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Système éducatif français : base de données, informations, analyses de questions d’actualité. Système éducatif français : base de données, informations, analyses de questions d’actualité.

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Chapitre 4-a : Formation des enseignants(IUFM:la fin?)).Le terrain- l'accompagnement..L'évolution de l'enseignement. Mastérisation. Enseignement privé – la mondialisation-la Francophonie.08 /06/2015N

Critiques contre l’IUFM.06/09/2007

Pour faire l’historique de la formation des enseignants du primaire et du secondaire jusqu’à la création des IUFM en 1990 nous nous sommes inspirés des sites-: www.ac-toulouse.fr/histgeo/monog/albi- fr.encyclopedia.yahoo.com ainsi que du remarquable ouvrage (à conseiller à tous les formateurs IUFM et à leurs stagiaires) de Bouvier et J.P Obin :"La formation des enseignants sur le terrain"1

L’enseignement primaire.

C’est vers le XVe siècle qu’apparaît le terme "instituteur" qui s’est généralisé sous la Convention (1794). Pour le gouvernement révolutionnaire, l’instituteur est celui qui institue la République, la Nation dont il diffuse les idéaux. Pour enseigner il suffisait de savoir lire et écrire. Sous la Restauration (1814) l’Etat a commencé à s’occuper de la formation des maîtres en instituant le Brevet de capacité dont le 3e degré comportait comme compétences minimales : lire – écrire - compter. Les deux autres degrés concernaient: l’orthographe, la grammaire, et l’arithmétique.

En 1833 la Loi Guizot admet le principe de la liberté de l’enseignement primaire et le tire de son marasme en obligeant chaque commune à entretenir une école. Cette loi impose une Ecole Normale par département. Les écoles d’application seront installées dans les mêmes bâtiments et serviront de lieux d’observation et d’expérimentation des pratiques pédagogiques. Le maître, alors, doit dominer les disciplines qu’il enseigne : lecture, écriture, arithmétique, et géométrie. Il doit aussi savoir rédiger les actes civils et procès verbaux et d’autre part être initié aux diverses méthodes d’enseignement (ce qui est nouveau).

Tous les maîtres n’ont pas les mêmes diplômes. De 1833 à 1867 sur 100 instituteurs : 72 ont le Brevet Elémentaire - 4 ont le Brevet Supérieur - 15 n’ont pas de Brevet - 6 sans précision. Une étude d’Eric Vergniès "l’institutrice et l’instituteur tarnais de 1863 à 1867" nous apprend que le métier est dur et que les conditions matérielles sont très médiocres. Ce sont surtout les classes modestes qui s’engagent dans ce métier. La plupart des instituteurs sont issus du peuple :-** 35% sont enfants d’agriculteurs.-** 24% d’artisans –** 14% d’ouvriers.

A partir de 1880 Jules Ferry met en œuvre l’école primaire gratuite, laïque, et obligatoire (jusqu’à 13 ans). C’est l’instituteur qui est chargé d’éduquer le peuple d’après l’ordre moral, social et culturel que veut la République." "Les écoles normales inculqueront aux élèves-maîtres les vertus nécessaires à leur mission."



Au XXe siècle la profession s’est fortement organisée avec notamment le tout puissant SNI (syndicat national des instituteurs) auquel adhéraient la grande majorité des instituteurs. Le code Soleil et les IO (instructions officielles) de Leterrier encadraient la formation des maîtres notamment ceux qui n’étaient pas passés par l’école normale. En 1972 on crée les IMF (instituteurs maîtres formateurs) pour étoffer la formation continue.

L’enseignement secondaire.

Sous le contrôle de l’Eglise, au puissant pouvoir temporel (et spirituel), le modèle de l’enseignement secondaire se met en place dès le moyen-âge dans les collèges annexés aux facultés des arts qui délivrent alors trois grades:

le baccalauréat-- la licence-- le doctorat.

Le recrutement des maîtres se faisait sur la base d’un double contrôle : délivrance par l’évêque de la licentia docendi (autorisation d’enseigner) et cérémonie d’initiation par les pairs. C’est en 1766 qu’a été créé le concours de l’agrégation pour nommer des enseignants aux chaires universitaires. A la veille de la Révolution les régents des collèges universitaires sont souvent plus diplômés (licences, doctorat) que les congréganistes.

En 1806 création de l’Université impériale. Elle a le monopole de la délivrance des grades et de la formation des enseignants du secondaire. Cependant on n’y trouve pas de place pour l’apprentissage des pratiques pédagogiques. Seule la licence atteste des capacités professorales. L’enseignant détient le savoir, c’est un savant que tous reconnaissent comme tel.

Le 17 Mars 1808 Napoléon institue pour les professeurs des niveaux adaptés à ceux des élèves. Les docteurs enseignent en terminale de lycées, les licenciés dans les avant-dernières classes et les bacheliers dans les quatre premières années. Les ENS (écoles normales supérieures fondées par J.Ferry : Fontenay1880-(pour les jeunes filles) et St.Cloud1882 (pour les garçons) fournissaient la grande majorité des profs de lycée. La formation des enseignants fut une des priorités de Jules Ferry. Le régent de collège doit posséder le Bac. C’est entre 1930-1933 que l’enseignement secondaire (de la 6° à la 3°) devient gratuit.

Les Centres Pédagogiques Régionaux (CPR) ouvrent en 1952 avec le stage en situation pour les détenteurs du Capes et - en 1969 - le stage en responsabilité pour les agrégés. En 1980 le stage en situation (certifiés)devient stage en responsabilité. Nous n’oublierons pas de mentionner la création en 1982 de la MAFPEN (Mission académique à la formation des personnels de l’Education nationale) qui a joué un rôle particulièrement efficace auprès de tous les personnels du MEN.

Quelques dates sur la réforme des universités :



1257: Robert de Sorbon fonde la Sorbonne – 1793: la Convention supprime les 21 universités et instaure des écoles professionnelles de droit et de médecine. Polytechnique voit le jour en 1794 (en 1804 Napoléon lui donnera un statut militaire) - 1806 Napoléon crée l'université impériale qui a le monopole de l'enseignement. Les bases sont : religion catholique et fidélité à l'empereur. La loi Falloux de 1850 met fin à l'université impériale et la remplace par l'instruction publique. C'est le retour du clergé dans l'enseignement supérieur.

1966: instauration d'un 1ercycle de 2 ans (Duel ou Dues) – 2ecycle court en 1 an (licence),2ecycle long en 2 ans (maîtrise) et 3ecycle (doctorat). Mai 68: la loi du 7 novembre crée des universités constituées d'unités d'enseignement et de recherche (UER).

La loi Savary de 1984: les universités sont définies comme des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPSCP). La loi impose aux universités d'accueillir tout titulaire du bac – la sélection est interdite. Les accords de Bologne en 1998 : le LMD est lancé.

Et le technique ?

La formation spécifique de l’enseignement professionnel a commencé en 1947 avec les ENNA (Ecoles normales nationales d’apprentissage). Dans ces écoles collaborent ensemble les différents corps de métiers et des professeurs d’enseignement général. Pour ce qui est des professeurs d’atelier, ils devront avoir acquis une solide expérience professionnelle de cinq ans minimum.

Ces trois modèles d’enseignement : primaire – secondaire - technique vont désormais avoir – pour tous les enseignants - le même parcours, la même formation au sein des IUFM créés en 1990 (décret 90-867.)et prévus dans la loi d’Orientation de 1989 (loi n°89-486 chap3 art.17), pour prendre la place des Ecoles Normales (ENI), des CPR et des ENNA.. Une meilleure connaissance du système éducatif – qu’on veut uniformiser - s’impose à tous les enseignants : professeurs des écoles, professeurs de collèges, de lycées , de LP. Pour ce qui est du fond, le changement attendu est encore plus ambitieux. : l’enfant a désormais sa place au centre du système éducatif. Ce n’est plus un sujet sous les ordres d’un maître omniscient dans sa discipline ou dans sa classe (école primaire) c’est désormais un individu qui devra construire son savoir en prenant une part très active à ses apprentissages tout en utilisant les matériaux que lui donneront ses différents enseignants ou autres membres de la communauté éducative. .

''Note du webmaster'' concernant quelques sous/chapitres à venir.

Nous avons cru bon de laisser dans ce chapitre les sous/chapitres traitant des IUFM depuis leur création Le lecteur pourra ainsi avoir une meilleure connaissance diachronique et synchronique – de l'accès au métier d'enseignant – des formations proposées, il y a peu d'années – et des conséquences de la ''mastérisation'' actuelle.

Les IUFM ont été remplacés par les ESPE ( écoles supérieures du professorat et de l'Education depuis le )

Que sont les IUFM ?comment y rentre-t-on et qu’y fait-on ?

Situation actuelle . Au nombre de 31, les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres doivent être situés dans une ville ou agglomération siège d’une Université. Dotés de la personnalité morale et de l’autonomie financière ils sont placés sous la tutelle du Ministre de l’Education nationale. Pour l’accomplissement de leurs missions, ils disposent d’emplois, de personnels, d’équipements et de crédits attribués par l’Etat ou par les Départements. Ils sont administrés par un Conseil d’administration de 40 membres.

Présidé par le Recteur, le CA délibère sur les orientations relatives aux formations, l’organisation des Etudes, le budget, le compte financier, le règlement intérieur. Il est assisté d’un conseil scientifique et pédagogique de 31 membres (– le directeur de l’IUFM est membre de droit -) qui examine les orientations de formation initiale et continue, les modalités avec les actions de recherche. Il favorise aussi la concertation entre les formateurs et les usagers.

Les IUFM sont dirigés par un directeur assisté d’un secrétaire général et de un ou plusieurs directeurs-adjoints.

Le directeur , nommé par le Ministre de l’Education nationale, pour une durée 5 ans et renouvelable une fois, est choisi sur une liste d’au moins 3 noms proposée par le conseil d’administration.

L’agent comptable est nommé par arrêté conjoint du ministre du Budget et du ministre de l’EN après avis du directeur de l’Institut. La conférence des directeurs de l’IUFM (CDIUFM) est une structure d’échanges, de réflexion, de mutualisation et de propositions qui rassemble 2 fois/trimestre les Directeurs.

Évaluation : Comme les Universités, les IUFM sont évalués par le Comité National d’Évaluation (CNE) (rapports disponibles sur le site CNE :http:// www.cne-evaluation.fr )

En 2001 on cherchait à améliorer la formation des maîtres à l'IUFM.

Jack Lang, ministre de l'Education nationale avait tenu le 18/10/01une conférence sur le Recrutement et la rénovation de la formation des enseignants. Le 13 Mars 2002 il faisait un discours sur la rentrée 2002 dans les IUFM où il était question entre autres d'une formation de haut niveau, d'une meilleure professionnalisation des formations.

Avant d'aborder en conseil des ministres l'une de ses priorités : la formation des professeurs, le ministre L.Ferry, avait chargé 9 Inspecteurs généraux de lui faire un rapport sur la formation initiale et continue des maîtres. Ce rapport qui comporte 70 pages met en évidence l'inadaptation du système actuel de formation. On y lit, entre autres, que l'importance et le rôle qu'il faut accorder à la formation des enseignants n'ont jamais été clairement exprimés, que la formation initiale et continue des futurs professeurs n'a jamais été adaptée, que l'hétérogénéité des concours est trop grande et que l'Etat a une trop grande propension à relayer la demande sociale.

- quelques-unes des propositions des Inspecteurs généraux : → porter le niveau de qualification de tous les professeurs à 5 années après le bac, soit au niveau du master → faire faire un stage hors du milieu scolaire à tous les futurs enseignants → mieux accompagner les jeunes en début de carrière, les aider à mieux s'installer par le biais d'une allocation d'équipement → créer une instance académique de suivi de la formation des maîtres.

- intervention de Luc Ferry en conseil des ministres (09/04/03). Le ministre a dit que pour améliorer la formation initiale il voulait : - recentrer la formation sur les connaissances qu'ils auront à enseigner – rénover le concours de recrutement – mieux inscrire la première année d'IUFM dans l'ensemble de la formation professionnelle – rendre la préparation des concours plus attractive et développer des viviers de candidats – développer l'alternance entre le pratique de la classe et la formation théorique – rendre la formation professionnelle plus progressive – mieux découvrir le métier d'enseignant (initiation à l'accueil des handicapés )– élargir le champ de compétences des professeurs – redéfinir les dispositifs d'évaluation – faire des établissements des lieux de formation – favoriser les échanges au sein de l'UE – réformer le fonctionnement de l'IUFM – renforcer les liens des IUFM avec les universités et les lieux d'exercice du métier. Le ministre envisage de tranférer aux universités la première année de formation des futurs enseignants, essentiellement consacrée à la préparation des concours de recrutement.

Les IUFM assureront une formation plus professionnelle en 2eannée .La formation des professeurs des écoles resterait sous la responsabilité des IUFM en adaptant les programmes et épreuves des concours pour mener à une véritable polyvalence. La 2eannée de formation à l'IUFM verra un allongement des temps de stage et un retour en formation à l'IUFM sera organisé durant la 1e et, à un degré moindre, la 2e année d'enseignement des jeunes professeurs. Il faut donner un nouvel élan à la formation continue qui au dire du ministre constitue un des leviers stratégiques pour accompagner la mise en oeuvre de la politique éducative et développer les compétences individuelles et collectives des personnels.

M.Garry, directeur de l'IUFM de l'Auvergne (Libération du 11/09/03) pense que pour aider les jeunes professeurs à apprendre à enseigner plus tôt, il faut offrir aux étudiants, dès leur entrée en DEUG et en les prolongeant au stade de la licence, des modules spécifiques n'excédant pas 10 à 15% du volume horaire. Nous verrons que cet élan sera pris en compte dans le nouveau cahier des chargesaprès avis du Haut Conseil de l'éducation - de la formation des maîtres au BO n°1 du 04/01/2007. Restera à bien réfléchir au financement de toutes ces mesures, opération qui exigera de faire des choix et de déterminer les priorités surtout si l'on veut que cette formation continue, qui entraînera d'inévitables remplacements, ne perturbe pas le fonctionnement des établissements. Il n'est donc pas certain que le ministre ( on devrait dire le Président de la République puisque c'est lui qui décide de tout) ait les moyens de sa politique. Il devra lui aussi, faire la politique de ses moyens.

Critiques contre l’IUFM.

Il y a quelques années il était courant (plutôt dans des revues internes) de distiller des critiques parfois acerbes contre les CPR (Centre pédagogique régional) et la MAFPEN. ( Mission académique à la formation des personnels de l’éducation nationale). Dès leur origine les IUFM ont été sous le feu des critiques. Actuellement on irait presque jusqu’à les rendre responsables du malaise de l’Éducation nationale.

Sans pour autant nier les difficultés et les handicaps de l’IUFM, Meirieu écrit2" comme à chaque rentrée scolaire, une série d’ouvrages dénoncent la détresse de l’enseignement, stigmatisent les ayatollahs du pédagogiquement correct, accusent les parents de caporaliser les enseignants".

En septembre 1998 le Monde de l’éducation faisait paraître un article de J.Marc Four sur les IUFM : les ratés de la machine à former. Les propos étaient clairs, mesurés, parfaitement recevables. On y apprenait qu’en 97 il y avait à l’IUFM 85 800 étudiants contre 27 600 en 1991. Des étudiants interrogés reprochaient l’insuffisance de la formation en psychologie de l’adolescent et le manque de polyvalence nécessaire aux professeurs des écoles et des lycées professionnels qui possèdent quelquefois une licence assez éloignée des contenus scolaires.

Des professeurs ou des cadres faisaient grief de voir les savoirs remplacés par les savoir faire. Une majorité d’étudiants réclamaient une formation plus pratique notamment pour aller en ZEP. L’accent est mis cependant sur des IUFM dynamiques comme Lille, Rennes ou Créteil qui ont su créer des modules de formation pratiques sur les ZEP ou les TICE par exemple. Quelques motifs de satisfaction apparaissent dans les propos des jeunes professeurs :" on a désormais un sentiment d’appartenance à un même projet éducatif, de la maternelle à l’université…..la connaissance du système éducatif en 2eannée est de qualité".

Tout en rappelant une formation spécifique pour certaines académies aux quartiers difficiles, les syndicats demandent que les professeurs qui y sont appelés (ils souhaitent qu’ils soient volontaires) bénéficient d’un abaissement d’horaires de cours.

En finir avec les IUFM !:

Tel était le titre du brûlot paru dans le Monde (sept.02) sous la plume de Fabrice Barthélémy et d’Antoine Calagné, professeurs agrégés. Le jugement est sans appel : l’IUFM est inefficace, inutile et parasitaireintervenants extérieurs peu concernéscontenu très pauvredébats fréquemment pratiqués dans les débits de boissonsAutant de mots qui deviennent des munitions, des phrases qui deviennent des bazookas. Il faut détruire, exclure! Le pire est pour bientôt si on ne se décide pas à agir, écrivent-ils. Quelques autres relevés sériels prouvent la haine contre l’institution qui, à notre avis, essaie, en permanence, d’évoluer face au monde agité qui l’entoure.

C’est ainsi qu’on peut lire encore : l’ennuipauses-café innombrablesmasse de médiocritéexercices futiles et infantilisantsrégime de terreur…menace de retenue sur salaire…astreints à rédiger un mémoire (écrit dérisoire !).., la déresponsabilisation, la démotivation y sont distillés…le tout constitue le laboratoire d’un naufrage éducatif généralisé. Le tableau sera complet avec ce zeste de délation : "beaucoup de tuteurs disent le mal qu’ils en pensent" et ce soupçon, ce nuage de pureté et d’authenticité que les auteurs s’attribuent et revendiquent: "texte.. .dégagé de toute préoccupation partisane ou syndicale".

Loin de nous l’idée de répondre dans un plaidoyer pro domo. La formation initiale à l’IUFM comme celle de tout apprentissage ne pourra être que basique et perfectible. C’est en marchant, en avançant, que l’enseignant découvrira son chemin. La formation initiale est tout à fait nécessaire mais une vraie formation ne se comprend que continue, permanente, tant pour les professeurs que pour les formateurs et aussi pour les formateurs des formateurs ! Mais de quels crédits faudrait-il disposer! ?

Au collège un tableau pas si noir. (titre d’un article de E.Davidenkoff dans Libération du 12/10)

Après avoir écrit que malgré les difficultés, les établissements difficiles ne sont pas les zones de non-droit décrites par les tenants d’un retour aux" bonnes vieilles" méthodes le journaliste pénètre dans le quotidien de quelques classes de 3 collèges de Bellegarde, Meaux, Marseille (dont 2 réputés difficiles) collèges où la majorité des élèves sont issus de familles défavorisées. Rencontre de 3 jeunes enseignants de 28 à 35 ans issus de cette génération IUFM qui aurait soi-disant biberonné un fatras psychopédagogique oiseux et inutile..

Certes en classe toujours un bruit de fond, des élèves déconnectés, remuants, partout, mais de la discipline partout. Le constat est clair : les enseignants ne baissent pas les bras et recourent aux méthodes qu’ils jugent pertinentes y compris quand elles sont traditionnelles. Pour E.Davidenkoff s’il est vrai, comme Fillon le pense, que "l’école paie aujourd’hui la facture de vingt-cinq années d’irrésolution de notre société face à la dissolution des repères moraux et civiques, cela fait plusieurs années que les enseignants et les équipes éducatives ont commencé à « rembourser» ladite facture.

Cet élan sera particulièrement pris en compte dans le cahier des charges -voir le détail plus haut dans ce chapitre- de la formation professionnelle des maîtres à l'IUFM figurant au B.O.n°1 du 04/01/2007compétence 4 , compétence 9 (au niveau des capacités) , compétence 10 au niveau des connaissances et des capacités. Ce qui est bien résumé par la phrase : le professeur s'inscrit dans une logique de formation professionnelle tout au long de sa vie.

Une enquête menée par la DEP en 2006 auprès de 1200 enseignants du premier degré révèle que 60 % de ces enseignants s’estiment mal préparés à leur métier.



Une récente étude ( 2005/06) de la DEP (Direction de l’évaluation et de la prospective) menée auprès de 1200 enseignants du premier degré a montré que la majorité d’entre eux trouvaient la formation dispensée dans les IUFM insuffisante voire très insuffisante. Ils considèrent cette formation trop théorique et décalée par rapport à la pratique une fois sur le terrain. Ils disent manquer de conseils pour gérer des situations difficiles comme la violence ou le handicap de certains élèves. Ils ne comprennent pas que des enseignants d’IUFM , pour la plupart agrégés mais qui n’ont jamais enseigné l’apprentissage de la lecture dans le primaire, puissent devenir des spécialistes de la lecture en CP! Ils estiment aussi que les stages dans les classes ne sont pas assez longs.

Pour 50% des enseignants interrogés la maîtrise de la langue française est jugée comme la plus importante pour la pratique professionnelle. L’enquête a bien montré que les priorités de chacun tiennent en partie à la géographie scolaire et au public auquel on s’adresse. Ces enseignants classent les matières enseignées en IUFM suivant leur degré d’utilité.. Pour ceux qui exercent en ZEP l’apprentissage de la lecture est le module le plus important.

Plus d’un tiers seulement des professeurs des écoles estiment indispensable le module de prise en compte de l’hétérogénéité des élèves, et ils souhaitent des formations spécifiques permettant de les aider à combattre l’illettrisme et à prévenir la maltraitance. Cette dernière formation est jugée très utile par 10% des enseignants hors ZEP et 20% en ZEP. 36% des enseignants du primaire disent éprouver de très grandes difficultés à enseigner une langue vivante désormais obligatoire en primaire et ils peinent aussi en informatique. Ils disent que leur formation en IUFM n’est pas assez longue dans ces eux domaines.

Nous tenons à redire qu’une formation ne peut pas s’arrêter uniquement au comment elle doit aussi traiter le pourquoi. Dans un IUFM on ne peut pas tout faire et c’est sur le terrain en s’appuyant au maximum sur les collègues qu’un jeune peut faire face et découvrir petit à petit sa meilleure façon d’enseigner et d’éduquer les élèves. On ne peut pas distribuer un recueil de recettes en sortant de l’IUFM. C’est le quotidien, sur le terreau, qui formera le mieux un enseignant.

Le gouvernement se penche sur une amélioration des formations en IUFM et le Haut Conseil de l’éducation devrait faire des propositions à ce sujet à Gilles de Robien avant la fin de l’été..Le premier document de travail montre que la pédagogie différenciée sera encouragée. Les enseignants devraient être mieux formés pour repérer les problèmes de santé ou les signes de maltraitance et des cas réels leur seront présentés comme des problèmes de violence en classe et les stages en classe seraient bien plus longs.(d’après le Figaro du 31/05/06).

Changement de statut de l’IUFM avec la loi Fillon.



À l’article 45 de la loi Fillon (2005-280) on peut lire que les 2 premiers alinéas de l’article L721-1 du code l’éducation sont remplacés par 3 autres alinéas:

les IUFM sont régis par les dispositions de l’article L713-9 et sont assimilés, pour l’application de ces dispositions, à des écoles faisant partie des universités.

des conventions peuvent être conclues, en tant que de besoin, avec d’autres établissements d’enseignement supérieur.

d’ici 2010, le Comité national d’évaluation des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel procède à une évaluation des modalités et des résultats de l’intégration des IUFM au sein des Universités.

Dans les dispositions transitoires et finales il est stipulé que : - dans un délai maximum de 3 ans à compter de la publication de la présente loi, les IUFM sont intégrés dans l’une des universités auxquelles ils sont rattachés par décret pris après avis avis de Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche. – Le décret précise la date à laquelle prend effet l’intégration. Une convention passée entre le Recteur d’académie et cette université précise en tant que de besoin, les modalités de cette intégration -(article 86): à compter de la date de son intégration, les droits et les obligations de l’IUFM sont transférés à l’université dans laquelle il est intégré. Ces transferts ne donnent lieu à aucune indemnité, droits, taxes, salaires ou honoraires. Les personnels affectés à l’IUFM sont affectés à cette université.

Cette modification de statut peut laisser à penser que l’IUFM n’aura plus de Conseil d’administration donc plus de réelle autonomie financière.

Nota :

En Juillet 2005 : on a appris que les décrets d’application étaient suspendus…sine die?certainement pas puisqu'en janvier 2007 on pouvait lire dans les quotidiens nationaux que tous les IUFM devraient passer sous le giron universitaire avant la 1ier Janvier 2008. On sait déjà (mai 2004) que l'IUFM de Versailles est intégré à l'université de Cergy-Pontoise, celui d'Aix-Marseille à l'Université d'Aix-Marseille-I, celui d'Aquitaine à Bordeaux IV.....Les IUFM, donc, perdront, vraisemblablement, leur personnalité juridique.

La modification du statut fait partie de la rénovation de la formation des enseignants. Elle porte principalement sur un allongement de la période de formation professionnelle initiale, ainsi que sur une véritable alternance qui articule la responsabilité du professeur en stage dans un établissement à une formation dans un institut de formation des maîtres intégré à une université.

L’Enseignement privé est doté de 25 centres de formation professionnelle (CFP).

Les premières lignes pour la rentrée 2006 de la réforme de la formation des enseignants du ministre Robien.



Le 09/11/06, au Mans le ministre Robien a tracé les lignes générales de la formation des enseignants dans les IUFM en insistant sur plus de pratique. Cette réforme qui devrait s'appliquer dès la rentrée prochaine comprendra 3 impératifs : assurer une parfaite maîtrise de la langue française donner aux futurs enseignants les moyens de faire face à tous les publics et leur donner une meilleure connaissance de leurs droits et devoirs de fonctionnaires. La formation des enseignants devra accorder une grande place à la pratique avec plus de stages sur le terrain le plus en amont possible et les enseignants seront formés pour bien maîtriser le socle commun de connaissances.

Dans un entretien avec un journaliste de Sud-Ouest (www.sudouest.com )le 07/12/06 le ministre G.de Robien a déclaré à propos de la formation des enseignants : -...il faut une formation plus concrète ouverte sur le monde, en alternance avec la connaissance de situations réelles en classe. Dès le concours l'enseignant ira dans une académie poursuivre l'année de titularisation et deux années suivantes au cours desquelles il aura de la formation continue....les enseignants seront pour beaucoup bivalents (ils seront susceptibles d'enseigner dans deux matières bien approfondies), ils auront la connaissance d'une langue étrangère et une très bonne maîtrise de la langue française.



Le nouveau cahier des charges des IUFM figure désormais dans l'arrêté du 28/12/06 au B.O. n°1 du 04 Janvier 2007.Nous le détaillons ci-dessous



Nouveaux textes sur les IUFM . Dispositions applicables à la rentrée 2007. 05/03/2007N

(Textes: B.O.n°1 du 04/01/2007- A. du 19/12/06. RLR:438-5)

Les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) accueillent des étudiants préparant les concours de recrutement des personnels enseignants des premier et second degrés et des personnels d'éducation ainsi que des étudiants et les élèves professeurs des cycles préparatoires à ces concours....ils participent à la préparation à ces concours sous la responsabilité des universités qui les ont intégrés ou les intégreront sous peu..

Ils assurent également la formation professionnelle initiale des : - professeurs des écoles – des professeurs agrégés, des professeurs certifiés, des professeurs d'EPS et des professeurs de lycée professionnel qui ne justifient pas, lors de leur recrutement, de l'expérience professionnelle d'enseignement – des conseillers principaux d'éducation. Les IUFM interviennent également dans la formation de ces personnels au cours de 2 années scolaires qui suivent leur titularisation.

La Formation professionnelle initiale des professeurs des écoles comporte :des activités de formation et d'enseignement en IUFM → un stage en responsabilité dans un des cycles de l'école primaire d'une durée de 30 jours à raison d'un jour par semaine et de 2 stages en responsabilité de 3 semaines chacun dans les autres cycles de l'école primaire→elle peut également comporter d'autres stages notamment un stage de pratique accompagnée. La formation de ces personnels au cours des 2 années scolaires qui suivent la titularisation comporte une initiation à la prise en charge des élèves en situation de handicap. Au ours de ces 3 années la formation peut proposer d'autres stages en collège ou à l'étranger. La conduite de la relation avec les parents d'élèves fait partie intégrante de cette formation.

La formation professionnelle initiale des professeurs agrégés, certifiés, professeurs d'EPS et professeurs de lycée professionnel comporte:

des activités de formation en IUFM le stage en responsabilité → un stage en entreprise pour les personnels enseignants stagiaires des disciplines professionnelles et technologiques de 2ddegré qui n'auraient pas acquis une expérience professionnelle significative en rapport avec le contenu des formations auxquelles ils préparent leurs élèves →un stage en entreprise de 3 semaines axé sur les relations entre l'école et l'entreprise pour tous les professeurs de lycée professionnel stagiaires → un stage de pratique accompagnée dans une catégorie d'EPLE différente du stage en responsabilité.

la formation de ces personnels au cours des 2 premières années qui suivent la titularisation comporte une initiation à la prise en charge des élèves en situation d'handicap. ■ au cours de ces années pour tous les personnels, la formation peut proposer d'autres stages : - en entreprise, en école primaire ou à l'étranger. La conduite de la relation avec les parents d'élèves fait partie intégrante de cette formation.

