budgétaire qui ne cesse de se creuser, n'aura aucun scrupule à poursuivre ce tour de vis dicté par l'Élysée. Pourtant le gouvernement lui-même sait bien que les Français qui souhaitent une perspective à plus long terme pour l'Education, ne pourront plus se satisfaire de continuelles économies. La question principale, actuellement, est de savoir comment l'école pourrait assurer ses missions avec moins de crédits. La réponse passe – vraisemblablement - par la création de structures de réflexion où les forces syndicales, celles des parents d'élèves et des élèves seront davantage écoutées à la condition (sine qua non) de bien vouloir prendre le temps qu'il faut pour faciliter les échanges et le mûrissement des réflexions. Actuellement tout est décidé trop rapidement..

Après la passation de pouvoirs Darcos/Chatel les syndicats d'enseignants et la FCPE font éclater leur colère à cause des 16 000 nouvelles suppressions de postes.

Le 25/06/09 après la passation de pouvoirs entre X.Darcos et Luc Chatel l'ensemble des syndicats d'enseignants ont intimé au nouveau ministre de ''changer de cap '' avant la rentrée comme l'a dit le représentant de l'Unsa. Pour le Snuipp, syndicat majoritaire des instituteurs il est urgent de changer de politique éducative. Il a rappelé que devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles le Président Sarkozy avait déclaré : l'Education est un investissement incontournable pour la société française. En parlant de saignée le puissant syndicat FSU a dit que la coïncidence de la nomination d'un nouveau ministre et de l'annonce de suppression massive de postes augurait mal de son mandat. Quant à la FCPE elle retient les propos de Luc Chatel ''un pays qui croit en l'avenir est un pays qui investit dans son éducation''. [presque des accents Languiens] mais la Fédération des parents craint que dans le contexte ce ne soit difficile et qu'il ne s'agisse .que de ''Com''! Le ministre L.Chatel a claironné à la TV et sur les radios qu'il serait le ministre du dialogue

Certes il a même loué, lors de sa conférence de rentrée, la compétence et le dévouement des enseignants mais pour ce qui est de la revalorisation des salaires des enseignants, pas un mot! Seule l'entrée dans le métier a été revalorisée par une prime d'installation aux néotitulaires. Si les nouveaux profs désormais recrutés à bac+5 seront mieux payés, quid de leurs aînés? La réponse du ministre '' la prime octroyée aux enseignants du primaire qui font passer des évaluations participe aussi de la revalorisation'' n'est pas une réponse suffisante. Quant à l'idée du mérite, il a éludé la question

Dans un livre récent P.Meirieu propose le retour de la ''pédagogie'' contre l'offensive de X.Darcos qui a resservi des recettes anciennes, surannées :école à papa, apprentissage par coeur, et qui a do

Dans la rubrique ''livres de la semaine'' dans Sud-Ouest Dimanche, la journaliste Catherine Debray intitule son article : Vive la pédagogie du défi. Elle nous dit que dans son nouveau livre ''Lettre aux grandes personnes sur les enfants d'aujourd'hui (- éd. Rue du monde – 19,80€)'' Philippe Meirieu pose deux questions importantes auxquelles il s'efforcera de répondre dans son livre Comment élever nos gamins dans un monde qui a effacé les cadres?Comment éduquer les petits d'homme quand les leçons que nous avons reçues n'agissent plus sur les générations en devenir?

Réponses de P.Meirieu et analyse de la journaliste: - '' on ne fait plus des enfants pour la société, on les fait pour nous, mais il nous reste encore une étape à franchir : les faire pour eux-mêmes et surtout pour qu'ils assument la continuité et le renouvellement du monde.''Il s'agit de former ''des êtres capables d'assumer notre histoire et de penser ''sans notre secours. ....est-il pertinent de resservir les recettes d'autrefois : école à papa, apprentissage par coeur, qui consacrent l'accumulation au forceps des savoirs plus que la compréhension des acquisitions?

Après le tout liberté, le chercheur, nous dit la journaliste, met en garde contre la sévérité décrétée... il prédit que cette restauration ne fonctionnera pas dans une société qui n'a plus collectivement le rapport théocratique à l'autorité que possédait la génération de nos grands-parents et parents. S'ensuit alors la critique des dernières réformes imposées à l'éducation nationale dont nous avons surtout parlé aux chapitres 4a et 4b. Catherine Debray nous fait savoir qu'elle a décrypté dans ce livre les enjeux de la pédagogie que P.Meirieu nous incite à inventer. Dans son livre qui peut redonner le moral à beaucoup d'enseignants comme à des familles les plus débordées, le chercheur déculpabilise sans déresponsabiliser . Il rappelle combien l'art d'éduquer est ardu, complexe et fragile. ''La grande entreprise de formation systématique de l'enfance (la scolarisation) commencée au XVIe siècle et dont nous avons hérité est une pyramide inversée. Elle repose sur une pointe infiniment ténue et sur laquelle nous n'avons pas vraiment de pouvoir : la décision d'un enfant de se soumettre ou non au projet que les adultes ont élaboré pour lui depuis des années. .''..

La journaliste met bien en évidence qu'en s'appuyant sur les sciences humaines, P.Meirieu plaide pour une pédagogie du défi celle qui incite à faire alliance avec l'enfant, à susciter un engagement réciproque calé sur ce triptyque : - la reconnaissance de son travail la sanction s'il ne respecte pas sa parolela proposition pour l'aider à s'élever. On comprendra alors, dit-elle, qu'il n'y a pas d'autre chemin que d'éduquer fermement mais patiemment les petits d'homme à s'éduquer.

Deux semaines avant la rentrée 09 Luc Chatel a présenté le plan d'information sur la grippe A(H1N1)et de réaction en cas de contagion en milieu scolaire.

Principales mesures prévues :

sur décision du Préfet : fermeture de classe à partir de 3 élèves malades.

réouverture possible après 6 jours consécutifs de fermeture. La période d contagiosité est estimée à 7 jours – les locaux auront été totalement nettoyés.

il faudra un enseignant référent par école ou par classe dans le secondaire. Une salle sera dédiée aux enfants malades par établissement. Les cours de remplacement se feront sur Internet, France Culture - France 5 - France Inter – et le Cned.

Ne pouvant pas prévoir de systèmes de garde collective, le ministre de l'Éducation a précisé qu'il s'en remettrait à la solidarité familiale et les associations de parents d'élèves ont répondu plutôt positivement.

Le 31/08/09 Luc Chatel présentait à la presse les axes de la rentrée scolaire 2009 .

Voici le sommaire des thèmes abordés par le ministre L.Chatel lors de sa conférence de presse du 31/08/09.

L'école primaire : - Un nouvel élan pour l'école maternelle. - Aide personnalisée – Organisation du temps scolaire – Évaluations CE1 et CM2 à l'école primaire en français et en mathématiques.

Le collège : De nouveaux programmes mis en oeuvre au collège.- Généralisation de l'évaluation du socle commun de connaissances et de compétences. - Accompagnement éducatif.

Le lycée : - Rénovation de la voie professionnelle – Label Lycée des métiers

Tout au long de la scolarité:- Dispositif de prévention contre la grippe H1N1- Lutte contre les discriminations – Aider les élèves à prendre en charge leur santé. - Agir contre la violence – Généralisation de l'enseignement des l'histoire des Arts. - Donner toute sa place à l'éducation artistique et culturelle – Permettre aux élèves de mieux choisir leur orientation – Lutte conter l'absentéisme et le décrochage scolaire- offres d'internat – Dynamique Espoir banlieues -

La scolarisation des élèves handicapés : - Améliorer la scolarisation des élèves handicapés – L'accompagnement des élèves handicapés - Formation des enseignants spécialisés.

Le recrutement des enseignants et des personnels d'éducation au niveau du master.

Les chiffres de la rentrée scolaire 2009

Le 12 octobre, le Président Sarkozy a présenté sa réforme des lycées.

Le mardi 13 octobre le président de la république a dévoilé à l'Élysée devant un parterre d'élèves, d'enseignants et de cadres de l'Education nationale une version plutôt light de la réforme des lycées suspendue fin 2008 après plusieurs semaines de contestation, réforme (très inspirée du rapport de Richard Descoings, le directeur de Sciences- Po de Paris) qui veut assouplir l'orientation, revaloriser les filières technologique et littéraire et développer le soutien personnalisé. On est loin du projet très ambitieux de X.Darcos ,mis à mal par la colère des lycéens.

Le Président veut tout d'abord assouplir le système d'orientation des Lycéens, jugé trop rigide, en leur offrant ''un droit à la réorientation'' au travers de passerelles entre les filières après la classe de seconde. Des stages de remise à niveau seront proposés pendant les vacances scolaires, aux candidats à un changement de filière et la véritable spécialisation repoussée de la classe de première à la classe de terminale . Il y aura un système de tutorat pour chaque élève et le chef de l'Etat souhaite également que des liens permanents soient établis entre les lycées, les entreprises et les universités.Il désire aussi briser l'hégémonie de la filière ''S''qui attire la moitié des lycéens, en fortifiant la section technologique (STI) appelée à devenir un véritable parcours qui débouche sur les emplois d'ingénieurs et de techniciens dont l'économie a besoin. Un contingent de places sera réservé à ces élèves en BTS – en IUT – dans les classes préparatoires aux écoles d'ingénieurs .

Il a annoncé aussi une revalorisation de la filière littéraire ( L) qui doit devenir une filière d''excellence tournée vers l'international avec une pratique renforcée des langues étrangères. Il nourrit l'ambition que les lycéens soient bilingues ou trilingues au bac. Pour cela le nombre d'assistants de langue sera augmenté et les contacts avec les locuteurs natifs multipliés. Lui tient à coeur aussi la valorisation et le développement de l'éducation et de la pratique artistiques comme il l'a déjà expliqué dans le plan jeunes dévoilé il y a quelques jours.

Le lycée mettra en place lui aussi un soutien personnalisé (2h par semaine pour tous les élèves de 2de dès 2010,étendu en première et terminale les deux années suivantes) comme c'est déjà le cas en primaire et en collège. Pour rendre les jeunes plus responsables , l'engagement des lycéens dans des associations sera reconnu et favorisé . Certaines compétences de la vie scolaire (restauration, aménagement des espaces) seront déléguées aux élèves.Toutes ces mesures seront précisées d'ici la fin de l'année , a-t-il dit, après concertation entre le ministre de l'éducation et les partenaires sociaux mais elles seront menées à taux d'encadrement constant.

Quelques déclarations : - le secrétaire national de l'UNL (Union nationale lycéenne ) a déclaré que le Président avait entendu les lycéens et leurs représentants mais que ses propositions risquaient d'être inefficaces puisqu'elles se heurtaient à un manque de moyens . Trop de postes supprimés et des classes surchargées...De son côté la FIDEL a reconnu des pistes de travail intéressantes mais elle a affirmé que cette réforme était loin d'être suffisante et elle a laissé planer l'éventualité d'un mouvement de protestation. Du côté des syndicats d'enseignants , celui du Snes-FSU principalement, on s'est félicité que des demandes fondamentales soient prises en compte, comme la revalorisation des voies technologiques mais on regrette que le président se contente de slogans. ''tout semble contradictoire avec tout ce qui se passe dans l'éducation nationale , des milliers de postes supprimés, des classes surchargées...On ne se contentera pas de paroles!!!''...

Le 19/11/09 le ministre L.Chatel a présenté le projet de réforme du lycée qui devrait s'appliquer à la rentrée 2010. Quelques axes majeurs.

Les quotidiens du 20/11/09 s'accordent pour dire que - le bac 2012 sera très peu différent de celui d'aujourd'hui – le bac littéraire (L) devra être plus attractif et le bac S plus scientifique. Regardons plus près en nous appuyant sur Le Monde du 20/11/09.

Accompagnement et soutien : pendant les 3 années de lycée les élèves auront dans leur emploi du temps 2 heures d'accompagnement personnalisé, heures qui pourront servir au soutien ,à l'orientation et à l'approfondissement. Elles seront gérées par les établissements et inscrites dans le service des enseignants Pourra s'y ajouter du tutorat.

Pour tous les élèves de 2de, sciences économiques à l'emploi du temps. Tous les élèves de seconde candidats à un bac technologique ou général suivront le même tronc commun de 23h30 de cours hebdomadaires incluant deux langues vivantes , le français, les mathématiques , la physique-chimie, les sciences de la vie et de la terre et l'EPS. S'y ajoutera un enseignement de sciences économiques à choisir entre 2 propositions et un autre enseignement exploratoire à décider : la littérature et le monde contemporain y figureront au même titre que les méthodes scientifiques ou les sciences de l'ingénieur. Possibilité d'ajouter aux 28 heures de cours prévues une option facultative .

Nouveaux enseignements communs à tous les bacheliers généraux en classe de première .

Enseignement commun 15h : - Français 4hLangues vivantes 4h30Histoire et géo 4hEPS : 2hECJS ( éducation civique, juridique et sociale) 0h30

[Le projet de programme de sciences économiques prévu pour la première ES à la rentrée 2011 est critiqué par les professeurs et des économistes. Ils le jugent déconnecté de l'ensemble des sciences sociales et minorant des thèmes comme le chômage, les inégalités et la crise. ]

Possibilité de changement de série en fin de première . 60% des enseignements seront encore communs aux élèves des trois séries générales durant cette deuxième année de lycée. Viendront s'y ajouter 40% d'enseignement de spécialité. Dosage qui permettra de mêler dans une même classe des élèves de séries différentes mais qui autorisera surtout des réorientations .Un élève de ES, par exemple, qui s'aperçoit qu'il aurait dû étudier en S pourra faire un stage passerelle durant les vacances afin de se mettre à niveau dans les enseignements de spécialité de la série scientifique. Ces passages seront autorisés entre toutes les séries. Pour les simplifier, l'enseignement optionnel de mathématiques offert aux littéraires est le même que l'enseignement obligatoire reçu en filière économique.

En classe de terminale c'est la spécialisation. En série S l'enseignement de disciplines scientifiques pourra monter à 18h30 hebdomadaires rendant le choix de cette filière délicat pour des élèves qui n'aiment vraiment pas les sciences. La spécialité '' informatique et sciences du numériques ''vient s'ajouter aux trois autres qui existent déjà.

Renforcer la série L. La palette des enseignements offerts en L s'élargit avec la possibilité de suivre uns spécialité intitulée '' droit des grands enjeux du monde contemporain''.Les deux autres spécialités du futur bac L seront les Arts ou bien les langues dont l'enseignement sera renforcé.

Remarques faites dans Libé pour la série L:

    Pourra-t-on mettre fin au déclin de la filière littéraire? Défi qui sera relevé mais...?

      La réforme du lycée veut faire de la filière littéraire ''une filière d'excellence internationale''avec une forte présence des langues étrangères. Ce sera dur car la filière L doit être généraliste ( comme la filière scientifique) et elle doit ouvrir toutes les portes et s'enrichir aussi d'éléments originaux. C'est la quadrature du cercle ( Le Monde du 10/03/10) : avec ces changements limités à la classe de seconde la rentrée prochaine en donne une modeste idée. Un nouvel enseignement apparaît parmi les enseignements d'exploration proposés aux élèves :''littérature et société''. Visant à montrer la richesse d'une formation littéraire et humaniste, il sera proposé à la rentrée dans presque tous les lycées. Dispensé par des professeurs de lettres ou d'histoire-géo, en alternance ou ensemble, il introduit aussi de l'interdisciplinarité.

Une perte d'une demi-heure en seconde , en première maintien des 6 heures dont quatre communes aux 3 filières générales et deux heures d'enseignement de spécialisation.. À quoi il faut ajouter , sous la responsabilité des professeurs de langues vivantes 2 heures d'enseignement de littérature étrangère en langue étrangère. Sans oublier les divers enseignements au choix et les options facultatives permettant à chaque élève de compléter son profil scolaire. Ce ne sera pas grâce au soutien de l'association ''Sauver les lettres'' – que les précédents ministères avaient fait mine de choyer. En effet l'association a déclaré ''la valorisation de la filière L est un mensonge''.

Priorité aux langues vivantes. On est loin du plan d'urgence pour les langues vivantes qu'avait annoncé N.Sarkozy le 13/10/09. En revanche, à partir de la 1ère , les littéraires recevront un enseignement de littérature étrangère en langue étrangère – les cours de langues ne seront plus dispensés par classe mais devant des élèves qui ont les mêmes compétences à l'oral ou à l'écrit,en compréhension ou en expression.

L'histoire et la géographie en vedette. L'histoire - géographie profite d'un tronc commun en première. Les sciences qui avaient 2h30 par semaine passent à 4, comme pour les lycéens des autres séries. Une option plus légère leur sera proposée en terminale.

Bacs généraux et choix de spécialités en terminale :

Série S : - mathématiques - sciences et vie de la terre – physique-chimie – nouveauté (informatique et société du numérique).

Série ES : - sciences sociales – économie approfondie – mathématiques appliquées.

Série L : - mathématiques appliquées – langues vivantes et langues anciennes – Arts – nouveauté (grands enjeux du monde contemporain)

Le bac reste immuable. La promesse présidentielle de réviser la nature et le contenu des épreuves du bac en langues n'est plus d'actualité. Seule l'avancée des épreuves d'histoire -géographie des bacheliers scientifiques , à l'issue de la classe de première, est d'actualité.

Les programmes vont être réécrits d'ici deux mois. C'est presque l'intégralité des disciplines qui doit être réécrite.

Remarque importante :

le lycée aussi sera soumis à économies. La réforme du lycée se fera à moyens constants . Cette promesse réitérée , du ministre au chef de l'Etat, risque de n'être valable que pour la rentrée 2010. Pour 2011 les recteurs sont invités à voir comment rationaliser les moyens grâce à la réforme!! En se mettant en réseau pour certaines options notamment.....(voir détail plus bas dans ce chapitre).

De la philosophie dès la seconde?

La matière était réservée jusque là aux élèves de terminale mais '' dès septembre 2011, il sera possible pour quelque 10 000 élèves de 297 lycées de s'initier à cette matière dès la classe de première, voire de seconde,'' assure Le Figaro sur son site Internet du 15/06/2011. ''De nouveaux cours comme '' histoire et philosophie'' littérature et philosophie'' vont faire leur apparition.L'intérêt est de mieux préparer la classe de terminale, explique-t-on au ministère.

Pour certains, l'accompagnement personnalisé à la carte, mesure forte de la réforme du Lycée qui entre en vigueur en septembre 2010, serait un contresens , une fausse piste.



Avec la future réforme du lycée, 8% du temps hebdomadaire seront consacrés à l'accompagnement individualisé pour tous les élèves par tous les enseignants . Le ministère laisse aux établissements la souplesse de l'organisation pour s'adapter au mieux aux besoins de chaque élève. Comme il ne sera pas aisé pour un enseignant de lycée qui s'est constitué une identité professionnelle disciplinaire de prendre ce virage (comment comprendre ce qu'on attend de lui et comment y parvenir?) d'ici la fin de l'année scolaire les Rectorats devront offrir des formations aux enseignants concernés. Personnellement nous ne croyons pas au réalisme de cette mesure : dernier trimestre qui est celui des examens, pas de remplaçants pour les professeurs partis en stage et surtout ( la suppression des IUFM en est l'illustration) pas de crédits!!! Encore la charrue avant les boeufs!! . Dans Le Monde du 10/03/2010 l'historien Claude Lelièvre déclare que l'école, qui jusqu'à présent s'était contentée de slogans quantitatifs, devait , après avoir fait plus, faire mieux. L'idée d'individualiser l'enseignement s'était ainsi imposée et depuis 10 ans des heures d'accompagnement ont été mises en place, au fil des réformes , du primaire à lUniversité. La dernière en date a consisté , en 2008, à supprimer la classe le samedi matin en primaire pour dégager en semaine 2 heures d'aide pour les élèves en difficulté. Or pour M. Lelièvre c'est là que le bât blesse .Lui qui a participé à la confection du socle commun (commission Thélot) considère que la manière dont l'accompagnement personnalisé se met en place n'est guère cohérente avec la philosophie du socle.

Selon lui c'est vers une école à multivitesses qu'il faudrait tendre : une école qui aide tous les élèves,chacun selon ses besoins spécifiques , à acquérir toutes les connaissances et compétences du socle commun. Or ce lien , en primaire et au collège , déplore-t-il, c'est du rattrapage pour les seuls élèves en échec. Le contresens est complet. Il est aussi injuste dans la mesure où '' paradoxalement c'est au lycée et à l'université qu'on propose un accompagnement pour chacun, c'est-à-dire au moment où beaucoup d'élèves ne deviennent pas des élèves en difficulté.'' Quant au collège on reconnaît ,de même source, que le dispositif a besoin d'être repensé. De son côté le syndicat majoritaire -Snes/FSU- considère que l'accompagnement qui est mis en place n'est pas suffisant. Le problème c'est que tout se fait à côté des cours. Pour le secrétaire général c'est une fausse piste. On repart vers un modèle dont on se détachait : le prof et le répétiteur. Et ajoute-t-il cette aide a tendance à prendre la place des cours puisque l'accompagnement devra se faire dans les 10h30(sur 28h30 de cours) consacrées au travail en petit groupe.

Le ministre Chatel fait disparaître l'histoire - géographie en terminale S.

Dans une pétition publiée dans le Journal du Dimanche du 06/12/09 des universitaires et des politiques se sont sont mobilisés contre la suppression de l'histoire-géographie en classe de terminale S.

Une partie du texte : '' Au moment où le président de la République et son gouvernement jugent urgent de lancer un grand débat sur l'identité nationale qui doit mobiliser le pays, cette mesure [ disparition de l'histoire-géo en terminale S] va priver une partie de la jeunesse française des moyens de se faire une opinion raisonnée grâce à une approche scientifique et critique , ouvrant ainsi la voie aux réactions épidermiques et aux jugements sommaires.''

Dans les signataires on peut relever les noms de : -le philosophe Finkielkraut, le démographe Hervé Lebras et les historiens très connus : J.P Azéma, Serge Berstein, André Kaspi, Jacques Le Goff, Pierre Milza, Antoine Prost, J.P. Rioux, Benjamin Stora, Jean Tulard, Annette Wieworka, et Michel Winok. D'autres personnalités les ont rejoints : le psychiatre Boris Cyrulnik, l'écrivain Philippe Delerm, le philosophe Michel Onfray, l'historienne Mona Ozouf , et de très nombreux politiques du PS, des communistes, des Verts, des Modem et même de l'UMP qui tous , avec le concours de grands comédiens,demandent au gouvernement de renoncer à son projet.

Quant au ministre , Luc Chatel, il ne veut pas écouter les arguments des universitaires et de certains politiques et il répond aux pétitionnaires '' on ne supprime pas le programme d'histoire et géographie en terminale scientifique , ce programme sera revu en première. Les lycéens de première S vont voir passer leur horaire d'histoire et géo de deux heures et demie à 4 heures , comme dans la série littéraire.. Les élèves de filière S intéressés par l'histoire pourront suivre une option de 2 heures d'histoire....Le Conseil supérieur de l'Education se prononcera sous peu.

Le 10/12/09 au CSE (Conseil supérieur de l'Education) le ministre ne cède pas sur l'histoire-géographie en terminale S.

Après avoir énuméré les principaux axes (cités dans les deux chapitres supra) de la réforme le ministre a déclaré qu'il maintenait le cap sur le choix de rendre optionnelle l'histoire-géographie en terminale S. Rappelons que le CSE n'a qu'un rôle consultatif mais il s'agit d'une étape symbolique importante avant l'examen des textes en Conseil d'Etat, leur publication au Bulletin officiel, puis la rédaction des nouveaux programmes et la formation des professeurs à leurs nouvelles missions.

Au CSE la communauté éducative s'est plutôt divisée. Les syndicats enseignants majoritaires ont déposé plusieurs amendements . Ils ont demandé le retrait global du projet en dénonçant la diminution d'horaires de certaines disciplines et l'autonomie accrue des établissements . Les syndicats SGEN-CFDT et SE-Unsa, les parents d'élèves de la PEEP, et dans une mesure moindre ceux de la FCPE et les lycéens de l'UNL devaient se montrer plus bienveillants car ils défendent les nouveautés que constituent l'accompagnement personnalisé et la réorientation. Les anti-réforme ont très peu mobilisé dans le pays.... La réforme devrait donc entrer en vigueur à la rentrée 21010 pour la seconde, en 2011 pour la première et en 2012 pour la terminale.

Les professeurs de technologie contre la réforme.

La presse du 09/12/09 nous faisait savoir que des professeurs de technologie de Gironde commençaient à bouger sans mot d'ordre syndical. Ces professeurs de la filière de sciences et techniques industrielles (STI) se sont mis en grève et ont fait des rassemblements devant d'autres lycées où les collègues des mêmes disciplines se sont joints à eux. Ils veulent alerter sur une réforme qu'ils jugent fourre-tout et sur laquelle aucune information n'est disponible. En ligne de mire ''une dévalorisation de la filière STI induite dans le projet '': -une option d'une heure 30 de science de l'ingénierie pour découvrir la filière en seconde, ce n'est pas suffisant. En cause aussi la réforme des 13 bacs STI. Pour eux une réforme est nécessaire mais ce qui se profile c'est la création d'un seul bac STI, une aberration car ces filières sont un véritable ascenseur social avec un très fort taux de réussite .Le proviseur d'un très grand lycée de Bordeaux, particulièrement renommé, confirme :

'' 70% de ces bacheliers poursuivent en BTS et beaucoup vont jusqu'au Bac+5.''

150 élèves,environ, ont manifesté contre la réforme sans savoir qu'il y aurait une manifestation d'enseignants. Une unité d'ordre publique est intervenue provoquant la dispersion des manifestants.

Lors du CSE du 10/12/09 le ministre a parlé des filières STI.

Au cours du CSE du 10/12/09 Luc Chatel a déclaré qu'il présenterait en Mars 2010 ses choix de rénovation des filières STI (sciences et techniques industrielles ) et STL (de laboratoire) du lycée technologique ''un enjeu stratégique pour le pays''.

Le 20 Janvier 2010 des enseignants du technique se sont mis en vente sur e-Bay.

C'est le moyen original qu'ont trouvé des enseignants du lycée technique d'Ambérieu, dans l'Ain, pour protester contre la réforme Chatel. ''À vendre professeur de l'enseignement technique. Mise à prix 100€''. Une quinzaine d'enseignants se sont ainsi mis en vente sur le site d'enchères en ligne eBay. Leur annonce était accompagnée de cette explication : '' pour cause de la réforme du lycée,équipe solidaire à compétences multiples recherche pays d'accueil pour des savoirs scientifiques dans le but de développer secteur industriel. Ces enseignants avaient déjà organisé une braderie symbolique de l'enseignement technique il y a quelques jours devant l'établissement (source : Europe 1/ info.sfr.)

Janvier 2011 : la réforme dans la filière technologique vise à simplifier l'offre éducative en supprimant certaines branches.

D'après le Sud-ouest du 21/01/2011 la réforme de la filière technologique provoque une levée de boucliers et fait contre elle la quasi-unanimité des syndicats d'enseignants mais aussi bien au-delà des seuls profs militants. On sait que dans l'académie de Bordeaux les 21 établissements concernés par les formations technologiques (STI) ont fait part au Recteur de leurs inquiétudes. Malaise exprimé aussi dans toutes les autres académies du pays.

Il est vrai que cette réforme - qui devra s'appliquer à la rentrée 2011 - est importante, bien qu'elle ne s'adresse qu'à 8% des lycéens. Il s'agit de transformer 13 baccalauréats technologiques en 4 ( système d'information numérique énergie et environnement architecture et constructioninnovation technologique et éco-conception. ) afin de simplifier l'offre éducative qui sera conçue au départ autour d'un tronc commun à toutes les spécialités. Autrement dit rendre le bac technologique plus général, plus transversal et lui donner un certain lustre...Du coup quelques spécialités seront purement et simplement abandonnées au profit d'enseignement correspondant davantage aux évolutions technologiques. La formation des enseignants vient de commencer avec déjà quelques difficultés.

Le Snes-FSU parle de conditions dramatiques pour la mise en place de cette réforme – faite, comme tout, par ce gouvernement, de précipitation, de manque d'analyse approfondie. Ce syndicat critique : - la diminution de l'offre de formation – les horaires . Pour lui et pour FO, la CGT,le Snalc ou Sud ,un des objectifs du ministère reste bien de supprimer des postes . Ils demandent la remise à plat de l'ensemble du dossier . L'Unsa et le Sgen-CFDT critiquent à leur tour la mise en place au pas de charge dans un contexte d'opacité et de réductions de moyens Ils exigent le report de la Réforme.

Pour ce qui est du Recteur d'Aquitaine, il dit comprendre l'inquiétude des enseignants mais pour lui c'était cela ou la disparition de la voie technologique. Il dit avoir entendu les inquiétudes pour la formation et annonce qu'il a pris les mesures pour apporter des modifications au calendrier. En revanche, pour lui, il n'est pas question de céder sur le principe de cette réforme. Les syndicats déplorent de n'être pas entendus et ce d'autant plus que 80% des bacheliers de STI vont vers l'enseignement supérieur et que cette voie n'est pas celle de l'échec. Ce qui n'est pas l'analyse du ministère qui a vu les effectifs des bacs technologiques se réduire ces dernières années....

Nouveaux bacs technologiques à l'horizon 2012:

STI2D 4 bacs sciences et techniques de l'industrie et développement durable. (Innovation technologique et éco-conception- système d'information et numérique - énergie et environnement architecture et construction).

STD2Asciences et technologies du design et des arts appliqués.

STL : sciences et technologies de laboratoire – 2 spécialités.

ST2S : sciences et technologies de la santé et du social.

STG : sciences et technologie de la gestion.

Vers les terminales :

Il fallait hélas s'y attendre!! La circulaire qui tue!

La circulaire sur la réforme de la formation des enseignants a été rejetée le 21/12/09 par la quasi-totalité de la communauté universitaire lors d'un vote consultatif au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) . Elle devrait cependant être publiée au Journal officiel avant la fin de l'année.

Lors des voeux à la presse le nouveau Recteur de Bordeaux,J.L Nembrini, ex directeur de l'enseignement scolaire au ministère a promis que Rectorat et universités allaient proposer une véritable formation professionnelle pou

En Aquitaine le nouveau recteur, J.L Nembrini, a souligné lors des voeux à la presse , qu'il comprenait les inquiétudes mais que le taux d'encadrement serait assuré à la prochaine rentrée ainsi que celui des remplaçants . Il a également voulu rassurer ceux qui s'inquiètent de la réforme de la formation des maîtres en disant que ''Le Rectorat et les universités travaillent à cette réforme et vont proposer une véritable formation professionnelle''.

Fin Janvier 2010 le ministre, Luc Chatel, écrit aux parents d'élèves pour leur présenter la classe de seconde à la rentrée 2010.

Les parents des 755 857 élèves de troisième recevront avant les conseils de classe du deuxième trimestre, par les carnets de correspondance, un courrier du ministre qui reprend les grandes lignes du lycée rénové à la rentrée 2010: possibilité de réorientation – accompagnement plus personnalisé (2 heures sur les 28h30 de l'emploi du temps hebdomadaire etc...)

Arrêtons-nous sur la classe de seconde à partir de la rentrée 2010:

- ''Économie'' pour tous.- C'est la grande nouveauté de la seconde : elle sera encore plus généraliste qu'elle ne l'était. Tous les élèves feront de l'économie, en enseignement dit d'exploration, sous une forme ou une autre , à raison de 1h30 par semaine. Le seul choix qu'ait l'élève c'est entre ces deux versants de l'économie : - sciences économique et sociales ou principes fondamentaux de l'économie et de la gestion. Tous les lycées y compris ceux qui n'avaient pas d'option économie en seconde , ni de filière ES à partir de la première , doivent se débrouiller d'ici à la rentrée 2010 pour désormais dispenser ces deux cours.

- Deux langues vivantes obligatoires. Les deux langues vivantes ( 5h30 en tout) font désormais partie du tronc commun. Les cours se feront par groupes de compétences (à ne pas confondre avec des groupes de niveaux). Les lycéens seront regroupés (après évaluation par leurs professeurs) en fonction de ce qu'ils doivent plus travailler . Si l'élève se débrouille bien à l'oral mais peine à lire et à comprendre un texte , il sera aiguillé vers le groupe ''compréhension écrite''. En fonction de ses progrès, il naviguera en cours d'année vers l'un

des 4 groupes (compréhension de l'oral, expression orale en continu, etc... )

- 12 options au choix .Bien que le ministère incite les établissements à offrir le plus grand choix, tous ne proposeront pas l'intégralité des options ( création et activités artistiques, biotechnologies, littérature et société, méthodes et pratiques scientifiques....selon les nouvelles douze appellations de la liste dressée rue de Grenelle.

- où se connecter pour découvrir la nouvelle seconde ? : www.onisep.frwww.education.gouv.fr/reforme-lycee

Depuis plusieurs décennies on entend dire – à juste titre – que le collège est le maillon faible de la chaîne éducative mais on sait qu'aucune réforme du collège ne sera engagée avant



Chiffres que l'on trouve dans un rapport du Haut Conseil à l'éducation (HCE):

actuellement la totalité d'une classe d'âge entre en 6ième97% atteignent la troisième ( 70% en 1985) – 1élève sur 5 sort du collège avec de sérieuses lacunes en français, maths, soit la même proportion qu'en CM2. Donc le collège tel qu'il est aujourd'hui n'a pas su résoudre les problèmes ....

28% des élèves ont redoublé au collège et 38% des élèves de 3ième ont 1 an de retard.

où en est le Collège unique? Il n'y a plus de réorientation en 5ième mais le HSE observe que 13% des élèves de 3ième ne se trouvent pas en 3ième générale mais dans des structures annexes qui constituent de fait des filières.

fracture sociale : 6,5% des 5 300 collèges ont une population scolaire très défavorisée à 65% alors que 8% ont une population scolaire favorisée pour 45% de leurs effectifs.

95% des professeurs de collège confirment l'existence d'un malaise enseignant et 72% se disent eux-mêmes affectés selon une enquête du ministère de 2009 (14 points de plus qu'en 2005). Ils se sentent notamment démunis par l'hétérogénéité de leurs classes.

