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Système éducatif français : base de données, informations, analyses de questions d’actualité. Système éducatif français : base de données, informations, analyses de questions d’actualité.

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-Chapitre 10-a : L’adolescence. 07/06/2015



(avec la collaboration du Docteur Christophe Lataste - psychiatre, pédopsychiatre – 37 000 - Tours)

Généralités..

On trouve agréable de se souvenir de son enfance mais on manque de mémoire (refoulement?défense inconsciente? barrière de la part de l’adulte?) pour se rappeler l’âge ingrat de son adolescence, âge souvent troublé, pénible, voire anarchique. La période de l’adolescence est au demeurant une période redoutée de la plupart des parents.

On situe cette partie de vie qui succède à l’enfance ,en général de 13 à 25 ans (13 à 18 ans pour la Justice). Actuellement on parle de la pré-adolescence (pré-ados: 8 à 12 ans pour les sociologues et les marketers qui parlent alors des enfados: enfants-ados) période à la porte de l’adolescence,qui précède la puberté: de 11 à 13 ans pour les filles et de 13 à 15 ans pour les garçons. La chrysalide n’a pas le même accent temporel… La pré-adolescence marque le passage de "être petit" vers "être grand"à la nuance près que les grands ne veulent pas encore de lui. C’est le moment pour le jeune du passage de la pensée concrète à la pensée abstraite.

La période de l’enfance n’est pas pour autant calme, lisse, tranquille. L’enfance s’éloigne vite: dès 18 mois l’enfant sait dire "non!"… A la crèche certains se mettent à bousculer, à mordre les autres, sont exigeants, capricieux.… Les parents doivent "réfréner ces pulsions naturelles et ne pas minimiser ces actes en les trouvant mignons!..très tôt les limites doivent être posées pour pouvoir être intériorisées et respectées. L’enfant doit comprendre qu’il ne suffit pas d’insister, de crier pour obtenir1.

Très vite des jeux sont rapidement abandonnés, le caractère change: la porte de la chambre se ferme…on note vite l’apparition d’un certain affadissement affectif: moins de bisous, reproches adressés aux parents ( ils font trop de bruit en mangeant, ils s’habillent mal, c’est moins bon...)

Dès le CE voire dès le CP, les gamines [très friandes de la télé-réalité qui se banalise et change le paysage audiovisuel; dès octobre 2003 TF1 devait, après un essai avec un politique, lancer la télé-réalité politique mais le premier ministre s’y est opposé par respect et dignité avec la fonction ministérielle…mais on a su quelques jours après que Matignon ne disait plus non à TF1, ni oui mais un oui, mais…) ] ont des tee-shirts de "Star académie", des Popstars et de Nice people. La quasi totalité possèdent des posters ou des singles de Jenifer, Billy Crawford, Lorie (l’idole des préados qui a vendu plus de 3 millions de disques en 4 ans ), Jean Pascal, d’Élodie gagnante du Worldbest 2004 (mondialisation de Star Academy) , tous autant les uns que les autres, produits de marketing d’un implacable rendement. Pour ce qui est du prodige du hip-hop Billy Crawford sa voix, sa façon de danser, envoûtent la jeunesse de 6 à 17 ans et ce depuis une douzaine d’années bien qu’il n’ait que 22 ans en 2004. Son disque Ride s’est vendu à 5 millions d’exemplaires et son dernier Big City (mélange de R&B, pop, hip-hop, rythmes reggae) fascine toujours autant! Quant au groupe Kyo il reste depuis des années le groupe préféré des 8/14 ans.

En 2000 l’INSEE1 évaluait à plus de 6,5 millions le nombre des 7-14 ans en France qui dépensaient leur argent de poche, principalement à l’achat de CD. Les gamines veulent déjà s’intégrer à un groupe ( Star’Ac -Loft Story2 , Ally McBeal, "A la recherche de la nouvelle star"- c’est leur culture commune, leur socle commun!) - qu’elles regardent avec beaucoup de passion à la TV qu’elles allument seules, à l’heure H. Ces jeunes sont sensibles aux psychodrames de Star Academy (comme… fera ou fera pas la tournée ?) bien orchestrés pour être toujours rentables . ( se reporter au chapitre 11: au sous/chapitre: les images, le télévision, Internet et la violence).

Elles cherchent à s’identifier désormais plus aux vedettes en chair et en os qu’aux poupées qu’elles délaissent plus tôt qu’avant. C’est la tranche des 6/10 ans qui a fait l’énorme succès commercial de Lorie qui, contrairement aux autres, est une vedette lancée par Internet et non par la télé.

11 ans et n°1 du TOP!

Ilona Mitrecey élève de 6ième à Neuilly-sur-Seine est en Mars 2005 n°1 des ventes en France. Son premier tire: Un monde parfait . Les ados adorent. Est-ce la future star? Papa semble veiller au grain...

En 2009 le jeune de 15 ans Zak Laughed , avec pour genre principal le ''Folk'' connaît auprès des jeunes ''jeunes'' un énorme succès avec comme principaux titres : Each day et Travelling Cat sur Yahoo Music.

Les "petites" regardent les pubs de la TV, les magazines de leurs grandes copines ou de leurs grandes sœurs pour se maquiller car elles veulent séduire, devenir une chanteuse… Certaines, avec la complicité coupable de leurs mamans, se donnent des allures de lolita, futures lolitops que des recruteurs repèrent entre 6 et 10 ans pour les prendre en charge dès 15 ou 16 ans et les conduire au mannequinat par exemple.

Dans les cours de récréation on en voit plusieurs, habillées, formatées, à la façon des starlettes de la chanson. Les garçons, de leur côté, s’activent plutôt sur des jeux vidéo qui tirent dans tous les sens mais les achats sur Zidane se maintiennent et la BD, Titeuf, dans le magazine "Tchô !" s’envolera encore plus dans les ventes puisque ZEP, le père de Titeuf a remporté le Grand Prix 2004 du Festival international de la BD d’Angoulème! Phénomène de mode ou pas ,Titeuf occupe la période de transition entre l’enfant et l’adolescent. Il intéresse le public de 6 à 16 ans (sans oublier les nombreux papas-semble-t-il), au point que 9 millions d’exemplaires ont été vendus! Il arrive que des professeurs l’utilisent comme support de cours en Français…tous les passages ne sont pas scabreux ni grossiers mais quand même!Le 10ième tome des aventures de Titeuf: Nadia se marie, a été imprimé en 2004 à 2 millions d’exemplaires!

Kid Paddle (héros des cours de récré avec 8 albums de BD) livre chaque mois ses délires dans un magazine à son nom. Le dernier titre de Kid Paddle «Dark, j’adore» sorti le 17/08/05 est en tête des ventes de librairies. Près de 300 000 exemplaires sont déjà part début septembre..

Les stars (celles de Star Club notamment, de Loana à Greg le millionnaire) de la télé-réalité ont profité à la presse. Se développent des magazines qui s’adressent à l’enfant-roi comme: Extra Small, Elle girls, Milk, les Winx (très appréciées par les filles de 6 à 16 ans au dire de Marie-Kenza, élève du CE2). Les magazines people ont progressé de 33% et en un an la presse des ados a augmenté de 23%!

Des marques ont compris la place que tenaient ces tout jeunes dans la société et elles flattent de plus en plus leurs goûts. Vers 7/8 ans, à l’instar des ados, les anniversaires se fêtent en invitant les copains et copines à la maison ou dans des grandes surfaces avec une musique assez forte, déjà! et des boissons comme le "champomy" (évocation du champagne des ados ou des adultes)! L’île aux enfants, le club Dorothée, Podium, appartiennent déjà au paléolithique…

L'engouement à la Noël 07 pour les petshops.

Le cadeau, très demandé à la Noël 07 par les petits et les fillettes particulièrement, s'appelle petshop . Il s'agit d'adorables petits animaux en peluches qui dodelinent de la tête. Quelques jours avant la Noël ils étaient introuvables dans les grandes surfaces. Il doit y en avoir encore (de 10 à plus de 50€ sur Cdiscount, eBay, La Redoute, Apache.fr, amazon.fr....)

Adieu cartes Pokémon ou Panini dans les cours de récré des élèves du primaire et des collèges voici la déferlante des bracelets en silicone. .

Depuis novembre 2010 rares sont les écoliers et les jeunes collégiens à ne pas posséder un bracelet élastique (en silicone – la même matière que celle employée dans la chirurgie esthétique pour gonfler lèvres et poitrines) , qui , une fois enlevé du poignet, reprennent instantanément leur forme initiale : une guitare,une girafe,une lettre de l'alphabet etc...Ce gadget connu aussi sous le nom de Silly (fou) ou funny bands (élastique rigolo) est vendu par petits paquets oscillant entre 1,30 € à 3 €. Depuis 3 semaines les buralistes n'arrêtent pas d'en vendre , une pure folie! Le produit ratisse large. On sait que les formes à paillettes , celles qui s'allument la nuit ou encore celles qui ont une odeur sont très recherchées et ''valent'' aux yeux des enfants , l'équivalent de plusieurs bracelets. En 3 mois la société Chamca basée à Alés (Gard) commercialise ces fameux bracelets et a vendu 1,7 million de sachets pour un chiffre d'affaires d'un peu plus d'un million d'euros. Le propriétaire de cette société a conclu un accord avec le réseau Prestalis qui dispose de plus de 10 000 points de vente. Maintenant qu'il a ce réseau le propriétaire de la société Chamca va lancer un nouveau produit pour les enfants . Mais pour le moment c'est un secret qu'il ne peut pas dévoiler. Une nouvelle poule aux oeufs d'or!!

La puberté.

C’est le passage de l’enfance à l’adolescence (classes de 6ième / 5ième de collège) qui présente un ensemble important de changements physiologiques et psychologiques chez un adulte en devenir. Certes c’est un moment de crise qui varie dans le temps selon les classes sociales mais il ne faut nullement en exagérer les dangers. Nombreux sont les jeunes qui traversent cette période sans incident sérieux. −Première cigarette, première ivresse, premier amour, première relation sexuelle, l’adolescence est le temps des expériences parfois douloureuses.

Périodes de crise chez l’être humain.: 8 mois: séparation-individuation→ 2 ans : début de l’oedipe.

crise de l’adolescence : de 13 à 25 ans - le jeune adulte (20 ans) qui voudrait être indépendant de ses parents).Pour Bourdieu ce mi-enfant, mi-adulte n’est ni enfant ni adulte…

l’adulte ( vie familiale et professionnelle)—difficultés d’intégration sociale--difficultés économiques.

la mi-vie : (40/50 ans) - insécurité professionnelle - enfants à caser - changement de métier, de vie de couple ?

la vieillesse…l’image de soi qui s’abîme—le sentiment qu’on est sur la dernière ligne droite.

→Nous employons le mot crise au sens de perturbation, de difficulté, d’une période de la vie, pour l’adolescence notamment où l’on doit beaucoup écouter et aider les jeunes .

Modifications physiologiques.

Dès la puberté l’instinct sexuel se présente comme une lame de fond et monte brutalement à la surface. L’irruption est brutale: modification de la génitalité et émergence de la libido− pilosité pubienne−développement des organes génito-externes – éjaculation chez les garçons − règles2 - développement des ovaires chez les filles.

Lecture conseillées

Annie Biraux, psychiatre et psychanalyse, traite des nouveaux phénomènes des adolescents et de leurs réponses sociales : in Le Corps adolescentBayard.

Le Dr Brenot, psychiatre et thérapeute s’adresse aux préados et aux ados avec son roman épistolaire suivi de réponses aux questions courantes sur la sexualité :"le journal d’Arthur et de Chloéchez Odile Jacob".

Pr.Daniel Marcelli et Guillemette de la Borie: Tracas d'ados, soucis des parents. -chez Albin Michel.

Aldo Naouri : Eduquer ses enfants l'urgence aujourd'hui.- éditions Odile Jacob

Philippe Jeammet : Pour nos ados soyons adultes.- éditons Odile Jacob.



On aimerait voir quelques-uns de ces livres au CDI.

Je peux ajouter un sous chapitre.

Le jeune se pose des questions : pourquoi mon corps se transforme? Est-ce que ce que j’éprouve est normal? Observation fréquente devant des miroirs des différentes parties de son corps qu’il considère presque comme un ennemi. Chez les garçons on voit alors des corps déparamétrés, des démarches dégingandées, des allures d’albatros des jambes de faucheux. Autres constatations : les mains ne savent où se mettre – la voix se transforme – la pomme d’Adam devient saillante – les visages bourgeonnent. L'ado voit donc son corps de transformer de jour en jour. Il doit apprivoiser un physique qu'il n'a pas choisi. Son corps devient le lieu de fixation de son héritage familial: on pend le corps de maman, le corps de papa, ce qui ne les réjouit pas forcément d'où les fréquentes '' dysmorphophobies'' (crainte d'être difforme)...Chez les filles on note surtout le développement des hanches et des seins. L’ado (garçon surtout) a souvent un appétit féroce. Les spécialistes estiment que sur les 5 à 13% des ados qui souffrent d’anorexie, 9 sur 10 sont des filles. C’est aussi le moment de la"casse" pour les garçons : en EPS ou dans des activités comme les rollers, le skate, le ski. La glisse (le fun) passionne aussi l’ado.

Halte à la toute puissance infantile.

Dans un encart quelques lignes plus haut nous avons signalé parmi les livres à lire celui du pédiatre Aldo Naouri :'' Eduquer ses enfants , l'urgence aujourd'hui. ''. Nous nous arrêtons un peu sur cet ouvrage .L'auteur y distille conseils et injonctions aux parents pour qu'ils amènent leur enfant à renoncer à sa toute puissance infantile. ''Pas de doudou après 2 ans, un ordre doit être exécuté pas discuté et une punition pas différée, on ne dédramatise pas les mauvaises notes, on n'intervient pas dans les conflits de fratrie, on ne soûle pas son bébé de paroles.''

''...La journaliste I,Guardiola (in Valeurs mutualistes n°256 – août 2008)poursuit son analyse du livre : '' Balayant tous les aspects quotidiens de l'éducation, se montrant en revanche peu disert sur certains sujets actuels ( familles recomposées, adoption, les grands parents) Aldo Naouri fournit quelques recettes simples, destinées à mettre en place chez l'enfant un minimum de frustration. Rappelant aux parents que, parfois, penser à soi et à son confort est salutaire en éducation, il affirme à l'instar de Ph.Jeammet, l'importance de ne pas s'oublier et de se fier à sa propre intuition, sans suivre à la lettre les recommandations des experts...même si lui aussi en administre.

La célèbre psychanalyste F.Dolto accusée d'avoir enfanté les enfants tyrans. La journaliste, Hélène Rouquette-Valeins parle d'une double lecture de Dolto.

Le 09/11/08 la journaliste Hélène Rouquette-Valeins, dans son article ''la double lecture de Dolto''

(in Sud-Ouest dimanche) pense que la pensée de Françoise Dolto est en train d'être utilisée en boomerang pour revenir à l'autoritarisme. Elle rappelle que la célèbre psychanalyste a dû attendre ses 70 ans pour connaître la notoriété avec l'émission quotidienne de France-Inter : Lorsque l'enfant paraît, après avoir été Docteur X sur Europe 1. Pour H.Rouquette-Valeins, F.Dolto donnait, à ses auditrices particulièrement, des conseils en termes clairs et précis et elle leur disait que leur enfant était une personne et que l'éducation n'était pas uniquement une question de principe mais aussi d'amour.

Pour la journaliste il faut replacer ces échanges dans le contexte des années 70. Elle cite Didier Pleux, directeur de l'Institut français de thérapie cognitive, qui se montre critique dans ''Génération Dolto'' mais qui reconnaît que F . Dolto a permis de mettre un terme à une éducation traditionnelle qui niait la spécificité de l'enfant. Elle a défendu l'enfant très inhibé. Contre l'autoritarisme (on ne contestait pas la punition voire la paire de gifles reçue dans l'enceinte de l'école) elle a montré la voie de la reconnaissance et de l'affirmation de personnalité de l'enfant, celle de la recherche de l'estime de soi, même si cela ne suffit plus aujourd'hui.

Didier Pleux assure que 95% des troubles des enfants et des adolescents consultants ne relèvent pas de la psychothérapie mais de la thérapie éducative. Il voit surtout des enfants au narcissisme exacerbé, dans l'impossibilité de résister à la frustration de la vie sociale et scolaire. Comme Aldo Naouri il demande la dépsychanalisation de l'éducation.

Pour les défenseurs de la pensée et de l'oeuvre de Dolto (nombreux livres, verbatim intégral des émissions radiophoniques... ) les enfants qui deviennent des tyrans ne sont pas des petits Dolto. La vulgarisation du message de la psychanalyste a entraîné sa simplification et abouti à des contresens, comme : l'enfant est une personne est devenu l'enfant au centre. Alors qu'elle a parlé de l'importance du désir de l'enfant on a basculé sur ''il est urgent de le satisfaire''.D'où – nous le répétons car ça nous semble primordial - '' la pensée de Dolto est en train d'être utilisée comme un boomerang pour revenir à un autoritarisme qui se confond avec l'autorité ou pour soutenir la remise en cause d'une école maternelle qui a pourtant beaucoup contribué à la meilleure prise en charge de la petite enfance. Une psychologue adepte de la méthode Dolto, insiste sur la mauvaise compréhension de son oeuvre qui pousse certains parents à confondre permissivité et modernité. Elle les ramène à la lettre du texte '' F. Dolto disait qu'un arbre doit être taillé pour mieux pousser. Il faut savoir trancher, dire non.''

La journaliste nous dit aussi que sa fille, psychothérapeute, regrettait qu'on ait voulu faire de sa mère une magicienne alors que tout son travail était soutenu par un vrai corpus théorique. Il faut relire son oeuvre abondante pour cesser ces contresens. Ce qui , pour Hélène Rouquette—Valeins, exige un effort pour les parents qui, eux-aussi, voudraient tout et tout de suite.

Comme l'a bien spécifié l'auteur de l'article de Sud-Ouest, il faut replacer ces conseils et analyses dans les années 70. Il est vrai que depuis 40 ans beaucoup de choses ont changé : familles monoparentales, composées, recomposées – pacs en plus grand nombre - couples homos qui veulent avoir des enfants, en adopter – divorces très fréquents après tant d'années de mariage -les jeunes, dans leur très grande majorité,depuis le bas âge, voués aux technologies nouvelles – pré-ados et ados qui cèdent aux sirènes de l'alcool, des drogues...Oui la société a changé et changera toujours mais il n'empêche que les piliers de la doctrine (si l'on peut dire) de F.Dolto sur la personne qu'est l'enfant sont toujours d'actualité et le seront longtemps encore.

Pour le philosophe Marcel Gauchet ''l'individualisation'' à partir des années 60 a eu des conséquences sur la famille en général et donc sur les enfants.

Pour le philosophe Marcel Gauchet (extraits des Sciences humaines n°219 -octobre 2010)l'individualisation a eu des conséquences dans le travail, les institutions et la famille.

Remarques de l'nterviewer après un exposé de M.Gauchet: -''les transformations de la famille traduisent bien la façon dont se manifeste l'individualité croissante. À partir des années 1960, la jeunesse s'est en partie émancipée de la tutelle parentale, puis le mouvement a gagné l'enfant, que l'on regarde de plus en plus comme une ''personne'' avec ses droits propres. Les femmes ont conquis une autonomie à la fois juridique, économique et idéologique. Mais du coup, cette émancipation individuelle et la démocratisation des relations ont conduit à la déstructuration de la famille. On a assisté à une explosion des divorces, à la montée de l'union libre,des familles recomposées...Le mouvement d'individualisation et de démocratisation pose donc à l'échelle de la famille la question de la possibilité de constituer une communauté stable.''

Réponse du philosophe : - ''le mouvement d'autonomisation individuel a été effectivement un ferment de dissolution des ordres anciens: de la famille, au travail, en politique, dans la religion ou du côté des autorités intellectuelles. D'où la difficulté à reconduire un ordre social et politique qui respecte les droits des individus tout en maintenant la cohérence de la modernité. C'est tout le problème politique de la modernité .

''Mais, personnellement , je ne crois pas à la théorie de la dissolution du lien social et à la dislocation des relations sociales sous l'effet de l'individualisme. Ce à quoi on assiste , en réalité, dans la famille, au travail ou dans le domaine politique , c'est au modelage des rapports sociaux en fonction du principe de consentement . Le lien est de moins en moins fondé sur l'imposition et de plus en plus sur la communication et la négociation permanente. Aussi est-il plus intensément vécu et plus investi subjectivement et affectivement. Par conséquent, il est plus fragile en surface , tout en étant plus solide que jamais sur le fond.

À l'interviewer qui lui disait : ''vous signalez également que dans la vie intellectuelle on constate la même tendance à l'individualisation; il y aurait donc un parallèle entre l'individualisation de la société et celle de la pensée '' Marcel Gauchet a répondu : ''le déclin des autorités et la revendication d'autonomie individuelle ont effectivement leur traduction dans le monde des idées. Tous les maîtres à penser qui dominaient la vie intellectuelle des années 1950-1980 ont disparu sans véritable relève. Il existe certes des célébrités dans la vie intellectuelle mais plus de directeurs de conscience, des gourous, genre Jacques Lacan, Jean-Paul Sartre,ou M.Foucault. Les nouvelles générations n'ont plus envie de se soumettre à la tutelle d'un maître. Chacun cherche à s'affirmer sur la scène intellectuelle en soulignant sa singularité, en cherchant à définir son propre territoire. Il en ressort une production intellectuelle à la la fois proliférante et dispersée. Aucun magistère ne se dégage, aucun paradigme ne domine, aucune mode ne règne. D'où la difficulté à appréhender les mouvements contemporain des idées.''

Depuis 2 à 3 décennies la morphologie des ados (garçons surtout) a évolué.

Caroline de Bodinat, journaliste à Libération a écrit,sous le titre : La génération vautrée vit à 127 degrés, un excellent article dans Libération du 12/05/06. Avec une certaine alacrité dans son style, sans se départir du sérieux nécessaire et d’une grande justesse dans les analyses, elle fait le portrait type d’un ado (garçon de préférence), par rapport à sa façon de s’asseoir notamment. Contrairement à ses parents, le jeune ne prend pas place sur un sofa, un canapé, il s’affale et adopte une position entre l’avachi et l’étalé. Pour des spécialistes, c'est normal que les ados soient fatigués car la puberté est consommatrice d'énergie. S'il y a hypersomnie il faut consulter car c'est souvent un signe de dépression.

Constats: - elle nous fait savoir que depuis 1970 la campagne nationale de mensuration estime que les Français ont grandi en moyenne de 2,1 cm pour les femmes et de 5,5cm pour les hommes. Quant à la jeune classe,elle a explosé les standards. Rien d’étonnant donc qu’on ait de plus en plus de filles dépassant 1,70m en 3ième et 1,80m pour les garçons du même âge. Les parents et les professeurs continuent cependant de répéter vainement le traditionnel : tiens-toi droit! On peut se demander le pourquoi de cette attitude, si elle correspond seulement au laisser-aller d’un ado impénitent. La réponse passe par les remarques médicales fournies par la journaliste.

Le point de vue de spécialistes : - les médecins sont unanimes pour dire que la position assise traditionnelle, comparée à la posture debout ou allongée, s’avère être la moins conforme à la physiologie de l’ado. Ce que précise plus clairement encore le docteur Demauroy, président du centre européen de la colonne vertébrale à la clinique de Parc, à Lyon. Pour le spécialiste : la position assise idéale durable n’existe pas, car elle n’est pas naturelle pour l’homo sapiens…Pendant sa croissance pubertaire, un adolescent peut grandir de 25 cm en moins de 2 ans, ce qui crée des tensions ligamentaires très importantes autour de sa colonne vertébrale. Il souffre d’hypotonie, à savoir que ses muscles opèrent une force, sans toutefois pouvoir maintenir une position. L’adolescent a besoin d’ajuster ses tensions ligamentaires pour permettre à ses muscles de se relâcher.

Julien Barthelat, ingénieur ergonome, a déclaré que les scientifiques de la NASA – alors qu’ils travaillaient sur les postures naturelles des astronautes en situation d’apesanteur - ont qualifié de zéro gravité un angle d’assise à 127 degrés. Position qui permet de supprimer les tensions de la colonne vertébrale tant au niveau des cervicales que des lombaires.

C’est clair : la génération vautrée cherche des points d’appui pour se libérer du poids de son corps.

Gérard Laizé précise que la posture zéro gravité n’est efficace qu’à condition de la soutenir des coudes et des jambes, ce qui libère jusqu’à 60% du poids du corps…Faute d’appui, on comprendra alors la consommation excessive de coussins chez le vautré pour se caler les bras ou la tête , lourde de 5 kilos. Faute de repose-pieds, le phénomène baskets collées sur la table basse devient d’une logique évidente .

Quand on sait que les ados réclament des lits de 160 ou (par manque de place de 120), lits sans pieds mais avec des coussins pour servir de canapé on ne peut qu’être surpris pour ne pas dire inquiets de voir que la quasi totalité des salles de classe de collège sont équipées d’un mobilier (tables +chaises) identique qui accueille tout aussi bien les élèves de 6ième que les grands ados de 3ième. Heureusement que les élèves changent souvent de salles (presque toutes les heures) pour décontracter leur charpente douloureuse.

Modifications psychologiques :

Les différents changements physiques ne sont pas sans conséquences sur le plan psychologique. Sa fougue, son impétuosité, son impatience sont telles que l’ado se contrôle difficilement. Il se cherche au travers de comportements souvent excessifs et de remises en cause brutales. "L’adolescent, au travers de la prise de risques, va chercher à affirmer ses compétences et sa différence. C’est alors que 15 à 20 % des ados vont négativer l’image d’eux-mêmes. Une étude récente du CFES nous montre qu’entre 11 et 15 ans 80 % des ados disent avoir une bonne image d’eux-mêmes et de leur famille. Une chute de 20 % se produit avec le passage à la puberté3.

Dans ce monde du paradoxe, la rêverie fait aussi son apparition. L’ado prend davantage la notion du temps et essaie de se projeter dans le futur. C’est le temps du journal intime, d’un repli sur lui-même dans une certaine solitude. Ayant peine à se comprendre il cherche aussi de l’aide pour y voir plus clair.

Redoutable raisonneur il a des difficultés à accepter le monde extérieur tel qu’il est. Les révoltes sont fréquentes et nombreuses. La jeunesse a toujours – et plus que jamais de nos jours – contesté le monde de ses grands-parents et parents en refusant de s’y reconnaître. C’est ainsi que l’ado attaquera les "croulants", "les vieilles barbes", "les blaireaux" tous ceux qui lui prennent la tête, les valeurs établies, les règles sociales et les morales traditionnelles et même la famille. Pour lui l’idéal c’est être jeune et le rester. Vieillir est un mot haï.et tout ce qui est vieux n’a pas la cote. L’ado n’accorde pas beaucoup de valeur à l’expérience. C’est une des raisons majeures qui fait que les ados ne se dirigent pas en masse vers l’apprentissage.

Pour les parents (le difficile métier que celui de parent!), c’est souvent une longue période de crainte, d’incompréhension, d’angoisse ou d’incertitude qui commence. Le climat familial est perturbé. Face aux parents l’ado fait montre autant de gentillesse, de douceur, d’euphorie que d’agressivité ou de violence. Son humeur est changeante : mutisme alterne avec logorrhée. Ses propos peuvent être grossiers, provocateurs , cyniques comme chaleureux et agréables. C’est le même qui se montre en public, arrogant, dur, violent, à la critique acerbe, et qui, dans l’intimité, doute de lui, recherche l’affection, craint la solitude et le rejet. Ces excès sont la résultante d’une certaine souffrance et d’une certaine peur. La pédagogie de l’adolescence doit veiller à maintenir l’équilibre instable entre l’opposition et le conformisme. On sait que le rapport sexuel est redouté y compris des garçons même s’ils disent le contraire.

En cas de conflit ouvert avec ses parents - (le conflit est une étape essentielle et salutaire pour la construction d’un jeune) l’ado sortira ses propres armes : arrêt du travail scolaire – mauvaises notes - exclusion temporaire – déprime ou refuge dans la drogue, l’alcool, le tabac…Il faut alors comprendre sa souffrance et lui montrer qu’on l’aime. On prend un produit souvent pour fuir un danger, uns souffrance. C’est une solution mais une mauvaise solution. Sachons que presque simultanément il fait le deuil de son enfance et il renaît pour un autre monde auquel il aspire: son monde à lui. Il est prêt à vivre sa vie, spontanément, sans calculs et sans contrainte. On comprend mieux alors l’intérêt qu’il porte à sa chambre, à ses copains, à sa bande, à sa TV, à ses vêtements (de préférence des marques : moyen d’intégrer un groupe), à sa langue écrite et parlée (SMS, MMS, texto, ses codes secrets, son blog..), à son sport…autant d’attitudes qui sont – nous ne le répéterons jamais assez -- tout à fait normales à cet âge-là.

C’est le début de la fréquentation d’une bande: celle qui réunit régulièrement des copains et copines et qui n’est pas critiquable et celle au contraire qui deviendra vite un gang et qui s’orientera vers des actes délictueux .L’adolescence, c’est le moment de la vie où les amis, les copains sont indispensables. L’essentiel est que les copains soient là, c’est avec eux que l’ado se comprend mieux, qu’il se construit, qu’il découvre d’autres manières de penser, de vivre. Entre filles les relations sont affectives, verbales. Les garçons quant à eux passent davantage de temps à des activités communes : sports ou vidéo, informatique. Puis les groupes se mixtent et on a tous les registres affectifs : condisciples, copains, amis, et amoureux…(Le Monde du 22/06/05).

Pour ce qui est de leur vocabulaire, de leur imaginaire, de leurs représentations, les jeunes 6 à 18 ans puisent en grande partie leur culture dans les émissions de TV, de radio et d’Internet, des cités, des films. Ils ont ainsi les mêmes références que les copains, le même langage, la même écriture (le texto) qui leur permettent de comprendre leurs pairs et d’être compris d’eux alors qu’un net décalage s’est installé entre eux et les adultes. Les ados ou pré-ados disent parler leur langage à eux (meuf, kiffer, vénérer (s’énerver), staive (cause toujours) maille (argent)…pour entrer dans la communauté. La plupart disent que ce n’est qu’un jeu.

Il existe un parler jeune que les banlieues ont su imposer aux jeunes bourgeois aussi et qui a très vite fleuri dans nos écoles. L’Académie française en a validé quelques mots et expressions

Point de vue de Natacha Polony in Nos enfants GÂCHÉS –éd- JC.Lattès 2005: …ce langage des cités, tant vanté pour son originalité, son inventivité, se révèle en fait un assemblage hétéroclite d’allusions et d’imprécisions, un lexique de baudruches sémantiques qui repose essentiellement sur une opposition entre l’agréable et le désagréable, le plaisant et le déplaisant. Les mots se gonflent de significations diverses qui ne seront plus explicitées, et donc plus analysées comme différentes. C’est cool ou c’est pas cool.

Xavier Pommereau, psychiatre au CHU de Bordeaux et responsable de l’unité médico-psychologique de l’adolescence et du jeune adulte, au cours d’une conférence à l’IUFM d’Aquitaine a souligné que l’ado avait besoin qu’on lui reconnaisse l’aptitude à se différencier, à se sentir donc différent de ceux qui l’ont conçu: la chair(lui) de leur(parents) chair est une autre chair. Il veut alors connaître ses limites, ses contours intérieurs et extérieurs et les contours des autres. L’espace entre lui et les autres sera un espace de liberté, un lieu de tensions et de confrontations.

C'est aussi le moment où – d'après le psychiatre P.Jeammet - beaucoup de parents '' craignant de perdre la confiance de leur ado, se refusent à lui imposer toute décision, en particulier une consultation avec un tiers. Je ne remets pas en question l'importance de l'écoute, mais l'action l'est tout autant. Lorsqu'un enfant souffre, peu importe les causes, on ne le laisse pas s'installer dans cet état. , on pose des limites. On n'a pas à accepter qu'un enfant ne se nourrisse pas de ce dont il a besoin. Et lorsqu'un jeune va mal, cela se traduit par des difficultés exprimées dans l'un des trois domaines essentiels de sa vie la nourriture et les soins du corps, les apprentissages et la sociabilité.''

D'après une enseignante chercheuse , Sylvie Ayral, il faut arrêter de punir les garçons au collège.

Dans son livre ''La fabrique des garçons, sanctions et genre au collège (édité chez PUF) Sylvie Ayral, enseignante chercheuse, membre de l'Observatoire international de la violence à l'école dit clairement qu'il faut arrêter de punir les garçons au collège. Elle a consulté les registres de sanctions de plusieurs collèges du plus huppé au plus populaire et , à chaque fois , elle a fait le même constat : pour un garçon recevoir une heure de colle ou se faire exclure, n'est pas perçu comme une punition, mais comme '' une médaille de virilité''.

Devant le collège Maurice Ravel les garçons questionnés n'ont pas de mal à reconnaître que les sanctions ne leur font pas peur . ''Les garçons s'en foutent et en plus ils vont avoir de la haine envers le professeur qui les a punis. '' confie l'un d'eux , soulignant que la bêtise est souvent faite pour faire rire les copains.

Selon S.Ayral la sanction est totalement contre-productive chez les collégiens , car elle ne fait que les conforter dans leur identité masculine basée, au moment de la puberté, sur la virilité. Une norme qui, selon la spécialiste, encourage chez eux tout ce qui est lié au défi, à la transgression ou encore à la violence. La chercheuse propose de trouver d'autres solutions comme par exemple, face aux insultes, prôner le dialogue.''Au lieu de sanctionner immédiatement et après ça y est, c'est fini, je crois – a-t-elle dit sur Europe1-qu'il faut déconstruire ce qui se passe. ''Il faut dire stop, on arrête, qu'est-ce que tu as dit? Pourquoi tu l'as dit? Et prendre le temps de travailler sur ce que signifie être un garçon, sur ce que signifie être une fille'' estime-t-elle. ''Au lieu de réfléchir à la tolérance zéro, il faut réfléchir à la sanction zéro''.

Ce point de vue est loin partagé par tous. Psy, sociologues, enseignants, syndicats ( le Snes par exemple) sont nombreux à dire que la sanction, la punition est un moyen de rappeler qu'il y a des règles à respecter à l'école et dans la vie. Nous avons abordé longuement cette question vers la fin du chapitre 6 sur les sanctions.

Regardons de plus près le phénomène des bandes de jeunes.

Pour ce sous/chapitre nous nous sommes inspirés de Valeurs mutualistes n°242. Mars/Aril 2006..

Depuis longtemps les regroupements de jeunes suscitent crainte et méfiance chez les adultes. Au XVIIIesiècle,sous la Révolution française et plus tard avec les journées révolutionnaires de 1830, 1848, les jeunes ont pu se rendre compte qu’on pouvait remettre en cause l’ordre établi.(Michelle Perrot, historienne) Cette méfiance s’est accentuée au XXesiècle quand s’est élargi le champ des connaissances sur la crise pubertaire, vécue comme dangereuse et non maîtrisée. Puis les craintes des possédants se sont focalisées sur la jeunesse jugée comme l’expression bouillonnante des revendications du changement(Maryse Esterlé, sociologue)

C'est au début du XXe qu’on a qualifié d’Apaches les bandes de jeunes des quartiers périphériques et des faubourgs de Paris. Ils cristallisaient les angoisses et défrayaient la chronique. Dans les années 1955 à 1965 on a connu les Blousons noirs et puis les Zoulous.