Le volume horaire maximum du stage en responsabilité est de → 288 heures pour les personnels enseignants stagiaires du 2ddegré des disciplines d'enseignement général, technologique et professionnel.→ 360 heures pour personnels enseignants stagiaires du 2d degré en EPS incluant la participation à la formation, à l'entraînement et à l'animation sportifs.

Que dit le projet de loi (la loi Fillon) ?

(la publication des décrets d’application est prévue pour 2006…)



La vocation de la première année à l’IUFM reste la préparation au concours de recrutement. Elle inclut des stages d’observation et de pratique accompagnée dans les écoles et établissements du second degré. En seconde année, les lauréats des concours du second degré seront nommés stagiaires une semaine avant la rentrés scolaire ; cette semaine en IUFM sera consacrée à la préparation de leur stage en responsabilité dans la établissements.

Les nouveaux professeurs titulaires demeurent affectés, à l’issue de la seconde année d’IUFM, dans leur académie de formation et l’affectation dans des établissements réputés difficiles sera évitée, sauf pour les professeurs qui se porteront volontaires. Ils bénéficieront d’un meilleur accompagnement professionnel au début de leur carrière. Une formation particulière pourra être offerte à ceux d’entre eux qui seront confrontés à des situations professionnelles difficiles. Une aide sera allouée aux enseignants à leur première prise de fonction.

Le rapport annexe est plus explicite :- une programmation pluriannuelle des recrutements de 2006 à 2010 est mise en place. Au cours des 5 prochaines années 30 000 professeurs de second degré, CPE, Copsy en moyenne par an; ce volume sera ajusté chaque année.

Dans le second degré il pourrait être envisagé d’organiser des concours nationaux à affectation académique selon les modalités suivantes :

un seul concours national par corps et discipline, des épreuves nationales et un jury unique, comme aujourd’hui.

la répartition académique des postes ouverts est donné au moment de l’inscription aux concours. Les candidats reçus choisissent leur académie d’affectation qui sera à la fois leur lieu de stage et leur lieu de début de carrière.

Le mouvement académique ne traitera plus que de la mobilité des titulaires.

les troisièmes concours deviendront une vraie voie de diversification du recrutement pour des personnes ayant acquis une expérience professionnelle dans le secteur privé (5 ans). Pour ce faire la condition de diplôme est supprimée.

le statut de professeur associé dans le second degré sera développé. Dans le cadre de leur dotation en heures d’enseignement les établissements pourront faire appel à des professeurs associés, issus de milieux professionnels pour diversifier et compléter leur potentiel d’enseignement.

le rapprochement de la formation continue et de l’université sera facilité.

les formateurs IUFM devront avoir un lien direct soit avec la recherche soit avec la pratique de la classe. Une charte des formateurs définira la nature du métier de formateur et les compétences attendues ainsi que les missions à accomplir.

trois grands ensembles de formation seront distingués : - l’approfondissement de la culture disciplinairela formation pédagogique visant la prise en charge de l’hétérogénéité des élèves – la formation du fonctionnaire du service public de l’éducation, en particulier dans ses relations avec les parents.

Le système mis en place à l’IUFM actuellement et dans un passé récent prenait en compte tous ces objectifs avec des variantes par institut.

Place de l’Université:

Des textes ministériels récents (B.O.n°1 du 04 /01/2007) montrent la place capitale que tient ou que va tenir désormais l’Université dans le cursus universitaire de chaque futur enseignant. Le 18/11/04 le ministre F.Fillon annonçait que les IUFM seront, dans la nouvelle loi, intégrés aux Universités et la formation faite en unités de valeur pour donner l’équivalent d’un master disciplinaire.

Rappelons la réflexion de J.Marc Four dans le Monde de l’Education de septembre 1998 :"..bien qu’il existe partout des conventions entre IUFM et universités, ces dernières conservent souvent un regard condescendant." Des voix, comme celle de Laurent Petrynka, s’élèvent contre l’influence de l’Université:"..le choix politique en 1989 de rattacher chaque IUFM à une université se révélera une importante erreur pédagogique[…..] l’université par le biais des chercheurs, maîtres de conférences, professeurs, produit des savoirs savants et creuse par là-même le fossé qui les sépare des enseignants qu’elle forme….la pédagogie de l’université transpire de la primauté du savoir…"

Le 24 Janvier 2002, les présidents d’université ont adopté à l’unanimité une motion concrétisant la force de leur engagement en face des mesures ministérielles concernant les évolutions du métier d’enseignant.

Étudiants inscrits en Facultés et postes proposés au Capes 2006 et à l’Agrégation.



Spécialités

Etudiants inscrits

Postes proposés au Capes et à

l’Agrégation en 2006

Lettres

117 160

1 305

Staps

45 000

415

Biologie

73800

380

Langues

118 000

1 875

SHS: Histoire, géo, philo,

psycho, sociologie…

246 000

950

( source :Cereq)



Ce tableau montre bien qu’il y a des diplômes à issue très difficile voire sans issue et des filières très saturées mais tous ces étudiants ne suivent pas des études supérieures pour accéder uniquement à un poste d’enseignant...

Bien que la majorité des experts se prononcent contre le numerus clausus à l’entrée de l’Université, des voix sonores et appuyées se font entendre contre nos diplômes qui ne seraient plus en phase avec le monde d’aujourd’hui. On reprocherait à la France d’admettre comme seule voie royale à l’accession au savoir, l’abstraction. En comparant avec l’Allemagne, certains font remarquer que 2 jeunes allemands sur 3 suivent une orientation dans les métiers de l’industrie ou de l’artisanat alors qu’en France on ne jure que par le Bac et les grandes écoles ou la fac. Ce qui se traduit par 2 systèmes usés: l’université deviendrait une voie de garage et les grandes écoles créeraient des élites hors-sol ...

Nous pensons que cette vision est trop pessimiste, trop défaitaiste, trop réductrice.. le dénigrement ne saurait être un dogme pour la jeunesse qui veut oser et aller de l’avant avec enthousiasme. Certes tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut améliorer l’orientation, prévoir des doubles formations, des parcours disciplinaires, une meilleure synergie entre les différents départements. À la question: les jeunes sont-ils bien formés? Gilbert Béréziat qui a été président de l’université Paris-VI répondait: oui! à condition qu’il y ait du travail…je pense que nos étudiants sont bien formés (nous pratiquons l’alternance depuis longtemps) mais le marché du travail doit correspondre à leurs aspirations, sinon on doit leur dire qu’il faut un bac+5 pour être serveur….

Cl.Allègre, un ancien ministre de l’Education nationale, a dit que pour l’entrée à l’université il ne faut pas instaurer un numerus clausus mais il faut prendre des mesures qui ne soient ni brutales, ni mécaniques mais persuasives… On a magnifié les emplois intellectuels mais travailler dans le bâtiment, l’hôtellerie, la restauration peut être aussi magnifique. Un pays a besoin de tous les métiers. Et il vaut mieux être le meilleur boulanger que le plus mauvais médecin de France.



Reprenons ces filières ou spécialités du tableau ci-dessus et lisons (Cahier n°5 supplément au Figaro du 3/04/06) les réflexions ou conseils avisés de certains experts reconnus.

Lettres :

- l’ancien président de Paris IV, Georges Molinié déclare que le chômage des jeunes littéraires est préoccupant mais il dit que si ces jeunes n’avaient pas fait ces études il y aurait 60% de chômage!

Pour lui il ne faut pas faire de sélection à l’entrée de l’université ni supprimer les filières mais mieux informer les élèves ,dès le lycée, sur les débouchés. Il refuse le numerus clausus et dit que nous ne sommes pas saturés en termes de diplômes. La bonne solution serait de faire des études de droit ou de commerce en plus des lettres.

Langues :

l’ONISEP affirme que les diplômés en langues ou LEA de niveau bac+3 ou bac+4 accèdent plus facilement à un emploi stable. Outre l’enseignement, les débouchés se trouvent aussi dans l’interprétariat et la traduction. Le président de l’Inalco pour sa part observe les besoins accrus pour le chinois et le japonais et il prône aussi la double formation en mathématiques et en chinois par exemple. Jacques Legrand, à son tour, met l’accent sur l’orientation des jeunes en les aiguillant vers les combinaisons de cours les plus recherchées sur le marché du travail. Il déclare qu’il faut favoriser les parcours pluridisciplinaires et créer une meilleure synergie entre les différents départements et établissements.

Staps : Mathias Abramovicz, président de l’Anestaps, a déclaré: nous ne sommes pas trop nombreux en Staps! Cette filière a longtemps été stigmatisée car considérée comme menant uniquement à la profession de prof d’EPS. Ce qui est complétement faux.L’Anestaps répertorie quatre orientations possibles pour les diplômés: management sportif, animation, entraînement et rééducation fonctionnelle (travail avec les hôpitaux).

Biologie :

Pierre Netter, professeur de biologie à Paris IV, directeur de l’école doctorale La logique du vivant a déclaré qu’après leur thèse la majorité des docteurs continuent en post-doc. Les autres sont face à une situation bien française, la prétendue supériorité des grandes écoles (qu’il serait plus conforme à la réalité d’appeler écoles professionnelles) dont beaucoup d’ailleurs sont petites, qui fait que l’on préfère un bac+5 à un bac+8…Les diplômés en biologie outre l’enseignement peuvent rejoindre les laboratoires pharmaceutiques, intégrer les collectivités locales et créer des start-up dans l’univers bio-médical.

Les sciences humaines :

J.P. Poussou, ex-recteur de l’Académie de Bordeaux et directeur adjoint de l’Ecole doctorale d’histoire moderne et contemporaine de Paris-IV-Sorbonne a déclaré que le problème des débouchés est général à l’Université française, qui laisse entrer tout le monde et ne peut assurer à tous une formation professionnelle…les sciences humaines n’ont pas de vocation professionnelle autre que celle de préparer aux concours d’enseignement…nous trompons les jeunes en leur disant que nous allons leur donner un diplôme professionnel. Notre rôle est de les emmener au plus haut niveau.

Toutefois il pense qu’il n’y a pas de quoi se mettre le sac sur la têtePour les étudiants de la filière histoire, qui est la sienne, il est persuadé qu’ils reçoivent une formation solide qui leur permet généralement de se tirer d’affaire : concours administratifs où leur taux de réussite est souvent supérieur à celui des juristes. Un grand nombre de ces étudiants se dirigent également vers des formations complémentaires.

Le cas de la psychologie

Avec 65 000 étudiants inscrits en psycho la France regroupe le quart des étudiants européensà titre d’exemple: 800 en Grande Bretagne et 1100 en Allemagne! Le 26/03/06 la FFPP(Fédération française des psychologues et de psychologie) lançait une pétition qui demandait à ce que la sélection placée à l’entrée du M2(bac+5) soit effectuée dès le M1 (bac+4). Elle réclame en outre une sélection accrue davantage en phase avec avec les débouchés.

Roger Lécuyer, professeur de psychologie à l’Université Descartes ParisV, a déclaré qu’il n’y a pas de chômage total mais partiel. Les diplômés vivotent avec des heures de vacations, des mi-temps, des CDD …20 heures par semaine dans 4 établissements différents voilà le portrait classique du psychologue clinicien.

Le ministère de l’Education nationale va ouvrir un portail Internet recensant les taux de réussite en fonction des différentes formations et filières, ainsi que les taux d’emploi.

L'organisation des études à l'IUFM après la licence:Formation scientifique et professionnelle.

En première année de formation le candidat est étudiant: la formation de 1ère année prépare aux concours de recrutement dans leurs aspects à la fois scientifiques et professionnels : - formation disciplinaire ( intégralement assurée par l'IUFM pour la préparation au Capes de documentation, CAPET de technologie,PLP lettres -Histoire , lettres-langues et au concours CPE.Formation assurée en partenariat avec les universités pour les autres formations.) - - formation professionnelle :elle a pour objectif d'initier les candidats aux divers aspects du métier d'enseignant : l'établissement – l'élève – la pratique de la classe (ou du CDI , ou des activités d'un CPE).Elle comporte une phase de formation commune et une préparation à l'épreuve orale sur dossier (qui a pour objectif d'initier le candidat à une réflexion épistémologique et didactique et le développement de ses capacités de communication.) une phase de formation commune " sensibilisation aux gestes professionnels fondamentaux qui prépare l'étudiant à percevoir, décrire, et analyser les multiples composantes du fonctionnement d'un établissement scolaire et d'une situation d'enseignement.

Les concours de recrutement de l'Education Nationale : Concours de Professeur des Ecoles (CPRE) -CAPES -CAPEPS- CAPLP- CAPET- CPE- CAFEP comportent : des épreuves disciplinaires – une épreuve sur dossier .Le concours pour professeur des écoles est organisé au niveau académique et débouche sur une affectation départementale – les autres sont des concours nationaux conduisant à une affectation nationale.

Inscriptions aux concours pour 2008:

En plus de l'inscription à l'IUFM les candidats doivent impérativement s'inscrire aux concours 2008du CAPES – CAPET- CAPEPS- CAPLP- CPE- CAFEP au www.education.gouv.fr/siac/siac2

Inscription : du 13/09/2007 à partir de 12h au 23/10/2007 avant 17h

Confirmation : du 30/10/2007 à partir de 12h au 13/11/2007 avant 17h

Comme tous les ans les concours externes auront lieu en Mai et en Mars pour le concours Interne.

Le B.O. Spécial n°3 du 17 mai 2007 développe les programmes des concours externes et internes (et 3° Concours) . Session 2008. 08/06/2007N

Figurent au B.O. spécial n°3 du,17 mai 2007 les programmes des concours externes et internes de l'Agrégation, du Capes, du CAPLP, du CAPEPS, de COP, de CPEsession 2008

En deuxième année de formation après avoir été reçu au concours le candidat sera stagiaire. Les lauréats des concours bénéficient des droits et sont astreints aux devoirs des agents de l'Etat. Centrée sur les pratiques professionnelles la formation comportera : → des compléments de formation disciplinaire – une formation pédagogique – une rédaction d'un travail d'étude et de recherche [TER. en remplacement de l'ancien mémoire] -un stage en responsabilité – un stage de pratique accompagnée – un stage en entreprise pour les filières techniques, professionnelles et CPE.

La certification : elle validera la formation et permettra la titularisation dans l'Education nationale comme professeur des écoles, comme professeur certifié des lycées et collèges, comme professeur de lycée professionnel ou CPE.

-Les troisième et quatrième années de formation professionnelle se déroulent lors des deux premières années de titularisation au sein de l'Académie d'affectation.

Cahier des charges de la formation des maîtres.

Avant-propos : Le partage de la connaissance est essentiel dans la construction d'une société fondée surle principe de l'égalité républicaine, notamment l'égalité des chances, sur la reconnaissance des mérites individuels et sur la volonté de faire réussir tous les élèves. L'école est aussi le lieu de la formation du citoyen où se construit une culture commune pour vivre ensemble.

L'enseignant doit maîtriser des connaissances correspondant aux disciplines qu'il aura à enseigner d'où une solide formation disciplinaire qu'il recevra pour l'essentiel à l'université. Progressivement il doit se familiariser avec la façon dont ces connaissances peuvent être transmises aux élèves dans le cadre du Socle commun de connaissances et de compétences et des programmes d'enseignement. Il doit apprendre : → quels en sont les points essentiels, les articulations possibles entre eux → comment organiser sa classe – adapter sa pédagogie à la diversité de ses élèves – évaluer le travail de chacun des élèves – découvrir le cadre de l'école ou de l'établissement – travailler en équipeinscrire son action dans un projet collectif – connaître le monde qui l'entoure le monde du travail et la société – appréhender la diversité des contextes sociaux et économiques et des réalités scolaires qui en découlent – ouvrir son enseignement et son action pédagogique vers l'extérieur – répondre aux attentes des parents .

Dans le cadre de la Stratégie de Lisbonne et du processus de Bologne portant sur l'espace européen de l'enseignement supérieur, la formation des maîtres prendra en compte des enseignements permettant la mobilité des enseignants au sein de l'Europe....Pour toutes ces raisons la formation des maîtres se fera en alternance pour permettre une interaction entre approches théoriques et pratiques, intersection qui associera l'université, désormais chargée de la formation des maîtres, et les établissements d'enseignement. L'université qui intègre un IUFM comme école interne doit élaborer un plan de formation en conformité avec le cahier des charges.

→Former à un métier, préparer à une mission.

Enseigner est un métier qui s'apprend. Faire cours et faire apprendre – conduire une classe et individualiser son enseignement – exiger des efforts et donner confiance – susciter l'intérêt, percevoir des talents, aider à l'orientation...tout cela nécessite une formation initiale et continue.

Quel que soit son parcours antérieur et quel que soit son lieu d'exercice, un professeur doit avoir acquis la pleine conscience que ce sont les progrès et les résultats des élèves qui donnent sens à son action et à sa fonction. Enseigner dans le cadre du service public de l'éducation nationale est une mission (ne doit-on pas voir dans ce mot une connotation apostolique?) : mission d'instruction des jeunes qui sont confiés à l'école, ce qui implique une bonne maîtrise de toutes les compétences nécessaires au niveau requis - mission d'éducation selon les valeurs républicaines, ce qui implique une connaissance précise des lois, des principes qui les traduisent mais aussi un comportement exemplaire dans l'exercice des fonctions – mission de contribuer à l'insertion sociale et professionnelle des élèves, ce qui implique la capacité à favoriser l'ouverture culturelle des élèves et une bonne connaissance de l'environnement économique et social de l'école.

Un professeur stagiaire doit comprendre que la titularisation constitue un engagement et une responsabilité qui donnent sens à la liberté pédagogique que lui reconnaît la loi.

Un cadre commun national pour la formation des maîtres. Des références claires pour les étudiants et les partenaires.

Le cadre fixera les références à respecter aux différents partenaires de la formation initiale : les universités ayant intégré un IUFM (ou les IUFM non encore intégrés) qui devront établir les plans de formation les représentants de l'institution scolaire qui certifieront l'acquisition des compétences indispensables la commission chargée de l 'évaluation de la qualité des plans de formation écoles, collèges, lycées qui accueilleront des professeurs stagiaires ou de nouveaux titulaires.

Les plans de formation professionnelle des maîtres correspondront à des caractéristiques nationales.

La formation des stagiaires commence à la date de la rentrée des professeurs des écoles, des collèges, des lycées pour qu'ils participent aux activités de pré-rentrée dans les établissements où ils effectuent leur stage de responsabilité. L'examen de qualification se déroule à la fin de l'année scolaire après la sortie des élèves.

Les professeurs des écoles stagiaires auront un volume horaire minimal de formation en IUFM de 400 heures au cours de l'année de stage et de 50h au cours de la 1ière année d'exercice en tant que titulaire. Sur ce volume les compétences relatives à la maîtrise de la langue ne sauraient être construites sur une durée inférieures à 120h ( dont 50 pour les premiers apprentissages de la lecture et de l'écriture. La formation s'organise autour des stages en responsabilité : un jour par semaine dans la même classe et un stage de 3 semaines dans chacun des 2 autres cycles du primaire.

La formation à l'IUFM des professeurs de collèges et de lycées stagiaires a un volume horaire minimal de 220h au cours de l'année de stage de 50h au cours de la 1ièreannée de titulaire. La mise en oeuvre du cahier des charges de la formation des maîtres s'appuie sur le décret du 11/07/2006 définissant le socle commun des connaissances et des compétences, les arrêtés définissant les programmes d'enseignement, les circulaires, les notes de service et textes précisant les engagements éducatifs de l'institution scolaire comme l'éducation à la santé, à l'environnement pour un développement durable avec les obligations résultant de la mise en oeuvre de l'article 8 de la Charte de l'environnement.

La formation professionnelle des maîtres est une formation en alternance .

On a désormais un allongement de la période de formation professionnelle initiale et une formation fondée sur une véritable alternance conçue dans l'articulation entre la responsabilité du professeur en stage dans un établissement et sa participation à des unités d'enseignement en IUFM.l y aura aussi une alternance appliquée aux formateurs : professeurs des écoles et des lycées détachés en l'IUFM devront garder un lien étroit avec l'enseignement devant les les élèves.

La formation des maîtres s'effectuera en alternance à l'université et dans les établissements scolaires.

Les stages, notamment en responsabilité se placent au coeur du système de formation : ils doivent être préparés, accompagnés, exploités par des formateurs exerçant dans des écoles,collèges,lycées associés à des formateurs de l'IUFM et de l'université. La formation doit préparer les stagiaires à la réponse à des questions comme : comment construire une situation propice à l'apprentissage du langage dans une classe d'enfants de 3 ans? Comment apprendre à lire à un élève du cours préparatoire? Comment enseigner les 4 opérations? Comment aborder telle notion en sciences expérimentales? En Hist/Géo?....La formation à l'IUFM doit être en prise sur la réalité scolaire et dispensée en fonction des situations professionnelles rencontrées par les professeurs : la personne de l'élève, le groupe classe,

l'apprentissage (processus, motivation,difficultés...) l'évaluation, la gestion des conflits, la lutte contre la violence, les relations avec les parents, l'orientation, et la diversité des voies de formation offertes aux élèves, la diversité culturelle des élèves...Le développement du langage (au cycle des apprentissages premiers) et l'apprentissage de la lecture au cycle des apprentissages fondamentaux seront pris en compte par des unités d'enseignement spécifiques.

Les formateurs seront en contact avec la réalité de l'école, des collèges et des lycées:quel que soit leur statut, tous les formateurs doivent justifier d'une expérience directe ou d'une connaissance des classes d'aujourd'hui. Ils doivent travailler ensemble. Les professeurs du 1ieret 2d degré enseignant en IUFM sont les premiers concernés pour l'enseignement de la didactique des disciplines : leur expérience doit être solide et reconnue au sein de l'institution. Le principe du service en temps partagé école ou établissement d'une part, université d'autre part, doit progressivement s'étendre : 70%au moins des professeurs des 1ier et 2d degrés enseignant en IUFM exerceront en temps partagé.

C'était déjà en 2001 le souhait du ministre Jack Lang lorsqu'il disait lors d’une conférence de presse du 18/10/2001 :" il est essentiel qu’autour d’un noyau indispensable de permanents les formateurs à l’IUFM soient des formateurs en service partagé entre l’école, le collège ou le lycée d’une part et l’IUFM d’autre part".

Un formateur d'enseignants est un professeur qualifié pour former des maîtres ou reconnu par les corps d'inspection.

Il devra donc connaître les bases de la formation d'adultes, devra être ouvert à des domaines disciplinaires et transversaux autres que la ou les spécialités d'origine...l'université veillera à la qualité des formateurs :enseignements de masters ou des séminaires formation de formateurs, de même qu'une formation par la recherche (doctorat) peuvent y contribuer...

Un continuum de formation : licence, concours, formation à l'exercice du métier.

La préparation au métier de professeur s'inscrit donc dans un cursus universitaire : la licence intégrera des éléments de professionnalisation,elle se poursuit avec l'année de préparation au concours puis avec la formation professionnelle complétée aux cours des 2 premières années en pleine responsabilité. Comme dans d'autres pays la formation des maîtres permettra la délivrance de crédits-ECTS (European Credit Transfer System : système européen d'unités d'enseignement capitalisables et transférables). La formation des maîtres prend place dans le cursus licence-master-doctorat (LMD).

Tous les professeurs doivent connaître le socle commun des connaissances et des compétences. Les futurs professeurs des écoles commencent à acquérir les savoirs nécessaires à la polyvalence avant le concours de recrutement comme les professeurs du 2ddegré doivent être en mesure avant le concours d'établir les liens de leurs disciplines avec les disciplines connexes. On doit les inciter à s'engager dans des parcours de formation universitaire ouvrant sur les mentions complémentaires offertes dans certains concours de recrutement et permettant la bivalence des professeurs au collège. Ils doivent ainsi pouvoir acquérir d'autres savoirs utiles pour enseigner (notions de base en psychologie, sociologie, histoire, philosophie, économie, droit...).Les universités cherchent aussi à donner aux étudiants de licence des compétences transversales : langue vivante étrangère, informatique, méthodologie. Un futur enseignant peut suivre un parcours linguistique en langue vivante tout au long de sa formation universitaire et passer le certificat informatique et internet (C2i) de niveau 1 dans le cursus licence . Des parcours métiers de l'enseignement faisant une place à des notions de base nécessaires à tout futur professeur seront proposés.

Au cours de son cursus de licence et de la préparation au concours l'étudiant candidat à l'enseignement doit également effectuer un ou des stages d'observation pour découvrir l'école dans sa diversité et dans sa réalité d'aujourd'hui afin de confirmer son choix professionnel. Ces stages deviendront obligatoires dans des conditions prévues par voie réglementaire, pour l'inscription aux concours de recrutement.Il est nécessaire aussi que les étudiants qui se destinent au professorat de langues vivantes étrangères effectuent un séjour d'au moins 4 semaines dans un pays où la langue correspondant à leur projet est en usage courant.Pour mieux comprendre le monde du travail et notamment l'entreprise, il est nécessaire que l'étudiant (futur enseignant) effectue un stage en entreprise.

Basés sur des programmes nationaux les concours de recrutement garantiront un bon niveau dans les disciplines qu'enseigneront les candidats et dans les dispositions indispensables à l'exercice du métier.Au cours des épreuves d'admissibilité et d'admission, une attention particulière sera portée à la maîtrise de la langue française (précision du vocabulaire et de l'orthographe) ainsi qu'à la qualité de l'expression orale et écrite des candidats.

Une formation professionnelle sur le principe de l'entrée progressive dans le métier et de l'accompagnement dans le premier emploi.



Pour assurer cohérence et continuité la formation du professeur stagiaire et les 2 premières années d'exercice devront s'effectuer dans la même académie. La formation du professeur stagiaire lui permet d'acquérir une maîtrise suffisante des 10 compétences que nous avons évoquées plus haut et qui seront détaillées plus loin. Cette formation comportera une formation à la communication et à la capacité à s'exprimer en public. Chaque professeur nouvellement titularisé bénéficiera dans sa première année d'exercice de l'accompagnement d'un professeur référent. Il disposera aussi rappelons-le de 4 semaines de formation au cours de sa première année de pleine responsabilité et de 2 semaines de formation continue au cours de l'année suivante.

Pour une appréciation satisfaisante la continuité des apprentissages comme pour l'orientation des élèves , il est nécessaire que les professeurs des écoles connaissent le collège, que les professeurs de collège connaissent l'école et le lycée et que les professeurs de lycée connaissent le collège, les cycles post-bac, et que tous les professeurs connaissent les formations en alternance . Une formation spécifique est indispensable pour prendre en charge un élève en situation de handicap.

Une formation ouverte sur l'environnement économique - sur la société française – sur le monde du travail.

Tout enseignant, quelle que soit sa spécialité, est concerné par l'avenir professionnel de ses élèves, afin d'assurer sa mission d'orientation.Il doit avoir une connaissance de la réalité économique, du marché de l'emploi et de la diversité des métiers. Un stage en entreprise d'au moins 3 semaines, éventuellement une expérience directe du travail en entreprise, deviendra obligatoire pour obtenir la titularisation selon des modalités à établir.

Coopérer avec les parents et découvrir les partenaires de l'école pour travailler ensemble.

Les professeurs stagiaires et nouveaux titulaires doivent apprendre à coopérer avec las parents. Ils doivent aussi connaître le monde associatif : associations de parents d'élèves, associations périscolaires (soutien scolaire, associations culturelles et sportives et les associations agréées complémentaires de l'enseignement public. Les professeurs stagiaires d'EPS bénéficient d'une formation au fonctionnement des associations sportives, aux responsabilités liées aux activités du sport scolaire, à l'organisation des sorties et des compétitions sportives...Les professeurs stagiaires qui enseigneront des disciplines artistiques pourront bénéficier d'une formation en partenariat avec les professionnels et les établissements relevant du ministère de la Culture et des collectivités territoriales. Professeurs stagiaires et nouveaux titulaires apprennent aussi à travailler avec les services sociaux médicaux (orthophoniste, psychologues....) les collectivités territoriales et les services d'Etat partenaires.

Les professeurs de la voie professionnelle et de la voie technologique doivent avoir une pratique effective des métiers.

En plus d'un bon niveau de connaissances théoriques, les professeurs chargés des disciplines technologiques et professionnelles doivent parfaitement connaître les métiers auxquels ils forment les élèves. Il est souhaitable qu'une telle expérience professionnelle initiale ait été acquise avant le concours (stage long de 3 mois minimum).Les IUFM adaptent les durées de ce stage aux situations personnelles. Ces stages en entreprises doivent être organisés pendant la formation en IUFM pour tous les professeurs des LP, notamment ceux des disciplines d'enseignement général ,quel que soit leur parcours antérieur.

Comprendre la diversité culturelle de la France d'aujourd'hui pour contribuer à la construction d'une culture.

L'école est le lieu de la formation du citoyen et donc de la construction d'une culture commune pour vivre ensemble, culture qui repose sur le partage des valeurs républicaines et sur la prise en compte des diversités culturelles et religieuses de la France d'aujourd'hui. Il est indispensable que tous les professeurs bénéficient d'une formation solidement ancrée dans un apprentissage de la pratique de la laïcité.