Beaucoup pensent qu'il est plus que temps de faire une réforme en profondeur du collège mais pour le gouvernement il est urgent de ne rien faire avant les élections présidentielles. D'ici-là le gouvernement procèdera par mesurettes :- un peu plus d'accompagnement personnalisé dans quelques collèges du réseau Réussite, ainsi qu'un soutien en lecture et en calcul pour les 15% d'élèves qui peinent en 6ième. Le HCE dans son rapport remis au chef de l'Etat évoque la nécessité voire l'urgence de réformer le collège. Accusée en 2007 par ce même HCE de faire entrer au collège trop d'enfants sachant à peine lire , l'école primaire avait eu droit à sa réforme des programmes l'année suivante. Le lycée critiqué pour ne pas préparer assez de ses élèves aux études supérieures, entame sa réforme cette année (2010).

C'est dans le collège que se concentrent le plus gros malaise côté profs et le plus de violence côté élèves. Mais (d'où le retard voulu par le gouvernement)les solutions préconisées risquent de déplaire à beaucoup.

Quelques préconisations : - pour que le collège cesse d'être un ''petit lycée''et devienne vraiment le prolongement de l'école primaire , le rapport suggère que les enseignants soient plus que le simple professeur de maths, de français ou de techno.... qui assure ses 18 heures de cours hebdomadaires. Le HEC rêve en superprofs d'école qui feraient non seulement cours mais travailleraient en équipe, joueraient les tuteurs...Bref, qui passeraient plus de temps dans l'établissement ,ce dont la majorité des enseignaient ne veulent pas entendre parler dès maintenant.

- autre recommandation : que les patrons des collèges puissent avoir leur mot à dire dans leur recrutement , comme cela s'expérimente dans certains collèges difficiles depuis cette année 2010. Une révolution qui mettrait assurément les syndicats sur les dents. Dès leur formation les professeurs devraient aussi pouvoir enseigner plusieurs disciplines. Si cette''bivalence'' est la règle dans de nombreux pays d'Europe ,elle fait hurler ceux qui restent attachés en France à l'enseignement d'une seule matière,celle dont ils sont réellement spécialistes.(Extraits d'Aujourd'hui du 01/10/10)

Suppressions de postes : le nouveau ministre du Budget, François Baroin, dit - le 06/05/10 sur BFMTV – le contraire de François Baroin,député.

Avant d'être nommé ministre du Budget le 22/03/2010 François Baroin disait tout le mal qu'il pensait du non-remplacement d'un fonctionnaire partant en retraite sur deux dans certains ministères. Christophe Barbier sur LCI lui a posé – alors qu'il n'était que député- la question suivante :'' Faut-il préserver le même nombre de fonctionnaires pour la qualité du service public?'' ( Libé du 21/05:2008) . La réponse de Fr.Baroin a été sans détour'' Sur l'Education nationale on est à l'os. Je crois que la réduction des effectifs dans l'Education nationale doit s'arrêter . On ne peut pas continuer , on ne va pas pouvoir préparer une rentrée scolaire dans des conditions acceptables. '' Depuis qu'il a été nommé ministre de Budget et donc chargé de serrer la vis l'Homme ne pense plus pareil. Victime vraisemblablement d'amnésie subite ou subissant un début de schizophrénie ou adepte du rétropédalage il est nettement moins clair en faisant à la question de J.J. Bourdin sur BFM TV le 10 mai 10 '' vous disiez qu'il ne faut pas toucher aux effectifs de l'Education nationale et de la police , voue n'avez pas changé d'avis? '' la réponse suivante :'' c'est une approche globale . J'ai dit qu'il y avait des priorités en matière de sécurité et en matière d'éducation..''..cela veut dire , reprend J.J.Bourdin, qu'il y aura des effectifs constants dans l'Education nationale et dans la police?....Suit ce que le journaliste qualifie d'épaisse ratatouille rhétorique de la part de Fr.Baroin ''les engagements sont pris pour l'Education nationale avec la suppression de 16 000 postes . On n'y touchera pas mais en offrant aussi .....Ce qu'il faut comprendre , c'est qu'il y a des gens qui partent à la retraite , mais il y aura toujours des professeurs . Donc il y a aussi des recrutements. Donc vous avez des jeunes qui vont rentrer.'' C'est tellement clair et en rapport direct avec les questions posées que tout ça nous rappelle la parole créatrice de la Genèse quand Dieu prononça :Fiat lux! Que la lumière soit! Et avec Baroin la lumière fut! Comme le dit cette devise qui qualifie généralement une grande découverte le nouveau ministre a fait passer les suppressions de postes dans l'éducation nationale et dans la police de la nuit au jour, du néant à l'être.!!Un démiurge est né!

Et l'on sait déjà qu'après les 16 000 suppressions de 2010 ( avec 600 suppressions de personnels non enseignants) il y a 11 000 nouvelles suppressions prévues pour 2011 dans l'éducation nationale.!

Le rapport de la Cour des Comptes présenté le 12 mai 2010 pointe les défaillances de notre système scolaire qui accroît les inégalités et produit de l'échec. Un constat sévère.

Ce rapport ( 2 ans d'auditions et d'enquêtés dans 6 académies) au dire de Jean Picq (président de la 3ième chambre) précise avant tout que le travail des enseignants n'est pas en cause et que le rapport n'est pas là pour stigmatiser les uns ou les autres.;;; (Sud-ouest du 13/05/2010). Il faut cependant reconnaître qu'il ne peut qu'accroître le découragement du monde enseignant..

On y apprend que l'Education nationale n'assure pas la réussite de tous les élèves et la France est le pays de l'OCDE où le retard scolaire à 15 ans est le plus important, dix fois plus qu'au Japon, en Grande-Bretagne ou en Suède. Et cela malgré les moyens financiers et humains qui lui sont consacrés. Avec ses dix millions d'élèves, 730000 enseignants, un budget de près de 53 milliards d'euros, soit 3,9 % de notre PIB, l'enseignement public se situe dans la moyenne. Mais lorsque l'on rapporte les dépenses par élève les comparaisons internationales montrent que les systèmes les plus performants, comme la Finlande (ce cas que nous avons étudié dans ce site n'est pas probant car peu comparable avec la France :population, immigration très différentes...) ou le Japon figurent parmi les moins coûteux. La France est également au premier rang pour le total des heures d'enseignement ( près de 12h de cours de plus que ses homologues étrangers) alors que les pays qui obtiennent les meilleurs résultats sont ceux où il y a le moins d'heures de cours.(mais que deviennent ces élèves dans l'enseignement supérieur?).

Pour la Cour des Comptes nos difficultés ne viennent pas des moyens financiers disponibles mais bien de l'inadaptation du système éducatif qui n'est pas suffisamment orienté vers les besoins des élèves. Le ministère de l'Éducation nationale privilégie une gestion uniforme des établissements et des personnels plutôt que d'adapter les missions des enseignants et l'organisation administrative aux publics dont il a la charge .Pour le président Migaud '' les emplois du temps sont d'abord liés aux voeux des enseignants et non aux besoins des élèves ou aux capacités des élèves.''(l'élève serait l'oublié des emplois du temps). Notre système éducatif pour les magistrats reste trop centralisé, bourré de contradictions et uniforme, bref tout sauf adapté aux besoins des élèves et à leurs différences.

L'organisation de l'enseignement scolaire ne permet donc pas de réduire les inégalités malgré tous les efforts entrepris depuis des années. 20% des élèves restent en grande difficulté scolaire, l'écart entre les bons élèves et les élèves en difficulté ne cesse de croître. En 2008 78,4% des lycéens provenant de catégories sociales favorisées ont obtenu le bac contre 18% de ceux des milieux défavorisés ( ouvriers, inactifs, employés). Un jeune sur 5 ne maîtrise pas la lecture et un sur six quitte l'école sans diplôme? Pour la Cour le système est à revoir d'urgence en s'appuyant sur les enseignants '' à ce jour eux-mêmes victimes d'une organisation qui ne leur permet pas de répondre aux enjeux..''

Il demeure également des grands écarts de réussite entre établissements, et si la France est la championne des redoublements (40% des élèves de 15 ans ont redoublé au moins une fois) ceux-ci s'avèrent inefficaces et coûteux ( 2 milliards d'euros par an). ...Il n'y a pas une fatalité française , il y a en revanche une mauvaise organisation de l'école .

La Cour des Comptes demande d'en repenser la gestion d'ensemble. Parmi les recommandations , elle propose - de revoir les rythmes scolaires des élèves en difficulté, de définir un cadre réglementaire pour l'affectation des enseignants (trop de bureaucratie dans les répartitions des profs), - de confier aux équipes pédagogiques les moyens d'accompagnement personnalisé - de différencier les moyens en fonction des établissements. - de revoir de plus près le très coûteux problème des redoublements (coût : 2 milliards d'euros!)et inégalitaire : 34,1% des enfants de chômeurs affichent un retard dès le primaire contre 4,4% des enfants de cadres). - de reconsidérer le traitement des dispositifs spéciaux d'aide en''dehors de la classe'' dispositifs qu'elle compte au nombre de dix au moins , véritable mille-feuille constitué au fil des ans , dont aucun des composants n'a jamais été vraiment évalué comme les PPRE instaurés en 2005. La Cour comprend mal comment fonctionnent ces plans d'aides individualisés : 8,5% seulement des collégiens en bénéficient alors qu'un élève su deux est confronté à des difficultés scolaires. Rapport www.ccomptes.fr

Mai pour bien comprendre les différences qui existent entre les enseignements au sein de l'OCDE ,il faudrait que les lecteurs disposent de tous les éléments de chaque pays (et ils sont nombreux!). Et là ce n'est pas demain la veille...

Mai 2010 : le ministère suggère dans un document interne d'augmenter le nombre d'élèves par classe...et d'autres pistes qui ne pourront que déclencher des mouvements de protestation!.

Extrait du document : ''l'augmentation du nombre d'élèves par division (ou groupes) fait partie des mesures destinées à optimiser des moyens d'enseignement sans dégrader les résultats des élèves. Il n'est pas démontré en effet que la taille des classes ait un effet probant sur la réussite des élèves......l'évolution du réseau des établissements , qui constitue un facteur d'augmentation de la taille des classes, est traitée dans une fiche spécifique (fiche n°7).[extrait d'Aujourd'hui du 01/06/2010N] .''....

Augmenter le nombre d'élèves par classe c'est la proposition majeure du ministère aux recteurs qui doivent examiner d'ici mi-juin (encore un exemple de précipitation!!) comment gagner des postes et faire ainsi face au non-remplacement d'un prof sur deux inscrit au budget 2011. Pour pallier à la suppression de 16 000 postes , le ministère invite donc à identifier et mobiliser les gisements d'efficience. Le quotidien nous dit qu'il y aurait une dizaine de pistes , non exhaustives, suggérées aux académies qui doivent recenser et chiffrer en autant de fiches des économies réalisables. En tête des solutions envisagées la classe plus chargée vaut aussi bien pour le collège que pour le primaire avec l'argument suivant '' l'augmentation de la taille des classes peut être globalement envisagée, sans dégradation du résultat des élèves.'' ''...hors cas ou situations spécifiques note le ministère dans les fiches du primaire adressées aux académies les études et expériences les plus récentes indiquent que la diminution des effectifs dans les classes n'a pas d 'effet avéré sur les résultats des élèves.; Sauf en ZEP, les Recteurs sont invités à relever le seuil d'ouverture de classes et pousser , en liaison avec les communes , aux regroupements d'écoles pour fermer les plus petites qui ne comptent qu'une à deux classes. ( 13 000 en France qui ne s'avèrent plus toujours performantes........Pour le syndicat Snuipp, le ministère gagnerait 6 000 à 7 000 postes en primaire . Côté collège , dans le même objectif d'optimisation des moyens , prière, si possible aussi de dépasser les 24 élèves par classe. Avec d'autant moins de scrupules qu'au collège de nombreux enseignements ne se déroulent pas en division complète .

Autres pistes envisagées par le ministère pour dégager des postes :

suppression de l'école à 2 ansen dix ans le taux de scolarisation des enfants de 2 ans est passé de 34,8% à 15,2%. D'où le ministère enjoint les académies à mesurer les gains en emplois qui peuvent être générés par une baisse de la scolarisation à 2 ans. Le ministère rappelle que les études disponibles ne démontrent pas que la scolarisation à 2 ans constitue un avantage évident par rapport à d'autres modes de garde alternatifs. Dire qu'il y a 2 ans le ministre Darcos avait eu des mots ridicules, stupides pour qualifier le travail des enseignants de maternelle lorsqu'il avait déclaré qu'ils étaient trop diplômés pour changer des couches!!Leur travail avec des élèves de 2 ans est encore remis en cause.

réduire les remplacements dans le primaire : - depuis l'hiver 2009 les parents d'élèves ont dénoncé (en Seine-St.- Denis notamment) une avalanche d'enseignants non remplacés même dans les maternelles et les écoles élémentaires où traditionnellement le problème se posait moins que dans le secondaire parce que les remplacements étaient mieux organisés. Pour gagner des postes le ministère suggère pourtant de toucher aux brigades des instits remplaçants du primaire. En diminuant le besoin d'abord : - les académies sont invitées à organiser les stages de formation continue proposés aux enseignants ''hors pics d'absence (maladies) d'automne et du printemps '', ou ''mieux en dehors du temps scolaire : mercredi après-midi et pendant les vacances scolaires''. Le ministère demande aussi qu'on diminue le recours à des titulaires pour remplacer les absents et préférer des vacataires ''supposés avoir un rendement de 100%, étudiants notamment. Proposition qui ,à la lecture des documents de travail fournis aux recteurs , apparaît privilégiée pour tous les remplacements courts (moins de 5 jours) prévisibles ou pas.. Piste annoncée début mars 2010 par la ministre Chatel comme la solution des remplacements dans le second degré.

l'anglais, l'espagnol, l'allemand... oui, oui ....mais pas avec des anglophones, des hispanophones, des germanophones- les petits français sont mauvais en langues parce qu'ils ne parlent pas assez , n'apprennent pas assez tôt. Pour le ministère il faut toujours y remédier mais ce sera sans moyens supplémentaires. Au contraire . Le ministère suggère de revoir le recours aux intervenants extérieurs et assistants en langues étrangères : ils sont actuellement plus de 2500 à venir prêter main-forte aux professeurs des écoles pour apprendre l'anglais à partir du CE1.Mais le ministère a déclaré que depuis quelques années, le cursus des professeurs des écoles leur permet d'être habilités à enseigner les langues vivantes.; Sur le terrain pourtant les enseignants du primaire en poste avouent souvent leurs lacunes en langue étrangère.

le lycée aussi sera soumis à économies. La réforme du lycée se fera à moyens constants . Cette promesse réitérée , du ministre au chef de l'Etat, risque de n'être valable que pour la rentrée 2010. Pour 2011 les recteurs sont invités à voir comment rationaliser les moyens grâce à la réforme!! En se mettant en réseau pour certaines options notamment..

Remarque : il est évident que le ministère et le ministre se sont inspirés des analyses et suggestions figurant dans le rapport de la Cour des Comptes du12 mai 2010et dont nous parlé fin ci-dessus.

Nombreux sont les nouveaux professeurs reçus aux Concours 2010 qui font part de leurs craintes avant la rentrée car ils ne bénéficieront pas de l'année de formation traditionnelle.

Rappel : la mastérisation.

La réforme de la formation des enseignants est dite ''masterisation'' car, alors qu'ils préparaient le plus souvent les concours (agrégation – Capes, CRPE(professeurs des écoles) à l'issue de la licence , les enseignants devront désormais être titulaires d'un master . Et donc préparer les concours et obtenir leur diplôme la même année, sans compter les stages. Concrètement , comme les masters spécialisés n'existaient pas jusqu'à présent , l'IUFM comme les universités concernées devraient accorder aux candidats l'équivalence d'une première année de master(M1) pour leur permettre de s'inscrire en M2;

Comme il n'y a pas de directive en l'espèce nous allons voir ce qui va se faire en Gironde . D'après Sud-Ouest du 29/06/10 les lauréats du Concours 2010, premier ou second degré, vont essuyer les plâtres de la Réforme de la formation des enseignants. Alors que jusqu'ici ils avaient droit à deux tiers de temps à l'IUFM et un tiers en classe, les voici professeurs stagiaires. Dans le primaire cela concerne 135 postes en Gironde précise l'inspecteur d'académie : '' à la rentrée ,ces nouveaux seront accueillis en pratique accompagnée dans des écoles d'application à raison de 2 stagiaires par tuteur. À la Toussaint , ils effectueront des remplacements en responsabilité et, en janvier, ils iront en formations par groupes de 30....Évidemment , ces remplaçants devront être ....remplacés pendant qu'ils seront à l'IUFM. Or, nous dit le quotidien ,les syndicats pointent depuis longtemps la mauvaise place de le Gironde en la matière. D'où leur crainte de voir les professeurs-stagiaires suppléés par des encore plus bleus qu'eux.,puisés dans le vivier des candidats au concours 2011.

Un surcoût pour la fac Bordeaux 3 : sur le papier le sort des candidats 2011a l'air (relativement )simple . Les universités prépareront désormais aux concours des professeurs du second degré dans les matières qu'elles enseignent , l'IUFM au concours de professeurs des écoles et à tout le reste : documentaliste, professeurs de techno......Le tout sous forme de masters, à bac+5, puisque telle est désormais la nouvelle donne. À ceci près que, Pres (pôles de recherche et d'enseignement supérieur) ou pas , l'IUFM est depuis 2008 rattaché à.....Bordeaux IV (droit et économie). Sa voisine de Bordeaux 3 compte ainsi parmi les rares facs de Lettres , pourtant vivier essentiel des futurs profs, à ne pas avoir d'IUFM intégré.. Non seulement la réforme se fait à moyens constants mais encore les ressources sont à l'IUFM tandis que les charges sont pour les Universités. Les 11Capes et les 10 agrégations préparés à Bordeaux 3devraient lui coûter 650 000 €.Même en renonçant à certains concours et en rognant sur des projets pédagogiques dans toutes les composantes il lui reste 125 000 euros à trouver.... Le président est allé plusieurs fois plaider sa cause au ministère mais en vain, puisque selon les nouveaux calculs en vigueur dans les universités , la fac de lettres serait surdotée, ce qu'elle conteste.

Une mise en place compliquée : cette spécificité bordelaise s'ajoute à une mise en place des formations pour le moins complexe. Pour le Sgen-CFDT '' ce n'est plus la quadrature c'est l'hexagonalité du cercle! '' et pour le Snuipp '' c'est à se demander qui a la feuille de route...''tout ce contre quoi nous avons manifesté l'an dernier est en train d'arriver. En pire et en plus confus, les étudiants sont vraiment dans l'angoisse.''. C'est qu'il a fallu faire face à la date avancée des épreuves d'admissibilité et donc pour ce qui concerne Bordeaux 3, avancer la rentrée 2011 à coups d'heures supplémentaires, s'arranger des changements de programme, des stages sur le terrain incertains et des circulaires ministérielles tardives et invitant à faire dans la mesure du possible.... ''Depuis 2 ans ,on n'a pas arrêté de faire et de défaire les choses et ce n'est sans doute pas fini. peste Philippe Girard, le directeur de l'IUFM...le pire est que chaque fois qu'on avance, se pose un nouveau problème.. Le dernier en date a fait frémir les futurs Capésiens. Ils devront en effet passer des certifications nouvelles en langues et en informatique. Encore une formation de plus à programmer dans l'urgence..

Un recours accru au privé : certaines entreprises privées s'adressent de plus en plus aux futurs enseignants. Forprof (www.forprof.fr) qui propose depuis 13 ans, sur toute la France, des préparations aux concours de profs des écoles , sous forme de stages intensifs ou par correspondance (150 à 200 stagiaires à Bordeaux) vante désormais ses stages de ''prise en main de classe''...coût : 600 euros la semaine! Le créateur de cette entreprise , Patrick Foglia, ancien instituteur avignonais se défend de profiter du désarroi des futurs enseignants en annonçant que Forprof va créer des bourses pour 42 000€ ...on va le croire!! et où est le service public?

Rentrée 2010 : avis de tempête ,cumulus, nimbus vont plomber le ciel de cette rentrée..

Depuis quelques mois on sait que la rentrée 2010/11connaîtra certaines difficultés: - dès le lundi 6/09/10 une grève est annoncée dans les collèges et lycées pour protester contre les 16 000 suppressions de postes prévues au budget 2011. Le lendemain la manifestation interprofessionnelle sur les retraites prendra le relais.

Défis énormes auxquels devra faire face l'école le plus vite possible : - rythmes scolaires à changer – pédagogie à revoir (recours au numérique, suivi individualisé des élèves, refonte de l'orientation) – une plus grande autonomie pour les établissementsune relation maîtres-élèves à refonder. - la réforme du lycée à réussir ( nouvel esprit à donner aux lycéens – nouveaux horaires- nouvel agencement des disciplines) un combat à gagner contre les incivilités.

L'absence de manuels de seconde dans les classes le jour de la rentrée.est quand même autre chose qu'un épiphénomène . C'est une fois de plus l'illustration d'un défaut de ce gouvernement qui décide sans bien avoir réfléchi à tous les problèmes . La réflexion n'a pas besoin de précipitation mais de temps. Même si c'est une affaire de deux mois ça a créé un sacré couac dans l'orchestration de la rentrée 2010. Eh oui! Tout le monde sait que pour créer des nouveaux manuels il faut au minimum un an. Or les programmes ne sont connus que depuis 9 mois et leur mouture définitive n'est parue au Bulletin Officiel (BO) que le 20Avril!!.Les professionnels, notamment les poids lourds du secteur (Nathan, Hachette, Hatier, Bordas, Magnard et Belin)ont dû engager une véritable opération commando pour que les nouveaux manuels: physique-chimie, SVT,Histoire-géo, maths, langues, sciences éco,toutes les matières sauf le Français soient disponibles en librairie en août , et les spécimens déposés dans les casiers des profs le jour de la pré-rentrée. Impossibilité de respecter le calendrier habituel voulant que les nouveaux ouvrages soient présentés aux profs dès juin. L'été leur permet en effet de comparer les livres et de se concerter pour que chaque établissement commande avant les vacances et dispose des livres à la rentrée. Donc cette année il y aura un demi-trimestre de retard. Mais Ministre et éditeurs disent d'une part qu'il sera possible de faire des photocopies des exemplaires disponibles et d'autre part que les élèves pourront recourir aux versions numériques.....

Pour la FCPE la rentrée s 'annonce délicate pour d'autres raisons : dans le primaire, le collège et le lycée plusieurs classes seront surchargées à cause de nouvelles suppressions des postes d'enseignants . Ce qui ne va pas permettre à tous les élèves d'étudier dans des conditions optimales car les professeurs seront plus vite débordés. Le couac des livres de seconde lui paraît une aberration. La FCPE n'est pas hostile au sport l'après-midi mais elle est prudente car certains pays qui utilisaient cette formule sont revenus à l'ancienne.

Mars 2011, rapport de l'Inspection générale sur la réforme du lycée après 2 trimestres de fonctionnement, appréciations des proviseurs ,enseignants, syndicats.

Le 15 mars 2011 Aujourd'hui informe ses lecteurs que le ministre de l'Education a rendu public un rapport de l'inspection générale sur la réforme du lycée après 2 mois de fonctionnement. Le rapport s 'annonce mitigé, avec de bonnes et moins bonnes choses. L'analyse des inspecteurs généraux rejoindra celle des chefs d'établissement,enseignants et syndicats.

''Vue du terrain , la réforme du lycée , c'est mi-figue mi-raisin. Avec des mesures qui n'ont pas vu le jour faute de moyens ou de suivi, dont certains craignent qu'elles ne finissent par rejoindre le cimetière d'autres réformes annoncées avec fracas dans le passé.''

L'accompagnement personnalisé : - cette réforme très ''vendue'' et très attendue devaient comporter 2 heures obligatoires par petits groupes menés par des profs qui travaillaient en transdisciplinaire sur la méthodologie, la construction de l'orientation personnelle , le soutien . Sur le terrain c'est très hétérogène selon le terme ''pudique'' des syndicats d'enseignants . Côté lycéens on plébiscite quand cela a été mis en place. Ailleurs -et c'est courant – on déplore que les deux heures ont simplement servi a répartir quelques heures de cours classique en plus. Et les proviseurs sont déjà plus qu'inquiets pour la rentrée prochaine., à cause des nouvelles suppressions de postes: distribuant les dotations horaires au vu du budget 2011, les académies n'accordent que 5 à 7 heures à la libre disposition des lycées pour organiser l'accompagnement notamment . Le texte de la réforme prévoyait 10h30 que chaque lycée pouvait utiliser de façon autonome.

Le tutorat : chaque élève devait avoir son tuteur. '' s'il y an a quelques-uns , c'est marginal, là où certains lycées l'avaient déjà instauré. En clair , c'est un flop, même si on ne s'attendait pas à ce que ça prenne massivement dès le première année , commente Thierrry Cadart, du Sgen-CFDT qui militait pour que le tutorat soit inscrit dans le service des profs.'' Seules des heures supplémentaires ont été allouées pour cette nouvelle façon de travailler '' à laquelle les profs n'ont pas été formés. '' le problème de l'Education nationale , c'est qu'on empile les annonces, les injonctions sans jamais laisser le temps aux réformes de s'installer soupire Philippe Tournier, patron du principal syndicat des chefs d'établissement '' sans surtout s'assurer de leur suivi, déplore T.Cadart. Or une révolution culturelle comme la réforme du lycée, qui suppose de nouvelles façons de travailler ne se fait pas d'un claquement de doigts, sans accompagnement.

Les stages passerelles : - les proviseurs sont plus que sceptiques sur la mise en oeuvre de ces stages de remise à niveau, autre mesure phare de la réforme , destinée à partir de l'an prochain à éviter aux premières de redoubler et à leur permettre de changer de filière. Comment?avec quels moyens? S'inquiètent les chefs d'établissement qui découvrent depuis janvier les moyens qui leur sont alloués pour la prochaine rentrée et dont certains devront choisir entre maintenir des options ou assurer l'accompagnement.

Pour plusieurs parents que nous avons contactés , il ne s'agit pas d' une réforme aux résultats '' mitigés '' mais d'un échec flagrant et ils ne voient pas comment , sans nouveaux moyens, cette réforme pourrait réussir.

Le 16 Mars 2011 Luc Chatel, le ministre de l'Education nationale, après avoir fait un bilan plutôt positif sur la réforme du lycée,à la fin du premier trimestre, faisait savoir qu'il proposerait d'ici peu,quelques mesures pour faire face aux remarques de dysfonctionnement du nouveau lycée, émises par l'Inspection générale, les chefs d'établissement et les syndicats......

Le 6 novembre2010 ''Aujourd'hui'' fait le point sur ces milliers de lycéens encore privés de manuels .

Pour ce quotidien 2 mois après la rentrée 2010/11des milliers d'élèves de 2de n'ont toujours pas la totalité de leurs livres scolaires. Et ce malgré la promesse du ministre L.Chatel et du Syndicat national de l'édition qui déclarait le 24/08/10 que tous les livres seraient disponibles en Octobre. Comme nous l 'avons dit dans le sous/chapitre précédent cette opération de livres s'est faite anormalement .La décision ministérielle a été beaucoup trop précipitée (les nouveaux programmes de seconde n'ont été validés qu'en avril....et les délais normaux pour les éditeurs n'ont pas été respectés). Bien qu'ils aient fait des efforts inimaginables, les éditeurs et les libraires n'ont pas pu faire de miracle. D'où un désordre impensable qui pénalise les élèves, énerve les parents et ne fait pas le bonheur des libraires. Certains parlent même ''d'une rentrée cauchemar.''

Sur 500 000 élèves de seconde, la moitié seulement avait tous les livres fin septembre et début novembre des milliers d'élèves attendent toujours les manuels d'histoire, de maths ou de sciences économiques et sociales (SES) .

Le rôle des Conseils régionaux : - les lycées dépendant des Conseils régionaux , ces derniers peuvent opter pour -la gratuité totale des manuels (c'est le cas de l'Ile -de -Franc)– la gratuité partielle sous forme de bons d'achat valables chez les libraires – ne pas les payer du tout. En Ile-de-France (105 000 élèves de 2de) la refonte des livres a occasionné un surcoût de 20MF pour le Conseil régional qui n'a pu voter cette enveloppe supplémentaire qu'en fin septembre. Les crédits ont été distribués mi-octobre aux établissements qui ont passé les commandes et des lycées attendent toujours les palettes.... Quand les livres seront là il faudra mettre en place une une logistique lourde consommatrice de personnel...On voit dans cet exemple que le gouvernement a mis tout le monde dans la difficulté.

Des professeurs ont recours au système D : les photocopieuses dans les salles des profs tournent à plein régime. Les profs surtout ceux d'Histoire-géo et de SES ont recours à Internet , imprimant des chapitres des nouveaux manuels scolaires qui ont été mis en ligne gratuitement par les éditeurs .Même s'ils sont dans l'illégalité certains profs puisent des documents sur la Toile sur différents sites autres que ceux des éditeurs et les donnent à leurs élèves. L'étrange c'est que certains lycées que nous connaissons , sachant qu'ils n'auront pas les livres avant le deuxième trimestre ,ont pris la décision de se passer des nouveaux livres tout au long de l'année....Quelle pagaille!!

Et le ministère minimise ... le directeur général de l'enseignement scolaire J.M.Blanquer a déclaré :''Mais pour l'essentiel, les élèves les ont reçus!... cela n'empêche pas les établissements de fonctionner'' Pour le SNE(Syndicat national de l'édition) ''on est dans une phase de régularisation...la grande majorité des élèves ont les livres entre leurs mains''.

Nouvelle échelle des sanctions en vigueur en Janvier 2011-internats d'excellence- les ERS-un représentant des forces de l'ordre, armé, dans 53 établissements.

Le 27/08/10 le ministre de l'EN, Luc Chatel, faisait savoir que l'échelle des sanctions contre les violences à l 'école allait être revue avec tolérance zéro pour les les écarts de comportement mais recours moins systématique aux exclusions, les temporaires étant limitées à 8 jours pour éviter un décrochage scolaire. ''la philosophie générale est de redonner du sens aux sanctions à l'école pour les rendre plus efficaces car celles existantes ne sont plus adaptées....pour être efficace, une sanction , a poursuivi le ministre , doit être connue -ce qui n'est pas toujours le cas – comprise,juste,graduée et, dans certains cas ,systématique. Il faut que l'on sache que, quand on dégrade un bien , quand on. insulte un professeur ou quand on s'en prend à un autre élève , on est systématiquement sanctionné.''

Ainsi toute violence verbale donnera lieu à une procédure disciplinaire et toute violence physique à un conseil de discipline .En cas de violence verbale il y aura convocation systématique au bureau du Proviseur et éventuellement sanction. En cas d'atteinte physique , le proviseur saisira le conseil de discipline qui décidera de la sanction. Par ailleurs des mesures d'utilité collective vont être institutionnalisées en les imposant ou en donnant le choix à l'élève : sanction classique ou mesure d'utilité collective.

La nouvelle échelle des sanctions entrerait en vigueur en janvier 2011 après la réunion du Conseil supérieur de l'éducation le 23/09/10 et publication de 2 décrets. Enfin, pour gérer les conflits quotidiens ''une commission (une de plus)de vie scolaire, présidée par le chef d'établissement , répondra aux attitudes inadaptées. Dans les cas les plus graves , ces commissions pourront recourir aux établissements de réinsertion scolaire (ERS) créés à partir de cette rentrée . Dix de ces internats pour les élèves les plus perturbateurs doivent être mis en place cette année. Un ERS est prévu à Nice. Chaque internat devrait accueillir de 20 à 30 élèves de 13 à 16 ans pour une durée d'un an au moins.

Remarques : plusieurs des réflexions ou décisions du ministre se trouvent déjà dans l'esprit des règlements intérieurs de nombreux collèges et lycées....on rajoute encore une commission et le risque de saisine régulière du Conseil de discipline est à craindre... La FCPE et le syndicat lycéen UNL regrettent une fois de plus d'apprendre par la presse des propositions non discutées...Pour eux l'agitation sécuritaire ne peut être qu'éducative et partagée...

Les internats d'excellence :après l'ouverture en septembre 2009 du premier internat d'excellence à Sourdun (Seine et Marne )onze vont suivre cette année . Au total 6 238 élèves y seront scolarisés. Dans la logique de donner plus à ceux qui ont moins , l'idée est d'accueillir des élèves de milieux modestes, motivés mais n'ayant pas chez eux de bonnes conditions de travail. Quelque 4287 places sont labellisées au sein de 520 internats existants .953 places sont situées dans un internat qui a connu des transformations et 998 ont été créées au sein de 12 établissements spécifiques.

En septembre 2010, policiers et gendarmes référents font aussi leur rentrée , en uniforme et en armes dans 53 collèges et lycées . Le syndicat SNUPDEN des chefs d''établissement est opposé à cette expérimentation.

(voir le développement de cette question au chapitre 11c page 44.

....■..Et les chefs d'établissement taclent le ministre Chatel : Le syndicat des chefs d'établissement le SNPDEN a raillé le ministre de l'Ếducation nationale au sujet de la refonte des sanctions à l'école : ''on est le seul pays de l'Union européenne où le ministre de l'Éducation nationale parle de sanctions à des élèves qui n'ont pas encore fait leur rentrée.''

À Craon (Mayenne) 10/11/10 l'établissement de réinsertion scolaire (ERS) rate totalement sa rentrée.Ce n'est pas la fin des ERS pour autant.

À peine arrivés au collège Volney de Craon (53) 14 élèves de Seine-Saint-Denis en réinsertion scolaire ont dégradé l'internat et agressé des collégiens, quelques heures seulement après leur arrivée. En réaction les enseignants ont décidé de suspendre les cours. Ces jeunes avaient été renvoyés plusieurs fois d'autres collèges de leur secteur. Ils avaient été accueillis le lundi 08/11/10au collège Volney, au sein d'un établissement (ERS) créé dans l'internat désaffecté de l'établissement.

Devant ces faits délictueux les délégués des parents et les professeurs demandent purement et simplement le retrait de cet ERS pour reprendre le travail. L'Inspection académique de Seine-Saint-Denis tente de dédramatiser en expliquant que seuls cinq de ces élèves sur quatorze ont donné des coups et ils ont été immédiatement renvoyés chez eux. Mais pour les autres , pas question d'arrêter un dispositif préparé depuis plusieurs mois. Il y aura des ajustements;

Cette réponse ne satisfait ni les profs ni les parents de collège de Craon. Les enseignants sont d'ailleurs prêts à faire durer leur droit de retrait et préparent déjà des cours par Internet. (source AFP).