Le fait que les jeunes aspirent tous à se retrouver en bandes relève de la compulsion. Pour se construire les jeunes cherchent à se défaire des représentations idéalisées de leurs parents. Ils veulent à la fois, se différencier et être sûrs d’être comme les autres. En retrouvant leurs pairs ils se perdent dans une identité collective..

Le sociologue Marwan Mohammed (chercheur au Cespid) parle des Bandes de jeunes.

dans les milieux populaires, par exemple dans les cités, il y a plusieurs groupes de jeunes qui s’entrecroisent dans l’espace public. Vouloir appeler tous ces groupes des bandes est faux sociologiquement. La bande est considérée comme déviante.

la bande c’est un groupe de jeunes ayant un comportement qui peut être délinquant ou non mais qui suscite en tous cas une réaction d’hostilité. C’est parce qu’ils s’ennuient que des jeunes occupent régulièrement des cages d’escaliers, des escaliers, des cours d’immeubles, et qu’ils gênent les adultes et leur font peur par l’épaisse fumée et le bruit de voix et de musiques. Ils provoquent alors une réaction d’hostilité. Ça devient délinquance quand ils passent au business mais reconnaissons-le ils passent le maximum de leur temps à parler entre eux.

…dans les sociétés traditionnelles en marge des rites d’initiation, les jeunes garçons se livrent à des actes interdits en temps normal mais ces actes font partie des rituels acceptés par les adultes.(Maryse Esterle-Hedibel.). Dans nos sociétés modernes les bandes de jeunes fondent leur légitimité sur le conflit avec la société.

Les bandes se construisent sur une incompréhension réciproque…Plus le monde adulte est hostile plus le groupe et sa cohésion en sortent renforcés. Ce qui peut être paradoxal c’est que, tout en étant en rupture sociale, les bandes adhérent aux valeurs de la societé marchande: l’argent (la thune), le prestige, la réussite sociale, valeurs auxquelles ils adhèrent par le trafic et le vol.

ségrégation sociale, échecs scolaires, difficultés économiques, géographie ethnique, contribuent à entretenir le phénomène des bandes…autrefois les bandes de jeunes savaient où étaient leurs limites: l’entrée à l’usine – service militaire ou engagement dans l’armée… Actuellement c’est la déscolarisation, le chômage structurel, la dévalorisation du travail manuel, le fait d’être sans diplôme, sans emploi, sans avenir , qui prolongent le phénomène des bandes et peuvent le renforcer dans le temps. La bande, structure fermée, constitue pour les jeunes un refuge qui ne facilite pas leur intégration dans la société.

Par rapport aux bandes il faut redonner la primauté à l’éducatif dans le travail social et essayer de changer les représentations et surtout faire en sorte qu’il existe un relais efficace entre les générations.

Pour en conn@ître plus:http://laurent.muchielli.free.fr –www.cerc.gouv.fr/meetings/colloque_avril2004/mohammed.doc

Dans l'hebdomadaire Version Femina des experts font part de leurs réflexions sur la bande de copains (pour les garçons) et sur la meilleure amie (pour les filles).

Pédopsychiatres et psychologues se sont penchés sur des attitudes caractéristiques de jeunes pré-ados et ados de 11 à 15 ans et ont consigné leurs réflexions dans des livres . C'est ce qu'ont fait, en particulier, J.L. Le Run, pédopsychiatre, auteur de La Bande à l'adolescence et de Les copains:liens d'amitié entre enfants et entre adolescents ( revue Enfances et psy n°31 (2006), éd.Erès)Béatrice Copper-Royer, auteur de Premiers Émois,premières amours, quelle place pour les parents? éd. Albin Michel Bernadette Costa-Prades, auteur des Garçons (un peu) expliqués aux filles , les filles (un peu) expliquées aux garçons, éd.Albin Michel.

Quelques extraits : Les garçons et la bande de copains la bande de copains est un phénomène essentiellement masculin. Les garçons, contrairement aux filles, ne cherchent pas à exprimer leurs émotions mais préfèrent chahuter, jouer, faire des blagues, se défier et fanfaronner en groupe...ils fuient les relations de confidence qui les angoissent et les étouffent car elles leur rappellent la façon d'être de leur mère dont ils veulent de détacher...Ensemble ils jouent à être quelqu'un d'autre ( importance des jeux de rôles). Mais c'est dans leur bande qu'ils cherchent à collecter des informations sur la sexualité, les filles, leur fonctionnement. Ils s'essaient à la drague à plusieurs toujours sur le mode du jeu....

...dès l'âge de 11/12 ans les garçons fuient la protection excessive des parents...ils se sentent invulnérables en groupe et très démunis en solo. Pour reprendre le complexe du homard de Dolto, l'ado se retrouve nu et c'est la bande qui lui permet d'assurer une carapace par intérim et de retrouver une forme de toute-puissance de l'enfance.

....c'est la bande de copains qui permet à l'ado de- conjurer la peur des fillesconstruire son identité, en se frottant aux petites différences des uns et des autres (il vit en plein paradoxe : il a besoin à la fois de similitude et de différenciation) – intégrer de nouvelles règles: il respecte davantage les loyautés au groupe que les loyautés familiales ( règles de vie, culture de la famille...).Il se looke d'une certaine façon, se retrouve aux mêmes lieux (cafés de préférence) accepte d'obéir au leader du groupe. C'est dans le groupe qu'il intègre les premières règles sociales hors de la famille. Pour le pédopsychiatre les risques sont souvent minimes pour ne pas dire inexistants de voir l'ado passer de la bande au gang. Cependant comme les ados sont influençables il faut veiller aux manipulations éventuelles et penser que parfois chez l'ado le goût du défi et de l'émulation peuvent aller – cas de la vitesse, des substances addictives par exemple- jusqu'à la mise en danger de son corps.

Il faut donc, face aux ados : éviter de tout interdire ou de tout autoriser.

En revanche il est conseillé aux parents de parler à leur ado de fils dès l'âge de 11 ans, de sa santé, de sa sécurité. Ils doivent aborder avec lui les problèmes liés à l'alcool, au cannabis trafiqué et fortement dosé, ne pas oublier d'évoquer les films pornos et guetter tout changement de comportement . S'il subit trop l'emprise d'un leader, ne pas le harceler mais faire intervenir un tiers : oncle,grands-parents, personnel qualifié...

Les filles et leur meilleure amie : dès l'âge de 12 ans et, le plus souvent, jusqu'à ce qu' elles rencontrent leur premier amour, les adolescentes sont rivées à une autre fille dans une relation quasi fusionnelle écrit la psychologue Béatrice Copper- Royer. Mimétisme total : même look, mêmes goûts, même gestuelle. Ces deux ados se disent tout et parlent, parlent, parlent de tout ce qu'elles ressentent, de leur vie relationnelle, de leurs flirts réels ou imaginés...Elles échangent leurs émotions sur des films, des CD et surtout... sur les garçons sans pour autant aborder la sexualité à proprement parler. Et après s'être longuement parlé elles continuent leur bavardage au téléphone et sur MSN (elles affirment alors leur personnalité et leur identité aux dires des psy).

Pour la psychologue la copine se substitue à la mère avec qui la relation devient plus complexe. La jeune ado de 10/12 ans prend ainsi du recul avec une mère un peu trop présente à son gré et qui n'a pas de réponse par rapport à ses blessures et à ses complexes dus à la puberté.

L'ado et sa meilleure amie se soutiennent l'une l'autre pour s'affirmer dans leur identité féminine et dans leur devenir de jeune femme. Maquillage,séances de shopping interminables, confessions sentimentales, fous rires devant le miroir : tout un entraînement pour entrer dans le monde des adultes.![www.femina.fr ]

Les mamans craignent que cette relation ne tourne un jour l'autre à l'homosexualité mais la psy dit que même si les filles se disent des mots doux, la passion s'arrête généralement là. Le piège affectif en revanche est réel, nous dit-on, car de nombreuses ados disent leur angoisse d'être, un jour, abandonnées par la copine. Les parents ne doivent pas rejeter la copine ou la critiquer sans ménagement. Ils ne doivent pas non plus fermer les yeux sur une relation déséquilibrée qui vire à un rapport de domination. Si la meilleure amie casse la relation il faut parler à son ado de fille car les chagrins d'amitié sont aussi douloureux que des chagrins d'amour..

Que pense Philippe Meirieu de la ''bande'' dans laquelle se fond très souvent l'ado?

Pour Philippe Meirieu ''au cours de sa nécessaire émancipation de la tutelle familiale, le jeune a besoin de s'intégrer dans une contre-société qui lui permette, à la fois, de sortir de sa solitude et de se donner des repères. En effet, même si ses parents s'efforcent d'être très proches, l'adolescence est une mue qui se vit tout seul. Nul ne peut grandir à la place de quiconque ni assumer pour lui les changements psychologiques, physiologiques et sociologiques, inévitables. Le jeune a besoin de trouver des pairs dont il se sent proche, même s'il ne verbalise pas avec eux ce qu'il est en train de vivre. L'intégration à un groupe fournit un appui à la construction identitaire. En entrant dans le groupe l' jeune adopte, plus ou poins, les valeurs, les coutumes, les comportements....C'est un étayage dont il pourra ensuite se débarrasser mais qui aura été utile à une période donnée.

Mais le problème c'est quand le groupe devient un enfermement, un assujettissement, pour tout dire une aliénation. Quand les parents soupçonnent de tels phénomènes 'il faut d'abord qu'ils essaient d'en parler à leur enfant. Puis ils doivent s'efforcer de lui proposer d'autres groupes d'ancrage à caractère sportif, culturel, militant qui lui permettront d'affronter le monde et de sortir de sa solitude. Il faut aussi amener le jeune à rencontrer d'autres interlocuteurs adultes (autres qu'eux-mêmes) : un professeur, un oncle, un voisin .. peuvent représenter des pôles d'identification acceptables quand les parents paraissent un peu ringards et qu'il faut s'en détacher ostensiblement. L'éducation est à ce prix.

www.femina.fr (version écrite n°333 inspirée de jugements du psy Ph.Jeammet) conseille les parents face à certaines attitudes fréquentes chez les ados.

Léa est en 4e . Ses résultats ont chuté elle s'en moque! : réflexionles ados souffrent d'une perte de motivation, en particulier en 4e. Ils rejettent les idéaux de l'enfance donc souvent l'image du bon élève valorisée par les parents.

Quelle aide lui apporter?on peut lui dire : on ne peut pas te laisser t'enfermer dans le cercle vicieux de l'échec, tu vaux mieux que ça. Et puis on consulte les profs, on surveille les devoirs et on prend éventuellement un soutien psychologique ou scolaire au niveau de certaines matières...en 4e , ils en ont souvent encore besoin.On s'inquiète si.....la chute des résultats persiste et si l'ambiance tourne au pugilat. On peut envisager alors l'internat. Une année de séparation suffit parfois pour retrouver la motivation.

Hugo s'enferme à triple tour dans sa chambre, se barricade, hurle quand on essaie d'entrer. En plus c'est le souk : réflexion : La chambre est la métaphore de leur corps donc de leur intimité. Ce lieu est leur espace de liberté. ''Pas touche!''

Quelle aide apporter? ... il a le droit de marquer son territoire mais à nous de ne pas le laisser s'enfermer longtemps. On frappe toujours avant d'entrer en lui disant qu'on a envie de parler avec lui. Il fera la tête, râlera, mais il sera content. Les ados rejettent et recherchent les adultes en même temps. Pour ce qui est du souk il faut éviter les descentes, le genre tornade blanche ou les oukases : tu as une heure pour ranger! En revanche  on l'aide à s'organiser et on insiste pour que la surface de travail soit dégagée et le lit, fait.

On s'inquiète si ......les saletés s'accumulent car ça signifie que son désordre psychique est intense et, surtout qu'il manque d'estime de soi. S'il renonce à toutes les sorties, refuse de parler, sèche l'école, il faut réagir , consulter éventuellement pour ne pas le laisser s'enfermer dans une attitude phobique.

● J'ai trouvé un joint, une canette de soda alcoolisé dans sa chambre. → réflexion : normal – il essaie de transgresser des interdits et de vivre des ''expériences'' . Attention car les cuit

Quelle aide apporter?.....être attentif. Sans fouiller on regarde ce qu'il oublie de ranger .Quand les ados laissent en évidence un joint, une canette, c'est un SOS! On l'informe alors sans dramatiser des dangers réels des

On s'inquiète si.....l'usage du cannabis et de l'alcool devient régulier, voire quotidien : c'est signe qu'il l'utilise comme thérapeutique, voire comme anxiolytique .

Autres caractéristiques de l’adolescence :

−L’ado cherche à être reconnu, aidé dans ce qu’il veut faire. Il le cherche d’abord en famille. Il veut être entendu et il désire qu’on lui parle: occupez-vous de moi….parlez-moi de moi….il n’y a que ça qui m’intéresse.Nous verrons au chapitre 14 a l’influence des blogs pour qu’on le lise!

−Ils sont très nombreux les pré-ados et les ados qui aiment affronter des risques pour donner un sens à leur vie. Ils se croient immortels, invulnérables. Plongés dans leur trip ils ne sont pas sensibles aux conseils et ne se sentent pas concernés par les mises en garde d’où qu’elles viennent. Ils sont épris de sensations fortes. Tout le monde sait qu’ils vont trop vite à cyclomoteurs, jusqu’à 100 km/h et de surcroît sans casque la plupart du temps. Ils savent qu’à cette vitesse ils peuvent avoir ou provoquer un accident mais pour épater les copains ils ont acheté des kits de surpuissance et ils ont débridé cyclos ou scooters….

La plupart cherchent régulièrement à franchir des barrières, à vivre des expériences fortes et ils apprécient l’espèce d’ivresse qu’elles entraînent d’où le succès auprès des ados des émissions qui prônent le rejet de toute limite et le mépris du danger.

→Lecture conseillée Quels repères pour grandir? Chronique sociale – Fondation Fr.Dolto

[ Face au désarroi ambiant les auteurs de ce livre tonique et rassurant partagent leurs convictions personnelles ou le fruit de leurs expériences.]

Les pré-ados, les adolescents et la mode.



"Ton fils n’est pas ton fils dit un proverbe chinois, il est l’enfant de sa génération! " et actuellement c’est la génération de l’image, de l’apparence. Rien d’étonnant alors que look soit la préoccupation majeure des jeunes.

Des formations supérieures de marketing enseignent désormais le Kid marketing pour analyser la consommation des jeunes, leurs tendances et répondre à leurs désirs. La jeunesse est assimilée à une classe sociale pour laquelle on a ouvert un énorme marché.

Pour la majorité des ados les vêtements (les marques ’ (Etam, Noboys, Pimkick, Kiabi, Robber Wheels…) sont une carapace: foin des contrefaçons! ils veulent les marques, les vraies, les griffes originales, celles qui valent cher (peu leur importe les sacrifices des parents! - reconnaissons qu’il y a un nombre très restreint de parents qui apprennent à leur enfant la valeur, le sens de l’argent en rapport avec ce qu’ils gagnent…mais on comprend cette pudeur.) Le jargon du streetwear dérive du hip-hop , c’est le vêtement de rue. Décontracté et fluide, il a explosé depuis 3 ans.

La marque de Mohammed Dia : ce fils d’immigrés maliens présente sa collection street-wear hip-hop au Carrousel du Louvre..Aujourd’hui les gosses argentés comme les stars du show-biz s’arrachent ses tee-shirts, ses jeans, ses ceintures ou bonnets. Il est devenu l’une des 5 marques préférées des 15/25 ans. Il a même séduit l’Amérique et a déposé une nouvelle marque: NBA by DIA - partenariat avec la NBA….il espère rivaliser avec Nike ou Puma.

Les plus gros consommateurs restent les 20-30ans mais des hommes d’affaires de la trentaine s’habillent avec les costumes Tommy Hilfinger (autre grand nom du streetwear) et depuis peu les grands couturiers s’inspirent de la mode des cités. Louis Vuitton ne fait-il pas des baggies? Les grandes marques comme Dior s’attaquent aussi au marché des enfants.



Les jeunes surtout veulent acheter un produit non pour le produit lui-même mais parce qu’ils sont poussés par le désir, l’envie de faire comme les autres. Attitude que le philosophe René Girard (in Quand ces choses commenceront –éditions Arléa-poche) qualifie de désir mimétique et qui, d’après lui, est la cause fondamentale des rivalités qui déchirent les humains.



Le rapport de la sociologue Monique Dagnaud à Jack Lang confirme dans le titre de son ouvrage que: les enfants[sont les] acteurs courtisés de l’économie marchande qui se montre de plus en plus réactive..

En Mars 2005 on apprenait sur les radios que différentes sociétés comme Endémol (producteur de Star’ac) pour mieux pénétrer ce monde hyper consommateur, recrutaient des ados pour faire partie de leur staff de ventes, de recherches de pub et pour sonder au plus près d’autres ados. Les publicitaires choient ces jeunes ados, en font leur proie qu’ils ne lâchent pas facilement...Ils doivent aller vite car le temps des jeunes est le présent le temps de l’immédiateté , de la consommation. Les jeunes veulent tout ce qui les intéresse, ils le veulent tout de suite et maintenant. Ce qui n’est pas utilisable immédiatement comme certaines disciplines scolaires, est, pour eux, sans intérêt. Ils cherchent à saisir les opportunités.

Une typologie :

les garçons

le décontracté : griffes de fun, de glisse ou de montagne - baskets ou chaussures de montagne (quand ce ne sont pas des rollers!). Sachons que la sneaker addict étale au grand jour la guerre commerciale sur les chaussures de sport que se livrent Adidas, Reebok, Nike, Puma en présentant des produits de masse, fashion, avec des modèles réédités pour la plupart.

À la coiffure négligée (effet décoiffé explosé selon une expression de Pub) il porte des baggies (jeans très larges) ou des bermudas avec des tee-shirts de différentes couleurs. Attendons-nous en 2005 à voir apparaître chez les garçons aux cheveux courts ou mi-courts la coiffure béton due au nouveau gel Dop, fixation qui défie le temps sans coller.

le faux dur : casquette à l’envers , cheveux ras, jogging – marque la plus recherchée: la griffe de Joey Starr.

Les encapuchonnés : nom donné aux jeunes de banlieues qui ont participé aux violences urbaines octobre/ novembre 2005 et qui portaient sur leur tête , le plus souvent , la capuche de leur survêtement pour ne pas être reconnus.

le chic, le snob : il adopte la coiffure au gel. Il porte une chemise cintrée et repassée sur un jean surusé. Il met son argent dans l’achat d’accessoires : montres, lunettes, chaussures de prix ou grosse chaîne en or (câble).La pratique à la mode pour garçons de 15 à 25 ans , c’est de laisser dépasser le caleçon par-dessus le pantalon taille ultra-basse mettant en valeur la marque. (attention aux exigences du règlement intérieur…)

les filles.

les fillettes. En Angleterre où la fillette est devenue une fashion victim, la mode est aux magasins d’accessoires pour les twenies (les moins de 13 ans : de 7 à 13 ans) qui ont leur magazine: Mizz et qui miment plus vite qu’ailleurs le comportement des adultes. Ce sont les magasins "Claire’s Accessories" et leurs soldes permanents qui sont les plus branchés pour cette jeunesse. Cette enseigne est présente dans quelques grandes villes françaises. Mais on voit de plus en plus de magasins de grandes marques ouvrir des espaces jeunes…

les jeunes filles branchées : elles portent des vêtements en matières très brillantes (vinyle, satin) avec des tee-shirts décorés de logos et de graffitis. Elles recherchent la couleur : kilt aux couleurs mélangées. Elles chaussent des escarpins rouges, rose bonbon ou se juchent sur des platform shoes, se coiffent avec des tresses afros et se font colorer des mèches en rouge de préférence. Certaines ont des bas résille colorés, des talons aiguilles. Elles ont du goût pour tous les mélanges possibles jusqu’aux jeans délavés. On a pu remarquer que désormais dans les boutiques on voyait apparaître de nouvelles tailles : 30 – 32 - 33…à la place de l’âge.

Les marques4, la publicité.



De grandes maisons comme les Galeries Lafayette vont jusqu’à envoyer des messages texto sur les portables des jeunes. Elles ont ouvert un espace pour les 15-25 ans. H & M prépare l’ouverture d’une chaîne de magasins pour les jeunes filles. Les catalogues de vente par correspondance multiplient les pages consacrées aux ados. Les marques Nike, Coca Cola, Adidas, Rip Curl, Oxbow, Quicksilver, Puma, Reebok sont de véritables caisses de résonance des désirs, des élans, des ivresses des jeunes. Elles sont la forme la plus raffinée de la propagande, une violation de l’espace mental des gens. On n’y échappe pas; elles s’installent dans notre subconscient. On y pense malgré soi. Toutes les marques rivalisent d’ingéniosité pour répondre aux besoin des ados , besoins qui sont loin d’être uniformes, plats mais plutôt éphémères, capricieux, inconstants car à notre époque il n’y a plus de tendance unique.



Le langage publicitaire opère en s’adressant à l’émotion, aux pulsions, pour éveiller des besoins qui n’existaient pas et qui deviendront des désirs. En regardant de près les élèves dans une cour de récréation on peut voir déambuler des panneaux publicitaires animés.

La publicité est ressentie parfois comme une insulte à l’individu [d’où la pratique du blast: on salit, déchire, barbouille les affiches. C’est une des raisons d’actions de commandos antipub (groupes de jeunes altermondialistes)qui opèrent dans les couloirs du métro et dénoncent la marchandisation de la société qui engendre le frustration.)].Les matraquages télévisuels, radiophoniques, créent des réflexes conditionnés. Ils utilisent des stratégies commerciales efficaces: ce qui compte en effet c’est la répétition et on change de produit pour suivre le cycle habituel: production - publicité - consommation. L’être désormais n’existe que par un avoir bien ciblé.. À l’occasion du MipTV de Cannes, le commissaire européen à la direction de l’éducation et de la culture a annoncé que Bruxelles s’apprêtait à autoriser le placement de produits dans les programmes sponsorisés…autrement dit des annonceurs auront la possibilité de montrer leurs produits à l’écran, jusqu’au jour où, comme aux USA, les téléspectateurs français achèteront des appareils TV qui zappent automatiquement la publicité.

La publicité peine à cerner les 15/25ans.

Une enquête Ipsos menée auprès des 15/25ans et publiée par le Figaro –économie du 6/04/05 montre que le jeunisme tend à s’estomper. À la question: quels sont ceux qui vous inspirent pour votre look, vos vêtements, vos habitudes de consommation45 % ont répondu: les gens dans la rue −38 %: aucun modèle −23%: chanteurs et musiciens − 15%:acteurs et réalisateurs −13%: sportifs

Réflexions des enquêteurs d’Ipsos: …auparavant il y avait une forte corrélation entre l’âge biologique et le statut social, ce qui impliquait l’existence de rites de passage : - à l’enfance correspondait l’éducation - à l’adolescence l’initiation - à l’âge adulte, l’intégration - à la vieillesse la transmission. Aujourd’hui l’âge n’est plus un repère: les schémas classiques se brouillentcela montre le refus des jeunes de se soumettre à des modèles dominants…pour les marques il s’agit donc d’être plus subtiles et plus inventives…à elles de proposer plusieurs icônes, de les réinventer, de les renouveler en permanence.

Le look des garçons de banlieues .



L’uniforme des banlieues, des cités - surtout dans le 9-3 ou le 9-5 où tu ne rentres pas disait un jeune si tu n’es pas en survêt – se résume à : crâne rasé, casquette ou capuche, survêtement.

On pouvait voir en janvier 2006 au forum des Halles certains de ces garçons (grands noirs de préférence) arborant le look américain qui (pour eux )est le meilleur pour séduire les filles: sur la tête une casquette NBA, placée de biais– tenue de basketteur XXL et un vaste sac de sports sur l’épaule – gros diams sur les lobes, montre et bracelet surhaussés de brillants. Ces grands ados ne comprennent pas qu’une partie de leurs copains continuent de à s’habiller racaille en Lacoste.

Des filles semblent ne pas aimer ce look : racaille ou basketteur c’est un truc de bandes. C’est le genre de mecs à embrouilles. Elles préfèrent ceux qui s’habillent fashion mais pas trop!(look désormais dominant dans plusieurs quartiers): petitjeans – petit Tshirt – un peu de gel dans les cheveux.

Des jeunes se moquent carrément du look américain qu’ils nomment: Kainry. Ce qui agace le plus c’est le look en vogue dans les classes moyennes: le skatteur.

Entre les Kainry (basketteurs), les Racaille et les Fashion on se jette, disent certains, de vieux regards. C’est limite la guerre. Au collège c’est le conformisme: survêtement pour les garçons et tricot au ras du nombril pour les filles. Au lycée , c’est une liberté relative comme l’a noté la sociologue Dominique Pasquier dans son livre:Cultures lycéennes, la tyrannie de la majorité.- éd. Autrement,coll. Mutations 2005.(Libération du 21/01/06).

En 2006 un nouveau look d’ados fashion.

Chez les 12/15 ans on trouve désormais les emos (pour emotional), mélange de la Star Ac et des Sex Pistols, une résultante de la culture nerd et de l’esthétique gothique ( in Libération du 20/10/06). Accrocs d’Internet (ils choisissent un pseudo bourré de x) et particulièrement du site Myspace ces jeunes sont sensibles et pointilleux pour ce qui touche à leur apparence.

Leurs lois : maigreur et pâleur. Les emos-girls aiment avoir l’air triste, blafard et ne veulent pas dépasser la taille 36(même préoccupation des des emos boys).Elles ne doivent surtout pas oublier de se mettre une dizaine de bagues, des colliers et des boucles d’oreilles en argent! Pour les concerts elles utilisent du rouge à lèvres très vif. La plupart sont végétariennes, à la limite d’une attitude anorexigène. Comme les gothiques les emos boys et les emos girls s’habillent en noir. Leur chevelure aussi est noire (avec des fois une mèche très blonde), comme leurs lunettes aux montures épaisses. Le tee-shirt est la plupart du temps délavé, décoloré et on peut y lire un slogan absurde..Les emos boys (mais aussi des filles) ont les bras recouverts de tatouages aux motifs rock-goths et ils n’oublient pas les piercings un peu partout sur le corps. Le jean noir est hyper étroit. La ceinture est en cuir avec des rivets ou des pointes chromées et les chaussures sont des Converse ou des baskets…

La mode streetwear , printemps/été 2007, reste cool mais devient chic.

Le baggy et le survêt c'est totalement dépassé dit un responsable des hip-hop shops, Ruffneck et Jeanus de Paris (in Aujourd'hui du 21/04/07) où se vendent Booba, Joeystar, ou Lord Kossity...Les gamins des quartiers , surtout les beurs , veulent être fashion, plutôt classe avec des vêtements travaillés, près du corps. Ils cherchent aussi à s'habiller US bien qu'ils disent détester les Américains...Les cités n'ont plus le monopole du streetwear (qui se fond souvent dans le sportswear) et on en voit de plus en plus dans les beaux quartiers...

Quelques exemples de tenues :

une jeune fille de 16 ans : débardeur noir (25,50€) - veste à capuche de bad girl Segura (38€) -

pantacourt plein de poches - 50 € - (marque Dia,qui, de Sarcelles, a su s'imposer aux USA) . Aux pieds baskets italiennes Diesel (75€) - casquette Dia (10€) - soit la coquette somme de 198,5€...

un lycéen de 18 ans domicilié dans le Val-de-Marne, élève en BEP, habillé de la tête aux pieds exclusivement avec des marques françaises : casquette (12€)-débardeur (21€) estampillés Produit de banlieue avec pour meilleur ambassadeur le rappeur Sinik, bad boy des Ulis – un pantacourt (45€) et des tongs (15€) griffés Airness + la sacoche Airness placée fièrement sur le torse avec multiples poches pour ranger papiers, téléphone, clés.(15,40€)... Coût total : 108,40€ ...c'est abordable.

un jeune de 21 ans, vendeur à Aulnay-sous-Bois : étoile à l'oreille, il aime (kiffe) la bling bling attitude(jargon du hip-hop américain qui désigne le style ostentatoire et excessif des rappeurs milliardaires d'outre-Atlantique). Tout est importé des USA: le pantalon Roca Wear – 195 € (griffe du chanteur Jay-Z – avec multiples têtes de mort brodées et drôle de cravate qui sort de la poche arrière). - le T-shirt de luxe(20€), morbide mais tellement tendance – la veste Kanji avec fleurs de lys dorées (75€) et les baskets K-Swiss avec velcros (75€).Avec pour accessoire: la ceinture cloutée avec boucle tête de mort (49€) qui peut être agrémentée d'une chaîne aux anneaux XXL reliant deux passants (20€) . Total : 434 €...plutôt cher!

31Mars 08: les nouvelles lolitas.

Dans le Figaro du 31/03/08 la journaliste Clara Dufour fait le portrait de ces nouvelles lolitas qui existent pour se démarquer des garçons qui empiètent leur terrain qu'elles ont l'impression de perdre.... En effet, pour elle, la mode n'est plus aujourd'hui au mâle brut de décoffrage puisque l'homme moderne (et l'ado aussi) assume sa part de féminité et prend soin de lui : le marché des cosmétiques masculins est, en effet, en constante augmentation. Pour le sociologue Michel Fize (cf Le Bonheur d'être adolescent. Ed. Éres.) il y a une confusion des genres . Les garçons n'ont plus de complexes. Ils aiment faire du lèche-vitrines et osent s'afficher avec des accessoires et des couleurs, comme le rose, tabou jusque-là...

Pour se mettre hors de portée des garçons nous dit la directrice du NRJ Lab qui a effectué en mai 2007 une étude YOUTHology dans laquelle on évoque les attitudes, le comportement de ces nouvelles lolitas de 10 à 15 ans, ces jeunes filles affichent une féminité de caricature qu'on appelle pouffitude. Hyper féminité qui atteint -souvent – le mauvais goût : - hauts talons, cuisses moulées dans un jean slim ou une minijupe froufroutante – utilisation de la panoplie BMG : blush – mascara – gloss à paillettes). Suzanne Goirand, directrice de Classes Junior , un cabinet de conseil en marketing consacré aux produits et services pour les enfants ,estime qu'en voulant trop en faire ces ados font rimer féminité avec vulgarité.

Mais les autoproclamées ''pouffes'' aiment la démesure et le clinquant : microshort moulant, maxiboucles d'oreilles en faux diamants. Comme elles semblent avoir un bon pouvoir d'achat : entre 50 et 140€ par mois les grandes marques s'intéressent à elles. Ces lolitas raillent les travers masculins pour mieux se les approprier. Elles veulent montrer d'une part, qu'elles peuvent tout faire comme eux mais à la manière d'une fille et d'autre part qu'elles peuvent ressembler à des femmes fatales et se comporter comme des voyous. Michel Fize souhaite que les parents veillent à ce que les limites, notamment de la décence, soient respectées car si elles sont plus mûres que leurs aînées, elles ne font toujours pas la différence entre séduction et provocation.

De son côté le psychiatre Xavier Pommereau déclare : Que les parents se rassurent, les filles s'assagissent à partir de 16/17 ans et réorganisent leur apparence comme elles l'entendent, en se libérant des codes imposés par le groupe. Mais jusque-là il faut délimiter ce qui est négociable et ce qui ne l'est pas.

Rentrée 2008: des élèves très ''rock'n'roll''.

La grosse tendance de la rentrée 2008 c'est la rock'n mode (c'est le bobo trentenaire nostalgique qui a été bercé au rock et qui reproduit sa jeunesse à travers ses enfants), tout ce qui évoque les groupes des années 1960 et 1970 (www.verbaudet.fr ). Les blousons des jeunes sont pleins de zip imitant les Perfecto et ils chaussent les baskets punk en tissu écossais rouges. On verra les bombers, les vans, les tee-shirts vintage avec impression des pochettes de 33 tours, les pantalons cigarettes,les chemises, les chapeaux panamas, les petites jupes en jean (www.madamecha-cha.com ). Il faut avoir une dégaine rock'n'roll, juste ce qu'il faut sans en faire trop.

Le look destroy de Pirates des Caraïbes passe par là : têtes de mort partout, du boxer-short pour ado aux ballerines made in China. Du 25 au 36 la Doc Martensbottine préférée des punks- (en rose, noir, jaune ou kaki) équipe les jeunes. Les fillettes porteront le blouson noir canaille, en cuir ou plein de zips avec une petite blouse angélique et une jupette coquine.

Que ce soit en 2006 en 2009, en 2010, en 2011,constamment des nouveaux langages fleurissent chez les jeunes ...

Pas de pantalons sautés mais un style travaillé : jeans et tennis noirs avec des lacets (blancs, rouges, noirs)de la couleur de leur capuche (Libération du 24/09/09). Écoutons-les : comme tous les copains ils disent souvent ficha ou fiiichaaa pour parler d'une situation embarrassante. Pour les jeunes actuellement ficha c'est ceux qui parlent fort pour se faire remarquer, qui portent des déguisements bariolés, qui font des blagues ratées, qui ont des faux sacs Vuitton, qui croient qu'ils savent danser.'Tes parents viennent te chercher au collège, c'est ficha voire fiiiichaaaa!. ''Avoir les boules'' ça ne se dit plus ajoute une jeune fille : ça dépend des départements mais nous on dit ''seum''...par exemple , quand t'arrives sur le quai et que le train part, t'as le seum.''

Chaque année en primaire et surtout au collège et au lycée les jeunes s'inventent des langages. Ce n'est rien de nouveau pour le lexicographe Alain Rey . Pour lui c'est l'âge où les jeunes s'affirment contre leurs parents. Il s'agit pour eux de marquer leur appartenance à un groupe générationnel. Alain Rey nous conseille ''de ne pas les empêcher de parler leur langue ni de se l'approprier . Il faut la leur laisser sans juger que c'est crétin ni hurler à l'appauvrissement du langage. En revanche on peut les questionner de façon neutre sur le sens d'une de laurs expressions et leur leur ouvrir l'esprit en leur disant que cela s'exprime aussi autrement.

●● - quelques mots utilisés dans ce langage des jeunes. → Le Seum ( employé depuis longtemps) : que leur ordinateur plante ou que vous leur refusiez une sortie ça ''leur fout le seum'' – Le ou la Bolos : toujours à la mode -ceux qui ne s'habillent pas pareil ont vite fait de se voir reléguésdans cette ctégorie peu fréquentable.Le Bolos c'est le Ringard, c'est le beauf ou le coincé , celui qui n'est pas comme il faut.- Fraîcheur :la fraîcheur n'a rien de nature c'est une fille qui se prend pour une star de R'n'B, en affiche toutes les poses et mimiques repérées dans les magasins. Elle se reconnaît à sa touche de fond de teint ou à s mèche au millimètre sur son front.. Quand un garçon évoque une ''petite fraîcheur''il doit s'agir d'unne fille qui l'émoustille un peu! - Populaire : à l'ére des votes éliminatoires de téléréalité et surtout des réseaux sociaux où l'on rivalise en nombre d'amis, rien n'est plus important que d'être décrétée populaire dans son bahut. - Le mytho : traduction : le menteur!- J'avoue : ce n'est jamais qu'un superlatif de ''oui'' – ''c'est vrai''.- Vit'fait : traduire : oui, sans plus! Pécho :

La législation sur la publicité à l’école en France.