Un dispositif de formation professionnelle articulé à la recherche universitaire pour garantir la qualité des formateurs.



Certes la transmission des pratiques qui réussissent par des collègues plus expérimentés constitue une dimension fondamentale de la formation professionnelle mais l'expérience sur le terrain ne suffit pas. Il faut aussi que les maîtres soient initiés à la recherche scientifique, à ses résultats et à ses applications dans l'enseignement.

Une évaluation et une titularisation garantissant la maîtrise de toutes les compétences professionnelles par les stagiaires. L'évaluation professionnelle ne peut se faire qu'en situation réelle d'enseignement.

Tous les formateurs – formateurs de terrain, instituteurs-professeurs des écoles maîtres formateurs, professeurs tuteurs, chefs d'établissements d'accueil sont les mieux à même d'apprécier les progrès des professeurs stagiaires : ils contribuent à l'évaluation de leurs compétences avec les formateurs d'IUFM.

Pour l'évaluation des unités de formation dispensées à l'IUFM, on s'attache en particulier à l'acquisition des connaissances qui sont à la base des compétences professionnelles. Un dossier de compétences accompagne le professeur-stagiaire puis le le professeur titulaire durant ses deux premières années.

À l'IUFM on parle désormais de maîtriser 10 compétences.

La formation professionnelle en IUFM doit assurer au stagiaire une maîtrise suffisante de chacune des 10 compétences suivantes:

1 – Agir en fonctionnaire de l'Etat et de façon éthique et responsable.

2 – Maîtriser la langue française pour enseigner et communiquer. .

3 – Maîtriser les disciplines et avoir une bonne culture générale.

4 – Concevoir et mettre en oeuvre son enseignement.

5 – Organiser le travail de classe.

6 – Prendre en compte la diversité des élèves.

7 – Evaluer les élèves.

8 – Maîtriser les technologies de l'information et de la communication.

9 – Travailler en équipe et coopérer avec les parents et les partenaires de l'école.

10 - Se former et innover.

Les compétences professionnelles des maîtres: professeurs des écoles- professeurs des collèges et des lycées.

Les professeurs des écoles et les professeurs des collèges et des lycées sont tous des professeurs. Cette unité du métier, au-delà des particularités propres à chaque niveau d’enseignement, justifie un seul référentiel de compétences pour tout type d’enseignant.
Pour tout maître, l’objectif ultime d’une formation réussie est de se trouver en mesure d’exercer son métier, fort des connaissances acquises et des capacités à les mettre en oeuvre et fort de ces dispositions d’esprit qui construisent le respect des élèves et permettent d’exercer pleinement son autorité de professeur.
La formation des maîtres s’organise autour d’une fonction dans l’institution : on sera professeur des écoles, professeur de lycée ou de collège, professeur de lycée professionnel. Elle s’organise aussi autour de la polyvalence pour les professeurs des écoles ou d’un champ disciplinaire pour les autres professeurs :
cela vaut pour les professeurs bivalents comme pour les professeurs spécialistes d’une seule discipline.
Dix compétences professionnelles doivent être prises en compte dans la formation de tous les maîtres. Chacune met en jeu des connaissances, des capacités à les mettre en œuvre et des attitudes professionnelles fondamentales. Elles sont toutes également indispensables.


1) - Agir en fonctionnaire de l’État et de façon éthique et responsable

Tout professeur contribue à la formation sociale et civique des élèves. En tant qu’agent de l’État, il fait preuve de conscience professionnelle et suit des principes déontologiques : il respecte et fait respecter la personne de chaque élève, il est attentif au projet de chacun ; il respecte et fait respecter la liberté d’opinion ; il est attentif à développer une attitude d’objectivité ; il connaît et fait respecter les principes de la laïcité, notamment la neutralité ; il veille à la confidentialité de certaines informations concernant les élèves et leurs familles.
Il exerce sa liberté et sa responsabilité pédagogique dans le cadre des obligations réglementaires et des textes officiels ;
il connaît les droits des fonctionnaires et en respecte les devoirs.
L’éthique et la responsabilité du professeur fondent son exemplarité et son autorité dans la classe et dans l’établissement.
Connaissances
Le professeur connaît :
- les valeurs de la République et les textes qui les fondent :
liberté, égalité, fraternité ; laïcité ; refus de toutes les discriminations ; mixité ; égalité entre les hommes et les femmes ;
- les institutions (
État et collectivités territoriales) qui définissent et mettent en œuvre la politique éducative de la nation ;
- les mécanismes économiques et les règles qui organisent le monde du travail et de l’entreprise ;
- la politique éducative de la France, les grands traits de son histoire et ses enjeux actuels (stratégiques, politiques, économiques, sociaux) en comparaison avec d’autres pays européens ;
- les grands principes du droit de la fonction publique et le code de l’éducation : les lois et textes réglementaires en relation avec la profession exercée, les textes relatifs à la sécurité des élèves (obligations de surveillance par exemple) et à la sûreté (obligation de signalement par exemple) ;
le système éducatif, ses acteurs et les dispositifs spécifiques (éducation prioritaire, etc.) ;
- la convention internationale des droits de l’enfant ;
- ses
droits et recours face à une situation de menace ou de violence ;
- l’organisation
administrative et budgétaire des écoles et des établissements publics locaux d’enseignement ;
- les
règles de fonctionnement de l’école ou de l’établissement (règlement intérieur, aspects budgétaires et juridiques) ; les caractéristiques et les indicateurs de l’école ou de l’établissement d’exercice ;
- le
projet de l’école ou de l’établissement d’exercice ;
- le rôle des différents conseils (conseil d’école, conseil des maîtres, conseil de cycle, d’une part, conseil d’administration, conseil pédagogique, conseil de classe, conseil de discipline, d’autre part)
.
Capacités
Le professeur est capable :
- d’utiliser ses connaissances sur l’évolution et le fonctionnement du service public d’éducation nationale pour recourir aux ressources offertes ;
- de
se situer dans la hiérarchie de l’institution scolaire ;
- de
participer à la vie de l’école ou de l’établissement ;
-
de repérer les signes traduisant des difficultés spécifiques des élèves dans le domaine de la santé, des comportements à risques, de la grande pauvreté ou de la maltraitance ;
- de contribuer, en coopérant avec des partenaires internes ou externes à l’institution, à la résolution des difficultés spécifiques des élèves ;
-
de se faire respecter et d’utiliser la sanction avec discernement et dans le respect du droit.

Attitudes
Agir de façon éthique et responsable conduit le professeur :
-
à faire comprendre et partager les valeurs de la République ;
- à intégrer, dans l’exercice de sa fonction, ses connaissances sur les institutions, sur l’État (son organisation et son budget),
sur ses devoirs de fonctionnaire ;
- à respecter dans sa pratique quotidienne
les règles de déontologie liées à l’exercice du métier de professeur dans le cadre du service public d’éducation nationale ;
- à
respecter les élèves et leurs parents ;
- à
respecter et faire respecter le règlement intérieur, les chartes d’usage des ressources et des espaces communs ;
- à collaborer à la réalisation d’actions de partenariat engagées entre l’établissement et son environnement économique, social et culturel ;
- à prendre en compte la dimension civique de son enseignement.
2) - Maîtriser la langue française pour enseigner et communiquer
Dans son usage de la langue française, tant à l’écrit qu’à l’oral, le professeur
doit être exemplaire quelle que soit sa discipline. Il est attentif à la qualité de la langue chez ses élèves. Qu’il présente des connaissances, fournisse des explications ou donne du travail, il s’exprime avec clarté et précision, en tenant compte du niveau de ses élèves. Il sait décrire et expliquer simplement son enseignement à la diversité de ses interlocuteurs, en particulier les parents.
Connaissances
Tout professeur possède les connaissances attendues d’un diplômé de l’enseignement supérieur, dans la maîtrise de la langue écrite et orale (vocabulaire, grammaire, conjugaison, ponctuation, orthographe).
Le professeur des écoles connaît en outre :
- les mécanismes d’apprentissage du langage en maternelle et le développement des capacités d’expression orale tout au long de la scolarité primaire ;
- les mécanismes d’apprentissage de la lecture et ses obstacles ;
- les méthodes d’enseignement de la lecture et de l’écriture ;
- les règles fondamentales de l’orthographe et de la grammaire.
Capacités
Le professeur est capable :
- de repérer les obstacles à la lecture, les déficiences du langage oral et écrit en identifiant les difficultés que peuvent rencontrer les élèves ;
- de construire des séquences d’enseignement qui visent des objectifs de développement de l’expression orale et écrite des élèves ;
- de communiquer avec clarté et précision et dans un langage adapté à l’écrit comme à l’oral :
- avec les élèves, au cours des apprentissages (transmission des connaissances, organisation du travail en classe et du travail personnel à fournir...) ;
- avec les parents, au cours des échanges personnalisés ou collectifs.
Attitudes
Le souci d’amener les élèves à maîtriser la langue conduit le professeur :
- à intégrer dans les différentes situations professionnelles l’objectif de maîtrise de la langue orale et écrite par les élèves ;
- à veiller dans toutes les situations d’enseignement ou éducatives au niveau de langue des élèves, à l’écrit et à l’oral.
3) - Maîtriser les disciplines et avoir une bonne culture générale
Une bonne maîtrise des savoirs enseignés est la condition nécessaire de l’enseignement.
Le professeur a
une connaissance approfondie et élargie de sa ou de ses disciplines et une maîtrise des questions inscrites aux programmes. Il connaît les composantes du socle commun de connaissances et de compétences, les repères annuels de sa mise en oeuvre, ses paliers et ses modalités d’évaluation. Il aide les élèves à acquérir les compétences exigées en veillant à la cohérence de son projet avec celui que portent les autres enseignements.
Il possède aussi
une solide culture générale qui lui permet de contribuer à la construction d’une culture commune des élèves. Il pratique au moins une langue vivante étrangère.
Connaissances
Le professeur des écoles connaît :
- les objectifs de l’école primaire et du collège ;
- les concepts et notions, les démarches et les méthodes dans chacun des champs disciplinaires enseignés à l’école primaire.
Le professeur des lycées et collèges :
- connaît les objectifs de l’école primaire, du collège et du lycée ;
- maîtrise l’ensemble des connaissances dans sa ou ses disciplines et élargit sa culture aux disciplines connexes ;
- situe sa ou ses disciplines, à travers son histoire, ses enjeux épistémologiques, ses problèmes didactiques et les débats qui la traversent.
Capacités
Le professeur des écoles est capable :
- d’organiser les divers enseignements en les articulant entre eux dans le cadre de la polyvalence ;
- de profiter de la polyvalence pour construire les apprentissages fondamentaux ;
- d’insérer dans les apprentissages les exercices spécifiques et systématiques pour développer les automatismes (lecture, écriture, calcul, grammaire, orthographe, éducation physique, etc.).
Le professeur du second degré est capable d’organiser l’enseignement de sa discipline en cohérence avec les autres enseignements.
Attitudes
La maîtrise scientifique et disciplinaire du professeur le conduit à :

-une attitude de rigueur scientifique ;
- à participer à la construction d’une culture commune des élèves.
4) - Concevoir et mettre en oeuvre son enseignement
Le professeur est un spécialiste de l’enseignement de sa ou de ses disciplines, c’est-à-dire qu’il est capable d’assurer, sur la durée d’une année scolaire, l’apprentissage effectif de ses élèves dans le cadre d’un enseignement collectif. Pour cela,
il maîtrise la didactique de sa ou de ses disciplines, et il est capable de mettre en oeuvre des approches pluridisciplinaires ; il connaît les processus d’apprentissage et les obstacles que peuvent rencontrer les élèves et la manière d’y remédier ; il est capable d’élaborer des programmations et de répartir les apprentissages dans le temps. Il sait prendre en compte ce qui a été réalisé précédemment.
Le professeur peut être appelé
à participer aux actions de formation continue des adultes et aux formations par apprentissage et être formé en conséquence.
Connaissances
Le professeur connaît :
- les objectifs à atteindre pour un niveau donné, dans le cadre de son enseignement ou de son domaine d’activité ;
- l
es programmes d’enseignement et documents d’accompagnement qui le concernent à tous les niveaux d’enseignement des premier et second degrés ;
- l
es fondements de la psychologie de l’enfant, de l’adolescent et du jeune adulte, les processus d’apprentissage des élèves et les obstacles possibles à ces processus ;
- les différents supports et les outils (tableau, manuels, documents...) nécessaires à la conception et à la mise en oeuvre des apprentissages.
Capacités
Le professeur est capable :
- de définir des objectifs d’apprentissage à partir des références des textes officiels ;
- de raisonner en termes de compétences, c’est-à-dire déterminer les étapes nécessaires à l’acquisition progressive des connaissances, des capacités et des attitudes prescrites à partir des acquis et des besoins identifiés en mettant en œuvre:
-
une progression et une programmation sur l’année et sur le cycle ;
- une progression différenciée selon les niveaux des élèves
;
- de s’appuyer sur ses
connaissances des processus d’apprentissage des élèves et de la psychologie de l’enfant, de l’adolescent et du jeune adulte ;
- de prendre en compte les résultats des évaluations dans la construction d’une progression pédagogique ;
- d’intégrer dans son enseignement la prévention des risques professionnels.
Attitudes
Le professeur est conduit :
- à développer des a
pproches pluridisciplinaires et transversales fondées sur les convergences et les complémentarités entre les disciplines :
- il construit des activités permettant d’acquérir la même compétence par le biais de plusieurs disciplines ;
-
il met sa discipline au service de projets ou dispositifs pluridisciplinaires ;
- à apprécier la qualité des documents pédagogiques (manuels scolaires et livres du professeur associés, ressources documentaires, logiciels d’enseignement...).
5)- Organiser le travail de la classe
Le professeur sait faire progresser une classe aussi bien dans la maîtrise des connaissances, des capacités et des attitudes que dans le respect des règles de la vie en société ; ses exigences portent sur les comportements et il fait en sorte que les élèves attachent de la valeur au travail personnel et collectif.
Connaissances
Le professeur maîtrise
des connaissances relatives à la gestion des groupes et des conflits.
Capacités
Le professeur est capable :
- de prendre en charge un groupe ou une classe, de faire face aux conflits, de développer la participation et la coopération entre élèves ;
- d’organiser l’espace de la classe et le temps scolaire en fonction des activités prévues ;
- d’organiser les différents moments d’une séquence ;
- d’adapter les formes d’interventions et de communication aux types de situations et d’activités prévues (postures, place, interventions, vérification des consignes, etc.).
Attitudes
Dans toute situation d’enseignement, le professeur veille à instaurer un cadre de travail permettant l’exercice serein des activités.

6) - Prendre en compte la diversité des élèves
Le professeur met en oeuvre les valeurs de la mixité, qu’il s’agisse du respect mutuel ou de l’égalité entre tous les élèves.
Il sait différencier son enseignement en fonction des besoins et des facultés des élèves, afin que chaque élève progresse.
Il prend en compte les différents rythmes d’apprentissage, accompagne chaque élève, y compris les élèves à besoins particuliers. Il sait faire appel aux partenaires de l’école en tant que de besoin.
Il connaît les mécanismes de l’apprentissage dont la connaissance a été récemment renouvelée, notamment
par les apports de la psychologie cognitive.
Il amène chaque élève à porter un regard positif sur l’autre et sur les différences dans le respect des valeurs et des règles communes républicaines.
Connaissances
Le professeur connaît :
- les
éléments de sociologie et de psychologie lui permettant de tenir compte, dans le cadre de son enseignement, de la diversité des élèves et de leurs cultures ;
- les dispositifs éducatifs de la prise en charge de la difficulté scolaire et des élèves en situation de handicap.
Capacités
Le professeur est capable :
- de
prendre en compte les rythmes d’apprentissage des élèves ;
- de d
éterminer, à partir des besoins identifiés, les étapes nécessaires à l’acquisition progressive des savoirs et des savoir-faire prescrits ;
- de mettre en oeuvre des dispositifs pédagogiques visant à adapter la progression à la diversité des élèves (
pédagogie différenciée, programme personnalisé de réussite éducative) ;
- de participer à la conception d’un projet individualisé de scolarisation pour les élèves à besoins particuliers et les é
lèves handicapés.
Attitudes
Le professeur veille :
- à
préserver l’égalité et l’équité entre élèves ;
- à ce que chaque élève
porte un regard positif sur lui-même et sur l’autre.

7) - Évaluer les élèves
Le professeur sait évaluer la progression des apprentissages et le degré d’acquisition des compétences atteint par les élèves.
Il utilise le résultat des évaluations pour adapter son enseignement aux progrès des élèves. Il fait comprendre aux élèves les principes d’évaluation et développe leurs capacités à évaluer leurs propres productions. Il communique et explique aux parents les résultats attendus et les résultats obtenus.
Connaissances
Le professeur connaît les différentes évaluations qu’il peut être amené à pratiquer (diagnostique, formative, sommative, certificative).
Capacités
Le professeur est capable :
- de comprendre les fonctions de l’évaluation ;
- de concevoir des évaluations aux différents moments de l’apprentissage, c’est-à-dire :
- définir le niveau d’exigence de l’évaluation ;
- adapter le support et le questionnement en référence
aux objectifs et au type d’évaluation que l’on souhaite mener ;
- expliciter les consignes, guider les élèves dans la préparation de l’évaluation ;
- expliciter les critères de notation ;
- a
nalyser les résultats constatés et déterminer les causes des erreurs ;
- concevoir des activités de remédiation et de consolidation des acquis (exercices d’entraînement, exercices de mémorisation oraux ou écrits, activités d’aide, de soutien et d’approfondissement, etc.) ;
- de
développer les compétences des élèves dans le domaine de l’autoévaluation ;
- de pratiquer l’évaluation certificative (examens, contrôle en cours de formation, compétences linguistiques incluses dans le cadre européen commun de référence pour les langues...).
Attitudes
Le professeur pratique l’évaluation dans le cadre d’une relation claire et de confiance et pour cela :
- il mesure ses appréciations ;
- il valorise l’exercice et le travail personnel des élèves ;
il veille à ce que chaque élève soit conscient de ses progrès, du travail et des efforts qu’il doit produire.

8) - Maîtriser les technologies de l’information et de la communication
Tout professeur est concerné par l’usage des outils propres à ces technologies et leur intégration dans les pratiques pédagogiques. Au sortir de sa formation professionnelle il doit avoir les compétences d’usage et de maîtrise raisonnée des technologies de l’information et de la communication dans sa pratique professionnelle.
Les connaissances et les capacités attendues sont celles du certificat informatique et internet de niveau 2
enseignant”, requis en fin de formation professionnelle. Il est intégré au dossier de compétences du professeur stagiaire.
Connaissances
Le professeur maîtrise :
- les connaissances explicitées dans le référentiel du C2I de niveau 2 “enseignant” ;
- les droits et devoirs liés aux usages des TIC.
Capacités
Le professeur est capable de :
- concevoir, préparer et mettre en oeuvre des contenus d’enseignement et des situations d’apprentissage ;
- participer
à l’éducation aux droits et devoirs liés aux usages des technologies de l’information et de la communication - s’impliquer dans l’éducation aux risques encourus dans l’utilisation des réseaux numériques ouverts sur l’Internet ;
- utiliser les TIC et les outils de formation ouverte et à distance pour actualiser ses connaissances ;
- travailler en réseau avec les outils du travail collaboratif.
Attitudes
Le professeur observe une attitude :
- critique vis-à-vis de l’information disponible ;
- réfléchie et responsable dans l’utilisation des outils interactifs exigée des élèves.
Il actualise ses connaissances et compétences au cours de son exercice professionnel.
9) - Travailler en équipe et coopérer avec les parents et les partenaires de l’école
Le professeur participe à la vie de l’école ou de l’établissement. Il contribue également à la vie de l’institution scolaire à l’échelle de la circonscription du premier degré, du département, de l’académie ou même à celle du territoire national
en participant à la formation initiale et continue des professeurs.
Il travaille avec les équipes éducatives de l’école et de ses classes ainsi qu’avec des enseignants de sa ou de ses disciplines. Le conseil des maîtres à l’école, le conseil pédagogique au collège ou au lycée constituent des instruments privilégiés du travail en équipe.
Le professeur coopère avec les parents et les partenaires de l’école.
Il aide l’élève à construire son projet d’orientation.
Connaissances
Le professeur connaît :
-
le rôle et la fonction des associations de parents d’élèves ;
- les partenaires et les interlocuteurs extérieurs à l’école avec lesquels il est amené à travailler ;
- pour ce qui le concerne, les conventions et protocoles liant le ministère de l’éducation nationale à d’autres ministères ou organismes ;
- les dispositifs d’aide à l’insertion des élèves ;
les procédures d’orientation et les différentes voies dans lesquelles les élèves peuvent s’engager.
Capacités
Le professeur est capable :
- d’inscrire sa pratique professionnelle dans l’action collective de l’école ou de l’établissement, notamment :
- dans le domaine de la programmation des enseignements ;
- d
ans le domaine de l’évaluation (supports et échelles d’évaluation harmonisés, livrets scolaires, bulletins trimestriels...) ;
- dans le domaine de l’orientation ;

- dans le domaine de l’aide et de l’insertion des élèves, en collaboration avec les autres personnels (professeurs principaux, conseillers principaux d’éducation, enseignants du réseau d’aide spécialisée aux élèves en difficulté (RASED), personnels d’orientation et du secteur médico-social...) ;
- dans le
domaine de l’éducation artistique et culturelle par la connaissance des principaux partenaires (professionnels et établissements relevant du ministère chargé de la culture, collectivités territoriales, associations) ;
- dans le domaine des partenariats éducatifs avec les services de l’État (culture, emploi, justice, police, environnement et développement durable, défense...) ;
-
de communiquer avec les parents :
-
en contribuant à l’établissement d’un dialogue constructif dans le but de les informer sur les objectifs de son enseignement ou de son activité, de rendre compte des évaluations dans un langage adapté, d’examiner les résultats, les aptitudes de leurs enfants, les difficultés constatées et les possibilités d’y remédier ;
- en mobilisant ses connaissances dans le domaine de l’orientation pour aider l’élève et ses parents dans l’élaboration d’un projet professionnel ;

- de contribuer, en coopérant avec des partenaires internes ou externes à l’institution, à la résolution des difficultés spécifiques des élèves dans le domaine de la santé, des comportements à risques et de la grande pauvreté ou de la maltraitance ;
- d’utiliser les possibilités offertes par les services éducatifs installés auprès des musées et autres institutions culturelles, notamment dans le cadre de l’éducation artistique et culturelle ;
- d
e favoriser l’engagement des parents dans la vie de l’établissement comme dans la valorisation des savoirs ;
- de s’impliquer dans des tâches de formation.
Attitudes
Le professeur observe, dans l’exercice de son activité professionnelle, une attitude favorisant le travail collectif, le dialogue avec les parents et la dimension partenariale.
10) - Se former et innover
Le professeur met à jour ses connaissances disciplinaires, didactiques et pédagogiques, il sait faire appel à ceux qui sont susceptibles de lui apporter aide ou conseil dans l’exercice de son métier.
Il est capable de faire une analyse critique de son travail et de modifier, le cas échéant, ses pratiques d’enseignement.
Connaissances
Le professeur connaît l’état de la recherche :
-
dans sa discipline ;
-
dans le domaine de la didactique, de la pédagogie et de la transmission de savoirs (processus d’apprentissage,didactique des disciplines, utilisation des technologie de l’information et de la communication...).
Le professeur connaît la politique éducative de la France.
Capacités
Le professeur est capable de tirer parti des apports de la recherche et des innovations pédagogiques pour actualiser ses connaissances et les exploiter dans sa pratique quotidienne.
Attitudes
Le professeur fait preuve de curiosité intellectuelle et sait remettre son enseignement et ses méthodes en question.
Il s’inscrit dans une logique de formation professionnelle tout au long de la vie.

Admission à l’IUFM pour devenir professeur des Ecoles (PE), professeur des Lycées et Collèges (PLC )--conseiller principal d’éducation (CPE).

Effectifs: Ils sont passés de 55800 en 1991 à 89000 en 2002 et 84700 en 2003 .

Dispositions communes : pour pouvoir se présenter au concours de professeur des écoles : CRPE (concours régional de professeur des écoles) qui donnera le CAPE (certificat d’aptitude au professorat des écoles) et aux concours d’accès à l’enseignement du second degré Agrégation – CAPES : certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement de second degré ou de documentationCAPET: certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement technique – CAPEPS : certificat d’aptitude au professorat d’éducation physique et sportive – CAPLP : certificat d’aptitude au professorat de lycée professionnel – et le concours de CPE (conseiller principal d’éducation)], les candidats doivent:être de nationalité française ou originaires d’un état membre de l’UE, posséder une licence ou diplôme de niveau au moins égal et le certificat d’informatique niveau 2.. Sans condition de diplômes pour les mères ayant élevé ou élevant 3 enfants et pour les sportifs de haut niveau. Pour ce qui est des PLP le candidat doit posséder la licence ou 5 à 8 ans d’expérience professionnelle pour les sections où il n’existe pas de licence ou de filière d’enseignement supérieur.

Des jeunes qui ont travaillé au moins 4 ans à l’Éducation nationale comme aides-éducateurs par exemple peuvent passer le concours 3ièmevoie.

L’admission à l’agrégation serait valorisée pour l’obtention du diplôme de master.

Dans son allocution télévisée du 18/11/04, le ministre F.Fillon a déclaré qu’en 2005 il sera nécessaire de parler une langue étrangère pour passer le concours d’entrée à l’IUFM (CRPE).

Il est prévu que les Universités : - proposent en amont aux futurs enseignants une formation disciplinaire de haut niveau et mieux adaptée. – qu’elles mettent en place dans le cadre des cursus de licence des parcours orientés vers les concours et métiers de PE ou de PLC.

A l’Université les étudiants effectueraient un stage en école et en collège. Tous les titulaires d’un certificat d’aptitude au métier de professeur et les CPE, pourront accéder , sous certaines réserves, au diplôme et au grade de master.

La loi Fillon stipule que pour inscrire la formation des enseignants dans l’architecture européenne des diplômes les universités identifieront, dans les plans de formation des IUFM, les éléments qui vaudront délivrance de crédits pour les masters. Elles pourraient délivrer jusqu’à deux semestres de master pour les étudiants et professeurs stagiaires ayant effectué deux années d’IUFM.

Admis aux concours:

Le taux de réussite global était en 2003 de 22,9% d’admis par rapport aux présents.

Professeurs des écoles : écoles maternelles et primaires.



Les concours peuvent se préparer librement, mais la majorité des candidats sont élèves de l’IUFM ou étudiants en facultés ou inscrits au CNED. Après la clarification du B.O. n°1 du 04/01/2007concernant la nouvelle formation des maîtres en IUFM, il y aura vraisemblablement des textes nouveaux sur les concours.



Entrée à l’IUFM (1ièreannée ) Le site portail des IUFM en France : www.iufm.fr

Pour préparer le concours : il faut satisfaire, selon des règles propres à chaque IUFM, à :des épreuves de vérification des connaissances de base (QCM). un entretien avec un jury pour les candidats ayant satisfait à l’épreuve préalable.

PE:Professeur des écoles 1e année. (l'élève a un statut d’étudiant et bénéficie éventuellement des bourses d’enseignement supérieur.) Ce sera l’année de la préparation du concours, le CRPE, qu’il passera en mai et des stages de sensibilisation.

Concours. Le programme est national mais le concours est académique. Les candidats avaient 2 chances : Province et Île de France se déroulent à des dates différentes.

Les épreuves du concours portent sur les matières enseignées à l’école élémentaire. Le contenu de ces épreuves peur être consulté au www.education.gouv.fr

Textes de référence : Arrêté du 17/02/93 et NS du 9/03/93 - BO n°21 du 26/05/05NDS du 2005-087 et 2005-083 du 16/05/05 et du 30/05/05 – Arrêté du 19/12/06 – circulaire n° 2007-045 du 23/02/07 et BO n°5 du 12/04/07 (hors série)

3 épreuves écrites d’admissibilité (note éliminatoire: 5/20.): -

Français: 4h – coefficient 3

Le candidat doit effectuer une synthèse (8 points) initiée par une question traiter un thème de grammaire et de vocabulaire (4 points) répondre à une question complémentaire sur la mise en situation d’enseignement d’une ou plusieurs notions abordées dans le dossier( 8 points).

Math :3h – coefficient 2. L’épreuve comporte 3 ou 4 exercices de longueur et difficultés voisines

Le candidat devra résoudre un problème de niveau collège puis répondre à une ou deux questions complémentaires sur la mise en œuvre, en situation d’enseignement, de certaines notions abordées dans l’énoncé.

Histoire-Géographie / Sciences : 3h – coefficient 2 .

L’épreuve porte sur les deux champs disciplinaires. Elle est constituée d’une composante majeure (14 points) dans l’un des champs disciplinaires et d’une composante mineure ( 6 points)dans l’autre champ disciplinaire. Le candidat choisit au moment de son inscription le champ disciplinaire qui constituera la composante majeure.