Le 16 novembre 2010 un des collégiens de Seine-Saint-Denis ,renvoyés la semaine dernière de l'ERS de Craon pour des violences a affirmé sur Europe n°1 avoir été provoqué – avoir été victime d'insultes racistes : ''ils nous faisaient des doigts d'honneur et dès qu'on allait en récréation ils nous disaient :sales racailles!...on leur a mis juste des petites claques et après ils sont revenus nous provoquer....Pourquoi c'est nous qui sommes virés?

Pour ce qui est des professeurs (en grève)et des parents ils restent sur les mêmes demandes (notamment des effectifs d'encadrement supplémentaires au sein de l'ERS.

Rappelons que le ministre Luc Chatel, reconduit dans les fonctions de ministre de l'EN après le dernier remaniement ministériel a dit qu'il allait poursuivre le développement des ERS selon le programme qu'il s'était fixé : 20 d'ici la fin de l'année scolaire. Pour le SGEN-CFDT ''à 15 350€ de dépenses par élève dans le contexte budgétaire actuel , le gouvernement a intérêt à ce que ça marche'' Pour le ministre les ERS sont une bonne solution qui nécessite bien évidemment dans sa phase de lancement des adaptations , des ajustements, un suivi permanent . L'objectif de cette nouvelle structure ( qui, une fois de plus, s'est faite dans la précipitation) est d'offrir une alternative où des jeunes trouveraient une pédagogie qui mettra l'accent sur l'apprentissage de la règle, le respect de l'autorité, le goût de l'effort. L'ERS n'a pas vocation à recevoir des gamins qui ont des soucis avec la justice. Un seul Conseil de discipline peut suffire pour que l'on propose aux parents d'envoyer leur enfant dans un ERS, en internat, loin de son milieu naturel. La famille doit en principe donner son accord. Mais le dispositif prévoit ,qu'en cas de refus, l'Inspecteur d'académie peut saisir le Procureur de la République. D'où la critique des détracteurs de cette structure : il s'agit d'une école prison .L'idée de départ est pourtant de réinsérer ces élèves vers un CAP ou une voie professionnelle avec des professeurs volontaires, des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse. Ces élèves, outre qu'ils doivent apprendre ou réviser les fondamentaux en maths et français, ils doivent aussi pratiquer du sport ou d'autres activités, l'après-midi

Aujourd'hui (novembre 2010) 150 jeunes sont accueillis depuis la rentrée dans 10 ERS.

Réussite au Bac 2012 de l'internat d'excellence créé en 2009 de Sourdun en Seine-et -Marne.

À l'internat de Soudun , en Seine-et-Marne et créé en 2009 à l'initiative de N.Sarkozy, 44 des 55 premiers élèves ont obtenu leur baccalauréat à la première tentative, soit un taux de réussite de 80%. On a compté 21 mentions : - 4 mentions TB 6 B - et 11 mentions AB. Quatre élèves ont définitivement échoué,7 sont au rattrapage .Le proviseur espère que ces 7 élèves seront admis et ainsi ils atteindraient 92% de réussite.

Ces 7 élèves ont été reçus à l'oral de contrôle début juillet.

Ce qui est flatteur ,aussi, c'est le fait que 20% de ces élèves ont obtenu une place en classe prépa.

Deux mois après la rentrée 2010 on constate un certain malaise chez les professeurs ''sans formation''.Le ministre a fait un exercice de rétropédalage dans un journal.25/10/2010N

À en juger, écrit Sud-ouest du 2210/10, par les premiers témoignages, les profs débutants n'ont pas apprécié leur rentrée. L'immersion brutale dans les classes depuis la rentrée de milliers d'enseignants n'a ,de toute évidence , rien d'une partie de plaisir . Avec ce qu'on appelle la mastérisation puisqu'il faut désormais obtenir un master (bac +4 ) la découverte du métier d'enseignant et la formation se font en même temps. Cette évolution (révolution serait le mot plus approprié) a été critiquée par tous les syndicats, de nombreux universitaires et par les spécialistes de l'éducation. Pierre-Marie Rochard, un des responsables du Sgen-CFDT insiste '' nous n'avons cessé de répéter qu'enseigner est un métier qui s'apprend. On le constate aujourd'hui avec ces jeunes profs lâchés dans les classes, particulièrement dans les établissements difficiles''.

Des syndicalistes ont réuni en Gironde des nouveaux profs et ont écouté leurs remarques et doléances. La situation est plus facile pour les professeurs des écoles. En effet ils sont suivis par des maîtres formateurs dans des établissements d'application, puis ont droit à plusieurs jours de formation dans les IUFM durant l'année. C'est surtout dans le secondaire (collèges et lycées) que des jeunes professeurs vivent des moments difficiles. Ils enseignent depuis la rentrée dans des classes - certains , les plus nombreux, ne l'avaient jamais fait avant – mais sont suivis normalement par un tuteur , un enseignant chevronné de l'établissement qui évalue aussi leurs capacités.

En réalité ces tuteurs n'ont pas été faciles à recruter, faute de candidats. Les syndicats affirment que certains jeunes n'en ont pas en Aquitaine. Ce qu'infirme le rectorat . Selon le syndicat Snes-FSU ces tuteurs n'ont pas le temps de rencontrer leur stagiaire. Cette organisation , qui a aussi recueilli des témoignages le 20/10/10, parle de ''cours à flux tendu '' de ''jeunes placés dans l'urgence''.

Genre de témoignages courants: un jeune prof de musique (23 ans) déclare que son travail ''est assez fatigant et angoissant. Je regrette, dit-il ,de ne pas avoir de formation ...cela me manque vraiment lorsqu'on doit gérer la classe. Mon tuteur me donne des conseils mais cela ne suffit pas''. Pour une autre débutante ''j'ai toujours l'impression de repasser chaque semaine un examen avec mon tuteur puisque c'est lui qui va m'évaluer.''

Désormais en Gironde ces débutants vont entamer (début novembre) une formation à l'IUFM. Chaque Vendredi, ils vont désormais apprendre à enseigner. Mais pour le directeur de l'IUFM,Philippe Girard ''nous remplissons notre mission mais cela vient quand même un peu tard, bien après la rentrée. Et passer de rien à quinze hures de cours, c'est certainement trop rapide. '' Il a demandé à ses services un état des lieux. Le syndicat Sgen- CFDT compte aussi évaluer la situation dans la région et le responsable a déclaré ''il est difficile de parler de malaise généralisé pour l'instant. Nous le saurons plus tard. Mais des témoignages très précis et nombreux parviennent d'académies comme Créteil et Versailles où l'on parle de débutants épuisés qui songent à démissionner''.

L'alternance comme solution : - on constate des situations variables selon des régions, d'autant que chaque IUFM a négocié les formations avec le rectorat et les universités. En Aquitaine par exemple, les jeunes auront droit à une formation de terrain obligatoire dès l'année prochaine, durant leur master. Certains IUFM d'autres régions au contraire ont été réduits à une peau de chagrin. Du coup même les inspecteurs généraux de l'éducation nationale commencent à faire circuler des mémos alarmants sur ces premières semaines de cours dans certaines académies. Ce qui a obligé le ministre Chatel à un exercice de rétropédalage dans le journal La Croix. Il y a envisagé de créer des masters en alternance permettant très en amont une mise en contact avec les élèves. Ce qui reviendrait à revenir en partie , à ce qui se pratiquait avant. Un bilan est annoncé par le ministre pour la mi-novembre

Octobre 2010 : plusieurs grèves importantes et massives dans tout le pays, perturbations générales à cause de la réforme des retraites.

Ce mois d'octobre 2010 a été celui de la révolte de très nombreux fonctionnaires , employés et cadres, de toutes professions . Ont été particulièrement touchés : les transports urbains, les trains, les aéroports,les raffineries et dépôts,les stations d'essence , les éboueurs et à un degré moindre les Services de Santé,les Universités et lycées. Ces derniers souvent accompagnés par des professeurs se sont joints vers la fin aux mouvements dans la plupart des grandes villes. Des actions menées à l'intérieur des établissements ont parfois conduit à des détériorations.

65 % des personnes sondées aux derniers jours du conflit soutenaient encore le conflit . 13% ont dit être indifférentes, 12% y étaient opposées et 7% y étaient hostiles.

Le 27 octobre 2010 le Parlement (Assemblée nationale + Sénat ) a adopté la loi consacrant la réforme des retraites.

Le 09 /11/2010 le Conseil Constitutionnel a validé la loi sur la réforme des retraites et le 10/11 le Président promulguait la loi!.

Le 09/11/10 Le Conseil Constitutionnel a rejeté les recours déposés par les groupes socialistes et apparentées de l'Assemblée nationale et du Sénat. Ces derniers estimaient que plusieurs dispositions de cette loi portaient atteinte au principe d'égalité. Le Conseil constitutionnel a relevé que le législateur s'est fixé comme objectif de préserver les système de retraite par répartition . Et pourtant députés et sénateurs de gauche et plusieurs de droite affirment que cette loi va de plus en plus favoriser une retraite par capitalisation ce qui sera la mort à petit feu de la retraite par répartition. Dura lex sed lex.

Le Président de la République a promulgué cette loi le 10/11/2010.À la rentrée 2011/12, l'école et le collège seront les principales victimes des réductions de postes. 31/12/2010N

Dans son édition du 29/12/2010 , Le Monde nous fait savoir qu'à la rentrée 2011/12, les 16 000 suppressions de postes ( équivalents temps plein -ETP) , prévues au budget 2011,toucheront surtout les écoles et les collèges. Le premier degré avait été jusqu'à l'heure préservé car le nombre de départs en retraite avait laissé plus d'enseignants que les calculs ministériels ne le prévoyaient mais à la rentrée de septembre 2011 c'est bien de 8967 suppressions de postes dans le primaire qu'il s'agira : - 3367 professeurs des écoles + 5600 enseignants du surnombre .On sait déjà que la France consacre 15% de moins que la moyenne de l'OCDE à son école et qu'elle va encore diminuer la scolarité des moins de 3 ans. Une partie des enseignants qui officiaient sur les réseaux d'aide va être placée dans des classes ainsi que tous les enseignants de langues vivantes. Comment nos élèves pourront-ils alors s'améliorer en langues? ...désolant! Le nombre des suppressions de postes par académie figure dans le Monde du 29/12/10 à la page 8.

Pour le second degré il y aura 5400 suppressions : - 4 800 enseignants + 600 administratifs. Quant à l'enseignement privé il lui sera enlevé 1633 .enseignants.

Dans le second degré , même si les remplacements d'enseignants absents devenaient aléatoires, les gains de postes restaient aléatoires. Cette fois , le nombre d'élèves par classe sera plus élevé. Tout un symbole . Il faudra avec 48 500 élèves supplémentaires faire avec 4 800 postes de moins! Le lycée général ne devrait pas être ponctionné car le ministre Luc Chatel a promis? des moyens constants pour installer sa réforme du Lycée. On n'est pas près d'améliorer notre classement Pisa puisque seront surtout touchées les classes où il y a le plus d'élèves qui ne maîtrisent ni la lecture ni les mathématiques. Une remarque importante : ce ne sera plus le ministère qui gèrera ces coupes depuis la rue de Grenelle mais les Recteurs.

regardons ce que sera la rentrée (septembre 2011 en Gironde par exemples : - les secrétaires du syndicat SNUipp/FSU affirment même que ''l'Inspecteur d'académie lui-même a spécifié que l'année à venir ne serait pas bonne.'' ''On va perdre,note la syndicaliste, des postes alors que nous avions cumulé un sacré retard . Les classes seront encore plus surchargées , les effectifs en maternelle vont exploser, l'accueil des 2 ans aujourd'hui à 7% va encore chuter. Tout se dégrade. ''Pour protester contre ce budget de pénurie une journée nationale du collectif des 25 est prévue le 22 janvier 2011, une enquête va être lancée dans les écoles à propos des budgets....(à suivre très certainement).

Le 19 Mars 2011, à l'appel d'un collectif de 25 organisations, intitulé ''l'éducation est notre avenir'''syndicats d'enseignants, de lycéens, parents de la FCPE etc..ont manifesté dans

Le samedi 19/03/11 le collectif ''l'Education est notre avenir'' a organisé des manifestations dans toute la France (au moins dans 20 villes)pour dénoncer 16 000 suppressions de poste à la rentrée scolaire, septembre 2011. Des chiffres en hausse par rapport à la précédente journée d'actions du 22/01/2011.Une grande banderole attirait l'attention des spectateurs : '' D'autres choix sont indispensables . Exigeons une autre politique pour la réussite scolaire et universitaire de tous les jeunes.'' La FSU demande à ce que on stoppe les suppressions pour que le rentrée scolaire se fasse dans de bonnes conditions : pas plus de 25 élèves par classe, des dédoublements dans certaines disciplines , une formation des enseignants revue. Le syndicat réclame un collectif budgétaire. Pour le secrétaire du SNES de Haute-Garonne la suppression d'un fonctionnaire sur deux est un dogme absolument terrible. Les effectifs augmentent .dans le second degré et le premier degré mais on supprime parce qu'on a décidé qu'il fallait supprimer.

En février 2011 , le Centre d'analyse stratégique (CAS) un organisme rattaché au premier ministre, dans son tableau de bord de l'emploi public a conclu , sur la base de données de l'OCDE , que la France avait le taux d'encadrement le plus faible avec seulement 6,1 enseignants pour 100 élèves et étudiants quand la Suède, Le Portugal, la Grèce et d'autres.... dépassaient les 9 enseignants. Luc Chatel contesté ces résultats en disant que cette moyenne de la maternelle à l'université ne voulait rien dire . Problème : le CAS a aussi étudié le taux d'encadrement dans le primaire et la France est encore bonne dernière...il n'y a que dans le secondiare où l'on atteindrait, pour le moment, la moyenne.

Chiffres : à la rentrée 2011 on attend selon les données officielles, 50 800 élèves en plus , essentiellement en collège (33 500 ) en raison de l'arrivée des enfants du baby boom du début des années 2 000.

Il y aurait 1500 classes ''fermées ''à la rentrée 2011 pour le syndicat SNUipp-FSU.

Selon les résultats d'une collecte de données remontant de 62 départements , il y aurait, d'après le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire , environ, 1500 classes qui pourraient être fermées en septembre 2011. Il s'agit là d'une rupture sans précédent et pour la première fois le solde est négatif.

Actuellement 1 168 classes vont être fermées et avec les chiffres des départements manquants on pense qu'il y en aura 1500.Ce chiffre s'entend comme étant le solde entre ouvertures et fermetures de classes. Parmi les principales conséquences , selon le secrétaire général du syndicat en question le nombre d'élèves par classe va augmenter. Ces fermetures découlent des 8 967 suppressions de postes prévues dans les écoles publiques au budget 2011 dont 5 600 postes d'enseignants en ''surnombre''(par exemple remplaçants) et 3 367 postes devant les élèves.

Selon l'enquête du SNUipp-FSU, sur les 1168 classes fermées dans 62 départements, les deux-tiers concernent l'élémentaire et un tiers la maternelle. En outre ,379 postes supprimés concernent des emplois de ''Rased'' (spécialisés dans la grande difficulté scolaire), des maîtres formateurs et conseillers pédagogiques ( qui forment les stagiaires par exemple) et divers postes comme les remplaçants pendant la formation continue ou les enseignants soutien en éducation prioritaire. Dans le même temps , le nombre total d'élèves scolarisés va également augmenter. Ils seront 4 900 de plus à la rentrée, selon le ministère. Le SNUipp-FSU réitère son appel à un rassemblement devant le ministère le 18 mai. Interrogé le 17/04/11 sur Europe1 au sujet du nombre de fermetures de classes, le ministre de l'Education Luc Chatel n'avait pas précisé de chiffres. Malgré les promesses du Président Sarkosy 1400 classes fermeront en septembre 2012.02/03/2012N

La rentrée 2012 sera difficile dans le primaire. Le président Sarkozy avait promis ,en Juin 2011,de ''ne procéder hors démographie à aucune fermeture de classe à l'école primaire à la rentrée 2012''. Or les recteurs et inspecteurs d'académie ont arrêté leurs décisions : 3 494 classes ont été fermées et seules 1 911 ont été ouvertes. Le solde négatif s'élève donc à 1583 classes dont 203 fermetures en éducation prioritaire (Rased). Les syndicats n'acceptent pas :- la multitude de suppressions de postes indispensables au bon fonctionnement de l'école – les 846 postes de remplaçants en moinsles 100 postes en moins de maîtres-formateurs chargés d'accompgnar les enseignants stagiaires .

Les syndicats ont demandé au ministre de ''revoir sa copie''. Le ministre a dénoncé ces chiffres fantaisistes et a assuré que l'engagement de Nicolas Sarkozy serait tenu. Et il a rappelé que le Président s'était prononcé durant sa campagne pour ''l'exonération'' pour le primaire de la règle du remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Tout en confirmant les 1500 fermetures de classe à la rentrée 2011 le Président de la République a annoncé qu'il n'y aura pas de fermeture de classes dans le primaire en 2012.

Lors d'un déplacement en Lozère le 21 Juin 2011 le Président Sarkozy a annoncé un maintien du nombre total de classes en école primaire l'an prochain. '' À la rentrée 2012, nous ne procéderons pas , hors démographie, à aucune fermeture de classe à l'école primaire, a expliqué le chef de l'Etat.''''C'est-à-dire que le nombre de fermetures de classes n'excédera pas le nombre d'ouvertures liées aux évolutions démographiques.''

Cela ne signifie donc pas qu'il n'y aura pas de fermetures là où la population diminue , mais elles seront compensées par des ouvertures ailleurs, ce qui veut dire , globalement, un maintien du nombre total de classes précise l'Elysée. Décision qui est jugée insuffisante par les syndicats de l'Education nationale, alors que la colère gronde contre les fermetures de classe, notamment en zones rurales.

Un enjeu électoral :- le député UMP, Yannick Favennec , déclarait après les annonces du Président dans un message sur twitter: '' Je lance un appel au Président de la République pour l'arrêt des suppressions de postes dans l'enseignement pour les écoles rurales. ...il faut une application plus souple de la revue générale des politiques publiques dans le secteur de l'enseignement pour les territoires ruraux, sinon on court à la catastrophe, et je ne voterai le budget 2012 si cet assouplissement n'est pas prévu. Dans un document de travail dans le cadre de la préparation de son programme, l'UMP propose de ne plus tenir compte du seul critère du nombre d'habitants. ''en matière de maintien de classes et d'écoles le nombre d'élèves accueillis ne doit pas être le seul indicateur.

Pour Bruno Julliard , secrétaire national à l'Education au PS ''Qui peut croire que cette promesse présidentielle sera tenue alors que le même jour le gouvernement confirme 14 000 suppressions de postes dans l'Education nationale en 2012? ''Alain Vidalies, porte parole des députés PS, a réagi mardi 21/06: Tout ça n'est pas très sérieux . Évidemment ,l'élection présidentielle arrive , on ne peut pas à la fois dire qu'on supprime des postes de services publics et constater que cela fait des dégâts. ...on avait bien raison de dire que quand on supprime des postes de fonctionnaires, on supprime des écoles et on rompt l'égalité des chances. On n' a pas besoin d'un président et d'une majorité dont le principal travail est d'effacer les bêtises qu'ils ont faites pendant 4 ans. .

30 400 postes de fonctionnaires supprimés en 2012.

Le ministre du Budget, François Baroin a déclaré que le gouvernement prévoyait 30 400 suppressions de postes dans la Fonction publique en 2012 dont 14 000 à l'Education nationale) le 27/06/110 l'Assemblée nationale , lors du débat d'orientation budgétaire (DOB)sur la prochaine loi des finances. L'effort est comparable à celui des années précédentes, a précisé le ministre, ajoutant que les dépenses dans les salaires des personnels de l'Etat allaient ''baisser de près de 250 millions d'euros''. Pour le reste, le ministre a rappelé les grandes lignes du budget 2012, le dernier du quinquennat : ramener le déficit public de 5,7 à 4,6%, pas d'augmentation généralisée des impôts, poursuite de la suppression des niches fiscales;

Beaucoup de concitoyens ont remarqué que les économies qui seront faites avec les suppressions de postes au prochain budget seront inférieures ,et largement, aux dépenses réalisées (> de 210 millions en juin ...et ce n'est pas fini)en quelques mois de guerre en Lybie, guerre inutile, destructrice comme le sont toutes les guerres et dans laquelle la France ne suit pas les engagements pris (cf les envois d'armes aux combattants rebelles).

Le 24 mai 2011 le ministre de l'Education annonce la création de masters en alternance pour améliorer la formation des futurs enseignants.

- Quelques centaines d'étudiants concernés. : - Le dispositif est, pour l'heure,expérimental : seules une trentaine d'universités et 8 académies – comme celles de Versailles , Lille , Aix-Marseille – sont concernées. Quelques centaines d'étudiants, selon le ministre, éprouveront le système.

Quel sera le changement? - il s'agit de permettre aux futurs enseignants de commencer à exercer à temps partiel pour leur futur métier dès la quatrième année d'études supérieures (master 1)parallèlement à leur formation universitaire. Comment?- soit par le biais d'un contrat d'enseignement de 3 à 6 heures par semaine, moyennant 3 000 à 6 000 euros par an , soit en occupant un poste d'assistant pédagogique à mi-temps rémunéré 560 euros par mois .Dans les 2 cas , les rémunérations sont cumulables avec les bourses.

- Des postes fixes à temps complet pour les lauréats du concours. Autre point confirmé par le ministre : ''tous les étudiants ayant obtenu le concours cette année seront affectés à des postes fixes à temps complet ''à la rentrée prochaine. Ce n'était pas le cas cette année où, en primaire, de nombreux lauréats du concours s'étaient trouvés remplaçants.

La décision figure dans une circulaire parue le jeudi 19 mai au BOEN.n°20.

En primaire '' les écoles les plus difficiles et les postes spécialisés seront évités de même que l'attribution des classes les plus délicates '' CP par exemple''.Par ailleurs l'accueil des enseignants stagiaires,fin août, va passer de 3 à 5 jours et comprendre des formations théoriques à la tenue de classe(un DVD ''tenue de classe'' leur sera offert , afin qu'ils soient préparés à la rentrée .

- Les enseignements de difficultés ne sont pas tirés. : le dispositif s'améliorera-t-il avec ces décisions.? Pas suffisamment aux dires du SNUipp-FSU, syndicat majoritaire qui a jugé que le ministère n'avait pas tiré les enseignements des difficultés et lacunes mises au jour au cours de la première année de ''mastérisation » ».Il regrette notamment que le dispositif plaçant les stagiaires en binôme , dans la classe d'un maître expérimenté, de septembre à la Toussaint, soit abandonné. Il se demande aussi comment douze semaines de formation pourront être garanties aux stagiaires pendant l'année alors que ceux-ci ne seront plus remplaçants et que donc les remplaçants risquent de manquer.

La réforme dite de mastérisation n'a cessé d'essuyer des critiques depuis son lancement. Pour mémoire ,elle a déjà élevé le niveau de recrutement à master 2 (bac+5), confié leur formation aux seules universités via des masters et s'est traduite par la fin de la formation pratique offerte par les IUFM. Luc Chatel l'a pourtant une nouvelle fois défendue refusant de la voir comme ''la caricature qu'on a pu nous nous décrire''..

Avec le Pôle emploi, le Rectorat de Paris organise, Jeudi 26 mai 11-CIO,boulevard Montparnasse, un recrutement de professeurs remplaçants..

L'éducation nationale cherche des professeurs remplaçants .Les postes à pourvoir sont légion et figurent sur des affiches : Langues vivantes -Maths- EPS- SVT- Lettres -Histoire et plusieurs matières professionnelles

Le Rectorat veut constituer un vivier de potentiels professeurs, diplômés d'université '' vous avez un diplôme universitaire bac+5, voire bac+3, une expérience professionnelle pour les disciplines professionnelles, vous avez cette motivation de transférer des connaissances , venez aujourd'hui et on verra bien si on peut faire un bout de route ensemble.'' D'après le DRH du Rectorat de Paris'' toutes les garanties seront prises pour que ce soit des personnes en mesure de pouvoir travailler avec des élèves dès le rentrée 2011. Un suivi sera mis en place ainsi que des inspections, rappelle en outre le DRH;

Les candidats recrutés seront rappelés en septembre. Un contrat de quelques mois ou d'une année entière leur sera proposé. Ils seront surtout sollicités pour des remplacements en urgence , parfois du jour au lendemain. De quoi remédier en partie aux absences ponctuelles, qui ne peuvent être comblées par des titulaires. Ces derniers sont en effet affectés en priorité à des postes à temps plein.

Pour la rentrée 2011/12 l'Education nationale recrute -en utilisant tous les médias - 17 000 professeurs!!Nous prend-on pour des débiles mentaux?

Il nous est difficile de comprendre que dans la même année on puisse supprimer au budget 16 000 postes d'enseignants et recruter pour la rentrée qui suit 17 000 professeurs? Comment expliquer cette arithmétique gouvernementale?. Si on s'en tient à l'aphorisme '' gouverner c'est prévoir ''on peut dire que la France n'est plus gouvernée. Bien gouvernée, s'entend car statistiques et autres moyens d'évaluation de l'avenir à court, moyen et long terme de l'enseignement, sont légion. Il existe des concours nationaux mais l'offre est parcimonieuse pour les étudiants qui pourraient les passer. Tous les ans on cherche à réduire le nombre de futurs titulaires en faisant appel à du personnel précaire avec tous les inconvénients que cette situation entraîne pour nos enfants et pour ces personnels qui n 'ont aucune sécurité quant à leur devenir. Est-ce humain?.

25 août 2011 : ''Moins d'enseignants '' : les Français contre.

La politique de non-remplacement d'un enseignant sur deux partant à la retraite est une ''mauvaise chose'' pour 82% des Français, selon un sondage CSA commandé par le SNUipp-FSU, principal syndicat des professeurs des écoles et rendu public le 25/08/2011. C'est même une ''très mauvaise chose '' pour 54% des personnes interrogées, tandis que 15% jugent que c'est une bonne chose.

Rentrée 2011:on peut prévoir, avant cette rentrée ,que le gouvernement, en occultant plusieurs misères criantes de l'Education, parlera d'une rentrée ''techniquement réussie ''. Ouvron

C'est ce que dit en substance dans Libération du 30/08/2011Philippe Tournier, secrétaire du syndicat majoritaire des chefs d'établissement , le SNPDEN-Unsa. après une enquête auprès de 1500 collèges et lycées sur les conditions de rentrée. Tous les élèves auront vraisemblablement un professeur en face d'eux à la rentrée. mais cela cache un appauvrissement. Les rectorats, appelés à trouver eux-mêmes des économies , ont chosi de supprimer ce qui leur paraissait le moins utile et si ça ne suffisait pas , ce qui se voyait le moins.

..On a ainsi réduit les dédoublements de classe en langues, les options facultatives ou le soutien en petits groupes, et abandonné les projets pédagogiques souvent transdisciplinaires– par exemple autour du développement durable...Au lycée général , on a profité de la réforme de la première qui introduit un tronc commun pour les S, ES,L. On a regroupé des élèves de filières différentes en histoire et géo. Or les S vont désormais passer cette discipline au bac en première et vont devoir réviser et pas les autres...Les 2 heures d'accompagnement éducatif -nouveauté de la réforme – peuvent aussi être supprimées, tout comme au lycée professionnel le soutien récemment introduit.

Au collège on aussi grignoté sur les horaires obligatoires - l'éducation artistique par exemple dans les établissements ruraux.Enfin ,toujours selon l'enquête du SNPDEN , alors qu'on veut officiellement combattre les inégalités scolaires , les collèges défavorisés sont particulièrement touchés : leurs moyens supplémentaires sont en baisse.

Et le scandale des heures sup continue : avec les suppressions de postes qui se suivent depuis 2005(16 000 en 2011)et la reprise démographique en raison du baby-boom du début des années 2000 la situation est de pus en plus tendue dans les établissements .Pour combler des heures de cours non attribuées dans certaines disciplines on multiplie le recours aux heures sup. '' aujourd'hui un établissement ne pourrait pas fonctionner sans les heures sup souligne Philippe Tournier.Dans un lycée, elles représentent 10% du total d'enseignement, un peu moins au collège.Elles ont encore été augmentées de 6% cette année et elles deviennent de plus en plus difficiles à caser.

Aujourd'hui des professeurs se trouvent à la rentrée avec 2 heures voire 3 h sup dans leur emploi du temps.Ajoutons que le système n' a pratiquement plus de marge de manoeuvre Nous avons évoqué dans ce même chapitre plus haut le scandale des heures sup et les dégâts causés aux élèves . Il suffit de se reporter au sous/chapitre : ''les enseignants peuvent-ils travailler plus pour gagner plus autrement qu'au détriment des élèves?'' et ''l'economiste Gabriel Tahar pense qu'en plus de détruire des emplois, les heures sup (dans le privé comme dans le public) coûtent très cher''

Et que deviennent les remplacements? - de plus en plus les profs remplaçants , appelés TZR (titulaires sur zone de remplacement dans le secondaire),sont affectés dès le début de l'année à des remplacements voire à des postes fixes pour l'année. Avant les problèmes de remplacement se posaient en février, aujourd'hui ils se posent dès la fin septembre.(C.Petitot – SNPDEN)

Les économies continuent sur le dos des maternelles et sur les Rased.:Les Rased, maîtres spécialisés dans la difficulté scolaire , sont toujours dans la ligne de mire : cette année encore 600 postes disparaissent , ce qui prive d'aide 30 000 élèves , selon le principal syndicat du primaire le Snuipp-FSU. De plus alors que le ministre défend l'apprentissage précoce des langues , une bonne partie des 800 postes d'intervenants sont touchés. Enfin , pour ne pas se voir accusé d'appauvrir l'école primaire, déjà fragilisée , une bonne partie des économies a touché la maternelle,une spécificité française. Les Recteurs ont reçu la consigne de n'accepter que les enfants de 3 ans révolus, les plus petits restants chez eux. En 2000 le taux de scolarisation en maternelle des enfants de moins de 3 ans atteignait 34,5% maintenant il est de 12,6%.

Economies également sur la formation des professeurs. :à la rentrée 2010/11 , l'an passé, la réforme de la formation des profs s'était faite dans la douleur. De jeunes profs avaient été parachutés dans des classes au collège ou au lycée sans expérience ou formation pratique. Dans le primaire en raison d'un surnombre de professeurs ils avaient été accompagnés par un maître expérimenté jusqu'à la Toussaint. Mais ce ne sera plus le cas. ;

Les syndicats craignent que la rentrée 2011/12 soit pire pour les débutants. ''de nombreuses académies , comme Bordeaux qui leur accordaient l'an dernier 3 heures de décharge par semaine , les mettent directement à temps complet écrit la porte-parole du SNES. Comme il n'y a pas de petites économies les stages de formation pendant l'année seront aussi réduits.

Dans son entretien avec Sud-Ouest du 04/09/2011 le sociologue F.Dubet a déclaré :''on ne peut pas laisser en jachère la formation des professeurs, car la qualité de l'école y est naturellement liée.La formation des maîtres par les IUFM, qui n'était peut-être pas aussi bonne qu'on l'aurait souhaité, a été supprimée pour n'être remplacée par ...rien.Il faudra bien qu'un jour la classe politique affirme haut et fort qu'enseigner est un métier. Après tout , tout le monde admet qu'un infrmière doive passer 3 ans à se former avant d'exercer. On ne peut continuer à prétendre que, dès lors qu'on l'on possède un bon niveau de culture dans une matière ou une discipline , on est compétent pour enseigner. Ce n'est pas vrai. Et cela conduit à un déclin extrêmement prononcé des vocations d'enseignants : ce qui est mauvais signe. ''

Luc Chatel présente, le 01/09/11,les nouveaux objectifs pour la rentrée 2011/12

Le ministre Luc Chatel a souligné, lors de sa conférence de presse du 01/09/2011, l'importance de personnaliser l'enseignement, de responsabiliser et de donner plus d'autonomie notamment au lycée , dont la réforme entre en vigueur cette année en classe de première avec le but d'améliorer l'orientation et de remettre en cause la prééminence de la série scientifique au profit de la filière littéraire.

Nouveautés

Ecole primaireles leçons de morale font leur retour.; des leçons qui doivent avant tout aider chaque élève à édifier et renforcer sa conscience morale dans des situations concrètes et en référence aux valeurs communes à tout honnête homme.

Collègeune évaluation en 5e en Français et en mathématiques aura lieu dans quelques collèges volontaires. Généralisation en 2012.

Des classes ''prépa-pro''en 3e. Classes pour les élèves susceptibles de se diriger vers un LP; Ces élèves prépareront le brevet au sein d'un lycée professionnel.

Collège et Lycée : - l'autonomie de recrutement : - 325 collèges et lycées du dispositif ''Eclair'' (écoles,collèges et lycées pour l'ambition, l'innovation et le réussite) vont expérimenter l'autonomie de recrutement, c'est-à-dire un recrutement d'enseignants sur avis du chef d'établissement.911 postes sont concernés d'après le ministère. Les cours le matin – du sport l'après-midi : on double le nombre d'établissements

Lycée :-''un tronc commun d'enseignements'' : des enseignements semblables sont prévus en 1ere pour les L,ES,S : 4h de français – 4 h d'Hist-Géo – 4h 30 pour 2 langues vivantes. 2 heures hebdomadaires d'accompagnement personnalisé. - l'épreuve d'histoire-géo au bac anticipée en 1ére scientifique. L'histoire-géo devient facultative en terminale S. - Il y aura un nouvel enseignement de ''littérature en langue étrangère''.- Expérimentation de la philo dès la seconde dans environ 300 lycées.

Remarque : il est certain que plusieurs de ces ''nouveautés'' seront dénoncées par les parents d'élèves et les syndicats. À suivre....

Rentrée des professeurs en septembre 2011.

Quelque 840 000 enseignants dont plus de 16 000 stagiaires ont fait leur rentrée le 02/09/2011,3 jours avant leurs élèves. Ces jeunes sont inquiets , stressés et parfois n'hésitent pas à le dire comme cette jeune prof'''je ne me suis jamais trouvée dans une classe . C'est difficile de se dire qu'on commence direct avec 18 heures de cours.'' Depuis un an, les débutants commencent toujours à temps plein alors qu'avant la réforme ils n'2taient qu'à temps partiel, la première année.