La publicité, la marchandisation, sont très présentes en classe, elle va bien au delà des vêtements et des fournitures des élèves. Des entreprises ont créé des outils pédagogiques: brochures, cassettes vidéo, mallettes, CD-Rom, kits, campagnes de santé…Elles ont compris que l’école était un lieu privilégié pour la Pub. En effet chacun sait que vers les 3 ans un enfant se souvient d’une marque et qu’il est possible de le fidéliser très tôt.

Le Parlement du Front populaire en 1936 avait interdit toute publicité à l’école mais quasiment en vain. La circulaire Lang de 2001 a légalisé des pratiques : les associations scolaires sont libres de s’associer à une action de partenariat. Quant à la marque : elle peut être autorisée à signaler son intervention comme partenaire dans les documents remis aux élèves. Elle pourra ainsi faire apparaître discrètement sa marque sur des documents.

→Il appartient donc aux professeurs d’évaluer la qualité des documents sponsorisés.( source Libé du 23/09/04).

Le port de l’uniforme à l’école…:

Certains pensent à voix haute que le port de l’uniforme pourrait résoudre les pressions consuméristes , les tensions entre les élèves, réduire le racket et solutionner le problème du voile… d’autres n’y voient qu’une vision passéiste, inefficace, rétrograde, vieux jeu. Le débat sera-t-il ouvert?

Rentrée 2009:le look des élèves du primaire.

La mode chez les jeunes vient de l'autre côté de la Manche : écossais, folk ou glamour rock. On est passé aux carreaux et cuir bad boys. Chez les garçons : - jean slim,serré par un zip aux chevilles, tee-shirts à manches longues, à col rond et large ou chemises à aspect froissé. Les pulls sans manches en laine et gros carreaux beige se porteront superposés. Duffle-coat ou veste de motard et on n'hésitera pas à sortir les vieux pulls en laine même râpés aux coudes.

Chez les filles : - robes courtes ou shorts à revers en laine ou en grosse maille, ornés de gros carreaux écossais. Dès les premiers froids les collants en laine couleur sombre , gilets sans manches en fausse fourrure,duffle-coat et veste de motard en version féminine. La tendance du jean sera boot cut, légèrement évasé sur le bas... Le vieux jean troué sera encore à la mode car cette année encore le négligé c'est branché!

Quand le ministre X.Darcos reparle de l'uniforme.

La presse du 16/01/09 nous informe que le ministre X.Darcos, en visite dans la City of London Academy (Bermondsey – sud de Londres) s'est déclaré très séduit par le port d'un uniforme par les élèves des écoles, collèges et lycées. Déjà en 2003 il avait évoqué l'idée d'un retour de l'uniforme sans pour autant vouloir l'imposer par décret ou circulaire. : '' dans certains établissements où il y a une très grande mixité sociale et des grandes disparités d'origine, on pourrait expérimenter le fait que les élèves aient tous les mêmes tee-shirts ou une tenue comparable......les bénéfices seraient nombreux et cela n'a rien de scandaleux. Cela supprime les différences visibles de niveau social ou de fortune. C'est un facteur d'intégration supplémentaire.....Si un directeur, un principal, un proviseur juge bon de le faire, le ministre ne s'y opposera pas.''

La mode et les fournitures scolaires.

Le matériel scolaire est comme les vêtements: un système de codes qui signe l’appartenance des ados à leur tribu, à leur catégorie sociale. Dans cet âge où la personnalité se cherche, se conformer aux manières du groupe est selon les spécialistes, un comportement ordinaire.( Extrait d’un Sud-ouest dimanche - article d’ Anne.Pourillou-Journiac).



En août 2003, avant la rentrée des classes, les parents qui ont acheté les fournitures ont pu constater que la mode (Barbie,Harry Potter, Titeuf…) avait multiplié par deux le prix de revient des produits (enquête de Familles de France). Aux parents à ne pas céder aux enfants pour certains objets "tendance".

Pour ce qui est de l’année scolaire 2004/05 où les prix n’ont pas subi d‘envolée, l’agenda reste l’accessoire qui suit le plus la mode: les garçons continuent de préférer les marques de sport : Oxbow, Rip Curl, O’Neil, DDP, auxquelles s’ajoutent Bull Rot et Dia. Les filles préfèrent encore Naf-Naf, Lulu Castagnette, Chipie et à l’école primaire: les animaux …et les bébés d’Anne Gedde et la diddlemania conquièrent le cœur des gamines. En baisse : Harry Potter, Titeuf, le Seigneur des anneaux. En revanche maintien pour les ados de Che ou Bob Marley et généralisation du sac à dos américain Eastpak– sobre et qui se décline en plusieurs couleurs.

Les fournitures se parent de couleurs flashies, vives et les trousses sont désormais à compartiments tant les accessoires sont nombreux… (en partie d’après le Sud Ouest du 14/08/04).

On sait que certains parents achètent le gros des fournitures sans leurs enfants auxquels ils laissent le choix des bricoles de trousse. Dans certaines communes des instituteurs regroupent les achats et achètent des fournitures neutres, génériques en quelque sorte. Cherche aussi à se faire connaître le mouvement antipub: www.casseursdepub.org

Que voit-on le plus en 2006 ? −le cartable à roulettes ( 80% des rayons cartables avec Airness comme leader− sont toujours aussi présentes : les marques de sport Airness, Rip-curl, Tacchini et pour les sacs c’est Eastpak qui l’emporte. − les vedettes de l’écran : Titeuf, Harry Potter, Pirates des Caraïbes, Spiderman, Batman et Pucca, Dora ou Totally Spies, Castagnette. Le manga est partout. − objets personnalisés: marqueurs à encre scintillante, mini-stylo à plume avec strass autocollants, agendas développés sur le mode journal intime, une nouvelle génération de rollers effaçables qui facilitent la correction.

A la rentrée 2006/07 les prix étaient plutôt stationnaires: prévoir: - – 170 € en maternelle – 250 en 6e- 545 en seconde générale et 700 en BEP.

La rentrée 2007/08 vue par la presse nationale et régionale.

Les quotidiens nous ont fait savoir que l'association Familles de France avait évalué le coût moyen pour la rentrée d'un élève en 6° en septembre 2007 à 206,87€ soit +2,06% par rapport à 2006.Pour la Confédération syndicale des familles (CSF) la nouvelle rentrée scolaire représenterait un investissement de 569€ pour un jeune rentrant en seconde générale, de 719,49€ en première année d'un BEP industriel et jusqu'à 806,39€ en seconde technologique. Ne sont pas comptabilisées les dépenses à venir comme : activités culturelles ou sportives, garderies, transports, cantines , utilisation des mobiles....Les hausses les plus sensibles sont celles des sacs à dos (+4%), fournitures en papeterie ( +2,5%). Comme tous les ans beaucoup de parents reprennent l'antienne des listes de fournitures non données à l'avance et la majorité rappellent la nécessité de ne pas céder aux sirènes des marques qui multiplient parfois des prix par 2 ou par 3....

Conseils aux parents :

En interrogeant enfants ou petits -enfants on s'aperçoit vite qu'ils repartent au collège ou au lycée surtout pour rencontrer copains et copines, exhiber leurs habits , montrer des objets ou fournitures up to date siglés, vêtements ou objets qui dureront le temps éphémère d'une mode...Il faut leur dire et leur redire qu'ils vont à l'école surtout pour apprendre et que ce qui leur servira demain c'est plus ce qu'ils auront dans leur tête que ce qu'ils ont aujourd'hui sur leur dos.

Le psychiatre de l’adolescence, Serge Tisseron, déclarait dans Libération du 28/04/05à propos des risques encourus par les enfants dans la pratique quotidienne de l’Internet: on a tendance à oublier des risques moins souvent évoqués, comme la publicité clandestine, qui envahit les écrans et cherche à conditionner nos enfants.



Coût de la rentrée scolaire 2009 : les syndicats de famille contredisent les chiffres du gouvernement.

La confédération syndicale des familles (CSF), calculette au poing, estime le coût des fournitures pour la rentrée à une baisse de 0,87% (par rapport à 2008) contre 8,7% mis en avant par le gouvernement. De son côté l'Union des familles laïques (Ufal) estime que calculer un coût global de la rentrée n'a pas de sens compte tenu des disparités régionales et des inégalités sociales. Pour elle un élève rentrant en seconde technologique coûte 3 fois plus cher qu'un élèves rentrant en seconde générale. Situation que l'Ufal qualifie de double peine pour les catégories populaires.

Par ailleurs l'Ufal s'est jointe à la CSF pour demander une modulation de l'allocation de rentrée en fonction de l'âge et du type de scolarité. La CSF a pointé du doigt les fournitures dites '' essentiels de la rentrée'', souvent des produits de qualité médiocre, estimant que le gouvernement plutôt que d'en faire la promotion devrait réduire la TVA à 5,5% sur l'ensemble des fournitures scolaires.

Des signes de remise en question des grandes marques.



D’après Eric Fouquié, sociologue, spécialiste des questions de consommation ( Libération des 25/26 Déc.04) les grandes marques sont devenues trop chères. Elles sont victimes (malgré des baisses ponctuelles, spectaculaires pour certaines – ce qui trouble alors le consommateur) de la concurrence des marques de distributeurs (MDD) et du hard-discount. L’acte de consommation n’est plus forcément un signe de statut socialle client n’achète plus la marque, c’est une dissidence silencieuseIl y a l’éclosion de ce que j’appelle l’alterconsommateur ( 15% des consommateurs: plus de 35 ans, un niveau de vie supérieur), le contraire de l’hyperconsommateur…le magasin de luxe de 2020 devra se relégitimer (le service tiendra alors un rôle majeur) pour fidéliser les clients.

On peut penser que devant les besoins imposés de plus en plus par la société de consommation insatiable les parents amèneront les jeunes à devenir des alterconsommateurs plus éclairés qui ne feront plus une confiance absolue à la valeur ajoutée garantie par la marque .

Rentrée 2009 : cartable écolo – fournitures et sacs de sport recyclables.

Depuis 5 ans les Belges mènent une campagne : ''Cartable vert'' en encourageant les jeunes consommateurs à se munir de produits écologiques pour la rentrée des classes. Façon de sensibiliser les citoyens à la protection de l'environnement dès leur plus jeune âge. La France , de son côté, commence à rattraper son retard et les rayons de certaines grandes surfaces présentent de plus en plus de matériel vert : cartable en toile type sacs US....ou sacoches en cuir de vachette (à partir de 29€), simples, pratiques, solides. Tann's réédite son illustre collection. Sur le site http://tannns.fr à partir de 49€ : sacs à dos trolleys et trousses garantis naturels – toiles 100% coton et cuir pleine fleur tanné avec des extraits de végétaux;(écorces d'arbre).

Comme les enfants aiment les gadgets: gommes,classeurs, taille-crayons soucoupes , feutres ... des marchands attirent l'attention des parents sur la dangerosité de certains de ces produits qui contiennent du xylène, du toluène, des solvants, des PVC, voire de la peinture au plomb (certains produits de Chine) . On propose donc des cahiers, feuilles, classeurs et intercalaires écologiques et recyclés ou issus de forêts certifiées et gérées durablement. Des crayons à papier et crayons de couleur sont donc en bois naturel, non vernis et non traités. Les feutres sont à l'eau, les gommes en caoutchouc naturel et la colle en bâton fabriquée à partir de matières premières naturelles. Tout cela est à peine plus cher et parfaitement inoffensif.

Survêtements, tee-shirts,et chaussettes sont en coton issu de l'agriculture biologique ,30% à 40% plus chers mais désormais disponibles dans les grandes enseignes. On préférera les baskets en cuir, chanvre et caoutchouc naturel – chaussures plus chères (entre 40€ ET 100€) mais plus résistantes et moins propices aux mauvaises odeurs et aux champignons.

Le top de cette rentrée ''bio'' c'est le bambou!!cette filière est en devenir car le bambou a des fibres bactériostatiques, antiodeurs, biodégradables et absorbent l'humidité.

Un cartable conçu par les parents et qui a reçu le prix de l'Education nationale.

On trouve enfin un cartable à la fois solide , léger et pratique pour un prix abordable (Bag-éo, 39,90€ - www.scoleo.fr ou 04 72 17 02 64 ) qui a été conçu par les parents : - une grande ouverture pour faire facilement son sac, des bretelles qui pèsent sur les épaules et pas sur les reins, des bandes réfléchissantes et surtout un poids plume et une résistance à toute épreuve. Ce sac est lavable à la machine et il est réalisé en matières recyclables. C'est lui qui gagné le premier prix au concours du meilleur cartable organisé par l'éducation nationale.

Le élèves cherchent à être cool mais ils sont stressés.

Pour les jeunes être cool va au-delà des attitudes vestimentaires. C’est avant tout une autre façon de vivre: on s’inspire des stars préférées dont on copie la tenue. L’essentiel pour la majeure partie d’entre eux c’est de s’éclater en écoutant du rap, de la techno ou plus récemment du R’n’B. Il est important de participer aux rendez-vous cultes : la technoparade, la route de rock à St.Malo. - 7 garçons sur 10 disent appartenir au mouvement cool parce qu’ils passent plusieurs heures sur Internet, au "chat", sur les sites musicaux, sans oublier le portable.

Etre cool ne veut pas dire pour autant se sentir libéré puisqu’une enquête de 2005 a dévoilé que 75,9% des filles se disaient un peu ou beaucoup stressées par le travail scolaire tout comme 62,8 % des garçons…Nos élèves sont donc régulièrement sous pression.

Un documentaire sur France 2, le 13 Avril 06, avait pour objectif de nous faire comprendre pourquoi les petits Français se sentaient si mal dans leurs salles de classe. En effet pour l’OCDE ils sont les plus stressés du monde devant les écoliers Japonais et Coréens . Trois reportages croisés ont montré que le plus intéressant était celui sur la classe de ZEP grâce aux qualités humaines d’un maître très expérimenté et au contact particulièrement chaleureux avec ses élèves qui se sont montrés, par rapport aux autres, les plus épanouis, les plus ouverts, les plus alertes.

En France ont précisé les auteurs du documentaire l’erreur est systématiquement sanctionnée et ce serait une des causes du mal-être des petits français à l’école : ils ne sont, toujours selon l’OCDE ,que 45% à s’y sentir bien, contre 81% dans les autres pays de l’OCDE. (Sud-ouest du 12/04/06).

−En Angleterre l’école est très sélective et les élèves de plus en plus stressés. C’est tellement vrai que leur ministère de l’éducation a prévu des réflexions voire des cours sur la culture du bonheur. On veut apprendre aux jeunes à être heureux.

Le poids du cartable : un problème récurrent.

Depuis des décennies le poids des cartables a mobilisé en début d'année scolaire parents d'élèves de 6° et de 5°,médecins, créateurs de matériels scolaires et le problème n'a pas été résolu parce qu'il n'est pas facile à résoudre. L'honnêteté est de reconnaître que ces petits élèves (les autres savent vite alléger leur poids de livres et de classeurs) ont souvent des sacs avoisinant et dépassant les 09kg ( ce qui – pour des experts - représenterait pour un adulte de 80 kg une charge de 22kg.). Une bonne solution serait de doter l'enfant de livres en double (à l'école et chez lui) mais c'est onéreux et l'enfant a besoin d'un livre où il puisse retrouver ses repères particuliers voire sensoriels: toucher, odeur, vision de certains indices.

Certains établissements (ou plutôt certains Conseils généraux, ont fait le choix d'un équipement coûteux en casiers personnels pour déposer les affaires, casiers souvent d'un volume insuffisant à cause des affaires de sports plutôt encombrantes et casiers à surveiller car ils sont régulièrement défoncés – ceux du bas du moins – et les élèves oublient ou perdent les clés, ce qui nécessite d'appeler fréquemment un agent Atos. Par ailleurs si le casier est doté d'un code, il n'est pas rare qu'un élève donne ce code à un copain qui le donne à autre copain ...Sont apparus et appréciés les cartables à bretelles, les sacs à dos et les cartables à roulettes (valables certes mais inopérants lors de la descente ou de la montée d'escaliers)et ils sont considérés comme ringards quand certains élèves les tirent sur le trajet école-maison-école.

On pourrait aussi → laisser des jeux de livres à la disposition des élèves dans des salles spécialisées comme celles de sciences physiques, SVT, Hist/géo, technologie...→ faire acheter aux élèves des cahiers moins épais (leur utilisation dépasse rarement la moitié des pages...) →laisser le classeur ou les classeurs à la maison et ne porter en classe que les feuilles nécessaires au cours ( mais il est fréquent que les professeurs demandent aux élèves de reprendre en classe tel ou tel cours précédent pour mieux comprendre la leçon qu'il fait)ou remplacer les classeurs par un porte-vues plastifié.→ des kinés pensent, à juste titre, qu'il faudrait aussi donner aux élèves des cours d'ergonomie (pourquoi pas avec les profs d'EPS?) - dans le cadre de l'éducation à la santé - pour leur apprendre à porter un cartable, à s'asseoir de façon à éduquer leur dos et pourquoi ne pas rêver en anticipant seulement de quelques années → l'élève aurait un cartable électronique...mais les 6° et 5° seraient trop jeunes et là encore -mesure encore plus irréalisable- il faudrait que tous les élèves aient aussi un équipement informatique à la maison...

Le ministre Darcos a déclaré le 13/09/07 que le poids du cartable, serait ,avec d'autres sujets ,traité avant la fin du mois d'octobre et qu'il procéderait à un rappel à l'ordre. Il a rappelé qu'une note aux recteurs (B.O. du 26/10/95 circulaire de Ségolène Royal, ministre déléguée à l'Enseignement scolaire) demandait que le poids d'un cartable ne dépasse pas 10% du poids de l'élève au collège ou au lycée. Mais qui donc (et où?) va peser ,régulièrement, tous ces sacs et ...tous ces élèves et quelle matière sera la victime en cas de dépassement de poids? Pour la FCPE il faudrait un dispositif législatif qui pèserait plus que des circulaires. Nous pensons personnellement que la commission permanente, le Conseil d'administration de l'établissement serait le mieux à même d'améliorer cette situation en ayant tous les paramètres de l'établissement car une circulaire, un dispositif législatif, s'adressent au général mais ici c'est surtout le particulier qu'on doit prendre en considération.

Attendons quelques jours ....

Le 3I/10/08 on apprenait par la presse que le ministre de l'Éducation avait lancé un concours pour concevoir un cartable solide, d'un poids inférieur à 1 kilo, adapté à l'âge, au poids, à la morphologie des écoliers et des collégiens. Voir le site : www.education.gouv.fr/concourscartable

Mesures annoncées par le ministre X.Darcos pour alléger le poids des cartables.

Le 24/10/07 le ministre de l'Education nationale, après avoir pesé -devant la presse – des cartables, des livres ,des cahiers et après avoir pris connaissance des résultats de l'opération de pesage des cartables conduite quelques jours plus tôt par la FCPE, a annoncé quelques mesures qui pourraient alléger les cartables .Il compte avec ces mesures pouvoir réduire de moitié le poids des cartables d'ici à 2009.

Quelques mesures : - publier des manuels en tomes ou en fascicules – remplacer des grands cahiers de 192 pages par des 96 pages – accepter un seul classeur (de préférence souple) pour plusieurs matières. - il faudrait que les principaux cours se passent dans la même salle et que les Conseils généraux équipent tous les collèges de casiers. Le ministre a l'intention de lancer un concours dans des écoles professionnelles pour la réalisation d'un cartable léger, solide et ergonomique d'un Kg maximum. L'objectif prioritaire du ministre c'est d'arriver à passer d'un cartable fardeau à un cartable santé.

Tout le monde est d'accord pour dire que l'ultime démarche sera le création de livres électroniques (e-books – environ 300 g ) mais il faudra encore attendre plusieurs années ....Cette expérience, aux dires du ministre, sera conduite dans une cinquantaine de classes et si l'expérimentation est concluante, le manuel numérique sera généralisé.

Le satanisme:

Certains ados se passionnent pour les ténèbres, profanent des tombes, portent des tatouages sur la mort, appartiennent au groupe black métal. Fascinés par la guerre, ils font des chansons qui incitent au crime. Ils ont une haine ouverte contre les Chrétiens, imitent les chanteurs qui s’automutilent. Leur emblème: l’étoile, symbole de Satan. C’est le mouvement gothique. La plupart appartiennent à la mouvance néo-nazie.

Piercing – Tatouage- et même chirurgie esthétique attirent de plus en plus d’ ados.



32% des ados sont adeptes du piercing, 31 % du tatouage. Chiffres en augmentation régulière qui justifient les commerces spécialisés, encadrés, que l’on trouve jusque dans des villes de taille très moyenne. .Brigitte–Fanny Cohen, chroniqueur médical à Télématin , a fait état de l’intérêt que des ados (principalement des filles) – à l’instar des USA et du Brésil - portent désormais à la chirurgie esthétique –

Après avoir rencontré des psychologues – les intéressées recourent à des opérations du nez ou des interventions de réduction ou d’augmentation mammaire. C’est une nécessité pour ces jeunes d’optimiser au maximum leur image. Problème supplémentaire pour des parents qui avant les 18 ans de leurs enfants sont responsables aussi bien d’un point de vue légal que pécuniaire (et dans ce dernier cas, ça va bien au delà des 18 ans…).

Depuis quelques mois voire quelques années le tatouage ne fait plus forcément voyou. Il est courant de voir des corps décorés, tatoués sans pour autant que ce soit des corps de costauds, des rouleurs de mécaniques. Toutes les couches sociales ont leurs adeptes du tatouage et du piercing. .Maintenant on trouve de plus en plus de femmes qui se font tatouer des lettres chinoises, des papillons…Les jeunes filles dès les classes du collège - voire du CM2 - rêvent de piercing qu’elles qualifient de supercourant et de super à la mode. mais l’autorisation parentale est loin d’être automatique. La teinture au henné (produit qui provoque souvent des allergies)est boostée par les ados tentés par le tatouage mais qui n’ont pas l’autorisation. Certains se contentent de motifs applicables au tampon encreur et lavables à l’eau et au savon….Comme substitut du piercing il existe la solution de petits brillants qui se collent directement sur la peau…

Lecture recommandée.



Pour mieux comprendre les problèmes du look, du piercing, des tatouages, de la scarification chez les ados nous conseillons fortement la lecture du nouveau livre de X.Pommereau ,psychiatre, : -Ado à fleur de peau. Ce que révèle son apparence. Albin Michel 2006. En 4ième de couverture on peut lire:…X.Pommereau au-delà de l’apparence explore le langage de la peau, afin que chacun puisse discerner ce qui est normal et ce qui doit inquiéter. Il ouvre également une réflexion sur la place de l’ado dans notre société du sujet où les rites de passage, rites d’intégration par excellence ont disparu…

La perception de l’école par les pré-ados et les ados.



Tableau réalisé à partir d’un article d’Aujourd’hui du 31/08/05

Comment les élèves perçoivent-ils l’école? ( en %).




En CM2

En 6ième

Au lycée

Aiment l’école

39,8

32,9

17

Ont envie d’y aller

32,6

20,3

7,3


Jugent le travail scolaire

fatigant

11,2

14,2

21,8

Estiment les règlements justes

44,6

35,5

12



Quelques remarques: on constate que plus l’enfant grandit plus il devient critique et moins il supporte le travail, les règlements, les contraintes. Parents, enseignants doivent dialoguer entre eux et avec les enfants dans ces structures différentes du primaire où la présence d’un seul maître facilitait les liens affectifs.

Dans l’article d’Aujourd’hui François Dubet, sociologue de l’éducation déclare que si la France est un pays où l’appréciation portée sur l’école se dégrade le plus entre 11 et 15 ans c’est parce que notre tradition éducative est restée l’une des plus autoritaires…contrairement au primaire où les élèves sont plus participatifs plus dynamiques l’enseignement secondaire est resté plus traditionnel, plus conforme à cette vision autoritaire…Il poursuit : comment les élèves ,éduqués de manière beaucoup plus autonome et critique, ne verraient-ils pas ce qui crève les yeux? Pour eux l’expérience scolaire est une expérience dure et blessante. Les élèves qui échouent sortent en très mauvais état, l’élite en sort imbue d’elle-même et les élèves lambda attendent que ça passe. ..

Les enseignants ont fini par s’accorder sur le fait que le plus sûr était de ne rien changer. Suprême paradoxe: on ne veut pas changer l’école par peur du libéralisme. En ne la changeant pas, on la laisse se décomposer. Et devenir un marché.

L’occupation de l’espace par les jeunes.

Que ce soit dans des lieux clos ou ouverts, par n’importe quel temps, les jeunes - sous le regard courroucé parfois d’adultes - occupent en nombre tous les espaces : trottoirs, jardins publics, routes, plages - équipés le plus souvent du walkman qui distille leur musique - et avec des accessoires ludiques (relativement chers au demeurant pour la plupart) : skate, rollers, V.T.T, BMX (petits vélos), ballons, planches à voile ou planches de surf. Par ailleurs dans l’espace familial là où ils n’ont que leur corps, ils squattent sofas canapés où ils s’affalent et sont toujours à la recherche de surfaces planes…(lire quelques paragraphes plus haut)

Pour la Noël 2005 des parents étaient prêts à acheter à leur progéniture (pré-ados ou ados)des Pocket-bike, très petites motos, qui se conduisent partout sauf sur la chaussée, semble-t-il.. Mais d’aucuns disent que la législation reste floue et malgré les 135 € d’amende prévue on peut être sûr que certains jeunes braveront l’interdit. En 2/3ans ces petites motos -qui atteignent 70 km/h -sont apparues par milliers tellement les jeunes les apprécient. Il est possible d’en acheter sur Internet pour 80€.

En septembre 2007 la presse écrite faisait savoir que 23 maires du 9-3 de toutes tendances politiques se sont regroupés pour dénoncer les nuisances des pocket-bikes, ces engins pétaradants qui exaspèrent les habitants et pourrissent la vie des cités . Ils ont écrit au Préfet pour protester contre la prolifération de ces min-motos pourtant interdites de circulation sur la voie publique et passibles d'une amende de 1500 € mais les policiers ne veulent pas prendre des risques inconsidérés en s'engageant dans une course poursuite....un enfant de 13 ans est décédé et une passante a été grièvement blessée. Il semblerait que ce soit sur une de ces motos que 2 jeunes aient trouvé la mort le 25/11/07 en percutant un fourgon de police. Accident qui a généré des échauffourées ultraviolentes à Villiers-le Bel (Val d'Oise) et dont les médias ont fait le maximum de reportages.

Ce sont les sports fun qui attirent de nombreux jeunes. On parle : roller, skateboard, wind skating, snowboard, bare-foot, wakeboard, kite surf, kite board, free ride (ski extrême), benji (saut à élastique, sky surf, speed sail (char à voile),et même , sur un étang girondin, jet-skis pour enfants les jet-kids, (15 km/h maxi et surveillés par une télécommande depuis la berge),qui, malgré l’interdiction, ont fonctionné l’été 2005

En 2009 c'est le ''streetboard'' qui s'impose.

Le Streetboard, plus connu ,initialement , sous le nom de snakeboard est un sport de glisse urbaine pratiqué à l'aide d'une planche . C'est en Afrique du sud que des jeunes, fatigués d'avoir à descendre sans cesse de leur skate pour pouvoir monter les côtes, ont inventé ce sport qui permet de recréer les sensations du skate tout en pouvant avancer sans avoir à mettre le pied par terre.. Après avoir étudié un mouvement d'avance possible ces jeunes ont mis au point un prototype composé de plateaux sur roulettes articulées sur une barre. Aujourd'hui le nom snakeboard a été définitivement délaissé et le nom de streetboard a été choisi par la WSA.

Le wawe-board , un surf pour serpenter.

En 2012 tout le monde connaît le skate-board , planche plus ou moins customisée,quatre roues fixes et des trajectoires naturellement droites. Désormais avec le wawe- board (ou street-surf) la promenade en ville a sera plus ondulante. La planche est un peu plus fine et a la forme d'un 8 allongé.

Les deux roues sont , quant à elles , montées sur des pivots afin de pouvoir aller dans toutes les directions. Le temps d'adaptation semble un peu plus long que pour le skateboard qui est plus stable par nature.Pour ceux qui sont arrivés à dompter le street-surf, ils pourront glisser sur le bitume avec la même ''coolitude''que leurs homologues des océans. Comptez une trentaine d'euros pour l'achat d'un wawe-board d'entrée de gamme.

2013 : en vogue  : le flyboard.21/10/2013N

Le flyboard a commencé à se voir durant l'été 2013. Le principe est simple : la puissance d'un moteur de jet-ski propulse de l'eau à travers un tuyau d'incendie relié à une planche de wake-board. L'eau refoule à travers 2 buses fixées sur la planche et propulse celui qui se tient dessus. On dirait une fusée humaine à un mètre au dessus de la surface.La pratique est très physique et fortement déconseillé à ceux qui n'ont pas un dos solide..

L'Insolite board. nouvelle planche pour se faufiler en ville en 2015.

Sur la place de la Comédie, à Bordeaux, on pouvait voir le 06/04/2015 deux drôles de sabliers couchés avec des roues. Un noir et un rouge. Des jeunes essayaient ce nouveau moyen de déplacement '' fun et écologique '' en suivant les conseils de Quentin Bonis et de son associé dans la commercialisation de cette nouvelle planche qui était présentée pour la première fois au public. Ce nouvel objet fonctionne avec une batterie électrique.Selon les modèles on peut parcourir entre 10 à 20 kilomètres, en autonomie à 10km/h environ .

L'Insolite board est plutôt cher : de 790 à 900 euros. Le produit est vendu en ligne et en boutique dans le quartier du Marais à Paris. Les deux créateurs sont spécialisés dans les objets connectés et les mobilités électriques .La technologie de l'Insolite board repose sur la gyrostabilité, système permettant à l'appareil de réagir intuitivement selon les mouvements de l'utilisateur.Ce concept a été inventé par un américain et l'appareil est fabriqué en Chine...

En 2016 l'e-roue , l'hoverboard et le gyropode apparaissent sur les trottoirs. M

L'e-roue, mono-roue électrique commence à plaire aux skateurs de 10 à 35 ans. L'e-roue vient en effet compléter l'offre de toute cette nouvelle génération de gyropodes, hoverboard, skates électriques .On les voit sur les trottoirs, les quais, les rues piétonnes ...Initialement inventé aux USA en 2011, le monocycle électrique - présence d'une batterie donc- ressemble sur le plan technologique au Segway. L'équilibre est un problème car il n'y a pas de guidon. Il faut entre une demi-heure et 2 heures pour s'initier et être tout à fait à l'aise. Les prix s'échelonnent entre 500 et 1 500 euros.Le gyropode vaut 1600€. On en trouve à la Fnac. Ce sont surtout les garçons qui utilisent ces engins. On dit que ces hoverboard conduits par des wheelers ne dépasseront jamais les 30km/h. A 20km/h il y a 50 km d'autonomie

Le gouvernement veut encadrer les ventes et usage des minimotos.

Le 12/12/07 le secrétaire d'Etat à la consommation, Luc Chatel, a souligné la nécessité de mieux encadrer la vente et l'usage des minimotos appelées pocket bikes, pit bikes, peewee, dirt bikes qu'elles soient de cross, de sport, d'apprentissage ou copies de grandes marques. Au début ces motos étaient réservées aux enfants mais grâce à -une publicité qui fait rêver – à leur maniabilité – à leur prix abordable – à leur vitesse grisante, aux sensations qu'elles offrent elles ont vite conquis les ados voire même des adultes au point qu'on en compterait en France plus de 40 000 en 2007.

Avec un poids, des données techniques et des dimensions plus réduites les minimotos sont normalement moins dangereuses que les modèles standards mais elles sont devenues la cause de nombreux accidents .Elles ne sont pas autorisées (interdit très souvent bravé) à circuler sur la voie publique et très souvent elles sont utilisées pour des courses sur des parkings de zones commerciales et au bas des immeubles dans les cités entraînant des nuisances sonores, exaspérantes pour le voisinage et provoquant parfois des accidents.

Le secrétaire d'Etat s'est donc engagé à obtenir une norme européenne harmonisée qui défendra des critères d'adéquation entre poids, âge, taille et puissance. Sur un plan législatif il a évoqué l'interdiction de la vente de ces motos aux plus jeunes consommateurs et il souhaite la confiscation des engins circulant illégalement sur la voie publique. Le groupe UMP a proposé la signature par l'acheteur d'une charte de bonne conduite et le conditionnement de l'achat à une association sportive et la sensibilisation des distributeurs sur la nécessité de mieux informer les acheteurs sur ces motos qui ne sont pas des jouets. Il faut savoir que la plupart de ces motos ,d'origine asiatique, vendues à bas prix sur Internet ont très souvent des défauts de construction. Par ailleurs elles n'ont pas de lumière, pas de clignotant, pas de rétroviseur, pas d'immatriculation...

ET – ce qui est gravissime – elles sont tellement basses qu'un automobiliste ne les voit pas dans son rétroviseur. Un encadrement s'impose donc!

Le 05/02/08 les députés ont décidé à l'unanimité de durcir la législation sur la vente et l'usage des minimotos ou miniquads interdits sur la voie publique à l'origine d'une série d'accidents parfois mortels en France.

Le 12 avril 08 à Bagneux dans les Hauts de Seine un adolescent de 17 ans s'est tué lors d'un tragique rodéo qu'il faisait avec un copain l'un sur une pocket bike rouge ,l'autre sur une minimoto verte. Alors qu'il amorçait un virage, l'ado a perdu le contrôle de son engin (il n'aurait pas su prendre le dos-d'âne). Quand les policiers sont arrivés sur place un quart d'heure après l'accident une trentaine de jeunes manifestaient leur colère car la rumeur d'une course-poursuite entre la police et les deux ados circulait dans le quartier. Le souvenir des violentes échauffourées à Villers-le-Bel dans le Val d'Oise le 25/11/07quand 2 jeunes sur une minimoto ont percuté un fourgon de police-secours et sont morts - est encore ancré dans l'esprit des jeunes. La députée- maire de Bagneux est révoltée et souhaite qu'il soit purement et simplement interdit de vendre de tels engins. En quelques jours on a recensé sur ces engins 28 accidents dont 2 mortels.

Les tags et leur coût.

Dans des salles des jeunes pratiquent le hip-hop, le rock, le rap, les lan parties, et le graff…. Dedans ou dehors c’est un plaisir (que ne partagent pas toutes les personnes présentes) de les voir faire preuve d’autant de virtuosité physique et sportive. Pour ce qui est des tagueurs ils viennent de partout : des banlieues et des quartiers chic.