L’horaire étudiant : 100h en Français – 100h en mathématiques – 60h ou 40h en histoire/géo (composante majeure : 60h -TD-30h Hist et 30h Géo)– composante mineure : 40h : cours magistraux uniquement : 20h pour histoire et 20h géo - 60h ou 40h en Sciences. (composante mineure 40h : - SVT: 21h – Physique/Techno 19h)- composante majeure : 60h : SVT:32 et Physique /techno 28h

3 épreuves orales d’admission :

-1ièrepartie :entretien professionnel (coefficient 2) à partir d’un dossier de 4 pages fourni par le jury. (préparation 1h +exposé10mn+ entretien 15mn) :1h25(note éliminatoire :5/20). Horaire étudiant: 21h.

2ièmepartie (coefficient 2)consiste en un exposé ou une expression musicale, suivi d’un entretien avec le jury portant sur l’un des domaines choisi par le candidat au moment de l’inscription exposé ou expression musicale (10mn incluant les 3 à 5mn d’interprétation de lecture du texte +entretien 15mn)Arts ou littérature de la jeunesse. –

Chaque partie entre pour moitié dans la notation .Coefficient : 4 – Horaire étudiant : au total 40 h selon l’option choisie.

Epreuve orale de langue vivante étrangère sans programme

L’épreuve s’appuie sur un texte d’une vingtaine de lignes dans la langue choisie parmi : allemand-anglais-arabe-espagnol-italien et portugais : 20mn incluant les 5 mn de la présentation orale.

Préparation : 30mn.Coefficient :1 Horaire étudiant: 30h

Epreuve d’EPS . Les candidats réalisent une prestation physique dans une activité choisie au moment de l’inscription parmi les 2 suivantes : Danse :prestation individuelle 2 à 3 mn.1500m : course en ligne précédée d’un échauffement - puis un entretien (20 mn: 10mn : exposé et 10mn: réponses aux questions) sur la prestation physique. Coefficient : 1 Horaire étudiant: 30h

Epreuve facultative : langue : 20mn, préparation 30mn. Coefficient 1. Seuls les points au dessus de 10 sont pris en compte.

Modules transversaux Horaire étudiant: 21h+15h

Horaire étudiant total dans l’année scolaire: 457 heures Pratiques professionnelles: 2 fois 2 semaines

→→Il y a un concours spécial de recrutement des professeurs des écoles chargés d’un enseignement de langue régionale..

Sur le Web on trouve,entre autres aides, une préparation pour le concours de professeurs des écoles (concours blancs hebdomadaires): www.Isfp.net

Le troisième concours pour être professeur des écoles.



Comme nous venons de le dire ci-dessus le métier de professeur des écoles attire de plus en plus de salariés du privé..Ils représentent aujourd’hui 15% des enseignants du primaire. Ce troisième concours créé à l’origine par Jack Lang pour intégrer des aides-éducateurs a été ouvert à tous les salariés du privé sans condition d’âge ni de diplôme. Ils doivent cependant justifier de cinq ans de pratiques professionnelles. Un dixième des postes proposés au concours sera réservé à cette troisième voie. Assouplissement qui a provoqué un afflux de candidatures comme à Montpellier. Si le troisième concours est ouvert sans condition de diplôme, il ne faut pas rêver car la majorité des candidats ont suivi des études supérieures.

En 2005, en France, le taux de réussite s’élevait autour de 20%: 57 000 candidats pour 12 356 postes. Pour préparer les 3 épreuves écrites: maths, français, histoire-géo/sciences de la vie et de la terre, les candidats s’inscrivent au CNED: www.cned.fr ou prennent ce que l’IUFM met en ligne ou propose en formation dans ses murs..

Après Lyon – pionnier de ces classes de reconversion - et Nice, Orléans-Tours, l’ IUFM de Montpellier accueille, trois fois par semaine, pour 394 €, certains de ces candidats du du privé qui suivent une préparation pointue, avec , éventuellement, des horaires aménagés. Les formations proposées ne suffisent pas à satisfaire la demande de candidats trop nombreux.

Il restera aux candidats à se remettre au sport et aux langues étrangères pour affronter, en cas d’admissibilité, les épreuves orales où ils auront aussi un entretien professionnel.

Adresses: concours, programmes, calendriers d’inscription www.education.gouv.fr

Site des IUFM pour les formations proposées: www.iufm.education.fr - Plate-forme téléphonique animée par les CIO et l’Onisep sur ces concours: 01.55.55.00.00. – les métiers de l’enseignement: www.onisep.fr

et Profession enseignant www.studyrama.fr

L’espace éducation et Cap concours créés par la M.A.I.F. et Rue des écoles .

Avec le développement d'Internet on peut voir fleurir de plus en plus de sites sur le marché de la pédagogie. En dehors de toute préoccupation mercantile la MAIF propose avec son partenaire Rue des écoles, Cap concours et l'Espace Education. Point commun à ces 2 sites : ils sont gratuits pour tous. Cap concours permet de préparer les épreuves de tous les concours de la fonction publique territoriale et d'Etat de catégorie A(bac+3) et B (niveau bac). Proposé sous forme de QCM de culture générale le programme sera enrichi au fil du temps d'annales et de fiches de révision.

Espace éducation est destiné à accompagner tous ceux qui désirent être enseignants. Ce site compte en 2007, 17 000 abonnés principalement des étudiants. Ses QCM, ses annales corrigées, ses fiches de travail, ses tests sont un atout précieux pour aider le candidat à entrer en première année d'IUFM et réussir les concours de professeur. Sites : www.espace-education.fr et www.cap-concours.fr

2eannée Admis au concours ces étudiants deviennent fonctionnaires stagiaires avec traitement.

Un guide de formation sera distribué à chaque stagiaire par l’IUFM

En prenant en compte les compétences que doivent posséder les enseignants (voir plus haut dans ce chapitre le détail) mes IUFM ont mis en place de Unités de formation dispensées. Prenons l'exemple de l'IUFM d' Aquitaine: 420h

- UE1: l'Enseignant : fonctionnaire du service public et membre de la commnauté éducative.18h

- UE2:le cycle des apprentissages premiers: le langage au coeur des apprentissages. 83h

-UE3: le cycle des apprentissages fondamentaux : la priorité à l'acquisition de la lecture et de l'écriture. 109 h

-UE4: le cycle des approfondissements : la constitution des disciplines.113h

-UE5: diversité des élèves et des contextes géographiques et sociaux. 25h

-UE6: accompagnement du stage en responsabilité. 72h

-UE7:travail d'étude et de recherche

Pratique professionnelle:

un stage de pratique accompagnée de 2 semaines.

un stage en responsabilité en deux sessions de trois semaines chacune

un stage filé de 30 journées à raison d’une journée par semaine.

Formations spécialisées.

Le CAPSAIS(Certificat d’aptitude aux actions pédagogiques spécialisées d’adaptation et d’intégration scolaires) qui se prépare à l’IUFM permet aux instituteurs ou aux professeurs des écoles âgés de 30 à 45 ans d’enseigner en IMP (institut médico-pédagogique ou institut médico-professionnel)–en SEGPA (section d’enseignement général et professionnel adapté) – en EREA (établissement régional d’enseignement adapté)ou parfois dans des établissements pénitentiaires.

Le mémoire professionnel était la troisième composante de la formation des futurs professeurs. Chaque PE2 devait y consacrer 70 à 100 heures. Quelques paragraphes plus loin dans ce même chapitre le lecteur trouvera des réflexions, des informations, sur le Mémoire en général qu’il ait été réalisé par un PE2 ou un PLC2 ou un CPE.

Nota : au B.O.n°1 du 04/01/2007, il n'est nullement question du mémoire dans le nouveau cahier des charges de la formation des maîtres.

Il est désormais remplacé par le TER :Travail d'étude et de recherche :il se compose d'écrits professionnels exigés pour construire et évaluer les 10 compétences à l'exercice du métier d'enseignant .

1- description et analyse du contexte social et scolaire de l'école dans laquelle le stagiaire effectue le stage filé – 2 écrits professionnels liés aux 3 cycles de l'école – 3- un écrit professionnel portant spécifiquement sur l'évaluation du travail des élèves et les remédiations possibles. L'ensemble des travaux fera l'objet d'une courte note de synthèse et d'une présentation orale devant une commission de formateurs.



Remarque: un module liaison école/collège portant sur les disciplines du socle commun sera mis en œuvre. Son horaire sera pris sur celui des modules disciplinaires et didactiques concernés.

Professeurs du second degré.

La 1ièreannée permet en liaison – en partenariat avec les Universités - de compléter les connaissances propres au concours et d’initier les étudiants aux divers aspects du métier d’enseignant. Les candidats au concours de CPE devront se soumettre à 2 épreuves d’admissibilité portant sur une ou deux questions relatives à l’éducation et sur l’étude d’un dossier portant sur la connaissance du système éducatif. Ils devront ensuite réussir aux 2 épreuves orales d’admission : - une étude de cas sur l’éducation et la vie scolaire et - un entretien avec le jury..

Les PLC1 et CPE1 devront bénéficier d’une sensibilisation aux gestes professionnels fondamentaux d’une durée de 27h et de deux stages en établissement. Les objectifs de la formation viseront- à éprouver le choix professionnel - à mettre en œuvre des stratégies d’observation – à repérer les divers éléments constitutifs d’une situation éducative et son environnement institutionnel (activités et productions des élèves, des adultes, gestion du temps…- à participer à des échanges interdisciplinaires, à prendre en compte le point de vue des autres – à prendre conscience de la relativité des jugements et des choix professionnels…

Pour ce qui est des contenus de la formation il s’agira d’un travail sur les représentations (repérage des représentations propres concernant le bon ou le mauvais prof, la bonne ou mauvaise méthode…) sur les connaissances (postures et techniques d’observation et leurs justifications, organisations des établissements scolaires, éléments de psychologie, de sociologie…)

La formation se déroulera en 5 phases: 1 la préparation à l’observation (12 heures) – 2stage d’observation en établissement d’une durée de 4 jours avec 3 types d’observation: - dans la discipline –dans des disciplines différentes – dans d’autres secteurs de l’établissement – 3 restitution et préparation à la pratique. D’une durée de 12 heures elle est organisée en 2 séquences : restitution (10h.) et préparation du stage de pratique accompagnée (1h30 à 2h -une synthèse par groupes de 3 est élaborée)) – 4 stage de pratique accompagnée : Par deux, les étudiants effectuent un stage disciplinaire filé d’une journée pendant 6 à 8 semaines. Ils observent et interviennent (de manière ponctuelle) encadrés par un professeur ou par un CPE. Dans un troisième temps le jeune assure lui-même la présentation d’une ou plusieurs séquences d’enseignement, le professeur et l’autre étudiant jouant alors le rôle d’observateur. La durée de la présence des étudiants dans la classe est d'environ 25 à 30h et une durée équivalente est consacrée aux concertations avec le Conseiller pédagogique – 5 Bilan et perspectives d’une durée de 3h.

► Sont admis en 2e année (PLC2 –CPE2)de l’IUFM.



Les lauréats des concours de l’Agrégation, des CAPES – CAPET – CAPEPS – CAPLP2 et CPE. Ils ont alors le statut de fonctionnaires stagiaires avec traitement.

Les missions et organisation de la formation du professeur du 2d degré avant 2002 faisaient l’objet des circulaires n°97-123 du BO du 29 Mai 97 et n°2002-070 du B.O. n° 15 du 4/04/2002. Les 3 missions confiées au PLC ou au CPE: devenir un spécialiste des apprentissages scolaires - accéder au statut de fonctionnaire du service public d’éducation - prendre en charge la dimension éducative du métier.

La formation s’articulait autour de 3 objectifs généraux :donner du sens au contenu de l’enseignement

développer la dimension éducative de la formation et de l’enseignement ( faire prendre conscience au PLC et au CPE que l’élève est, doit être, central dans les préoccupations et les activités de l’enseignant.)

ouvrir la formation vers une prise de conscience du rôle de l’École dans la société.

Dés la rentrée de septembre 2007 l'IUFM doit fonctionner en tenant compte des nouvelles directives ministérielles que nous avons détaillées plus haut dans ce chapitre :



- cahier des charges de la formation des maîtres.

- cadre commun national de la formation des maîtres.

- acquisition des 10 compétences professionnelles.

Horaires de la formation des professeurs de collèges , de lycées et des CPE. (IUFM d'Aquitaine)

- Stage en responsabilité : 288h

- Stage de pratique accompagnée 8 journées (stage filé)

-Stage en entreprises pour les disciplines techniques et professionnelles de 3 à 4 semaines.

- 7 unités d'enseignement (223h) où sont prises en compte les 10 compétences à acquérir:

UE1 – l'institution scolaire : 21h

UE2 – l'élève et l'apprenant :39h

UE3 – didactique, tâches d'enseignement:63h

UE4 – pratique réflexive,activité d'enseignement :42h

UE5 – coopérations et collaborations : 36h

UE6 – stages ( préparations) : 21h

UE7 – travaux d'étude et de recherche qui prend appui sur toutes les activité. UE qui remplace l'ancien mémoire

- dispositif d'accompagnement (102h formateurs pour un groupe de 30 stagiaires)

- compléments de formation : nombre de journées adapté aux besoins du stagiaire.

- +30h pour la maîtrise de la bivalence aux PLP bivalents..

Stage en responsabilité-

** 8h hebdomadaires pour les PLC-PLP **7h + 3h (animation sportive-360h maxi) EPS ** 16h hebdomadaires pour CPE et Documentation.

Le stage en responsabilité constitue un élément essentiel de la formation en 2éme année et de la professionnalisation des stagiaires. Le stagiaire est accompagné tout au long du stage par un conseiller pédagogique désigné désormais tuteur , professeur dans la discipline du stagiaire et proposé par le chef d’établissement. Le tuteur a une fonction d’aide dans l’organisation des séances, l’observation dans la classe, au CDI (documentation)…En outre un formateur visiteur assure auprès du stagiaire 2 visites: une en début d’année à visée formative et une seconde en Mars à fonction d’évaluation sommative.

Stage de pratique accompagnée :

PLC2 (+ CAPET et CAPLP) : Le stage doit permettre au stagiaire - de découvrir un autre type d’enseignement et des pratiques nouvelles ( collège lycée) – d’enseigner et d’observer dans d’autres classes sous la conduite d’un conseiller pédagogique différent de son tuteur. – d’enrichir sa réflexion sur l’orientation.

Ce stage se déroulera (variable par IUFM) du 29 janvier au 22 février 2008. .La concertation avec le conseiller pédagogique, tant en ce qui concerne la préparation en commun que les échanges sur les pratiques ne saurait être inférieure à une douzaine d’heures. Les stagiaires de CAPET et de CAPLP effectueront ce stage dans des classes de Segpa ou de technologie.

Déroulement: dans un premier temps le stagiaire a un rôle d'observateurdans un deuxième temps il intervient aux côtés du professeur de manière ponctuelle pour présenter un exercice, assurer une correction, animer un groupe. Dans un troisième temps il assure lui-même la présentation d'une ou de plusieurs séquences d'enseignement, le professeur jouant alors le rôle d'observateur. Des rencontres (1 quart du stage) seront organisées avec l'équipe de direction sur la vie de l'établissement et l'orientation.

CPE2: 1 ou 2 stages de pratique accompagnée en fonction de leurs expériences professionnelles antérieures donneront aux CPE stagiaires l’occasion de découvrir un autre type d’établissement, d’approcher et d’analyser de nouvelles situations éducatives avec l’aide du conseiller pédagogique qui les accueille.

Stage en milieu professionnel

Les stagiaires des secteurs Sciences et Techniques économiques ou techniques industrielles et sciences et techniques de laboratoire effectuent leur stage de 3 ou 4 semaines en entreprise, parfois en 2 périodes.

Outre la connaissance du milieu de l’entreprise ces stages ont pour objectif la recherche d’éléments susceptibles, après la transposition didactique nécessaire, de nourrir l’activité d’enseignement.

De leur côté les stagiaires en documentation font, en fin d'année scolaire, un stage de 2 semaines dans un service de documentation ou de communication hors éducation nationale et les CPE2 vont dans une entreprise ou service public autre que l’éducation nationale.

Atelier d’analyse de pratique (AAP)–15h:

Ce sont des moments d’échanges libres ou de questionnement sur les pratiques d’une corporation. Cette liberté de parole, condition de réussite des ateliers est incompatible avec toute forme d’évaluation. Il s’agit d’un travail axé sur la didactique d’une discipline ou sur les aspects relationnels. La participation est obligatoire : 5 séances programmées au long de l’année sont d’une durée de 3 heures. La base de regroupement est un au groupe de 15 à 21 stagiaires.

Formation en groupe disciplinaire.

Cette formation qui se déroule sur 123 h est organisée par regroupements de stagiaires de la même discipline. Elle doit permettre au stagiaire d'exercer sa responsabilité dans la classe et de passer de la connaissance des programmes à la transposition des savoirs.Elle contribue à la construction des compétences professionnelles de l'enseignant en formation mais également à la mise en place du socle commun des compétences pour les élèves. Elle s'insère dans l'articulation entre pratique et théorie.

Formation en groupe pluridisciplinaire

D'un volume total de 63 h, cette formation s'attache à aborder les dimensions du métier d'enseignant et de CPE qui, au delà des connaissances relatives à la discipline enseignée et de leur transposition en contenus d'enseignement et de formation, doivent permettre aux stagiaires de se situer en tant qu'acteurs de la communauté éducative et membres du système global qu'est l'Education nationale et en tant que fonctionnaires du service public. Quelques thèmes possibles à aborder : - le système éducatif – histoire et sociologie de l'éducation – missions de l'enseignant fonctionnaire – responsabilité, éthique – laïcité et faits religieux – sécurité – sorties scolaires- psychologie de l'adolescent – sociologie scolaire – théories d'apprentissage – gestion des groupes et des classes – travail en équipe – partenariats – handicap – précocité intellectuelle – relations avec les parents - publics à besoins particuliers....

Dans le cadre de la mise en place du C2i N2E prévoir pour les TICE, 6 h de formation.sont proposées aux stagiaires dans le domaine des TICE.

Formation en groupe pluristatutaire

La formation commune (PLC-PE-CPE) a pour objectif de favoriser l'émergence d'une culture et de références communes à tous les enseignants. On y traitera de l'évolution de l'élève dans ses représentations, ses aptitudes,ses modes d'apprentissage, son attitude face à l'adulte, l'école, la société... durant la période allant de l'école maternelle aux classes terminales de l'enseignement secondaire.

Pour les lauréats du CAFEP, la formation initiale assurée par le CARFEC (institut de formation pédagogique de l’enseignement catholique) complète la formation à l’enseignement de la discipline dispensée par l’IUFM.

La particularité des propositions est liée au contrat d'association avec l'Etat qui confère aux établissements privés et à leur personnel des statuts différents et d'autre part au contexte de ces établissements nés de projets éducatifs de fondation.

Ateliers obligatoires à options: 12hsont proposés pour 2007/08 par l’IUFM d’Aquitaine pour l’aide personnelle à l’enseignant et au CPE: la voix et le geste la conduite d’une réunionla connaissance de soi et des autres. Pour l’aide à l’éducation des élèves:

travail avec des élèves issus de l’immigration action culturelle (arts, sciences et technique) indispensable à la lutte contre les inégalités sociales. insertion professionnelle (entreprise et formations en alternance) justice et éducation : aide et prévention mouvements pédagogiques : connaissance de leur rôle dans les activités périscolaires citoyenneté et droits de l’homme montages de projets interdisciplinaires.atelier théâtre.

Modules complémentaires : Les stagiaires non titulaires de C2i niveau 1 ou n’ayant pas le niveau bénéficieront d’un module complémentaire d’initiation aux TIC.

Un module (atelier de 4 jours): enseigner en situation difficile donnera aux stagiaires des éléments d’explication pour comprendre et analyser les situations difficiles décrochage-indiscipline-violence-provocation langagière.

Exemple : À l'IUFM d'Aquitaine ( avec la participation du Larsef – laboratoire de recherche – et l'Observatoire de la violence scolaire de Bordeaux2 ) -l'atelier d'intervention théâtrale sur une durée de quatre jours a lancé une formation très appréciée des jeunes stagiaires.

Un collégien menaçant bloque le balai d'une femme de ménage et l'insulte... aux stagiaires de dénouer la scène qui se joue devant eux...une stagiaire s'approche du collégien qu'elle prend à part et essaie de le calmer. Puis elle lui propose ainsi qu'à la femme de ménage d'aller s'expliquer chez le CPE.

Bien joué car elle a utilisé 2 commandements pour déminer les conflits : - isoler le trublion pour éviter tout effet de groupe et emmener les protagonistes dans un lieu neutre.

La saynète se prolonge chez le CPE en faisant parler la femme de ménage et en écoutant ses plaintes.

Un stagiaire suggère lors d'un débriefing qu'on présente les agents d'entretien aux élèves pour qu'ils se connaissent et se respectent. Sur le thème : l'enseignement en situation difficile, sont abordés une douzaine de scènes comme celle d'un élève qui tempète contre une mauvaise note ou celle d'un jeune qui refuse d'enlever sa casquette. Il s'agit de former les stagiaires à repérer et désarmer les petits accès de violence quotidienne qui pourrit facilement le climat d'une classe.

Le journaliste (Sud-Ouest du 16/11/03) a déclaré : ce jeu de rôle s'avère convaincant. Les comédiens parisiens sont plus vrais que nature. Leurs scénarios, rondement ficelés, sont largement inspirés du terrain. Leurs répliques bousculent les stagiaires qui, sur le vif, apprennent à jouer les Casques bleus.

Mais...faute de moyens, l'atelier, optionnel ne pourra être proposé à tous les stagiaires de l'IUFM.

Validation par l'IUFM de l'ensemble de la formation.

Année 207/082 étapes : - première étape : Validation du stage en responsabilité. Elle est prononcée pour chaque stagiaire par une commission animée par le coordonnateur de FED et où siègent l’ensemble des visiteurs à l’exclusion de tout autre personne. Cette validation porte sur :→ la grille d’évaluation et le rapport du visiteur. → la grille d’évaluation et le rapport du tuteur. →la grille d’évaluation et le rapport du chef d’établissement.

Validation du travail d'étude et de recherche (TER) par le jury de soutenance

Validation des compétences professionnelles. Cette évaluation se fait à partir du cahier de compétences

Deuxième étape Validation globale de la deuxième année. La commission de validation de l’IUFM prononce au vu de l’ensemble des éléments d'évaluation(rapports et cahier de compétences) une décision de validation de l’ensemble de la formation de deuxième année. Dans le cas où la validation n’est pas prononcée la commission propose ou non un renouvellement.

Titularisation: Informé de la validation prononcée par l’IUFM , le jury académique de qualification professionnelle se prononce sur la titularisation, l’ajournement ou le refus définitif des professeurs ou CPE stagiaires. Pour ce faire l'IUFM remet au jury académique un dossier de compétences comprenant les différents rapports (tuteur, visiteur,chef d'établissement) et des éléments du cahier de compétences. Le jury s’il l’estime nécessaire a la possibilité de vérifier les capacités du stagiaire par une inspection ou contrôle dans la classe. Ce jury présidé par un inspecteur général de l’éducation nationale au nom du Ministre est indépendant de l’IUFM et souverain.

Ils bénéficient de la même formation que leurs collègues certifiés, PLP ou CPE . Ils participent aux modules de formation. Ils conçoivent et soutiennent un travail d'étude et de recherche. Une visite à caractère formatif est organisée par l’IUFM. Cependant la titularisation finale dépend d’une inspection assurée par le corps d’inspection.

TICE : Certification Informatique Internet niveau 2 Enseignant : (C2i Niveau 2).

Tous les enseignants participent au B2i (Brevet informatique et Internet) que ce soit au collège ou au lycée . C’est le C2i niveau 2 Enseignant qui atteste des compétences professionnelles communes et nécessaires à tous les enseignants pour l’exercice de leur métier dans ses dimensions pédagogique, éducative et citoyenne.

La certification au C2i N2E est obligatoire pour tous les stagiaires de l’IUFM depuis l’année scolaire 2006/07.

Remarque : - Afin de faciliter le dialogue entre les stagiaires, les formateurs et l’équipe de direction de l’IUFM, chaque groupe de formation devra désigner un délégué et un suppléant.

Voir plus loin dans ce chapitre comment l'IUFM va évoluer dès 2010 avec la mastérisation des enseignants

Lauréats du concours de Conseillers d’orientation psychologues.

Nommés stagiaires ils effectuent un stage de deux ans dans un centre de formation où ils reçoivent une formation professionnelle spécifique menant au diplôme d’Etat : DECOP. Cet établissement agréé par le MEN est habilité à délivrer le DECOP. Le rattachement des CO-PSY à la Région n’est plus d’actualité. Sites à consulter @ www.education.gouv.fr. @ www.iufm.education.fr @ www.cned.fr

Par l'examen de qualification professionnelle l'État-employeur vérifie que toutes les compétences requises sont maîtrisées.

À l'issue d'une année de stage il serait vain, d'après le législateur, d'exiger une maîtrise approfondie de chacune des 10 compétences attendues du stagiaire. L'examen de qualification professionnelle vérifie donc que toutes les compétences exigées sont maîtrisées à un niveau satisfaisant : il certifie, avant la titularisation, l'aptitude au métier de professeur. Le jury de l'examen de qualification professionnelle est présidé par un représentant de l'État-employeur et comprend notamment : IEN- IAIPR -conseillers pédagogiques – cadres éducatifs – universitaires – professeurs et formateurs n'ayant pas participé à la formation et à l'évaluation des professeurs-stagiaires. Le jury se prononce sur la base du dossier de compétences du professeur-stagiaire et après un entretien personnel avec chaque professeur stagiaire.

Une formation universitaire des maîtres évaluée.

Il y aura une évaluation périodique de la qualité des systèmes d'enseignement supérieur qui jouera une fonction régulatrice désormais centrale : la manière dont les universités prendront leurs responsabilités pour une mise en oeuvre efficace du cahier des charges avec l'intégration des IUFM sera évaluée dans cette perspective. D'où l'instauration de l'Agence de l'Evaluation de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur (AERES).

...l'évaluation doit être complétée par une évaluation périodique des plans de formation dans le cadre de la politique contractuelle. À cette fin sera instituée une Commission nationale d'évaluation de la formation des maîtres qui comprendra des représentants de l'Etat employeur : Recteurs – IADSDEN-corps d'inspection territoriaux -chefs d'établissement - inspecteurs généraux – universitaires ainsi que des personnalités qualifiées (y compris étrangères). Cette commission expertisera les plans de formation élaborés par l'université au regard des exigences du cahier des charges ....Elle formulera un avis et des recommandations destinés aux universités, aux ministres de l'Education nationale et de l'enseignement supérieur...Sur la base d'indicateurs qu'elle aura définis, la Commission nationale évaluera la qualité des formations dispensées dans chaque IUFM.

Les missions de l'École,du Collège ou du lycée d'accueil des professeurs-stagiaires et nouveaux titulaires .

Le réseau des écoles, des collèges et des lycées accueillant des stagiaires ainsi que les moda lités de l’accueil des stagiaires (en particulier l’articulation des différents stages) sont établis par le recteur et l’inspecteur d’académie, directeur des services départementaux de l’éducation nationale, en partenariat avec l’université et l’institut universitaire de formation des maîtres intégré.
Ce réseau d’établissements (écoles, collèges et lycées) permet de ménager l’articulation entre la formation initiale et l’exercice de la pleine responsabilité du professeur ; il repose sur le projet des établissements en lien avec la politique éducative nationale et sa déclinaison académique.
Les écoles et les établissements qui accueillent des professeurs nouveaux titulaires organisent leur accompagnement pédagogique.

Les écoles et les établissements d’accueil de professeurs stagiaires ou nouveaux titulaires ont une mission de formation

Il s’agit de créer un environnement qui soutienne le professeur stagiaire ou nouveau titulaire dans sa prise de fonction et facilite la mise en œuvre de ses compétences disciplinaires, didactiques et pédagogiques dans toutes leurs dimensions.
Il s’agit également de former chaque professeur stagiaire à sa mission de fonctionnaire de l’État en l’aidant à prendre conscience de son rôle d’adulte référent auprès des élèves et des dimensions déontologiques du métier qu’il a choisi.
Les écoles et les établissements d’accueil de professeurs stagiaires ou nouveaux titulaires doivent veiller à :
- entreprendre une démarche de formation en partenariat avec l’université et l’institut universitaire de formation des maîtres intégré ;
- fournir au professeur les réponses aux questions professionnelles qu’il pose et dispenser l’information attendue au regard des objectifs assignés aux stages ;
- favoriser l’implication du professeur dans les travaux d’équipe et les concertations pédagogiques, les rencontres avec les parents et les divers partenaires.