Luc Chatel tout en reconnaissant les difficultés de la rentrée 2010 a déclaré qu'à la rentrée 2011 il y avait eu des améliorations significatives : l'accueil de pré-rentrée est théoriquement passé de 3 à 5 jours et certains étudiants ont pu suivre des stages pendant leur dernière année de diplôme de master. Mais le SNUipp-FSU principal syndicat des écoles , rappelle que les stages en master n'étaient que facultatifs et il a calculé qu'au moins 39 départements n'offriront pas les 5 jours obligatoires d'accueil dans le primaire. ''On nous envoie au casse-pipe avec 18 heures de cours . Les petits stages de formation avant la rentrée c'est un peu un cache-misère.''a dit un nouveau professeur. Et puis il y a le problème des affectations ''j'appréhende la gestion de la classe. Ils nous avaient dit qu'ils éviteraient d'envoyer des profs stagiaires en ZEP mais ça n'a pas marché pour moi a affirmé une jeune prof.nommée dans un établissement de l'éducation prioritaire.

Même la présence de tuteurs , si rassurants pour les débutants , n'est pas ou peu assurée. 27 départements ne vont pas en assurer dans le primaire. Ce qui conduit les syndicats à qualifier de toujours calamiteuse la nouvelle formation des enseignants , qui n'a plus de caractère national mais des variantes selon les académies.

Dispositif pédagogique pour aider les enseignats débutants:

''Jeunes profs.com'' monté par la banque Casden, le journal le Monde et l'éditeur Rue des écoles;

■ ''Apprentissime.org'' un site d'outils pédagogiques , du tutorat et du coaching pour lequel il faut débourser 12€ par mois.

le site actualisé quotidiennement ''http://systeme.educatif.free.fr''

Septembre 2011: les nouveaux programmes de SVT en 1re ES et L font polémique sur l'orientation sexuelle .

Polémique : l'un des chapitres intitulé ''Devenir homme ou femme'' ,évoque l'identité sexuelle qui relève de la sphère publique et l'orientation sexuelle, qui relève de l'intimité des personnes. Le message se veut tolérant.'' la lutte contre les discriminations , notamment sexuelles, fait partie des missions prioritaires de l'école de la République'' indique-t-on rue de Grenelle. Ces programmes officiels ont été validés par des inspecteurs , des professeurs de biologie et des universitaires, il y a plus d'un an, sans qu'ils ne suscitent alors de controverse.

Et pourtant à cette rentrée il y a des opposants - : 80 députés UMP- 112 sénateurs exigent le retrait des nouveaux manuels de biologie de 1ère. - Un collectif de professeurs de SVT '' l'école déboussolée''a recueilli plus de 37 000 signatures contre la théorie du genre à l'école de la République..... des associations catholiques sont contre... les syndicats des professeurs Snes et Unsa-Education prennent la défense des manuels....le ministre Luc Chatel a adressé aux parlementaires une fin de non-recevoir.

Manifestations - bien suivie - des enseignants du public et du privé le 27 septembre 2011 pour dénoncer les réductions d'effectifs entre 2007 et 2012.

Des défilés de milliers de manifestants dans toute la France selon le ministère de l'Intérieur. Pour les organisations professionnelles , cette grève a été significative dans le secteur public et ''inédite dans le privé'', notamment dans les académies de Nantes, de Rennes et dans le Nord-Pas- de- Calais , bastions de l'enseignement catholique.

Motifs de cette grève du public et du privé :

- le nombre de postes supprimés depuis 2007 dans l'Education nationale (en comptant les 14 000 annoncés pour 2012) s'élève à 80 000 !!

- le nombre de candidats au concours a baissé en deux ans de 25 à 40% selon les académies.

- 2,5% c'est le nombre d'heures perdues, en pourcentage, dans les établissement défavorisés, selon une enquête du SNPDEN, le premier syndicat des principaux et proviseurs de l'enseignement public.

- découragement des jeunes devant un métier de plus en plus précaire et des élèves de plus en plus difficiles. Un de ces jeunes professeurs, sans réelle formation, nous a dit ''je n'ai pas l'impression d'enseigner. Je n'ai pas été préparée à cela. Les élèves sont très turbulents. La pédagogie est souvent mise de côté pour simplement essayer de tenir la classe. Ce n'est pas facile, même si c'est enrichissant.'' À ce début de carrière délicat rajoutons des loyers de plus en plus hors de prix et de surcroît une augmentation délèves par classe par rapport aux années précédentes (dépasser 30 élèves par classe en primaire est de plus en plus fréquent''.

- et en plus ils sont mal payés : les professeurs de l'Hexagone sont moins payés que dans la plupart des autres pays riches. D'après l'OCDE un enseignant débutant dans le primaire touche 24 000€ par an , contre 29 800 en moyenne dans les pays de l'OCDE. Si l'on prend l'échelon maximal il est de 52 150 euros par an dans le secondaire contre 53 900 euros dans l'UE.

Propos provocateurs du président Sarkozy et mépris de la part du ministre L.Chatel

En visite dans une usine dans l'Oise le jour de la grève le Président Sarkozy a relativisé la grève des enseignants '' c'est normal dans une démocratie '' mais il a opposé les fonctionnaires disposant d'un statut qui les protège aux ouvriers salariés et cadres lancés dans la compétition internationale.Ce ne sont pas des propos à tenir sauf à vouloir semer la discorde entre Français. Les enseignants ont très mal pris les réflexions du Président.

Après la grève le président de la CFDT, François Chérèque a déclaré : ''le ministre (L.Chatel) ne doit pas traiter les enseignants et le monde de l'éducation par le mépris comme il le fait actuellement. Il ne répond pas aux questions posées. ''

Le ministre Chatel – en septembre 2011 - traite d'irresponsable le candidat Hollande qui prévoit une loi de programmation portant sur les 70 000 postes supprimés. L'ex-ministre J.Lang répond à L.Chatel.

L'ancien ministre socialiste J.Lang a estimé samedi 10/09/11 que le ''véritable irresponsable'' , en matière de postes dans l'Education, était le ministre Luc Chatel et il a qualifié de ''sage et réaliste'' la proposition de F.Hollande qui a pris l'engagement de revenir – en plusieurs années - sur l'ensemble des suppressions de postes – 70 000 - depuis 2007.Pour Lang, L.Chatel a infligé à l'école – sans discernement et à l'aveugle - un plan de purge qui met en péril la qualité de notre ensignement .

La règle du ''un sur deux''est une règle systématique aveugle confiait dans le Monde du l'ancien ministre de la relance , Patrick Devedjian.

....la crainte de voir les services publics dégarnis , surtout dans l'éducation et la police, s'exprime aussi au sein d'une partie des députés de la majorité. Grâce au non remplacement d'un agent retraité sur deux , le gouvernement table, en 2012, sur une économie brute de 970 millions d'euros sur un budget total de 117,8 milliards d'euros pour la fonction publique d'Etat.

Le président Sarkozy s'était engagé à reverser 50% des économies réalisées aux agents , sous forme de revalorisation salariale. Mais la Cour des Comptes et Gilles Carrez , rapporteur général (UMP) de la Commission des finances de l'Assemblée, ont calculé que, en 2009 et 2010, les fonctionnaires ont récupéré plus que prévu. Les économies seront donc moindres...

Qui a dit, le 17/11/11, qu'il sera possible de réduire encore le nombre de postes en ne remplaçant pas un certain nombre de départs en retraite?

Luc Chatel, ministre de l'Education nationale dans ''Les Échos'' le 17/11/11. 14 000 postes de plus devraient être supprimés en 2012 !

En 2011 le ministre avait promis qu'il n'y aurait pas de suppressions en primaire en 2012 mais le ministère a transmis au syndicat les 5 700 suppressions pour la rentrée 2012 plus les 8 300 suppressions dans le secondaire.

Voici les suppressions ( pas encore votées au 17/12/2011) - : - académies de Lille (399) – Nancy-Metz (367) – Versailles(260) – Amiens (235) – Créteil ( 233) – Toulouse (227) – Aix-Marseille ( 219) – Strasbourg (216) – Bordeaux (203) – Orléans-Tours (196) – Dijon (181) – Caen et Rennes (179) – Montpellier ( 172) – Rouen (166) – Besançon ( 154) – Grenoble et Reims (153) – Nice ((143) – Clermont-Frrand (141) – Nantes (137) – Guadeloupe (134) – Limoges (131) – Lyon et Poitiers ( 129) – Paris ( 98) – Martinique (97) – Rèunion ( 69) – Corse ( 20) .

Le total donne 5 100 supressions. Les 600 autres devant concerner les moyens alloués au recrutement des étudiants en master 2, a précisé à l'AFP Christian Chevalier, du SE-Unsa . Le projet ne fait pas dans la dentelle . Le couperet tombe dans toutes les académies , sauf la Guyane qui voit 20 créations. Les

académies doivent toutes rendre des postes quelle que soit l 'évolution du nombre d'élèves, a commenté dans un communiqué le SNUipp-FSU, premier syndicat des écoles.

Et en 2012 il y aura aussi 8300 suppressions de postes en collèges et en lycées. Toutes les académies seront touchées....alors que les effectifs des élèves augmentent partout!!

Lundi , l'Unsa parle d'un plan social inégalé.

''Les suppressions de postes dans l'Education nationale, 80.000 entre 2007 et 2012, équivalent à un plan social inégalé (qui) dégradera l'avenir de la nation plus sûrement que les agences de notation ne peuvent le faire", estime lundi Unsa Education.''"Augmentation des effectifs, abandon des capacités d'intervention auprès des élèves en difficulté, non remplacement des enseignants absents: les conséquences des suppressions font partie du quotidien des équipes éducatives qui tentent, sur le terrain, de colmater les brèches qu'ouvrent le gouvernement", déplore l'organisation syndicale d'enseignants dans un communiqué.

Pour les parents d'élèves de la FCPE la situation va – à la rentrée scolaire 2012 - se dégrader énormément dans les établissements scolaires .

Les parents d'élèves de la FCPE (principale association de parents) font part de leur inquiétude pour la rentrée scolaire 2012. 14 000 postes supprimés à la rentrée 2012 : ce qui portera à 80 000 le nombre de postes disparus depuis 2007 et cela au titre de la RGPP (régime général des politiques publiques)) qui prévoit de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite .

Quand un journaliste lui demande ce qu'il craint le plus avec ces nouvelles suppressions de postes J.J Hazan le président de la FCPE, après avoir dit que ces mesures avaient été votées par la majorité UMP( et par de nombreux députés qui avaient indiqué que la RGPP avait suffisamment frappé l'école) a déclaré que les conséquences de ce vote étaient multiples : de nombreux emplois administratifs vont disparaître dans les établissements, ce qui signifie très concrètement que l'on va en fermer puisqu'il y aura des regroupements. Pour lui tout se fera sans tenir compte des investissements des collectivités locales alors qu'il aurait fallu une véritable discussion, une réflexion sur l'aménagement du territoire. Il souligne aussi que les académies les plus défavorisées sont les plus touchées par ces suppressions.

J.J.Hazan constate que l'Education a déjà beaucoup payé et pour lui les choix du gouvernement sont discutables. ''On a maintenu une déduction fiscale sur les entreprises pour 750 millions d'euros . Ne valait-il pas mieux la supprimer et conserver les postes? - l'Etat reverse de l'argent aux officines privées qui proposent des cours de soutien et profitent du marché de l'angoisse. Par ailleurs ,continue-t-il, il ne suffit pas de dire que les moyens ne font pas tout. En les coupant sans aucune réflexion , sans rien changer à la pédagogie , on accepte le no-remplacement des enseignants absents, on ne garantit plus la réinscription de redoublants en terminale , on anéantit la scolarisation des moins de 3 ans pour la livrer au privé, on tue la formation initiale des enseignants ,on détruit l'enseignement spécialisé pour les élèves en difficulté assuré par les Rased.

Au ministre qui dit que la France compte 35 000 professeurs de plus et 500 000 élèves de moins qu'en 1990 J.J.Hazan répond qu'on ne peut pas comparer 1990 et 2012 . Ces chiffres ne correspondent pas à une réalité et tout le monde s'accorde pour dire qu'actuellement il est impossible de faire la classe à plus de 25 élèves en primaire et trente au lycée car le monde a bougé et beaucoup changé et les jeunes avec. Les technologies nouvelles ont bouleversé l'univers des jeunes en particulier. Pour J.J. Hazan il y chaque année 35 000 élèves de plus dans le public.et la part réservée à l'Education n'augmente pas et les taux d'encadrement des élèves sont déjà très bas par rapport à d'autres pays de l'OCDE.

Le président a annoncé qu'il y aurait une journée nationale (le 17 mars 2012) d'interpellation des candidats. Ensuite on dira des choses . Mais,dit-il, les députés qui expliquent qu'il faut maintenir l'école rurale et votent ce budget, il va falloir qu'ils s'expliquent.....

Au cours de ses voeux aux enseignants le , le Président Sarkozy dresse son bilan sur l'enseignement et parle de son avenir. Face à ce discours les syndicats d'enseignants et des politiques font part de leur colère.

Tout un chacun a vu dans le discours du Président un discours de campagne électorale....Pour lui le bilan c'est l'autonomie des universités....la réforme de l'école primaire de 2008 ...les internats d'excellence... l'accueil des enfants handicapés en milieu scolaire ordinaire...la réforme des lycées professionnel, général et technologique... le tout, d'après lui, s'étant fait avec une bonne et juste répartition des moyens existants. Il a déclaré qu'il convenait de faire mieux encore avec les mêmes moyens.

Il a fait part de sa satisfaction d'avoir supprimé '' 8000 enseignants recrutés en surnombre dans le premier degré'' , il a prétendu qu'il serait irresponsable d'imaginer la recréation de postes dans l'Education nationale car, pour lui, il ya suffisamment d'enseignants. ...Ce qu'il convient de faire c'est de redéfinir le métier des enseignants qui doivent accepter de nouvelles façons de travailler et en contrepartie leur rémunération devra être considérablement augmentée.

L'évaluation des enseignants serait toujours confiée au chef d'établissement, les compétences disciplinaires revenant à l'Inspecteur.

Pour ce qui est de l'avenir proche, le Président fait la proposition de mettre fin ''au collège unique'', en recentrant sixièmes et cinquièmes sur les fondamentaux et quatrièmes et troisièmes devant tenir compte de la diversité des parcours, car il n'est pas normal que le collège actuel prépare exclusivement à l'enseignement général. Enfin l'idée de l'autonomie pour chaque établissement a fortement été lancée.

Les réactions face à ce discours dont les médias détailleront plusieurs mois durant (l'Education étant un enjeu majeur dans la campagne électorale) peuvent - au dire de la majorité des spécialistes de l'info – se résumer en un mot qui s'impose , le mot ''colère''. Colère des syndicats d'enseignants échaudés par les promesses non tenues en 2007, colère des politiques de gauche, de Hollande à Mélenchon. Vincent Peillon a ainsi traité N.Sarkozy de ''liquidateur du modèle républicain de l'éducation''. Le débat ne fait donc que commencer.... car, ne l'oublions pas, la FCPE a -elle aussi – sa part de justes réclamations à faire entendre haut et fort....

Fin février 2012, le président Sarkozy a menti sur RTL à propos des effectifs d'élèves et de professeurs.

Il a affirmé sur les ondes de RTL qu'il y avait un peu plus de 400 000 élèves de moins dans l'éducation nationale depuis dix ans et 45 000 professeurs de plus. Mais les données ''Repères et références statistiques'' publiées par l'Education nationale et ''les séries statistiques de l'INSEE '' affirment que les effectifs d'élèves (premier et second degrés) sont passés de 2000 à 2010 de 12,166 millions à 12,017 millions soit une diminution de 149 000 élèves, ce qui est loin des 400 000 évoqués par le président. Par ailleurs les effectifs des personnels enseignants (public et privé, premier et second degrés) sont passés de 989 890 à 928 458 en 2011, soit une diminution de 61 432 postes de professeurs....

Une des conséquences de l'élection de François Hollande comme Président de la République : les syndicats demandent une rupture avec la politique scolaire de N.Sarkozy.

Les principaux syndicats du monde éducatif ont réclamé le 07 mai 2012 au Président Fr.Hollande une rupture en matière d'éducation par rapport à la politique menée par N.Sarkozy, rupture qui soit perceptible dès la rentrée scolaire 2012. '' Il faut une rupture réelle avec les politiques menées ces dernières années et les mesures d'austérité qui ne sont pas les réponses pour relancer notamment l'emploi et le pouvoir d'achat'' écrit dans un communiqué la FSU , première fédération syndicale du monde éducatif. ''Convaincue que les évolutions nécessaires doivent se faire avec les personnels, la FSU souhaite que les organisations soient à nouveau reconnues comme des partenaires utiles et indispensables à la construction démocratique de notre société '' a-t-elle ajouté.

Mai 2012 : abrogation du décret sur l'évaluation des enseignants.

Le décret sur l'évaluation des enseignants publié mardi 08/05/0212 au Journal officiel et très critiqué par les syndicats sera abrogé dès la prise de fonction de Fr;Hollande (le 15 mai ) et la mise en place du nouveau gouvernement. Nouvelle annoncée par Vincent Peillon , conseiller''éducation'' auprès du Président.Pour V.Peillon il s'agissait ''d'un passage en force et d'un mépris du dialogue social '' de la part du gouvernement sortant.

L'inégalité des moyens dans l'éducation nationale, dénoncée par un rapport de la Cour des Comptes (Mai 2012)devra être corrigée par la Gauche au pouvoir depuis le .

Dans un rapport – d'une année de travail que s'est procuré le Monde, la Cour des Comptes dévoile une véritable inégalité dans la répartition des moyens d'enseignements en France. Les académies de banlieues parisiennes sont les plus défavorisées. En Seine – Saint - Denis seuls 0,9% des moins de 3 ans ont une place à l'école contre un peu plus de 4% dans l'académie de Créteil et 13,4% en moyenne nationale.

La position hégémonique de Paris pénalise les académies de Créteil et de Versailles : en 2011 on note à Créteil plus de 3836 élèves et l'académie a perdu 426 postes . A contrario Paris qui augmenté seulement de 1000 jeunes en 2011 a obtenu 20 emplois supplémentaires!.

Le rapport souligne que l'Etat a dépensé 47% de plus pour former un élève parisien que pour former un banlieusard de Créteil ou de Versailles. Ce constat est encore plus inégalitaire avec les académies de province. En 2010 l'Etat a dépensé 51% de plus pour un Parisien que pour un Niçois . Pour un élève de primaire de l'académie la plus défavorisée de France (le Monde ne donne pas le nom) l'Etat dépense 2 861 euros par an contre 3134 pour un Parisien

Toujours selon ce rapport les enseignants les plus compétents sot envoyés dans le établissements les plus favorisés, ceux recueillant un taux de réussite supérieur à le moyenne nationale. L'académie de Paris bénéficie d'enseignants plus expérimentés et une offre de formation bien plus large. Les zones de ZEP récupèrent bien souvent les professeurs qui coûtent moins chers, soit les plus jeunes et les moine expérimentés.Si 9,2% des enseignants ont moins de 30 ans en moyenne nationale , ils sont 21,6% à Créteil. Dans cette même académie 8,6% des profs sont non-titulaires, contre 4,9 % en moyenne nationale. À Paris 24,2% des enseignants sont agrégés pour une moyenne nationale deux fois moins élevée.

Enfin, le budget accordé par les collectivités territoriales aux établissements va.rie sensiblement en fonction des régions. Selon Le Monde , en lycée, la participation des régions varie du simple au double et celles des mairies , pour la primaire de 1 à 10.

Avant la publication de ce rapport , le ministère et les Recteurs d'académie doivent faire part de leurs remarques. Leurs réponses devront ensuite être annexées à l'étude.Il reste quelques mois pour trouver des solutions à ces problèmes d'inégalité à l'école......

Vincent Peillon nommé ministre de l' Education nationale le .

Vincent Peillon né le 07/07/1960 a été nommé ministre de l'Education nationale le 16/05/2012. Professeur agrégé et docteur en philosophie il est l'auteur de 13 publications. Il s'est entouré de trois collaborateurs experts aux CV impressionnants et excellents connaisseurs des arcanes du système éducatif : Pierre -Yves Duvoye ,directeur de Cabinet, énarque, secrétaire général des ministères de l'Education et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche – Alexandre Siné, inspecteur des Finances , surdiplômé. Jean-Paul Delahaye, conseiller spécial auteur de plusieurs ouvrages sur l'école.

Création de 5 000 postes dès la rentrée 2012 et autres initiatives..

Dans sa campagne présidentielle le nouveau président de la République – François Hollande- a promis – sur 5 ans - 60 000 postes de plus à l'Education nationale..C'est ainsi qu'à la rentrée 2012/13, 1000 postes de professeurs des écoles et 4 000 postes d'encadrement seront ouverts.

Objectifs du nouveau ministre : - améliorer le niveau moyen des élèves en mathématiques, en français et en langues étrangères - trouver des moyens pour diminuer l'échec scolaire et le creusement des inégalités. Le ministre veut aussi ouvrir 2 grands chantiers : la réforme de la formation des maîtres, uniformément critiqué et le chantier ds rythmes scolaires.

Vincent Peillon a déclaré le que, fin Juillet, seraient prises toutes les décisions concernant les sujets d'éducation y compris celui des rythmes scolaires.

On sait donc maintenant que les concertations vont se faire relativement vite – surtout sur les rythmes scolaires et qu'il y aura une loi de programmation à l'automne d'après le calendrier fixé par le le président de la République.

Le , V.Peillon, ministre de l'EN, a précisé les créations de postes immédiates et les moyens à engager sur le long terme.

Voici quelques propos du ministre de l'éducation, extraits de Libération du 27/06/12 : ''...avec une nouvelle saignée de 14 000 postes, la rentrée s 'annonçait comme extrêmement difficile. Jamais la droite ne s'est attaquée à l'école avec une telle brutalité , sur les valeurs et sur les moyens. Mais le Président de la République tient son engagement d'en faire une priorité. Nous avons pu prendre des mesures afin que la rentrée se passe le moins mal possible ......C'est le début d'un grand effort pour bâtir une école plus juste et plus efficace...Le primaire est une priorité pédagogique de longue durée. C'est là que nous créons 1000 postes de professeurs des écoles dès cette rentrée car les difficultés se nouent dans les petites classes. C'est ici une question de moyens mais aussi une inversion du discours .Le système se construisait sur un modèle de réussite tardif et élitiste ....

.....Dès la rentrée 2012 ''nous réduisons de 3 heures les heures d'enseignement hebdomadaires des stagiaires ( les profs débutants) afin de leur permettre de se former.Envoyés sans expérience devant les élèves , ils se retrouvaient en plus, souvent, à cheval sur plusieurs établissements , enseignant à plusieurs niveaux. Cette mesure revient à créer l'équivalent de 1500 postes qui se traduiront par le recours à des heures supplémentaires , des contractuels etc...N'oublions pas que nous sommes dans des mesures urgentes face à la rentrée dans 2 mois !!

Nous allons aussi recruter 500 Assistants de prévention et de sécurité pour les établissements sensibles où ils seront intégrés à l'équipe pédagogique .Nous recruterons aussi 75 conseillers d'éducation (CPE) sur les listes complémentaires aux concours (les non admissibles ayant un bon niveau) , ainsi que 280 profs du second degrépostes qui existent déjà et qui n'avaient pu être pourvus faute de candidats (90 en maths – 70 en anglais – 60 en Lettres et 60 en EPS - ils seront recrutés parmi les admissibles à l'agrégation, une possibilité offerte par la loi permettant de surmonter la pénurie de candidats au Capes. Il y aura à la rentrée des assistants d'éducation supplémentaires (surveillants) ainsi que des auxiliaires de Vie scolaire (AVS) pour accompagner les élèves handicapés.....Nous discutons avec Bercy pour avoir 1500 AVS et 2000 Assistants d'éducation.....

....Les 1000 postes du primaire , les 75 CPE et les 280 professeurs sont des fonctionnaires. Les autres sont des contractuels y compris d'ailleurs les assistants de prévention et de sécurité car il est trop tôt pour créer un nouveau statut de la fonction publique. Ce seront des assistants d'éducation qui, après une formation spécifique , seront disponibles dans la seconde partie du premier trimestre......

...Selon les engagements pris , ces postes d'enseignement mais aussi de CPE, d'infirmières , d'assistantes sociales etc...sont des fonctionnaires. Avec nos mesures d'urgence nous en créons 1 075. Or il nous reste beaucoup à faire...Il faut rebâtir la formation des enseignants, ce qui va engager beaucoup de postes , assurer l'accueil des moins de 3 ans , instaurer le ''plus de maîtres que de classes''.Pour nous l'école est un investissement qui rapporte beaucoup à la nation....Nous souhaitons que ces 60 000 postes sur le quinquennat soient des titulaires mais....''

Des chiffres : - 15 000 c'est le nombre de contrats aidés arrivant à échéance en juin et non budgétés. Vincent Peillon a assuré qu'il allait les renouveler.

- 25% c'est la hausse , à la rentrée, de l'allocation scolaire, délivrée aux familles sous conditions de ressources, soit 70 à 80 euros, selon l'âge de l'enfant.

Début le de la concertation nationale sur l'Education, qui doit préparer avant la fin de l'année, la Loi d'orientation et de programmation.

La concertation a bien démarré le 5/07/2012 ,concertation destinée à préparer la loi d'orientation et de programmation qui sera soumise au Parlement avant la fin de l'année.

Pendant plusieurs semaines , syndicats d'enseignants, représentants de parents d'élèves, du monde de l'entreprise, des collectivités territoriales, du tourisme.....vont plancher sur les grandes orientations éducatives voulues par le Président F.Hollande et qui seront mises en oeuvre par le ministre V.Peillon.

Ces personnalités du monde éducatif seront réparties en 4 groupes : - le système éducatif - les élèves - les enseignants - ■ la réussite scolaire.

À la tête de chaque groupe une personnalité sera chargée d'animer les débats et de faire remonter les points de réflexion.Plusieurs questions sensibles seront abordées au cours de cette réflexion concertation : la formation et les missions des enseignantsles rythmes scolairesl'éducation prioritairel'évolution des diplômes : Brevet – Bac. Ces réflexions aboutiront à la rédaction d'un rapport en octobre, rapport qui sera remis au ministre.Il servira de base à la loi d'orientation et de programmation sur l'école qui sera présenté ''avant la fin de l'année'' a précisé le porte-parole du gouvernement Najat Vallaud- Belkacem.

J.M.Ayrault a rappelé lors de son discours de politique générale que le Président avait fait de la jeunesse et de l'éducation ''la priorité '' de son quinquennat. L'école est au coeur de la promesse républicaine, c'est l'école qui fait naître parmi les jeunes générations un profond sentiment d'attachement à nos valeurs fondamentales, à la laïcité, au civisme et au respect des autres, a déclaré le premier ministre. Mais le constat est sans appel. Notre système éducatif ne produit ses effets que pour 80% des jeunes et n'est pas adapté pour les 20 % restants a-t-il ajouté.

Le reprise de la concertation pour refonder l'école.

La concertation lancée début Juillet par le ministre V,Peillon a repris le 20/08/2012 après la pause estivale. L'objectif demeure inchangé :déterminer les réformes prioritaires avant la rédaction d'un rapport et la présentation d'une loi à l'automne. Cette concertation réunit environ 600 personnes : enseignants – sociologues, parents d'élèves -patronat -élus – recteurs,etc...Le comité de pilotage remettra un rapport au ministre avant le 15 octobre, prélude à un projet de loi d'orientation et de programmation dans la foulée.

Après 2 semaines de travail début Juillet les discussions reprennent autour des quatre thématiques retenues : la réussite scolaire (priorité au primaire, socle commun) – les élèves (rythmes scolaires , lutte contre la violence) - un système éducatif efficace (développement du numérique) et les personnels (formation,évaluation).

Un conseiller du ministre a déclaré ''Je ne crois pas à un rapport consensuel.salué par tout le monde......le calendrier est serré mais aujourd'hui, aucun article de loi n'est rédigé... Les grandes orientations sont déjà définies mais les décisions politiques ne sont pas prises..'' Pour le ministre de l'Education nationale '' après le temps de la concertation et celui du Parlement, il y aura le temps de la démocratie sociale (négociation avec les organisations syndicales) . Le temps est court mais si nous ne faisons pas des réformes assez vite elles ne se feront pas...Nous n'avons pas caché notre réforme de l'Education, priorité du quinquennat''

Les premières priorités : - Le thème des rythmes scolaires est l'un de ceux qui fait le plus débat tant les parties prenantes sont nombreuses : parents, enseignants, collectivités, associatifs du tourisme n'ont pas les mêmes contraintes, bien que tous s'accordent à dire que le bien-être de l'enfant doit primer. C'est aussi celui qui a un peu avancé puisque le retour de la semaine de 4,5 jours dans le primaire , abandonnée en 2008, semble faire consensus même s'il reste à définir ses modalités. À peine nommé,Vincent Peillon avait annoncé un retour à la semaine de 5 jours dès la rentrée 2013.

Le plus difficile est à venir : - respecter une pause déjeuner d'une heure et demie, réduire les vacances d'été, supprimer ou non les zones A-B-C- qui étaient les vacances d'hiver et de printemps en fonction des académies et qui sont défendues mordicus par l'industrie hôtelière ou encore alterner sept semaines de cours et deux de congé...Autant de terrains d'affrontement. Alléger la journée de classe de l'élève est aussi un sujet sensible car il faudra trouver les moyens financiers d'occuper les enfants après les cours. Les activités périscolaires relèvent des collectivités locales qui n'en n'ont pas toutes les moyens.

Le ministère a lancé un site internet à l'occasion de la concertation. Plus de 3 000 contributions avaient été recueillies courant août , émanant essentiellement d'enseignants.

Les grandes priorités qui doivent figurer dans'' la loi de refondation de l'école'' .

Elles sont au nombre de 4 comme le souligne Sud- Ouest du 13/12/12:

- Faire entrer l'école dans l'ère du numérique. -Compléter l'offre existante et favoriser la mise en oeuvre d'une aide personnalisée aux élèves. - La France a pris un certain retard dans ce domaine malgré des expériences bien menées ici et là.

- Une nouvelle formation des professeurs. Il y aura dans le quinquennat 60 000 créations de postes.

Ces nouveaux professeurs seront désormais formés dans des écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE). Ces écoles vont apporter des connaissances académiques et pédagogiques , avec une part de la formation en alternance dans les établissements scolaires.

-Davantage de places en maternelles : - le projet de loi revient sur une politique du gouvernement précédent. Luc Chatel avait méthodiquement supprimé des postes en nombre dans les écoles maternelles , préférant donner en priorité des moyens pour l'école à partir de 3 ans. Vincent Peillon ne rouvrira pas toutes les écoles pour les tout-petits, fermées au cours des cinq dernières années, mais propose de mobiliser

3 000 postes sur le quinquennat dans les zones défavorisées. Cela répond pour une petite part , à l'un des objectifs affichés de cette loi qui consiste à rétablir de l'égalité entre les territoires. La loi érige en priorité l'accueil des enfants de moins de 2 ans dans ces zones difficiles.

- Langues étrangères et morale laïque : - Pour le contenu de l'enseignement , ce texte apporte quelques nouveautés. Il institue par exemple un ''enseignement moral et civique'', qui s'affichera comme laïque. Tous les élèves vont aussi bénéficier d'ici à la fin du quinquennat d'autres innovations, par exemple une découverte des métiers et du monde professionnel ou encore l'enseignement d'une langue vivante dès le CP.

Comme pour le numérique , la France est particulièrement en retard pour l'apprentissage des langues étrangères. Afin d'améliorer les résultats des élèves , jugés alarmants, l'idée est de les faire parler plus tôt . Le débat ne tardera pas à s'ouvrir une nouvelle fois pour savoir si l'Education nationale doit ou non privilégier l'anglais.

La future loi prévoit également la variation des pratiques pédagogiques . Pour cela le ministère prévoit 7 000 postes afin de concrétiser le principe du ''plus de maîtres que de classes''.Enfin, au collège , l'orientation ne se fera plus dès la quatrième , mais le tronc commun se poursuivra jusqu'à la fin de la troisième.L'objectif est bien d'amener tous les élèves '' à maîtriser le socle commun de connaissances , de compétences et de culture à l'issue de la scolarité obligatoire, quitte à ce que des collégiens en retard prolongent leur séjour dans l'établissement scolaire.

L'idée générale est de renforcer la maîtrise des connaissances essentielles pour la plupart des jeunes notamment les compétences de base en français (lecture, écriture, compréhension et vocabulaire) et en mathématiques (nombre, calcul et géométrie) et ce dès la fin du CE1. Objectif ambitieux, à réaliser en 5 ans.

Quelques réflexions, lors de la rentrée 2012, de jeunes profs et de syndicalistes.

Le 04/09/2012 près de 850 000 enseignants ont fait leur rentrée et ont accueilli 12,12 mllions d'élèves. Malgré l'embauche de 1000 professseurs des écoles et 4 000 autres personnels, la rentrée s'est faite avec moins de personnel : 13 000 postes en moins ( sans oublier les 67000 autres, déjà supprimés par le gouvernement Sarkozy). La plupart des jeunes profs qui commençaient leur carrière se sont montrés déterminés mais réalistes (cf. Sud-ouest du 03/09/2012) . Ils évoquent entre eux '' la gestion du groupe – les programmes – les difficultés pour faire passer le savoir – l'inquiétude devant l'approche des élèves : On passe de l'autre côté, alors qu'on sort juste du lycée...on passe dans un autre monde....certains disent vouloir donner aux enfants ( en primaire notamment) un cadre rassurant, des connaissances qui ont du sens et l'espace pour imaginer. De leur ministre ils attendent des classes moins chargées et des postes de remplaçants et une refonte de la formation. car pour eux élever le niveau pour ne pas être mieux formé cela mène à rien.