Des adultes se joignent parfois à eux pour la réalisation d’œuvres artistiques. On comprend cependant que les tags, les graffiti sauvages, expression d’une certaine occupation du terrain ou besoin de salir, de détruire le bien des autres, soient interdits et que les auteurs soient poursuivis.

Essayons d’y voir plus clair. − le tag est de petite dimension et d’une seule couleur, il est destiné aux lieux de passage. Plus grand, plus élaboré le graffiti est l’occasion d’utiliser plusieurs couleurs . La fresque , à vocation plus artistique, est de grande taille. Nécessitant plusieurs couleurs elle est peinte dans des endroits où l’on peut être tranquilles pour opérer. Les produits utilisés sont variés : peintures, marqueurs, feutres, goudrons,cirage, toute substance laissant une trace. Les produits antigraffiti, applicables à titre préventif permettent de faciliter l’enlèvement de l’ouvrage mais n’empêchent pas sa réalisation

Les tags sont des délits. En principe l’amende peut aller de 3750 à 15 000€. Une peine de travail d’intérêt général peut être prescrite dans certains cas.

La Pub et les tags : des magasins comme Leclerc et Alice ont pris, pendant quelques mois, comme mode d’expression dans l’affiche, des tags repris sur les panneaux 4x3 du métro parisien.. L’annonceur voulait ainsi sur l’affiche qui parle laisser la parole à d’autres avec des tags, signes d’expression actuels. On se demande même s’il s’agit d’une agence de pub ou du travail d’un commando anti! (d’après le Figaro économie du 10/06/04).

► Dans un article du 27/06/2007 le Figaro nous informe , en se référant au livre : Délinquance et insécurité : combien ça coûte en France?chez Publibook, du coût faramineux de la délinquance en France. D'après l'auteur de ce livre, Philippe Arlaud, expert à l'Inhes (Institut national des hautes études de sécurité) ce coût s'élèverait par an à 20 milliards d'euros soit à peu près 130 milliards de francs! répartis comme suit :

10 milliards d'euros pour les délits financiers : escroqueries, travail au noir, contrefaçons, chèques volés, fausse monnaie, arnaques informatiques....6 milliards d'euros pour les vols

1,5 milliard d'euros pour le vandalisme dans, par ordre de priorité, les transports, les HLM,les villes. L'auteur de ce livre rappelle que, pour ce qui est des dégradations urbaines, les tags constituent le préjudice le plus important. C'est ainsi que Paris a un budget antitags de 4,8 millions d'euros, Bordeaux 700 000 euros, Marseille et Lyon 600 000, Grenoble 450 000....

1,5 milliard d'euros pour la fraude dans les transports 0,5 milliard pour homicides.

L'extincteur : la nouvelle arme des tagueurs.

Dès 2008, pour lutter contre les tags sur les murs antibruit des rocades et des autoroutes des municipalités ont fait installer des grilles ou grillages qui devaient empêcher le passage des aérosols. Mais l'ingéniosité des tagueurs a eu raison de cet interdit avec l'utilisation des extincteurs. Grâce à l'énorme pression pression de l'extincteur il est possible de pulvériser de la peinture à plus de 2 mètres et ce n'est donc plus nécessaire de se coller au mur.

Le véritable avantage de cette nouvelle technique- au dire d'un expert - c'est la rapidité d'action : quelques secondes pour couvrir quatre mètres carrés. Désormais des tags démesurés offrent une plus grande lisibilité. Certes le rendu est brouillon car la célérité l'emporte sur la qualité. L'important pour les tagueurs étant que la signature soit vue par le plus grand nombre de personnes. La brigade anti graffitis recense et photographie tous les tags en vue de monter des dossiers qui serviront à inculper le graffeur pris en flagrant délit. Le code pénal prévoit 2 ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende....

Réflexions du philosophe R.Debray sur les rapports jeunesse/vieillesse.

Sud-ouest du 20/12/04 rapporte l’échange entre deux journalistes de ce quotidien et Régis Debray.

→…Question:Dans votre dernier livre "Le Plan vermeil", vous vous insurgez contre le jeunisme. À la jeunesse triomphante, faudra-t-il désormais opposer une vieillesse triomphante?

Réponse : Non…ce serait tomber dans le piège de la ségrégation, de l’enfermement de la personne dans l’âge…il y a une formidable dépréciation de la dignité de l’âge…je proteste contre une montée au pinacle de l’ado et du jeune. Mais pas pour le destituer et mettre à sa place le patriarche ou le vieux con…Je trouve qu’il y a un âgisme comme il y a un racisme…les valeurs du in, du look, de la vitesse règnent. Tout ça évidemment sont des valeurs qui nient la vieillesse…

...Question: pourquoi n’osons-nous plus regarder les vieux en face?

Réponse : nous nous fuyons nous-mêmes…nous fuyons la vie comme parcours, comme destinée.[Pour les jeunes] la vie est désormais une succession d’instants où chacun s’éclate comme il peut dans l’oubli de l’instant précédent et dans l’imprévoyance de l’instant futur. Tout cela fait que le vieux est laid. La cassure technologique, le remplacement de la transmission par la communication, la perte du sens religieux en sont les causes. Mais ne plus avoir d’âme c’est devenir son corps et devenir son corps ça veut dire qu’on n’est plus que cela. Et quand le corps devient moche, il devient aussi une accusation.

L’argent de poche.

Dès 10 ans, parfois, les jeunes reçoivent de l’argent de poche. D’après l’agence Logistix Kids les enfants recevraient des milliards d’euros d’argent de poche par an ,de 24 € par mois à 70 € vers 17 ans. Les filles mettent la quasi totalité de leur argent de poche auquel s’ajoute l’argent des parents dans l’achat de vêtements pour lesquels elles dépensent - en moyenne – d’après l’institut français de la mode : 885 €/an.

Rien d’étonnant donc à voir les marques de vêtements soigner leurs magasins avec des couleurs et des musiques au goût de ces jeunes filles de 11à 25ans qui représentent une puissance achetante très importante. Les garçons dépenseraient surtout dans les jeux vidéo, les CD et DVD, la boisson, les boîtes de nuit…mais aussi dans l’achat de vêtements de marques.

N‘oublions pas que la plupart du temps les parents paient l’abonnement des portables. Il est donc nécessaire que les parents abordent avec leurs enfants la question et le sens de l’argent en leur disant ce qu’ils gagnent et ce qu’ils peuvent dépenser.

Les jeunes ne doivent pas considérer cet argent de poche comme un dû, un salaire de la part des parents. C’est un moyen pour eux d’accéder à une certaine autonomie et à la gestion d’un budget si modeste fût-il. Psy, parents, adolescents s’accordent à dire que l’argent gagné par le travail de l’ado pendant les vacances notamment est une formidable école de la vie : il permet d’apprendre in fine la valeur de l’argent et c’est pour l’ado une manière de rentrer dans le cercle des citoyens.

En 2008 les parents sont moins généreux pour l'argent de poche.

Le Monde du 27/08/08 publie un article disant que les parents sont devenus plus chiches pour l'argent de poche .Une enquête réalisée par le Crédit agricole avec le concours de l'institut CSA montre qu'en 2008 le montant moyen est de 17,70€ par mois contre 17,50€ en 2006 soit 1,14% d'augmentation pour une hausse des prix supérieure à 4%!En 2006, 51% des parents en distribuaient contre 47% en 2008.Les parents vivant seuls ou en famille recomposée sont les plus généreux. 74% des parents contre 68 en 2006 disent se préoccuper d'assez près de l'utilisation de cet argent de poche par leurs enfants.

Le point de vue sur les adolescents de Philippe Jeammet, psychanalyste, professeur de psychiatrie. .

Tout en conseillant au lecteur de se procurer l’article en s’adressant au siège de Libération par exemple nous avons extrait les lignes qui suivent des pages 46 et 47 de Libération des 29 et 30 octobre 05:

Question :Les jeunes d’aujourd’hui sont-ils différents de ceux des générations précédentes, plus destructeurs, violents, délinquants ?

Réponse de Ph.Jeammet : les jeunes ne sont pas des mutants génétiques; ils sont un puissant révélateur du monde des adultes. Ces ados difficiles sont totalement en phase avec la société qui les entoure: ils sont dans l’extériorité, dans l’expression de leurs émotions. Cela va d’actes d’incivilités, de delinquance, en passant par les attaques contre eux-mêmes: anorexie, scarifications, toxicomanie, tentatives de suicide…

Avant les jeunes étaient moins bruyants, écrasés par un cadre éducatif et social très rigide, par des tâches pénibles.Ils étaient plus dans l’inhibition et l’intériorité.

Les jeunes d’aujourd’hui vivent dans un climat de grande libertéla liberté et le plaisir rien de plus facile à revendiquer, rien de plus difficile à vivre15 à 20% utilisent mal cette liberté et se retrouvent en difficulté.

Question: Qu’est-ce qu’un enfant en difficulté ?

Réponse : celui qui ne se nourrit plus des apports de l’extérieur, qui ampute une partie de ses potentialités. Il n’apprend plus à l’école, se replie sur lui-même, tape les autres, se marginaliseil construit son identité en naviguant entre deux angoisses: abandon/fusionles ados craignent de ne pas être vus. C’est pourquoi la plupart s’agglutinent autour des caméras : on me voit donc j’existe. Il n’y a pas pour eux pire violence que d’être transparent au regard des autres.

Pour se construire un enfant a besoin de continuité affective. La mère est indispensable pour assurer cette continuité affective, elle possède toutes les qualités pour cela: physiologiques, endocriniennes….Père et mère n’ont pas le même rôle. La différence c’est une richesse… Un enfant dont l’entourage est défaillant et qui se trouve en insécurité ressent le besoin des autres. Il devient environnement dépendant c’est à dire dépendant du percept. Ce n’est pas pathologique mais cela fragilise.

Question: choyer un enfant permet de le sécuriser ?

Réponse: un excès de prévenance aboutit à l’état inverse. Ce n’est pas tout d’avoir des potentialités, il faut se les approprier. C’est l’un des problèmes actuels de l‘absence de limites. L’enfant n’a même plus le temps de développer des stratégies pour les satisfaire.

Question: Qu’est-ce qui nous motive?

Réponse: quand on retrouve une relation de confiance avec l’autre. Dans ce cas on va pouvoir partager avec lui des plaisirs, des objectifs semblables…Notre moi se nourrit de ce partage sans menace pour notre identité. On sort de la solitude sans que cela constitue une menace narcissique.

Autre remarque de Ph.Jeammet : faute de pouvoir s’attaquer à un cadre social contraignant l’adolescent a tendance à retourner sa violence contre lui. On assiste à une sorte d’explosion du masochisme,. S’y ajoute cette espèce de dolorisme ambiant, cette complaisance délétère des adultes envers ces pauvres jeunes en souffrance, dans lesquels ils se voient souffrants.

Bibliographie de Ph.Jeammet : - Anorexie/Boulimie: les paradoxes de l’adolescence (Broché)Adolescences : repères pour les parents et les professionnels (Broché) Les conduites de la dépendance avec M.Corcos et M.t M.Flament (Broché 2003).

Le psychiatre X.Pommereau va sortir – en novembre 14 - un jeu vidéo (Clash Back) qui simule une situation de crise avec un ado. Un outil de communication.

Dans le Sud-Ouest du 26/10/2014 on peut lire que le psychiatre bordelais X. Pommereau sortira avec 2 sociétés girondines - début novembre 2014 - l'application Clash Back , car le joueur peut revenir , l'essentiel étant qu'il comprenne le chemin. Clash Back est un jeu vidéo qui simule un situation de crise avec un ado.

Questions du journaliste (QJ) - réponses du psy ( RP)

QJ : - quel est le but de ce serious game ?

RP : - il faut partir du principe que les adolescents , qui sont branchés, ont du mal à investir les entretiens traditionnels avec les psys ou les éducateurs et qu'ils n'ont pas de mots pour dire ce qu'ils ont en eux. Les professionnels de l'éducation ont donc besoin de supports de médiation pour qu'ils puissent exprimer leurs idées, leurs pensées et leurs sentiments. D'où l'idée de créer un support investi par les ados avec un jeu vidéo sérieux ,individuel ou collectif.

QJ : - en quoi consiste ce jeu ?

RP : - le joueur doit incarner Chloé, une jeune fille de 16 ans qui veut obtenir de son père l'autorisation de se faire tatouer. Pour atteindre ce but il choisit des dialogues qui susciteront différentes réactions paternelles. Sachant que le joueur peut être sincère, hypocrite , menteur....A tout moment il peut revenir en arrière, repartir dans le jeu , mais s'il s'enfonce avec des réponses trop trash , il part dans les sapins et n'atteindra pas son but. Testé sur 500 jeunes , le jeu a suscité l'adhésion. D'abord parce que toutes les répliques sont ciselées en langage ado . En plus n ne se situe pas au niveau de la leçon de morale , on n'aborde pas par exemple l'intérêt du tatouage .En outre , le jeu est ès actuel , au travers du contexte que l'on présente dès la scène introductive : Chloé vit avec son père , stressé par son travail, sa belle-mère dont elle est jalouse et son petit demi-frère. Tout un contexte familial qui envenime la discussion. Le scénario commence un vendredi soir soir à 21heures, alors que le père rentre juste du travail et se fait réchauffer une pizza dans la cuisine.Il a encore la tête au boulot quand Chloé vient lui parler de son tatouage...

QJ : - comment cet outil devient-il pédagogique ? RP : - c'est un simulateur de crise entre un ado et un adulte.Quand on joue avec des jeunes ,ils parlent, réagissent. Le jeu sert de support pour expliquer ce qu'ils pensent. Puis en fonction des réponses données et selon des paramètres analysés ( impulsivité, sincérité, adaptabilité, compréhension de la situation, expression des émotions) un profil de joueur se dégage. La partie se termine par un bilan complet que j'explique réplique par réplique avec mon avatar.

QJ : - A qui est-il destiné ? - RP : - On l'a créé en direction des professionnels , mais aussi à destination des parents qui sont de plus en plus démunis face à leurs enfants .

Nota : - application pour PC et Mac à télécharger début novembre 2014. Elle sera ensuite disponible sur tablette et smartphone. De 38 à 68 euros selon le version ( individuelle ou plus) et environ 250€en version établissement. www.xavierpommereau.com

Septembre 2012 : résultats d'une enquête de l'Inserm et de l'l'Inpes sur les ados d'aujourd'hui – repas – sommeil – nouvelles technologies – sports – tabac, alcool, drogue...

L'étude, menée en 2010, sur 11 638 collégiens français, rendue publique le 04/09/2012, porte sur les comportements de ces jeunes en face des repas, du sommeil, du web, des sports, du tabac, de l'alcool du cannabis...(Rappelons que cette étude s'inscrit dans une enquête plus large réalisée simultanément dans 40 pays).[d'après Europe 1.fr]

les repas: les ados auraient des habitudes alimentaires de plus en plus saines. En témoigne la progression de la consommation des fruits et des légumes qui place la France dans le peloton de tête des pays étudiés. Autre motif de satisfaction : la consommation des sucreries passe de 28% à 24% ; La consommation des sodas reste cependant stable . On constate, à regret , que de nombreux collégiens restent fâchés avec le petit déjeuner. 58% est la part des ados qui prennent tous les jours un déjeuner. Les horaires matinaux de l'école et le stress scolaire y sont pou r quelque chose.

le sommeil : les ados dorment de moins en moins. Au grand dam des médecins , leur temps de sommeil passe de 9h10 en 6e et à 8h08 en 3e. L'usage d'internet le soir, n'arrange rien, bien au contraire , puisqu'il réduit le sommeil (pour les 4e/3e notamment) de 45 à 60 minutes. Ceux qui utilisent un portable équipé d'internet ne dorment plus que 7h59 contre 8h52 pour ceux qui lisent un livre avant de s'endormir.

les nouvelles technologies : - l'enquête est formelle, sans appel : les jeunes Français sont désormais aussi accros que leurs collègues européens à Internet (réseaux sociaux surtout ) aux tablettes – à la console – à la TV (pour des séries) et particulièrement au smartphone ou au portable simple. À 15/16ans ,68% des filles et 50% des garçons les utilisent tous les jours. Les nouvelles technologies ne les isolent pas des autres, bien au contraire d'après eux. Les collégiens déclarent avoir une vie amicale plus riche et plus variée qu'en 2006 et 93% d'entre eux affirment avoir au moins trois véritables camarades ou plus.

Internet n'est toutefois pas sans conséquence sur certaines habitudes ou tentations. Tentés de surfer sur le Net , des jeunes éprouvent moins le besoin de sortir le soir. Les garçons de 13 ans ne sont ainsi plus que 12% en 2010 à passer du temps avec des amis en soirée contre 18% en 2006. Une enquête menée par nos soins (donc pas de valeur scientifique) sur 2 années scolaires auprès des lycéens d'un grand Lycée girondin nous a appris qu'au lycée la majorité des élèves sortent les vendredis et samedis soirs (coucher vers les 3h du matin)et se reposent ....le dimanche. Chez eux en période scolaire ils réduisent le temps des études (devoirs, leçons, recherches) au profit des technologies nouvelles. Le temps réel pour les études est de plus en plus réduit. Ils nous répondent qu'il n'y a jamais eu autant de reçus au bac et de mentions distribuées généreusement? au bac voire au Brevet des Collèges.....

Pour les jeunes plus de tabac, d'alcool et de cannabis : les ''années collège'' marquent le temps des premiers contacts avec le tabac, l'alcool et le constat de l'étude est sans appel : leur usage augmente régulièrement de la 6e à la 3e. Un tiers des jeunes de 15 ans a déjà connu l'ivresse, dont 15% au cours du mois écoulé, un chiffre élevé, même s'il reste l'un des plus bas des pays étudiés.Le tabagisme régulier ,lui, s'installe progressivement pendant cette période, touchant 8% des élèves de 4e et 16% des élèves de 3e, tandis que la consommation régulière de cannabis touche 2% des jeunes de 15ans. En 3e, un collégien sur quatre déclare avoir expérimenté cette drogue au moins une fois.

Les jeunes ne sont pas suffisamment sportifs : le phénomène est jugé ''préoccupant'' par Emmanuelle Godeau, chercheuse à l'Inserm qui a coordonné l'enquête. Moins d'un tiers des ados a une activité physique quotidienne suffisante , ce qui place la France au 34e rang sur 40.

Psychologie et sociologie s'invitent dans le cahier des charges de la formation professionnelle des maîtres à l'IUFM.

Dans la compétence 5 (détail des 10 compétences au chapitre 4a) au niveau des capacités on peut lire que: l'élève est capable de s'appuyer sur ses connaissances des processus d'apprentissage des élèves et de la psychologie de l'enfant, de l'adolescent et du jeune adulte. À la compétenec 6 niveau connaissancesil est écrit que → le professeur connaît les éléments de sociologie et de psychologie lui permettant de tenir compte, dans le cadre de son enseignement de la diversité des élèves et de leurs cultures.

Il ne faut pas s'affoler face à des enfants qui ont des problèmes.

Au hasard des lectures nous avons extrait quelques lignes de l'article d'un directeur d'un centre médico-psycho-pédagogique : Mal-être ''l'enfant est classé en permanence''. p. 19 Libération du 01/12/08. Dans leurs journées d'étude qui se tenaient à Paris fin novembre 08, les directeurs de CMPP se sont montrés inquiets devant le prochaine disparition des Rased et la pression pour tout évaluer même les pratiques médicales. Ils ont défendu leur approche des enfants , très loin de la tendance à voir des troubles en chacun d'eux.

Quelques réflexions de Tristan Garcia, l'un des directeurs : - '' il faut redonner redonner du temps au temps. Aujourd'hui tout le monde s'affole, à l'école comme ailleurs. Dès qu'il y a un problème il faut impérativement trouver une réponse radicale. Or, prendre le temps de réfléchir c'est parfois déjà avancer vers un bout de solution. Dans les CMPP, l'approche pluridisciplinaire permet de considérer la globalité et la complexité d'un enfant avec son histoire, dans son contexte. Alors qu'en l'examinant presque organe par organe, fonction par fonction, on prend le risque de confondre un symptôme et une maladie. Il y a du coup tendance à tout pathologiser.

Quand on lui a posé la question : la complexité ne risque-t-elle pas de flouter les problèmes? T.Garcia a répondu par la négative en reconnaissant cependant qu'elle rend la tâche plus ardue......Pour laisser l'enfant vivre son enfance et être à sa place il est souhaitable que l'adulte puisse être à la sienne. Mais aujourd'hui chacun doute de sa fonction : on demande aux psys de jouer aux flics, aux enseignants de faire des diagnostics, on veut éduquer les parents à la parentalité.....La confusion s'installe. Essayons plutôt , chacun à sa mesure, de tenir notre place. L'enfant n'est ni angélique ni démoniaque. Il a besoin d'être accompagné dans les crises nécessaires qu'il traverse.

Vers un accroissement des procès enfants/parents et …parents/enfants.

Des enfants assignent de plus en plus (30 cas en 1992- 2000 en en 2003) leurs parents

en justice pour obtenir l’application de l’article 203 du Code civil qui stipule que l’obligation alimentaire faite aux parents ne se limite pas à la majorité et se poursuit jusqu’à ce que l’enfant puisse subvenir seul à ses besoins, autrement dit jusqu’à ce qu’il ait un emploi régulier au dire de la Cour de Cassation.(in Le Figaro du 26/04/05).

Le quotidien cite les propos de Me Ponelle, avocat spécialisé dans le droit de la famille: ce phénomène, cette explosion sont dus à la crise de l’autorité familiale, à l’américanisation des mœurs mais aussi et surtout au nombre croissant de divorces et donc de conflits intrafamiliaux ainsi qu’à l’allongement de la durée de la dépendance des jeunes vis-à vis de leurs parents (voir la génération Tanguy).

Notons qu’il y aussi ,aujourd’hui, des parents qui réclament à leurs enfants l’application de l’article 205 du Code civil qui énonce que les enfants doivent des aliments à leurs père et mère ou autres ascendants qui sont dans le besoin.

On a donc des enfants et des parents procéduriers - phénomène qui marque nos rapports sociétaux - qui cherchent à obtenir une pension.- Mais nous encore loin d’une attitude générale.

En application d'une loi nouvelle une mère poursuit en justice sa fille de 14 ans.

On apprenait le 10/08/07qu'une mère de famille, à Metz, poursuivait sa fille de 14 ans pour vol. La loi permettant une telle poursuite est récente. Jusqu'au 04/04/06, l'immunité familiale rendait toute plainte pour vol impossible au sein d'une famille. Actuellement cette jeune fille qui avait fugué et dépensé 1500€ avec le chéquier maternel a été mise en examen pour vol et falsification de chèques, des faits passibles de trois années d'emprisonnement, réduites à 18 mois en tenant compte de l'excuse de minorité.

Valeurs spirituelles de l’ado:

Préoccupé aussi par la beauté, le bien, la vérité, la religion, l’adolescent sait se lancer dans des discussions en utilisant ses talents de mythomane éventuellement. A cet âge il est capable d’amour et de haine irraisonnables. C’est durant l’adolescence que se forgent les amitiés ou amours passionnées.

Le ministre de l’Education, le philosophe Luc Ferry, le 07/07/02, disait au cours d’un débat à France-Culture:"aujourd’hui les jeunes vivent un très fort réenchantement du monde; les valeurs résistent après un XXième siècle du désenchantement." On est loin de la sinistrose déclarée par le philosophe R.Debray deux paragraphes ci-dessus.

Attentes des adolescents : enquêtes auprès des 15 à 29 ans.5

Æles jeunes de 15 à 24 ans ont participé à un sondage effectué par la FSU du 5 au 10 novembre 1999

Les problèmes les plus graves auxquels ils disent être confrontés : le chômage (76 %). (actuellement la France détient deux tristes records : le taux de chômage le plus élevé d’Europe pour les moins de 25 ans et le taux d’activité le plus faible pour les plus de 50 ans). Viennent ensuite– la violence 60% - la drogue 50% - le manque d’argent 42% - le sida 40% - la solitude 19 %…ce qui est pour eux le plus important : la famille 82% - l’amitié, les copains 75% - le travail 62% - l’amour 59 %les études 48%

en baisse : le sport 27% - la religion 10% -en hausse :Internet de 11 à 72%.

9 % seulement des jeunes (garçons principalement) font confiance à la politique – 75 % de milieu modeste ou défavorisé pensent que la société actuelle ne leur offre pas beaucoup de possibilités d’ascension sociale.

les jeunes de 18 à 29 ans: étude comparative réalisée en 81/90/99 par l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire -commentée par six chercheurs sous la direction de Olivier Galland et Bernard Roudet6.

La famille passe de 76 à 84% (la génération Tanguy reste dans la famille jusqu’à 25/30 ans…), le travail (métier) passe de 59 % à 68 % ( les jeunes reconnaissent que le niveau d’étude pèse sur les rapports à la société.) - les amis de 48 à 61 % . Le clivage ville/campagne) s’estompe.

Actuellement les jeunes font un retour en force vers des valeurs d’autorité et d’ordre: la cote de la Police, de l’Armée est passée de 38 à 62%. On entend de plus en plus de jeunes réclamer plus de fermeté; certains vont jusqu’à reprocher à leurs parents leur absence de sévérité. En mai 2002 la jeunesse défilait alors qu’elle n’avait pas suffisamment voté (plus de 40% d’abstentions chez les moins de 25 ans! et une majorité avait voté Le Pen). Elle manifestait pour défendre les vertus assez traditionnelles de la démocratie:" tolérance, antiracisme, liberté", valeurs de droite comme de gauche, valeurs humanistes, contre l’extrémisme d’un Le Pen en l’occurrence!

En décembre 1999 l’IFOP donnait les résultats d’une enquête auprès des jeunes de 16 à 25 ans: − 45% assimilaient l’astrologie à une science − 60% estimaient que gagner de l’argent était un but dans le vie −94% pensaient qu’il était important de savoir faire la fête. À voir en 2005 toutes les fêtes auxquelles participent les jeunes …et d’autres… en tous lieux, en tous temps, le pourcentage doit être encore très approximativement le même!.

De son côté, Dominique de Greef ,auteur d’un article dans la Revue des deux mondes écrivait en parlant de notre jeunesse:"en mai 2002 la rue est un moyen de faire amende honorable, en Mai 68 elle est un tremplin pour la révolution[….]son truc depuis longtemps c’est la rue. Elle se méfie des partis, des syndicats et préfère les causes de proximité comme la lutte contre l’exclusion, l’absence de logement, la pollution, l’analphabétisme…."

Mal-être, besoin de refuge, recherche du plaisir immédiat, challenge avec des risques, transgression compulsive des interdits, autant de raisons qui peuvent précipiter des jeunes vers des conduites déviantes où l’alcool, le tabac , la drogue, la violence pourraient détruire leur vie. La prévention s’impose et l’adulte se doit d’aider des jeunes qui auraient, temporairement, fait un faux pas.

Nous retiendrons le point de vue de Ph. Jeammet sur l’adolescence7:"C’est un phénomène psychosocial, initié par la puberté. Il va obliger l’enfant devenant adulte à prendre de nouvelles distances avec ses objets d’attachement (parents, famille). Il devra faire la preuve de ses capacités et de son degré de sécurité interne et d’estime de lui. A ce moment-là, les individus qui se trouvent le plus en insécurité interne vont se trouver en flottement. Ils chercheront à s’appuyer sur des supports et des aides extérieurs. Les produits addictifs vont constituer une source , un support de ce qu’ils ne trouvent pas autour d’eux."

Le sociologue ,Michel Fize , spécialiste de l'adolescence , a animé à Talence (33), en février 2014, une conférence sur le thème: ''les ados ont-ils changé?''.

'' Les ados d'aujourd'hui vivent dans la planète infos , savent beaucoup de chose. Nous avons ouvert au 20iéme siècle , le robinet insatiable de la parole des enfants. Or, les ados ne trient pas et renvoient un monde qu'on leur construit, a posé en préambule Agnès Peccolo, maître de conférences à l'Isic. Les ados d'aujourd'hui sont différents parce que les adultes sont différents.'' Pour Michel Fize,'' les ados sont de plus en plus jeunes et de moins à moins vieux. Ils entrent en adolescence bien avant la puberté , vers 8-9 ans. Devenir un adolescent , c'est ne pas vouloir rester enfant. La rupture se fait entre les classes de CE1 et CE2.Les ados ont également changé à cause de ou grâce à Internet, ce que l'on peut nommer les ados numériques.''

L’adolescence et les conduites "addictives".



Avant-propos: Loin de nous l’idée ou l’envie de dramatiser, de faire peur, de proférer des accusations moralisatrices. Nous voulons faire connaître les risques que courent, dès le collège ( voire en primaire), des enfants qui pourraient céder à certaines pratiques à la mode et dont on parle beaucoup, pratiques qui rapportent, sur des marchés illégaux, des sommes faramineuses à quelques individus qui n’hésitent pas, pour s’enrichir, à détruire la vie ou la santé de jeunes et d’adultes qui n’ont pas su ou pu éviter de dépasser certaines limites. Pour nous, l’information et les actions de prévention sont prioritaires.

Elles sont inhérentes à l’éthique d’éducateur. Le 22/10/03 l’OEDT (Observatoire européen des drogues et toxicomanies) faisait part, à propos des jeunes européens, de sa "préoccupation grandissante concernant la consommation excessive d’alcool et la consommation élevée de drogues."

Pourquoi les ados sont-ils particulièrement vulnérables aux dépendances?

Pour les experts les dépendances commencent presque toujours à l 'adolescence car la maturation du cerveau des émotions (limbique) se termine vers 14/16 ans, alors que celle du cortex ne s'achève pas avant 20/25ans. C'est pourquoi les émotions risquent de déclencher des comportements que le cortex est encore incapable de maîtriser. De 15 à 20% des jeunes ressentent alors un réel mal-être. La nicotine, par exemple, étant un anxiolytique et un antidéprime, tout comme le cannabis, ils se sentent mieux en fumant. Tout jeune qui essaie un joint ne deviendra pas forcément dépendant à la cigarette , de même que tout ado fumeur de cigarettes ne tombera pas obligatoirement dans l'engrenage du cannabis. Néanmoins, l'installation d'une dépendance, quelle qu'elle soit, doit inciter à entourer encore davantage l'ado.

Qu’est-ce que l’addiction?.

Les Canadiens utilisent depuis longtemps le mot "addiction" (dépendance à une drogue), employé dès le XVIièmesiècle dans le langage populaire anglo-américain pour désigner une conduite où l’on est" accro" à quelque chose. La langue française dispose d'un autre mot (venu du latin) l'assuétude : phénomène biologique voisin de l'accoutumance lié à l'absorption de toxiques majeurs.

On peut donc être addicté à une substance psychoactive (qui agit sur le cerveau) comme: alcool, drogue, tabac, médicament psychotrope ou à d’autres sources d’intérêt sans substance comme Internet (les accroweb se reporter au chapitre14), la TV, le portable, la nourriture, le sexe, le sport, , les jeux vidéo8, le Loto, le PMU, le casino où des ludopathes accros des machines à sous sont de plus en plus nombreux à s’endetter et plongent dans une dramatique déchéance. C'est au chapitre 14b (plus précisément au s/chapitre : les dirigeants de Bwin, (leader mondial des paris en lignes) sont persuadés que le litige avec la France va se régler vite )que le lecteur pourra être mieux informé sur la situation de la France qui devra s'ouvrir, sous la pression de Bruxelles, aux jeux et paris sportifs en ligne. Et ce en supprimant des monopoles....

On a récemment entendu des psychiatres dire qu’il y avait de plus en plus de personnes accros aux Infos avec pour conséquence une angoisse importante. Pour. eux les accros ne doivent pas recourir à la fuite (à l’évitement) pour autant. Ils demandent à leurs malades de diminuer petit à petit la surconsommation pour arriver à un juste milieu. Pas d’indifférence et pas d’excès.

Sachons que ces trois dernières sources de jeux qu’on vient d’énumérer ont avoisiné en 2004 , 32 milliards d’euros soit 2 fois la dette de la Sécurité Sociale ou le coût de 110 avions ultra modernes :A-380.!

En réalité après avoir soustrait à cette somme les gains reversés il reste encore une dizaine de milliards de bénéfice. En 3 ans on a eu un supplément de 500 000 parieurs!. Et on constate un renforcement très fort de la dépendance chez un nombre croissant de joueurs déclare le Directeur du centre parisien Marmotan dédié aux toxicomanes. La consultation spécialisée pour drogués , mise en place en 1998, désormais refuse du monde. (in Aujourd’hui du 20 Janvier 2005).

Depuis 1980 le jeu pathologique fait partie des grandes classifications internationales de maladies. Si l’on se base sur les études américaines, chez nous, entre 0,5 % et 1,5% de la population serait touchée observe M.Valleur, psychiatre et chef de service à l’höpital Marmottan. La dépendance aux jeux trouve sa place dans les services psychiatriques au CHU Louis-Mourier de Colombes. Certains malades détournent des dizaines de milliers d’euros pour financer leurs pertes. Pis: depuis 90, l’association a eu connaissance de sept suicides liés au jeu. Il est urgent, aux dires de spécialistes, de comprendre qu’il s’agit d’un vrai problème de santé publique.

Internet et les jeux :

Depuis quelques années tous les paris peuvent se faire sur Internet et les amateurs sont de plus en plus nombreux. On en compterait 300 000 qui jouent régulièrement sur des sites de jeux d’argent qui se multiplient sur le web. À part les sites de la Française des jeux et du PMU qui sont autorisés tous les autres sont considérés comme illégaux. Mais avec l’e-commerce, l’amélioration des techniques de sécurisation du paiement, le haut débit, on se dirige tout droit vers une certaine libéralisation qui permettra de mettre en place une réglementation.

Par la formule "I shop therefore I am " (je fais des courses donc je suis) les américains soulignent que pour beaucoup de personnes les achats (notamment au moment des soldes) sont une véritable drogue tout comme peut l’être le travail ( le workaholique : accro du travail). On pourrait aussi se demander pourquoi la maison Dior a appelé son nouveau parfum :Addict

Fréquence et quantité entrent en ligne de compte dans l’addiction. Accorde-t-on aux substances psychoactives notamment, une place ponctuelle, importante, indispensable? On peut parler de trois types de comportement de consommation: −l’usage occasionnell’usage nocif (usage à problèmes) −la dépendance (on ne peut plus se passer de consommer, on est dans le besoin irrésistible : le craving.). Les deux derniers usages entraînent des problèmes de santé, des problèmes familiaux, sociaux, financiers, légaux.

Pour le docteur Olivenstein la dépendance implique la rencontre d’un produit et d’une personnalité dans un contexte socioculturel. Rappelons qu’à côté des usages"pathologiques" il existe des usages contrôlés (la grande majorité) mais de nombreux exemples prouvent qu’il est très facile de plonger. Il ne faut certes pas assimiler un consommateur occasionnel à un toxicomane mais en la matière la vigilance reste la règle d’or.

Addictions aux jeux. Réflexions du neuro-psychiatre, M.LeMoal, membre de l'Académie des sciences.