Les stagiaires et les professeurs nouveaux titulaires doivent être accueillis et accompagnés

Les professeurs stagiaires ainsi que les professeurs nouveaux titulaires doivent être accueillis et accompagnés : l’organisation, le déroulement et l’évaluation des dispositifs de stage feront l’objet d’une attention particulière.
La réflexion menée au sein de l’établissement ou de l’école sur les activités qui leur sont proposées est partie intégrante de cet accueil et de cet accompagnement.
Cela nécessite l’implication de tous les acteurs (directeur d’école, chef d’établissement, instituteurs-professeurs des écoles maîtres formateurs, professeurs tuteurs ou référents, maîtres d’accueil temporaire, formateurs, professeurs et stagiaires) : chacun, selon son champ de compétence, y prend sa part.
Les professeurs stagiaires
Pour ce qui concerne le stage en responsabilité, il faudra veiller :
-
au choix des classes, niveaux, cycles d’enseignement, disciplines et organisation de l’emploi du temps créant des conditions favorables à l’entrée dans le métier et la construction des compétences professionnelles. Dans les établissements du second degré, cette responsabilité incombe aux chefs d’établissement en relation avec les corps d’inspection ;
- à
la programmation d’activités effectuées par les stagiaires sous la responsabilité du chef d’établissement ou du directeur d’école, reposant sur les temps forts de l’année scolaire : accueil des élèves et des parents, participation aux divers conseils de l’établissement ou de l’école, préparation de l’orientation pour le second degré.
Pour le stage en responsabilité ainsi que pour tous les autres stages un compte rendu de stage destiné au professeur stagiaire lui permettant de prendre conscience des compétences construites et du travail qui reste à accomplir est rédigé par le professeur tuteur ou l’instituteur-professeur maître formateur en collaboration avec le directeur d’école ou du chef d’établissement.
Ce compte rendu prend place dans le dossier de compétences.
Dans l’école ou dans l’établissement (ou à défaut, à proximité immédiate),
des professeurs référents ou des professeurs tuteurs, reconnus pour leurs compétences, seront désignés respectivement, sur proposition de l’inspecteur de l’éducation nationale par l’inspecteur d’académie, directeur des services départementaux de l’éducation nationale ou, sur proposition de l’inspecteur de l’éducation nationale ou de l’inspecteur d’académie-inspecteur pédagogique régional par le recteur.
Les professeurs nouveaux titulaires
Les professeurs nouveaux titulaires sont accompagnés en tant que de besoin. I
ls bénéficient de l’appui d’un professeur référent désigné dans les conditions définies ci-dessus pour les professeurs stagiaires.

Conclusion Le nouveau dispositif de formation des maîtres a un rôle déterminant dans l’évolution de la société de la connaissance : comme vigie d’abord par le truchement d’une recherche scientifique -qu’elle soit disciplinaire, didactique ou pédagogique- toujours attentive aux élèves et maintenant les savoirs aux bons niveaux de l’indispensable et de l’utile ; comme médiateur ensuite entre une école assujettie au quotidien et une demande contemporaine d’éducation toujours évolutive ; comme passeur enfin des exigences du service public d’éducation nationale qui requiert, en préalable de toute fonction éducative dans l’institution scolaire, partage des valeurs et éthique personnelle, pleine conscience des missions fixées par la nation et appropriation des règles communes.
La formation professionnelle que détermine la mise en oeuvre du cahier des charges de la formation des maîtres répondra aux demandes souvent exprimées par les jeunes professeurs :
davantage ancrée dans la réalité de la classe et de l’établissement, elle responsabilisera chacun en respectant la hiérarchie et la chronologie des besoins individuels.
C’est là tout le sens d’un dispositif associant dans un continuum la formation disciplinaire, la connaissance du terrain et de l’environnement économique et social, la formation didactique et pédagogique fondé sur les études de cas tirées de situations vécues des stagiaires et
sur un aller-retour permanent entre la pratique et la théorie, puis enfin un solide accompagnement des professeurs titulaires dans le premier emploi.
L’organisation de la formation professionnelle
en trois ans, articulant formation initiale et formation continue, constitue le point de départ indispensable d’une formation professionnelle tout au long de la vie. C’est dans cette perspective qu’à court terme la formation continue des professeurs doit devenir obligatoire.
La définition de la formation des maîtres développée ici ancre ses fondements dans l’histoire de l’école française ; elle représente cependant, comme ce fut le cas pour le décret définissant le socle commun de connaissances et de compétences, un pas essentiel vers une
harmonisation européenne des objectifs et des compétences exigées des maîtres. Une convergence s’opère, quelles que soient par ailleurs les missions que chaque pays assigne à son école, ses traditions éducatives et son système d’organisation. Il serait donc naturel que tout professeur, anticipant ainsi sur une possible mobilité professionnelle au sein de l’U.E. puisse bénéficier au cours de sa formation d’un stage de découverte d’un système éducatif européen.

Âge moyen des jeunes reçus aux concours, leur origine sociale, leur niveau d’études.

De 1997 à 2002 on a pu noter, sur le plan national, une forte augmentation du recrutement des enseignants: 40% pour les PE (professeurs des écoles) et 30% pour les PLC (professeurs des lycées, professeurs de documentation et de collèges). Sur 2 années scolaires nous avons soumis environ 400 jeunes PE2 et PLC2, CPE à une enquête qu’ils ont renseignée volontiers. On a pu apprendre que 50% des PE stagiaires avaient 25 ans et plus – 49% 22 à 25 ans. Les effectifs comptaient 74% de femmes et 26 % d’hommes ( l’on voit de plus en plus d’hommes qui veulent enseigner en maternelle). Pour ce qui est des diplômes 74 % ont bac+3 et 21 % Bac +4.

De leur côté les PLC ont une moyenne d’âge de 26/27 ans, ils comprennent 62 % de femmes et 38% d’hommes. Pour ce qui est des diplômes on a pu dénombrer 36% bac+356% bac+48% bac +5.

Peu de différence au niveau de l’origine sociale entre les PE et les PLC : - 52% fonctionnaires et assimilés – 21% professions libérales – 19% ouvriers, employés – 4% agriculteurs – 4% autres .

Des salariés – plutôt des salariées - du privé (cadres, ingénieurs ou demandeurs d’emploi comme ces mères de 3 enfants pouvant se présenter au concours sans licence), tous attirés par les valeurs de l’éducation et (ou) par la sécurité de l’emploi participent de plus en plus aux concours de professeurs des écoles (15% d’admis en 2003 et des professeurs des lycées et collèges (4 % des admis).

Nous avons pu constater dans nos actions de formation à l’IUFM d’Aquitaine qu’ils apportaient aux débats des réflexions solides, pertinentes et dignes d’intérêt grâce à leur âge et à la richesse des différences acquises dans des cultures d’entreprise. Par ailleurs ils s’engagent dans ce métier positivement en étant sortis depuis plusieurs années du monde des études en général et de la scolarité en particulier. Ce qui leur permet un regard différent.

Les enseignants sont issus, pour la majeure partie, des classes moyennes. Dernièrement à la TV on a entendu un responsable de l’Académie de Créteil dire que 260 stagiaires de l’IUFM issus de l’immigration ayant été scolarisés dans des ZEP de cités étaient heureux de pouvoir enseigner dans ces zones où ils feraient carrière.

Obligation de réussite.

L’EN est un immense établissement national au coût élevé qui doit toujours chercher à améliorer la compétence de ses personnels. Sauf à faire preuve d’incohérence elle ne peut se permettre le luxe d’investir à fonds perdus en maintenant en poste des personnels incompétents (ce qui est rare mais toujours de trop) au regard même de ses propres critères. En formation professionnelle, la réussite doit impérativement tendre vers 100%. C’était réalisable quand la sélection aux concours était sévère : 1sur 10 ! Le public ne veut plus faire appel dans des prestations de base à des ouvriers, techniciens, médecins défaillants…l’Éducation nationale est, elle-aussi, visée. Ne voit-on pas les parents recourir de plus en plus au privé et aux organismes de cours particuliers ?

Quand on sait que 95% des stagiaires IUFM 2eannée réussissent les épreuves pratiques, ce n’est plus le rapport reçu/collé qui est pertinent mais le rapport bien formé/mal formé aux réalités du terrain.

Oui, mais il ne faut pas confondre productivité et efficacité car en y regardant de plus près on peut dire qu'il n'est pas possible de parler d'obligation de résultat de la part du corps enseignant car, comme le dit Ph.Meirieu, l'école travaille sur l'humain et elle n'est pas une entreprise qui fabrique des objets .Elle est une institution où l'on accompagne des personnes.

Hors du projet, point de salut !

Alors que s’effondrent d’une manière quasi générale les modèles socio-structurants, les repères, les références, les certitudes, les projets deviennent des concepts largement fédérateurs et motivants .

Les médias l’utilisent couramment : - projet d’une famille politique - projet sportif d’une équipe - projet de retraite - projet de vie - projet personnel de l’élève pour son orientation - projet d’établissement - projet éducatif (Loi d’orientation de 1989).L’enfant est en avenir d’élève; l’élève est en avenir d’adulte actif d’une société. Ce projet large doit être personnalisé pour tout enfant et pour tout élève. Il l’est soit auprès de l’enfant pris à part, soit avec des groupes d’élèves de même niveau ou de mêmes motivations, soit avec l’école toute entière.

Projet de l’élève et projet de l’école sont ainsi en continuité de droit fil…mais avec une finalité différente : l’élève veut réussir son projet pour lui-mêmel’école veut réussir son projet pour l’élève. Il ne saurait être question cependant de croire naïvement que tout projet par la seule vertu d’exister, serait un bon projet. Il ne suffit pas d’accompagner un projet, il faut le remettre en question de temps en temps, l’affiner, l’approfondir. L’accompagnateur ne cherchera pas à être le modèle, il ne devra pas essayer de s’imposer car il sait qu’en pédagogie, peut-être plus qu’ailleurs, la modestie est indispensable..

Le terrain c’est l’essentiel.

Le terrain, véritable scène aux cent actes divers, est le lieu privilégié de la vie de la communauté éducative, le poste d’observation des pratiques pédagogiques dispensées aux élèves, le théâtre d’expérimentation de supports ou d’outils nouveaux, l’occasion de réflexion en commun (enseignants et enseignés), l’endroit où l’on doit gérer le temps le mieux possible, celui des élèves et le sien. C’est là que le stagiaire devra se livrer, le plus tôt possible, à l’auto-analyse pluridimensionnelle des pratiques pédagogiques et des règles de vie en société.

Pour le stagiaire qui passera du stade de l’étudiant à celui d’enseignant le terrain sera ce lieu où il conquerra son identité professionnelle. Il y apprendra à sortir de son ego, à relativiser les problèmes et à dédramatiser, à mieux gérer ses réactions émotionnelles, à se défier des prismes divergents de sa subjectivité. C’est là qu’il devra se fixer ses limites entre le relationnel et le pédagogique, le privé et le professionnel, entre la personne et la fonction. Les élèves qui agressent un professeur ne s’adressent pas à la personne mais à ce qu’elle représente. Le travail sur le terrain et le travail à l’IUFM sont complémentaires. Aucun des deux ne doit étouffer l’autre. C’est la crainte de Meirieu qui écrivait il y a quelques mois"3:"…on veut apprendre notre métier sur le terrain ! antienne reprise en chœur par beaucoup de tes proches…du terrain ! toujours du terrain ! rien que du terrain ! ….pour former au métier réel d’enseignant il faut faire son deuil de deux illusions:"une formation en chambre" faite sans contact avec le terrain et symétriquement " une mise sur le terrain" sans accompagnement formatif suffisant"

Lors d’une conférence de presse du 18/10/2001 J.Lang, ministre disait :" il est essentiel qu’autour d’un noyau indispensable de permanents les formateurs à l’IUFM soient des formateurs en service partagé entre l’école, le collège ou le lycée d’une part et l’IUFM d’autre part".

Au B.O. n°1 du 04/01/2007 on lit au paragraphe 2.4 : l'expérience du terrain ne suffit pas pour apprendre le métier de professeur. En formation professionnelle initiale, les maîtres doivent être initiés à la recherche scientifique, à ses résultats et à ses applications dans l'enseignement. Les pratiques didactiques et pédagogiques doivent se nourrir de l'évolution des connaissances.

L’accompagnement des enseignants en formation initiale.

(source: avec l’aimable participation de D. Descomps, ex-formateur à l’IUFM d’Aquitaine)

Dans la quasi totalité des entreprises (de grande taille ou PME), dans beaucoup de commerces, on encadre, on aide les nouveaux venus pour favoriser leur intégration. La réussite des personnels est importante car elle est la condition sine qua non de la rentabilité de l’entreprise tout comme dans l’Éducation nationale où la réussite des élèves passe d’abord par celle, personnelle, des enseignants qui, dès leurs débuts seront accompagnés. C’est ainsi qu’un guide se joindra à l’autre pour aller à la découverte du chemin. Désormais cet accompagnement est introduit à titre préventif dans la formation initiale.



Dans certains métiers il faut plusieurs années pour apprendre les rudiments et les enseignants ne disposent que de 8 mois de formation…mais ils peuvent, en avançant dans la carrière, continuer à se former au contact de leurs collègues. Ils observent, écoutent, questionnent et rectifient le cas échéant leurs propres stratégies. Ils s’apercevront très vite qu’être enseignant c’est avant tout une question de mentalité et ils devront apprendre à gérer des situations complexes. Il ne suffit pas d’être expert en didactique, il faudra aussi connaître donc apprendre la psychologie de l’enfant et de l’adolescent. Enseignement qui semble insuffisant à l’IUFM.

L’accompagnement n’est plus réservé à des situations de remédiation: jeunes en difficultés, chômeurs en réinsertion, équipes d’enseignants en recherche ou en désarroi…"Cet accompagnement est indissolublement lié à une obligation de réussite. Dans une démarche d’accompagnement, l’apprenant est comme un sujet reconnu dans sa globalité et l’ acteur de son propre devenir. Ses potentialités y sont prises en compte et sont valorisées. L’accomplissement de son projet est au centre et son autonomisation est l’objectif à terme"

L’idéal voudrait que la relation soit une rencontre entre pairs, fondée sur l’entraide et la réciprocité mais comme il y a pouvoir de valider, de certifier, de diplômer, l’institution et la hiérarchisation entrent en jeu et dès lors la notion de contrat s’impose. En effet l’expérience a montré et montre qu’il est indispensable de fixer les règles du jeu si l’on veut se prémunir contre des surprises, des blocages, des débordements. Le échanges se vivent mieux quand tout est clair et annoncé suffisamment tôt.

Quelques axes d’un contrat collaboration, négocié et évolutif, avec le stagiaire. :

le cadre institutionnelnombre de visites mutuelles moments de concertation (lieux et fréquence)

le cadre pédagogique et didactique →les objectifs de formation →les activités communes (préparation et correction) →critères pris en compte dans l’évaluation finale ( le rapport écrit)

le cadre relationnel : jusqu’où aller dans la franchise réciproque ?

Quand l’accompagnateur (tuteur, conseiller pédagogique) permet au stagiaire de gagner du temps.

Clarifions le vocabulaire :

Professeurs et conseillers principaux d’éducation agréés par le Recteur d’académie encadrent différents types de stages effectués par les professeurs/ conseillers principaux d’éducation stagiaires de 2 ièmeannée ou des étudiants de 1ièreannée. On parlera de conseiller pédagogique pour l’encadrement des stages de pratique accompagnée et de tuteur pour le stage en responsabilité. Les missions du visiteur recoupent en partie celles qui sont assignées au tuteur. Il s’agira pour lui, au cours de 2 visites, d’observer, de formuler des conseils et d’évaluer.

Durant une heure de cours l’enseignant doit se démultiplier pour pouvoir réaliser différentes opérations. Pour Perrenoud, il prendrait 90 décisions (micro-décisions). L.Paquay parle de plus de 2 décisions à la minute. J.P.Obin et Bouvier préfèrent parler d’actes d’enseignement que de décisions prises sans le contrôle de la conscience. On peut parler de 6,9 décisions délibérées. La plupart en effet sont appelées routines par Perrenoud. Elles correspondant à des situations fréquemment rencontrées - routines qui permettent d’alléger la charge de travail des enseignants. Elles peuvent être initiées par les accompagnateurs du stagiaire.

Pour répondre à des situations nouvelles l’enseignant disposera de routines, d’habitus que Bourdieu définissait : petits lots de schèmes permettant d’engendrer une infinité de pratiques adaptées à des situations toujours renouvelées, sans jamais se constituer en principes explicites. Nous renvoyons le lecteur au livre4 d’Obin-Bouvier auquel nous nous référons souvent en signalant que cet ouvrage a aidé plusieurs stagiaires IUFM à faire des exposés qui ont particulièrement intéressé leurs pairs.

Rôles des tuteurs et des conseillers pédagogiques.



Méritent d’être lus pour la pertinence de leurs analyses et la justesse des réflexions les deux ouvrages de Nelly Lesbelbaum : La formation initiale des enseignants du second degré dans les CPR. Propositions pour la formation des conseillers pédagogiques. INRP 1989.

A propos des conseillers pédagogiques et des tuteurs elle écrit qu’ils ont été choisis sur la base de leurs compétences d’enseignants, c’est à dire de formateurs d’enfants et d’adolescents dans leur discipline, ce qui ne présuppose ni n’exclut rien, à priori, quant à leurs compétences de formateurs d’enseignants (jeunes adultes). Désigné, nommé par les autorités supérieures, l’accompagnateur (tuteur-conseiller pédagogique) n’échappera pas au stéréotype du modèle : le "bon" professeur, celui qui est dans les petits papiers des inspecteurs, celui qui est au fait des dernières tendances de la mode pédagogique. Sur le terrain les tuteurs sont choisis d’un commun accord entre les chefs d’établissement et les inspecteurs pédagogiques. C’est d’une relation ternaire qu’il s’agit alors : Stagiaire élèves conseiller ou tuteur.

D’un côté on peut distinguer deux sortes d’apprenants : les élèves et le stagiaire qui ne sont pas en train d’apprendre la même chose. les élèves apprennent la matière enseignée et le stagiaire l’enseignement de la matière c’est à dire son métier.

De l’autre on trouve deux types d’enseignants le conseiller (ou tuteur) et le stagiaire, qui n’enseignent pas la même chose.un enseigne le métier (qui n’exclut pas la matière),l’autre la matière. Les compétences requises par le professeur conseiller ou tuteur sont d’abord celles du professeur puis celles du conseiller, compétences qui s’interpénètrent. Il doit donc maîtriser les savoirs ou contenus, la didactique, la pédagogie. Le tuteur constitue la pièce essentielle de la formation du stagiaire à l’occasion du stage en responsabilité (2e année).Le projet personnalisé du stagiaire est intimement lié à une démarche d’évaluation formative qu’il mène avec son tuteur.

L’accompagnateur doitAccueillir et écouter – Observer – Diagnostiquer - Remédier - Evaluer - Informer-. Accueillir :admettre avec joie le stagiaire sans lui faire sentir par exemple qu’il perturbe tant soit peu les emplois du temps. Faire aimer avant de faire comprendre et apprendre.

Ecouter : que l’écoute ne soit pas indifférente, neutre, sceptique, agacée mais plutôt active, bienveillante, empathique. Le stagiaire perçoit immédiatement la façon dont il est écouté. Ce sont parfois des attitudes que l’on croit insignifiantes comme des regards, des intonations, des mimiques qui sont déterminantes.

Observer : Bien observer en dépassant ses modèles, ses propres systèmes de valeur. Si on utilise des grilles d’observation bien explicitées auparavant veiller qu’elles ne soient pas le prétexte de s’enfermer derrière des barreaux. L’objectif d’une grille est de bien communiquer avec un langage précis , opérationnel.

Diagnostiquer : Pour les médecins, c’est identifier les signes qui font connaître la nature des maladies. Pour ce qui est de l’enseignement et de l’éducation, on découpera et on nommera des phénomènes, donc on diagnostiquera selon le système de référence considéré comme pertinent.

Remédier : Pour nous en tenir au champ lexical de la médecine, remédier c’est apporter des remèdes notamment en aidant les stagiaires à contrôler parfois leur charge émotionnelle. Pour Antoine de la Garanderie remédier c’est avant tout" re-médier ": apporter une nouvelle remédiation, médiatiser autrement s’agissant de l’enseignant ou aborder autrement, entrer par un autre geste mental s’agissant de l’apprenant.

Evaluer :Il est possible de faire appel aux approches habituelles d’évaluation.: diagnostique : écoute et observation formative : exercices personnalisés ou ciblés en fonction des erreurs. sommative le rapport de fin de stage qui doit tenir compte des objectifs envisagés et des compétences énumérées au référentiel.

Informer. :

Varier les types d’informations textes officiels, extraits d’ouvrages de référence, articles sur Internet, fournir une bibliographie de base. Mettre en réseau le stagiaire avec d’autres personnes que son tuteur pour lui éviter la relation exclusive au modèle et éviter l’isomorphisme, défaut qui consiste à reproduire les procédures, les attitudes, le style de comportement présentés par leurs formateurs (G.Ferry). À l’accompagnateur de ne pas utiliser le ciseau de Pygmalion !

En pédagogie il n’y a pas d’hérédité pas plus que de modus operandi standard ! Imposer une pratique n’est pas un acte formateur. Les tuteurs et conseillers pédagogiques le savent très bien. Former ne veut plus dire mettre à la forme, pas plus qu’ éduquer ne veut dire dresser. Ces deux verbes appartiennent à un passé révolu. Il n’est pas souhaitable donc que le tuteur ait une attitude trop modélisante pour le stagiaire.

En s’appuyant sur les conseils du tuteur, de l’accompagnateur, le stagiaire doit construire ses propres outils d’analyse, développer ses capacités d’écoute, de communication.

Formation dispensée dans les établissements de stage par les chefs d’établissement.

Les stagiaires prennent connaissance in situ de leurs obligations et de leurs rôles au sein d’une communauté éducative dont ils sont aussi des acteurs. Sous la responsabilité du Chef d’établissement les équipes de direction jouent un rôle important voire déterminant dans la formation professionnelle des stagiaires.

Le chef d’établissement est très concerné par la formation du stagiaire qu’on lui confie. Il renforcera considérablement la qualité de la formation, en favorisant des choix d’intervenants expérimentés, en constituant des équipes d’accueil chaleureuses et en étant attentif à initier les stagiaires à tous les domaines d’activité d’un établissement. Il veillera en particulier à éviter un repli sur la discipline enseignée et guidera le stagiaire vers les collègues qui s’impliquent dans un travail interdisciplinaire, qui réfléchissent à la relation enseignant/enseigné, ou qui ont un rôle moteur dans le projet d’établissement.

Des renseignements précieux.

Concours de recrutement CRPE-CAPES-CAPET-Agrégation-CPE-COP-Direction-Inspection.:

http://crdp.ac-bordeaux.fr/concours . On trouve sur ce site : - programmes des concours- nature des épreuves – modalités d’inscription – les calendriers – les rapports des jurys depuis la session 2003 – les programmes d’enseignement – des pistes pour la préparation. N’hésitez pas à contacter ce CRDP à docadmin@ac-bordeaux.fr.

Nature et contenu de l'ex-mémoire professionnel.



Troisième composante de la formation des professeurs et CPE stagiaires, le mémoire professionnel prenait place entre les stages et la formation didactique et pédagogique générale et plus généralement entre l’expérience du terrain, dans toute sa diversité, et les aspects théoriques de la préparation à la profession.

Nota : au B.O.n°1 du 04/01/2007, il n'est nullement question du Mémoire dans le nouveau cahier des charges de la formation des maîtres. Cependant des IUFM, contactés par nos soins, ont pourtant l'intention de le maintenir – mutatis mutandis - car il leur paraît entrer dans la stratégie des 10 compétences à maîtriser par les stagiaires –

Rappelons que le TER : travail d'étude et de recherche, regroupe dans des Unités de formation des écrits professionnels exigés, comme nous l'avons détaillé plus haut dans ce chapitre, pour construire et évaluer les 10 compétences à l'exercice du métier d'enseignant.

Chaque professeur ou CPE stagiaire (ou groupe de professeurs stagiaires) proposait un sujet. Ce sujet s’appuyait sur l’analyse des pratiques professionnelles expérimentées par le ou les professeurs stagiaires:

au cours du stage ou éventuellement en situation .2-au cours de toute autre formation engagée avec des élèves : Projet d’Action Culturelle, organisation de visites, animation d’activités liées à la discipline dans le cadre socio-éducatif de l’établissement où exerce le professeur stagiaire. Les futurs professeurs et CPE consacraient 70 à 100 heures à la réalisation du mémoire. Ils pouvaient envisager – cas plutôt rare – un mémoire collectif pouvant réunir 2 à 4 stagiaires éventuellement sur des thèmes transversaux. Un même jury sera prévu.

Le mémoire visait à faire travailler une question claire, limitée, donnant lieu à des mises en œuvre exploitables. Il était ainsi une œuvre intellectuelle, souvent la première pour le stagiaire.

Le mémoire devait comporter: A : - l’identification d’un problème ou d’une question concernant les pratiques professionnelles de son auteur. B : - une analyse de ce problème. C : - une réflexion débouchant sur des propositions d’actions. Il ne devait pas constituer une simple narration d’un travail personnel sans analyse ni réflexion critique, ni être une pure réflexion théorique ou historique extérieure à l’expérience du professeur stagiaire.

Volume du mémoire: 25 à 30 pages dactylographiées (annexes non comprises).

Structure du mémoire: (tous les mémoires sont numérisés - un seul fichier au format PDF 2 Mo maxi)

la première page de couverture comporte : - l’année universitaire – le nom du stagiaire et de sa discipline – le titre du mémoire – le nom du directeur de mémoire.

La quatrième de couverture : - un résumé de 200 à 300 mots – 3 à 5 mots-clés qui en circonscrivent la thématique

Le corps du mémoire doit comporter : 1)un sommaire. 2) une courte introduction présentant le constat initial - 3) l’identification précise du thème, de la question, du problème. - 4) les méthodes d’observation utilisées, les références théoriques - 5) l’analyse des observations réalisées. - 6) une conclusion qui présente des propositions d’amélioration, un bilan - 7) une courte bibliographie. Le mémoire pourra comporter des documents annexes : photos – graphiques – diagrammes - tableaux statistiques, copies d’élèves…Tous les mémoires sont numérisés.

Il n’était pas souhaitable que le directeur de mémoire soit le tuteur du stagiaire et en aucun cas son visiteur ne saurait être le directeur du mémoire.

Soutenance orale : au mois de Mai. Durée 45 minutes. Elle comportait 3 phases :

La première phase durera 20 minutes maximum. Cet exposé individuel sur le mémoire devait permettre au stagiaire de reposer le problème de façon claire et argumentée et d’en faire une première analyse critique. → La seconde phase -15 minutes maximum - consistait en un entretien avec le jury (formé du directeur de mémoire et d’une personne extérieure (par exemple un chef d’établissement ou son adjoint ou un CPE sans lien avec la discipline du professeur stagiaire.) qui porterait sur l’ensemble de la formation et le projet

personnel du stagiaire. La troisième phase : - 10 minutes : délibération du jury en l’absence du candidat qui sera immédiatement informé du résultat.

En 2007 les soutenances ont eu lieu entre le 9 et le 15 Mai



Critères d’évaluation (qualités exigées aussi à la rédaction du TER dès 2008)

à l’écrit :présentation générale et correction de la langue - ancrage dans le vécu professionnel du stagiaire - capacité d’identifier un problème, de l’analyser, de proposer des pistes de réflexion et des éléments de solution.

lors de la soutenance : qualité de l’expression orale - capacité d’argumenter et de convaincre - qualité de communication dans le dialogue.

Remarque pratique : Dans le cas d’un mémoire collectif, la répartition des tâches de recherche et d’écriture devait être explicitement indiquée à la fin du sommaire.

De différentes évaluations (Ministère, IUFM) il ressort que les nouveaux professeurs en exercice jugeaient positif le mémoire professionnel. A titre d’exemple arrêtons-nous sur quelques questions et réponses d’une partie du document d’évaluation de l’IUFM d’Aquitaine. Il s’agissait des stagiaires de la formation PLC2-CPE2 (2000-2001)évalués en 2002.



Dans la définition du thème vous avez été aidé par :

votre tuteur ou

votre conseiller pédagogique 22%

formation générale :5%

formation disciplinaire : 19 %

votre directeur de mémoire : 51 %

Avec votre directeur de mémoire le nombre d’échanges (rencontres, tél, e-mail…) a été de:

< 3 12 %

de 3 à 5 53 %

>5 29 %

Vous estimez le temps passé sur le mémoire à :



< 50 h 6 %

de 5o à 100h : 32 %



de 100 à 150 h 34 %



de 150 à 200h19 %



>200h 8 %.

Parmi les propositions concernant le mémoire lesquelles correspondent à votre jugement :

Travail lourd peu intéressant 18%

-travail lourd mais intéressant et formateur 38%

-la rédaction a été la principale difficulté : 9%

-le temps imparti est trop court 13%

-la relation avec le directeur est enrichissante 17 %

-le travail en équipe sur le mémoire est positif 5 %



La formation de 2ième année à l’IUFM était dense (elle le sera peut-être davantage encore dès septembre 2007) et exigeait beaucoup d’efforts des stagiaires qui l’ont jugée 14% :très satisfaisante68%:satisfaisantesoit 82% d’indice de satisfaction – 16% :insuffisante2% :inutile. Partie importante de la formation, le mémoire, bien que, parfois, dévoreur de temps, a donc été apprécié des stagiaires car ils ont vu en lui un excellent moyen d’enrichir leur formation. Peu nombreux ont été ceux qui l'ont vécu comme une contrainte supplémentaire. Ils ont vite vu que le but n’était pas de faire une œuvre scientifique mais de se donner une pratique réfléchie, éclairée et fondée sur une situation concrète observée tôt dans l’année.