Les syndicats : le Snes-FSU et le Sgen-CFDT,principaux syndicats, se sont félicités du changement de ton grâce au ministre Peillon mais ils espèrent plus. Ils apprécient aussi , avec le nouveau gouvernement , le changement de climat et la fin du discours antifonctionnaire. Mais l'arrivée de Vincent Peillon au ministère, malgré les 1000 postes d'enseignants à la rentrée et la décision d'ouvrir 22 000 places au concours externe de de recrutement des professeurs (primaire et secondaire pour 2013) ne signifie pas pour eux la fin de tous les problèmes. Tout en reconnaissant qu'il faudra bien plusieurs années pour soigner l'Education nationale (ils trouvent donc que la refondation de l'école en général est légitime et répond à un vrai besoin ) ils déclarent qu'ils vont se montrer très vigilants sur des questions majeures comme : le manque cruel de remplaçants (il faut reconstituer le vivier)– les effectifs trop lourds dans les classes notamment dans les collèges qui subissent une pression démographique (30 élèves par classe à peu près) , dans les lycées avec, souvent , 35 voire 37 par classe - le rôle de la famille et le rapport des parents à l'institution scolairela carte scolaire - la rémunération des enseignants ( la valeur du point d'indice diminue depuis 20 ans).

La refiscalisation des heures supplémentaires ne pose aucun état d'âme aux syndicats. Pour eux, si la refiscalisation est un sujet, c'est bien parce que la rémunération est insuffisante.Les syndicats attendent avec impatience le contenu de de la loi d'orientation et de programmation qui devrait être soumise au Parlement en novembre 2012. Un dirigeant du Sgen-CFDT a déclaré ''les enseignants se rendent bien compte que le système scolaire est à bout de souffle. Sa refondation est légitime et répond à un vrai besoin. Les enseignants sont ambivalents à ce sujet. Ils savent que la matrice de l'école est en partie caduque amis ils ne veulent pas franchement se l'avouer. Parce qu'ils se sentent propriétaires de l'école et que toute remise en cause de celle-ci est vécue comme une agression contre leur travail.''

Postes d'enseignants pour la rentrée 2013 : un changement intéressant pour ne pas dire une bombe!

Le ministre V.Peillon a annoncé mi-septembre qu'il y aurait bien pour la rentrée 2013 – 40 100 enseignants de plus soit 18000 postes ouverts aux concours et 22 100 remplacements de personnels faisant valoir leurs droits à la retraite.Le un sur deux de suppressions des postes de retraités est terminé. Tous les départs à la retraite seront donc remplacés.

On a bien senti de la part des syndicats et d'autres acteurs de la vie scolaire une certaine inquiétude concernant le ''vivier '' actuel des enseignants. Alors que l'an passé quelques centaines de postes - surtout en maths, français, anglais ..n'avaient pas pu être pourvus de personnels issus du concours , qu'adviendra-t-il l'an prochain quand il s'agira de pourvoir 40 100 postes? Suffira-t-il de se présenter au concours?! Ceux qui ne seront pas reçus à la session n°1 devront retenter leur chance au second concours.

Pour le syndicat SNES il y a URGENCE à aider les étudiants qui vont passer le concours en 2013 et 2014. D'autres syndicats (comme l'UNsa) se veulent plus optimistes.

Dernière heure : Essayons de mieux comprendre le budget de l'Education qui sera voté au Parlement.

Le ministre Peillon a annoncé le vendredi 27/09 43 000 recrutements dont le remplacement des départs à la retraite et 8281 créations en équivalents temps plein.

Explications : On peut être étonné à la lecture de ces chiffres puisque Bercy ne budgète que 8281 postes. Le 22/09/12 Le Monde a déjà expliqué que l'année 2013 va se singulariser dans l'histoire de l'Éducation par l'organisation de deux concours . L'un pour remplacer les départs en retraite et l'autre pour recruter de nouveaux professeurs . Comme le premier concours vise à recruter 22 100 enseignants sur des postes qui existent déjà au budget ça ne coûte rien .

Les 21 350 enseignants recrutés par le 2ième concours ont un coût qui doit être pris en compte dans le budget 2013. S'ils étaient affectés directement sur le terrain , à temps plein, ils coûteraient 21 350 au budget . Or ce ne sera pas le cas. Puisque le gouvernement s'est engagé à reconstituer une formation initiale ces néoprofs iront tout droit dans les écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE). Là ils apprendront leur métier et auront un service devant les élèves de 6h hebdomadaires soit un tiers temps de service enseignant payé en demi-salaire.Il faudra donc 11 476 postes pour financer ces nouvelles recrues. Ce qui ne fait aps la moitié...mais presque. Pour arriver aux 8281 postes budgetés par Bercy, il faut enlever les 11 476 postes dont a besoin le ministre de l'EN, les postes que l'ancien ministre Luc Chatel avait provisionnés pour payer des stages aux étudiants de master 2 préparant le concours. Voilà comment le ministère peut recruter 43 500 profs sur 8281 postes.

Le budget supplémentaire pour tenir les engagements du Président Hollande.(

Les engagements du Président de la République en faveur de l'accompagnement des élèves sont mis en oeuvre . ■ Le budget de fonctionnement et d'intervention augmente de 130 millions d'euros en 2013. Cela représente un véritable effort de maîtrise puisque certaines dépenses augmentent spontanément : masse salariale qui progresse mécaniquement du fait de la hausse du SMIC. ■ Ce budget comporte également des dépenses obligatoires3,9 Md d'euros (bourses, fonds sociaux, forfait d'externat, crédits pédagogiques...) ■ Le choix a été fait de maintenir intégralement, voire d'augmenter, les crédits dédiés à l'accompagnement des élèves particulièrement ceux en situation d'handicap et des moyens ont été par ailleurs dégagés pour financer de nouveaux dispositifs comme – création d'emplois d'avenir professeur (31 millions d'euros) et le financement du numérique (10 millions d'euros).

Le budget de l'Education – qui doit donner à l'école les moyens de sa refondations'élève à 62,7 milliards d'euros et il progresse de +2,92 en 2013, de + 6,93 d'ici 2015. En 2013 ce budget permet d'ouvrir 43 000 postes de concours externes, ce qui correspond à la création de + 11 476 équivalents temps plein (ETP) . Du fait de redéploiements liés à la réforme de la formation initiale, la création nette est de + 8781 ETP. À ces emplois enseignants s'ajoute donc la création de 500 emplois non enseignants,ce qui porte le schéma d'emploi total à + 8 781 ETP. Par ailleurs , 6 000 emplois d'avenir professeur sont créés en 2013.

Répartition des crédits par programme (en millions d'euros).

enseignement scolaire public 2e degré30 402 (millions € )

enseignement scolaire public 1er degré - 18 863 (millions)

enseignement scolaire privé premier et second degrés. - 7 081 (millions €)

vie de l'élève - 4 188 (millions €)

soutien de la politique de l'Education nationale - 2 150 (millons €)

Les concours externes à venir pour devenir professeur.

Tous les départs définitifs d'enseignants seront remplacés en 2013. Il est mis un terme aux suppressions de postes.

- - 22 100 postes sont ouverts aux concours externes , à comparer aux 16 000 postes ouverts l'an passé.

-- Comme les années précédentes ,ces concours sont destinés aux étudiants en cours de deuxième année de master .

-- Les épreuves d'admissibilité ont lieu à l'automne 2012 et les épreuves d'admission en Juin 2013.

-- Les étudiants admis seront affectés et en poste à la rentrée 2013.

La réforme de la formation initiale est lancée : une 2e session de concours est organisée en 2013 pour prévoir le remplacement des départs prévus en 2014. 21 350 postes sont ouverts à cette 2e session destinée aux étudiants en première année de master.

- Les épreuves d'admissibilité ont lieu en Juin 2013 et les épreuves d'admission en Juin 2014

- Les étudiants admis seront affectés et en poste à la rentrée 2014.

- Pendant leur année de master 2, ces étudiants seront recrutés pour effectuer des heures d'enseignement correspondant à un temps partiel pendant leur scolarité.

- Les écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE) seront mises en place dès la rentrée 2013.

Cela correspond à la création de 11 476 équivalents temps plein ( ETP) en termes budgétaires . Pour accompagner la réforme de la formation initiale , 6 000 emplois d'avenir professeur sont créés en 2013.

Janvier 2013 : Le mathématicien (médaille Fields ) Cédric Villani, professeur à l'université Lyon-I – directeur de l'Institut Poincaré - pense que la refondation de l'Ecole doit prendre le temps

Lisons les réflexions de C.Villani exprimées dans Le Monde du 16/01/2013: ''... Les enseignants sont peut-être le maillon le plus important de la société. Ils éduquent les scientifiques et les écrivains, les politiques et les artisans, les chefs d'entreprise et les employés; en un mot, tous les citoyens. N'espérez pas avoir de bons scientifiques sans bons enseignants : tous les chercheurs peuvent évoquer tel ou tel professeur qui a su éveiller leur vocation.'' Mais pour que les enseignants puissent remplir leur rôle , il est indispensable de leur offrir une formation de qualité...et ce n'est pas facile! Entre 1990 et 2010, la formation des enseignants en France fut assurée principalement par les IUFM.

''Le système était certes perfectible . Dans nombre de ces instituts , coupés des réalités du terrain, la pédagogie prit le pas sur le contenu des enseignements........ Des chercheurs renommés ont déjà dit tout le mal qu'ils pensaient de ce système...Pour être juste , il faut cependant noter qu'au sein des IUFM, à côté des enseignements ratés, infantilisants ou dogmatiques, il y en avait d'autres qui étaient passionnants, originaux et motivants . Le système était certes perfectible, encore aurait-il fallu mettre en place des méthodes d'évaluation efficaces et justes. En 2010 , les IUFM ont été placés sous l'autorité des universités, la responsabilité de la formation des maîtres étant partiellement transférée aux mastères. Cette réforme , partant peut-être de principes louables, a été mise en place de manière hâtive et simpliste, sacrifiant au passage l'année rémunérée de stage en alternance de début de carrière.

''Certains s'émurent et tentèrent – en pure perte – d'arrêter le train de ce qui leur semblait une grave menace pour l'attractivité du métier.Malheureusement , la suite allait leur donner raison : après la réforme de 2010 les recrutements s'effondrèrent spectaculairement. En 2012, au Capes, un poste sur trois en mathématiques est resté vacant, un poste sur 2 en lettres classiques.

''L'enseignement supérieur et l'Education nationale. Ne croyez pas que cette crise, nourrie du dérèglement de la formation des enseignants, soit pour autant interne à l'enseignement : si elle perdure elle aura un impact sur notre société, notre économie, notre bien-être. Pourquoi l'équilibre dans la formation des maîtres est-il si délicat à établir? D'abord , ce sujet relève à la fois de l'enseignement supérieur et de l'éducation nationale, et il est vital que les futurs enseignants puissent côtoyer le monde universitaire. Ensuite, la formation doit associer de manière équilibrée les connaissances disciplinaires (il faut maîtriser son sujet à un niveau supérieur à celui où on l'enseigne!)et les connaissances pédagogiques (savoir n'est pas suffisant pour transmettre!). D'autres équilibres sont à trouver : entre bagage théorique et expérience du terrain; entre l'enseignement des collègues plus qualifiés et celui des pairs plus expérimentés.

''Les futurs maîtres doivent se pencher sur l'histoire de leur discipline, trop souvent ignorée même des spécialistes et sur le sens de leur enseignement, pour répondre à la question rituelle des élèves '' à quoi ça sert?''. Il faut également assurer l'évaluation de la formation, le renouvellement régulier des formateurs, le bon calibrage du niveau des concours, la prise en compte des spécificités de l'école primaire, du collège ou du lycée.....Sans oublier un ingrédient vital : un système efficace de formation permanente. La formation des maîtres, c'est le sujet le plus important et le plus subtil, pourtant – force est de constater que l'on en a peu parlé dans le grand débat en cours sur l'éducation.

''Depuis un an des questions telles que la carte scolaire, le nombre de postes , les rythmes scolaires sont bien en valeur dans les médias; tous ces sujets sont importants mais ils peuvent être réparés d'une année sur l'autre si l'on s'aperçoit que l'on a erré.Alors que si nous formons mal nos enseignants c'est pendant plusieurs décennies qu'ils souffriront et nos enfants avec! Le gouvernement actuel a annoncé son intention de redonner pleinement le rôle de formation à des écoles spécifiques. À défaut de savoir ce qu'ils seront, les successeurs des IUFM ont déjà un nom : les écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE). Des représentants de différents organismes ont travaillé sur leur mise en place, mais nombre d'acteurs importants n'ont pas encore pu faire entendre leur voix : c'est le cas par exemple du réseau des instituts de recherche dans l'enseignement mathématique (IREM) ou des responsables de mastères de formation.

'' Urgence du rétablissement d'une formation initiale en alternance. La concertation entamée à l'été 2012 et dont est issu le projet de loi pour la refondation de l'école a presque ignoré les aspects universitaires...Réciproquement, les universitaires n'ont eu que très peu l'occasion de se pencher sur le dossier de l'éducation, et tout annonce que leur implication ne sera pas à la hauteur de l'enjeu. Dans ces conditions il y a tout lieu de craindre que pour nombre d'académies, le système des ESPE sera purement et simplement une résurrection du système IUFM, sans que nous ayons tiré les enseignements du passé. Peut-on éviter cela? Certainement, mais à au moins deux conditions : la première est que le gouvernement évite de mettre en oeuvre une nouvelle fois dans la précipitation des réformes capitales pour l'avenir du pays. L'urgence du rétablissement d'une formation initiale en alternance ne nécessite pas pour autant de graver si tôt les choses dans le marbre. De fait , le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche a émis un avis négatif sans ambiguïté , le 8/01/13, sur le projet de loi qui lui était soumis , préconisant un report de l'ouverture des ESPE. La deuxième condition vitale est que les acteurs concernés : universitaires, enseignants, tous ceux qui ont un rôle à jouer dans la transmission du savoir – se mobilisent pour construire ensemble des projets équilibrés et bien pensés.

25 février 2013 : l'éditorial du ''Monde'' mentionne la très forte flambée des inscriptions aux concours enseignants. .

'' Lorsque - pendant la primaire socialiste- M.Hollande avait avancé à l'automne 2011 l'engagement de créer, en 5 ans , 60 000 postes supplémentaires dans l'éducation , il s'était heurté à un fort scepticisme chez ses propres amis. Et Bercy avait d'abord opposé une solide résistance à M.Peillon quand le ministre de l'Education nationale avait programmé le recrutement de 43 500 nouveaux enseignants en 2013, rechignant à lui accorder les postes correspondant à ces embauches, estimant qu'il n'y aurait pas assez de postulants . Or M. Peillon est en passe d'atteindre son objectif : les inscriptions au concours de professeurs des écoles ont progressé de 57% et celles des concours du secondaire de 36% dans l'enseignement public par rapport à la dernière session. Ils seront 140 000 à s'inscrire cette année contre 92 000 au concours de l'été 2012. C'est une bonne nouvelle pour M.Peillon . Le ministre de l'Education nationale, confronté à une fronde des enseignants sur la réforme des rythmes scolaires et qui n'hésite pas à braver les syndicats en ouvrant un nouveau front sur la réduction de 2 semaines de vacances d'été en 2015, marque cette fois un point.

Cette explosion du nombre d'inscrits aux concours d'enseignants - avec une hausse 92,7% pour les seules écoles parisiennes – semble donner raison à M.Peillon qui n'a cessé de répéter qu'il n'y a pas de crise des vocations. Au regard de la répartition des candidats , des disciplines délaissées depuis des années retrouvent un fort regain de faveur. Il en est ainsi du français (+51%), des mathématiques (+40%), de l'anglais (+64%) ou de l'éducation musicale (+76%). Le retour de la formation initiale a pu favoriser cette flambée d'inscriptions aux concours d'enseignants. La priorité affichée à l'école par le gouvernement a aussi pu jouer, même si le message a été parfois brouillé par les maladresses d'un ministre qui a du mal à donner le temps nécessaire à la concertation.

On peut aussi voir dans ce regain d'inscriptions un effet mécanique , le hausse du nombre de postes mis en concours provoquant une augmentation du nombre de candidats . Il peut y avoir enfin un effet crise. Dans un pays où le chômage explose et où la majorité des emplois proposés dans le secteur privés sont des contrats à durée limitée , la fonction publique reste un refuge. Elle offre une sécurité qui peut tenter de nombreux jeunes inquiets dans une société où le précariat est devenu la règle.M. Peillon n'a peut-être pas tort d'en conclure qu'il n'y a pas de crise des vocations chez les enseignants, mais comment ne pas voir aussi dans cet engouement une certaine peur de l'avenir.? (Extrait du Monde)

Les propositions sur la réforme des rythmes scolaires présentées aux syndicats , le 16/10, par le ministre de l'Education sont jugées '' inacceptables dans l'état'' par le syndicat SNUipp-FSU

Dans ''Education-le Monde.fr du 18/10/12 ''on peut prendre connaissance des critiques acerbes du syndicat SNUipp-FSU sur la réforme des rythmes scolaires. '' Où est passée l'ambitieuse réforme des rythmes scolaires et ses objectifs de réussite scolaire pour tous, demande le syndicat. Une journée pratiquement aussi longue , 5h30 (dont une demi-heure d'aide aux devoirs) au lieu de 6 heures, une demi-journée supplémentaire le mercredi matin, un deuxième trimestre toujours aussi déséquilibré , le premier scénario dévoilé par Vincent Peillon est très décevant. ...Le dispositif d'une demi-heure d'aide aux devoirs proposé en classe entière ne permettra pas un suivi particulier des élèves qui en auraient le plus besoin? Quid de la la situation des élèves de maternelle qui, eux, n'ont pas de devoirs?....Pour les enseignants non plus, le compte n'y est pas. De quatre journées à l'école, 24h hebdomadaires devant la classe et 60 heures annuelles d'aide personnalisée à un petit groupe d'élèves , ils passeraient à 25 heures devant toute la classe et une demi-journée supplémentaire à l'école : où est l'amélioration de leurs conditions de vie professionnelle et personnelle? ...Mardi, le ministère avait fait valoir que le passage à la semaine à 4,5 jours se ferait avec un nombre d'heures de service annuelles ''constant'' pour les enseignants . Où sont les possibilités de développer de nouvelles formes de travail : décloisonnement, travail en équipe, formation.?..demande le syndicat.

Le ministre V.Peillon a des difficultés pour sa réforme des rythmes scolaires : les communes et le syndicat Snuipp,majoritaire, veulent des compensations financières.

Depuis le début novembre les négociations sont crispées entre le ministre, les collectivités locales et les syndicats des enseignants ( le Snuipp particulièrement). Il est bien acquis qu'il y aura bien une demi-journée d'école supplémentaire le mercredi matin. Mais ces 3 heures ont un coût pour les communes qui vont devoir, la plupart du temps, proposer un temps de garderie et un repas de cantine. Les syndicats enseignants évoquent de leur côté des charges nouvelles pour les enseignants liées au transport et à la garde de leurs enfants en bas âge., Le noeud de la réforme se joue sur la durée d'une journée d'école les autres jours : lundi-mardi-jeudi-vendredi. Plus les écoliers finiront tôt la classe , plus les communes paieront en garderies et activités ...et inversement. Car il est également acquis qu'aucun élève ne sera laissé dans la nature avant 16h30.

On se dirigerait vers une fin des classes à 15h45.... soit environ 1 million d'euros pour une ville comme Bordeaux . Elevé mais supportable. En revanche ce sera difficile, voire impossible, pour les petites communes. Il va falloir que l'Etat propose des aides. Le syndicat Sniupp déplore ''une réforme des rythmes précipitée et peu financée qui risque de fragiliser les évolutions annoncées''. Ce syndicat a aussi publié une enquête selon laquelle une moitié des enseignants serait favorable et l'autre défavorable au retour de la semaine de 4,5 jours dans le primaire. Les professeurs d'école n'acceptent pas de travailler davantage, de venir désormais le mercredi matin sans compensation financière, même s'ils finissent un peu plus tôt les autres jours de la semaine.Un groupe d'enseignants non syndiqués s'est même formé pour protester. Il s'est baptisé ''les Dindons'' et a déjà recueilli 7 000 signatures.

''Il faut en finir avec la surenchère . Chacun doit prendre ses responsabilités et savoir quelle école on veut'' indique un représentant du SGEN-CFDT, syndicat minoritaire. D'où le ministre sortirait-il l'argent.?

Hubert Montagner, médecin spécialiste des rythmes scolaires soutient la FCPE qui proteste contre le blocage de la négociation par le syndicat Snuipp, particulièrement. Il a déclaré : ''je trouve indigne ce qui se passe ....l'attitude actuelle (en 80 et 82 le syndicat du SNI, dixit H.Montagné, collaborait aux colloques fondateurs à Paris et à Besançon, et n'était pas seulement préoccupé par la défense des enseignants mais aussi par celle des élèves, autres acteurs de l'école) du Sniupp est absolument honteuse et indécente (on veut bien des changements ...mais contre des compensations). Ce syndicat désormais majoritaire chez les enseignants du primaire , même si le taux de syndicalisation est faible, n'avait pas protesté en 2007/08 contre les mesures désastreuses de X.Darcos sur la semaine de 4 jours , maintenant dénoncées par la grande majorité des enseignants et mouvements pédagogiques. Si, pour H.Montagner, des adhérents au Sniupp, étaient et restent partagés sur la semaine de 4 jours, c'est parce qu'une partie refuse que le mercredi soit scolarisé , pour des raisons purement égoïstes, de confort personnel ou familial...sans se préoccuper des autres. Beaucoup se moquent de l'intérêt des enfants , alors que, bien évidemment , l'école a été instituée pour les enfants et non pour les parents et les enseignants''.(Extraits du Sud-Ouest du 18/11/2012)

Nota : le ministre, V.Peillon, a fait savoir que la décision sur les rythmes scolaires serait prise fin novembre.Mais peu après, le président Hollande a précisé qu'il avait dit aux maires de France, au cours de leur congrès annuel, que la mise en place des nouveaux rythmes scolaires pourrait se faire sur 2 ans : 2013/2014 - l'année ,au grè des maires.

18 décembre 2012: le gouvernement apportera un soutien financier aux communes pour les inciter à appliquer la réforme sur les rythmes scolaires.

D'après l'AFP le gouvernement accordera une aide de 50 € par élève ou de 90 € dans les zones en difficulté, afin d'inciter les communes à appliquer la réforme des rythmes scolaires dans le primaire dès 2013, a annoncé le premier ministre dans un courrier aux élus locaux . Selon cette lettre du 18/12/12, l'effort principal de cette aide financière sera mené pour l'année scolaire 2013/14 afin de permettre une ''entrée rapide dans la réforme du plus grand nombre possible de communes''.

L'aide sera composée d'un forfait de 50 euros par élève, attribuée à toutes les communes sans distinction et d'une majoration de 40 € par élève réservée aux communes urbaines ou rurales les plus en difficulté. Les communes qui attendront 2014 pour rétablir la semaine de 4 jours et demi, abandonnée en 2008, devront demander '' une dérogation et ne pourront pas bénéficier de l'aide forfaitaire.'' En revanche, les communes situées dans les zones en difficulté bénéficieront d'une aide de 45 euros par élève même si elles ont déjà bénéficié de l'aide l'année précédente,a précisé le premier ministre.

François Hollande avait annoncé le 20/11/12 que la réforme s'étalerait '' sur 2 ans'' en 2013 et 2014, répondant ainsi à l'inquiétude des maires qui réclamaient du temps face au coût occasionné par les activités périscolaires, le ramassage scolaire , la cantine. Il avait indiqué qu'un ''fonds spécifique de 250 millions d'euros'' serait attribué à ces changements, selon certains critères. Le ministre V. Peillon avait laissé entendre que le montant de ce fonds pourrait être plus important dans un entretien à Libération.

Décembre 2012 : mesures annoncées par le ministre Peillon pour réinsérer en 2013, 20 000 jeunes sortis du système scolaire sans diplôme.

Plus de la moitié des 140 000 jeunes sortis du système scolaire sans diplôme deviennent des chômeurs durablement accrochés au Pöle Emploi. Le ministre V.Peillon annonce une série de mesures pour amener vers une formation 20 000 de ces jeunes d'ici fin 2013. Avec un objectif encore plus ambitieux de 70 000 jeunes à raccrocher durant le quinquennat.

Pour y parvenir, le ministre a proposé de faire signer à tous les décrocheurs ,une fois qu'ils auront été identifiés et contactés, une ''contrat d'objectifs emploi''. Ce contrat doit s'accompagner d'un réseau qui permettra de dénicher des solutions de formation pour ces jeunes, et de raccorder ce dispositif à celui du service civique.Sur les 30 000 jeunes qui feront leur service civique en 2013, au moins 10% seront réservés aux décrocheurs a annoncé Martin Hirsch , président de l'agence du service civique.. Ils pourront par exemple mettre en oeuvre une politique zéro gâchis, zéro déchet , dans les cantines ou aider des personnes âgées à se distraire dans des maisons de retraite tout en suivant une formation et en touchant une indemnité.

Il est surtout prévu d'identifier toutes les places disponibles dans les formations à des métiers qui mènent vers l'emploi. Il s'agit surtout des secteurs de l'industrie et de la construction, pour des niveaux CAP, BEP ou Bac pro. Le ministre envisage la création d'un catalogue pour faciliter ces recherches d'établissements, ainsi qu'une géolocalisation pour trouver en un clic sur Internet la formation adaptée. L'Onisep sera le bras armé de cette politique. Il lancera en plus d'internet des nouveaux services sur smartphone. En tapant leur code postal les jeunes verront apparaître les structures d'accueil les plus proches. De même, ils pourront dialoguer par ''chat'' avec des conseillers de l'Onisep , en gardant l'anonymat s'ils le souhaitent.

Le ministre veut enfin qu'un référent soit designé dans les établissements scolaires les plus touchés par le phénomène. Il s'agira surtout des collèges à la fin de la scolarité obligatoire et ce sont la plupart du temps des garçons qui sont concernés et très majoritairement dans les filières professionnelles.

Le sociologue Joël Zaffran ,expert en décrochage des élèves, est en train de terminer un ouvrage collectif qui sera publié aux Presses universitaires de Rennes . Il estime que les propositions du ministre Peillon vont plutôt dans le bon sens, même si elles ne vont pas tout résoudre.'' le fait d'avoir pointé la question de l'orientation me semble être une bonne direction pour travailler. C'est en effet l'une des causes qui expliquent le décrochage.''Mais il fait ressortir quelques dérives possibles de ces propositions. Pour lui la création d'un référent pourrait occulter, à un moment donné ''la nécessité d'un travail en équipe, d'une prise en charge collective pour lutter contre le décrochage.''Ou encore le fait qu'il n'est pas toujours opportun de ramener dans le milieu scolaire des jeunes ''qui ont absolument voulu le quitter.''. Rien ne dit effectivement que ces formations leur conviendront mieux que celles qu'ils ont refusé de suivre.

..le gouvernement Fillon avait mis en place une série de mesures et parvenait à ramener vers des formations environ 10 000 jeunes par an. V.Peillon espère avec son plan doubler les chiffres. Des plates-formes de lutte contre le décrochage scolaire avaient été créées au printemps 2011, avec pour objectif de repérer les jeunes qui sortent du système scolaire et de proposer à chacun une réponse individuelle, en associant missions locales, service public de l'emploi et Education nationale.

Après la plate-forme voici venu le temps du réseau et du contrat. On saura fin 2013 si le ministre est parvenu à tenir ses objectifs. L'année prochaine sera politiquement un tournant pour le ministre de l'éducation. Il mettra concrètement en oeuvre les principales réformes annoncées , comme celles du décrochage et des rythmes scolaires.Et le temps des premiers bilans ne tardera pas à suivre.....

Janvier 2013: Le CSE contre le projet des rythmes scolaires.

Le 08/01/2013 le CSE a voté contre le projet des rythmes scolaires proposé par le ministre Peillon.Au fond ce projet, pour certains, va trop loin, et , pour d'autres , pas assez loin. Rappelons ,et ça son importance, le CSE est une assemblée consultative sans plus.

Le décret sur les rythmes scolaires a été publié au JO du .

Ce décret consacre le retour à la semaine de 4,5 jours dès la rentrée 2013, avec le mercredi matin.Le gouvernement cependant ouvre la porte par dérogation à un report à 2014 et/ou au choix du samedi matin. Le ministre V.Peillon s'appuie sur de nombreux rapports d'experts dont l'Académie des Sciences ,sur la fatigue et les difficultés d'apprentissage dues à l'instauration de la semaine de 4 jours. Avec cette semaine les écoliers français subissaient depuis 2008 une journée plus longue, plus chargée que la plupart des autres élèves dans le monde, cumulée à une année scolaire plus courte.

Avec la semaine de 4,5 jours la journée de classe est raccourcie de 45 minutes en moyenne. Les enfants auront des activités périscolaires, culturelles ou sportives. Les collectivités décideront si elles les facturent ou pas . Elles devront supporter les frais de cantine et de ramassage scolaire accrus avec la demi-journée supplémentaire en plus du recrutement et de la formation des animateurs. Le gouvernement a débloqué 250 millions d'euros pour aider les communes qui franchissent le pas dès septembre 2013. Autre coup de pouce, les taux d'encadrement des activités périscolaires ont été assouplis.

Grève en vue le 12 février 2013.

La CGT FercLa Fnec-FPFOSud Education – SNIupp? et la CNT Education appellent à une grève nationale le 12/02/13 pour réclamer de meilleures conditions de travail et protester contre le projet de loi sur l'école et la réforme des rythmes scolaires.

Dans la nuit du 14 au 15 mars 2013 l'Assemblée nationale a voté l'article 1ier du projet de loi sur la refondation de l'école.

Cet article d'une trentaine de pages qui prend la forme d'un rapport annexé au projet de loi, présente les principaux objectifs de la politique éducative, dont des objectifs chiffrés sur l'élévation du niveau des élèves. Il programme aussi les créations de postes promises par Fr.Hollande, dont 54 000 pour le seul ministère de l'éducation nationale. Enfin, le texte affiche également la priorité au primaire et l'objectif de refonder la formation initiale aux métiers du professorat et de l'éducation , avec une entrée progressive dans le métier, autour de la création des ' 'écoles supérieures du professorat et de l'éducation ( ESPE)''.

Outre le création d'un conseil supérieur des programmes, ce rapport inscrit la volonté de repenser le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, de faire évoluer les modalités d'évaluation et de notation des élèves. Proposée par les écologistes, l'interdiction totale des notes en primaire a été rejetée. Quant au redoublement , il devra être exceptionnel, en vertu d'un amendement PS adopté et allant plus loin que le texte initial du rapport annexé qui prônait de continuer à réduire progressivement cette pratique.

Les députés adoptent,le 19mars 2013, le projet de loi sur l'école. .

En première lecture, les députés ont adopté le 19/03/2013 le projet de loi pour la refondation de l'école de la République, porté pat le ministre Vncent Peillon.Voté par 320 voix contre 227, ce texte, qui prévoit notamment la création de 60 000 postes dans l'Education nationale, a recueilli les suffrages favorables des socialistes, des écologistes et des radicaux de gauche, les députés du Front de Gauche s'abstenant. Les élus de l'UMP et de l'UDI ont voté contre.

À l'issue du scrutin,le ministre de l'Education a vanté un texte constituant '' un premier pas dans la bonne direction après combien dans la mauvaise direction et combien d'immobilisme'' affirmant que '' l'école de la République se remet en mouvement''. Le projet de loi , qui ne touche ni au statut des enseignants ni à celui des établissements scolaires, au grand dam de l 'UMP, met en musique plusieurs promesses de campagne du président de la République. Au-delà de la programmation de 60 000 postes en cinq ans le projet prévoit la recréation d'une formation des enseignants dès la rentrée 2013, avec les Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE), et donne la priorité au primaire, notamment par un renforcement de la scolarisation des moins de trois ans et le dispositif ''Plus de maîtres que de classes''.

Fin Mars 2013 : 20 à 25% des élèves passent à 4,5 jours. La majorité des communes attendront 2014 pour appliquer la réforme.

Début décembre 2013, le ministre V.Peillon espérait que '' le plus grand nombre possible ''de communes et '' plus de la moitié des enfants de France'' soient à la semaine de 4,5 jours à la rentrée 2013. À la mi-mars , il jugeait que si ''20,30,35% '' des écoliers passaient à la nouvelle semaine ce serait déjà pas mal. ''J'appelle à la sérénité , le décret dit 2013 ou 2014, donc on ne va pas stigmatiser ceux qui choisissent 2014'' avait-il relativisé le 21/03/13 en rajoutant '' la concertation nationale a été tellement longue que le décret est sorti un peu tard pour la rentrée 2013 pour certaines communes.

Circulaire pour la rentrée 2013/14 :création de postes – internats relais – carte scolaire ..

Le Président Hollande avait promis 60 000 créations de postes pendant son quinquennat. En septembre , 6 670 de ces postes seront créés dans les établissements publics , précise la circulaire de rentrée.Il s'agit - de faire face à l'arrivée de 30 000 élèves supplémentaires dans le primaire et autant dans le secondaire - remettre sur pied une formation initiale des professeurs avec la création des Ecoles supérieures du professorat (ESPE) - relancer la scolarisation des moins de 3 ans dans les zones défavorisées pour lutter contre l'échec scolaire - mettre en oeuvre le principe du ''plus de maîtres que de classes'' pour varier les pratiques pédagogiques. - renforcer les remplacements.

Entre 2007 et 2012 , la droite avait programmé 80 000 suppressions de postes , suivant le principe de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite . De nombreux postes de remplaçants avaient disparu et ''font cruellement défaut aujourd'hui'' avec des classes qui se retrouvent sans enseignant souligne le ministère.En Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre et le plus jeune de France , un collectif de parents a calculé qu'entre 3 et 16 ans, un élève perd l'équivalent d'une année scolaire du fait du manquement de remplaçants.

Parmi les nouveautés en primaire , les Activités pédagogiques complémentaires (APC) se substitueront à l'aide personnalisée (AP) aussi bien pour les élèves qui passeront à la semaine de 4,5 jpours en septembre 2013, que pour ceux qui le feront un an plus tard. Ces nouvelles activités visent à aider en petits groupes les élèves en difficulté et à accompagner les écoliers dans leur travail personnel ou effectuer une activité liée au projet d'école.

Des services numériques pour les élèves et les profs (formation continue), le développement d'une éducation artistique et culturelle ainsi qu'un '' parcours d'information , d'orientation et de découverte du monde économique et professionnel'' (à partir du collège) seront aussi mis en oeuvre à la rentrée . L'année 2013/14 , la première réellement préparée par Vincent Peillon , sera une année de transition, en attendant la rénovation du socle de connaissances, de compétences et désormais de culture,la redéfinition des cycles et la réécriture des programmes sous l'égide du futur Conseil national des programmes après consultation des enseignants.