Les médias du 27/08/08 ont évoqué le rapport de l'Inserm sur les addictions aux jeux . Un membre de ce groupe d'experts , le neuro-psychiatre, Michel le Moal a répondu à des questions de journalistes. En voici quelques extraits. ''...pour les jeux on ne parle de toxicomanie mais d'addiction bien qu'on trouve dans la ludopathie les mêmes symptômes : souffrance, perte de contrôle de soi, impérieuse nécessité de continuer malgré les conséquences que l'on sait dévastatrices...on est accro au jeu quand on passe de l'impulsion à la compulsion. La tendance naturelle de l'homme est de se faire plaisir...jouer procure des sensations, un frisson. Seulement il y a toujours un sentiment de culpabilité qui vous fait rester maître de vous. Mais quand la satisfaction d'une envie devient obligation de consommer pour soulager une tension, un déplaisir, alors il y a addiction......Les jeux les plus addictogènes sont ceux où le délai est le plus court entre l'acte de jouer et la réponse (machines à sous ou Rapido).

.....On a joué pour 36 milliards en 2006!! : M.LeMoal c'est l'offre qui crée la demande. Supprimez le produit et vous supprimerez l'addiction. .....L'homme moderne est mal dans sa peau, seul face à lui-même. Il cherche dans la drogue le moyen, illusoire, d'apaiser la souffrance qui l'habite.....Vous avez dans le cerveau deux zones censées se réguler, l'une pour les inhibitions, l'autre pour le plaisir. Si la première ne s'est pas développée, faute d'interdits ou de repères dans l'enfance, il n'y a plus d'autorégulation. La perte des capacités d'autorégulation est la pathologie majeure de notre temps. Nous vivons sans une société de drogues .

....Pour se soigner du jeu voire s'en guérir la difficulté vient du fait que les joueurs pathologiques ne vont pas spontanément chez le médecin......Le ministère de la Santé a intégré le jeu dans son plan de prise en charge et de prévention des addictions......Quand on lui a demandé si les pouvoirs publics avaient conscience de l'enjeu ( casinos, PMU, Française de jeux, jeux d'argent sur Internet...) Michel Le Moal a répondu que tous les jeux étaient contrôlés par l''État. Il y avait déjà deux drogues légales : le tabac et l'alcool et voilà qu'il en sponsorise une troisième au moins aussi addictogène que le cannabis!! ....Je ne dis pas qu'il faut interdire le jeu mais mais il faut informer, informer, et informer encore sur ses dangers....Les jeux rapportent beaucoup d'argent dans les caisses de l'Etat et des collectivités locales...alors???...Pour moi, dit-il, je ne vois pas de différences entre l'édile qui autorise l'ouverture d'un casino et celui qui cultiverait du cannabis dans le jardin de l'hôtel de ville. Les prévalences d'addiction sont les mêmes.....

Qu'a-t-on prévu pour les risques d'addiction aux jeux – en janvier 10 - date d'ouverture en France du secteur des jeux en ligne?

Pour prévenir les risques d'addiction on nous dit (Libération du 6/03/09)que les joueurs seront d'abord limités dans leurs mises et l'approvisionnement de leurs comptes. Ils devront obligatoirement être titulaires d'un compte en banque de France et voir en permanence depuis combien de temps ils jouent et combien ils ont perdu. Avec la possibilité de s'auto-exclure à tout moment. Le taux de retour au joueur (TRJ) sera plafonné entre 80 et 85%.. Pour 100 euros misés impossible d'encaisser plus de 185€ . Plafonnement qui devrait participer à la lutte contre le blanchiment . Une partie des recettes des opérateurs sera affectée à un fonds de prévention et de lutte contre la dépendance. Seront à surveiller aussi sur la Toile en plus du risque d'addiction : les arnaques – les fraudes et les tentatives de corruption sur la planète sport.

En 2009 les Français ont dépensé 21,6 milliards d'euros aux jeux.

En 2009 la crise n'a pas touché l'entreprise des jeux. Les Français ont dépensé près de 60 millions d'euros par jour soit 21,6 milliards d'euros sans l'année!En 2009, dernière année avant l'ouverture du marché français des paris sportifs et hippiques et du poker en ligne prévue en Juin 2010, voici les sommes enregistrées par les 3 opérateurs : 9,997 milliards d'euros pour la FDJ- 9,303 milliards pour le PMU et 2,3 milliartds de produit brut des jeux ( PBJ : différence entre mises et gains pour les casinos.)

Autres réflexions sur l'addiction en général.



Chaque culture a ses tolérances: l’alcool en Occident, le haschich en Orient.

−après la galère ils tombent dans la drogue et rentrent dans des réseaux clandestins ( Dubet)

−la drogue est un refuge, une recherche du plaisir (Dubet).

− la drogue est une réponse à l’angoisse de ceux qui connaissent des échecs dans une société qui n’aime pas

les loosers.

−la recherche du plaisir est naturelle (Dr.J.Claude Matysiak .pédopsychiatre).

−les Psy. travaillent mais ils ne sont pas des alchimistes. (Dubet)

−le jeune recherche le plaisir immédiat sans frustration ni délai. Il veut tout, tout de suite.

−les plus concernés sont les 18-25 ans, mais des plus jeunes (parfois avant 12 ans) se livrent à des

expérimentations : pétards, colle, trichlo. Le CPE-- E.Eschenlhor Nathan 91.

−les médicaments neuroleptiques, les tranquillisants, les antidépresseurs sont des amortisseurs chimiques de

l’angoisse. (Alain Loubières. psychologue clinicien-Bordeaux).


−plus la souffrance est forte plus est important le risque d’entrer dans un mode de gestion hédonique envahissant

pour soulager cette souffrance. (http://hedomania.free.fr)

−pour qu’il y ait dépendance, il faut qu’il y ait perte de contrôle. On commence pour le plaisir ou pour éviter

un certain malaise, puis on ne maîtrise plus rien. C’est l’effet cacahuète: on grignote, on continue, impossible

de résister à cette sensation agréable et apaisante. Le plaisir initial peut même avoir disparu.. Le produit

devient alors le centre de l’existence et cela quel qu’il soit: tabac ,alcool, drogue ,somnifères, tranquillisants.

( extrait de J.Claude Matysiak. Pédopsychiatre. in "tu ne seras pas accro ,mon fils."Albin Michel.)

−tous les utilisateurs de drogues dures ont été des utilisateurs de cannabis mais tous les fumeurs de cannabis

ne sont pas usagers de drogues dures. (Michel Fize- sociologue.)

−jusqu’à présent la définition de la prévention se limitait quant à elle à ne pas prendre de drogue. On

comprend désormais qu’il faut, par exemple, s’adresser à l’ensemble des jeunes. Un jeune sur deux, en effet,

expérimente le cannabis. Il faut leur donner le moyen de ne pas devenir dépendants et ne plus se contenter du

« non à la drogue » (Anne Coppel, vice-présidente de l’association française pour la réduction des risques.)

Remarque:

D’après un récent sondage de l’ONUDC ( Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime)on dénombrerait 185 millions d’usagers de drogues dans le monde. Le cannabis est la substance la plus utilisée: 150 millions.Enquête menée auprès de 16 000 jeunes de 18 ans sur la consommation des drogues . (Ces jeunes - pas simplement des jeunes scolarisés - n’avaient pas à dire à quel âge ils avaient commencé. Certains cumulaient des produits. ) -[ source Espad 2001 –OFDT].



Consommation de



cannabis



médicaments

psychotropes



champignons

hallucinogènes

Poppers

Vasodilatateurs sniffés

à des fins non médicales.

Garçons en %

55,7

12,4

6,8

5,7

Filles en %

45,2

31,1

2,5

3,4




produits

à inhaler

ecstasy (drogues de

synthèse fabriquées

dans des labos

clandestins).

LSD-cocaïne

héroïne-crack

amphétamines ou speed..

(cachets à gober ou

poudre à sniffer).

Gamma OH ou le GBH.

(poudre ou granulés).

Utilisation parfois criminelle

"date rape drug"

-drogue du viol-..

Garçons en %

12

5

10

2

Filles en %

9,7

2,7

5,2

1



Remarque:les filles qui consomment nettement moins (la moitié environ) de substances que les garçons consomment en revanche plus de médicaments psychotropes que les garçons.

Viol par soumission chimique.

Il y a quelques années on appelait le GHB (la drogue des violeurs) mais actuellement cette drogue a été rattrapée et dépassée par des produits fréquemment utilisés et qui sont à base de molécule de lorazépam, zolpidem ou clonazépam que l’on retrouve dans des médicaments courants. Policiers, magistrats, experts, disent en langage judiciaire que le viol par soumission chimique ne cesse de croître dans la région parisienne où 128 cas ont été examinés de Juin 2003 à mai 2004.( d’après Aujourd’hui du 23/04/05) .

L’OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies) affirmait en 2004 (Sud-ouest du 5/10/04) que la consommation régulière de médicaments psychotropes par les filles était passée de 3,8% en 2001 à 5%. Soit 4 fois plus que les garçons qui en consommeraient 1,3%.

De nos jours la cocaïne, les drogues de synthèse et les amphétamines qui sont consommées en masse ont pris la relève de l’héroïne.

Consommation de drogues chez les jeunes de 15-24 ans (rapport 2003 de l’OFDT).

En nous livrant dans ce site à des analyses diachroniques nous avons voulu que le lecteur ait des repères datés de l’augmentation ou de la diminution de certains phénomènes sociétaux comme l’usage des drogues par les jeunes.

D’après le Monde du 6/11/04 s’appuyant sur le rapport de l’OFDT, les toxicomanes sont plus jeunes, plus nombreux et plus précarisés: en situation de souffrance – 45% d’entre eux ne bénéficient d’aucune couverture sociale – 37% n’ont aucune ressource – un grand nombre vivent dans un logement précaire en soulignant toutefois que la cocaïne, par exemple, concerne aussi bien des marginaux que des personnes à revenus élevés.

Quelques chiffres. En espace festif ou urbain, consommation journalière de cannabis: 68% des 15-24 ans contre 61% chez les plus de 25 ans – ecstasy: 59% contre 23% – cocaïne en poudre: 42% contre 33% - champignons hallucinogènes: 30% contre 9*% - LSD: 23% contre 7%).Un tiers des très jeunes utilisent à forte dose le Subutex et un quart de l’héroïne. Ces jeunes pratiquent surtout le sniff.

Cadre légal : cannabis, cocaïne, héroïne, crack (appelé pour faire moins peur: free base), LSD,amphétamines,ecstazy et toute autre drogue de synthèse sont des substances illicites. La production, la détention, la vente, l’usage, exposent à des sanctions prévues par la loi.

Libération du 19/06/05 nous apprend (premiers Etats généraux consacrés au crack) qu’avec la forte diminution de la consommation d’héroïne, le crack (de 6 000 à 10 000 usagers)est peu à peu devenu le symbole de la drogue dure et dangereuse : grande exclusion, consommation compulsive, dégradation physique. Mais d’après D.Jayle, président du Mildt que faire des crackers en errance dans les rues avec leur problème de drogue, de pauvreté, d’exclusion et de violence?

L’alcool et le tabac, sont des produits licites. Les médicaments psychoactifs : anxiolytiques, hypnotiques, antidépresseurs sont des produits licites prescrits par les médecins.

→ Dans "Libération" du 27/07/02 Fr.Nicolas ,membre du collectif anticrack de Stalingrad (Paris) s’inquiète de la marée montante des toxicomanes (polytoxicomanes) 2000 en 1970180 000 en 2001 ─−500 000? en 2007

Il demande aux pouvoirs publics la création d’un SAMU-toxicomanie. Claude Got ( président du cons eil scientifique de l’OFDT) in Socle de connaissances nous rappelle que de 1994 à 1998 le nombre de décès par overdose a baissé de 75 % et que de 96 à 98, 60 000 personnes ont reçu un substitut : méthadone et surtout subutex (buprénorphine), produits qui permettent de supprimer la sensation de manque. Mais certains toxicos ont détourné le subutex qu’ils s’injectent par voie intraveineuse pour obtenir des effets plus intenses…

Subutex (substitut de drogue) et Skénan (puissant antidouleur) sont à l'origine d'une grande escroquerie à la sécurité sociale (quelque 500 000 € !). La presse nous faisait savoir (début avril 07) que 12 personnes dont des médecins et des pharmaciens avaient été mises en examen et que 5 d'entre elles dont 2 médecins avaient été placées en examen. Des médecins remplissaient de vraies ordonnances au nom de bénéficiaires de la CMU et les facturaient à la Sécurité sociale.

Une pharmacie a écoulé depuis décembre 12 000 cachets de Subutex...Le Skénan, un antidouleur utilisé dans le traitement du cancer, peut être, lui aussi, utilisé comme une drogue et devenir mortel en cas de surdose. Contenant de la morphine il peut aussi entraîner un état de dépendance. Les produits étaient soit écoulés à Paris, soit expédiés vers les pays de l'Est ou la Finlande, où le Subutex, normalement prescrit comme traitement de substitution aux opiacés, est très recherché et revendu très cher à la pièce..

Echec de Didier Jayle , président de la Mildt, pour faire classer le subutex dans la liste des stupéfiants.

Pour lutter contre son trafic et son mauvais usage (Libération des 8 juin et 23 août 2006)le président de la Mildt avait presque convaincu le ministre de la santé de classer ce comprimé dans la liste des stupéfiants. Mais le ministre y a renoncé et il vient de mettre en place une commission pour régler le problème du trafic et du mesurage du Subutex., commission qui, aux dires des experts ne devrait rien proposer d’extraordinaire.. Il faut dire que sur 85 000 patients traités au Subutex tout se passe bien pour 98% des cas .Seulement, d’après un responsable de la Cnam, 2% des personnes consommnent plus du double de la dose maximum journalière. On s’achemine vers le maintien du statut du Subutex comme produit vénéneux substitutif aux opiacés, un médicament donc et non pas un stupéfiant.

Mais il y a du nouveau! : - Buprénorphine , comme le Subutex, ajouté à un autre principe actif, la naloxone : voilà la nouveauté . Ce médicament associant les 2 molécules doit être avalé en comprimé comme l'était le Subutex.Il devient un nouveau traitement contre l'addiction à l'héroïne et à la cocaïne.Détouné d'usage, comme l'étaient parfois la méthadone et le subutex, donc pilé et injecté par seringue il provoque des symptômes de sevrage terrible : maux de ventre, douleurs musculaires, sueurs .Un malaise tel, aux dires des médecins spécialistes, que l'usager ne tentera pas deux fois l'expérience.

Le cannabis.

(sources: OFDT- Anit – Espad - Inserm –Mildt Milad – Quotidiens nationaux, régionaux…)



De 12 à 18 ans consommation

usage du cannabis



Occasionnel

(ont déjà fumé)

répété

Régulier

Usage qui triplé

depuis 10 ans

Garçons en %

66

35

10

21


Filles en %

52

33

12

7

La fréquence d’essai a doublé depuis 10 ans et progresse régulièrement .



Remarques: en 2003( rapport de l’OFDT) 25% des jeunes européens de 15/25ans(certains commencent plus jeunes) consomment régulièrement du cannabis, ce qui pose un problème de santé publique chez les garçons notamment.

Le cannabis est de loin la substance psychoactive illicite la plus expérimentée par la jeunesse.

Le cannabis, principe actif:Δ9 THC (tétrahydrocannabinol), se présente sous trois formes:

l’herbe - fleurs de cannabis séchées- (marijuana – beu - ganja – kif- du teush) se fume (une taffe), généralement, mélangée à du tabac : le joint, le pétard, le stick.. Skunk, Jack Herer, venues des Pays Bas, sont des herbes génétiquement modifiées. On entend souvent l’expression : kiffer pour une personne ou une chose. C’est prendre plaisir avec ou àpremier objectif de la drogue: l’Haya et l’une des dernières: la Mandangue ( résine noire, collante) qui nous vient d’Espagne.

Haschischin est un mot arabe qui a donné au XIII° siècle le mot assassi (personne qui fume du haschisch) d’où est dérivé le mot assassin.

l’huile consommée au moyen d’une pipe. Originaire des contreforts de l’Himalaya le cannabis (ou chanvre indien) a été utilisé par l’homme depuis des millénaires en Orient et au Moyen-Orient.

Cultivé pour ces fibres destinées à la fabrication de cordages, papiers ou tissus il est devenu au travers du temps une médication pour soulager la douleur, l’asthme, l’épilepsie. Quelques Etats des USA et la G.B le prescrivent au cours de chimiothérapies anticancéreuses et pour certaines affections liées au sida. (source MILDT).Depuis le 01/09/03 les Néerlandais atteints de maladies graves ou incurables peuvent obtenir en pharmacie du cannabis sur ordonnance. Le cannabis soulage et aide les sclérosés en plaques. En 2005 on apprenait dans la revue Nature que le THC (le principal composé psycho-actif du cannabis) était efficace - à des doses dix fois inférieures à celles d’un joint et sans être fumé -pour prévenir l’artériosclérose qui peut provoquer infarctus ou attaque cérébrale.

Actuellement la culture du cannabis (dans le Rif) est - bien plus que le tourisme - le poumon de l’économie du Maroc. La diaspora des marocains en France fonctionne avec les cultivateurs du RIF et cette culture (134 000 hectares /96 600 exploitants) rapporte plus de 10 milliards d’euros/an!( source:ONUDC :Office des Nations Unies contre la drogue et le vice –in Le Monde 17/12/03) .

Une certaine banalisation du cannabis est à craindre.

De nos jours la drogue, a fortiori le cannabis, est partout. On en trouve dans les soirées chics, les clubs privés de la jet-set ou autres, chez les petits bourgeois, la France d’en bas, dans les usines, les administrations, les lycées, les universités, dans les cités, les prisons…

Alors qu’on dénombre actuellement dans notre pays 4 à 5 millions de consommateurs de cannabis, (850 000 consomment du haschisch 10 fois par mois – record européen) une certaine banalisation conduit à une diminution de la vigilance, de la méfiance. Fumer un "pétard" tend à devenir une pratique courante.

Les médias en parlent comme de quelque chose d’insignifiant. N’a-t-on pas vu certains parlementaires demander sa légalisation en signant le "manifeste des 18 joints"? Des stars du show-biz, notamment, se vantent de l’utiliser…Pendant la campagne électorale des présidentielles certains leaders s’étaient exprimés sur ce sujet. Lionel Jospin refusait de banaliser la consommation de cannabis : ce serait, disait-il, "un mauvais signal en direction de la jeunesse". Quant à Jacques Chirac, il refusait que "par un curieux paradoxe, on contribue, au nom des libertés individuelles à enfermer les jeunes dans la dépendance."

Aux Pays Bas les coffee-shops vendent librement du cannabis depuis 1972, l’Allemagne a dépénalisé l’usage personnel en 1991 et la Belgique depuis 2001. En France, la loi du 31/12/70 (faite pour lutter surtout contre l’héroïne) stipule qu’un consommateur de haschich est passible de 2 mois à un an de prison et d’une amende de 76 à 3812 €, le vendeur ou le détenteur de 2 à 10 ans de prison. Malgré une loi très répressive les ados Français sont les plus grands consommateurs d’Europe de cannabis. 8% seulement des 72 000 interpellés en 2002 ont été sanctionnés.

Référendum en Suisse en 2007 sur le cannabis.



En vertu d’une initiative populaire qui a été déposée après avoir réuni 100 000 signatures,les Suisses se prononceront en 2007 par référendum sur la dépénalisation du cannabis. L’initiative intitulée : Pour une politique raisonnable en matière de chanvre protégeant efficace ment la jeunesse devrait être soumise aux électeurs, une fois que le gouvernement et le Parlement suisse auront émis leurs propres recommandations.

L’usage du cannabis en France. La polyconsommation. Le trafic international.



En France la nouvelle loi prévue dès 2003, après celle de 1970, prévoit des sanctions adaptées aux mineurs comme: amendes, confiscation du scooter, stage ou travail d’intérêt général ou attente obligée pour passer le permis….Loi qui ne sera pas votée en 2004 car le premier ministre, le 26/07/04, a annoncé que la loi de 1970 serait maintenue dans l’état.

Dautzenberg (professeur de pneumologie, et président de l’office français de prévention du tabagisme), G.Dubois (professeur de santé publique) (Le Monde du 6/01/04) déclarent que plus d’un jeune sur deux consomme au moins de façon occasionnelle et fumer du cannabis est devenu chez eux la norme sociale…La prise en charge de la plupart des fumeurs, buveurs ou consommateurs de cannabis nécessite une mobilisation de tous les responsables locaux et nationaux, de tous les formateurs et tous les soignants…La France a donc besoin d’une politique cohérente centrée sur chaque produit addictif. L’usage répété et l’abus de cannabis (à partir de 10 fois dans une année) entraînent une dépendance psychique moyenne à forte selon les individus. – (10 à 15% des usagers deviennent dépendants.)

Ayons toujours à l’esprit que les principes actifs du cannabis sont beaucoup plus forts qu’il y a 10 ou 20 ans. Le cannabis n’a donc rien d’anodin!. on est très loin du "shit à la papa" de 1970!

La Revue du Praticien du 15/01/05 traite des effets négatifs du cannabis sur la santé.

Un usage régulier, souvent révélateur de problèmes, est préoccupant, surtout s’il s’agit de très jeunes sujets.[source : Savoir plus, risquer moins- MILDT. -mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie-]. Autre lecture conseillée: Cannabis et santé . Michel Raynaud-psychiatre – Ed. Flammarion. 2004.

Substance interdite, le cannabis bénéficie auprès des jeunes d’un côté sympa, d’une réputation de produit relaxant, désinhibant. Au départ, élément festif, récréatif, à la fonction identitaire (on oublie les problèmes, la famille, la classe, le mal vivre scolaire, on ressemble aux autres, on fait partie des initiés...) il peut occasionner des hallucinations auditives, visuelles.. S’y ajoutent souvent un effet démobilisateur, le désintérêt pour l’école, l’altération de la réflexion, de la compréhension et de la motivation. Le fumeur peut avoir des bouffées délirantes et aller jusqu’à la schizophrénie (des études scientifiques le prouvent) ou à l’hébéphrénie forme de schizophrénie touchant les adolescents.

Fumer sert aussi à cacher ses insuffisances. Lorsqu’ils commencent à consommer du shit certains élèves qui s’en sortaient plutôt bien se mettent à dégringoler au point de redoubler.9Au milieu d’une controverse animée principalement par ceux qui craignent que les mesures prévues ne conduisent à une rediabolisation de la jeunesse fumeuse de cannabis, Didier Jayle, président de la Mildt donne son point de vue:"il faut absolument casser la courbe constante et ascendante de cette consommation de masse, notamment par un cadre de loi mieux adapté"10.Certains proposent une amende de 135 à 150 € contre 1500 ( le ministère de l’Intérieur).Le souhait de Didier Jayle semble se réaliser en partie puisqu’il disait (Libé du 5/10/04) que le cannabis n’est plus considéré comme un produit cool, convivial et sans danger.

Les jeunes trouvent de l’argent ou le volent pour fumer un"brad",un "joint", du chichon à Marseille, pour se livrer (au risque d’ennuis respiratoires) à des inhalations (pipes à eau, douilles). Quelques-uns (même à 11/12 ans) recherchent leur "défonce" 2 fois/semaine et fument 3 ou 4 barrettes soit 31€. Tout l’argent de poche y passe. On roulait son joint dans la cour de l’établissement, aux toilettes, dans les escaliers ou les caves d’immeubles des banlieues où les trafics sont particulièrement organisés et efficaces.

On fume à la pause-déjeuner, avant de s’endormir, pendant les réunions d’anniversaires, durant des concerts, des free parties et très régulièrement au dire des jeunes en boîte quasiment toutes les semaines…Le consommateur devient dealer pour se faire de l’argent pour sa "conso-perso" et pour faire des achats…. Quand le commerce (à l’intérieur où à l’extérieur des collèges et des lycées) est lucratif il permet l’achat de cyclos, scooters, vêtements de marque (naturellement), de portables. Il est facile d’arriver à un bénéfice de 700 € /semaine….En 2004 on sait que chez les jeunes lycéens – les garçons notamment – 20% fument souvent du cannabis, 9% tous les jours (de 9 à 15 joints), et 5% sont dépendants.

D’après une enquête de l’INPES en 2005 la percée de cannabis se confirme chez les 11-15 ans. Un jeune sur 3 de 15 ans est un consommateur régulier. Notre pays se situe parmi les dix qui ont les plus forts taux de consommation de cannabis chez les jeunes de 11 à 15 ans..

Dans plusieurs villes françaises existent des permanences tenues par des spécialistes pour aider les jeunes (et leurs parents) à se défaire du cannabis.

Selon les statistiques officielles 15% des jeunes de 13 à 17 ans consomment régulièrement du cannabis. Pour venir en aide aux jeunes concernés par cette addiction, des professionnels (médecins, psychologues, animateurs, éducateurs ) se relaient dans les villes (souvent dans des locaux de la Croix rouge). C'est ainsi que Bordeaux a ouvert la permanence gratuite Caan'abus avec le concours de personnels qualifiés de l'Anpaa (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie ) et le CEID (Comité d'études et d'information sur les drogues). Ces personnels disent bien qu'actuellement – comme la première cuite – la prise de haschisch est une sorte de rite initiatique chez les ados. Ils ne veulent pas noircir le problème mais le comprendre , l'expliquer et le traiter. On voit des ados se rendre d'eux-mêmes à cette permanence. C'est le cas d'un jeune qui avait commencé à 13 ans à prendre de la drogue pour faire la fête avec les copains et qui (il avait plus de 14 ans) disait au psychologue - qu'il se sentait cool lorsqu'il avait fumé et qu'il ne pouvait pas s'endormir s'il n 'avait pas fumé un joint....

Le plus souvent un parent accompagne le jeune : une fois, un père catastrophé de voir que son fils, sportif, avait été interpellé avec quelques grammes de cannabis a été consulter Cann'abus avec son fils. L'équipe ''soignante'' a commencé par dire qu' en pareil cas il ne fallait pas dramatiser mais qu'il ne fallait pas non plus banaliser. La règle générale pour les parents est d'éviter l'affrontement avec l'ado. Quand ils ont des soupçons, on leur recommande de ne pas acheter de kits urinaires sur Internet pour vérifier le THC (tetrahydrocannabinol, molécule active du haschisch) mais de parler avec le jeune.

Pour évaluer la situation, les pros de Cann'abus disposent d'un questionnaire ad hoc en 6 points. 2 réponses positives doivent pousser l'intéressé à s'interroger sérieusement, 3 à demander de l'aide. Les spécialistes évoquent souvent le Bad trip qui peut se concrétiser par des vomissements, malaises, hallucinations, angoisses, attaques de panique (c'est le cas dans l'herbe importée des Pays Bas), les effets sur le cerveau, le coeur, les poumons. Ils rappellent aussi que le shit peut favoriser des troubles psychiques et révéler des cas de schizophrénie. Au cours de l'entretien les jeunes s'entendent rappeler la loi pour des conduites sous l'emprise de la drogue...et les filles sont averties des risques d'abus sexuels à leur encontre..

Rappelons que la polyconsommation : Drogue+alcool+(médicaments)+tabac est des plus dangereuses et aux dires des juges, de procureurs, d’avocats elle se répand de plus en plus!.



Certains vont même jusqu’à cultiver du cannabis dont les boutures viennent de Hollande et de Suisse. La teneur en THC, principe actif, peut varier de 8% en France à 22/35 % aux Pays Bas! Tout le commerce autour du cannabis et de la drogue en général est , même en France, un véritable enjeu économique, un volet important de l’économie souterraine, économie qui atteint de 8 à 14 % de l’économie nationale.

Pierre Kopp, professeur d’économie à l’université Panthéon Sorbonne, in Socle des connaissances - 10 interviews - nous dit qu’"il ne faut pas exagérer les profits des personnes se livrant au trafic. Les 150 000 jeunes, en France, qui se livrent au trafic du cannabis ont un revenu inférieur au SMIC. Les 15000 qui trafiquent de la drogue dure ont des profits plus substantiels. S’enrichissent énormément 5 000 à 7 000 personnes. Dans les quartiers gangrenés par la drogue, 2 ou 3 familles s’enrichissent notablement. Le commerce international se trouve entre les mains de puissantes organisations criminelles comme la mafia sicilienne, les triades chinoises, la mafia turque ou les cartels colombiens.

Dans le trafic international les profits représentent de 150 à 200 milliards de dollars et permettent des développements locaux importants. Le processus de mondialisation qui pousse à la circulation rapide des capitaux, rend encore plus difficile la lutte contre le blanchiment".Pour J Franquet le vice président de l’OICS (contrôle des stupéfiants des Nations Unies ) ce ne sont pas les pays cultivants mais les pays où on vend les drogues et où on les consomme qui tirent les plus gros profits. On sait que chaque année 750 tonnes de cocaïne (75% de la production mondiale) quittent la Colombie et que les narcotrafiquants d’Afghanistan fournissent 90% de l’héroïne consommée en Europe.

Les principaux pays producteurs de coca (cocaïne "la C" ), de pavot (opium et le plus puissant de ses alcaloïdes: la morphine avec l’héroïne comme dérivé), de cannabis sont : la Colombie, le Pérou, la Bolivie ( les 3 fournissent plus de 1000 t de coke/an, soit 536 millions d’euros en 2002!), le Maroc ( 3000 tonnes de haschisch par an soit 31% du total mondial et 80% de la consommation en Europe. En 2004 le cannabis a rapporté 10,8 milliards d’euros aux trafiquants.), l’Iran, la Turquie, le Pakistan, l’Afghanistan (87% de l’opium mondial en 2004 d’après l’ONU alors que la culture qui s’étend sur 130 000 hectares avait quasiment disparu en 1961 avec les Talibans!), la Birmanie, le Laos… D’après l’AFP (Juin 2004) depuis 5 ans la culture de la plante de coca baisse de 20% en Bolivie, Colombie et au Pérou. Le bénéfice va aux grands trafiquants et pas aux agriculteurs qui gagnent mieux leur vie avec le café ou l’huile de palme.

Pour ce qui est de la poussière d’ange (la coke) elle inonde l’Europe depuis que les USA l’ont bloquée à l’extérieur de chez eux. Pour en assurer la vente les cartels de Colombie notamment ont réussi à faire passer le prix du gramme de 150€ à 85€! L’OFDT (observatoire français des drogues et des toxicomanies)a signalé que désormais la cocaïne n’était plus uniquement réservée à l’usage festif de la jet-set mais que 41% des consommateurs interpellés étaient des étudiants, des lycéens, des employés ou des ouvriers. L’OFDT évalue à 850 000 personnes majeures! le nombre d’expérimentateurs de cocaïne. Ce qui est inquiétant quand on sait que la dépendance psychologique s’établit rapidement aux dires des experts.

La jeunesse et les ''raves''.

Le mouvement rave est un nouveau type de manifestation alliant musique et danse. Ce phénomène a commencé au milieu des années 80 en Angleterre où des jeunes en quête de nouvelles identités recherchaient un moyen de s' éloigner des modèles traditionnels. Au début ces manifestations avaient lieu dans des boîtes de nuit après les heures normales d'ouverture. C'est en 1990, dans un club de Manchester ,qu'une jeune fille trouve la mort à la suite d'une consommation de deux pilules d'ecstasy. Le mouvement est alors poussé dans l'illégalité et il se marginalise dans des soirées clandestines en dehors des clubs.

Les ravers donnent à ces soirées un certain côté mystique et ne veulent surtout pas qu'elles soient récupérées commercialement ou institutionnalisées dans des courants à la mode.

Fonctionnement d'une rave-party : - l'annonce se fait à l'aide de flyers qui indiquent la date et le nom de l'évènement, ainsi que les DJ qui seront présents, les points de vente des billets et le numéro de ''l'infoline''. Ce n'est que 24h avant le début de la soirée rave qu'on connaît le lieu par le biais de cette ligne téléphonique.

Un rave se déroule durant la nuit, généralement de 20h à 10h le lendemain. La techno est le seul genre de musique qui se joue. Il y a cependant plusieurs types de musique techno comme le ''house'', ''l'Acid'' et le ''Goa''. La principale activité lors d'un rave est la danse. Chacun y va de son propre style près d'immenses murs d'enceinte..

On ajoute les canons de lumière et de fumée pour recréer une ambiance irréelle, les smart drinks (jus vitaminés dynamisants), les costumes multicolores, les interactions symboliques de toucher et, pour certains, la consommation d'ecstazy ou d'autres drogues comme la cocaïne ou plus rarement l'héroïne. Depuis quelques années quelques petits villages isolés ou des environs de villes comme Rennes, Toul-Rosières sont le théâtre de Teknivals géants (plusieurs milliers d'adeptes) .Ces manifestations se tiennent dans des lieux inhabituels : forêt, prairie, plage, grottes, ancien terrains d'aviation, bâtiments désaffectés ou non......Un décret-cadre pris en 2002 concerne l'organisation de ce type de manifestation encore impopulaire auprès de nombreux élus. Désormais les services de gendarmerie, de nombreux personnels de Santé, des pompiers se tiennent près de ces endroits où, hélas, il y a des jeunes qui meurent victimes de la consommation de drogues.

En avril 2010 on aurait pu croire qu'il n'y avait plus de rave-party mais non celle de Loyat(Morbihan) fait parler d'elle avec le décès par overdose d'une femme de 28 ans.

Le 07/04/10 une orthophoniste de 28 ans a été retrouvée morte dans sa Peugeot 106 sur le site d'une rave-party à Loyat près de Ploërmel dans le Morbihan. Elle aurait succombé à une overdose d'un mélange d'alcool et de stupéfiants de synthèse dont de l'ecstasy . Cette rave a rassemblé quelque 4500 teuffeurs au lieu des 1500 prévus. Il y a eu près de 90 suspensions de permis pour conduite sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants .

Dans la nuit du 15 au 16 octobre des jeunes raveurs ont joué à cache-cache avec les gendarmes d'Oloron (64)..

Quelques dizaines de jeunes raveurs de la Côte basque, de la région paloise, de Toulouse ont joué cache-cache avec les gendarmes d'Oloron dans la nuit du 15 au 16octobre10. Ils avaient l'intention d'organiser un concert sauvage à Lescun, puis à Urdos et à Sarance où les gendarmes les attendaient car la manifestation avait été interdite par le sous-Préfet d'Oloron.

Les raveurs se sont finalement rabattus sur la commune d'Arudy mais ils n'y ont pas fait de musique. Ils sont repartis vers 14 heures le Samedi alors que les gendarmes craignaient une autre tentative le nuit du samedi.

Une rave party géante au '' Porge'' en Gironde le .

Le 06/10/2012 au lieu-dit la Cantine des centaines de véhicules et des centaines de personnes ont installé (à côté d'une puissante sono) un campement sauvage sur 3 km pour une rave party – sous la pluie - sans l'accord du propriétaire (forêt domaniale) et sans autorisation de la Préfecture . Une quarantaine de gendarmes ont été mobilisés, accompagnés de chiens détecteurs de stupéfiants. Ces forces de police ont installé un barrage en amont de la manifestation pour procéder aux contrôles. Les quantités individuelles d'ecstasy et de résine de cannabis n'étaient pas importantes mais le total saisi a été assez conséquent.La procédure judiciaire suit son cours.

Décembre 2010 : 1200 pilules d'ecstazy dans l'estomac. Encore une ''mule'' appréhendée.