J.P.Obin et A.Bouvier5donnent leurs points de vue :"S’il convient de se méfier d’un enthousiasme inconsidéré qui ferait du mémoire professionnel l’alpha et l’oméga de la formation, il nous semble que les effets qu’il induit à moyen terme sur son ou ses auteurs ne sont pas suffisamment mis en lumière. La formation des enseignants ne peut se réduire à la transmission d’un savoir et d’un savoir-faire didactiques, ni même à la préparation et à l’exploitation de séances de classe. A un moment donné, il devient essentiel d’entrer dans la classe, de se saisir d’une situation et de la faire travailler par le stagiaire[…] le mémoire joue un rôle indispensable dans la professionnalisation : il accompagne l’exercice croissant de la responsabilité."

Pour le stagiaire il était l’un des meilleurs moyens de s’auto-évaluer. Da Silva David ,stagiaire à l’IUFM d’Aquitaine (année scolaire 2000-2001) terminait son mémoire6 ainsi :

"..J’ai pris conscience durant cette année de la multitude des approches qui pourraient être sources de motivation pour les élèves. Malheureusement, je suis encore trop accaparé par la simple mise en place de mes cours. Ce mémoire constitue pour moi une base de réflexion à laquelle je pourrai me référer dans les années à venir."

Ph Meirieu pense que le mémoire professionnel permet de mieux articuler les modèles théoriques à l’analyse des pratiques. J.P.Obin et Bouvier nous disent qu’une formation professionnelle bien adaptée "au sein de laquelle le mémoire aura eu une place de choix "produira une évolution, un souffle nouveau qui viendront de tous ces jeunes qui vont rentrer dans le système éducatif. On est invité à avoir confiance en eux, ce que Ph. Perrenoud.1 exprime en écrivant :"Chaque institution de formation[….]devrait définir l’étape suivante du processus de professionnalisation du métier, en se servant ouvertement des nouveaux enseignants comme d’agents de changement."

Pour avoir été pendant une dizaine d’années directeur ou membre de jury des mémoires, nous nous permettons de dire que les établissements scolaires devraient inclure dans leur bibliothèque des professeurs certains mémoires très intéressants qui permettraient à des collègues, jeunes ou moins jeunes, de trouver une réponse à certains problèmes. Numérisés, ils devraient être d’accès facile pour les établissements. C’est incontestablement une richesse à partager.

Avec la mastérisation des enseignants dès 2010 les IUFM seront-ils réduits à la portion congrue voire à leur suppression?

Dans Le Monde du 29/05/08 on a appris que le Président de la République avait déclaré le 27 mai 08 sur RTL que les enseignants seraient recrutés dès 2010 à un niveau universitaire plus élevé qu 'aujourd'hui qu'on les ferait entrer directement dans le métier qu'on remplacerait la deuxième année de formation professionnelle initiale en IUFM par un compagnonnage intensif en début de carrière. Le rôle des IUFM serait donc considérablement réduit.

Le président a réaffirmé sa confiance en X.Darcos pour mettre en place la mastérisation des enseignants : les enseignants du premier comme du second degré seront donc recrutés au niveau bac +5 , soit celui de master 2 en France et master tout court en Europe dans le cadre de l'harmonisation des enseignements supérieurs. Actuellement il suffit d'être titulaire d'une licence pour s'inscrire à un concours d'enseignement mais il faut savoir que de plus en plus de candidats ont déjà Bac+4 et au-dessus.

Selon le schéma envisagé les candidats se présenteraient aux concours (qu'il est hors de question de supprimer – seuls évolueraient les contenus des concours) pendant leur année de master mais ils ne seraient recrutés qu'à la condition d'avoir obtenu ce diplôme. Les universités (nous en avions parlé plus haut) pourraient intégrer à leurs masters disciplinaires des modules de préparation à l'enseignement et mettre sur pied des masters spécifiques.

Autre nouveauté : le candidat reçu à un concours serait directement affecté à un poste , il deviendrait, ipso facto, enseignant , sous réserve cependant d'une titularisation définitive au bout d'un an. Une partie, à déterminer, de son horaire serait accompagnée par des tuteurs, enseignants aguerris dans le cadre d'une formation selon le principe du compagnonnage. La deuxième année de professionnalisation disparaîtra donc.

Le chef de l'État a lié cette réforme à la revalorisation du métier d'enseignant. Le fait de les embaucher au niveau master permettra de les payer plus cher en début de carrière. Dans un passé récent Lionel Jospin avait revalorisé le métier d'instituteur en demandant qu'ils passent une licence pour devenir professeur des écoles. Certains critiques, prétentieux et qui, pour la plupart, ignorent le fonctionnement réel des IUFM ,verront une victoire dans la destitution des IUFM qu'ils baptisent à tort de goulags du savoir, et de temples du pédagogisme.

Le devenir imminent des IUFM?.

Il est prudent d'attendre du ministère des compléments d'informations sur ce sujet, informations qui ne manqueront pas d'être données courant du mois de Juin vraisemblablement. Seront-ils supprimés? C'est possible... mais de très nombreux jeunes professeurs ne manqueront pas de dire (voir les sondages plus haut) que les IUFM ont tenu une place importante dans le début de leur carrière car des semaines durant ils ont bénéficié – ensemble d'une approche individuelle et collective de leur métier au cours de formations transversales et disciplinaires tout en étant aussi quelques heures sur le terrain dans les établissements devant les élèves. Des stagiaires IUFM ont reconnu que cette formation devrait être améliorée certes mais sont plutôt rares ceux qui en souhaitent la suppression : '' → j'ai du mal à défendre les IUFM et en même temps ce qu'on nous prépare est à gerber....→ deux heures d'entretien avec un inspecteur m'ont plus apporté que tout ce que j'ai appris à l'IUFM (rappelons que l'enseignement à l'IUFM vise à faire acquérir par les stagiaires une dizaine de compétences particulières et qu'elle ne se réduit pas au domaine disciplinaire)....→ nos études sont perfectibles mais tout n'est pas à jeter, j'apprécie d'avoir un retour de gens différents et nombreux....(l'IUFM) ça permet de piocher. Si on ne se bornait qu'à reproduire la façon de faire d'un maître, on n'arriverait pas à trouver le professeur qu'on est...La multiplicité des expériences, c'est ce qu'on risque de perdre. On trouve que notre formation n'est pas assez professionnalisante , elle risque de l'être encore moins...→ moi, je suis pour le compagnonnage....

Une directrice adjointe s'exprime (Libération du 22/07/08/): - '' Même si elle n'est pas sans défaut notre formation a le mérite d'articuler tous les aspects de l'expérience du métier, l'acquisition d'une culture professionnelle et une réflexion sur la pratique. Avec le nouveau système , ils seront formés en 3 mois! Ça coûtera moins cher!''

Pour le directeur de l'IUFM d'Aquitaine, l'IUFM ne disparaît pas!

Dans l'édition du Sud-ouest du 05/09/08 le directeur de l'IUFM, Philippe Girard, a répondu aux questions d'un journaliste sur l'éventuelle suppression des IUFM et il dit ce que devrait être dès 2010 le futur diplôme des futurs enseignants. Q : -Que vont devenir les IUFM avec la mastérisation des diplômes des enseignants?.Réponse : ....on ne disparaît pas! Je suis nommé pour 5 ans directeur et on dispose des mêmes crédits pour 2009. En application de la loi d'orientation sur l'école de 2005, l'IUFM d'Aquitaine a été rattachée à l'Université Bordeaux 4.Q : Est-ce à dire que l'IUFM va continuer d'assurer la formation des enseignants?

Réponse : oui, bien sûr!, nous devenons en fait une école dans l'université comme le sont les IUT.....dans le cadre du recrutement des enseignants à bac+5 (comme les autres pays européens) nous devons construire un nouveau master dédié aux métiers de l'enseignement et de l'éducation, futur diplôme qui contiendra des modules sur 4 domaines : - disciplinaire, didactique, épistémologique et professionnel. Nous souhaitons ,avec les universités de Bordeaux et de Pau, construire différents parcours de qualité.

Q : La formation sera-t-elle vraiment professionnelle avec des compétences pratiques?

Réponse : .....c'est tout l'objectif ! Nous devons conserver voire développer des stages en conditions réelles, accompagnés par un enseignant titulaire du terrain et des formateurs de l'IUFM. La loi LRU doit laisser une grande autonomie dans l'offre de formation.

Q : Quels seront, demain , les changements pour l'étudiant?

Réponse : ....l'étudiant qui possède une licence entrera en master et passera le concours dans le courant de la deuxième année. Admis, il sera directement titularisé mais un enseignant conseil l'accompagnera la première année. Grâce à une qualification supérieure le salaire sera revalorisé. S'il échoue au concours il pourra poursuivre son master et ainsi il lui sera permis de trouver du travail dans un autre secteur.

Cette réforme sera une réelle valeur ajoutée à condition qu'elle ne conduise pas à une baisse de la formation professionnelle. Il y a encore pas mal d'inconnues. : paiement des enseignants conseils? Parviendra-t-on à trouver des lieux et des formules de stages corrects?...

Quand, 7 mois après son intervention dans Sud-ouest, le directeur de l'IUFM d'Aquitaine tient à montrer dans une ''Tribune libre '' qu'enseigner est un métier qui s'apprend''.



Dans ''Tribune libre'' du Sud -ouest du 21/03/09 Philippe Girard, directeur de l'IUFM d'Aquitaine, commence son article ''Enseigner : un métier qui s'apprend'' en soulignant que les Iufmqui n'ont été créés qu'en 1991- ont démontré qu'ils réussissent dans leur mission de formation des enseignants. Il le dit en s'appuyant sur les évaluations positives des chefs d'établissement et des corps d'Inspection. ''Ayant pour mission d'assurer la préparation aux concours d'enseignement et la formation des professeurs des écoles, collèges et lycées, ils garantissent la cohérence de la formation des maîtres sur tout le territoire, ainsi que la construction des liens personnels entre tous les futurs enseignants et tous les acteurs de l'école. Pour lui ''le contexte actuel de mise en oeuvre du projet de réforme de la formation et du recrutement des enseignants risque de mettre à mal l'expertise construite en matière de formation professionnelle des enseignants ''

Il pense que l'intégration des IUFM dans une université place de fait les universités d'une même région en concurrence et qu'ainsi la cohérence interuniversitaire assurée antérieurement par les IUFM se trouve fortement menacée. Pour ce qui est de l'IUFM d'Aquitaine , le conseil d'école et les commissions associées ont été réunis en congrès 1e10/03/09, pour la première fois, après un forum réunissant tous les acteurs et partenaires de la formation.

Voici les conclusions : Les travaux ont mis en évidence l'absence de cadrage national sur des stages encadrés pourtant indispensables à une formation professionnelle par alternance, sur les maquettes de concours toujours à l'état de projet, sur l'aide aux étudiants seule garante d'une mixité sociale des enseignants indispensable pour répondre aux déf'is de l'école d'aujourd'hui. Des risques importants pour le système éducatif ont été soulignés : → diminution très forte de la formation continue des enseignants → perte de liens entre les enseignants de l'école élémentaire , des collèges et lycées mais aussi avec les partenaires de l'école , et les corps d'inspection → focalisation sur les savoirs disciplinaires au détriment des savoirs professionnels → remise en cause de la mixité sociale des enseignants et de l'unité de formation pour les enseignants du public et du privé sous contrat.

Pour Philippe Girard ''un véritable projet devrait garantir en particulier la simultanéité de l'apprentissage des savoirs disciplinaires et des savoirs professionnels, une véritable formation professionnelle par alternance , accompagnée et centrée sur l''intervention éducative, des équipes pluricatégorielles de formateurs, le développement des recherches en éducation, un concours de recrutement qui évalue les compétences professionnelles , la diversité des débouchés professionnels, la reconnaissance dans chaque académie d'une structure interuniversitaire garante de la cohérence de la formation et des moyens engagés.

À l'unanimité, le congrès s'est prononcé sur le maintien pour l'année 2009/10 de la formation et des modalités de recrutement en l'état et pour qu'un véritable débat s'engage entre tous les acteurs pour construire les fondamentaux indispensables à la réussite de la mastérisation.

Le 24/10/09 le directeur de l'IUFM d'Aquitaine déclare dans la presse locale que l'année scolaire 2009/10 est une année complexe pour l'IUFM avec la réforme en cours de la formation des maîtres.

Le 24/10/09 Ph. Girard, directeur de l'IUFM d'Aquitaine, disait à Sud-Ouest qu'on avait certes critiqué les IUFM pour un certain ''pédagogisme jargonnant'' mais que ces critiques en réalité ne portaient que sur quelques excès. Tout en reconnaissant que l'IUFM peut s'améliorer il tient à dire haut et fort que la plupart des acteurs de l'éducation (Inspecteurs, chefs d'établissement...) disent que les enseignants n'ont jamais été aussi bien formés qu'aujourd'hui.

Avec la mastérisation en cours l'IUFM va changer. Fini le concours avec Bac+3.et en cas de succès finie l 'année de stage rémunérée à l'IUFM avec formation en alternance dont un tiers du temps en responsabilité devant des élèves. Donc à partir de la rentrée 2010 les professeurs devront avoir un master universitaire (bac+5) et ils passeront le concours dans la deuxième année de master et une fois le concours obtenu ils seront placés directement en responsabilité dans des classes les 2 tiers du temps pour leur première année d'enseignement .

''Cette plongée brutale des étudiants dans l'enseignement ,dit Ph.Girard, est l'une de nos inquiétudes. La mastérisation n'a pas que des défauts. Et l'IUFM jouera un rôle clé dans la formation. Mais il faudra probablement trouver les moyens de mieux préparer les étudiants au métier d'enseignant que ce qui est envisagé pour l'instant. Le contenu des épreuves du concours sera également essentiel. Soit il portera sur des connaissances strictement académiques , comme aujourd'hui, soit il jugera aussi des capacités d'un candidat à enseigner.''

2009/2010 l'année de transition :en attendant que ces points soient éclaircis par le ministère avant fin décembre 2009 ,l'IUFM, vit, au dire de Ph.Girard, une année complexe. ''Le concours aura lieu comme les autres années, avec admission en Juin. Les étudiants sont censés valider aussi une première année de master (60 crédits ECTS).Pour ceux qui sont simplement inscrits en préparation au concours à l'IUFM, cela équivaudra à une première année de master. Enfin, pour la première fois , tous les candidats inscrits au concours vont passer cette année entre 10 et 20 heures en responsabilité devant des élèves dans des établissements de la région. Cela concerne environ 8000 étudiants. Et ce, afin de les préparer à la bascule brutale dans le métier d'enseignant dès la rentrée 2010? tout au moins ceux qui obtiendront le concours.''

Cette dernière clause nous paraît pour le moins surprenante. Faire cours entre 10 ou 20h - sans préparation spécifique - après avoir quitté depuis une dizaine d'années lycée , collège et école primaire et ce à des élèves qui ne seront pas les clones des élèves qu'ils ont été... loin s'en faut.

Pour Antoine Prost la suppression des IUFM entraînera une formation des enseignants de plus en plus théorique. Points de vue de M.Gaucher et X.Darcos.

Dans Libération du 10/10/08 A.Prost, Professeur émérite à Paris1,donne son point de vue sur la qualité de la formation des futurs professeurs qui seront titulaires du master2. Pour Prost '' ce n'est pas une raison parce que le film « Entre les murs » montre des élèves qui refusent de faire leur métier d'élève que le ministre Darcos leur donne des professeurs qui ignorent le leur ,en supprimant, comme il l'a fait récemment, les IUFM victimes d'un lynchage médiatique à base d'ignorance ''. Il est persuadé, en effet, que les détracteurs des IUFM sont incapables de dire précisément ce qui s'y faisait. Il insiste, avec raison , sur le fait que plus d'un tiers du temps des étudiants en IUFM était consacré à des stages , l'un des moyens de formation professionnelle les plus efficaces.

Il précise que la formation des instituteurs , adossée initialement à des écoles annexes,reposait sur des stages aux différents niveaux de la maternelle au CM2 et celle des certifiés sur une année de stage, depuis 1951!C'est terminé : les enseignants seront recrutés au niveau du master et mis dans des classes à la rentrée suivante, à temps plein, avec un collègue référent pour les conseiller. Mais cet ''accompagnement '' ne sera nullement un stage.(lire dans ce chapitre tous les s/chap. consacrés aux stages que devaient effectuer les néo enseignants PE -PLCet CPE)

A.Prost déclare encore que la Charte signée par les 2 ministres et les présidents d'université en septembre ne mentionne aucun stage dans le cursus de master, sauf pour les disciplines professionnelles. De toute façon le concours ne manquera pas d'être ouvert aux titulaires d'autres masters que ceux de la filière enseignement, étudiants qui ignoreront tout du métier et seront désemparés devant leurs élèves. Situation que A.Prost qualifie de désastre. Il n'est pas rassuré pour autant par l'existence dans les concours de recrutement d'épreuves destinées à évaluer la capacité à planifier et organiser un enseignement adapté aux niveaux de classe.

Il rappelle que depuis 1943 on a imaginé des épreuves professionnelles qui ont toujours été abandonnées après quelques années. Ce voeu louable n'aura pas lieu faute de jurys convaincus et compétents. Très intéressante sa question : comment les étudiants pourront-ils apprendre -sans stage -à planifier un enseignement?

L'exercice ne pourra être que théorique ...Il se pose tout haut une autre question : faut-il désespérer? un renversement.de situation.?...Pour aller au bout de son scepticisme par rapport à une éventuelle formation non théorique de la part des universités il n'oublie pas de mentionner la déclaration du 3/10/08 dans laquelle les présidents d'universités affirmaient que la formation reposait sur le principe de l'alternance en précisant : tout parcours vers les métiers de l'éducation et de l'enseignement s'accompagne de stages dans différentes structures. Oui ...mais pour que cette stratégie soit efficace il faut organiser des stages qui supposent une logistique lourde et une collaboration étroite avec les rectorats et les inspections académiques. Ce dont on peut être certain c'est que si le ministère ( économies obligent) refuse d'y collaborer activement, les stages ne pourront pas avoir lieu et l'on enverra dans les classes des professeurs qui n'auront jamais vu d'élèves?

● → au cours d'un débat avec X.Darcos dans le Figaro du 22/10/08 sur la légitimité de l'école, la désacralisation des savoirs, le rôle des médias et des nouvelles technologies... le philosophe M.Gaucher a déclaré au ministre : ''...je suis soucieux sur la question de la formation des enseignants. Il me semble qu'il faut repenser la formation des enseignants. Un chantier qui est ouvert depuis 20 ans....ce n'est pas la mastérisation qui compte. Ce sont les contenus plus ou moins denses qui amènent les enseignants à bien connaître et à travailler toutes les disciplines''' . Réponse de X. Darcos : ''ce sont les universités qui décideront de la préparation aux épreuves professionnelles ou de la connaissance du métier. Les concours seront moins théorisés et les étudiants feront davantage de stages. Ces dernières années, les théorisations des pratiques pédagogiques étaient exagérées. C'est un métier de main-d'oeuvre, le métier d'enseignant et c'est en découvrant les classes que l'on devient professeur. Ils pensent notamment que les stages seront inopérants car ils seront réduits à la portion congrue.

Novembre 09 : s'il est une réforme à combattre c'est bien celle de la formation des enseignants proposée par le gouvernement.

Comme nous l'avons écrit plus haut les directeurs des IUFM – comme Ph.Girard par exemple qui avait confiance ''en l'avenir''-pensaient que le nouveau ministre allait modifier dans le bon sens, la formation des nouveaux maîtres. Mais il y a quelques jours les mauvaises nouvelles sont tombées. Un véritable coup de massue!!. ''les propositions sont à l'opposé de ce que nous avions dit durant la concertation et de ce qui semblait acquis, nous sommes tombés de haut.'(Ph.Girard)' De quoi s'agit-il? - les futurs enseignants devront d'abord obtenir un master, au lieu d'une licence, pour se présenter au concours d'enseignant. Mais l'épreuve d'admissibilité portera uniquement sur les disciplines à enseigner et non la pratique pédagogique. Celle d'admission comportera une dimension professionnelle , avec une leçon théorique de l'étudiant mais ne s'appuiera pas sur une pratique de terrain puisque les stages ne seront pas obligatoires.

L'année de formation en IUFM serait donc balayée par ce texte. Et comme aucune création de master spécialisé et professionnel n'est prévue dans le projet présenté ( on passerait le concours en suivant un master ordinaire), la formation serait réduite à sa plus simple expression: '' il y a aujourd'hui un vrai danger sur la qualité de la formation '' déplore Ph.Girard . La logique du ministère repose sur un constat : il existe 120 000 étudiants inscrits au concours d'enseignant et il y aura seulement 16 000 reçus, il ne faut donc pas les enfermer dans un master professionnel spécialisé afin de faciliter la poursuite de leurs études vers une autre voie.

Très irrités, les directeurs des IUFM ont rédigé un communiqué dans lequel il est question de concertation alibi, de vision simpliste de l'insertion professionnelle et de méconnaissance de la réalité. La réaction des présidents d'université a été elle aussi très virulente. Ils demandent aux ministres concernés de revenir sur ces décisions . D'autant qu'un soupçon pèse sur le gouvernement, puisque ce nouveau système va permettre d'économiser plus de 10 000 postes de stagiaires rémunérés en formation professionnelle.(extraits du Sud-ouest du 23/11/09).

Apprendre à apprendre d'après un Courrier des lecteurs du Sud-ouest du ..N

Nous croyons important de soumettre à la lecture de nos lecteurs ce courrier paru dans un quotidien :

'' ....les IUFM vont disparaître très prochainement. Très globalement ,dans la formation des maîtres, il y a trois volets : - le savoirla pratique pédagogiqueet l'analyse didactique de la pratique pédagogique. L'analyse didactique ou l'analyse scientifique de cet art de faire la classe est la spécificité des IUFM. On y apprend les différentes méthodes d'apprentissage dans chaque matière , les modalités de développement des enfants et des adolescents . On y apprend à réfléchir sur les pratiques pédagogiques ayant fait leurs preuves et surtout sa propre pratique....

Mais là , pas question! '' fais comme on te dit de faire et ne réfléchis pas ''. Il faut au moins 3 ans pour former un maçon, un charcutier....dix ans pour un docteur! Et pour un enseignant la science serait infuse!?

Il est des mesures dont on ne verra les dégâts collatéraux que longtemps après. Les responsables s'en moquent, ils ne seront plus là. Immédiatement ils seront félicités pour les économies réalisées, mais combien cela va-t-il coûter en retards scolaires.''

Concours de recrutement de 2010 : le 13/10/08 le ministre Darcos a présenté le contenu des épreuves .

Les futurs concours de recrutement des enseignants et CPE ( niveau bac+5 – master) de la session 2010 (épreuves en janvier et juin) seront organisés – sauf pour l'agrégationen 4 épreuves [ 2 pour l'admissibilité (comptant pour 40% de la note) et 2 pour l'admission ) comptant pour 60%]. Rappelons qu'il y a actuellement 5 à 8 épreuves selon les disciplines et les concours.

Pour les épreuves d'admission (pour le primaire et pour le secondaire)les candidats passeront 2 épreuves orales : → lors de la première épreuve le candidat devra tirer au sort un sujet de leçon qu'il devra préparer et exposer au jury qui jugera alors sa capacité à concevoir et organiser un enseignement et à expliquer ses choix pédagogiques et didactiques.→ la dernière épreuve consistera en un entretien qui permettra de mesurer les connaissances sur le système éducatif : ses missions, ses valeurs, le fonctionnement du service public .

Pour le directeur de l'IUFM d'Aquitaine ''ces nouveaux concours confirment la nécessité d'une formation professionnalisante. Les épreuves d'admission vont demander une maîtrise de toutes les situations de classe possibles et il regrette cependant que l'on ne soit pas allé plus loin sur les compétences professionnelles requises.''

Quid des stages? - l'enjeu du futur master sera donc de trouver des stages pour remplacer l'année traditionnelle de stage : '' nous sommes en train de monter une offre cohérente qui inclut toutes les spécialités du premier et du second degré a déclaré à la presse le Directeur de l'IUFM d'Aquitaine qui a rajouté : ce diplôme sera cohabilité par les universités de la région....'' Le syndicat Sgen-CFDT plutôt satisfait des nouveaux concours émet des réserves sur l'épreuve orale pédagogique. Quant au SE-Unsa il a déclaré : lorsqu'une épreuve orale d'admission est cantonnée à une leçon virtuelle, non pas devant des élèves mais face à un jury, on ne se met pas en situation de vraiment juger des aptitudes à enseigner..On reviendra le cas échéant sur les nouvelles informations concernant ces concours.....

Janvier 2009 : où en est-on de la mastérisation des enseignants?

Dés la rentrée 2010 les futurs enseignants - mastérisés - auront ''bac plus cinq'' contre bac plus trois actuellement. Changement qui s'accompagnera d'une revalorisation du métier, ce qui semble être plutôt bien apprécié de tous. Mais, à cause d'une certaine impétuosité – coutumière désormais dans les prises de décision de ce gouvernement - c'est dans un certain désordre que se fait ce changement.

On sait qu'il est impératif de créer des diplômes qui préparent aux métiers de l'enseignement mais on sait aussi , qu'avant , il faut réformer les concours de recrutement de : - professeurs des écoles – professeurs en lycée professionnel – Capes pour le secondaire (l'agrégation restant à part) - les CPE - et pour cela il est inévitable d'aller très vite, de travailler donc dans la précipitation (ce qui est risqué pour de telles décisions qui auraient méritées d'être très réfléchies) car il ne reste plus que quelques mois. D'autant plus que les présidents des universités doivent déjà s'adapter à la nouvelle loi sur l'autonomie (la LRU), plancher sur le plan licence, concourir au plan campus etc....La ministre Valérie Pécresse donne un délai jusqu'au 15 février 2009....soit 3 semaines!

Les questions posées par Libération du 19/01/09 méritent d'être posées: Comment articuler le master et le concours? Les épreuves d'admissibilité seront entre les deux semestres du master 2 et celles d'admission , à la fin. Mais quid d'un étudiant qui rate le concours et qui a le master? Et de l'étudiant qui aura le concours mais pas le master? Le contenu du diplôme fait débat. Jusqu'ici les IUFM, pendant un an, préparaient les candidats aux concours et l'année d'après ils formaient en alternance les lauréats aux métiers. Désormais les lauréats seront intégrés aux universités et on peut se demander si les universités sauront dispenser une formation professionnelle sérieuse, alors que le métier devient de plus en plus difficile.

En deuxième année d'IUFM le futur professeur était un stagiaire salarié et le changement annoncé permettra donc à l'Etat de faire des économies substantielles...(une fois de plus là encore on mesure la place tenus par les économies dans les réformes de l'E.N).

Les protestations ont fusé de toutes parts et le gouvernement a lâché un peu de lest : → en 2ème année les stagiaires qui prendront en charge des classes toucheront 3000€ maximum pour une centaine d'heures. Quant aux étudiants de milieu modeste qui devront s'embarquer pour des études de cinq ans sans être sûrs pour autant d'être reçus au concours on attribuera en M2 aux plus méritants 12 000 bourses et 2500€ maximum.

Le point : certaines universités ont fait savoir qu'elles ne seraient pas prêtes pour le 15 février 09. Ce sont surtout les facs de Lettres et de sciences humaines – l'enseignement est leur débouché majeur qui sont les plus avancées dans leurs travaux. L'université de Pontoise qui a intégré l'IUFM de Versailles a déjà préparé 3 masters en faisant savoir cependant qu'elle est très critique de la méthode qu'on leur a imposée.

Avant de quitter le ministère de l'Education X.Darcos, dans communiqué de presse, rappelle les aides financières pour les étudiants se destinant au métier d'enseignant.

Le 23/06/09 Xavier Darcos a souhaité mettre en place,dès la rentrée, un accompagnement des futurs enseignants. Les étudiants inscrits en Master 2 et qui préparent les concours de l'Education nationale ( professeur des écoles, professeur de collège et de lycée, conseiller principal d'éducation) pourront bénéficier de nouvelles aides financières complémentaires aux bourses sur critères sociaux et aux bourses au mérite déjà accordées par le ministère de l'Enseignement supérieur. Les étudiants concernés pourront également avoir une expérience concrète du métier d'enseignant par des stages préprofessionnalisants rémunérés jusqu'à 3000€.

Ces nouvelles bourses qui sont mises en place dans le cadre de la réforme de la formation et du recrutement des enseignants doivent permettre de garantir la démocratisation et l'attractivité de l'accès au métier d'enseignant . Pour en bénéficier les étudiants devront remplir les conditions suivantes :

l'étudiant doit être boursier de l'enseignant supérieur ou avoir des parents dont le revenu brut global ne dépasse pas 60 000€

l'étudiant doit être inscrit en Master 2 et suivre une formation permettant de se préparer aux concours de recrutement d'enseignants (dans le cadre du master lui-même ou d'une spécialité ou d'un parcours complémentaire).Il doit également s'engager à s'inscrire à la prochaine session des concours de l'Education nationale.