-Plus d'équité- : le Ministère attend aussi que la réforme du lycée ,entamée en 2010 en seconde dans les lycées généraux et technologiques , ait terminé de se mettre en place en terminale , pour en tirer un bilan.

Pour réduire l'échec scolaire , des Assises de l'éducation prioritaire seront organisées à l'automne et le ministère prévoit de relancer des ''internats – relais'' où des élèves en difficulté pourront être envoyés temporairement avant de regagner leur établissement d'origine. Le modèle des internats d'excellence , mis en oeuvre sous la droite, considéré comme coûteux et réservé à quelques-uns , ne sera pas développé, sans disparaître pour autant. Une charte de l'internat sera rédigée avec les collectivités locales.

Pour '' plus d'équité'', le ministère a décidé de prendre en compte en dernier un des motifs de dérogation pour affecter les élèves dans le secondaire, le '' parcours scolaire particulier '' souvent utilisé comme alibi pour contourner la carte scolaire. Des langues rares comme le russe sont souvent demandées par les parents pour éviter un établissement dans leur secteur. Vincent Peillon , partisan d'une mixité sociale et scolaire, compte ensuite revenir sur l'assouplissement de la carte scolaire , sous une forme qui reste à définir.

Par ailleurs , des ''espaces parents '' seront progressivement mis en oeuvre dans les établissements scolaires , où ils pourront se voir entre eux ou rencontrer les professeurs.

Avril 2013 : le point sur '' l'assouplissement'' de la carte scolaire par le ministre V.Peillon.

Extraits de ''Education. Le Monde.fr'' du 15/04/2013

La grande réforme de l'assouplissement de la carte scolaire attendra.Pour le ministère les annonces contenues à ce sujet dans le circulaire de rentrée 2013 publiée le 11/04/2013 ne sont qu'une étape.Il s'agit d'abord de freiner le contournement de cette carte pour éviter les excès en matière de dérogations pour options rares.

Les dates clés de la carte scolaire.

-1963 : Le ministre Christian Fouché, instaure la carte scolaire pour gérer les flux et les moyens : les élèves sont affectés dans les établissements rattachés à leur domicile.

- 1983 : assouplissement de la carte scolaire dans 5 départements, puis en 1987 dans 74 départements.

- 1986 : premier ministre, Jacques Chirac ne tient pas la promesse du programme électoral RPR-UDF de supprimer la carte scolaire. Reprise en 1988, la promesse est abandonnée par Jacques Chirac en 1995. En 2002 elle ne figure pas au programme de la droite.

- 2004 : les départements récupèrent la définition des secteurs scolaires des collèges.

- 2007 : assouplissement de la carte scolaire par X.Darcos.

Qu'est-ce qui va changer dans un premier temps?

Les demandes formulées au titre des ''parcours scolaires particuliers'' (classes bi-langues, options rares...) qui peuvent servir à contourner un établissement jugé mauvais, seront désormais traitées en dernier. Les demandes de dérogations pour les élèves handicapés ou malades qui nécessitent une prise en charge médicale importanate , pour les boursiers, ainsi que les frères et soeurs, seront en revanche toujours prioritaires.

Comment fonctionnent les dérogations aujourd'hui?

Les autorisations de déroger à la règle de l'affectation dans le collège ou le lycée de sa zone de desserte sont examinées par une commission d'affectation et donnent lieu à une décision du Directeur académique des services de l'éducation nationale. Elles doivent être fondées sur l'un des sept motifs suivants : handicap – prise en charge médicale importante – bourse au mérite – bourse sur critères sociaux – parcours scolaire particulier – frère ou soeur déjà scolarisé dans l'établissement demandé – domicile en limite de secteur et proche de l'établissement souhaité. Critère déterminant : ces dérogations ne peuvent être accordées que dans la limite des places disponibles.

Combien y a-t-il de demandes chaque année?

Depuis 2007, date de ''l'assouplissement '' de la carte scolaire par Nicolas Sarkozy , il y a eu près de 630 000 demandes de dérogations déposées et près de 440 000 accordées . Ces chiffres concernent '' pour un peu moins de deux tiers l'entrée en 6e et pour un gros tiers l'entrée en seconde''.Les dérogations accordées représentent environ 7,5% des élèves scolarisés. Parmi les demandes de dérogation, moins de 2% concernent un handicap, les bourses sociales n'ont jamais dépassé 10%, tandis que les parcours particuliers officiellement fondés sur des considérations pédagogiques représentant à la rentrée 2011 près de 19% des demandes , indique le ministère.

Quel était l'engagement de campagne de François Hollande?

À la fin de la campagne présidentielle, le 17 mars 2012, le candidat PS s'était prononcé sur la question devant les parents de la FCPE ''nous offrirons un choix dans un périmètre plus large que les secteurs actuels et nous brasserons les élèves , équilibrerons les profils avait-t-il déclaré . Ce qui offrira à tous les conditions de la réussite''. Une position de compromis destinée à satisfaire à la fois les parents, demandeurs d'une plus grande liberté de choix, et à maîtriser les flux des élèves.'' D'un côté , nous offrons plusieurs établissements au choix des familles, et de l'autre, nous gérons les flux en fonction non pas de l'origine sociale des élèves mais de leurs résultats scolaires'' avait décodé Vincent Peillon.

Deux ans auparavant, le 18/10/2010, dans un chat sur Le Monde.fr, Bruno Julliard , alors secrétaire à l'éducation du PS, avait pris une position plus nette. ''Nous reviendrons – je le dis avec clarté – sur la suppression de la carte scolaire '' car celle-ci a conduit ''à une ségrégation sociale et scolaire plus importante'' ''il faudra donc aller plus loin, ajoutait-il, parce que l'objectif de mixité sociale et scolaire est un objectif essentiel pour garantir la réussite de tous. Pour cela, tous les établissements scolaires, y compris l'école privée, devront se conformer à des objectifs de mixité sociale et scolaire. Je parle évidemment des établissements sous contrat''.

Il y a quelques mois, le ministère réfléchissait à des ''réseaux de lycée'' afin d'en finir avec la grande concurrence entre établissements.

Comment a réagi la droite au contenu de la circulaire de rentrée 2013?

Luc Chatel, ancien ministre UMP de l'éducation a assuré Jeudi, 11/04/13 sur France2 que revenir sur l'assouplissement de la carte scolaire décidé par le gouvernement précédent signifierait '' à la fois le détricotage de tout ce que nous avions engagé et une vraie-fausse idée. ''Ce qui crée des ghettos, c'est le système inventé dans les années 60, qui consistait à entasser les élèves d'un même quartier dans le même établissement, a déclaré le député et maire de Chaumont.''Nous avions voulu remettre du mouvement, de la souplesse, faire en sorte que des lycéens, des collégiens d'un quartier parfois difficile puissent accéder à un établissement de centre ville''''Je pense que refermer ce système va renforcer cette ghettoïsation'' a-t-il enfin jugé.

Quel bilan peut-on tirer de la réforme engagée par Nicolas Sarkozy?.

Dans son programme, en mars 2007, le candidat Nicolas Sarkozy promettait l'autonomie des établissements , mobilisés autour d'un projet, prônait '' une suppression progressive de la carte scolaire en donnant la liberté de choix aux parents '' et souhaitait même que les établissements sous contrat ''réorganisent leurs implantations''.

L'ouverture de la carte scolaire, en octroyant plus de dérogations , sur des critères plus transparents, avait donc été la première grande mesure prise par l'ancien ministre de l'éducation Xavier Darcos en Juin 2007. Objectif annoncé à l'époque : une '' suppression de la carte scolaire à l'horizon 2010''. La suppression est finalement devenue assouplissement et la carte scolaire n'a jamais été supprimée.'' Ni les effectifs ni la composition des collèges et lycées n'ont été bouleversés au niveau national.''expliquaient au Monde en Février Gabrielle Fack et Julien Grenet, chercheurs à l'école d'économie de Paris et auteurs du rapport d'évaluation de l'assouplissement de la carte scolaire, publié fin Janvier (PDF). Explication principale,selon eux , de ce changement à la marge ''les inspecteurs d'académie n'accordent des dérogations que dans la limite des places disponibles, car les élèves du secteur restent prioritaires dans l'établissement de leur secteur''.

La carte scolaire, une réforme en trompe-l'oeil (Février 2012)

Si la réforme 2007 a eu peu d'impact sur les chiffres au niveau national, elle a en revanche eu des conséquences au niveau local. La reforme de 2007 n'a, de toute évidence, pas rempli en priorité son objectif social affiché,estime aujourd'hui le ministère de l'éducation. Un rapport du Sénat publié en Juin 2012 qualifiait d'échec la réforme de 2007 car il a ghettoïsé des établissements défavorisés. Un constat déjà dressé par la Cour des comptes dès novembre 20O9.

Les différentes enquêtes convergent toutes ou presque pour souligner , localement, l'accroissement des processus ségrégatifs, expliquait également au Monde , Choukri Ben Ayed, professeur à l'université de Limoges en février 2012. Les conséquences sont surtout perceptibles dans les espaces déjà fragiles, où les collèges qui étaient déjà les plus fuis le sont davantage encore, attisant le sentiment de disqualification de certaines familles.

Dans ''Aujourd'hui '' du 18 Mars,Vincent Peillon évoque le problème des remplacements d'enseignants absents et il donne ses solutions.

Avant les propos du ministre voyons les chiffres de l'Inspection générale :

- 5 570 000 journées d'absence ont été comptabilisées en 2009/10 au primaire. La moitié est due à des congés maladie.

- 2,5 millions d'heures d'absence ''de courte durée'' pour les trois quarts inférieures à 5 jours en 2009. 18% ont été remplacées en 2009.

- 2,6 millions environ d'heures d'absences non remplacées par an si l'on compte à la fois les congés courts et ceux de longue durée.

- 26 400 équivalents temps plein étaient consacrés au remplacement fin 2009. Depuis 2005 , ce potentiel de remplaçants avait gagné près de 3000 postes , depuis il en a perdu 5 000.

- +17% de CDD ont dû être créés en Fevrier 2011, faute de bras dans les viviers de remplaçants de l'E.N, au coeur de la période hivernale traditionnellement la plus ''absentéiste'',grippes et gastros obligent. Autre difficulté : l'appel à des retraités organisé partout n'a nulle part produit l'effet espéré.

Le ministre : - après avoir visité une école primaire de Cachan (Val de Marne) confrontée, elle aussi, à la difficulté de trouver des remplaçants quand un professeur est absent, le ministre a déclaré '' la réalité est qu'aujourd'hui, il y a ,dans certains territoires , rupture du service public d'éducation. Ce n'est pas acceptable . Nous voulons y répondre.D'abord en disant la vérité et en faisant la transparence totale sur la situation vis à vis des parents , des professeurs et des élus. C'est pourquoi dès mon arrivée , j'ai fait publier un rapport de l'Inspection générale (voir ci-dessus) qui ne l'avait pas été par mon prédécesseur et qui faisait état de la gravité du problème. Et ensuite en agissant. Quand un enseignant absent n'est pas remplacé au collège ou au lycée, c'est déjà assez préjudiciable, mais l'élève peut au moins continuer à aller en cours dans les autres matières.Quand cela se produit à l'école primaire en revanche c'est intolérable. Je comprends l'impatience et l'indignation de familles dont l'enfant n'a pas de professeurs pendant plusieurs semaines.....Sous le quinquennat précédent, 80 000 postes ont été supprimés . Pour y arriver il a fallu piocher partout et notamment parmi les remplaçants . On parle beaucoup de la dette budgétaire, il faut mesurer l'ampleur de la dette éducative qui nous a été léguée. Entre 2009 et 2012 , 5 000 postes de remplaçants ont été ainsi supprimés. Le résultat entre Juin 2006 et Juin 2012, une diminution de 40% des effectifs disponibles pour le remplacement et une augmentation de 63% du recours aux contractuels.Avec des conséquences dramatiques dans certains départements, comme la Seine-St – Denis.''

Comment le ministre peut-il s'y prendre pour améliorer le remplacement des profs absents? - '' Je vous l'annonce aujourd'hui : sur les 6 770 créations prévues pour la rentrée 2 013, nous créerons 1 000 postes de remplaçants : - 700 pour le primaire, 280 pour le secondaire. Même si le problème est national et que nous agirons partout, l'effort sera ciblé sur les académies en difficulté : Lyon – Versailles – Bordeaux ....et Créteil évidemment ,qui bénéficiera de 119 remplaçants en plus en primaire et 115 pour le secondaire.Cet effort viendra compléter les mesures de la rentrée dernière où 181 postes avaient déjà pu y être affectés en urgence au remplacement. Au-delà de ces moyens, nous devons également préparer l'avenir en relançant les recrutements et en organisant notamment des prérecrutements dans les disciplines et les territoires les plus déficitaires . C'est ce que le premier ministre nous a permis de faire avec les emplois d'avenir professeur, que nous avons lancés , ou avec la mise en place dès la rentrée prochaine d'une nouvelle formation pour les enseignants.

La lucidité du ministre devant l'ampleur de la tâche: - ''...sur l'académie de Créteil nous créons par exemple plus, en un an que ce qui a été détruit entre 2009 et 2012! Il est vrai que cette priorité affichée ne réglera pas tout le problème d'un coup de baguette magique .Ne nous mentons , cela va être un travail de longue haleine.....''

Ce sera en 2015 que les écoliers , les collégiens et les lycéens suivront des cours de morale.

À la veille de la rentrée scolaire de septembre 2012 le ministre Vincent Peillon avait annoncé qu'il entendait développer, dans les années à venir, un enseignement laïque de la morale . L'ancien ministre Luc Chatel avait alors fait savoir qu'il trouvait une résonance pétainiste dans cette volonté de ''redressement intellectuel et moral du pays''.

Mais un sondage IFOP pour ''Dimanche Ouest-France '' révélait, la semaine suivante, que 91% des Français étaient favorables à l'initiative, dont 48% très favorables.Une mission composée - de l'historien , Inspecteur général de l'Education nationale , Alain Bergougnoux du conseiller d'Etat Rémy Schwartz et de l'universitaire , professeur de philosophie à la faculté de Lille, Laurence Loeffel , a été chargée de définir le contenu de cet enseignement et de réfléchir à son évaluation. Leur rapport s'intitule ''pour un enseignement laïque de la morale ''

Réponses du ministre à quelques questions :

Éclairé par les 6 mois de lectures et d'auditions du rapport, comment définissez-vous le plus simplement la ''morale laïque'' ''la morale laïque est un ensemble de connaissances et de réflexions sur les valeurs , les principes et les règles qui permettent ,dans la République, de vivre ensemble selon notre idéal commun de liberté, d'égalité et de fraternité. Cela doit aussi être une mise en pratique de ces valeurs et de ces règles. ''

Le rapport préconise un ''enseignement laïque de la morale '' et non plus ''une morale laïque '' est-ce une marche arrière? -- ''c'est la même chose ! Mais je comprends qu'il faut rassurer sur deux points . D'abord ,certains voudraient laisser penser que la morale laïque serait antireligieuse. C'est exactement l'inverse : elle est une morale commune à tous, et c'est justement son respect qui autorise la liberté et la coexistence des croyances individuelles et privées de chacun. Ensuite, la morale laïque n'est pas non plus une morale d'Etat , une orthodoxie à rebours . Elle est le contraire du dogmatisme et fait le pari de la liberté de conscience et de jugement de chacun : elle vise l'autonomie. ''

- Des sondages ont aussi montré que le pays avait une forte envie que l'école se saisisse du sujet. Une mission difficile de plus pour les enseignants? - '' Les parents d'élèves autant que les professeurs veulent cette morale laïque . Dans tous les établissements scolaires que je visite , les enseignants expriment clairement leurs besoins : qu'on leur permette de transmettre des valeurs, c'est-à-dire qu'on leur en donne d'une part les moyens et d'autre part qu'on réaffirme fortement leur pleine légitimité à le faire. Ils sont au front de la crise économique et sociale , mais aussi civique et morale que nous vivons, parfois dans ce que certains ont pu appeler les territoires perdus de la République . Que la société tout entière , et les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités et leur dise clairement : nous sommes derrière vous quand vous accomplissez, en notre nom, la tâche difficile mais essentielle de transmettre les valeurs de la République''.

Autres précisions : le futur Conseil national des programmes, indépendant, définira la mise en oeuvre de l'enseignement de la morale laïque , créé par le projet de loi de la refondation de l'école sous le nom ''d'enseignement moral et civique'', sans augmenter le nombre d'heures de cours hebdomadaire. Tous les programmes seront revus . Cet enseignement aura des horaires dédiés et sera évalué.

Mai 2013 : le ministre V.Peillon veut augmenter les salaires des professeurs des écoles et des personnels de l'éducation nationale les moins bien payés. Il propose un protocole d'accord aux syndicats.

Ce protocole va établir une répartition , qui se veut négociée,des mesures catégorielles déjà inscrites au budget 2013 (62 milliards d'euros). Chaque année le budget inclut des postes et des augmentations de salaires, à hauteur de 90 millions d'euros. Une part de ces augmentations est automatique., l'autre est à déterminer. Dans un texte de quatre pages le ministre a défini ses souhaits et demande aux syndicats de le suivre, précisant que '' les mesures seront arrêtées courant mai, avant ouverture d'une discussion sur le métier à la rentrée.

Le texte prévoit trois bénéficiaires : les personnels les moins bien payés de l'éducation nationale , les enseignants du premier degré et la santé scolaire.

Une prime pour les professeurs des écoles. - Depuis 1999, les enseignants de collège et de lycée perçoivent une indemnité de suivi et d'orientation des élèves (ISO) annuelle de 900 €. Le ministre a plusieurs fois avancé publiquement son souhait de voir les enseignants du premier degré en bénéficier aussi. Le protocole acte ''la création d'une indemnité au bénéfice des enseignants du premier degré visant à reconnaître des missions qu'ils accomplissent au titre du suivi et de l'orientation des élèves ''.

Aucun montant ne figure dans ce document où les données chiffrées sont absentes. ''Ce qui nous importe '' confie Christian Chevallier, le secrétaire général du SE-Unsa, ''c'est que nous sentons par ce texte que le temps des personnels est arrivé. Le ministre donne un signe aux maîtres du premier degré. Nous savons que tout ne sera pas possible tout de suite mais acter la création de cette indemnité est pour nous essentiel.''L'idée d'une première étape d'une indemnité aux alentours de 400 € a beaucoup circulé.

Si les syndicats signent ce protocole, un premier versement pourrait avoir lieu en décembre , un autre au printemps prochain. Mais le protocole va plus loin qu'une simple priorisation des augmentations. Il amène les premières pierres du débat sur le métier d'enseignants que Vincent Peillon va ouvrir à la rentrée en précisant que la prime permettra aussi '' l'évaluation pédagogique des élèves , la concertation en équipe pour mettre en place les projets éducatifs territoriaux (PEDT), l'accueil des handicapés et le dialogue avec les familles''...Le ministre a aussi inscrit dans son texte une augmentation du taux de passage à la catégorie hors classe des professeurs des écoles – le grade le mieux rémunéré chez les enseignants . Jusque-là , il était plus facile d'être un certfié hors classe qu'un professeur des écoles au même échelon.

Les moins payés : - le protocole rappelle que la refonte des grilles de la catégorie C est en cours. Mais le ministre souhaite aller au-delà et précise que ''l'amélioration du régime indemnitaire des personnels percevant les salaires les moins élevés constitue la priorité en terme d'évolution de la situation des personnels qui ne sont pas enseignants.''

Les enseignants précaires : -Vincent Peillon propose que '' leur situation fasse l' objet d'un travail approfondi '' et il suggère une '' harmonisation des pratiques académiques''. En fait , à l'heure actuelle , chacun gère la pénurie comme il peut, certaines académies payant mieux que leurs voisines – comme Créteil – pour attirer les meilleurs candidats.

La santé scolaire : - revaloriser les carrières des médecins scolaires , des infirmières et des assistantes sociales est aussi au menu. La fonction publique s'en occupe certes mais cela n'empêchera pas la rue de Grenelle d'étudier les mesures envisageables.

Les conseillers d'administration scolaires et universitaires (CASU) et les attachés d'administration de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur. (ADAENES) bénéficieront des grades d'avancement accessibles à leur parcours professionnel antérieur des publications des textes interministériels. (extraits de Education-le Monde.fr).

Pour la Cour des comptes - rapport du 22 mai 2013 - la gestion des enseignants souffrirait de nombreux dysfonctionnements.

La Cour des comptes affirme (c'est son point de vue, nullement partagé par le gouvernement actuel, des syndicats , l' association de parents d'élèves – la FCPE) que le problème n'est pas de supprimer ou de créer des postes mais de modifier les règles de gestion.

Pour la Cour le problème vient de la façon dont les enseignants sont employés. Elle suggère une réforme d'ensemble pour revaloriser leur métier et les rendre plus efficaces. Quelques dysfonctionnements : - les heures de cours sont pratiquement les seules heures prises en compte dans le temps de service, et non le travail collectif par exemple. - pour ce qui est du système d'affectation des enseignants il est inadapté aux besoins des élèves et aux exigences des postes , ce qui limite la mobilité. - les enseignants ,toujours d'après la Cour, sont insuffisamment payés : 35% de moins qu'un cadre de la fonction publique et en dessous des salaires appliqués dans la plupart des autres pays européens riches.

La Cour préconise une rémunération basée sur le mérite et une plus grande autonomie de décision des chefs d'établissement. Ces deux préconisations font plutôt effet de dynamite pour l'ensemble des syndicats....et on les comprend. L'UMP a approuvé ce rapport et de son côte le ministre V.Peillon a estimé que des orientations du rapport trouvaient des réponses dans la loi de refondation et il ne partage pas – loin s'en faut – toutes les conclusions notamment sur la création ou la suppression de postes.

Pour ce qui est des syndicats les réactions varient selon les doctrines. Le Sgen-CFDT apprécie que l'on demande de prendre en compte des pans entiers du travail des professeurs. Le Snes de son côté se montre plus critique '' on peut rejoindre certaines conclusions, comme celles de la rémunération ou de la reconnaissance du travail collectif mais pour l'essentiel on dirait le programme de Chatel. La question des moyens est évidemment importante. On trouve étrange que la Cour des comptes se mêle de pédagogie.''

Ce qui va changer à l'école à la rentrée 2013 ….et après .

Lisons ce qu'ont dit et écrit 2 des ministres UMP (droite) de l'éducation nationale : Luc Ferry et Darcos. Ces deux ministres ont exprimé leur soutien à la réforme des rythmes scolaires. Pour Luc Ferry '' la loi est, sur les principes, extrêmement bonne.C'est une question d'application, donc de bonne volonté des maires et des instits. ( extrait du Sud-Ouest du 5/10/2013)

 Plus de profs et d'élèves. Le primaire public (maternelle et élémentaire) bénéficiera d'environ 3 000 créations de postes et le secondaire de près de 3800 après 86 000 suppressions entre 2007 et 2012. Un millier de créations de postes seront consacrées aux remplacements . Il y aura 30 000 élèves de plus en primaire, autant dans le secondaire.

Carte scolaire moins contournée. - c'était l'une des mesures voulues par N.Sarkozy : l'assouplissement de la carte scolaire en place depuis 20089.Cela permettait d'obtenir des dérogations pour s'inscrire dans un établissement hors de son secteur. Vincent Peillon est revenu dessus et les effets se font déjà sentir.La réforme n'a certes pas été précisée mais, en attendant ,les chefs d'établissement ne traiteront plus prioritairement les demandes de dérogation. Elles ne seront acceptées qu'après les autres, s'il reste des places.

Nouvelle école des professeurs : - les IUFM sont morts, vive les ESPE (écoles supérieures du professorat et de l'Education). Même si leur mise en place est encore chaotique, ces ESPE, qui dépendent des universités, ouvrent dans chaque académie. Elles proposeront une véritable formation professionnelle pour les futurs enseignants , au niveau master, avec une seconde année en alternance, ce qui n'existait plus depuis 2009. Les professeurs stagiaires constituent d'ailleurs une bonne partie des 6 700 postes annoncés pour la rentrée. Autrement dit, les élèves verront davantage de jeunes enseignants devant eux.

Scolarisation des moins de 3 ans : - l'objectif du gouvernement est de permettre , dans les zones défavorisées , à 30% des enfants de 2 à 3 ans d'être scolarisés, alors que ce taux oscille entre 5 et 10% aujourd'hui. 3 000 postes ''Ecole des professeurs'' vont donc être créés d'ici à 2017 dans ce but. Certains nouveaux enseignants de maternelle vont ainsi arriver dès la rentrée , notamment dans les académies du Sud-Ouest, même si elles sont un peu moins concernées. Les choix se feront au cas par cas, selon les priorités fixées par le rectorat.

Conseil collège-école : sa mise en place progressive à partir de septembre 2013 permettra d'adoucir la transition de l'école au collège.

Services numériques : - ils seront lancés puis enrichis .Parmi eux , pour les écoliers, des films d'animation de deux minutes , des ressources pédagogiques en ligne destinées aux 8/11 ans , baptisées'' English for Schools''. Au collège 23 sites pilotes'' collèges connectés'' , ou encore un service de soutien scolaire en ligne en Octobre pour 30 000 élèves de l'éducation prioritaire, en français,, maths et anglais. Modules de formation continue en ligne pour les profs.

Service de l'orientation : - une préfiguration d'un nouveau service public de l'orientation sera lancée à la rentrée dans six régions pilotes ( Aquitaine – Rhône/Alpes – Bretagne – Centre – Limousin et Pays de Loire) . Cette expérimentation sur 3 ans donnera le dernier mot aux parents sur l'orientation en fin de 3éme

Autres réformes prévues dans quelques mois ou dans quelques années : - la redéfinition du métier d'enseignant : il s'agit pour le ministre , qui a déjà lancé des pistes , de faire en sorte que les professeurs travaillent davantage en équipe et assurent un temps de présence plus important dans les établissements. Mais ce chantier de redéfinition du temps de travail implique de mettre beaucoup d 'euros sur la table ce que ne peut pas faire actuellement l'Etat...Conseil national des programmes : - ce conseil va être mis en place afin de redéfinir le socle commun des connaissances et l'élaboration de nouveaux manuels. Programmes qui devraient entrer en application en 2015. Après seront mis en place : les missions de la maternellela morale laïque une langue vivante en CP . Le ministère prévoit aussi aussi de relancer '' les internats relais'' où les élèves en difficulté pourront être envoyés temporairement avant de regagner leur établissement d'origine et de supprimer peu à peu les classes d'internat d'excellence. Enfin V.Peillon attend que la réforme du lycée entamée en 2012 ait fini de se mettre en place avant de dresser un bilan.

*** Le 10 /10/2013 le ministre V.Peillon a installé le Conseil Supérieur des programmes (CSP), chargé de réfléchir à une refonte globale notamment du programme de la maternelle qui se mettra en place dès la rentrée 2014.Parmi les priorités affichées figure la lutte contre l'échec scolaire. Le conseil est présidé par Alain Boissinot, ancien directeur de cabinet de Luc Ferry au ministère de l' Education nationale. Il compte 18 membres scientifiques, experts du système éducatif et parlementaire de différentes tendances politiques.

Novembre 2013 : malgré des mouvements hostiles et une grève le Ministre Peillon ne reculera pas.

Le ministre de l'Education a affirmé le 15/11/2013 qu'il n'y aurait ''pas de retour sur la réforme des rythmes scolaires'' alors que la grève des professeurs des écoles contre les modalités d'application de la réforme a été suivie par 23% d'entre eux en France et 41% à Paris, fer de lance du mouvement selon le ministre.

Des journalistes ont parlé de la semaine noire de Vincent Peillon '' la cacophonie n'est pas du seul ressort des syndicats, dont certains appellent à faire grève ces jours-ci. Parmi les parents d'élèves aussi, les voix sont dissonantes. Tandis que la FCPE , majoritaire, continue de défendre les nouveaux rythmes, des représentants de parents sans forcément claquer la porte de la fédération, portent haut et fort leur revendication : Prendre le temps pour leurs enfants. Eux n'ont pas attendu longtemps pour marquer leur opposition....

L'Association des Maires de France (AMF) fait le point sur les nouveaux rythmes scolaires.

D'après le Monde une enquête de l'Association des Maires de France (rendue publique le 18/11/2013) nuance fortement le poids financier de la réforme, dénoncé par des élus de l'opposition. 83% des maires sont satisfaits de la mise en place de la réforme : 60% sont ''plutôt satisfaits'' et 23% ''tout à fait satisfaits ''. Les diffcultés existent mais elles ne sont pas insurmontables. Oa apprend aussi dans cette enquête que les enseignants participent aux ateliers périscolaires dans 20% des communes et 55% dans les villes de plus de 30 000 habitants

Difficultés en maternelle : - côté élèves , en dépit de l'inquiétude relayée par bien des parents , la participation aux ateliers est massive : une commune sur deux déclare un taux de fréquentation de plus de 85%, près des trois quarts au-delà de 70% . C'est dans les zones rurales , celles qui sont les moins bien pourvues en infrastructures et en personnels dédiés à l'animation, que la fréquentation apparaît la plus élevée. L'enquête confirme les difficultés et dysfonctionnements que l'on pouvait observer sur le terrain sans pouvoir précisément les chiffrer. La maternelle point noir de la réforme pour les enseignants, l'est également pour les élus. Ceux-ci font part de difficultés à structurer les après-midi et à proposer des activités même s'ils ne sont que 9% à ne pas proposer des ateliers aux 3/6 ans., 13% à les réserver aux grandes sections. ''Les plus petits ont moins d'autonomie et réclament plus d'encadrement témoigne le maire (EELV) de Leffrinckoucke (Nord)

Autre obstacle : la question de la taille des locaux qui pose massivement problème puisqu'une commune sur deux se dit concernée. Et ce même si les enseignants (2/3) auraient accepté d'ouvrir leurs classes. La principale revendication portée par l'AMF – le financement pérennea été esquivée par le premier ministre face aux élus en Congrès le 19/11/2013. Pour Jean-Marc Ayrault la seule façon valable d'aborder la réforme c'est '' en ayant en tête l'intérêt de l'enfant''.

Françoise Carton, vice-présidente du Sénat, ancienne directrice de l'école maternelle, chargée par le 1ier ministre du bilan sur les nouveaux rythmes scolaires s'exprime dans le Sud-Ouest du  . 05 

Fr.Carton a accepté, en octobre dernier, à la demande du Premier ministre, d'évaluer les bonnes pratiques et les blocages nés de la réforme des rythmes scolaires. Le rapport a été remis , le 19/05/16 , au Premier ministre et à ses collègues de l'Education nationale et de Jeunesse et Sports.

A la journaliste qui lui demandait si elle n'était pas juge et partie en dressant le bilan elle a répondu '' j'étais convaincue de la nécessité de modifier les rythmes scolaires qui présentaient la particularité, en France, d'avoir des journées à rallonge et des semaines coupées en deux par le mercredi. J'y allais avec mon bâton de pèlerin, en me disant ''ouh là là, je vais peut-être rencontrer de grosses difficultés, je suis là pour convaincre et pour trouver des solutions. Or je n'ai pas eu à en faire ! J'ai pourtant été en contact avec 1200 communes soit par le biais de questionnaires soit par des visites directes, notamment en Gironde et dans les Landes. Elle répondit à la journaliste qui lui disait '' parce que la surprise , c'est que personne ne veut revenir en arrière'' – ''En effet !dit-elle, Les maires qui ont eu à former du personnel municipal ne veulent pas renoncer et tous disent que la mise en place a été tellement complexe qu'ils ne veulent pas tout défaire.Trois quarts des communes sont finalement satisfaites des activités proposées et 95% estiment même que les enfants en sont heureux.

La journaliste : ''l'autre surprise, c'est que les communes rurales, dont on se disait qu'elles auraient du mal à trouver des animateurs, s'en sortent plutôt bien.

La vice-présidente du Sénat : le rural n'a pas été en difficulté parce que le rapport à l'école y est très profond.Les élus savent bien que l'attractivité du territoire passe par une école qui n'est pas de deuxième catégorie. De plus, la vie associative y est importante. Les ateliers de qualité font appel à des retraités, des bénévoles , mais aussi du personnel passé à temps complet ,moyennant une formation, alors que les petites communes n'avaient souvent autour de l'école que des personnels à temps partiel.

La journaliste : la réforme n'a donc pas créé d'inégalités ?

La vice-présidente du Sénat : je crois au contraire qu'elle profite aux plus défavorisés. Dans certaines communes , il y avait l'école et rien d'autre. Ce n'était pas grave pour les parents qui avaient les moyens d'offrir musique ou poney à leurs enfants. Du coup , ceux-là disaient ''oh, si c'est pour faire de la peinture, ce n'est pas la peine, i en fait déjà.'' Sauf que ce n'était pas le cas de tout le monde. La mise en place d'ateliers, le plus souvent gratuit , pour tous révélé et comblé les inégalités.Un des exemples frappants est dans les Landes : 10 000 enfants avaient des activités périscolaires, ils sont aujourd'hui 30 000 !

La journaliste : qu'en est-il de la fatigue des enfants souvent pointée par les enseignants et les parents ?

La vice-présidente du Sénat : -enseignante, j'ai toujours entendu que certains enfants étaient fatigués et qu'ils n'apprenaient plus rien en fin de journée. Le problème , c'est surtout que les pratiques des enfants ont beaucoup changé. Ils s'endorment avec la télé dans la chambre ou leur tablette. Or les chercheurs confirment que la lumière bleue des écrans a une influence négative sur le sommeil. De plus ,les familles n'ont pas renoncé à un coucher tardif le mardi alors qu'il y a désormais école le mercredi. Penchons -nous là-dessus au lieu d'incriminer les nouveaux rythmes.

La journaliste : c'est quand même plus compliqué pour les petits de maternelle.:

La vice-présidente de Sénat : certes, et les cas rares où l'on réveille les enfants de leur sieste pour aller aux ateliers ne constituent pas une bonne pratique. Pour les 2 /4 ans la sieste est la meilleure solution.

La journaliste : les effets de la réforme sur les apprentissages sont-ils mesurables ?

La vice-présidente du Sénat : Nous n'avons pas suffisamment de recul. Mais des enseignants m'ont dit qu'ils étaient en avance sur le programme et qu'ils en étaient , en Février, à ce qu'ils faisaient précédemment en avril.

La journaliste : certaines villes, comme Bordeaux ont choisi de centrer les activités sur 2 heures ou un après-midi par semaine. N'est-ce pas contradictoire avec l'esprit de la réforme ?