Trop nerveuse, une jeune Thaïlandaise de 24 ans a été arrêtée par les agents de la douane à l'aéroport de Bali. À l'hôpital , on a découvert dans son estomac 1280 pilules d'ecstazy, enveloppées dans des sachets en plastique. Elle risque la peine de mort.

Février 2014 ''les Teen parties''envahissent les nuits de Paris et des grandes villes de province.

Les''teen parties'' soirées en boîtes de nuit réservées aux ados de 13-17 ans , de 18 à 22heures . Le concept est né en Angleterre et aux Etats-Unis il y a 15 ans. C'est le'' safe clubbing'' , la fête sans risques. Dans ces soirées , tout est fait pour rassurer les parents : l'alcool est interdit, les entrées strictement surveillées. Un phénomène mondial qui commence à inquiéter les parents car en Angleterre et aux USA il s'agit de teen parties géantes aux débordements inévitables et elles se multiplient avec des thèmes les plus divers : Noël ,Fluo Party, Ange et Démon, St.Valentin. Selon des sociologues ces teen parties joueraient le rôle de parenthèses dans une existence angoissée, troublée par la peur de l'avenir et même du quotidien.

La politique antidrogue américaine contestée dans les Andes.

Dans le Figaro du 24/04/06 on pouvait lire qu’après l’élection d’un paysan cocaleroà la tête de la Bolivie, le favori des présidentielles péruviennes s’opposait à la stratégie américaine dans la région. C’est clairement le signe d’un échec de la politique de lutte contre le narcotrafic au cœur du deuxième producteur de cocaïne au monde. C’est la Colombie qui occupe la première place et dans le cadre du plan Colombie (arrachage et fumigation) plus de 4 milliards de dollars ont été dépensés!

Un rapport , qui a fait l’effet d’une bombe, a été publié aux USA. Pour la première fois, les services antidrogue américains ont reconnu l’échec de la politique d’éradication de coca en Colombie et dans la région andine.Les surfaces de culture de la petite feuille verte, principal ingrédient de la cocaïne, ont augmenté de 26% en un an . En Bolivie la hausse serait de 10% et elle dépasserait 35% au Pérou et pourtant Bogota, Lima, La Paz ont affiché des bilans d’éradication record. C’est une gigantesque hypocrisie tempête Washington.

Dans ces pays des Andes au plan économique la cocaïne triomphe: la demande reste forte, tirant les cours de la feuille de coca, ce qui pousse des dizaines de milliers de paysans misérables à accroître leurs cultures.

Le coca est l’une des rares plantes à être rentables sur les petites surfaces de montagne mais…mais.

Connaissez-vous le quinoa?

Il s’agit d’une graine qui pousse sur des plantes des hauts plateaux des Andes uniquement. Sa particularité: c’est un des végétaux les plus riches en protéines. Sur ce plan-là il fait mieux que le riz ou le blé. Il s’est peu à peu imposé au plus commun des consommateurs. On le retrouve dans les grandes surfaces, les magasins spécialisés, les cantines, pour remplacer les pâtes ou les frites. En 2005 il a été introduitdans le palmarés des produits vendus sous le label Max Havelaar. N’est-ce pas un végétal d’avenir qui pourrait compenser pour les paysans la baisse de la culture de coca. Mais est-ce si simple?

Les capitales de la drogue : Los Angeles – Newyork – Miami – Medelin – Palerme – Hongkong…Paris et Marseille servent de bases de transit de la coke en France. Le blanchiment de l’argent se fait surtout à Naples, Palerme, au Luxembourg, au Liechtenstein, en Suisse, à Singapour, Trinité et Tobago, aux Bahamas (source Mémo Larousse).

→Une enquête du journal Sud-ouest du 28/02/06 nous informe que la cocaïne est très répandue dans les villes du sud-ouest au delà de Bordeaux et dans les stations du littoral, au cours de soirées privées notamment. Il y a 2 ans, nous dit-on, dans une soirée ayant pour thème la cocaïne, soirée à laquelle assistait l’auteur du témoignage, tous les invités – cadres, médecins,avocats, couples à la vie parfaitement normale… -ont consommé de la cocaïne et le comité d’étude et d’information sur la drogue (Ceid) basé à Bordeaux a consacré un chapitre éclairant à l’usage de la cocaïne en Aquitaine. Par ailleurs des banquiers du Sud-ouest ont été placés en garde à vue pour une affaire de blanchiment de capitaux (1,7 millions d’euros ayant transité dans des établissements bancaires du Pays Basque).

Si pareille enquête était menée dans d’autres régions il y a tout lieu de croire que les résultats seraient les mêmes. Pour faire court on pourrait dire que la quasi totalité des régions sont gagnées par la banalisation inquiétante de la poudre blanche et du cannabis..

Pour répéter ce que nous avons dit plus haut ces drogues ( le cannabis en tête, l’ecstasy et les amphétamines en hausse) ne sont plus l’apanage de la jet-set, de la bourgeoisie, elles concernent désormais des âges et des profils sociaux très disparates et des populations fragiles comme les SDF et les jeunes ont été atteints par ce fléau.!

Cette évolution galopante de la drogue en général (le cannabis en tête, l’ecstasy et les amphétamines en hausse) et de la cocaïne en particulier se constate dans les pays riches et l’Observatoire européen des drogues a tiré la sonnette d’alarme face à la progression de l’usage de la cocaïne, responsable de 10% des décès liés à la drogue. Pour cet observatoire 9 millions d’Européens y ont touché dont 800 000 à peu près en France..

Les routes de la drogue

Les trafiquants (la plupart d’Amérique du Sud) de cocaïne (substance extraite des feuilles du cocaïer) en 2005 investissent les routes du haschisch. Le transit se fait par l’Afrique (côtes marocaines ou golfe de Guinée, Togo, Ghana… – voiliers, bateaux de pêche, remorqueurs, convois routiers) avant d’atteindre la France via l’Espagne, qui reste la principale porte d’entrée sur le continent du fait de son intense activité portuaire sur les pays du Mercosur. En 2005 l’Espagne était au premier rang mondial pour les saisies de cannabis.,avec 50% du total et 75% des prises européennes(670 tonnes).Les provinces les plus touchées : Cadix, Campo de Gibraltar, Huelva et Almeria ont des procureurs antidrogue. L’opération baleine blanche en 2005 a mis au jour un incroyable réseau de blanchiment. Ce trafic rapporte beaucoup : entre l’achat initial et la revente au détail, le kilo de résine passe de 300 ou 400 € à 1500 ou 2000€. (Le Monde du 17 mai 06).



Une petite fleur blanche la varita de San José (caliphruria subedentata) pourrait supplanter la coca en Colombie.

Le chimiste colombien Fabio Cabezas et son équipe ont découvert que cette fleur contenait dans son bulbe un alcaloïde précieux le galanthamine qui ralentit l’évolution de la maladie d’Alzheimer. La multinationale Janssen-Cilag a breveté cette substance sous le nom de Reminyl (qui semble critiqué actuellement)dont le gramme se vend 250 €. Voilà peut-être l’occasion pour les agriculteurs colombiens de faire de l’argent en sortant du trafic de la cola, autre alcaloïde lucratif mais illégal qui place la Colombie au premier rang mondial de production de cocaïne.(480 tonnes). (d’après Libé du 29/11/04)

Nouveaux dangers :

La direction générale de la santé (DGS) met en garde contre la poudre appelée cristalline: mélange de cocaïne et d’atropine, association particulièrement dangereuse dont la consommation entraîne des troubles de conscience et des hallucinations et (si la dose est élevée) un coma avec dépression respiratoire. (http://www.ofdt.fr)

Déjà des cas signalés au nord de la France, en Belgique et aux Pays-Bas. (Libération du 22/12/04)et consulter: http://www.ofdt.fr

Octobre 2005 - Rapport Trend ( Tendances récentes et nouvelles drogues).



Il s’agit d’un programme national qui dispose d’une information rapide et qui est au plus près des consommations et usages du temps pour ce concerne les drogues. C’est ainsi que l’usage de substances naturelles a été pointé du doigt: −champignons hallucinogènes avec l’arrivée sur le marché de marchandises mexicaines, hawaiiennes, colombiennes − Datura, surconsommée en graines, flan ou tisane…−Salvia divinorum, conditionnée en petites fioles -cactus aux effets hallucinogènes visuels…Le docteur Delile (Sud-ouest du 25/10/05) a déclaré: l’imagerie véhiculée par ces drogues en fait des drogues écologiques, moins toxiques, alors que ce n’est pas le cas!

Le cannabis et le volant.

Véronique Dumestre-Toulet, toxicologue, expert judiciaire près la cour d’appel de Bordeaux, déclare dans un article de Sud-Ouest - à propos de la drogue au volant - que la situation est plus grave qu’on ne pense et qu’il est grand temps qu’en France on applique au plus tôt la loi du 3/02/03.. Le contrevenant encourra une peine maximale de 2 ans d’emprisonnement assortis d’une amende de 4500 €. Pour elle il faut passer outre le coût de l’analyse (55 €) - payés en partie par le contrevenant car dit-elle:" quelle est la valeur d’une vie ?"Depuis qu’une telle loi est appliquée en Allemagne, en Saxe notamment, les décès chez les jeunes ont baissé de 66 %!

Rappelons que les scientifiques sont d’accord pour dire qu’au volant le cannabis provoque une altération de la perception, de l’attention, une diminution de la vigilance, une mauvaise estimation des distances, un rétrécissement du champ visuel.

Repérage du cannabis : en octobre 04 le Ministre de l’Intérieur a annoncé à l’Assemblée nationale qu’il allait généraliser dans le courant de l’année 2005 l’emploi d’un nouveau test salivaire. Il remplacerait le test urinaire, assez contraignant, qui a entraîné un blocage des gendarmes et des policiers. Mais au dire de spécialistes la fiabilité de ce test serait loin d’être parfaite (Libération du 28/10/04)….Depuis, en 2005, on apprenait que les tests salivaires , en fin de développement, seront fiables, faciles d’utilisation et bon marché.(Le Figaro du 2/02/05).

Bilan au 25/01/05 : sur les ondes d’une radio périphérique Didier Jayle déclarait le 25/01/05 que les stupéfiants ( le cannabis surtout) étaient responsables de 17% des accidents mortels en 2004. On sait aussi que le cannabis intervient dans plus de 20% des accidents causés par des jeunes de moins de 30 ans.

Dans le Maine et Loire a été dressé un bilan après le lancement d’opérations de dépistage de la conduite sous l’emprise de stupéfiants: la consommation de drogues (emprise de cannabis – 90% - et de cocaïne)a été en cause dans 25% des accidents mortels.. La plupart des conducteurs interpellés étaient âgés de 18 à 35 ans…

La loi d'octobre 2001 renfermait des mesures pour que, lors d'un accident mortel, les gendarmes puissent pratiquer la détection de drogues chez tous les usagers de la route impliqués dans l' accident. La loi de 2003 s'est encore durcie dans le cadre de la lutte contre la violence routière et un délit spécifique a été créé au même titre que celui concernant la conduite sous l'emprise de l'alcool .Les dépistages urinaires, lourds à organiser, seront -d'ici peu (actuellement ils sont expérimentés dans 9 départements)-remplacés par des kits permettant les tests salivaires. Un contrevenant déclaré positif, encourt 2 ans de prison et 4500 euros d'amende si le conducteur est sous l'emprise de la drogue combinée à l'alcool. Enfin, en cas d'homicide involontaire, la peine encourue est de 7 ans de prison et de 100 000 euros d'amende.

Le 11 août 2008 les tests salivaires ont été utilisés officiellement dans le Sud-est (Antibes)mais des experts regrettent que le cannabis ne reste pas suffisamment longtemps dans la salive ce qui faussera en partie les résultats.

Comment se fait le dépistage salivaire?

Étapes des tests salivaires.

1contrôle policier : prélèvement de l'échantillon salivaire sur la langue ou dans la bouche du conducteur. 2 → Superposition de l'échantillon prélevé et de l'élément réactif du test . 3 résultat obtenu en 3 à 10 minutes. 4 lecture du résultat avec indication du type de drogue (cannabis,cocaïne, amphétamines, ecstasy, opiacés). 5 en cas de résultat positif, une prise de sang confirmera la présence de stupéfiants dans l'organisme du conducteur.

Sanctions encourues : - conduites sous l'emprise de stupéfiants : 2 ans de prison, 4500€ d'amende – 6 points en moins sur le permis de conduire.

Profil du fumeur de cannabis.

Libération du 17/05/05 dresse le profil du fumeur de cannabis d’après l’étude d’une équipe d’épidémiologistes : c’est un homme(72%) autour de 22 ans, titulaire au moins du bac...il s’approvisionne auprès d’amis, très peu via Internet…il dépense 40 à 125€/mois…il fume surtout le cannabis mélangé au tabac, ou parfois en infusion (space cake)…la soirée est le moment privilégié de la consommation (5 à 9 joints et quelquefois plus de 10)…chez lui, en boîte ou dans des fêtes…la plupart du temps il fume pour se détendre, mais certains avouent fumer pour dormir ou se défoncer…(4% disent avoir eu des problèmes avec la loi)…il prend le volant dans les 4h après la consommation…1 fumeur sur 5 a du mal à passer une journée sans fumer…10% se plaignent d’effets secondaires…les gros fumeurs vivent dans une grande fragilité sociale… les plus en difficulté sont des jeunes au chômage, de faible niveau d’études qui ont consommé de bonne heure et adeptes de la polyconsommation.

L'OFDT communique l'échelle des revenus du trafic de cannabis.

Dans le Figaro du 03/12/07 on peut prendre connaissance de l'échelle des revenus du trafic de cannabis en 2005 communiquée par l'OFDT ( Observatoire français des drogues et toxicomanies.).D'après ce document il y aurait en France

1000 semi-grossistes qui écouleraient , chacun dans son coin, entre 132 et 308 kg par an. Le semi-grossiste gagne à peu près 550 000 € par an soit le salaire d'un patron d'une entreprise de 2000 salariés!.

13 000 fournisseurs qui écouleraient , chacun, entre 16 et 35kg par an et qui gagneraient jusqu'à 76 000€.

100 000 dealers de rue qui écouleraient individuellement 3,6 kg par an pour un gain de 10 000€. Certains petits caïds qui se faisaient, il ya quelques années, plus de 1000€/jour, estiment qu'actuellement la vente de cannabis n'est plus une bonne affaire. Ägé en moyenne de 16 à 20ans les dealers de rue de maintenant– qui gagnent à peu près 1000€/mois- utilisent un téléphone réservé à la vente du shit et peuvent donner rendez-vous à des acheteurs dans un endroit discret.[ pour l'étude complète : www.lefigaro.fr ]

Le cannabis aux Pays-Bas (Mai 05).

D’après l’ Observatoire Européen des drogues 6% des Néerlandais consomment du cannabis contre 8% des Français, 11% des Britanniques, 10% aux USA et …1% en Suède.

La vente et la possession du cannabis sont toujours illégales aux Pays-Bas. Cependant les coffee-shops – dont le nombre est passé de 1179 en 1997 à 754 en 2003 – peuvent en vendre 5g/jour et on peut posséder 30g pour sa consommation personnelle….La production est illégale et interdite…sauf que la culture de 5 plantes maximum pour consommation personnelle est dépénalisée. Des voix se font entendre pour demander l’autorisation de la production pour lutter contre les réseaux maffieux et criminels.

Comment le gouvernement espagnol lutte contre la drogue des jeunes à l’école?

Constats : Dans Le Monde du 10/01/06 nous apprenons qu’en Espagne, en 10 ans, chez les 14 voire 13 à 18 ans, la consommation de drogues (non pénalisée dans un lieu privé) a été multipliée par 2 pour le cannabis qu’ils fument à 13 ans et par 4 pour la cocaïne qu’ils essaient dès 15 ans.

L’accoutumance gagne les jeunes en partie à cause de la facilité à se procurer des produits. Les parents ne semblent pas se soucier de ce problème et quand il s’agit pour eux d’interdire ou de mettre des limites aux jeunes ils préfèrent déléguer aux écoles et aux professeurs. Par ailleurs certains professeurs sont débordés et impuissants. Il y en a qui reconnaissent que les élèves fument des joints dans l’école et qu’ils se rendent même en cours sous l’effet du cannabis.

Mesures prises par le gouvernement.

Le ministre de l’Intérieur a décidé pour lutter contre le trafic, de déployer , dès la rentrée scolaire du 10/01/06 et ce pour au moins 2 ans, plus de 3100 policiers dans les environnements des collèges et lycées,à l’entrée et à la sortie des classes mais pas à l’intérieur des établissements.. Le Président de la FAD (fondation de l’aide contre la toxicomanie) adhère à ce déploiement policier et déclare que des mesures de prévention s’imposent aussi. Conviction que partage le responsable du programme de prévention scolaire et familiale dans le centre madrilène de l’ONG Proyecto Hombre qui travaille sur la toxicomanie.. Cette ONG n’informe pas seulement dans les écoles, elle forme également les professeurs pour qu’ils encouragent les jeunes à ne pas tomber dans la spirale de la drogue avec 2 objectifs principaux: → les aider à avoir plus d’estime de soi et à mieux communiquer avec leur famille on doit aussi leur apprendre à dire non et à savoir résister à la pression d’un groupe.

Mai 2006 : le cannabis devenu un vrai problème de santé publique.

Au cours de sa conférence mensuelle à Bordeaux sur le thème des dangers du cannabis le docteur Delile, psychiatre et directeur du comité d’études et d’information sur la drogue a rappelé que, malgré l’interdiction par la loi, la consommation de cannabis – produit illicite le plus consommé en France – avait encore progressé. En 1993, 25% des jeunes avouaient avoir fumé leur premier joint alors qu’en 2004 ils étaient plus de 50% voire dans certaines villes plus de 60%. Plus inquiétant d’après lui: le nombre de personnes consommant régulièrement, au moins 10 fois par mois, avait triplé. Ce ne sont plus seulement les jeunes de 16/17ans qui fument du cannabis mais des jeunes collégiens de 12/13 ans et, plus on commence tôt, plus on risque de devenir dépendant et de s’intéresser à des drogues plus dures. Pour lui l’effet de bascule tourne autour de 15 ans, le cerveau n’étant pas mature les effets produits par la drogue sont d’autant plus puissants.

Il a déclaré qu’à Bordeaux la teneur moyenne en THC, le principe actif de la drogue, a été évalué à 10,5%. On constate que les jeunes consomment davantage, plus jeunes,des produits plus concentrés donc plus dangereux, le cannabis est donc devenu un vrai problème de santé publique. Il a pour conséquence sur la santé des troubles cognitifs, perte de mémoire, baisse de la concentration, troubles de l’humeur, perte d’entrain, effet d’isolement social, dépendance.. (extrait du Sud-ouest du 12 mai 06). alors que pour les fumeurs il est associé à une image d’indépendance d’esprit et de transgression..

Juin 2006 : la place du cannabis dans la vie des adolescents.

Les spécialistes sont d’accord pour reconnaître que fumer du cannabis n’est jamais anodin même si les effets nocifs varient selon le niveau de consommation.

Dans le Figaro du 19/06/06 nous pouvons lire p.11: selon l’observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)le cannabis est de loin le produit illicite le plus consommé par la population française. Et les jeunes sont les plus concernés. À 17 ans, un adolescent sur cinq fume plus de dix fois dans l’année et 15% consomment plusieurs fois par semaine. Parfois dès le matin avant les premiers cours. À 18 ans l’usage de cannabis est devenu aussi fréquent que celui de l’alcool…

L’article du Figaro nous dit aussi que, d’après les experts, la grande majorité de ces ados arrêteront de fumer en passant à l’âge adulte .On y apprend encore qu’à trop dédramatiser on a banalisé la consommation de drogue et à trop exagérer les dangers - disent les partisans de la dépénalisation- on tient un discours caricatural qui fait ricaner les ados…Bref un vrai dilemne!. Voyons alors où en est la loi de 1970.

Depuis 2002, la Mildt, en insistant trop sur le cannabis,tiendrait le discours gouvernemental réhabilitant la notion d’interdit.

Pour Cécile Prieur (Le Monde du 28/07//06) le nouveau livret d’information de la Mildt, lancé en Juin 2006, affiche un message radicalement différent du livret précédent : il dramatise la question de l’usage des produits psychoactifs.En effet jusqu’en 2002 le livret d’information, Savoir plus , risquer moins montrait que l’objectif de la Mildt était de questionner les conduites de consommation plutôt que de focaliser sur tel ou tel produitDepuis 2002 avec le lancement de campagnes axées sur les méfaits du cannabis, cette orientation à été battue en brèche. C.Prieur déclare encore que l’actuelle majorité perd en efficacité sur le plan de la prévention ce qu’elle cherche à gagner sur le terrain de l’idéologie et de la morale..

Après un rappel des pratiques autour de la drogue en fonction du cadre juridique de la loi de 1970 elle rappelle que l’ancienne présidente de la Mildt, la magistrate N. Maestracci, a construit entre 1999 et 2002 une politique dite d’approche globale des drogues. Rompant avec la distinction entre produits selon leur caractère licite ou illicite, son plan d’action triennal incluait le tabac et l’alcool dans les drogues en reconnaissant leur caractère fortement addictogène…Cette politique insistait non plus sur les substances elles-mêmes mais sur la manière dont les utilisateurs en usaient en reconnaissant l’existence d’usages non problématiques aux côtés d’usages problématiques et des polyconsommations. Dès 2002 rajoute C.Prieur avec l’arrivée de la droite, cette approche a été remplacée par un discours réhabilitant la notion d’interdit.

Désormais, pense-t-elle, l’action de la Mildt (tout en s’intéressant à l’ensemble des substances psychoactives, tabac et alcool inclus) s’est recentrée sur la question des drogues illicites et particulièrement sur le cannabis…En prenant en compte l’augmentation continue de la consommation de cannabis chez les jeunes, la Mildt a mis en place un réseau spécifique de consultations cannabis, qui a enrichi le dispositif de soins…elle a engagé des campagnes généralistes sur les méfaits de ce seul produit, au risque, en voulant forcer le trait sur sa dangerosité, de caricaturer son message.

En s’appuyant sur l’enquête : Stupéfiants et accidents mortels de la circulation routière, la Mildt a déclaré que le cannabis avait occasionné 230 morts mais elle a passé sous silence les 2270 victimes dues à l’alcool. Par ailleurs elle parle de 8,5%( pourcentage ramené à 2,5% quand on tient compte d’autres causes: âge, sexe, état du véhicule…) des conducteurs responsables d’un accident sous l’emprise du cannabis alors que la part de l’alcool s’élève à 28,6%! C’est vrai qu’un groupe de parlementaires avec le lobby viticole avait,en juillet 2004, dénié au vin le caractère de drogue . Le Livre blanc sur le rôle et la place du vin dans la société française avait contribué à dédiaboliser la consommation de vin particulièrement sans faire oublier pour autant les 40 000 décès par an dus à l’alcool…

Juillet 2007: l'OFDT déclare que le cannabis continue de se banaliser.

D'après le Monde du 11/07/07 l'ouvrage Cannabis,données essentielles de l'Ofdt (Observatoire français des drogues et des toxicomanies)mis en ligne sur www.ofdt.fr peur être considéré comme la bible du cannabis.. On y apprend que le joint de la substance illicite la plus répandue de France s'est largement banalisé : le cannabis compte près de 4 millions de consommateurs, dont 1,2 million d'usagers réguliers et 550 000 usagers quotidiens. Disons qu'en 2007 le cannabis est de moins en moins cher ; il a baissé de 30% pour atteindre actuellement 4€ le gramme. Le chiffre d'affaire du cannabis est estimé en France à 832 millions d'euros et le coût social à 919 millions d'euros dont 36,5 millions au titre de la prévention et 523 millions pour la répression.

La France en 2007 figure en tête des pays les plus consommateurs de cannabis d'Europe. Pour Jean Michel Costes, directeur de l'Ofdt, l'expérimentation du cannabis est devenue un modèle dominant. Depuis 2000, nous dit-il, l'usage régulier du cannabis atteint quasiment le même niveau que celui de l'alcool. En 2005 on a évalué à 49% les jeunes de 17 ans qui disent avoir déjà pris du cannabis au cours de leur vie, à 27,9% ceux qui avouent en avoir pris au cours des 30 derniers jours,à 10,8% ceux qui en consomment régulièrement et à 5,2% ceux qui en font un usage quotidien.

C'est en moyenne à 15 ans qu'on fume son premier joint. Les jeunes ne sont pas les seuls à en consommer : les adultes ont en moyenne des consommations moins élevées que celles des jeunes de 15 à 17 ans mais les chiffres montrent que l'usage du cannabis est important dans certaines professions et même chez les chômeurs. Il convient au plus tôt de tordre l'idée répandue dans certains milieux qui veut que cette substance ne serait pas interdite partout! C'est archi-faux au dire du docteur Jayle: pour tous les pays du monde le cannabis est une substance illicite même si certains pays comme la Hollande ont fait quelques exceptions....

Pour faire court on peut dire que, chez les jeunes en parcours scolaire, l'usage festif se retrouve davantage parmi lceux qui sont issus de milieux favorisés ayant un bon niveau scolaire. Plus le nombre de sorties: cafés bars, pubs, boites, chez des amis, est fréquent, plus la consommation augmente. En revanche ce sont les jeunes en difficulté scolaire qui sont le plus souvent des usagers réguliers.

Répétons comme nous l'avons fait plusieurs fois dans ce chapitre que les méfaits du cannabis sur la santé peuvent être multiples : pertes de mémoire, de concentration, diminution du contrôle de soi ou de son véhicule, cancers, maladies respiratoires,troubles psychiatriques... sans que, comme le reconnaît l'OFDT,les études explicitent toujours à quels niveaux de consommation ces risques sont susceptibles d'apparaître.

Le destin des très jeunes fumeurs de cannabis en France.

Les chiffres (Libération du 19/02/08) communiqués par l'OEDT (Observatoire européen des drogues et des toxicomanies) en 2007, montraient que la France, pays répressif, se situait parmi les plus gros consommateurs de cannabis avec 1,2 million d'usagers réguliers (plus de 10 fois par mois) et 550 000 quotidiens. Près de la moitié des jeunes de 17 ans en ont déjà fumé , 10,8% sont des réguliers et l'âge moyen du premier joint se situerait autour de 15 ans.

Quid des fumeurs plus jeunes encore et de leur destin ?une analyse de 3 grandes enquêtes en Europe et en France publiée dans la revue Médecine Science -décembre 07, a démontré les liens entre la précocité des premières expériences et le risque d'addiction , notamment au cannabis. Pour François Beck, coauteur de cette étude , sociologue et statisticien la précocité est un très mauvais signe. Il a essayé comme ses collègues de comprendre l'évolution des consommations entre 11 et 18 ans et il est arrivé à la conclusion que 58% des jeunes de 17 ans qui déclarent avoir fumé leur premier joint avant 12 ans fument quotidiennement du cannabis alors que, par exemple, seuls 3% de ceux qui ont commencé à 16 ans en fument tous les jours. La corrélation est donc forte entre précocité de l'expérience et intensité de l'usage ultérieur. Même s'il y a peu de jeunes qui fument du cannabis avant 12 ans il n'en demeure pas moins que la précocité est un indicateur fort de situation à risque.

En Mars 2008 des quotidiens nationaux et régionaux mettaient l'accent sur le fait que des jeunes dès 11 ans fumaient du cannabis et qui plus est au collège. Des noms d'établissements (Montaigne à Paris par exemple) ont été cités. Il nous faut quand même raison garder et ne pas croire à la généralisation. La quasi totalité des équipes de direction sont vigilantes et contrôlent le comportement des élèves dans les établissements. C'est cependant une raison de penser qu'il faille poursuivre ces contrôles et surtout faire appel à des services compétents pour mieux informer les élèves sur les risques encourus en cédant à l'usage de drogues.

Le cannabis pratiquement banalisé en 2009.

Avec les millions de portables les ventes de produits stupéfiants ont explosé. On en trouve partout ; chez des particuliers, dans la rue.... À tel point que la résine de cannabis, aujourd'hui, est totalement banalisée. On sait qu'il y en a dans les cartables des collégiens. Actuellement les experts ont identifié deux sortes de ''shit''celui de qualité supérieure le '' Sum '' et le commercial ''le Com'',vendu de 20 à 30€ la barrette.

Comment a réagi le gouvernement Italien?

On apprenait en 2006 qu’en Italie où le permis de conduire compte 20 points, la conduite sous l’empire de drogue ou d’alcool coûtait 10 points et griller un feu rouge 5 points.

Avril 2011 : que disent les partis politiques d''une éventuelle légalisation du cannabis?

À droite : un non catégorique .- Les partis de droite opposent tous un non catégorique .Au Front national , même si le programme est en cours de restructuration en vue de 2010, une chose est sûre :'' nous sommes extrêmement réticents à la légalisation du cannabis. Raison invoquée : les dangers pour la santé. Pour l'UMP la légalisation du cannabis est hors-sujet. Ni l'argument sanitaire ni l'argument économique ne tiennent : aucun spécialiste médical ne dit que ce n'est pas nocif...légaliser une drogue douce ferait apparaître ''d'autres substances sur le marché.''

Au Modem : pas de drogue, dure ou douce.( même ligne qu'en 2007).

La Gauche moins unanime : Avec ''Pour en finir avec les dealers'' (livre écrit par Stéphane Gatignon maire EELV de Sevran (Seine/ST./Denis) il est clair que les Verts-Europe écologie ont toujours été et seront pour la légalisation du cannabis tout autant que les fidèles du Nouveau parti anticapitaliste.

Le PCF ( parti communiste français) n' a pas encore pris position. Quant au Parti Socialiste ''les avis sur les bonnes solutions sont pour l'instant partagés. La réflexion est en cours actuellement. Une chose sur laquelle les socialistes s'accordent : la politique actuellement menée en matière de lutte contre l'usage du cannabis est un échec.''Daniel Vaillant, député-maire PS du XVIIIe arrondissement de Paris , ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement Jospin, publiera en mai 2011 un rapport sur la légalisation du cannabis. C'est lui, le premier, qui en 2009 lançait l'idée de légaliser cette drogue.

Sud-Ouest du fait le point sur la prise de cannabis en France.

''Les adultes qui grillent un joint de temps à autre assurent parfois que le cannabis constitue le parfait antidote au stress de la vie moderne. Tout est sans doute question de dosage. Chez les mineurs , l'abus de fumette, outre le fait d'être porteur d'une baisse des capacités intellectuelles et d'un désintérêt pour les études , est souvent source de dépression et d'anxiété. Quand elle apaise l'angoisse, c'est au prix d'une dépendance psychique, même si celle-ci n'est pas comparable à celles générées par l'addiction à l'alcool et au tabac…

.de nombreuses études établissent un lien entre l'addiction et la schizophrénie. 10% des ados ayant débuté leur consommation dès l'âge de 15 ans ont présenté une schizophrénie dans les 10 ans qui ont suivi. Ils sont beaucoup moins nombreux quand la consommation ne débute qu' à 18 ans, déclare P.Lemoine , le directeur de la division psychiatrie du groupe Clinéa.

La question divise encore les scientifiques , même s'il ne fait plus de doute que le cannabis peut accélérer le basculement vers la schizophrénie chez les sujets prédisposés. Ce n'est pas la seule alarme actionnée par les chercheurs . Depuis quelques années , elles se multiplient: infarctus, cancers, attaques cérébrales...Les dangers du chanvre ne cessent d'être dénoncés. Sans que l'on évoque forcément le plus inquiétant. Du fait de nouvelles variétés hybrides, les barrettes qui se négocient sous le manteau à la porte des lycées n'ont jamais été aussi nocives. En quarante ans , la proportion des tétrahydrocannabinol (THC) le principe actif de la substance, a été quasiment multiplié par dix. Les joints d'aujourd'hui n'ont plus grand chose à voir avec ceux de la génération Cohn-Bendit!!

Une équipe de chercheurs de l'Inserm d'Aquitaine annonce, début juin 2015, qu'elle a découvert une molécule capable de bloquer l'addiction au cannabis.

Article du Sud-ouest (extraits) : ''sur les rats du laboratoire, ça marche mais pour tester le médicament AEF0117; il faudra attendre l'autorisation de l'agence américaine de santé.

Tests cliniques en 3 phases : 1- dans un labo à Columbia aux USA – puis 2 et 3 en France avec de vrais malades en milieu ordinaire. En 2014 donc une équipe de l'Inserm de Bordeaux a découvert un mécanisme naturel qui protège le cerveau contre les effets du cannabis. Et elle a imaginé un challenge: produire un médicament pour traiter la toxicomanie au cannabis. Pier Vincenzo Piazza , neurobiologiste, dirige le Neurocentre Magendie à Bordeaux et travaille depuis 20 ans sur l'addiction au cannabis.Une dépendance qui affecte le cerveau, provoquant perte de mémoire, altération de la motivation, échecs scolaires et professionnels.

'' nous avons mis au jour une molécule inhibitrice qui bloque les effets du cannabis sur le cerveau : la prégnénolone . Constatant qu'elle se dégrade vite nous avons créé de nouvelles molécules en modifiant chimiquement la prégnénolone. En réussissant cette manipulation nous avons créé une nouvelle classe de médicaments comme il n'en a pas été inventé en France depuis des décennies affirme Pier Vincenzo Piazza. On parle déjà de pharmacologie du futur, car le médicament bloque l'activité de la cible impliquée dans la pathologie sans toucher à l'activité normale du cerveau. Du coup les effets indésirables sont quasi inexistants.

Le chercheur a monté une start-up,Aelis, société d'essaimage de l'Inserm initiée grâce à la loi de l'innovation (loi Allègre) qui s'appuie sur un investissement public-privé. Aelis compte 5 salariés qui planchent à temps plein sur le montage du médicament AEF0117. Les études cliniques sur l'homme vont commencer début 2016, à la suite d'une demande déposée à l'Agence américaine de santé. Le médicament est en route mais il faudra attendre environ quatre ans avant la fameuse autorisation de mise sur le marché en France . '' le cannabis a véritablement besoin d'un traitement . La prévalence est énorme , poursuit le chercheur ,12 millions de toxicomanes dans les pays développés. Il n'existe aucune thérapie et cette toxicomanie a des conséquences terribles pour les utilisateurs journaliers dans la population la plus touchée, les 14/15 ans notamment. Par ailleurs ces médicaments ont un potentiel très intéressant pour traiter d'autres pathologie du cerveau, la schizophrénie, certains retards mentaux et certaines formes d'autisme '' nous n'avons pas qu'une seule molécule , mais plusieurs , avec différentes indications thérapeutiques '' soutient Pier Vincenzo Piazza.

La lutte du JIRS contre le trafic de drogue et le blanchiment d’argent a frappé fort.