Les modalités d'attribution des nouvelles aides sont précisées sur le site du Centre National des Oeuvres Universitaires et scolaires (CNOUS) www.cnous.fr chargé avec le réseau du CROUS d'assurer la gestion de cet accompagnement social depuis l'information des étudiants jusqu'à l'instruction des dossiers et le versement des aides.

Véritable course d'obstacles pour devenir professeur en 2010.

Dans la réforme, le concours se passe donc en parallèle du Master 2 (deuxième année de Master). Le risque couru par les candidats c'est d'être davantage polarisés sur le passage du concours que sur l'obtention de leur M2 qui ne leur donnera pas de métier. Il y a un danger à courir deux lièvres à la fois...or il faut les deux pour être enseignant.

Une véritable course d'obstacles :→ pour devenir professeur il y a cinq barrières à franchir :

rentrer en M2, avec 14 de moyenne minimum à son mémoire de M1. →Être admis au concours. →Avoir le M2. →Assumer jusqu'au Bac+6. →Et enfin être validé par l'inspection. Jamais on ne demande autant à un ingénieur.! Ce sera difficile de trouver des candidats pour satisfaire tous ces critères.

La formation des profs à l'IUFM a été considérée par X.Darcos comme trop coûteuse et il a décidé la mastérisation qui a supprimé les stagiaires .Il a trouvé le bouc émissaire : l'IUFM. Rappelons pour mémoire que c'est J.M.Le Pen qui avait promis Et pourtant toutes les enquêtes , menées depuis plusieurs années, montrent que 85% des stagiaires qui sont sortis des IUFM en ont été satisfaits comme du reste l'ont été les chefs d'établissement. Si depuis deux ou trois ans la situation s'est dégradée c'est parce qu'on a amputé le temps de formation des étudiants.. Le système qui va se mettre en place sera pire encore car en envoyant directement les étudiants sur le terrain on nie complétement que le métier de professeur s'apprend. Il faut en effet apprendre - car ce métier n'est pas inné, loin s'en faut - des techniques pour transférer des savoirs scolaires pour les appliquer devant les élèves.

Par ailleurs on peut prévoir que les enfants des familles défavorisées se feront plus rares dans la population enseignante. En effet des bourses ne pourront pas combler ce grave manque à gagner et le salaire perçu par les stagiaires jusqu'à présent leur permettait de cotiser deux années...

Contrairement à ce que disent les ministres Darcos et Pécresse la réforme de la formation des professeurs ne pourrait être mise en place qu'à la rentrée 2010/2011 et les concours en 2011.

Les tensions qui règnent dans les universités depuis 7 semaines (Libération du 18/03/09) et qui ont vu des dizaines de milliers d'enseignants-chercheurs et de chercheurs participer à des grèves de cours, des manifestations et des débats , auront à coup sûr, un impact sur les décisions ministérielles. Les futurs professeurs s'inquiètent aussi de leur sort pour l'an prochain. Ils se sentent dans le flou le plus total et voudraient avoir des réponses au plus tôt. En face X.Darcos et V.Pécresse refusent une négociation globale de leurs réformes. Pourtant ils pourraient céder devant cette opposition solide et bien structurée de l'Université car la contestation au 18/03/09 continue toujours.

La dernière déclaration de la Conférence des présidents d'université (CPU)pourrait enterrer les espoirs des deux ministres qui voulaient faire entrer en vigueur la réforme de la formation des enseignants, même partiellement , dès le concours 2010. Pour la CPU cette réforme ''ne peut aujourd'hui être mise en place qu'à partir de rentrée 2010/11 et les concours en 2011. La CPU a lancé un ultimatum aux deux ministres en leur donnant 2 semaines pour statuer de manière définitive sur le concours de 2010 pour que cesse la confusion. Que va-t-il se passer après le succès des manifestations nationales du 19/03/09?

Le 20/03/09 le ministre Darcos cède à la revendication de la Conférence des présidents d'université sur la réforme des concours des professeurs mais toute la réforme n'est pas repoussée .

D'après l'AFP le 20/03/09 Xavier Darcos a repoussé d'un an la réforme des concours des professeurs, ouvrant des discussions qui s'annoncent serrées avec les syndicats jugeant insuffisantes les concessions faites. Le ministre a cédé à l'exigence de la CPU (Conférence des présidents d'université) en décidant , vendredi 20/03, de maintenir les concours de 2010 dans leur état actuel : ce qui était déjà une assurance pour l'agrégation le devient aussi pour le Capes et le concours de professeur des écoles. Le flou est donc dissipé pour les étudiants .Pourront se présenter aux concours 2010 :- les titulaires d'un master ou les inscrits en master 2 mais aussi les candidats admissibles en 2009 et les étudiants inscrits en master 1 à la rentrée 2009.

La partie concours de la réforme de la formation des enseignants est ainsi repoussée d'un an et les nouveaux concours ne se mettront en place qu'en 2011.Une fois leur concours obtenu, les fonctionnaires stagiaires auront un tiers de temps en formation continue alors que la réforme qui supprime l'année de stages rémunérée en IUFM prévoyait initialement un plein temps devant classe après le concours. Avant le concours, les stages de master2 ne seront pas utilisés pour couvrir des besoins permanents d'enseignement. Enfin le recrutement par concours nationaux des professeurs et conseillers d'éducation (CPE)est qualifié de ''principe intangible'' et la revalorisation financière promise concernera non seulement les néo-titulaires mais aussi l'ensemble des enseignants.

La FSU, principale fédération de l'éducation, a salué des évolutions qui prennent en compte les mobilisations et infléchissent sensiblement les projets connus jusqu'ici. Le SE-Unsa et le Sgen-CFDT ont vu aussi des points positifs. Pour autant toute la réforme n'est pas repoussée, dit-on au ministère : des volets entreront bien en vigueur en septembre 2009 (stages de 108 heures en masters, bourses) et, surtout les étudiants qui obtiendront le concours 2010 deviendront professeurs stagiaires en septembre 2010 sans passer par l'IUFM.

Situation qui entraînera dès cette date la suppression de plusieurs milliers d'emplois d'enseignants-stagiaires, au titre de la politique de non-renouvellement des postes de fonctionnaires partant à la retraite. Cette année réformée de fonctionnaire stagiaire constituera, vraisemblablement, le coeur des discussions ouvertes par X.Darcos , saluées par des syndicats qui avaient dénoncé jusqu'alors son absence de dialogue. Les syndicats réclament en effet une formation continue à mi-temps, s'inquiétant de l'absence de référence au rôle des IUFM, intégrés aux universités, dans la lettre de M.Darcos. Ils dénoncent aussi le ''flou'' persistant en ce qui concerne le volet professionnel de la formation. La FSU veut donc poursuivre la mobilisation universitaire dont la prochaine journée est prévue le mardi 24/03/09.

À propos de la formation des maîtres, des coordinations : enseignants, syndicats,parents d'élèves, directeurs d'UFR.etc...)appellent le nouveau ministre de l'Education à suspendre durablement la publication de

Dans Libération du 01/07/09 on peut lire que malgré une opposition quasi unanime, le gouvernement a élaboré des décrets qui lui donnent en partie les moyens juridiques de mettre en oeuvre sa réforme de la formation des maîtres. Décrets rédigés alors – comme nous l'avons dit ailleurs – que la Commission de concertation avait à peine débuté ses travaux. Au point que la Conférence des Présidents d'Université a dû décider de suspendre sa participation – acte inédit dans les relations entre le gouvernement et l'Université.

Noue ne le rappellerons jamais assez : l'actuel projet de loi aura pour conséquences la dégradation de la formation professionnelle des enseignants, une remise en cause du rôle des IUFM, la mise en danger des recherches en didactique des disciplines, une véritable déstabilisation des équipes de formation et de recherche. Si le salaire de la cinquième année est supprimé les étudiants de milieux modestes auront des difficultés insurmontables pour accéder au métier d'enseignant.

Au cas où – suppressions annoncées par X.Darcos avant de quitter le ministère de l'E.N14 000 postes de stagiaires seraient supprimés, les lauréats des concours 2010 se verraient imposer un dispositif de formation qui ferait passer leur obligation de service à 2/3 du temps de leur horaire. La formation professionnelle deviendrait le maillon très faible alors que la formation des maîtres est une condition décisive de la réussite des élèves, un élément déterminant du développement de la société aux plans économique, scientifique, culturel et humain. C'est pourquoi les signataires de cet appel se sont adressés au gouvernement d'une façon solennelle. Ils pensent que le gouvernement ne peut pas avoir raison contre tous et qu'il doit entendre les griefs des parties prenantes à l'égard de son projet qu'il est encore temps de suspendre en ne publiant pas les projets de décrets. Site : www.cafepedagogique.net/Documents/AppelAChatel.doc

Ils attendent du gouvernement qu'il réunisse les conditions d'authentiques négociations avec toutes les parties Alors et alors seulement le gouvernement ferait preuve de sagesse et d'esprit de responsabilité et il contribuerait à rendre possible une rentrée universitaire et scolaire dans un climat apaisé. Mais le nouveau ministre, de par sa formation, est avant tout un gestionnaire....donc il procèdera à la suppression des 14 000 stagiaires.

Bien que la réforme de la mastérisation soit déjà enclenchée le Recteur W.Marois et le président d'université D.Filâtre ont rendu le 16 juillet 09 leur rapport sur la formation des maîtres.

W.Marois et D. Filâtre ont remis le 17/07/09 au nouveau ministre, Luc Chatel , les premières conclusions d'une commission nationale créée par X.Darcos. Durant quelques semaines cette commission a multiplié les consultations pour élaborer des propositions sur l'organisation de la formation des maîtres et de leur nouveau recrutement au niveau master (Bac+5).

Il s'agissait surtout pour cette commission ( le principe de la mastérisation étant acquis – encore que ce sujet reste encore très sensible) de dégager le plus clairement possible les lignes générales. C'est important puisque chaque année plus de 120 000 étudiants se présentent à ces épreuves.

Pour devenir professeur aujourd'hui, il faut d'abord obtenir une licence (bac+3), s'inscrire ensuite en première année d'IUFM pour se préparer au concours de professeur - premier et second degrés. Ce qui correspond à un niveau master 1 (bac+4). Les reçus au concours font une deuxième année de formation en alternance : IUFM/ établissement scolaire. Là commence alors la carrière d'enseignant (fonctionnaire stagiaire rémunéré.)

Ce que l'on appelle mastérisation consiste à demander aux étudiants d'obtenir un master à l'université pour se présenter au concours et l'année de stage via l'IUFM est supprimée. Première conséquence : allongement d'une an de la durée des études avant de devenir professeur . Deuxième conséquence : la formation devient plus théorique et moins pratique. La commission semble avoir tenu compte dans ses préconisations de la nécessité dêtre – pour un futur professeur – confronté au réel avant d'enseigner. Dernière conséquence : rémunération des futurs enseignants un an plus tard ce qui fait dire à tous les experts que le gouvernement, ultra endetté, réaliserait d'importantes économies : - sur les 16 000 suppressions de postes à la rentrée 2010 la moitié correspondrait à la disparition progressive de la rémunération de ces enseignants stagiaires d'IUFM.

Pour Sud-ouest du 17/07/09 '' on comprend, dès lors, l'empressement du ministère à avancer sur ce projet de mastérisation. Le travail de la Commission a d'ailleurs été perturbé par la publication de décrets qui l' organisent...avant ses conclusions''.

Pour faire court on peut dire que le principe d'un accès au concours , à partir de 2011,est bel et bien entériné. Durant cette période transitoire les consultations vont se poursuivre (les préconisations de la commission Marois/Filâtre rendues au ministre vont déjà lever le voile sur certains contenus). Il y a fort à parier cependant qu'à l'instar des acceptations par de nombreux enseignants de très nombreuses heures sup défiscalisées , il y aura moins de contestataires pour cette réforme qui augmentera leur salaire...

30/07/09 : décrets sur la formation des enseignants.

Les décrets à la mastérisation des enseignants ont été publiés le 29/07/09 au ''Journal officiel''. Des groupes d'experts vont maintenant se mettre au travail et les syndicats seront reçus à la fin de l'année. Prévue pour la rentrée prochaine, la réforme n'entrera en vigueur qu'en 2012

Nouvelle formation des enseignants recrutés à bac+5 dans l'académie de Bordeaux .

La future formation des enseignants dont le recrutement se fera désormais à bac +5 s'organise dans l' académie de Bordeaux, avec l'IUFM d'Aquitaine . Il va proposer une offre de formation aux différents métiers d'enseignant , incluant les 2 années de master. Dès la rentrée 2010 ,une mention sciences pour les métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation sera ainsi proposée par l'IUFM d'Aquitaine. Les inscriptions se feront sur le site de l'IUFM (http:iufm.u-bordeaux4.fr)entre le 31 ami et le 2 juillet pour le master1 et entre le 31 mai et le 22 juin pour le master2; Des journées portes ouvertes sur les différents sites de l'IUFM auront lieu le 4 Juin de 9h30 à 18h et le 5 Juin de 9 h à 12h30.

Le 06/05/10 le CSE sur la formation des maîtres a été boycotté.

Comme prévu, les représentants des parents d'élèves de la FCPE, et la plupart des organisations syndicales enseignantes (FSU,Sgen, Insa) n'ont pas assisté à la séance du Conseil supérieur de l'Education qui devait se tenir le 6 mai 10.L'ordre du jour portait sur la réforme de la formation des maîtres, un dispositif très critiqué. Il fait passer la formation des enseignants des IUFM à l'Université, ajoute une année de formation et supprime en grande partie la formation professionnelle. Le CSE, organe consultatif, devra se réunir à nouveau.

Novembre 2011 : le Conseil d'Etat a partiellement annulé un arrêté de la réforme contestée de la formation des enseignants.

Décision qui,selon le Snes -FSU, devrait faire revenir les enseignants débutants à mi-temps, mais le Ministère assure qu'il n'en est rien pour le moment. Le 28 novembre 2011, le Conseil d'Etat a dit que le ministre de 'Education Luc Chatel n'était pas compétent pour abroger seul, sans le minsitre de l'Enseignement supérieur, les textes régissant le mi-temps en alternance des enseignants débutants entre leur classe et l'IUFM. Cette abrogation fut nécessaire pour mettre, depuis la rentrée 2010,les jeunes enseignants stagiaires à plein temps devant leur classe et ainsi supprimer 16 000 postes.

La future formation des profs passe très mal : une étudiante admissible à l'oral du Capes de lettres (mai 10) nous dit , si elle est admise à la 2ième partie du concours , qu'elle craint, d'être lanc&ea

Soyons clairs en nous appuyant sur des quotidiens (Sud-ouest par exemple)et des articles de source fiable sur Internet : - les candidats reçus cet été 2010 année de transition entre le nouveau et l'ancien système vont devoir gérer trois classes et effectuer 15 heures sur 18 par semaine dès la rentrée. Ils n'ont eu, en guise de formation, qu'une préparation au concours, c'est-à-dire sur la discipline à enseigner. Mais rien ou pas grand-chose sur la façon d'enseigner et de faire passer des messages dans une classe.

C'est le principal motif d'opposition à cette réforme de la formation des maîtres qui est en marche. Pour cette jeune femme évoquée dans le titre ''il va lui manquer une formation pour être plus à l'aise, pour pouvoir se confronter véritablement au réel? Comment réagir face à des jeunes , faire passer des notions, animer un débat? Pour le métier elle regrette que tout cet aspect de la formation ait disparu..

Ces nouveaux enseignants ne seront plus formés dans les IUFM (sauf ceux de l'école primaire et des maternelles après un accord spécifique à l'académie) mais à l'université dans leurs disciplines. Ils auront cependant droit à un tuteur durant leur première année de fonctionnaire stagiaire , après le concours, même si de nombreux enseignants titulaires refusent pour l'instant d'endosser ce rôle.

La formation en master à l'université comprendra cependant des stages obligatoires. C'est vrai pour l'Académie de Bordeaux et quelques autres mais pas pour l'ensemble de la France. C'est d'ailleurs une des nouveautés de la formation des maîtres à l'intérieur de la fac. Avec l'autonomie des universités , elle sera différente selon les régions, avec pour seul objectif commun la préparation au concours.

Cette réforme est contestée par tous les acteurs de l'éducation.

Dans Le Monde du 15décembre 10,Gabriel Hassan écrit que la malaise des profs continue de monter. La grogne des directeurs d'IUFM monte aussi!

Dans cet article Gabriel Hassan dit que le ministère avait parié «qu'après les vacances de la Toussaint tous les jeunes profs seraient installés dans leurs classes »et qu'on ne parlerait plus d'eux. «Au contraire, le malaise – fort dans le secondaire en septembre -s'installe maintenant dans le primaire où des parents ne sont pas ravis de voir les jeunes maîtres formés au rabais enseigner la lecture à leurs enfants ....Début décembre le SNUipp-FSU (syndicat majoritaire) a sonné l'alarme. En cause la situation des nouveaux professeurs des écoles , privés d'année de stage en IUFM du fait de la réforme dite de la mastérisation. L'incertitude quant à l'avenir et la grogne des directeurs d'IUFM contribuent également au malaise et à la tension. Contrairement aux enseignants du second degré , les maîtres stagiaires ont bénéficié pendant les premières semaines , de la présence d'enseignants expérimentés . Ce n'est qu'après la Toussaint qu'ils se sont trouvés seuls devant une classe.

«Pour le ministre la situation ne serait pas alarmante : 1% de ces jeunes seraient en difficulté et le nombre de congés maladie n'augmente pas par rapport à 2009. Mais le jour de ces annonces le SNUipp-FSU, dans une conférence de presse où témoignaient plusieurs professeurs des écoles , donnait une image très différente de leurs difficultés. Ces enseignants estiment leur temps de formation utile certes mais très insuffisant et se trouvent confrontés , une fois seuls, à une surcharge de travail et à un manque de repères parfois criant. Ils se demandent comment remplir des livrets d'évaluation ou donner certains cours. Une jeune enseignante a confié sa classe deux heures à un collègue pour aller voir comment un autre professeur donnait une leçon d'orthographe .. Pour ne rien arranger l'affectation est souvent incohérente et l'accueil s'avère parfois brutal. .....Il arrive que des chefs d'établissements refusent de libérer leurs stagiaires pour leurs 15 jours de formation car leurs classes seront laissées sans enseignants pendant 2 semaines. Les nouveaux profs dénoncent alors la situation inextricable dans laquelle les place la réforme de la formation. Dans l'Académie de Clermont-Ferrand une jeune prof, Pauline, enseigne à plein temps dans 4 classes depuis le début de l'année. Elle a eu au tout début 8 jours de formation. Elle devait repartir à l'IUFM mais faute de replaçant son proviseur refuse de la li bérer....D'après elle elle perdra 60 heures de formation et elle se sent méprisée dans sa fonction d'enseignant . Nous arrêtons sur ce sujet car la liste, tant dans la sud que dans le nord ,est très longue.....

Le SNUipp-FSU a demandé , avant toute chose, un cadrage national renforcé afin de réduire les disparités locales . Un autre problème est celui de l'avenir de la formation. L'année de stage a été supprimée alors que les premiers diplômés des masters ne sortiront qu'en 2011. Ces futurs diplômés seront-ils mieux préparés? Pour l'instant les plaquettes de master prévoient des stages en pratique accompagnée en M1et en responsabilité (seuls devant les élèves en M2 ): dans chaque cas , l'équivalent de 4 semaines. C'est insuffisant estime le syndicat qui demande une vraie formation en alternance en M2, suivie d'une année de stage à mi-temps. En octobre le ministre Chatel avait confié à La Croix qu'on pourrait envisager des masters en alternance . Le projet est toujours en gestation.....

«Par ailleurs qui sera chargé de cette formation? Pour le syndicat les IUFM, intégrés aux universités, restent les mieux placés ''ils ont des compétences que les universités n'ont pas''. Mais si le discours officiel vise à conserver les IUFM, ceux-ci risquent fort d'être vidés de leur substance. Début décembre 2010 ,un troisième directeur d'IUFM a démissionné pour protester contre la mastérisation. Dans cette situation tendue, certains organismes privés se positionnent . Forprof et Prépa public spécialisés dans la préparation aux concours de l'enseignement ont proposé dès la rentrée 2010 des stages de prise en main des classes. Ces stages (30 ou 54 heures pour 450 ou 590 euros) doivent permettre aux débutants d'apprendre à gérer différentes situations et de prendre du recul par rapport à leur expérience quotidienne. Les deux organismes offrent aussi, depuis quelques années déjà, des programmes trimestriels de coaching pédagogique assurés par des enseignants chevronnés. ....»

Les ESPE (écoles supérieures du professorat et de l'Education) remplacent les IUFM à la rentrée 2013.

Les IUFM sont morts, vive les ESPE (écoles supérieures du professorat et de l'Education). Même si leur mise en place est encore chaotique, ces ESPE, qui dépendent des universités, ouvrent dans chaque académie. Elles proposeront une véritable formation professionnelle pour les futurs enseignants , au niveau master, avec une seconde année en alternance, ce qui n'existait plus depuis 2009. Les professeurs stagiaires constituent d'ailleurs une bonne partie des 6 700 postes annoncés pour la rentrée. Autrement dit, les élèves verront davantage de jeunes enseignants devant eux.

Dans '' Libé'' du 27/06/12 le nouveau ministre de l'Education, V.Peillon, précise les créations de postes pour la rentrée 2012 et parle de la formation des maîtres.

Le ministre a déclaré que dès la rentrée 2012 ''nous réduisons de 3 heures les heures d'enseignement hebdomadaires des stagiaires ( les profs débutants) afin de leur permettre de se former.Envoyés sans expérience devant les élèves , ils se retrouvaient en plus souvent à cheval sur plusieurs établissements , enseignant à plusieurs niveaux. Cette mesure revient à créer l'équivalent de 1500 postes qui se traduiront par le recours à des heures supplémentaires , des contractuels etc...N'oublions pas que nous sommes dans des mesures urgentes face à rentrée dans 2 mois !!

Libération du 21 janvier 2011 parle du ''gâchis de la mastérisation''.

C'est dans le ''Carnet de Notes '' de Libé du 21/01/2011 que Véronique Soulé parle du problème de la mastérisation. Pour elle il s'agit d'un gâchis. « Tout le monde , ou presque, en était déjà convaincu : la réforme de la formation des enseignants, appelée mastérisation, parce qu'elle impose d'avoir un master pour devenir professeur , a été [comme nous l'avons dit maintes dans ce site] bâclée, précipitée, en un mot ratée. C'est désormais reconnu officiellement ». En effet le 19/01/11 Nicolas Sarkozy , lors de voeux, a ouvert la porte à un réexamen du chantier de la formation des enseignants du secteur primaire. (et pourquoi pas également pour les enseignants du second degré??) Propos du Président : ''passer des IUFM à l'université, passer d'un niveau licence à un niveau master ne suffit pas . Il y a notamment toute la question de la formation pratique, je pense qu'il ne faut pas avoir peur d'améliorer en permanence notre système ''.

Reprenons les réflexions de Véronique Soulé. «...les syndicats veulent plus : une renégociation de la réforme , dont l'intérêt majeur pour le gouvernement était qu'elle permettait d'économiser 16 000 postes – grâce à la suppression , payée , de formation en alternance juste après la réussite au concours. Beaucoup redoutent que ces propos ne soient qu'un geste sans conséquence, à 3 jours d'une journée de mobilisation et que la mastérisation continue ses ravages - des débutants mal formés et découragés, une baisse accélérée de vocations , une image du métier de plus en plus dégradée...... . La réforme , appliquée à la rentrée , était devenue difficilement défendable. Un rapport officiel, diffusé en janvier, reconnaissait les difficultés rencontrées dès Octobre par les professeurs débutants , parachutés devant des classes sans formation – stress, fatigue pouvant aller jusqu'à l'arrêt maladie voire à la démission. Dans le secondaire , ils ont davantage souffert que dans le primaire où ils ont été en duo avec un autre enseignant jusqu'à la Toussaint. Ils devaient être aidés par des tuteurs expérimentés. Mais beaucoup se sont retrouvés avec des tuteurs d'une autre discipline ou dans un établissement à des dizaines de kilomètres. Il leur a fallu rencontrer ,paniqués,des parents, remplir des bulletins sans savoir comment faire, et en plus de leurs cours, suivre, fatigués, des journées de formation.

« les nouveaux masters ''métiers de l'enseignement'' ne sont guère plus concluants. Comme la réforme était soi-disant urgente, les universitaires ont dû les mettre en place à le hâte. En deuxième année de master , dès septembre et octobre, les étudiants se trouvent à devoir passer les premières épreuves des concours. S'ils sont recalés, dans certains masters – ils sont différents selon les universitaires - , ils doivent continuer à suivre des cours qui préparent à la deuxième partie du concours...qu'ils ne passeront pas , n'étant pas admissibles. Simultanément , tous doivent préparer un mémoire de master, ce qui est lourd pour les admissibles. Sans compter les stages pour découvrir le métier. Mercredi 19/01/11 Alain Boissinot, le recteur de Versailles reconnaissait qu'il faudrait encore du temps avant que ces formations soient au point. En attendant de jeunes professeurs ,pleins d'enthousiasme , déchantent. Et en maths et en lettres , on commence à manquer de candidats pour les postes à pourvoir.

La députée PS ,M. Delaunay, attire l'attention du ministre de l'Education nationale sur la situation des étudiants qui ont validé le Master 2 professionnel (MEEF) et qui sont dans une situation précaire.

Mme Delaunay , députée PS de la Gironde, a posé une question écrite au Gouvernement, fin septembre 2011,sur la situation délicate des étudiants qui ont validé un Master professionnel '' Métiers de l'Enseignement de l'Education et de la formation (MEEF) et qui sont dans une situation précaire. ''Faute de places au concours d'enseignement qui a remplacé la concours intégré à l'IUFM, plusieurs milliers d'étudiants ayant validé ce Master, parfois avec mention, doivent s'orienter vers le Pôle-Emploi. Les contrats qui leur sont alors proposés, exclusivement des postes de vacataires, sont très précaires et rémunérés au SMIC alors que cinq années d 'études ont été nécessaires pour valider leur diplôme.

Alors qu'ils ont fait le choix de ce master dit '' professionnel ''ces étudiants ne comprennent pas pourquoi il ne leur permet pas d'enseigner dans des conditions décentes et réclament la création de passerelles vers d'autres postes du domaine éducatif (éducateur, directeur de crèches, ou de jardins d'enfants...). De plus , si le concours permet une sélection,l e cumul du Master et de celui-ci discrimine les étudiants qui n'ont pas les moyens de passer plusieurs fois le concours après déjà 5 années d'études.''

Mme Delaunay demande donc au ministre de bien vouloir réunir les représentants des étudiants en Master MEEF et d'élaborer en concertation avec eux une valorisation de leurs débouchés professionnels et de leur situation d'enseignant.

L'agrégation dévalorisée avec la mastérisation des nouveaux professeurs?

La réforme pourrait semer un certain désordre dans les collèges et lycées : l'agrégation se passe à Bac+4 et un nouveau professeur certifié sera recruté à Bac+5..Comment ce dernier pourrait-il accepter d'être moins payé avec un niveau d'études supérieur?

Enseignement privé.



L’École a longtemps été institution d’Eglise et les établissements catholiques fondés au cours des siècles par des congrégations religieuses - actuellement encore propriétaires des bâtiments - ou par la volonté de l’église diocésaine ont précédé le système de l’enseignement public. En 1850 la loi Falloux autorise le principe que tout individu, sous réserve de titres requis et de locaux conformes peut demander l’ouverture d’un établissement scolaire. En 1959 la loi Debré permet aux établissements d’enseignement privé de passer un contrat avec l’Etat les associant au service public d’enseignement. A la suite des accords dits «Lang-Cloupet » (92)des conventions portant sur la formation des professeurs du second degré ont été signées entre l’Etat et l’enseignement privé sous contrat.1

A été créé, alors, le CAFEP,Certificat d’aptitude aux fonctions d’enseignement privé du second degré. C’est l’équivalent du CAPES: mêmes épreuves - même jury. La préparation est dispensée en IUFM en partenariat avec les IFP. On peut noter la très nette augmentation (+18%) du nombre d’étudiants se préparant à l’enseignement privé du second degré et qui représentent plus de 6% des effectifs de première année.

En revanche l’enseignement privé prend en charge-lui-même la formation des professeurs des écoles dans les CFP (centre de formation pédagogique) où on compte dix candidats pour une place.--@ www.unapec.org

Pour les PLC2 et CPE la formation initiale assurée par le CARFEC (Institut de formation pédagogique de l’enseignement catholique d’Aquitaine) complète la formation à l’enseignement de la discipline dispensée par l’IUFM. Cette formation transversale (12 journées) s’articule autour des thèmes fondamentaux de l’acte d’enseignement. Quelques pistes: - la communication et la relation au sein de l’établissement – les apprentissages, la différenciation pédagogique adaptée aux besoins scolaires différents

le travail d’équipe – la mise en projets – l’élaboration d’objectifs pédagogiques – l’interdisciplinarité – IDD- TPE – démarche éthique de l’enseignement – le monde des jeunes , psychologie des ados …

Le statut :

Jusqu’en 2004 les enseignants des établissements privés sous contrat avec l’Etat ne bénéficiaient pas du statut de fonctionnaires mais de celui de contractuels de droit public. Ils étaient donc salariés de l’Etat qui leur versait les rémunérations avec des différences ( mode de calcul défavorable) au niveau des pensions de retraite.