La vice-présidente du Sénat : un peu,, mais cela donne de la souplesse et ce n'est pas grave tant qu'on ne concentre pas les activités le Vendredi , ce qui a pour conséquence de rallonger le week-end et s'avère en inadéquation avec les intérêts de l'enfant.

La journaliste : le coût pour les communes a souvent été dénoncé. Les aides de l'Etat sont-elles pérennes ?

La vice-présidente du Sénat : en tout cas jusqu'en 2017,après, je ne sais pas. Au maximum pour des communes en difficulté ,cela peut représenter 95 euros par enfant, plus 54 euros de la CAF . La difficulté tout de même , c'est que les dossiers de la CAF sont tellement complexes que la moitié seulement des communes ont pu en bénéficier , les difficultés étant accrues pour les communes de moins de 1000 habitants.Cela reste un point qu'on doit faire évoluer.

Bilans des enseignants et de l'AMF . Le SNUIPP, syndicat majoritaire avait annoncé en Février 2015 qu'une majorité d'enseignants trouvaient que la nouvelle organisation du périscolaire avait des conséquences négatives sur le scolaire. De son côté , l'AMF a plusieurs fois pointé que les aides de l'Etat et de la CAF ne couvraient les dépenses engagées par les communes.

Novembre 2013 : le nouveau chantier qu'ouvre le ministre Peillon. Chantier à risques?

Le ministre Peillon lance les discussions avec les syndicats sur la réforme du métier d'enseignant. Sur la table : nombre d'heures de cours , diversité des tâches (dialogue avec les parents, travail d'équipe, suivi personnalisé des élèves...) évaluation, bivalence. Et si on se posait la question: '' Qu'est-ce qu'un enseignant aujourd'hui ? Un détenteur de savoirs, capable de les transmettre à une époque où ceux-ci sont accessibles à tous ? Un éducateur, un animateur, un chef de projets, ''un gendarme'', un assistant social... ? Le ministre de l'Education nationale , Vincent Peillon, a décidé d'apporter sa réponse . Ou en tout cas de la mettre en débat avec les fédérations syndicales, invitées à la table des négociations, rue de Grenelle, à compter de Lundi 18 novembre.

Le sujet est sensible. Il s'agit de réécrire le très sacralisé decret de 1950, qui donne une vision étriquée du métier de professeur de collège et de lycée en le réduisant au nombre d'heures passées en classe. 18 heures par semaine pour un certifié, quinze heures pour un agrégé.Une conception devenue obsolète, en tout cas très éloignée de la réalité. En soixante ans, une quantité de nouvelles missions se sont imposées aux enseignants . A la traditionnelle leçon magistrale s'ajoutent la préparation des cours, la correction des copies, les réunions avec les parents, les conseils de classe, le temps de concertation entre collègues, la participation à des projets d'établissement....Résultat : plus de 40 heures de travail hebdomadaire, comme l'a encore souligné une récente étude du ministère de l'éducation nationale.L'idée n'est pas de s'attaquer au ''temps de service'' de dix-huit ou de quinze heures – ce qui soulèverait un tollé syndical- mais d'établir la liste de toutes ces missions classées en 3 catégories par le ministère. (d''après le Monde)

En Novembre 2013 le ministre de l'E.N s'attaque au harcèlement scolaire - surtout au cyberharcèlement - dans une campagne nationale. ( Voir chapitre 11b )

Le Monde et Sud-Ouest font le point sur les négociations concernant le métier d'enseignant, actuellement en cours avec le ministre.

D'après Le Monde (Maryline Baumard, journaliste) : '' l'épineux dossier des classes préparatoires aux gardes écoles :

....'' la façade de la maison Educ-Nat reste intacte et tente vaille que vaille de masquer ces différences entre profs ...ou entre établissements . Mais derrière le mur, les pièces ne se ressemblent pas. Subsistent en effet de très belles classes où l'on choie l'élite et des mansardes décrépites où l'on fabrique de l'échec, en particulier dans les territoires les plus ghettoîsés. Aujourd'hui, le coût d'un élève de classe préparatoire est de 15 000€ annuels, celui d'un collégien 8 300€ et d'un écolier 5 800€...Or pour qui la nation fait-elle un effort quand elle dépense plus pour ses prépas que pour ses collégiens ? Pour ses enfants bien-nés. Ceux qui sont issus des milieux favorisés. 57% des élèves de CPGE sont de milieux très favorisés , 11% de milieux très défavorisés. A l'entrée au collège , les proportions sont inverses : 18% des élèves sont en effet de milieux très aisés et 41% de familles très défavorisées. Et si on croyait encore à l'ascenseur social, PISA gomme en 2 chiffres les dernières illusions : les 7,4 % d'enfants de milieux défavorisés qui se classaient dans les groupes les plus forts à Pisa en 2003 ne sont plus que 4,9% dix ans après. La chute peut continuer encore : notre élite, déjà maigre en pourcentage d'une génération , pourrait se racorrnir encore si on continue à saper sa base en excluant des enfants qui ne sont simplement pas nés au bon endroit . Une interrogation : l'Ancien régime était-il si différent ?

D'après le Sud-Ouest '' le 12/12/2013 lors d'un premier bilan d'étape le ministre, V.Peillon, a essentiellement parlé du primaire, les réunions se poursuivant jusqu'en février. Parmi les mesures symboles , les directeurs d'écoles de 2 ou 3 classes seront dispensés de faire classe un jour par mois pour mieux assurer leurs autres responsabilités. Les décharges seront augmentées pour des écoles de 8 et 9 classes .Certaines écoles auront des journées de prérentrée plus nombreuses . Est prévu pour les directeurs d'écoles de trois classes et plus un allègement des APC ( activités pédagogiques complémentaires) par exemple pour rencontrer des parents. Le ministre s'est engagé à rétablir les Rased d'abord en éducation prioritaire. La formation des Rased sera relancée.

- En éducation prioritaire , dans les zones les plus sensibles, les instituteurs auront des décharges d'enseignement et un régime plus favorable. De même les enseignants exerçant dans les collèges les plus difficiles de l'éducation prioritaire bénéficieront d'heures dégagées pour le suivi des élèves et le travail en équipe.

La reconnaissance des conseillers pédagogiques passera par une indemnité. Enfin est prévue la création d'un nouveau métier : le professeur formateur académique , pour le second degré. Ces professionnels de terrain au nombre de 500 en 2 ans , garderont un temps de travail dans leur classe mais enseigneront aussi dans les écoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espé). Sur le secondaire , dont les missions sont définies par un décret de 1950, les discussions devraient se poursuivre encore.'' Il faut du temps de travail pour l'explication, pour finaliser les mesures selon le ministre.

Le V.Peillon annonce la création de 4 000 postes dans les collèges pour des temps d'accompagnement permettant aux élèves de progresser à leur rythme. Suppression de la note de vie scolaire.

La création de 4000 postes dans les collèges est liée à la refonte des programmes qui sera effective du CP à la troisième à partir de la rentrée 2015. '' Au collège la réécriture des programmes devra permettre aux enseignants de travailler autrement, pour que tous leurs élèves puissent mieux apprendre. Cela suppose que les enseignants aient du temps pour faire progresser chacun à son rythme, explique le ministère ''.

Suppression de la note de vie scolaire. Très critiquée dans les établissements, la note de vie scolaire est affectée aux collégiens de la sixième à la troisième et intervient dans l'attribution du brevet des collèges. Elle est censée évaluer un '' savoir-être '' au sein de l'école suivant l'assiduité, le respect du règlement intérieur, la participation à la vie de l'établissement ou à ses activités. Elle est liée également à l'obtention de l'attestation de sécurité routière et de celle de formation aux premiers secours.Tous les professionnels consultés reconnaissent que cette note ne permet pas d'établir une évaluation reconnue par tous comme claire et équitable et n'a pas pas permis d'améliorer la situation de la vie scolaire , notamment dans les établissements les plus difficiles.

Au chapitre 6 Vincent Peillon met 100 millions d'euros pour revaloriser l'enseignement et les salaire en ZEP

Janvier 2014 : V.Peillon et les postes d'enseignants au moment des annonces des économies budgétaires.

En se rendant le 20 janvier à l'Aérocampus Aquitaine de Latresne pour inaugurer la première section franco-allemande du Bac Pro aéronautique , options systèmes, Vincent Peillon répond à des questions de journalistes .

Question : un quart des élèves seulement est à la semaine de 4 jours et demi. Pensez-vous tenir votre pari que tous y seront à la prochaine rentrée?

Réponse : - ce n'est pas un pari c'est le décret. Il faut qu'à la rentrée 2014 tous les enfants apprennent mieux à lire,écrire et compter et bénéficient d'activités péri-scolaires de qualité après l'école.On a vu que les communes qui y sont passées sont globalement satisfaites, et ce ne sont pas toujours celles qui doivent y passer qui s'inquiètent le plus. Chacun doit garder à l'esprit que c'est l'intérêt de tous les élèves.

Où en est-on de la réforme des programmes ?

En Février 2014 nous avons appris que l'entrée en vigueur des nouveaux programmes scolaires en cours d'élaboration a été repoussée d'un an. Le calendrier initial a été jugé trop serré par le Conseil supérieur des programmes ainsi que par plusieurs syndicats.

La réforme des classes préparatoires est-elle simplement suspendue ou enterrée ?

Le ministre : ''Nous avons lancé une discussion globale sur le métier d'enseignant,et les professeurs en classe préparatoire relèvent de l'enseignement secondaire. Dans ce cadre nous avons cherché à remettre à plat tous les déséquilibres : par exemple, entre professeurs de classe préparatoire,les salaires varient de 1 à 3. J'ai voulu mettre un peu de justice et de transparence, cela n'a pas été compris . J'ai donc souhaité que les discussions se poursuivent jusqu'à ce que tout le monde trouve un terrain d'entente. Cette ambition n'est pas abandonnée et je souhaite que l'on aboutisse dans les trois mois qui viennent, avec l'accord de tous.Pour tous les autres métiers , nous avons avancé. Les fameux décrets de 1950 vont être revus. Comme quoi, on peut faire des réformes. ''

Et les économies ?

Nous diminuons en moyenne de 5% les dépenses de fonctionnement et nos opérateurs font des efforts importants . Les créations de postes d'enseignants,elles, sont sanctuarisées par une loi de programmation jusqu'à la fin du quinquennat. La moitié est absorbée par la remise en place de la formation des enseignants.

Le Benoît Hamon, le nouveau ministre de l'Education nationale ,annonce qu'il n'y aura pas de retour aux 4 jours. Seulement des assouplissements dans la réforme des rythmes scolaires.  .

Ces assouplissements devraient permettre de rassembler les activités périscolaires en une seule demi-journée et d'envisager éventuellement un allongement de l'année scolaire au détriment des vacances. Le ministre a dit aussi que la réforme des rythmes scolaires maintiendra les 5 matinées qui avaient été pensées, imaginées par Vincent Peillon, son prédécesseur. Par contre, a-t-il dit, nous adapterons l'organisation du temps scolaire aux expérimentations, aux réalités locales qui l'exigeaient sans doute. Le nouveau texte permettra aux maires en milieu rural de passer des partenariats avec des associations, avec un conservatoire , avec d'autres communes et d'organiser simplement ce temps périscolaire.

Le deuxième assouplissement semble pour le moment un vœu '' nous allons mettre en œuvre la possibilité d'alléger encore la semaine sous la forme d'un allongement du temps de travail au détriment des vacances scolaires, mais tout ceci sous réserve d'un accord avec la commune , la communauté enseignante, évidemment le Rectorat et que l'objectif de cette nouvelle organisation du temps scolaire soit toujours la réussite de l'élève. ...Le ministre a rappelé que toutes les communes devront appliquer la réforme des rythmes scolaires à la prochaine rentrée, car ''si on imaginait qu'on pouvait de nouveau étaler, ce serait le désordre et je n'en veux pas''.

Un assouplissement du décret sur les rythmes avait été demandé le syndicat SNUipp-FSU, ainsi que par la Peep tandis que l'association des Maires de France (AMF) réclamait une pérennisation du financement par l'Etat.

Rappelons que le retour à la semaine de 4,5 jours en primaire , abandonnée par la droite en 2008  avait été réclamé par la conférence nationale sur les rythmes organisée en 2010-11 par Luc Chatel, dans un rapport parlementaire approuvé par l'UMP, par les syndicats et parents d'élèves dans '' l'appel de Bobigny'' par les chronobiologistes et l'Académie de médecine et durant la concertation pour la refondation pour l'école, organisée le gouvernement de Jean-Marie Ayrault. A la rentrée 2013, la réforme avait été la cible de critiques d'enseignants, parents et élus UMP, pointant la fatigue des enfants, la ''confusion'' entre temps scolaire et périscolaire, tensions dans le partage des locaux et difficultés de financement. La réforme a toujours été défendue par la FCPE, premier syndicat des parents d'élèves, les syndicats Unsa et Sgen et des chronobiologistes.

Les rythmes scolaires en Europe

Jours de classe dans l'année

Durée de la semaine

Vacances d'été

France180 jours (144 avant la réforme)

4,5 jours ( 4 jours avant la réforme)

8 à 9 semaines

Allemagne - 188 jours

5 jours

6 semaines

Royaume – Uni - 190 jours

5 jours

6 semaines

Espagne - 175 jours

5 jours

11 semaines

Italie - 200 jours

5 jours

12 à 13 semaines

Pays-Bas - 110 jours environ...

5 jours

7 semaines



Début mai 2014 Benoît Hamon parle de ne pas détricoter la réforme des rythmes engagée par V.Peillon.

Le 03/05/2014 B.Hamon a déclaré qu'il ne céderait pas '' aux oukases '' des maires qui refusent toujours d'appliquer la réforme en septembre 2014. Le décret complémentaire ne prévoit '' que des dérogations et des expérimentations ''. Il ne concernera donc qu'une minorité de communes '' celles qui rencontrent des''difficultés objectives'' pour organiser des nouveaux temps scolaires a-t-il insisté.

Pour la première fois ,en France, une femme, Najat Vallaud-Belkacem est nommée-le - Ministre de l'Education Nationale. Ses dossiers chauds.

Cette jeune ministre de 36 ans, née au Maroc, diplômée de Sciences-Po , va être confrontée à des dossiers plus risqués que ceux du ministère des ''Droits de la Femme''. Elle va devoir faire face au dossier des nouveaux rythmes scolaires, appliqués dans toutes les écoles publiques à la rentrée 2014. La locataire de la Rue de Grenelle est attendue aussi sur le respect de la promesse présidentielle des 60 000 postes. Elle devra aussi se familiariser avec la réécriture des programmes scolaires ou la réforme du collège et l'évolution du calendrier annuel. Il y a plus :

Que disent de la ministre le président de la FCPE et la Présidente de la Manif pour tous?

Le président de la FCPE , Paul Raoult : - '' pour la première fois dans notre république , une femme est ministre de l'éducation nationale, ce n'est pas rien comme symbole d'autant que Najat Vallaud- Belkacem a porté des combats importants sur le thème de l'égalité hommes – femmes. Son parcours est une belle réussite de l'école française. Nous l'avons rencontrée quatre jours après sa nomination, c'est un bon signe qu'elle envoie en se montrant disponible pour la première fédération de parents d'élèves . Ceci étant nous la jugerons sur ses actes.''

Ludovine de la Rochère présidente de la Manif pour tous : - '' Je suis horrifiée . Ce choix est une provocation pour un grand nombre de Français , ceux qui se sont exprimés dans la rue depuis novembre 2012 p

Les professeurs ont donné leur point de vue sur les programmes le 08 octobre 2014.09/10/ 2014N.

Depuis le 22/09/2014 jusqu'au 19/10/2014 les professeurs des écoles et des collèges sont appelés à assister obligatoirement , dans le cadre d'une consultation nationale , à une journée sur les nouveaux programmes concernant le projet du nouveau socle commun de compétences et de connaissances. Chaque professeur a été invité à lire le projet préparé par le Conseil supérieur des programmes (CSP) et à répondre en ligne, individuellement , à un questionnaire. Au cours de cette journée banalisée les enseignants doivent débattre entre eux , en petits groupes, des réponses à apporter. La question la plus discutée a été celle de l'évaluation. Interrogation tellement polémique qu'elle avait entraîné dernièrement la démission de l'ex-Président du CSP : Alain Boissinot , remplacé désormais par Michel Lussault .

Pour ce qui est des enseignants girondins on sait que la très grande majorité a dit '' oui'' aux notes. Ils ont aussi admis qu'ils ne doivent pas '' sanctionner , décourager les élèves mais qu'il faut aussi les encourager''. C'est à l'unanimité qu'ils veulent conserver l'examen du brevet des collèges qui devrait valider les ''connaissances et les compétences''. La ministre a jugé utile de créer en parallèle un autre Conseil supérieur de l'évaluation . On devrait connaître sous peu les noms des 30 experts et usagers de l'école qui le composeront et seront chargés de faire des propositions en décembre, lors de la conférence nationale pour une évaluation plus '' motivante''. Enseignants et parents peuvent s'exprimer sur le site du ministère. La consultation va se poursuivre jusqu'en début d'année , en même temps que le Conseil supérieur des programmes planche sur les contenus.

Les nouveaux programmes de maternelle devraient entrer en vigueur à la rentrée 2015, puis ceux du primaire à la rentrée 2016.

La ministre de l'Education nationale propose la réforme du collège à la rentrée 2016. Le collège cessera-t-il d'être le maillon faible qu'il est depuis longtemps ?

Tous les médias du 10 au 13 mars 2015 ont mis l'accent sur cet ''événement'' . Politiques, corps des inspecteurs de l'EN ,enseignants, parents d'élèves.... tous savent les dégâts commis depuis des années par la structure '' collège''. A cause de lui des dizaines de milliers de jeunes (en difficulté aussi dès le primaire) sans diplôme ont été rejetés dans la nature ou ont été placés dans des voies de garage. Rien d'étonnant à ce qu' un journaliste écrive que ''le collège symbolise en fait l'échec scolaire''. D'après Sud-Ouest '' la réforme de Najat Vallaud -Belkacem, applicable à la rentrée 2016, était très attendue.Une nouvelle fois , la ministre s'est montrée habile pour contourner l'obstacle . Elle a choisi un compromis entre deux camps. D'un côté , les partisans d'une restructuration complète du collège pour en faire le prolongement de l'école, en finir donc avec l'apprentissage par discipline et le considérer comme le lieu de validation des compétences des élèves, une école du socle commun de connaissances de la primaire à la troisième en somme. En face on trouve un camp plus conservateur, soucieux de préserver l'apprentissage par disciplines et qui préfère les notes à la validation d'un socle.''

-Que sera ce nouveau collège ? Une voie entre ces deux visions. ''il reste un collège unique mais pas uniforme déclare la ministre. Il commence par l'invention d'un nouvel acronyme , l'EPI ( enseignements pratiques interdisciplinaires).Ce sera un temps de travail de 20% du total. , prévu en 5éme,4éme,3ème avec une pédagogie par projets , en petits groupes et qui croise les disciplines , avec une certaine liberté pédagogique.Les thématiques épouseront l'air du temps comme monde économique et professionnel développement durable.''Les langues anciennes se mettraient (d'où la crainte des défenseurs du latin) dans l'EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires).

Incontestablement la mesure la plus consensuelle est celle de l'accompagnement personnalisé pour tous : 3 heures par semaine pour les élèves de 6ème – et au moins une heure hebdomadaire de la 5ème à la 3ème.La ministre prend donc appui sur 3 concepts : souplesse, autonomie et interdisciplinarité. D'après le Monde ''le collège n'a pas su surmonter ses contradictions originelles – est-il le prolongement de l'école ou une préfiguration du lycée ?- aujourd'hui le collège cristallise, le principal défaut de notre école : être profondément inégalitaire ,en triant les élèves plus qu'en les accompagnant....le collège actuel aggrave les difficultés, particulièrement dans les disciplines fondamentales – français, mathématiques, histoire....les élèves s'y ennuient , les parents se sentent démunis et les enseignants bridés.'' ...

Pour permettre aux élèves de se reposer , la pause à midi durera au moins une heure et demie. Du côté des moyens la ministre prévoit 4000 postes supplémentaires pour 7 000 collèges publics et privés. En réalité il y a en France 7 100 collèges dont 1 081 en éducation prioritaire... Le détail – la grille horaire – notamment , qui a déjà mis les syndicats en alerte – doit être discuté avec les représentants de la communauté éducative à compter du 12mars et dévoilé le 10 avril 2015.

L'apprentissage d'une seconde langue se fera dès la 5ème. Sauf dans le cas d'autres dispositifs comme les sections bilingues ou internationales. Ces derniers devraient d'ailleurs être amenés à disparaître . '' Tout le monde sait qu'ils sont surtout des moyens pour sélectionner les bons élèves et contourner la carte scolaire déclare un représentant de la FCPE.''

Christophe Lucet, remarquable éditorialiste de Sud-Ouest a fait part dans son journal de profondes réflexions qui devraient être lues par ceux qui s'intéressent au fonctionnement de notre école en général et du collège en particulier . Un extrait '' il faut prouver que les remèdes proposés pour sortir le collège de l'ornière sont à la hauteur du problème, surtout si l'on veut tenir à tout prix le cap du collège unique choisi en 1975. Car, si la France a su accueillir tous les élèves , elle peine à les faire tous réussir , laissant 20% d'entre eux au fond de la classe. Or, pour franchir cette étape décisive il faut une révolution. Elle commence au primaire, puisque 15% des élèves ne maîtrisent pas les langages de base à l'entrée en sixième.

Elle doit se poursuivre dans un collège repensé où la logique des idées avancées aujourd'hui et expérimentées çà et là – petits groupes, transversalité,autonomie,soutien, apprentissages concrets-doit être menée à son terme. Le dernier étage de la fusée ,lui, ne dépend pas que de l'école. Celle-ci n' a pas , c'est heureux, été sacrifiée sur l'autel budgétaire. Mais pour réussir sa mission dans un contexte où le diplôme ne paraît plus de prime abord suffisant pour éviter le chômage, elle a besoin que soit partout réaffirmée cette vérité que la réussite scolaire reste le meilleur rempart. ''

Réforme du collège : le non des syndicats et le feu vert du Conseil supérieur de l'Education nationale.

Le 08/04/2015, six organisations , dont le Snes-PSU, premier syndicat du secondaire, réclament le retrait du projet. '' sa mise en œuvre institutionnaliserait le principe de mise en concurrence entre les disciplines....et engendrerait toujours plus d'inégalités entre les élèves, estiment-elles.

Le 11/04/2015 , les médias annoncent que le Conseil supérieur de l'éducation a rendu, la veille un avis positif sur la réforme du collège par 51 voix pour le décret face à 25 votes contre et une abstention. La réforme du collège prévoit, entre autres, que chaque établissement décide de 20% de son emploi du temps pour du travail en petits groupes, l'accompagnement personnalisé pour tous les élèves, et de nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires à partir de la cinquième.

La grève des professeurs le et le lendemain, la publication de la réforme au journal officiel.

D'après le ministère 27,61% des professeurs ont fait grève le 19/05/2015 contre la réforme des collèges. Il s'agit d'une participation plutôt moyenne, sans plus. Le premier ministre, Manuel Valls décidé à accélérer cette réforme a fait publier, le lendemain au ''journal officiel'' le décret en question. Décision considérée par les syndicats notamment , comme un passage en force voire comme une provocation reprise dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale .

La ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkhacem , a justifié cette accélération du calendrier en proposant às ses détracteurs de négocier maintenant la mise en œuvre de la réforme. Il s'agit en effet de ne pas traîner car septembre 2016 – date du commencement de cette réforme- n'est plus loin..Pour la cosecrétaire du Snes- FSU ''cela va rendre les suites très compliquées, il va falloir de la part du gouvernement un geste fort.''.

Rappel des contestations des opposants : suppression des options Latin-Grec,remplacées par un enseignement complémentaire – suppression de la plupart des classes bilingues ( 2 langues dès la sixième) . A la place la réforme propose une deuxième langue pour tous en cinquième. Autres appréhensions: le pouvoir des chefs d'établissement dans le cadre d'une autonomie accrue des collèges et un grignotage des horaires des matières classiques à cause de l'interdisciplinarité ( croisement de disciplines dans un même cours.)

Quels types d'actions seraient prévus contre la réforme ? : - une grève nationale avec des manifestations – blocage des épreuves du brevet des collèges (syndicat du Snalc).

---- Syndicats favorables à la réforme : le Sgen (CFDT) et l'Unsa ont choisi de défendre la fermeté du gouvernement .

Que disent des politiques de droite principalement ? - Le président du Modem, François Bayrou, a lancé un appel à manifestation nationale contre la réforme du collège. N'oublions pas qu'il est agrégé de Lettres classiques donc de latin et de grec. Beaucoup de personnes pensent que F. Bayrou fait preuve d'irresponsabilité en faisant une telle proposition. L'ex-Premier ministre F.Fillon a raillé une mauvaise réforme faite de désordre et d'improvisation. Nous pourrons lire plus bas dans ce chapitre le débat entre l'UMP Bruno Lemaire , pourfendeur de la réforme du Collège, et la ministre Najat Vallaud Belkacem. Pour ce qui est de l'ancien président N.Sarkozy dans un article dans le Figaro , il promet ''d'étudier tous les moyens parlementaires et juridiques pour s'opposer à ce décret''.

Quant à la ministre de l'Education nationale elle a affiché sa fermeté par rapport aux critiques. Pour répondre aux inquiétudes , pour lever un certain nombre de malentendus , pour rassurer , pour apporter des garanties aux enseignants , qui seront ceux qui appliqueront cette réforme, elle a dit '' nous allons adopter à la suite d'une discussion qui s'ouvre aujourd'hui une circulaire d'application .

Extraits de mots , de phrases, prononcés par le député UMP B.Lemaire et la ministre de l'Education lors du débat du .



Bruno Lemaire: ….Il a pris d'abord un ton tranchant, très professoral, presque condescendant, coupant souvent la parole à la ministre....sur la forme on pourrait dire qu'il l'a emporté de peu , encore que la ministre n'a jamais battu en retraite......B. Lemaire a surtout répété les arguments ressassés par la majorité des opposants à la réforme : ''vous faites le choix de l'égalitarisme' –'' vous voulez empêcher les meilleurs de devenir meilleurs'' – vous ne voulez pas reconnaître les talents ''- ''il ne sert à rien d'apprendre une deuxième langue à tous les collégiens dès la 5e, il faut d'abord leur apprendre à écrire en français et à compter''. - ''On veut un collège différencié avec un tronc commun de fondamentaux pour tous et des enseignements selon le niveau, il faut supprimer l'enseignement d'une seconde langue pour les moins bons.''- '' on ne traite pas tout le monde de la même façon!'' - le député veut en finir avec le collège unique. 

La ministre, Najat Vallaud Belkacem : ….moins incisive que le député elle a été sur le fond plus précise- .Elle a présenté une vision de l'éducation à l'opposé de celle du député et elle a répété les principes de la réforme qui ''visent à offrir le meilleur à tous les collégiens avec d'autres façons d'apprendre pour sortir du collège à 16 ans avec un bagage commun exigeant''.- '' pour elle la réforme va permettre de faire baisser les inégalités sociales à l'école, inégalités qui n'ont cessé de croître au collège ces dix dernières années. Elle reproche au député de vouloir une école du tri.

Point de vue très intéressant du journaliste de Sud-ouest,Bruno Béziat : ce débat a eu au moins le mérite de dégager les grandes lignes de deux visions opposées de l'école. Tous les deux l'ont finalement emporté en se neutralisant puisque la ministre a su parler à son camp et le député UMP au sien. Najad Vallaud Belkacem s'est positionnée en garante des valeurs de gauche , celles d'une éducation exigeante pour tous alors que B.Lemaire a pris le chemin d'un retour un peu nostalgique à l'école d'autrefois autour de la maîtrise de quelques disciplines essentielles.

Echec (le )de la 2ième grève des professeurs contre la réforme du collège.

Le 11/06 deux fois moins de professeurs que le mois dernier ont suivi l'appel à la grève. 11,9% seulement des enseignants de collège se sont mis en grève contre la réforme alors que la mobilisation du Snes-Fsu , de FO, de la CGT et de SUD aurait dû pousser davantage d'enseignants dans la rue.

Le président du CSP (Conseil supérieur des programmes) et la ministre de l'E.N. - à propos de l'histoire - ont en partie désamorcé les divergences en rappelant qu'il ne s'agissait que des premières propositions pour ces nouveaux programmes, destinées à évoluer après consultation. Rappelons que les syndicats dits réformateurs (SE-Unsa et SGEN-CFDT) - 20%aux élections professionnelles - et la FCPE soutiennent le réforme. Par ailleurs l'enseignement privé catholique défend sans ambiguïté les principes de cette réforme. Il ne reste plus aux opposants qu'à accepter la main tendue par la ministre pour négocier.

L'OCDE soutient la réforme du collège.

En Juillet 2015 l'OCDE se montre favorable à la réforme du collège menée par la ministre de l'Education nationale  et affirme qu'elle pourrait participer à améliorer les résultats des élèves et répondre ,en fonction des modalités de sa mise en œuvre, à certains enjeux. L'organisation note que cette réforme permettra des enseignements plus personnalisés, plus d'autonomie pour les établissements et des méthodes pédagogiques modernisées. L'OCDE précise que ces transformations devront faire l'objet d'une évaluation systématique pour les adapter au fur et à mesure de leur mise en œuvre. La note d'information souligne qu'améliorer l'enseignement et la transmission du savoir dans le primaire et le secondaire et revaloriser le métier d'enseignant est une clé pour la réussite de ces chantiers.

Le rapport préconise pour cela une formation initiale moins académique pour les enseignants et une formation continue plus adaptée à leurs besoins tout au long de leur formation.

La 3ième grève des enseignants contre la réforme du collège le n' a pas fait florès.

Tous les médias ont annoncé les mêmes chiffres :10 à 15% des professeurs de collège ont défilé dans les grandes villes de France.Partout le front du refus a été clairsemé. Pour une troisième journée revendicative c'est peu . Les syndicats présents:- le Snalc (droite) – le Snes FSU ( symbole de l'ancrage historique à gauche du monde enseignant) – Force ouvrière …).

Le 4ième défilé des syndicats contre la réforme du collège (le10/10/2015) a compté un peu plus de 8 000 ; personnes selon la police et deux fois plus selon le Snes ,principal syndicat du secondaire . L'intersyndicale pourra être reçue dans les prochains jours par la ministre .

Le 26 janvier 2016 nouvelle manifestation nationale contre la refonte du collège. On fait le point.

Plusieurs syndicats (Snes, Snalc,FO,CGT, SUD) avaient distribué à leurs adhérents ''un carton rouge'' pour le gouvernement. Des milliers d'enseignants ont défilé, une nouvelle fois, contre la réforme portée par la ministre , Najat Vallaud- Belkacem. D'après le ministère 11% des enseignants , tous niveaux confondus, ont observé cet appel à la grève. Cette mobilisation a été plus forte au collège : 16,80% de grévistes en Aquitaine et 22% dans l'ensemble du pays.

Que prévoit cette réforme ? peu de changement par rapport aux dernières grèves ---Plus d'autonomie : chaque établissement pourra attribuer 20% de son temps à du travail en petits groupes . Davantage de soutien personnalisé (trois heures par semaine en sixième, au moins une heure ensuite) – Interdisciplinarité des enseignements pratiques dits EPI qui proposeront , à partir de le 5ième, de croiser plusieurs disciplines dans des modules où le travail collectif sera privilégié.- Les bilangues seront finalement maintenues.

Ce qu'en disent les opposants

Pour un professeur du FSU ''cette refonte vise un objectif principal : réduire le nombre d'heures de classe dévolues aux disciplines comme le français, les maths, l'histoire ,géographie …...au profit de méthodes interdisciplinaires qui relèvent du bricolage.Nous, professeurs, avons été formés pour transmettre une discipline...Cela se fait en classe matière par matière, dans l'idéal en petits groupes, mais pas avec ces espèces de croisements au contenu incertain....L'autonomie accordée aux établissements risque d'entraîner plus d'inégalités, une offre éducative à géométrie variable selon les collèges.....La priorité, ce devrait être de revenir aux fondamentaux : apprendre des disciplines , avec moins d'élèves par classe .Des classes moins chargées : c'est là le véritable enjeu que cette réforme ,pour des raisons budgétaires, éclipse.''

Ce qu'en disent ses partisans. '' le collège dans sa forme actuelle , c'est un échec, au plan social éducatif, tout le monde le reconnaît .Cette réforme n'est pas parfaite mais elle va dans le bon sens.Elle préserve l'idée d'un socle commun, d'un continuum de la sixième à la troisième, tout en proposant des innovations.Plus d'autonomie. C'est bien que des collègues puissent davantage s'approprier leur outil de travail. Plus d'interdisciplinarité. On le fait déjà, c'est fécond et stimulant de travailler ensemble, aussi bien pour les élèves que pour les professeurs . 4 000 Postes sont par ailleurs créés pour cette réforme : c'est un point positif même si des moyens supplémentaires sont nécessaires estime Pierre-Marie Rochart du Sgen-CFDT , qui n'a pas appelé à la grève.Ce qui nous préoccupe en vue de la rentrée , c'est qu'ici ou là, d'après nos retours du terrain ,des Inspecteurs n'adhèrent pas à cette réforme.L'administration ne semble pas faire bloc pour la mise en œuvre de ces changements.'' (Extrait du Sud-Ouest du 27/01/2016).

Pour mieux comprendre la réforme du collège il faut connaître le lexique du collège 2016.

Voici le nouveau lexique qui sera celui du collège dès la rentrée 2016 :

La FCPE – le – une motion contre la réforme du collège. N

La principale fédération de parents d'élèves dans l'enseignement public, la FCPE, a adopté le 16/05/2016 une motion critiquant la réforme du collège , estimant que les moyens qui lui étaient accordés n'étaient pas suffisants et qu'elle risquait de creuser des inégalités. ''Nous, parents d'élèves, considérons que cette réforme a été engagée sans concertation suffisante, ni les moyens nécessaires pour répondre à toutes nos attentes'', affirme la FCPE dans une motion adoptée de justesse lors du 70e congrès national à Marseille. ''Les nouvelles pratiques pédagogiques annoncées ...sont trop peu définies et non financés.Quant au moyens dédiés à la formation et à la concertation des enseignants , ils sont nettement sous-évalués'' précise cette motion.