Dans le Nord, la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) dans la lutte contre la criminalité organisée a frappé fort alors qu’elle traitait sa première affaire sur 4 ans. En effet le Figaro du 13/02/06 nous faisait savoir qu’une famille – censée vivre du RMI seulement - était au centre d’un réseau orienté vers le trafic de drogues (héroïne, ecstasy, cannabis, speed…) et le blanchiment d’argent .Des perquisitions ont permis de trouver des dizaines de kilos de cannabis, des centaines de pilules d’ecstasy…La famille s’est vu infliger 33 ans de prison. Néanmoins c’est sur le plan financier que le verdict a été plus sévère : confiscation de tous les avoirs bancaires (plus de 15 quinze comptes bancaires pour la mère.) – de leurs biens immobiliers ( ils étaient propriétaires de onze immeubles ) confiscation pour plus de 40 000 euros de bijoux et des pièces d’or. – établissement de nombreuses amendes très fortes.

Danger !!!: devenue moins chère, la cocaïne devient la drogue de M.Tout -le-Monde.

Source : Le Monde de l'Éducation du 01/03/08

Constat: 3,2 tonnes de cocaïne ont été trouvées le 07/02/08 sur un bateau au pavillon panaméen arraisonné au large de Conakry en Guinée. La cargaison était destinée à l'Europe et notamment à la France. Le prix ayant beaucoup baissé, la cocaïne (fine poudre blanche)ne se sniffe plus (avec une paille), ne se fume plus (freebase ou crack) ou ne s'injecte plus uniquement au sein de la Jet-set. Elle s'est beaucoup démocratisée, est devenue la drogue de M.Tout-le-Monde comme l'a dit Etienne Apaire, le président de la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) qui a même ajouté que la cocaïne était le tsunami de demain.

Le prix est désormais plus abordable: les semi-grossistes de haschich, implantés dans las quartiers populaires, ont ajouté la cocaïne à leur offre ou se sont reconvertis. En conséquence le prix du gramme (10 sniffs) a été divisé par 2 depuis les années 90. Il se situe en moyenne à 60€ (ce qui devrait être encore plutôt dissuasif ..). On trouve cependant de la cocaïne en ''deal de rue'' à 30 ou 40 euros le gramme.

La situation devient donc grave en France et parents et éducateurs doivent se montrer toujours aussi vigilants. Nous rappelons les effets et les dangers de la cocaïne:

effets: elle provoque une euphorie immédiate, un sentiment de puissance intellectuelle et physique et une indifférence à la douleur et à la fatigue.elle entraîne une forte dépendance psychologique, qui pousse l'usager à vouloir sans cesse en consommer.

dangers:des troubles psychiques (instabilité d'humeur, délires paranoïdes, crises d'angoisse) sont observés en cas de consommation abusive.→ elle peut provoquer des accidents cardio-vasculaires graves. → le sniff peut entraîner une nécrose des cloisons nasales ainsi qu'une transmission des virus des hépatites et du sida par échange de pailles.

Début 2009, la cocaïne tente de plus en plus d'ados. Médecins, parents , enseignants sont inquiets.

La ''cé'' (cocaïne – la blanche), depuis que son prix a bien baissé , tente de plus en plus de lycéens voire même des collégiens. La presse nationale du 27 janvier 09 a traité ce sujet en donnant la parole à différents médecins : - le responsable médical du centre Émergence à Paris a déclaré que des jeunes de 15/16 ans ,en ville ou à la campagne, s'adonnent (surtout au cours de soirées)de plus en plus à la cocaïne . Tous les médecins s'inquiètent d'une consommation si précoce qui accroît le risque de dépendance. Ils rappellent que cette drogue rend paranoïaque et agressif et que sur le plan neuro-psychiatrique (la blanche est bien plus forte que les opiacés) elle entraîne une altération de l'humeur et de la relation aux autres avec des comportements psychiatriques et sociaux impossibles à gérer.

La cocaïne vient d'Amérique du Sud (Colombie, Pérou, Bolivie)et l'Europe n'a jamais été autant approvisionnée. Dans son rapport 2008, l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies confirme la consommation à la hausse chez les jeunes français, tendance constatée l'année précédente. Et il montre que le nombre d'expérimentateurs, chez les jeunes de 17 ans a triplé entre 2000 et 2005. En Europe , le ratio hommes/femmes chez les 15/34ans est près de 4 pour 1.

Depuis quelques années la cocaïne est descendue dans la rue.

Le coût du gramme de cocaïne varie selon les lieux : 30€ à Paris – 50€ à Bordeaux – 17 ou 20€ à Bilbao. Les dealers se déplacent facilement d'une ville à l'autre pour faire rapidement du bénéfice. Ce produit qui n'est plus réservé à une élite intellectuelle ou artistique se diffuse largement même si, aux dires des experts, il ne touche qu'une partie plutôt restreinte de la population. Ce dont on est certain c'est qu'il touche tous les milieux, les étudiants dans le cadre festif ou les salariés qui en prennent parfois avant de partir travailler pour lutter contre le stress. Le public concerné est surtout urbain , âgé de 25/35 ans et qui se veut branché.

Le retour de l'héroïne en 2009.

Certes on ne peut plus parler des ''toxicos'' seringue à la main. Pour les experts ils sont tous sous traitement de substitution, Méthadone ou Subutex. Mais depuis quelques années sont apparus d'autres modes de consommation de l'héroïne : on la fume ou on l'inhale. Elle touche un public bien inséré qui ne le reste pas longtemps car le produit est particulièrement destructeur.

Octobre 2010: en 10 ans les experts reconnaissent que la cocaïne, la drogue des stars s'est largement démocratisée : Plus d'un million de Français y ont déjà touché.

La cocaïne , hier produit de luxe, prisé se stars du show-biz, des médias, des golden boys est devenue la drogue illicite (pour laquelle il existe une dépendance mais pas encore de traitement de substitution ) la plus consommée après le cannabis..Sa diffusion par les mêmes canaux que ceux du cannabis continue de croître notamment chez les jeunes. Pour les experts de l'OFDT l'expérimentation par le jeunes de 17 ans a été multipliée par trois entre 2000 et 2008. Chiffres confirmés par l'OCRTS ( l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants. )

Cette progression de la cocaïne s'explique par un plan de marketing mis en place par les cartels sud-américains au début des années 1990. Il a divisé par 2 ou 3 le prix du gramme de coke. Aujourd'hui un ½ gramme de cocaïne coûte moins cher qu'une bouteille de champagne. Comme le marché est saturé aux USA, les organisations mafieuses ont entrepris d'écouler leur produit en Europe avec pour portes d'entrée l' Espagne et les Pays-Bas. Les Français s'approvisionnent en Espagne où le gramme se négocie de 40 à 45 €. On interpelle désormais des ''mules''dans les aéroports internationaux.

Une étude menée par l'anthropologue toulousain Serge Escots en 2009 montre que le système de soins en France n'a pas encore pris la mesure des effets de la cocaïne. Pourtant il n'échappe à aucun expert que les ''crackers '' (crack, mélange de cocaïne et d'ammoniaque)ont un comportement très près des héroïnomanes avec la violence que cela comporte . La Haute autorité de la santé vient d'adresser, en mai 2010, des recommandations aux professionnels de la santé pour la prise en charge des cocaïnomanes . S'il n'y a pas encore de produit de substitution il y a le modafinil, molécule qui mimerait les effets de la cocaïne sans rendre euphorique. Avec la cocaïne on se sent maître de soi et du monde. Des études sont en cours notamment à cause de son potentiel addictif. Aux USA et en Espagne des essais cliniques sont menés autour d'un vaccin anticocaïnique à visée curative et non préventive .Il déclenche la production d'anticorps qui fixent la drogue lorsqu'elle pénètre l'organisme et en bloquent les effets avant qu'elle n'atteigne le cerveau.(d'après Sud-Ouest du 3/10/2010).

Attention aux drogues frelatées..

De l'héroïne frelatée a causé la mort par overdose d'un toxicomane de 37 ans dans un hôtel du Val d'Oise . L'héroïne avait été coupée avec un anxiolytique , produit similaire à l'origine ce jour-là (20/01/09)de la quarantaine de surdoses observées .

La consommation des solvants et du ''poppers'' en particulier est en progression.

Malgré la levée de l'interdiction par le Conseil d'Etat, le poppers reste un solvant classé parmi les drogues au même titre que les colles et autres détergents. Les poppers sont des vasodilatateurs à l'origine utilisés dans certaines maladies cardiaques. Ils se présentent sous la forme d'un liquide volatil contenu dans un flacon (15€) que l'utilisateur sniffe. Ses qualités euphorisantes et vasodilatatrices ont fait de ce produit un gadget sexuel très prisé chez les homosexuels depuis les années 70. Pour certaines personnes il s'agit surtout d'une drogue festive qu'on renifle partout : dans les fêtes, les back-rooms et à la terrasse des cafés, dans les concerts.

Le poppers n'est pas anodin loin s'en faut . Regardons ce qu'en dit l'Observatoire : ''...des accidents peuvent survenir lors de la prise de solvants – asphyxie par perte de connaissance, explosion par chauffage des solvants volatils, arrêt cardiaque, expériences d'hallucinations...L'usage à long terme entraîne des pathologies neurologiques, des lésions des reins, du foie, des voies respiratoires et du système digestif. Pour le poppers les risques reconnus sont : le malaise cardiaque lors d'une prise ainsi que les lésions nasales, du visage ou la survenue d'une anémie par altération des globules rouges en cas de consommation chronique.''

Trend ( Tendances récentes et nouvelles drogues ) nous informe que 5 à 6% des jeunes de 17 ans ont déjà expérimenté le poppers au moins une fois.

Octobre 2009 - un autre solvant dangereux : le GBL.

Le gamma-butyrolactose (GBL) est un produit chimique utilisé dans l'industrie comme solvant à peinture, epoxy ou vernis à ongles. Certains l'ont détourné de son usage pour en faire une drogue. Le GBL est un produit transformé automatiquement par l'organisme en GHB (drogue du violeur). Liquide, incolore, inodore , ce produit provoque des effets très différents selon les personnes : euphorie, perte d'inhibitions mais aussi sommeil profond, vomissements, troubles respiratoires, troubles de la mémoire, comas, etc....Tout le monde peut s'en procurer sur Internet, il est financièrement très abordable : de 0,09 à 2 euros la dose de 1 gramme.. Le GBL est présent dans les boîtes de nuit. Neuf personnes ont tenté l'expérience dans l'Hérault et ont été hospitalisées. Quatre d'entre elles sont tombées dans le coma et seraient mortes , faute de soins. C'est certainement pour cette raison qu'une députée UMP a posé une question au gouvernement le 22/10/09 car le GBL n'est pas considéré comme une drogue.

Septembre 09 : des dealers de crack opèrent à découvert dans la quartier de la gare St.Denis à Paris.

D'après l'enquête d'Aujourd'hui du 15/09/09, Paris a nettoyé ses squats et la scène de crack s'est déplacée à Saint-Denis dans le quartier de la gare qui concentre une série de difficultés : l'alcool, les squats, les logements insalubres et un véritable supermarché à ciel ouvert de la drogue : la cocaïne,l'héroïne, le cannabis et rtout ...le crack. Les habitants sont excédés et terrorisés. Il ne se passe pas une journée sans une interpellation de la police dont les effectifs ont été renforcés.

Qu'est-ce que le crack? C'est un mélange de cocaïne et de bicarbonate de sodium ou d'ammoniaque. Il se présente sous la forme de petits cailloux que l'on chauffe puis que l'on inhale. Cette opération provoque des craquements d'où le nom. Comme la cocaïne, le crack est un stimulant mais ses effets sont plus rapides et plus intenses : l'usager ressent une sensation d'euphorie dix secondes seulement après la première bouffée. L'euphorie ne dure que cinq à dix minutes et est suivi d'une forte période d'anxiété. Le crack induit donc une intense dépendance. L'usage du crack entraîne des comportements violents et paranoïaques. Un caillou coûte 10 à 50€ selon sa qualité et chaque caillou permet 2 ou 3 ''kifs''(prises).

Fin 2009. Constats et remarques sur la drogue en Île-de-France, particulièrement en Seine-Saint-Denis territoire privilégié des trafiquants.

D'après l'enquête publiée par Aujourd'hui du 29/12/09 il y aurait en 2009 : - 7300 personnes mises en cause dans des affaires de drogue en Seine-Saint-Denis - 6 200 consommateurs interpellés (19% de plus que l'an passé)du 01/01/09 au 23/12/09 – 400 trafiquants ont été arrêtés 90 écroués ( 13% de plus de trafiquants qu'en 2008 et une augmentation de 40% du nombre de mineurs!Des kilos de cocaïne, cannabis ( prises importantes), héroïne,résines, fusils à pompes armes à poing , sommes importantes en liquide ....la routine pour les policiers qui avouent qu'il ne s'agit plus maintenant d'amateurisme. C'est dans le 93 (dans le quartier du 8 Mai 45 notamment, en plein centre de Saint-Ouen que s'approvisionnent de nombreux consommateurs et revendeurs . On peut constater que le cannabis prime toujours mais les policiers sur le terrain disent que la cocaïne monte en puissance et qu'elle va vite dépasser le cannabis: - le gramme de cocaïne vaut 60€ ce qui rend ce business très lucratif et entraîne des règlements de compte avec parfois des fusillades mortelles (cf le 26 septembre à St.Ouen. ). Rappelons aussi que dans ce département les caïds de la drogue réinvestissent une partie de l'argent du trafic dans des pizzerias, des pressings , des boutiques de vêtements ou des sociétés de transport en autocar vers le Maghreb. Les trafiquants recrutent des passeuses , envoyées en Amérique du Sud pour ramener de la cocaïne dans leurs bagages.

Le plan Stupdans sa version élargie à la petite couronne parisienne -sera opérationnel dès le mois de janvier 2010 : du gardien de la paix au GIR, tout le monde sera concerné par cette lutte dixit le directeur territorial adjoint de la Sécurité publique.

Les services de sécurité disent que le marché français est destinataire chaque année de 300 tonnes de cannabis, 15 de cocaïne et 20 à 25 d'héroïne.

Les principales victimes de la drogue : - ce sont les salariés et les ouvriers les plus touchés. La drogue a une image de dopant plus que de drogue.

La consommation de l'héroïne suit aussi une courbe ascendante. Cela s'explique par sa disponibilité à proximité des frontières françaises,aux Pays-Bas et en Belgique. Les consommateurs d'herbe de cannabis semblent se tourner vers l'autoproduction qui pourrait atteindre les 20 tonnes par an. Il faut combattre les trafiquants internationaux mais aussi les micro-trafics qui gangrènent des quartiers.

Juin 2009, alerte à la méphédrone, nouvelle drogue en vente sur le Net.

Ce produit de synthèsesous forme de poudre ou de gélules - aurait déjà causé plusieurs décès en Grande-Bretagne. Les autorités françaises envisagent son interdiction. L'émergence de la méphédrone sur le sol français préoccupe depuis plusieurs semaines les autorités chargées de lutter contre la toxicomanie. Ce stimulant de synthèse qui connaît depuis l'été 2009 (dans certaines soirées électro) un considérable succès outre- Manche , est en effet soupçonné d'être impliqué dans une vingtaine de décès survenus en Angleterre et en Ecosse. . En France la commission nationale des stupéfiants a récemment lancé une procédure d'évaluation en vue de son possible classement sur la liste des produits illicites. Fabienne Bartoli, directrice adjointe de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé a déclaré qu'on devrait être en mesure de se prononcer avant l'été 2010.

Totalement inconnue il y a encore peu, la méphédrone est l'une des multiples drogues de synthèse qui, imitant les effets ''euphorisants ''de l'ecstasy et des amphétamines, connaissent actuellement une diffusion rapide grâce au développement du commerce électronique. Fabriquées en Chine par des chimistes rivalisant d'imagination, ces molécules sont acheminées le plus légalement du monde jusqu'en Europe où les responsables se sites Internet assurent leur commercialisation à des tarifs très attractifs. Fondée sur un principe actif voisin du khat, la méphédrone s'est ainsi imposée l'an dernier à travers l'Europe, jusqu'à ce qu'une série de décès suspects survenus ces derniers mois chez des consommateurs conduisent plusieurs pays à en interdire le consommation.

Le rôle positif et ....nocif d'Internet face aux drogues dans l'U.E.

Le directeur de l'observatoire européen des drogues et toxicomanies (OEDT) a déclaré la 10 mai 09 que l'observatoire avait mis en avant les résultats prometteurs des programmes disponibles sur Internet contenant des conseils destinés aux personnes souhaitant arrêter leur dépendance à la drogue dont les liens figurent sur le site : www.emcdda.europe.eu/publications/insights . Ces programmes s'adressent surtout à une population jeune. Mais il a souligné le rôle négatif ,dangereux d'Internet avec la vente en ligne de produits de drogue et il a reconnu la difficulté de contrôler cette activité.

Il a dit aussi qu'en Europe la consommation se serait stabilisée avec toutefois de nouveaux défis avec l'apparition de plus de 90 substances nouvelles depuis1997 dont la plus récente est le BZP. Les participants à la conférence ont évoque l'évolution du marché de cannabis en Europe : près de 1,7 tonne de cannabis est consommée tous les ans eu sein de l'U.E soit des recettes de près de 9,6 milliards d'euros!!

Le 20/05/09 la ministre de l'Intérieur déclare que certains quartiers de La Courneuve sont un supermarché de la drogue.

La ministre de l'Intérieur, Mme Alliot-Marie, a déclaré le 20/05/09 que certains quartiers de La Courneuve étaient un supermarché de la drogue. Sur Europe 1 elle a jugé que La Courneuve était un supermarché de la drogue et que c'était la raison pour laquelle elle avait voulu y aller avec des policiers la nuit. Les policiers lui ont montré les endroits où ils se font agresser et où se passent divers trafics, avec des gamins qui sont payés pour faire le guet. Elle a promis que pour lutter contre les trafics de stupéfiants et d'armes elle allait ordonner des opérations coup de poing qui permettront de fouiller des endroits où peuvent se cacher la drogue et des armes. Seront utilisés aussi tous les moyens juridiques de la loi d'orientation pour la sécurité intérieure qui sera présentée sous peu au parlement.

Août 09 : dans plusieurs centres d'information sur les drogues on constate une montée en flèche du cannabis (+34%).

La Dépêche du Midi du 13 août 09 fait le point sur l'usage du cannabis par les jeunes et elle constate deux choses : - le nombre d'usagers s'est accru de 34% entre 2007 et 2008 - la banalisation de cette drogue douce n'a jamais été aussi contestée surtout quand on aborde le thème de la sécurité routière qui fragilise plus encore le discours sur la dépénalisation des drogues douces.

Jusqu'à 17% des accidents mortels sont liés à une conduite sous l'emprise de drogue. Plus du quart des conducteurs de moins de 27 ans impliqués dans un accident mortel ont consommé un ou plusieurs joints avant de prendre le volant. Les chiffres s'élèvent en même temps que se développe le marché d'un cannabis de qualité supérieure , le Sum, vendu de 25 à 30€ la barrette de résine. L'OFDT a confirmé que près de 40% des jeunes accueillis dans les consultations de jeunes consommateurs sont des usagers quotidiens et presque tous sont''accros'' au tabac et 1 sur 4 boit de l'alcool. Disons, qu'après enquête, on a appris qu'un grand nombre de jeunes consommateurs refusaient de se présenter au rendez-vous que leurs parents avaient pris chez un spécialiste...

Octobre 2010 : pour lutter contre la toxicomanie certaines villes sont prêtes à expérimenter, pour les drogués,des salles de consommation vulgairement appelées ''salles de shoot''. Bordeaux s'y pr&eac

Dans différents journaux (Sud-Ouest, par exemple)ou périodiques d'octobre 2010 on a été informé sur l'intérêt des salles de shoot pour les drogués. Acteurs de la lutte contre la toxicomanie : institutionnels et associatifs ,prodiguent leurs connaissances et leurs conseils aux maires et conseillers municipaux qui désirent ce dialogue. Il faut dire que ce n'est pas simple puisqu'en août 2010 le Premier ministre a fait part de son opposition alors que la ministre de la Santé défendait ouvertement ce projet. Jean Pierre Daulouède , psychiatre, médecin du monde , a assisté avec d'autres collègues à une réunion en présence du maire de Bordeaux, Alain Juppé.

Jean -Pierre Daulouède , ce psychiatre qui travaille sur la question de l'addiction depuis de nombreuses années, a aussi participé à l'ouverture du centre d'injection supervisée de Bilbao. Il a aussi participé à la création à Bordeaux du premier programme d'échange de seringues en 1993.Pour Fabien Robert '' on a écouté , on a appris plein de choses, très encourageantes , notamment la baisse incroyable du nombre d'overdoses en France et la réussite de la politiques d'échange de seringues. Dans les années 80, la transmission du Sida était la conséquence des injecteurs de drogues pour 40%. Aujourd'hui la transmission du Sida ne concerne plus que 2% de la transmission par seringue.'' Après quoi Fabien Robert a dit au groupe qu'au mois d'août 2010 il avait participé à une visite du Quai 9 à Genève, l'un des premiers centres de consommation supervisée. Il y était au titre de l'association des élus , santé publique et territoire pour la ville de Bordeaux.

Pour le Maire il n'y aura pas à Bordeaux de copié-collé par rapport à ce qui existe ailleurs. . Bordeaux ne ressemble pas aux autres grandes villes car il n'y a pas de scène ouverte , on trouve des seringues dans plusieurs endroits qui migrent. La population toxicomane est évaluée à 2000 personnes dont 500 seraient, à ce jour, intouchables. Les professionnels veulent rattraper ces derniers et pour cela ils ont besoin d'un outil de plus sur le terrain : les centres d'injection supervisée. Le maire , comme dans plusieurs autres villes, veut faire émerger un consensus au niveau municipal. À Bordeaux il existe un consensus chez les professionnels et ils rappellent l'intérêt de ce dispositif en terme d'accès au soin. La création d'un tel centre , à titre expérimental , dans un cadre contrôlé et évalué serait une opportunité. Un groupe de travail va être constitué sous la responsabilité d'une adjointe au maire. Tout semble bien engagé . Mais un remaniement ministériel pourrait changer la donne.

La drogue est une affaire de santé, pas de morale . D'après Mme Delaunay, médecin et députée (PS) de la Gironde.

Dans la ''Tribune libre''du Sud-Ouest du 04/12/2010 Mme le médecin et députée de la Gironde,Michelle Delaunay, s'exprime sur le problème de la drogue. « C'est comme ça à chaque débat de société : le clan des vertueux et des idéologueset c'est malheureusement le cas du président la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) ,Etienne Apaire – dresse une barrière d'arguments devant toute proposition alors qu'il s'agit tout simplement d'interroger les professionnels et de mettre, comme on devrait toujours le faire, la santé au coeur des décisions.

Drogues et addictions ne relèvent pas de la morale mais de la santé , publique et personnelle. Le débat sur les salles d'injections protégées est, de ce point de vue, exemplaire. Que disent unanimement professionnels de terrain et scientifiques ayant évalué l'expérience déjà en cours dans de nombreux pays. ? Elles contribuent à la réduction des risques ( réduction de la mortalité par overdose et des complications locales, moindre transmission du sida , de l'hépatite....) et, plus encore , elles constituent une voie d'accès au soin au soin et à l'abstinence de consommateurs qui n'y sont de prime abord, nullement prêts et qui n'y accéderont pas autrement. C'est simple, clair et consensuel.

Ces dispositifs, qui se situent en droite ligne de la politique de réduction des risques déjà en cours avec l'échange de seringues, s'adressent à des populations marginalisées, précaires, bien souvent exclues de toute prise en charge médicale et qu'un discours de vertu ou d'éducation sanitaire n'a aucune chance d 'atteindre.

Faut-il renoncer à les empêcher de mourir de complications avant d'avoir pu accéder aux soins? Rendons-nous à la simple réalité : ce n'est qu'avec un peu de temps permettant l'établissement d'un lien de confiance que la proposition d'un traitement de la dépendance et d'accès à l'abstinence peut être entendue, d'abord à titre occasionnel, puis, quand un mieux se fait sentir, peut faire son chemin et arriver à une vraie prise en charge thérapeutique.

La loi ne fait aucunement obstacle à ce qui n'est en fait que le prolongement de la politique de réduction des risques mise en oeuvre avec avec l'échange de seringues. Rien n'interdit à celui qui a donné la seringue d'offrir aussi un siège et quelques conseils pour que l'injection n'ait pas lieu dans un coin sombre, sous la pluie et sans aucune hygiène. Rappelons qu'il est en aucun cas question de donner de la drogue mais seulement d'éviter accidents et infections, de permettre l'accès à un professionnel qui favorise lui-même le parcours vers une prise en charge thérapeutique de l'addiction et augmente ainsi les chances de guérison.

Il n'est pas non plus question de tester la drogue qui est consommée. Cela a été proposé mais la multiplicité des inconvénients et le risque d'écarter une part de ceux qui se présentent font que cet aspect n'a été retenu pratiquement dans aucun des centres aujourd'hui ouverts dans les 59 villes européennes, lesquelles sont situées dans des pays aussi différents que la Norvège et l'Espagne.

Disons-le simplement : il n'y a pas combattante plus déterminée de toute forme d'addiction que l'élue médecin que je suis. Tant d'années de vies détruites, tant de liberté perdue,pour des intérêts financiers aussi vils dans leurs buts immédiats que dans leur utilisation politique! Combattre la drogue comme l'ennemie qu'elle est , je voudrais qu'on y mette d'autres forces et une autre volonté en laissant, par exemple, le temps aux policiers de remonter les réseaux et en donnant la chance aux juges de condamner ceux qui les tissent. Entre l'hameçon et les petits poissons, souvent les plus fragiles et les vulnérables d'entre nous, même la morale nous commande de choisir.

Octobre 2011 : les jeunes en péril par l'excès d'alcool et l'abus de cannabis qui menacent une jeunesse inquiète.

Le Sud-Ouest dimanche a consacré, le 9 octobre2011, 2 grandes pages aux problèmes de l'alcool et de la drogue chez les jeunes.Nous avons extrait, pour nos lecteurs, quelques réflexions intéressantes , notamment pour l'usage du cannabis et de l'alcool (traité aussi au chapitre 10b).

- le cannabis revêt plusieurs présentations : la plus simple est l'herbe séchée (marijuana, ganja) : la résine est sa désignation sous forme compressée (hasch,shit, chichon) : la plus concentrée est l'huile.La résine vendue aux enfants est peu dosée.en THC. À l'opposé, deux taffes tirées à partir de certains cannabis peuvent ,en raison de leur fort dosage , provoquer une syncope.[MmeM.C.D'Welles, fondatrice d'Enfance sans drogue]

LesPays-Bas comptent interdire la vente de cannabis, jugé trop fort.: - le gouvernement néerlandais veut interdire à partir du printemps , la vente en coffee-shop de connabis dont la teneur en HTC est trop forte. Cette dernière détermine l'intensité des effets psychoactifs ,et, au-delà de 15%, elle positionne le cannabis parmi les drogues dures.

Dans la trilogie mortifère (tabac-drogue-alcool (lire le chap10b) l'âge critique pour les ''expérimemtations''se situe entre 13 et 16 ans : la moitié d'entre elles pour le tabac, les trois quarts pour le cannabis et l'ivresse. Pour M-C d'Welles le tabac est nocif et tue souvent c'est un poison pour le corps mais pas pour l'esprit. Ce n'est pas une drogue psychotrope : personne n'a jamais été tué ou provoqué un accident de voiture sous l'empire du tabac. M.C d'Welles nous dit aussi qu'il faut évoquer avec les enfants depuis le CM les joints, le hasch. Si les parents savent de quoi ils parlent ,ils peuvent l'évoquer dès le CM1,par exemple lors des repas familiaux.À cet âge-là , avant l'adolescence , la personne importante , dont la parole compte , c'est le père ou la mère. Dès lors , les enfants sauront.

La boisson , drogues: les statistiques montrent qu'en matière d'alcoolisation dite massive 19,7% des jeunes en France pratiquent le binge drinking ( prise d'alcool excessive pour atteindre le supposé nirvana de l'ivresse). Les adeptes du binge drinking n'ont d'autre objectif que l'ivresse, la saoulerie rapide. Toutes les fins de semaine des dizaines et des dizaines de milliers d'adolescents se ''déchirent''. Mot qui ,désormais, fait florès chez les ados. La plupart des ados savent tous que ce mot est l'équivalent de biture, avec pour carburant la fusion dans l'organisme de bières raides et d'alcools extrêmes , comme la vodka.

Que pense le psychiatre bordelais de l'alcoolisation massive des jeunes , du cannabis et des drogues consommés par les ados?

- pour lui l'alcoolisation masssive des ados sans repères est une façon de se lâcher. La balle est dans le camp des parents.

- police et pompiers récupèrent – plusieurs fois par mois – sur la voie publique des jeunes filles notamment en état de coma éthylique ou d'ivresse prononcée. Ce phénomène est fréquent dans toutes les grandes villes y compris à l'étranger. On évalue, et c'est très alarmant , qu'environ un jeune sur cinq qui se livre à ce type de prise d'alcool , souvent associée à celle de stupéfiants ,va dépasser ses limites.

- à la question du journaliste : pourquoi se mettent-ils dans des états pareils? X.Pommereau répond ''parce qu'ils sont désabusés, privés de projets. Parce que les adultes leur brossent une vision très moire, très péjorative de l'avenir.Ils subissent aussi une pression scolaire extrêmement importante . En fin de semaine, ils éprouvent le bsoin de se lâcher.

À lire : - ''Nos ados.com en images,comment les soigner ''(X.Pommereau – ed. Odile Jacob).- ''www.lalettredelamildt.fr''

Le dopage.

plusieurs références ont pour source: Valeurs mutualistes –MGEN- n°232 de Juillet 2004).15%

En consultant la naissance des Jeux olympiques et le sport dans l’Antiquité (éditions Les Belles Lettres) nous avons appris que la corruption, le dopage, ont presque toujours existé. Au Ve siècle avant Jésus-Christ on a commencé à payer les vainqueurs et des dérives sont aussitôt apparues. À l’époque les athlètes se dopaient au sésame!

On sait qu’existent dans les milieux sportifs des filières de produits dopants très lucratifs dans l’UE notamment. Le grand public entend parler des conséquences désastreuses voire mortelles du dopage chez des sportifs de haut niveau.

Définition du dopage:

C’est l’utilisation de substances ou de procédés de nature à modifier artificiellement les capacités d’un sportif. (loi du 23/03/99) .Le dopage commence à partir du moment où l’on absorbe quelque chose pour se rendre plus fort (Geneviève Mesplé, médecin du sport- Toulouse)

Ce n’est cependant pas qu’un problème de cyclistes ou de sportifs professionnels. En effet de nombreuses études constatent qu’en France 3 à 5 % des ados utilisent des produits (caféine, vitamines diverses)et que 5 à 15 % des adultes sportifs amateurs usent de produits dopants (en quantité inférieure et en temps réduit par rapport aux pros) − pour améliorer leurs performances − pour effacer les signes de fatigue avec des stimulants (amphétamines, éphédrine, cocaïne…)− pour se rendre euphorique (morphine et ses dérivés) − pour perdre du poids (diurétiques) − pour augmenter la masse musculaire ( le culte du corps et sa représentation bodybuildée vantée à longueur de films et de BD et de publicités)et les globules rouges (EPO-érythropoïetine-, hormone de croissance (indécelable encore en 2007), sans oublier les anabolisants: nandrolone, testotérone (les derniers Tour de France avec l'affaire Festina en 1998 et quelques années plus tard les Landis, Rasmussen, Vinokourov(et sa transfusion homologue) pour ne citer que les têtes de la course en sont des exemples flagrants et la liste serait trop longue....), DHEA. Depuis quelque temps la myostatine se montre plus efficace (et surtout plus dangereuse pour la santé)que l’EPO et la créatine bonnes à être remisées au placard..

Le sport, lorsqu’il est intensif (c’est le cas des Sports-études dans l’EN pour les ados) s’apparente à une conduite addictive: "au-delà d’un certain nombre d’heures et d’intensité dans la pratique, le corps du sportif secrète des substances endogènes appelées endorphines ( hormones du plaisir),molécules qui sont des équivalents physiologiques des drogues de la famille des opiacées…Le dopage peut permettre de prolonger ces états seconds..(Jean Luc Bret-Dibat, docteur en neurosciences, Université le Mirail- Toulouse)

L’AMA (agence mondiale antidopage) a été reconnue en Mars 2003 comme le fondement de la lutte contre le dopage dans le sport à l’échelle mondiale. Mais l’AMA n’aura pas la tâche facile. En effet un coureur cycliste, licencié de sa formation en 2004, après une mise en examen dans une affaire de trafic de produits dopants s’est livré au Monde du 16/03/04. Il a dit comment lui et les autres coureurs se déjouaient des contrôles avec l’aide de médecins qui les aidaient d’une part à se procurer des produits masquants et d’autre part à fausser les résultats…En France le CPLD (conseil de prévention et de lutte contre le dopage- www.cpld.fr - issu de la loi Buffet de 1999 a un rôle disciplinaire, de prévention et de recherche En plus du site on peut trouver: - un kit pédagogique – des conférences interactives..

La découverte récente (octobre 2003)de la THG (la tétrahydrogestrinone, stéroïde de synthèse) montre bien que les tricheurs ont toujours une longueur d’avance sur la lutte antidopage. Il se pourrait que dans quelque temps on pratique le dopage génétique en agissant sur une cellule. Ce sera incontrôlable et on fabriquera de l’EPO, plus besoin de produits...Triste perspective pour notre jeunesse par rapport aux vertus du sport!…

J.O d’Athènes

Le CIO a fait savoir que 23 athlètes avaient dû quitter les jeux pour dopage ou refus de se faire contrôler. L’Équipe du 30/08/04 titrait dans le bandeau de la Une: Chasse impitoyable aux tricheurs.

L’inquiétant trafic des stéroïdes (Le Monde du 27/10/04)

Pour l’AMA, qui travaille avec Interpol, le trafic des stéroïdes est aujourd’hui perçu par le milieu du banditisme comme une activité plus lucrative que le trafic de quelques-unes des drogues récréatives…Interpol est très préoccupé par ce problème à cause de l’influence que cela peut avoir sur les enfants C’est beaucoup plus qu’un problème lié au sport. C’est d’un problème majeur de santé publique qu’il s’agit.

Prise de position sur le dopage d’un vainqueur de la coupe du monde ski.

D’après le magazine Ski Racing du 21/10/05 relayé par l’Équipe et Libération du 22/23octobre 05, le champion de ski américain Bode Miller a déclaré qu’il était surpris que le dopage soit illégal. Pour lui (avec le dopage) les risques sur la santé seraient réduits au minimum et cela aiderait à la sécurité des athlètes).

Pour Sarah Lewis, secrétaire générale de la Fédération internationale de ski (FIS)les règlements sont très clairs et ont pour but de respecter la santé des athlètes; la FIS soutient totalement la guerre contre le dopage.

De son côté Olivier Rabin, directeur scientifique le l’AMA : agence mondiale antidopage, rappelle que les dopants ne sont ni protecteurs ni bénins et il affirme en parlant plus longuement de l’EPO et de la DHEA que les propos de Bode Miller sont démagogiques et faux.

Aides: n° vert 0 800 15 2000 - "Écoute dopage" service créé en 1999.

La montée du dopage chez les jeunes ados.

D'après le Figaro du 24/06/07 le docteur Patrick Laure, spécialiste des conduites dopantes chez les ados , professeur à l'université Paris-Orsay, a réalisé une étude pendant 4 ans auprès de 3500 collégiens vosgiens. L'enquête a révélé que 1,2% de ces enfants ont utilisé des substances ou médicaments interdits par l'AMA lors de compétitions sportives. Des chiffres qui montent à 5% alors que les enfants sont devenus des ados de 15 ans. Dans la région PACA le vice-président de l'université de Perpignan, en parlant de ce problème, dit qu'il s'agit d'un réel danger et que c'est un phénomène complexe et multifactoriel. Selon ses résultats 6% des garçons de 14 à 18 ans avouent avoir pris de la créatine (acheté en pharmacie) pour favoriser leur musculature: la performance en tant que telle a une importance mais on s'aperçoit que les ados cherchent aussi à changer leur apparence, notamment avec les stéroïdes anabolisants qui augmentent justement la masse musculaire.

Rappelons que stéroïdes, EPO, hormones de croissance (qui viennent surtout des pays de l'Est)sont quasiment en vente libre sur Internet. Pour Patrick Laure ces jeunes sont des enfants ou des ados mal dans leur peau, des gamins en mal-être qui vont adopter un certain ombre de conduites à risques simplement pour exister. ...Pour Marie Choquet, directrice de recherche à l'Inserm : ils sont polyconsommateurs;leur consommation de produits dopants commence d'ailleurs par d'autres substances comme l'alcool, largement répandu durant les troisièmes mi-temps .

On commence à croire que la lutte ultra nécessaire contre le dopage est prise au sérieux.

On apprenait en 2007 que la révision du code de l'AMA proposerait de conserver pendant 8 ans–

en les congelant – les prélèvements effectués chez des sportifs afin d'effectuer des analyses quand de nouveaux procédés de détection seront au point notamment pour l'hormone de croissance. La sanction maximale pourrait être rétroactive de 4 à 8 ans.

Il faut faire le maximum contre le dopage des sportifs, des jeunes notamment et aussi contre le dopage de masse qui menace en France. pour éviter un problème important de santé publique. Le docteur Daulouède, spécialiste de médecine physique et sportive à déclaré que nous étions, en France à la veille d'une explosion du dopage de masse: dans les 1200 pharmacies on line essentiellement américaines il est possible d'acheter tout ce que l'on veut comme de la DHEA, du Botox, des euphorisants, des amphétamines, des hormones pour sculpter un corps....Le sport et ,aussi ,le culte de l'homme musclé, idéal défini désormais comme le nouvel homme (voir les calendriers d'équipes nationales de rugby), rentrent dans le domaine de l'argent, du spectacle et tout est bon pour paraître le meilleur et le plus beau. Oui c'est le monde de l'argent roi: tous les produits de dopage permettent à de nouveaux mafieux (certains financent des films pornos et de longs métrages avec des héros surdimensionnés.modèles de l'hypermasculinité)d'empocher plus de 400 milliards de dollars par an, et pour le professeur Donati il vaudrait mieux parler de 800 milliards!!alors que les organismes de la lutte antidopage disposent de 23 millions d'euros...(Sud-ouest du 29/07/07 et du 05/08).Il y aurait déjà en France d'après le professeur Donati de 7 à 8 millions de personnes dopées : élite sportive et jeunes adeptes d'un sport - salles de musculation – clubs de sports – étudiants qui veulent améliorer leurs performances intellectuelles – ceux qui se dopent pour supporter leur boulot stressant– certains avalent de la testotérone par envie de muscles et de performances sexuelles;

Tous les spécialistes : médecins,animateurs des mouvements de jeunes , entraîneurs...reconnaissent qu'il faut lutter par la prévention car le danger est réel et les risques pour la santé sont énormes : cancers dès 30 ans, artères bouchées , apparition de sclérose latérale amyotrophique etc...

La loi Laporte veut pénaliser la détention et le trafic de produits dopants. /N

On apprenait début mai 08 que les députés avaient adopté une loi qui pénalise la détention et le trafic des produits dopants. Le projet de loi prévoit une peine maximale de 5 ans de prison et 75 000 d'amende lorsqu'il s'agit de détention en vue d'un trafic. Cette peine est portée à 7 ans de prison et 150 000 euros d'amende lorsque les faits sont commis en bande organisée ou sur un mineur. Elle est ramenée à un an de prison et 3750 euros d'amende dans le cas de l'infraction commise par un sportif en vue de son usage personnel.

L'opposition a dénoncé un texte de circonstance voté dans l'urgence avant le Tour de France.

Le 11 août 2010 un communiqué des services du premier ministre faisait savoir que le débat, voulu par la ministre de la Santé sur les ''salles de shoot''n'était ni utile ni souhaitable en France.

L'unanimité ,au sein de L'UMP,est loin d'être faite sur ce sujet. Certains députés de cette formation pensent en effet que dans la lutte contre la drogue et la toxicomanie , on devrait utiliser tous les moyens qui pourraient permettre de réussir. Pour ce qui est de Brice Hortefeux son avis est tout à fait négatif et il se demande même , en évoquant les salles de shoot, ''jusqu'où on ira dans l'irresponsabilité.'' Pour le moment pas de jugements de la part des autres partis mais ça ne saurait tarder.

Appelés centres de consommation supervisés , centres d'injection supervisés ou encore salles de consommation à moindre risque, voire ''salles de shoot '' ces lieux accueillent des usagers de drogues dures sous la supervision de personnel qualifié. L'ouverture de tels lieux est en débat en France alors qu'il en existe déjà , parfois depuis 15 ans, dans plus des 45 villes de huit pays , essentiellement européens :Allemagne, Pays Bas, Luxembourg, Espagne, Suisse, Canada et Australie. Concrètement il s'agit de locaux où les usagers de drogues peuvent consommer dans de bonnes conditions d'hygiène , tout en préservant la tranquillité et la sécurité des habitants du quartier d'implantation, en évitant les rencontres importunes et les déchets potentiellement infectés.

Le fonctionnement est très réglementé: les usagers débutants et les mineurs en sont exclus.. Le deal est prohibé dans et autour de la salle. Les usagers s'y rendent avec leur drogue déjà achetée ( héroïne, cocaïne, crack, médicaments). Les professionnels - médecins, psychiatres, infirmiers, assistants sociaux, éducateurs) n'aident pas à l'administration de la substance mais observent les pratiques. Ils dispensent es conseils pour pousser à des comportements prévenant les overdoses, les contaminations au virus de l'immunodéficience humaine (VIH) et aux hépatites mais aussi la formation d'abcès ou de brûlures. Du matériel propre est mis à leur disposition comme les seringues,pipes,cuillers, tampons d'alcool, désinfectant, eau stérile, garrot pour permettre de consommer la drogue en l'injectant , en la fumant, l'avalant ou en la sniffant. Les résultants sont concluants au dire de nombreux soignants.

Les défenseurs des salles de consommation supervisée de la drogue, accompagnés du prix Nobel de médecine, la Française Fr. Barré – Simoussi ont exposé à Matignon leurs arguments une semaine après la fin de non recevoir du débat demandé par la ministre R.Bachelot. Affaire à suivre..

Juin 2011vers la légalisation mondiale du cannabis voire de toutes les drogues. Dépénalisation ou (et) légalisation.

La presse du 3 Juin 2011 (notamment Libération) nous informe qu'une commission internationale,fondée en 2010, plaide pour la fin de la criminilisation des drogues. La Global Commission on Drug Policy comprend 19 membres. En font partie, entre autres : Kofi Annan ( ancien secrétaire général de l'ONU – Richard Branson (patron de Virgin) – Fernando Cardoso (ancien président du Brésil),Georges Papandréou (Premier ministre grec) – Ernesto Zedillo (ancien président du Mexique) – le Péruvien Mario Vargas Llosa, le mexicain Carlos Fuentes .....et des intellectuels et des hommes d'affaires. Les membres de cette commission dénoncent l'échec de la guerre antidrogue. Pour elle ''il est urgent d'agir : la guerre à la drogue a échoué, il faut changer de politique . Certains sont tentés d'éviter le question. Ce serait abdiquer toute responsabilité politique. La lutte contre les stupéfiants est un échec.''La commission estime qu'il faut expérimenter la légalisation contrôlée du cannabis , pour couper l'herbe sous le pied des trafiquants et prône la distribution médicalisée d'héroïne.

Les USA ont dépensé 1000 milliards de dollars (690 milliards d'euros) dans la guerre à la drogue depuis 40 ans selon l'agence AP, en mai 2010, sans atteindre ses buts : le plus haut responsable américain , Gil Kerlikowske, a reconnu que le problème des drogues s'était amplifié dans l'intervalle.

Que propose le rapport? '' Brisez le tabou , affirme la Commission Il est temps d'agir car les mesures répressives ont échoué à faire baisser l'offre ou la demande. La guerre dure depuis 40 ans mais les drogues illégales sont toujours disponibles et les consommateurs encore plus nombreux. On a arrêté et incarcéré des dizaines de millions de personnes depuis les années 70, ce qui a rempli des prisons et détruit des familles sans réduire l'offre ou la puissance des organisations criminelles. Il n'y a apparemment pas de limite au nombre de gens qui veulent s'engager dans ces activités pour échapper à la pauvreté. En clair démantelez un réseau, un autre le remplacera. La guerre antidrogues est un puits sans fond pour l'argent public.

Comment évoluer ? - le rapport pousse aux expérimentations, comme organiser un marché régulé du cannabis- à l'image de qui se fait partiellement aux Pays-Bas – ou développer la distribution médicalisée d'héroïne – en Suisse, ce programme a entraîné une baisse de la consommation et de la délinquance. Pour la Commission , la communauté internationale doit donc soutenir et faciliter ces voies. Même si la création de marchés légaux n'est pas le seul moyen de combattre la puissance des trafiquants, il faut privilégier le pragmatisme , se baser sur des faits scientifiques , sortir des idéologies.

Toujours d'après Libération '' au Portugal, dix ans de bon usage de la dépénalisation''N'oublions pas la très intéressante expérimentation actuellement en place aux Pays-Bas

En termes de lutte contre la toxicomanie, le Portugal est un cas unique en Europe. Depuis la loi votée en novembre 2000, l'achat, la détention et l'usage de stupéfiants pour une consommation individuelle ont été décriminalisés. Toutes les drogues sont concernées, du hasch à la coke en passant par l'héroïne.'' notre révolution a consisté à changer le regard porté sur le drogué : il n'est plus un salaud qu'il faut envoyer en prison mais un malade''' explique le psychiatre Nuno Miguel, un des instigateurs de la loi soulignant que '' supprimer la différence entre consommation de drogues douces et dures, c'est dire que le problème n'est pas la substance en elle-même mais la relation à la substance.'' Si le trafiquant est un criminel passible de sanctions pénales , le toxicomane ,lui, est un malade qui doit être soigné. La distinction entre l'un et l'autre est parfois difficile. Selon la loi, celui qui est pris en possession de plus de 10 jours de consommation (soit 1g d'héroïne, 2 g de cocaïne , 5 g de haschisch ou 2 g de morphine ) est considéré comme un trafiquant qui aura maille à partir avec la justice. Mais en deçà de ces doses le ''fauteur'' doit être considéré comme un usager devant être dirigé vers une commission de dissuasion. S'il est de nouveau interpellé il retournera devant la commission qui le déclarera soit ''consommateur ludique'' il devra alors payer une amende ou faire un travail d'intérêt collectif – soit toxicomane et il devra alors être soigné.

En avril 2009, un rapport du Cato Institute, l'un des plus influents think tanks américains , avait décrit l'expérience comme ''un succès retentissant.'' Le pourcentage d'adultes prenant des drogues dans le pays est devenu l'un des plus faibles de l'U.E : 11,7% de consommateurs de cannabis contre 30% au Royaume – Uni, 1,9% prennent de la coke contre 8,3% en Espagne – Les 100 000 héroïnomanes d'avant la loi ne sont plus que 40 000. À la fin des années 90 la drogue était la première préoccupation des Portugais, en 2010, elle se situe désormais à la 13ème place. Père de la réforme ,Joao Goulao modère l'enthousiasme '' la consommation du hasch reste importante, la coke suit le boom en Europe, les morts par overdose sont toujours nombreuses. Et, surtout, notre système n'est pas exportable car il est le fruit d'un long processus. Mais notre réussite c'est d'avoir changé l'image de la toxicomanie. L'autre réussite c'est que plus personne ici ne la critique. Même la droite dure se tait. La catastrophe annoncée n'a pas eu lieu.''

Tout n'est pas parfait loin de là convient Nuno Miguel .C'est vrai que les trafiquants rusent avec le système se faisant souvent passer pour des malades. Mais les toxicomanes sont mieux pris en charge qu'avant. Ce n'est pas seulement grâce à la loi , mais aussi grâce à ce formidable arsenal sanitaire qu'on a mis en place depuis vingt ans et sur lequel la loi a pu s'appuyer. Ne jouons pas aux faux modestes, le pari a été globalement réussi.

D'autres points de vue : la Maison Blanche a estimé que le rapport de la Global Commission était '' mal informé et allait dans la mauvaise direction.'' Il va pourtant falloir que les USA se rendent à l'évidence eux-aussi. Le Mexique , où l'on comptabilise depuis décembre 2006 , 37 000 morts dus à la guerre entre narcotrafiquants, a également dit non: ''la légalisation ne met pas un terme à la délinquance organisée, ni à ses rivalités ni à ses violences.'' La Commission a présenté le 03/06/2011 son rapport au secrétaire général de l'ONU: Ban Ki-moon. Avec une pétition internationale réclamant ''la fin de la guerre contre la drogue '' et signée par 544 991 personnes . Rappelons que le président Colombien, Juan Manuel Santos a salué, parmi les premiers, la nouvelle approche du rapport. Et c'est important quand on sait que la guerre civile, alimentée par la drogue ( la Colombie est le plus gros producteur de cocaïne)a bouleversé la Colombie. Plus de 3 millions de paysans ont été chassés de leurs terres et 57 000 personnes ont ''disparu''.

Et en France où en est-on? Les langues se délient et d'après Stéphane Gatignon, maire ( Europe Ecologie -les Verts) de Sevran (Seine-Saint- Denis) le débat avance , pas forcément dans la classe politique qui,dans sa grande majorité, reste conservatrice et réactionnaire et qui ne veut pas se poser le question ( à l'exception du socialiste Daniel Vaillant qui s'intéresse à ce problème depuis plusieurs années). Stéphane Gatignon , actuellement ,est aux prises dans sa commune, avec des bandes de dealers armés qui affolent la population. Il prône donc l'instauration d'un marché régulé du cannabis , pour mettre fin aux dérives délinquantes que sa ville subit.

Autres prises de position :

Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) , Jean-Pierre Chevènement, plusieurs fois ministre, a estimé le 15/06/11 , au cours de l'émission Preuves par 3 – sur Public Sénat – que la légalisation contrôlée du cannabis, proposée des députés socialistes dans un rapport, sera ''un signal désastreux''. Aujourd'hui, je pense que ce serait un très mauvais signal donné vis à vis de la jeunesse.

J.M. Delille psychiatre , directeur du Comité d'Étude et d'information sur les drogues à Bordeaux a déclaré dans un article du Sud-Ouest '' - je suis favorable à la dépénalisation du cannabis mais pas à la légalisation car le cannabis est un facteur causal de la schizophrénie '' mais je ne parle que dans mon rôle de médecin.

-pour Dominique de Villepin oui à la dépénalisation et non à la légalisation.

- le premier ministre F.Fillon a dit qu'il n'avait jamais pensé une seconde à la dépénalisation et à la légalisation du cannabis.

Dans un tout récent sondage(juin 2011) 63% des Français sont contre la dépénalisation et la légalisation du cannabis. Mais actuellement après l'ONU , la Hollande, le Portugal et un nombre important de politiques Français on peut penser que dans quelques mois ce problème devra se régler à l'échelle mondiale.

Lectures d'actualité :

- Pour en finir avec les dealers , (chez Grasset) de Stéphane Gatignon et le policier Serge Supersac.

- les tribulations d'un gramme de coke (Florent Massot) de Vincent Taillefumier et Christine Renaudat.

- Dans DROGUES : pourquoi la légalisation est inévitable ( Denoël) de Michel Henry ,journaliste à Libération.

De plus en plus de consommateurs de cannabis en 2015 en France : analyses, propos tenus dernièrement dans la presse.

'' - Selon les derniers chiffres du rapport de l'OEDT, en 2015, la France est le pays européen qui compte le plus grand nombre de consommateurs de cannabis : 40,9% de la population âgée de 15 à 64 ans l'ont expérimenté loin des Danois (35,6%) et les Espagnols ( 30,04%). En 2011 les ados étaient étaient déjà 41,5 % à déclarer avoir fumé du cannabis. Ils sont 48% en 2015...

Juin 2012 : 43 nouvelles drogues en accès libre sur internet. Drogues de synthèse et autres. L'avenir est inquiétant.

Le 01/06/2012 un américain complètement drogué (une nouvelle forme de LSD, semble-t-il,) a mordu un inconnu jusqu'à lui déchiqueter les ¾ du visage....On parle désormais de ces nouveaux stupéfiants , généralement appelés ''drogues synthétiques'' qui sont en constante mutation et hors de tout contrôle. Ces psychotropes synthétiques (au moins 43 nouveaux) vendus surtout sous forme de poudre (Krocodile, Sisa, Oxidado.,Miaou-Miaou., Ivory Soft, Eight, White Rush..) on les retrouve en vente sur Internet sous les noms de ''sel de bain'' ou engrais ou en petites pilules dans des boites de Cachou., appellations qui ne désignent pas l'usage réel de ces substances mais permettent de rester plus discrets. À l'intérieur du sachet on retrouve souvent de la Méphrédone , de la Méthoxétamine ou encore de la Méthylone, produits qualifiés de ''drogue de synthèse''car conçues en laboratoires à partir d'ingrédients chimiques bien éloignés de tout produit végétal.Le cannabis a son alter ego de synthèse, désigné comme Spy une imitation bien grossière mais dont les ventes explosent.

Pour parler vrai ces psychotropes ne sont pas une nouveauté car les premières drogues de synthèse ont été découvertes au tournant du 20e siècle, comme la MDMA, une amphétamine appelée ecstasy. L'étude menée par l'OFDT a confirmé ce que policiers et médecins soupçonnaient avec le recensement de 277 sites dont 55 en langue française commercialisant ces dizaines de nouvelles substances psychactives .Il n'y a pas de zone de production , ni encore de filière très structurée : ce sont de petits labos indépendants qui produisent pour un marché souvent régional, s'évitant pour le moment problèmes de transport et donc de douanes La plupart des ingrédients chimiques viennent de Chine déclare Agnès Cadet Taîrou ,responsable à l'OFDT. La Hollande, le Royaume -Uni, le Canada, l'Europe de l'Est, terres traditionnelles des drogues chimiques, abritent la plupart de ces installations semi-artisanales.

Vendues en moyenne 7 à 20 € le gramme (certains sites les proposent au kilo) ces vraies-fausses drogues sont conditionnées en pilules ou en poudre comme nous l'avons dit plus haut. Les services sanitaires ont le plus grand mal à identifier les produits qui circulent d'autant qu'une nouvelle drogue est détectée chaque semaine sur le marché européen. ''On a toujours un train de retard sur ce qui peut se passer car les chimistes sont habiles pour fabriquer constamment de nouvelles substances'' (propos de Nathalie Richard ,chef du département Stupéfiants et Psychotropes). Problème : tant qu'une molécule n'est pas identifiée et classée omme psychotrope , elle n'est pas interdite et les forces de l'ordre ne peuvent rien faire.Il faut au moins 6 mois pour saisir un produit, l'analyser puis le déclarer comme stupéfiant.

- Qui en prend? - d'après Mme Agnès Cadet-Taîrou il s'agirait des gens qui se revendiquent d'une culture festive gay, les jeunes qui vont souvent en boîte de nuit ,les consommateurs curieux déjà expérimentés à d'autres drogues et on commence à voir des populations précaires attirées par les prix.

Dépenses pour les drogues en 2012.

D'après l'OFDT en 2012 on aurait dépensé 3 milliards € pour l'achat de cocaïne , d'héroïne et de cannabis.L'étude de l'INHESJ (Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice) présente le chiffre d'affaires des principales drogues illicites en France, à la date du 04/11/15 . Le chiffre d'affaires du trafic de cannabis s'établit, en moyenne, à 1,1 milliard d'euros avec un volume de transactions allant de 163 à 195 tonnes(selon la quantité de cannabis dans un joint).Soit 48% du marché de la drogue. Le volume total de la consommation s'approche de 285 tonnes , en comptant les dons et l'autoproduction. Le marché a augmenté en valeur de 34% entre 2005 et 2010 du fait de l'augmentation du prix (environ 7,25 € le gramme) et du taux de THC - principe actif du cannabis.

La coke se démocratise. C'est le deuxième marché (38%) avec un chiffre d'affaires de 902 millions pour 15 tonnes consommées. Il a doublé en volume et en valeur parce que les trafiquants inondent l'Europe où le prix est plus élevé qu'aux USA. Prix qui a fortement constamment baissé depuis 1990 ( de 150€ à 65€ le gramme). Le chiffre d'affaires de l'héroïne s'établit quant à lui entre 204 et 329 millions d'euros pour des quantités consommées entre 5,1 et 8,2 tonnes. Pour les drogues de synthèse , où les données sont plus fragmentaires , le chiffre d'affaires de la vente d'ecstasy /MDMA est compris entre 13,2 et 71,6 millions d'euros pour 3,6 à 19 millions de comprimés consommés. Celui des amphétamines s'établit entre 3,7 et 42 millions (volume de 234 kilos à 1,4 tonne).



L'ère des ''narco-conflits''. Extraits d'un article de X.Raufer,criminologue, dans ''Valeurs actuelles'' ().

''.....L'univers des drogues illicites est en pleine révolution.Un changement brutal de nature à bouleverser , de manière fulgurante , le paysage criminel planétaire.

Car aujourd'hui les guerres réelles, et les plus sanglantes, sont des ''narco-conflits'' entre des armées criminelles luttant pour le contrôle régional des marchés de l'héroïne, de la cocaïne , du cannabis ou des nouvellles drogues chimiques. Leurs proies : les zones de non-droit où toute structure étatique a disparu ou presque.

Comparons deux entités analogues en matière de population : l'Espagne (46 millions d'habitants) et l'Amérique centrale (40 millions). En Espagne le taux d'homicide est de 0,7 pour 100 000 habitants ; en Amérique centrale il est de 40, avec des pointes de 86 aux Honduras...Seule explication au carnage : les narco-guerres. C'est dire combien la question de la toxicomanie est cruciale , non seulement pour la santé publique mais, au - delà , pour la sécurité globale des Etats , des personnes et des biens.

Quelles sont les évolutions les plus récentes? Le marché mondial des stupéfiants , dit l'ONU en 2012, est stable depuis 3 ans . Une stabilité cachant d'énormes fluctuations : baisse dans les pays développés (ou riches ) et explosion dans les mégapoles des pays en développement (type Lagos, Karachi, Sao Paulo...).Là, l'ONU prévoit un doublement de la toxicomanie d'ici à 2050. D'ores et déjà , 70% de l'héroïne mondiale est consommée en Afrique et en Asie.

Dans la plupart des pays riches après un pic de consommation atteint vers 2007, les toxicomanes jeunes tendent à délaisser les drogues classiques (cannabis, cocaïne, héroïne) – surtout là où, auparavant, la toxicomanie était la plus forte. Ainsi en Grande – Bretagne , ces baisses, continues depuis trois ans , impressionnent. Usage – au moins une fois- du cannabis ( la drogue la plus populaire) : - 40% chez les 11-15 ans entre 2001 et 2011; -33% chez les 16/24 ans au cours de la même période. Mieux encore – et nous nous trouvons ici à l'épicentre du marché des stupéfiants en Europe -, la même baisse s'observe chez les habitués des clubs, boîtes et concerts. Résultats du dernier sondage effectué auprès de 15 000 ''clubbers'' britanniques de 20à25ans: de 2010 à 2011, l'usage de la cocaîne a reculé de 24%, celui du cannabis de 7% et celui de la kétamine ( sédatif vétérinaire utilisé comme drogue) de 18%. Exception : l'explosion d'une nouvelle drogue chimique , la méphédrone : +45% au Royaume – Uni, où elle est illégale seulement depuis avril 2010. Dans les festivals musicaux britanniques, on constate désormais une forte baisse de la confiscation de stupéfiants. En 2011, fait inouï , la police n'a pas saisi de drogue du tout lors de deux importants festivals (Download – Sonisphère).

Idem en Irlande , pays hier encore avide de drogues chimiques. Pourcentage de la population adulte ayant consommé '' au moins une fois de l'ecstasy : 1,2 % en 2007 ; 0,5% en 2011. En Irlande encore, fort recul de la cocaïne et du cannabis. Ailleurs en Europe , la tendance générale est à la stagnation, voire à la baisse.

Aux Etats-Unis maintenant la cocaïne recule alors qu'explose chez les ados l'usage des sédatifs ou d'anxiolytiques licites utilisés comme drogue. D'où l'explosion des braquages de pharmacie : + 82% de 2006 à 2011. Or ,à terme – sans doute rapidement – toutes ces inflexions sont proprement désastreuses pour les cartels de la drogue. Ainsi de la cocaïne qui voit reculer ses marchés lucratifs ( pays riches) au profit du Sud , lui, pauvre. En Europe occidentale , dit l'ONU, un gramme de coke se vend en moyenne 90 dollars au détail. Dans la zone Amérique du Sud et du centre plus les Caraïbes , où l'usage démarre , le même gramme se vend ...10 dollars. Des profits divisés par 9 !!. De même pour l'héroïne bradée en Afrique ou en Asie du Sud. Pis encore, pour les trafiquants : le deal des médicaments détournés s'effectuera à 70% via des familiers ou des voisins et échappe donc largement au crime organisé.

Dans le capitalisme licite comme dans le criminel, effondrement des marges et perte de marchés signifient toujours guerres commerciales féroces et recherche de nouveaux centres de profit. Nous en sommes là . Gouvernements et instances internationales doivent donc s'adapter rapidement aux marchés criminels nouveaux pour prévenir et protéger de futures victimes. Certains s'y préparent , mais c'est mal parti en France où les lobbies du travail social et leurs complices médiatiques nient – corporatisme? Idéologie? - ces énormes et indéniables bouleversements. Si le gouvernement les écoute, il préparera (une fois de plus?) la guerre d'hier et non celle de demain. ''

Juin 2013, l'Europe n'a jamais autant pris de drogues : 73 nouvelles substances.

L'usage des drogues reste historiquement élevé en Europe qui doit faire face à de nouvelles menaces avec des produits de synthèse toujours plus nombreux et de nouveaux types de consommation, alertait le 28/05/13 l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) dans son rapport annuel.

Même si la cocaïne et le cannabis marquent des signes d'érosion tout comme le nombre de nouveaux adeptes de l'héroIne et de recours à l'injection, l'observatoire , basé à Lisbonne souligne que 85 millions d'adultes européens ont consommé une drogue illicite au cours de leur vie.

Autre remarque de l'OEDT :'' le marché de la drogue est en pleine mutation et il est plus fluide et dynamique. Malgré des signes d'une tendance à la baisse dans certains pays, le cannabis reste la drogue la plus consommée d'Europe avec un marché étendu et relativement solide où l'herbe de cannabis est de plus en plus présente face à la résine , importée majoritairement du Maroc. Presque tous les pays européens signalent désormais une culture locale du produit ( à usage personnel ou dans des fermes contrôlées par des mafias).

L'observatoire fait part de son inquiétude concernant les quelque 3 millions d'européens qui fument du cannabis quotidiennement et souligne que le nombre de personnes entamant un traitement pour la première fois pour des problèmes en lien avec le cannabis a augmenté d'environ un tiers entre 206 et 2011.

73 nouvelles substances : au total, en Europe , 73 nouvelles substances psychoactives de synthèse , vendues souvent sur Internet , ont été détectées en 2012 par le système d'alerte précoce européenne (EWS) Il en avait identifié 49 en 2011 . Parmi ces nouvelles drogues , 19 étaient des produits chimiques peu connus ou plus obscurs et 14 étaient de nouveaux stimulants de synthèse , comme les amphétamines et l'ecstazy qui concurrencent dans une certaine mesure la cocaïne .

Enfin si l'usage et les saisies de cocaïne sont en baisse dans plusieurs pays européens , le signalement de problèmes aigus et chroniques liés à l'usage de la cocaïne se poursuit note l'observatoire, qui a comptabilisé au moins 475 décès à cette drogue en 2011, un chiffre qui pourrait être sous-estimé. ( extrait du Sud-ouest du 25/05/2013)

La drogue du djihad...Après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris des voix se font entendre sur la prise de drogue par les terroristes.

Dans un article du Sud-Ouest du 20/11/2015, B.Bégaud – professeur de pharmacologie à la faculté de Bordeaux- dit que la drogue Captagon pourrait avoir été utilisée par les terroristes. Seringues dans les chambres d'hôtel où ils ont séjourné, analyses toxicologiques des corps des terroristes permettront de savoir s'ils étaient sous l'emprise de cette drogue. Cette substance associée à d'autres produits anxiolytiques permet de susciter un sentiment de toute puissance. Amphétamine, puissant psychostimulant cette drogue apporte une très forte énergie psychique et musculaire. Elle diminue la perception de faim et de fatigue . Par ailleurs des témoins racontent l'attitude déshumanisée des terroristes. C'est un signe !!...Le captagon est produit en Syrie et d'après le professeur le milieu du sport s'en procure toujours malgré les risques encourus......

En 2013 les boissons énergisantes commencent à inquiéter chercheurs et parents.

Dans la presse du 02/10/2013 on peut lire '' Elles ont pour nom Red Bull -Monster – Burn – Truc de fou. Elles contiennent des ingrédients que l'ANSES ( Agence nationale de sécurité sanitaire) a pointés du doigt en présentant un rapport sur ces boissons dites'' énergisantes'' et que l'Agence appelle ''excitantes'' : caféine et taurine. Un cocktail stimulant qui est - peut-être - à l'origine de 212 incidents recensés à travers la France , occasionnant 3 décès.

L' Anses a demandé à tous les médecins généralistes et établissements de santé de signaler la prise de ces boissons en cas de problème. Actuellement il ne s'agit pratiquement que d'incidents mineurs: douleurs – vertiges – nausées – anxiété – manque de sommeil. Trois décès ont été cependant signalés. Un seul arrêt cardiaque présente des caractéristiques qui permettent d'établir un lien très probable avec l'absorption d'une boisson excitante mélangée à de l'alcool. L'Agence recommande donc d'éviter leur consommation avec des boissons alcoolisées ou en cas d'exercice physique. Deux députés socialistes veulent déposer un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité Sociale pour créer une taxe de 50 centimes d'euro par litre.La CLCV (association de consommateurs) demande que la référence au sport soit bannie du marketing.

Fin de l'année 2015 : drogue au lycée : consommation en hausse.

Le nombre d'incidents graves dans les collèges et lycées publics a été stable en France durant l'année scolaire 2014 /2015 mais la consommation de stupéfiants ne cesse d'augmenter chez les lycéens : une tendance qui pousse les équipes pédagogiques à redoubler de vigilance. Les incidents dits de consommation de stupéfiants atteignent 3,8% du total des incidents , contre 1,5% en 2010/2011, collèges et lycées confondus. Pour les seuls lycées généraux ou polyvalents ils représentent désormais 10% du nombre total des incidents , contre 4% trois ans auparavant.

Quiz.





1– D’après des experts il y aurait 5 à 13% des ados qui souffriraient d’anorexie dont 9 sur 10 seraient des filles:

    1. – vrai

    2. - faux

2 – Quel nom a-t-on donné aux jeunes de banlieues qui ont participé aux violences urbaines (octobre 05) et qui portaient régulièrement sur leur tête la partie rabattable du haut de leur survêtement, pour ne pas être reconnus?

  1. – les snobs

  2. – les faux durs

  3. – les encapuchonnés

3 – Aux dires de l’OCDE (documentaire de France2 du 13/04/06) les écoliers Français seraient les plus stressés du monde . 81% des élèves de l’OCDE se sentiraient bien en classe. Combien y en aurait-il en France?

  1. – 25%

  2. – 45%

  3. – 60%

4 – Quel sociologue (auteur de la Galère,jeunes en survie – Pourquoi changer l’école ?) a déclaré:les enseignants ont fini par s’accorder sur le fait que le plus sûr était de ne rien changer. Suprême paradoxe: on ne veut pas changer l’école par peur du libéralisme. En ne la changeant pas on la laisse se décomposer et devenir un marché.?

  1. – Bourdieu

  2. – François Dubet

  3. –Marwan Mohammed

5 – Comment appelle-t-on un dessin de grande taille, réalisé avec plusieurs couleurs sur un mur dans un endroit où l’on peut être tranquille pour opérer ?

  1. – un tag

  2. –un graffiti

  3. – une fresque.

6 – Le tag est-il un délit?

  1. oui

  2. non

7 – Parmi les produits psychoactifs suivants trouvez la paire de ceux qui sont des produits licites (bien que très encadrés par le gouvernement)?

  1. héroïne, crack

  2. cannabis, cocaïne

  3. alcool, tabac

  4. amphétamines, ecstasy

8 – Comment appelle-t-on un groupe de jeunes ayant un comportement qui peut être délinquant ou non mais qui suscite crainte et méfiance voire hostilité de la part des adultes ?

  1. un rassemblement

  2. un clan

  3. une bande



9 – Le Maroc ( dans le Rif notamment) produit 3000 tonnes de haschisch (cannabis) par an soit 32% du trafic mondial et 80% de la consommation de l’Europe.

  1. oui

  2. non.

















Résultats: 1a – 2c –3b – 4b – 5c – 6a – 7c – 8c – 9a

(Suite du thème de l’adolescence, les addictions…Chapitre suivant 10b)

1Pierre Huerre, psychiatre: Ni anges ,ni sauvages, les jeunes et la violence. Edit. Anne Carrière.

2Des filles voient apparaître leurs règles à 11 ans, d’autres à 18 ans.

3(Ph. Jeammet , professeur de pédopsychiatrie à Paris VI. in: Video:Socle de connaissances."-mission interministérielle-.



4Tellement les marques(et rien que les marques) ont de l’importance chez les jeunes, des organisations mafieuses écoulent énormément de contrefaçons de marques à Paris notamment. En 2002 les douanes ont saisi 1 500 000 articles pour une valeur de 6 milliards €.

5Lire les valeurs et les attentes des jeunes, sondage publié dans Le Monde du 21/11/99.

6In Les valeurs des jeunes, tendance en France depuis 20 ans . Olivier Galland et Bernard Roudet – Editions de l’Harmattan.

7In Socle des connaissances ( mars 2002) série d’"interviews.

8lire: Sexe, Passion et Jeux vidéo des docteurs Marc Valleur et J.C.Matysiak. Editions Flammarion.

9Pascal Hachet ,psychologue et psychanalyse, auteur de:"ces ados qui fument des joints". Fleurus.

10Article de M.Ecoiffier – Libération page 15 du 14/03/03

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