La rentrée 2015/16 surchargée à l'Education nationale.

Avant la reprise des 860 000 professeurs et des 12 millions d'élèves la ministre Najat Vallaud- Belkacem a dit '' c'est une rentrée de consolidation, placée sous trois auspices : une exigence renforcée, la justice et les valeurs de la République ''. Pour elle '' les créations de postes permettent d'accueillir les élèves supplémentaires dans nos écoles dans de bonnes conditions et de mettre en œuvre les réformes de la refondation..Tous les postes ont pu être pourvus au dernier concours des professeurs des écoles , y compris dans le département peu attractif de Seine-Saint-Denis grâce à un concours exceptionnel , tandis que 90% des postes ont été pourvus dans les concours du secondaire.''

Sud-Ouest analyse ces changements : '' les chantiers qui ont suscité les plus fortes polémiques, la réforme du collège et les nouveaux programmes du CP à la 3ième , n'entreront en vigueur qu'en septembre 2016, à quelque mois de l'élection présidentielle. Le bilan éducatif ne manquera pas alors d 'être observé à la loupe , d'autant que François Hollande a érigé ce secteur en priorité du quinquennat. Après le positionnement agressif du député Républicain – Bruno Lemaire –, Alain Juppé , candidat aux primaires du parti républicain , a publié un livre sur l'école ''mère des réformes''.Alors que l'intersyndicale hostile à la réforme du collège se prépare à une nouvelle mobilisation, la ministre a dit ''sa détermination à conduire cette réforme qui a vocation à mettre fin à la dégradation continue des résultats des élèves .''

Les élèves de maternelle seront cette année les premiers à étrenner de nouveaux programmes. La maternelle devient un cycle à part entière et non plus à cheval avec l'école élémentaire. La grande section n'est plus un petit CP , suivant l'idée que cette tendance plaçait certains écoliers en échec précoce.

Le nouvel enseignement de l'éducation morale et civique (EMC), la morale laïque promise par Vincent Fillon, s'adressera aux élèves du CP à la terminale, pour transmettre les valeurs de la République et développer l'esprit critique.Les programmes d'EMC  n'ont été publiés que fin Juin et les manuels ne seront prêts qu'à la rentrée 2016, compliquant l'élaboration des cours.

Une ''réserve citoyenne'' a également été annoncée avec des milliers de volontaires qui pourront intervenir à l'école. Enfin la réforme des ZEP , entamée l'an dernier finit de se déployer , avec un millier de réseaux d'éducation prioritaire (REP,collèges et écoles de leur secteur) dont 350 réseaux d'éducation prioritaire renforcés (REP+) dans les établissements les plus difficiles.

Octobre 2015 on reparle de la carte scolaire. La ministre Najat Vallaud Belkhacem veut lancer ''l'opération mixité''. .

Selon des médias une dizaine de départements vont expérimenter une modification de la sectorisation. Une réforme pour le moins risquée, politiquement . Pour modifier cette fameuse carte scolaire , écrit le Monde , la ministre annoncera publiquement début novembre une série inédite d'expérimentations dans une dizaine de départements , avec pour objectif de réintroduire de la mixité sociale dans ces collèges ghettos qui accueillent environ 10% des élèves. Des conseillers de la ministre travaillent (entrevues, réunions) avec ces départements pilotes. Tout cela cela en avançant sur la pointe des pieds....Il est clair que la ministre veut suivre la politique du ministre Vincent Peillon qui, dans l'article 1 de la loi de refondation de l'école avait fait figurer''le service public de l'éducation veille à la mixité sociale des publics scolarisés au sein des établissements d'enseignement.''

Pour le moment le levier légal dont dispose l'Etat est la possibilité d'accorder des dérogations. Le Président de la Seine-Saint- Denis , Stéphane Troussel , fait partie des élus volontaires mais il reste circonspect sur les chances d'aboutir. Il s'agirait désormais d'avoir un secteur élargi comprenant plusieurs collèges . D'autres solutions existent ,testées à l'étranger .Comme dessiner une carte le long d'une ligne de métro par exemple.

Des parents mobilisés : - Pour l'instant tenu à l'écart de la ministre un réseau de décideurs et chercheurs s'est constitué autour du Cnesco début octobre 2015 , en se donnant pour mission de mener des campagnes de sensibilisation sur les bienfaits de la mixité. Dans des préfabriqués d'un lycée du nord de paris ,des Inspecteurs d'académie et des chefs d'établissement ont partagé leurs expériences sur ce défi. Des parents commencent à se mobiliser comme un petit groupe de familles du XVIIIe qui proposent de réinvestir ensemble les écoles et collèges du quartier . Des mères voilées du quartier populaire du petit Bard, à Montpellier bataillent pour que leurs enfants ne restent pas entre eux mais soient assis à côté de petits blonds à l'école et au collège. La ministre le sait bien , la colère des parents peut être sa meilleure arme politique pour obliger les élus locaux à fléchir.

Pour les médias, la maternelle , une école à part entière, a des nouveaux programmes (rentrée 2015) salués par les enseignants malgré quelques critiques.

Pour le Sud-Ouest du 02/09/2015 '' même à l'école maternelle , il y a des programmes à respecter.Ceux-ci ont été revus et corrigés pour cette rentrée 2015 et semblent , pour une fois, faire l'objet d'un large consensus. But de l'opération : mettre l'accent sur le vocabulaire , le jeu et surtout rompre le lien entre la grande section (5/6 ans) et le cours préparatoire , qui lançait parfois les élèves dans un apprentissage précoce de la lecture et de l'écriture. Tous les rapports montrent que cette course à l'échalote de la primarisation de la maternelle est néfaste surtout pour les enfants qu'elle laisse au bord du chemin, analyse Annie Serres, directrice d'école à Bordeaux et membre du bureau girondin du Snuipp,syndicat majoritaire du primaire. '' Les nouveaux programmes qui remettent l'enfant au centre et font de la maternelle une école à part entière tiennent compte des recherches les plus pointues en la matière, et c'est bien même si on a un peu l'impression qu'on a voulu faire plaisir à tout le monde '' poursuit l'institutrice.

Des enseignants concernés pointent toutefois quelques défauts dans la mise en place de la réforme : la formation a manqué et les documents d'accompagnement utilisés pour faire classe sont en retard. Pour Annie Serres ''c'est d'autant plus dommageable que certaines prescriptions , comme la reconstruction du lien école-famille, nécessite des outils. Il s'agit de mettre en confiance les parents. , d'expliquer pourquoi l'école est importante, mais ça ne se fait pas tout seul quand, par exemple, on a affaire à des familles qui n'ont pas eu ,ou peu, de liens avec le système scolaire''.

Pour les tout- petits : si l'importance de l'école maternelle n'est plus contestée, les programmes ne font pas tout. Un dispositif intéressant avait déjà été mis en place à la rentrée 2013 avec des classes d'accueil spéciales pour les moins de 3 ans avec de petits effectifs (pas plus de 17 élèves), des maîtres (normalement) formés spécifiquement, des séquences particulières, et même du mobilier adapté .''Ça marche très, très bien et les équipes concernées développent une super -relation avec les familles'' diagnostique Annie Serres. '' Le problème c'est qu'en dehors de ces structures spécifiques, l'accueil des moins de 3 ans progresse très peu. Il se fait toujours en fonction de la place, c'est-à-dire pas souvent dans des classes à trente. C'est ainsi qu'à Bordeaux il n'y a même pas 100 enfants de moins de 3 ans qui vont à l'école.Or on sait bien qu'une scolarisation précoce est bénéfique en termes de socialisation et d'acquisition du langage pour les enfants de famille peu favorisées. Pour renforcer l'école maternelle , c'est cet esprit qu'il faudrait développer ''.

Presque 3 ans après la promulgation de la loi de refondation de l'école qui inscrit dans le marbre la politique éducative de la gauche, voyons ce qu'il en est de la priorité à l'éducation à un a

  Les ''Journées de la refondation de l'école''les 2 et 3 mai ont réuni près de 2 000 personnes avec les trois ministres de l'éducation du quinquennat : V.Peillon – B. Hamon et Najat Vallaud- Belkhacem . Ces journées doivent permettre à la communauté éducative d'échanger autour des réformes engagées depuis 2012. Et au gouvernement d'en assurer le service après-vente : montrer l'ampleur et la cohérence du chantier, promouvoir ses actions , atténuer certaines critiques. L'occasion de faire un point d'étape sur les mesures inscrites dans la loi : qu'est-ce qui a été fait, que reste-t-il à faire ?

Réinvestir dans les moyens humains. Au cœur de l'engagement de François Hollande, la création en cinq ans , de 60 000 postes dans l'éducation nationale, l'enseignement supérieur et l'enseignement agricole , après plusieurs années de disette budgétaire sous la droite.Au ministère de l'Education, on juge la promesse ''en passe d être tenue'' au total 47 078 postes auront été crées en 2016 ( 42 338 dans l'enseignement scolaire, 4 000 dans le supérieur et 740 dans l'enseignement agricole). Restera près de 13 000 postes à créer en 2017.

Ces emplois ont servi à à permettre de nouveaux dispositifs, à améliorer le remplacement des enseignants (un peu plus de 2 000 postes de remplaçants ont été crées au primaire mais seulement dans le le secondaire), à rétablir une année de stage pour les futurs professeurs, mais aussi de faire face à la forte augmentation du nombre d'élèves, en particulier au collège et au lycée, conséquence du babyboom du début des années 2 000.

Donner la priorité à l'école primaire . C'est le slogan du gouvernement martelé depuis 2012, la promesse de mettre le paquet sur ce moment déterminant de la scolarité où se construisent las apprentissages fondamentaux et où se prévient l'échec scolaire. Cette priorité devait s'incarner par 2:mesures phares : la scolarisation des enfants de moins de 3 ans et le plus de maîtres que de classes (intervention de deux enseignants en classe). Sur les 3 000 postes annoncés sur le quinquennat pour la scolarisation,seuls , pour l'heure 1 000 ont été créés. L'objectif était d'atteindre 30% d'enfants de 2 ans scolarisés dans les zones défavorisées à l'horizon 2017, la proportion stagne en réalité à 20,6% (20,4% en 2013). S'agissant des maîtres surnuméraires, 2300 postes (sur les 7000 prévus) ont été créés. Si la mise en œuvre de la priorité au primaire est réelle, elle reste peu visible sur le terrain, estimait en janvier le député (PS) Yves Durant, ex-rapporteur de la loi sur l'école de 2013, dans un rapport parlementaire .''L'absorption (des postes) par la poussée démographique et le peu de personnes concernées, par exemple par le dispositif ''plus de maîtres que de classes'' font que seul un petit nombre de personnes a été impacté''. Par ailleurs, les nouveaux rythmes scolaires qui ont monopolisé le débat sur l'école en 2013 et 2014, ont occulté tous les autres points de la refondation, toujours selon ce rapport.

Repenser le collège unique : S'il est peu probable que le lycée, rénové en 2010, et le baccalauréat – monument historique réputé intouchable – ne fassent l'objet de réformes d'ici à 2017, le collège ,lui, va connaître d'importants changements à la rentrée 2016 : nouveaux programmes, nouvelle organisation ( avec l'accompa- gnement personnalisé et les enseignements pratiques interdisciplinaires), nouveaux bulletins scolaires. ,nouveau brevet...Le ministère consacre à cette réforme 4 000 postes, principalement pour mettre en place des petits groupes ou faire de la cointervention : deux enseignants en classe. Après un an de polémiques et à quatre mois de la rentrée, le SNES-FSU,syndicat majoritaire dans le secondaire, exige toujours de rouvrir le débat sur le collège . Sur le terrain la réforme continue à susciter beaucoup d'inquiétudes et de mécontentement. Conséquence : tous les enseignants ne se l'approprieront pas à la même vitesse, estime Christian Chevalier du syndicat es enseignants de l'UNSA . Il y aura à la rentrée des collèges qui feront le minimum pédagogique pour la mettre en œuvre, et d'autres qui iront plus loin.

Refonder la formation des enseignants : C'est l'un des chantiers les plus importants de la refondation. Il s'agissait de recréer l'année de formation en alternance des enseignants stagiaires qui avait été supprimée par la droite en 2010.Les professeurs débutants se retrouvaient parachutés devant les élèves sans y avoir été préparés. Combiné au peu de postes ouverts aux concours ,cela a eu pour conséquence une chute brutale des candidats au professorat . Sur le papier la promesse a été tenue : de nouvelles écoles supérieures du professorat et de l'Education (ESPE) ont ouvert leurs portes en 2013, et les enseignants stagiaires assurent 9 heures de cours par semaine durant leur master 2. Les candidats aux concours sont plus nombreux., même si dans certaines disciplines , comme en mathématiques , ils demeurent insuffisants.Par ailleurs, si l'on en croit les inspections générales, il reste du temps à parcourir pour que la formation des maîtres, à qui l'on a longtemps reproché d'être trop centrée sur les savoirs, pas assez sur les savoir-faire , soit davantage '' professionnalisée''.

Mettre en place de nouveaux contenus d'enseignement. : Garantie de transparence et d'indépendance, un Conseil supérieur des programmes (CSP) est, depuis 2013,aux manettes de la redéfinition des programmes . Son ordre de mission était pour le moins ambitieux, puisqu'il était chargé de revoir tous les contenus de la maternelle à la 3ième. Le CSP a également réécrit le ''socle commun de connaissances et de compétences'' – ce bagage que doivent maîtriser tous les élèves à la fin de la scolarité obligatoire – redéfini des cycles d'enseignement (maternelle, CP-CE1-CE2 , CM1-CM2-6e , 5e-4e-3e) ,conçu le nouvel enseignement morale et civique...Le nouveau programme de maternelle est entré en vigueur en 2015 ; ceux de l'école élémentaire et du collège seront appliqués à la rentrée 2016.

Refonder l'éducation prioritaire pour une école plus juste : après celles de1997 et de 2006 une nouvelle relance de l'éducation prioritaire en 2014 devait permettre de réduire l'écart de réussite entre les élèves de ZEP et les autres. L'idée ,entre autres,était de resserrer la carte des ZEP,qui englobe. (Extrait du Monde du 01/05/2016).

Indice salarial augmenté pour les fonctionnaires donc pour les enseignants et triplement d'une prime annuelle pour les professeurs des écoles.

Le 09/05/2016 les médias faisaient savoir que la réduction des déficits publics plus rapide que prévue permettait d'engranger 6 milliards d'euros qui allaient servir à financer les annonces du chef de l'Etat.

Propos du Président '' nous avons bien redressé le pays. Je fais en sorte qu'il puisse y avoir une sorte de redistribution qui se fasse dans la maîtrise de nos finances publiques.Il ne s'agit pas de cadeaux qui devraient être faits ''.

- Pour faire face à la crise agricole il y aura un plan de soutien de plus de 825 millions d'euros.

Appel à la grève dans les collèges à la rentrée 2016.28 /08/2016N

Un appel national à la grève dans les collèges est annoncé dès la première semaine de classe, le 08 septembre à l'appel de certains syndicats dont le Snes- FSU. Ces syndicats exigent un moratoire sur la réforme du collège ,qui entre en vigueur à cette rentrée. Alors que la dernière année scolaire a été le théâtre de plusieurs grèves et de manifestations à répétition contre le projet de la rue de Grenelle .'' il n'est pas question de tirer un trait et d'appliquer comme si de rien n'était '' a affirmé la porte-parole du Snes-FSU , lors d'une récente conférence de presse. Evoquant un sentiment de gâchis pour cette dernière rentrée du quinquennat de François Hollande,le Snes appelle les enseignants à ''entrer en résistance pédagogique '', dans les salles de classe, contre les enseignements interdisciplinaires et l'accompagnement personnalisé prévus dans la réforme.

La grève du 08 septembre 2016 (contre la réforme des collèges et les effectifs en lycées) a été très peu suivie – 4,8% pour les enseignants de collèges et 1,70% des professeurs de lycées.

Des dispositions gouvernementales, dès la rentrée 2016,face aux risques d'attentats dans les établissements scolaires.

Pour ce sous- chapitre nous avons recouru à des extraits du Sud-Ouest du 25/08/2016(article écrit par le journaliste Julien Rousset).'' En novembre 2015 ,   la revue de propagande de Daesh, appelait à combattre les fonctionnaires de l'Education nationale, présentée comme un lieu de mécréance et de perversité. On se souvient parfaitement de l'attentat de mars 2012 au cours duquel Mohamed Merah avait abattu , au nom du djihad, un enseignant et 3 enfants d'une école juive à Toulouse....On sait qu'il y aura d'autres attentats qui viseront des symboles de la nation comme ce fut le cas le cas: la presse, le 14 Juillet, un religieux.. ..Beaucoup de personnes craignent, en ce temps de rentrée scolaire,qu'il y ait un attentat dans une école.

Le 17/08/16 Najat Vallaud-Belkacem et Bernard Cazeneuve ont tenu une conférence de presse pour la première fois côte à côte .La ministre de l'éducation et son collègue de l'Intérieur ont détaillé une batterie de mesures ( on les verra plus loin) dont plusieurs ne sont pas nouvelles. La plupart figurent dans des circulaires diffusées après les attentats du 13 novembre .

Comment parler des attentats aux écoliers ? -'' c'est l'une des dispositions les plus marquantes : trois exercices de simulation d'une attaque terroriste devront avoir lieu dans tous les établissements scolaires au cours de l'année.Dont un sur le confinement des élèves en cas d'uns intrusion d'un terroriste. Il faudra apprendre à se cacher (sous les tables, dans des salles spéciales), à éteindre les lumières et à faire silence.Pas simple pour des écoliers en élémentaire ou en maternelle. Comment les entraîner sans les traumatiser ? L'académie de Marseille, dans un guide publié récemment, prône une approche par le jeu : feindre d'être une statue pour ne plus bouger , se figer un doigt sur la bouche ...Il faut trouver les mots justes , ne pas dramatiser. Les enseignants savent faire ça. - du côté des parents d'élèves,Valérie Marty , présidente nationale de la Peep, fait observer qu'il y a eu plusieurs exercices de confinement l'an dernier avec des écoliers . Le bilan est positif. Ils apprennent des réflexes utiles. Les enfants ne vivent pas dans un monde hermétique.Ils entendent ce qui se passe et se dit autour d'eux. Autant trouver les mots pour en parler avec eux.''

Pas d'attroupement sauf pour fumer .'' Une partie des mesures présentées lors de cette conférence de presse vise à ''éviter les attroupements '' autour des lycées. Faut-il, comme le réclament des chefs d'établissement, suspendre la loi Evin. ? Ce texte interdit de fumer dans la cour de récréation.Aussi les lycéens fument-ils par grappes, à l'extérieur. Depuis la mise en place de l'état d'urgence, plusieurs proviseurs contournent cet interdit afin de maintenir les lycéens au sein de l'établissement, dans un espace fumeurs par exemple. Le syndicat  SNPDEN, demande une dérogation temporaire. Pas question pour la ministre : il n'y aura pas d'autorisation de fumer dans les établissements scolaires''.



Peut-on recourir à des vigiles dans les établissements scolaires ? - Grandes surfaces – grands magasins , boîtes, édifices culturels recourent à des vigiles mais il n'y en a pas devant les écoles- collèges et les lycées,qui sont pourtant des cibles sensibles. Tout le monde le souhaite.Certes on fait le maximum (surveillance vidéo par exemple) mais les agents de service sont trop peu nombreux et ils n'ont aucune formation dans le domaine de la sécurité. Par ailleurs au dire du ministre de l'Intérieur il faudrait mobiliser 220 000 policiers et gendarmes, c'est-à-dire la quasi-totalité de nos effectifs.

Verbatim : -'' l'école ne doit pas devenir un lieu fermé.Nos enfants doivent pouvoir aller et venir, ce n'est pas une prison (Dominique Beau- secrétaire générale de la FCPE)''

Nouvelles mesures de sécurité à la rentrée 2016-

Premiers secours : -tous les élèves de 3ième initiés aux gestes (4 gestes pour une vie)de premiers secours (1 à 2h).Tous les élèves délégués formés au PSC1( prévention et secours civique de niveau 1 -7h-)

Simulation : réalisation de 3 exercices de simulation d'attentat (dont 1 avant les vacances de la Toussaint)

Information des parents : - les chefs d'établissement devront informer les parents sur les mesures prises.

SMS d'alerte : - le jour de la pré-rentrée Test de SMS d'alerte envoyée aux établissement par les académies.

Sécurisation : - Préfets et Recteurs doivent : - sécuriser les espaces vulnérables - - identifier les travaux de sécurisation nécessaires.

Surveillance : -sécurité renforcée aux abords des établissements : 3 000 réservistes mobilisés.

Que s'est-il passé au lycée de la mer ( Gujan-Mestras 33)le lundi .



Sud-Ouest du 06/09/2016 : '' C'est après un appel téléphonique passé à la gendarmerie pour signaler la présence de 3 hommes armés dans le lycée de la mer de Gujan-Mestras (33 )- 1000 élèves et 150 adultes - que l'alerte attentat confinement a été déclenchée le lundi 05/09 par le préfet de la Gironde. Au même moment un appel anonyme annonçait la présence d'une bombe au Lycée Sainte-Famille-Saintonge de Bordeaux. Appels qui n'ont pas été pris à la légère : le Psig Sabre , nouveau groupe d'intervention créé dans le cadre de la lutte antiterroriste, le PSPG,peloton spécialisé de protection , et l'équipe cynophile de la gendarmerie ont été immédiatement dépêchés à Gujan-Mestras. Mais en fin de journée , le préfet qualifiait ces appels de ''malveillants'', confirmant tacitement la thèse d'un canular. Dès le milieu de l'après-midi , les gendarmes quadrillaient les rues de Gujan-Mestras avec l'appui aérien de l'hélicoptère à la recherche de suspects dans le cadre de l'enquête judiciaire qui a été ouverte et qui semblait avoir progressé....''

Analyse du chef d'établissement (in Sud-ouest )- ''...les élèves sont en attente d'une intervention pour libérer la parole. Mais si aujourd'hui nous n'étions pas sur le choc, il y a quand même de l'angoisse.Et cela se passe après ''Charlie Hebdo ,après Nice.''.Ce n'est pas un moment de recueillement que nous avons partagé, c'est plutôt un moment de communion.Cette expérience que nous avons vécue est porteuse de leçons. Hélas, cet état de vigilance et de risque n'a rien d'éphémère ,et, pour ces jeunes , c'est toute une éducation.Ce qui me marque c'est qu'apparemment ils l'ont tous parfaitement intégré dans leur vie !....Ces jeunes ont intégré plus que moi qui suis d'une autre génération, la possibilité des attentats. Ils ont fait preuve d'une maturité, d'un calme ,d'un esprit de solidarité et d'un courage exemplaires.J'ai la chance d'avoir dans mon établissement des élèves , des enseignants et des agents formidables. Hier c'était une épreuve.Il faisait très chaud dehors et il a fallu prendre en compte les plus faibles , les malades, les inquiets...L'an passé nous avions fait un exercice de confinement,mais,là, il s'agissait d'une vraie alerte. C'est une chose d'évacuer 1 000 élèves durant 20 minutes, c'en est une autre de les tenir avec plus de 150 adultes durant des heures et des heures .Savoir ce dont il retourne et le temps que cela durera. Et personnellement , je n'aurai jamais imaginé que cela puisse durer six heures. ….Nous avons eu l'occasion de mettre à exécution les directives ministérielles de la rentrée plus tôt que prévu.Après les terminales et premières Jeudi, les secondes Vendredi, tous les élèves se retrouvaient lundi matin à 8 heures.Et à 11 heures , c'était l'évacuation. J'ai reçu les fédérations de parents d'élèves et les représentants du Conseil régional. Nous avons pu remettre des choses à plat. Cette expérience aura été pour nous un essai grandeur nature..''

Quelques jours après ... la police trouvait le coupable : il s'agit d'un ancien élève du lycée de la mer (Gujan-Mestras) arrêté le jour de ses 18 ans. Et qui avait passé le bac en Juin dernier. .Placé en garde à vue dans les locaux de la division des affaires criminelles. Il avait aussi fait des appels téléphoniques à Dax où il est scolarisé actuellement en BTS . Ce jeune encourt une peine de 2 ans de prison et 30 000€ d'amende.

Principaux,Proviseurs et leurs adjoints se mobiliseront devant les Rectorats le mercredi . Ils souhaitent une plus grande autonomie et moins de bureaucratie quotidienne.

Le SNPDEN,principal syndicat des membres du personnel de direction a prévu des rassemblements devant les rectorats dans toute la France. Dans le Sud-Ouest du 20/09/2016 Nicolas Bonnet , Principal du collège de Cadaujac (33)donne son point de vue en qualité de secrétaire académique adjoint du SNPDEN . Au journaliste qui disait :'' la réforme du collège est censée accroître l'autonomie des établissements .Or vous vous mobilisez pour déplorer cette autonomie insuffisante'' Nicolas Bonnet a répondu : ''...les marges d'autonomie qu'on accorde aux établissements, qui pourraient être une chose très positive, sont systématiquement encadrées et limitées par des circulaires. On a l'impression que l'institution ne nous fait pas confiance. Tous les jours , dans ma boite mail , je reçois au moins une dizaine de messages émanant du rectorat, du ministère ou de la direction départementale de l'éducation nationale : enquêtes, notes de service, d'injonctions diverses et variées auxquelles il faut souvent répondre le plus vite possible. Il arrive même qu'on nous demande de répondre en double : par mail et dans une copie en version papier. Nous passons beaucoup de temps, chaque jour, face à nos ordinateurs , à répondre à notre hiérarchie, à faire de la bureaucratie plutôt que d'être présents avec nos équipes ou après des élèves et des familles.

Le journaliste : - Comment expliquez-vous ces nombreuses injonctions ''venues d'en haut?''

Le principal N. Bonnet : - C'est culturel : l'Education nationale a toujours fonctionné de manière pyramidale. Aujourd'hui le mot d'ordre est à l'autonomie et au travail collectif. Mais il faudra du temps pour adapter nos pratiques....C'est vrai pour les équipes pédagogiques qui ne sont pas toujours habituées à travailler collectivement , et ça l'est aussi pour notre hiérarchie, qui continue à nous abreuver de demandes d'évaluation, d'enquêtes chronophages, de réflexions sur des journées à thème qui n'ont pas toujours de sens, d'ordres et de contrordres.

Le journaliste : - Comment jugez-vous , sur le fond, la réforme du collège portée par Najat Vallaud-Belkacem ?

Le principal : -Cette réforme a vraiment de bons côtés : l'autonomie pourvu que tout le monde joue le jeu ! - le travail collectif qui nous invite à progresser ensemble plutôt que de rester seul dans sa classe. Mais elle n'est pas simple à faire comprendre et à mettre en place , d'autant qu'elle correspond , en cette rentrée 2016, avec changement de tous les programmes à tous les niveaux et avec la réforme du brevet. C' est beaucoup.Il faudra deux ou trois ans pour que cette réforme du collège soit pleinement efficace.

Le 14 mai 2017 Emmanuel Macron est devenu Président des Français. Son ministre de l'Education, J.M Blanquer , nous dévoile quelques -uns de ses projets.



(Extraits des différents journaux) : J.M Blanquer,52 ans- 2 fois Recteur d'académie, numéro 2 au ministère entre 2009 et 2012.Diplômé de Sciences -Po, agrégé de droit public, il parle couramment l'anglais et l'espagnol.Il fut recteur de la Guyane de 2004 à 2006 et de l'académie de Créteil (de 2007 à 2010),académie qui passe pour la 2ième de France par sa population et très difficile à cause de ses nombreux quartiers défavorisés. C'est là qu'il a multiplié les expérimentations : un internat d'excellence, l'espace Internet sur lequel peuvent se connecter élèves,professeurs et parents pour accéder à des cours et autres ressources pédagogiques. Des experts ont considéré que Michel Blanquer était l'un des meilleurs connaisseurs actuels de l'Education , apprécié pour son pragmatisme . On dit de lui qu'il était le ministre des solutions de terrain qui a su laisser de côté le clivage ''gauche -droite''. Par ailleurs il faut savoir que depuis deux ans les questions de jeunesse, d'éducation populaire et le développement de la vie associative incombent désormais au ministère de l'Education nationale et non plus au ministère de la Jeunesse et des Sports.

Sa priorité : que tous les enfants sortent du primaire en sachant lire, écrire, compter et respecter autrui : c'est fondamental, ce socle détermine toutes les réussites qui suivent.

A l'ouverture du Congrès de la FCPE (Mai 2018) il a dit que les devoirs des écoliers, des collégiens , devraient , à court terme , être faits dans l'établissement .'' les devoirs sont utiles du point de vue cognitif. Ils permettent d'ancrer les connaissances chez l'enfant, par les exercices , les répétitions....Mais ils accentuent les inégalités , en fonction des contextes familiaux. La question des devoirs empoisonne souvent la vie familiale...Je propose donc qu'on continue à donner des devoirs mais que l'élève puisse les faire ,si ses parents le souhaitent, dans l'établissement , en étant accompagné. Il faudra mobiliser toutes les forces : heures supplémentaires pour les professeurs, acteurs associatifs....Nous souhaitons un début de mise en oeuvre à la rentrée prochaine ,au collège , avant une montée en puissance tout au long de l'année 2017/2018 .



12 élèves en CP et en CE1 en secteur d'éducation prioritaire : c'est un engagement du président de la République, 2 200 classes sont concernées. ...nous avons des créations de postes pour la prochaine rentrée . Cette formule a été expérimentée à l'étranger . Les études montrent combien elle est efficace pour l'acquisition des fondamentaux en cours préparatoires .Et cette année nous mettrons en place une évaluation pour voir si ça marche. On trouve les propositions dans un livre publié en 2016 par J.M Blanquer '' L'Ecole de demain''.

Les syndicats craignent que pour ces classes on déploie des professeurs jusqu'ici mobilisés pour le dispositif ''plus de maîtres que de classes''. En secteur difficile , actuellement un enseignant est épaulé par un autre enseignant. Le ministre a répondu qu'il ne veut pas créer une compétition de dispositifs

Le problème des locaux : pour le ministre, chaque commune concernée sera contactée. On pense que dans la majorité des cas il sera possible de faire un dédoublement physique.Dans la plupart des classes de CP en REP + il y aura 12 élèves. Quand ça ne sera pas possible , deux maîtres enseigneront en petits groupes dans la même salle.

La semaine des 4 jours : le ministre a signalé,lors du congrès national de la FCPE,que le président de la République lui avait dit que pendant la campagne des acteurs de la communauté éducative s'étaient plaints du système-4 jours et demi- dans le primaire . Aux parents qui s'étonnaient du retour en arrière le ministre a répondu :''il ne s'agit pas du tout de revenir en arrière , mais de tenir compte, au plus près du terrain , de ce que souhaitent les communes et les conseils d'école.

Que restera-t-il de la réforme  du Collège? Là encore , notre fil conducteur, c'est le pragmatisme. Nous voulons nous appuyer sur la capacité des acteurs à définir eux-mêmes ce qu'il y a de meilleur pour leur collège...Ce que je regrette c'est la suppression des classes bilangues et le latin-grec....Nous sommes particulièrement volontaristes sur le rétablissement des classes bilangues car nous pensons que le bilinguisme est un défi majeur pour les élèves en France et en Europe.

Quel est votre avis sur le décret de 2014 limitant considérablement le redoublement ? – ce sujet doit être abordé avec subtilité. Le redoublement n'est jamais souhaitable.La meilleure formule, c'est l'accompagnement personnalisé qui permet de détecter les difficultés d'un élève et d'y porter remède. Il faut limiter le nombre de redoublements.Mais l'interdire de manière absolue n'est pas la bonne option. Il faut faut éviter que les élèves n'accumulent les retards tout au long de leur scolarité.

Et le problème du smartphone à l'école et au collège ? - Le Président Macron a promis l'interdiction du smartphone à l'école et au collège. Nous travaillons actuellement sur les modalités pratiques. Des études montrent l'impact du portable, des écrans, sur la capacité de concentration des élèves. Il est donc souhaitable d'en limiter l'usage.

Et l'avenir du bac ? Emmanuel Macron avait annoncé avant son élection que le bac serait recentré sur quelques épreuves , trois ou quatre dans des disciplines jugées principales , le reste étant soumis au contrôle continu . Tout le monde est d'accord pour dire que le bac frise l'usine à gaz : 2900 sujets élaborés,170 000 correcteurs et examinateurs ,4 millions de copies à corriger , 4 000 centres d'examens , 18 000 candidats à l'étranger ( 91 pays concernés) , 59 langues proposées en 2017, des coûts estimés à 100 millions d'euros.J.M. Blanquer a confirmé qu'il souhaitait un bac plus musclé qu'épais tout en affirmant son attachement à ce point de repère très important. Il sait que sa mise en application est sensible : les professeurs des disciplines privées d'épreuves risquent de percevoir comme un déclassement ou comme un début de mise en cause le fait de voir leur discipline disparaître des épreuves pour rejoindre le tout-venant du contrôle continu. Modifier le Bac demandera un grand tact. Comment sélectionner les matières qui continueront d'être sanctionnées par une épreuve ?. Le baccalauréat créé par Napoléon en 1808 comprenait 39 candidats en 1910 et aujourd'hui 718 000 .

Le problème difficile à résoudre : nombreux sont les professeurs d'université qui , depuis des dizaines d'années, se plaignent de la faiblesse des jeunes bacheliers . Oui, le bac donne à chacun l'illusion qu'il peut s'inscrire à la fac mais on constate que le taux d'échec en première année de fac est de plus en plus élevé.


Ce sera difficile de modifier le bac car il est protégé par son aura : très peu de responsables dans le champ politique réclament la suppression de ce ''totem''selon une formule d'Emmanuel Macron.

1Louis Porcher et Abdullah- Pretceille PUF p.178 , 181

2au National Consortium for Humanising Education

3Lecture conseillée:M.Postic:La relation éducative. PUF- 1980 - 2°ed.1981

4in L’éducation dans la société modernepages 29/55/58.

5In 20 facettes du système éducatif. Page 141 - René La Borderie. Nathan 94.

6J.P.Obin. auteur de Enseigner, un métier pour demain. Paris. Documentation française 2002

7voir: www.education.gouv.fr/dpd/tex web/ni9532_1.html

8article du Monde du 6/09:03

9Le Figaro du 21/11/03 - in Réforme, sursaut ou renouveau -

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