En septembre 2004 le ministre F.Fillon a déclaré qu’il envisageait une reforme des retraites des enseignants du privé.Les personnels d’encadrement sont laissés à la charge des établissements.

Le 8/12/04 (Le Monde du 9/12/04) l’Assemblée nationale devait se prononcer favorablement sur une proposition de loi visant à aligner le niveau des pensions de retraite des professeurs de l’enseignement privé sur celles de leurs collègues du public. Le texte conférait également à ces enseignants le statut d’agent public de l’État.



L’ensemble du dispositif devrait être appliqué de manière progressive à partir de septembre 2005.

Septembre 2005

Les maîtres du privé reprennent le combat pour avoir la même retraite que les enseignants du public. Le décalage (20%) devait être comblé par la loi Censi, votée à l’unanimité en janvier 2005 mais l’État ne compense qu’à hauteur de 5% sur 20 ans. De plus l’enseignement catholique va supprimer l’indemnité de départ à la retraite qu’il versait jusque-là. Au congrès des parents de l’école privée qui s’est tenu les 20 et 21 mai 06 le ministre de l’Education nationale a déclaré que les derniers décrets d’application de la loi Censi allaient paraître en Juin 2006.

Les établissements sous contrat d’association avec l’État représentent 98% des établissements privés au plan national. Les établissements confessionnels – parmi eux, les catholiques – occupent une large place de l’enseignement privé sous contrat. Une contribution financière de 160 à 2000 euros annuels est demandée aux parents. L’enseignement et les programmes sont contrôlés par l’éducation nationale.

Pour l’enseignement privé sous contrat les épreuves d’admissibilité des concours d’accès au CAFEP auront lieu en même temps et sur les mêmes sujets que les épreuves d’admissibilité des concours externes ou des troisièmes concours correspondants de l’enseignement public. Les épreuves d’admissibilité (CAER) des concours d’accès à une échelle de rémunération auront lieu en même temps et sur les mêmes sujets que les épreuves d’admissibilité des concours internes correspondants de l’enseignement public.(cf. plus haut au s/chap : professeurs de second degré. Et B.O. n°32 du 8/09/05).

Comparaisons enseignement Privé et Public.



(Nous conseillons aux lecteurs de revoir le chapitre 2 où cette question est abordée plus longuement)




Elèves

Etablissements

Personnels Enseignants

Privé

2 011 000 (16,5%)

9097 (13,2 %)

145 000 (16,2 % )

Public

10 115 000 (83%)

60 081 (86,8 %)

749 000 (83,8% )

Une enquête du Credoc :

Les parents choisissent l’enseignement privé religieux pour leur enfant pour:

Un bon encadrement

81 %

L’épanouissement de l’enfant

76 %

La transmission des valeurs morales

67 %

La qualité du niveau

58%

L’adaptation de l’enfant à l’école

55 %

La fréquence des liens avec les enseignants

47 %

Parce qu’ils ne sont pas satisfaits de l’enseignement public

33 %

La proximité du domicile

29 %

La motivation religieuse

14 %

Contrairement aux années 80 la religion est –de loin – en fin de classement

(d‘après Libération du 29/04/05)

3 % seulement des parents se disent peu ou pas satisfaits de l’enseignement privé.

Enseignement catholique, établissement : http://www.scolanet.org et http://www.unetp.org pour le technique

et le professionnel.

Quelques chiffres de la DEP pour les élèves du second degré (public/privé).



Enseignement

Public

Privé

Parents à la situation

Très favorisée

18,7 %

29 %

Moyennement favorisée

25,2%

28,9%

Défavorisée

40,5 %

26,7%

Résultats au Bac après

une scolarité complète



59,1%



70,3%

Sorties sans diplômes

11,5%

4,7%

Pour la DEP (direction de l’évaluation et de la prospective) du MEN "toutes choses égales par ailleurs", en tenant compte du niveau social, le public obtient quasiment les mêmes résultats que le privé.

Les établissements privés hors contrat se situent surtout dans l’enseignement supérieur. Ils reçoivent des fonds de l’Etat et des collectivités territoriales pour leur fonctionnement. La coexistence au sein du système éducatif français de l’enseignement public et de l’enseignement privé instaure un réel coefficient de différence qui concourt à la variété des expériences. Il semblerait que les établissements privés, notamment au niveau de la direction - aient plus de marge d’initiative que le public…. Les établissements privés hors contrat ( http://www.fabert.com) ne reçoivent pas de subvention de l’État et le coût de la scolarité va de 2800 à 5500 euros annuels.

-:dans l’interview au Monde du 10/01/94 le R.P. Cloupet laissait entendre que les écoles privées religieuses seraient dispensées de la transmission des valeurs nationales, transmission confiée aux seules écoles publiques. Position qui, d’après J.P. Obin déboucherait sur l’aventure. Comment en effet construire une société fondée sur des communautés culturelles avec chacune ses propres valeurs ?.



Décembre 2004 : Assises de l’enseignement catholique.

Soit dans les départements (par diocèses) soit dans la région comme en Aquitaine (5500 participants) l’enseignement catholique qui voit ses effectifs en augmentation constante s’est livré le 3/12/04 à une réflexion nationale où il s’agissait de mettre en avant l’attachement à la personne (à l’élève) au cœur du système éducatif à travers des interventions ( comme celle du linguiste A.Bentolila) et des témoignages. La synthèse des propositions sera connue au mois de Janvier 05.

Enseignement catholique : http://www.unetp.org pour adresses d’établissements et pour enseignement technique et professionnel http://www.scolanet.org

Le ministre de l'Education nationale évoque au Sénat le budget alloué à l'enseignement privé.

À la page 248 du JO – Sénat du 29/01/09 on peut lire la réponse du ministre à une question d'un sénateur sur le budget de l'enseignement privé :

la parité entre les enseignants du public et du privé engagée par la loi Debré (1959) et la loi Guermeur(1977) a été parachevée par la loi Censi ( 05/01/2005). L'égalisation des situations est désormais acquise, tout en respectant le caractère propre des établissements d'enseignement privés , ce qui a permis de maintenir , conformément au souhait exprimé par les maîtres, leur affiliation au régime général de la sécurité sociale et à l'AGIRC-ARCO pour le risque vieillesse.

la gestion de carrière respecte strictement le principe de parité avec celle des enseignants du public.Chaque année la loi de finances prévoit une enveloppe de mesures catégorielles en parité avec celle du public. Ainsi peut-on promouvoir chaque année - un millier de maîtres auxiliaires en adjoints d'enseignement et près de 1300 adjoints d'enseignement dans le corps des certifiés et assimilés- 1800 promotions au grade de hors classe des agrégés , certifiés et assimilés et des professeurs des écoles.....

La pension de retraite servie aux maîtres de l'enseignement privé a progressé de 7% entre 2006 et 2008, soit une augmentation de 100€ par mois. À cette augmentation il convient d'ajouter un complément de retraite de l'ordre de 120€ résultant de la mise en place depuis le 01/09/05 de la loi du 05/01/05.

Par ailleurs les mesures budgétaires relatives à l'enseignement privé sont corrélées avec celles proposées pour l'enseignement public. Le retrait de 1000 contrats à la rentrée 2009 inscrit dans le projet de loi de finances , est lié aux suppressions d'emplois qui seront opérées dans l'enseignement public ainsi qu'à la baisse des effectifs d'élèves dans les établissements d'enseignement privé sous contrat. La détermination des moyens attribués à chacune des académies se fera , comme les années antérieures , en tenant compte ,notamment , de l'évolution des effectifs d'élèves et de l'écart à la moyenne nationale des taux d'encadrement.

Les professeurs en Angleterre - recrutement –formation.

Dans:" www.rendezvous-dbh.com "on peut lire que les professeurs anglais ont plus d’attache avec leur établissement où ils sont longuement présents dans la journée parce qu’ils sont recrutés sur un système de candidatures. Leur nomination fonctionne sur la base de petites annonces dans les journaux où paraissent régulièrement des listes par villes et par régions des postes vacants. L’enseignant doit se renseigner sur l’école, fournir un CV, et si sa candidature est retenue il subira un entretien devant un jury de l’établissement.

Les études sont du niveau licence (4 ans à l’université). Pas de concours à préparer mais une année de formation professionnelle intensive suivie par un tuteur enseignant. L’apprenti enseignant produira une thèse sur un problème d’éducation et il s’intégrera progressivement à l’enseignement. Les carrières et salaires évoluent en fonction des responsabilités. Les salaires peuvent atteindre 12000£ /an (soit 18300 € ) en début de carrière et parfois plus de 50000£ (soit 76000 €) en fin de carrière pour des postes de professeurs en charge d’un secteur d’enseignement dans un établissement.

Formation des enseignants du 2d degré dans certains pays de l’Europe avant la mastérisation en France..

(source :Socrates/Lingua/Faculdade de litras da universidate do Porto.1999)

Glossaire

Anglais

Français

Où ?

Tutor (university teacher trainer, in-service trainer)

Mentor (school teacher)

Trainer (student)

Pupil (school student)


Formateur



Tuteur-conseiller pédagogique.

Stagiaire

Elève




Université ou centre de formation



Lycée ou collège

Lycée/clg+centre de formation




Tableau sommaire l’Italie met en place un nouveau modèle de formation.



Stagiaire

Allemagne

France

Espagne

Angleterre

Grèce

Portugal

uniformité

dans le pays

non

oui

non

non

oui

non

diplômes

4ans Univ. +

4ans Univ. +

4ans Univ. +

4ans Univ.+

4ans Univ. +

4ans Univ. +

durée du stage

2 ans

1 an

1 an

1 an

les 4 ans

1 an

cours donnés

8+4h / semaine

4/6h /semaine

selon tuteur

12/17h -semaine

classes

d’accueil

7h /semaine

obligations

oui

oui

oui

oui

oui

oui

salaire

oui

oui

non

non

non

oui

certification

oui

oui

oui

oui

oui

oui

perspectives

professionnelles

oui, mais

oui

oui, mais

oui

oui mais

oui, mais

Tuteur







études

qualifications

professeur

professeur

professeur

professeur

professeur

professeur

qui le choisit ?

stagiaire

Iufm+inspecteur

stagiaire+autorité

collège

stagiaire

directeur

travail qu’il fait

encadre

encadre

encadre

encadre

observe

Réunions/cours

obligations

rapport

rapport

rapport

évaluation

observations

Observations

rémunération

non

oui

oui, mais

non, mais

oui

oui





Eurydice :



C’est le réseau d’information sur l’éducation en Europe qui a pour vocation de produire une information fiable et comparable sur les systèmes et les politiques nationales en matière d’éducation. Eurydice joue ainsi un rôle d’observatoire, mettant en évidence tant la diversité des systèmes éducatifs que leurs tendances communes: http://www.eurydice.org

Appréciations de jeunes enseignants sur : -les motivations du choix du métier – leurs premières expériences pédagogiques à temps complet – la formation initiale - les pratiques pédagogiques.



(enquête réalisée par le MEN auprès de 1000 enseignants du 2d degré (1ière et 2ième année d’exercice).7



Motivations du choix du métier

Expériences des premières années d’enseignement

-Choix des études supérieures pour devenir enseignants 61%

-pour enseigner la discipline qu’ils aiment 60%

-pour contacter des élèves 52%

-pour transmettre des savoirs 39%.

75% des enquêtés reconnaissent que le choix de leur profession a été influencé par des enseignants dont ils ont gardé une image forte. La crainte générale des profs du 2ddegré est l’affectation dans un établissement difficile ou/et l’éloignement du domicile.

-très satisfaits de cette expérience 25%

-assez satisfaits(proportion +faible chez les agrégés) 64%

-bons contacts avec les élèves 62%

-plaisir d’enseigner une discipline aimée 46%

-apprécient l’autonomie dans le travail 39%

-jugent positive leur expérience en ZEP 70%

-(les mêmes regrettent que l’IUFM ne prépare pas au travail en ZEP)

-enseignent en collège 75%

-exercent dans la région souhaitée 70%

-exercent dans la ville souhaitée 40%

Appréciations de la formation initiale

Les "notes" attribuées sont très proches de la moyenne.

Sont jugés favorablement l’apprentissage des disciplines et l’outillage pédagogique. En revanche est jugée plutôt défavorablement l’apprentissage de la gestion de la classe

( hétérogénéité des élèves, questions de discipline).

Pour ces jeunes, la formation en IUFM manquerait de caractère pratique et préparerait mal à la dynamique de la classe comme à l’apprentissage du travail d’équipe.

(76% des professeurs des écoles aspirent à une réforme des IUFM.)

La majorité juge le stage professionnel très positif.

Il en va de même pour le mémoire professionnel


Les tuteurs et conseillers pédagogiques font lunanimité ce qui n’est pas le cas des enseignants de l’IUFM sur

qui les avis divergent.

Les jeunes profs souhaiteraient passer plus de temps à la formation disciplinaire et moins à la formation

générale ou transversale. Ils veulent se rassurer en acquérant le maximum de savoir-faire pédagogiques.

Forte attente de formation complémentaire sur les nouveaux modes d’enseignement:TPE-PPCD-IDD.

Ils sont plutôt satisfaits de leurs parcours de formation que 86% d’entre eux recommenceraient.

Les pratiques pédagogiques

Les élèves sont crédités d’intérêt pour l’enseignement

qu’ils reçoivent. Ils sont actifs et capables de travailler en petits groupes. Cependant ils éprouvent des difficultés à se prendre en charge et manquent d’autonomie dans leur travail.

Ils vivent difficilement les classes hétérogènes où leur progression passe par la gradation des niveaux d’exigence et la différenciation des réponses et des exercices.

Ils se sentent démunis devant leurs lacunes antérieures. Les leviers de la motivation des élèves sont, à part égale, le plaisir de comprendre ou de pratiquer une discipline, son utilité pour l’examen ou le passage de classe et surtout l’avenir de leur vie professionnelle et sociale.

Difficultés majeures pour la plupart d’entre eux:

-ils sont souvent gênés par des problèmes de discipline qui sont le fait, essentiellement, d’une minorité.

-ils constatent que le travail d’équipe (qui n’intéresserait que la moitié des enseignants) se limite à une harmonisation des barèmes de correction et de suivi des élèves et à un échange sur les pratiques pédagogiques. D’après eux la coordination sur l’équilibre et la charge de travail des élèves est très faible…En règle générale la source principale d’influence pour les méthodes pédagogiques reste l’expérience des enseignants. Les rôles de l’inspection et de la formation continue sont insignifiants. Par ailleurs les arguments sur les effectifs trop importants les intéressent peu.



Sondage du SNES (16 Mars 2001) auprès de 2100 enseignants de moins de 35 ans



64%

se sentent impuissants face à l’échec scolaire.

62%

ont des difficultés au sein d’une classe hétérogène.


50%

peinent à gérer une classe au quotidien.

46%

se plaignent du manque de motivation des élèves

Les formateurs des IUFM ont tenu compte de tous ces indicateurs dans l’approche des pratiques pédagogiques.



Au 6e congrès du Snuipp (mai 04), syndicat majoritaire des professeurs des écoles, un représentant du CSA a présenté les résultats d’un sondage effectué auprès des professeurs des écoles ayant moins de 5 ans d’ancienneté. On apprenait que 87% d’entre eux se disaient satisfaits d’exercer ce métier que 71% avaient choisi par vocation. 85% pensaient que leur profession était dévalorisée aux yeux de la société et 76% mettaient en cause la formation qu’ils avaient reçue à l’IUFM. [La comparaison avec le sondage effectué auprès des PLC est intéressante – voir les 2 tableaux ci-dessus]

Par ailleurs dans le sondage du CSA, on pouvait lire que 62% des PE (professeurs des écoles) se disaient battus d’avance, qu’ils étaient saisis par le doute et qu’ils croyaient à la fatalité de l’échec surtout depuis la suppression des aides éducateurs et la non reconduction des aides financières pour des actions artistiques ou culturelles.

Remarque: rien dans ce sondage sur le travail d’équipe..

■ Remarques dont on pourrait tenir compte dans la formation au métier d’enseignant.

Facilitateurs et obstacles

C’est un truisme de dire que tous les enseignants stagiaires ou débutant dans le métier ont été des élèves et de surcroît de bons élèves pendant une bonne vingtaine d’années avant d’accéder à l’IUFM. Ils se sont donc construit des représentations du métier d’enseignant en fonction - en partie - des maîtres ou des professeurs qu’ils ont fréquentés durant leur cursus scolaire et dont ils ont gardé souvent une image forte. Certains (23 % des admis à l’IUFM en 2001)sont des enfants d’enseignants qui, en dehors de la salle de classe, étaient quasiment en permanence au cœur des problèmes de l’école.

Les représentations de chacun tiennent à des souvenirs, des pratiques, des attitudes, des paroles qui l’influenceront, souvent inconsciemment, dans l’approche de son futur métier comme dans ses pratiques initiales au moment d’un stage en responsabilité par exemple. Comme l’écrivait Perrenoud (1994)8 "dans certains cas, cette représentation de l’enseignement par l’enseignant n’est pas un obstacle mais un facilitateur car elle comprend des savoirs d’action, des postures….qui peuvent faciliter le travail du formateur mais cela ne s’applique de manière pertinente que si le monde où se trouve l’école ne change pas et que si la demande faite au système éducatif reste inchangée."

La suite de l’article nous apprend que : "si des enjeux sociaux et économiques nouveaux impliquent une modification profonde des attentes adressées au système éducatif, si l’école n’assure plus l’intégration sociale des élèves comme c’était le cas par le passé, si les prospectives à long terme semblent difficiles à établir, alors cette représentation préalable du métier d’enseignant peut être source d’obstacles."

Il appartient donc aux enseignants débutants avec l’aide des tuteurs, conseillers pédagogiques, d’essayer de gérer les oppositions entre: facilitateur et obstacle.

Nul besoin, pour les jeunes professeurs d’évacuer ces représentations bien ancrées dans le tréfonds d’eux--mêmes. C’est eux et eux seuls qui doivent discerner ce qui de leur passé, leur semble utile pour affronter une réalité aux formes très variées . C’est un travail personnel où l’adaptabilité doit être une vertu cardinale. On voit très vite qu’ils ont conscience que le monde autour d’eux a changé et change rapidement, que les raisons d’être de l’école changent aussi.. Malgré leur intérêt majeur et tout à fait légitime pour la qualité et l’élévation des connaissances qu’ils doivent transmettre ils comprennent la nécessité de développer, chez les élèves, les attitudes et les aptitudes qui leur permettront de devenir autonomes, d’être capables de s’adapter et d’apprendre.

Octobre 2012,les ESPE (écoles supérieures du professorat et de l'éducation) vont-elles remplacer les IUFM dans la réforme de la formation initiale voulue par le nouveau gouvernement?

Les concours externes à venir pour devenir professeur

Tous les départs définitifs d'enseignants seront remplacés en 2013. Il est mis un terme aux suppressions de postes.

- ■ - 22 100 postes sont ouverts aux concours externes , à comparer aux 16 000 postes ouverts l'an passé.

-■ - Comme les années précédentes ,ces concours sont destinés aux étudiants en cours de deuxième année de master .

-■ - Les épreuves d'admissibilité ont lieu à l'automne 2012 et les épreuves d'admission en Juin 2013.

-■ - Les étudiants admis seront affectés et en poste à la rentrée 2013.

La réforme de la formation initiale est lancée : une 2e session de concours est organisée en 2013 pour prévoir le remplacement des départs prévus en 2014. 21 350 postes sont ouverts à cette 2e session destinée aux étudiants en première année de master.

- Les épreuves d'admissibilité ont lieu en Juin 2013 et les épreuves d'admission en Juin 2014

- Les étudiants admis seront affectés et en poste à la rentrée 2014.

- Pendant leur année de master 2, ces étudiants seront recrutés pour effectuer des heures d'enseignement correspondant à un temps partiel pendant leur scolarité.

- Les écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE) seront mises en place dès la rentrée 2013.

Cela correspond à la création de 11 476 équivalents temps plein ( ETP) en termes budgétaires . Pour accompagner la réforme de la formation intiale , 6 000 emplois d'avenir professeur sont créés en 2013.

La barre d'admissibilité abaissée de 2 à 3 points au concours du premier degré dans certaines académies.

Le recrutement d'enseignants a augmenté de 39% au concours 2013 par rapport à la session 2012. Sauf que l'Express à trouvé une explication : une baisse du niveau exigé au concours. Selon l'hebdomadaire , certaines académies en proie à des difficultés de recrutement ont été contraintes d'abaisser la barre d'admissibilité de 2 à 3 points pour le premier degré. Pour les concours de professeurs des écoles (PE) elle aurait été fixée à 4/20 à Créteil, 5/20 à Paris, 4,5/20 à Versailles et encore 7/20 à Strasbourg.

Cette baisse des exigences s'explique par les importants volumes de recrutement prévus cette année par le gouvernement. 19 413 postes ont été ainsi ouverts aux concours pour la session 2013. Pour la session extraordinaire de 2014, 8 500 postes étaient ouverts dans le premier degré et 10 750 dans le second degré.

Contacté par l'Express , le ministère de l'Education nationale a concédé avoir actuellement de grandes difficultés à recruter de nouveaux enseignants dans certaines académies. Malgré une barre d'admissibilité abaissée de 4 points en moyenne, près de 2 000 postes étaient restés vacants.

Le concours du CAPES fixé en 1ère année de master , il va falloir recaser les étudiants collés qui ont validé le M1 mais ne peuvent pas passer en M2.

''On est tous au courant! On a crié à l'injustice, on a essayé de le faire remonter au rectorat mais on n'a eu aucune réponse''confie une étudiante de première année du master Meef (métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation) de l'université de Pau et de l'Adour (Uppa).

A la rentrée 2013, les postulants à la fonction de professeur du second degré sont en effet tombés de haut : la préparation du CAPES doit se faire en 7 mois, temps record, car le concours est fixé les 1er et 2 avril 2014. De nouvelles épreuves sont apparues , ce qui ajoute au stress des candidats. Autre mauvaise nouvelle : - les recalés du Capes ne pourront pas passer en M2, même s'ils ont validé leur première année.

''C'est une situation que l'on dénonce. On nous a parlé d'une mise en place d'un DU pour que les étudiants refassent une première année et repassent le Capes. En fait , ce master est une exception , ce n'est pas normal s'insurge le représentant Sud étudiant à Pau.

Problème juridique? Pour Dominique Bidot-Germa , professeur d'histoire à cette université, codirecteur du master enseignement en histoire-géographie '' il peut y avoir un problème juridique si un étudiant ayant validé le master1 conteste le fait de ne pas pouvoir accéder à l'année supérieure.'' Laurent Vernhet , responsable des masters enseignement à l'Uppa est moins alarmiste. '' réglementairement , l'université n'est pas obligée d'accepter un étudiant en M2 . Il y a toujours un examen du dossier. Le M2 enseignement est un master en alternance . L'étudiant est un fonctionnaire stagiaire payé par l'Education nationale, il enseigne à mi-temps. Il n'est donc accessible qu'à ceux qui ont réussi le concours. Quand le concours était fixé à la fin de l'année à la fin de l'année de M2, on se retrouvait avec le même problème.'' A la différence près que les étudiants collés au Capes qui avaient validé leur deuxième année ressortaient de l'université avec un diplôme complet.

Des solutions de repli : - les universités doivent imaginer des solutions de repli. L'université Bordeaux-Montaigne (ex Bordeaux3)propose aux étudiants deux cas de figure :''les étudiants recalés au Capes et au Meef redoublent en M1 – les recalés au Capes et reçus au M1 Meef ou à un autre M1 sont admis en année spéciale où les étudiants préparent uniquement les épreuves écrites et orales du Capes'' affirme Dominique Picco, chargée de mission aux métiers de l'enseignement.

Pour le ministère de l'enseignement supérieur et de la Recherche , cette situation ne pose aucun problème. Les masters Meef devaient prévoir '' des parcours différenciés pour accueillir la diversité des publics.Ainsi, s'il est évident que le parcours fonctionnaire stagiaire ne sera accessible que pour ceux qui auront validé le concours , il y aura également des parcours, au sein de la même mention, pour ceux qui n'auront pas validé le concours. En termes d'organisation, ces deux publics partageront de nombreux modules puisqu'au même niveau dans leur progression au sein du master. En revanche , ils n'auront pas la même mise en expérience professionnelle. Pour les fonctionnaires stagiaires , celle-ci se fera dans le cadre d'une alternance sur une base de 2 à 3 jours par semaine.Pour les autres , cette mise en expérience professionnelle prendra la forme de stages et pas uniquement au sein d'un établissement de l'Education nationale puisque le but est aussi d'ouvrir le projet professionnel sur des métiers de l'éducation, la formation et l'enseignement hors de l'Education nationale, détaille la Direction générale pour l'enseignement supérieur et l'insertion professionnelle au sein du ministère.

Des étudiants en attente . Les universités ont encore quelques mois pour se mettre au diapason et créer ce parcours différencié. En auront-elles les moyens financiers ? C'est une autre question. Les étudiants attendent une réponse urgente - certains ont déjà abandonné – car tous ne pourront pas se permettre, financièrement, de repasser une année à l'université .(extrait du Sud-ouest du 12/02/2014) . Comme le suggère un étudiant de Sud ,'' en augmentant le nombre de places au concours de professeur on donnerait plus de chances aux M1 et on réglerait le problème des classes sur chargées...  on peut rêver !

Les chiffres des admissibilités aux épreuves écrites du concours d'enseignants 2015 sont en grande partie connus.La ministre Najat Vallaud- Belkacem a salué ''l'amélioration'' du recrutement ..

A cause de l'organisation des 2 concours en 2014 la comparaison a été faite avec la session 2013. Il s'agit donc de remplacer les enseignants qui partent à la retraite et de pourvoir les 54 000 créations de postes promises pendant le quinquennat. La ministre attribue cette amélioration (insuffisante pour les syndicats) à la remise sur pied d'une formation initiale des enseignants , à la rémunération des étudiants de deuxième année de master , à une campagne d'information et à des mesures pour la Seine-Saint-Denis ,département en difficulté.

ESPE – 2013/14- prenons connaissance des études du Master MEEF.12/03/214N .

Le master MEEF c'est 4 semestres de formation120 crédits ECTS. L'admission exige d'être titulaire d'une licence. Il est accessible en formation initiale et en formation continue, VAE et VAP.

Contenu de la formation en Master 1 :

Concours en fin de master 1 : CRPE/CAPES/CAPEPS/CAPLP/CAPET / CPE .

Contenus de la formation en Master 2 : les étudiants admis au concours sont fonctionnaires stagiaires en formation en alternance .Ils sont affectés à mi-temps (rémunérés temps plein) sur un poste d'enseignant et poursuivent également leurs enseignements de M2 avec notamment l'élaboration d'un mémoire de recherche articulé avec leur stage.

Les étudiants non admis au concours ont une passerelle vers d' autres Masters universités partenaires ou ils préparent de nouveau le concours.

Qu'appelle-t-on EAP ? - les EAP ( Emplois d'Avenir Professeurs) ont pour ambition de faciliter l'insertion professionnelle et la promotion sociale des jeunes se destinant aux métiers de l'enseignement. Sont concernés les étudiants boursiers de l'enseignement supérieur, en licence 2, licence 3, ou master 1, âgés de moins de 26 ans (ou moins de 31 ans pour les étudiants en situation de handicap). Ce dispositif leur propose une entrée progressive dans le métier de professeur en leur permettant d'exercer , durant leurs études, des fonctions d'appui éducatif (12h par semaine) dans une école ou un établissement scolaire, en étant rémunérés.

Devenir Conseiller Principal d'Education : les Conseillers Principaux d'Education participent aux activités éducatives dans les collèges et lycées . Ils exercent leurs fonctions dans le cadre général de la vie scolaire et contribuent à placer les élèves dans les meilleures conditions possibles pour leur scolarité. Ils organisent la vie collective hors du temps de classe, travaillent en lien étroit avec les enseignants pour assurer le suivi des élèves et l'animation éducative de l'établissement.

Contenu de la formation en master 1 pour être CPE :

C'est la même formation en master 2 que les candidats ayant été reçus au CRPE/CAPES/CAPEPS/CAPLP/CAPET ( voir plus haut).

MASTER MEEF MENTION PRATIQUES ET INGENIERIE DE LA FORMATION .

Parcours innovation,didactique et conseil en formation : option Conseil en formation : accessible aux formateurs ou aux professionnels (cadres hospitaliers, conseillers pédagogiques...) désireux de valider ou d'acquérir de nouvelles compétences dans la conduite et l'ingénierie de formation, l'option de recherche et pratiques de formation dans une approche réflexive et professionnalisante.

Option didactique : accessible aux enseignants souhaitant se spécialiser dans la didactique de leur discipline.

Option innovation : accessible aux enseignants désireux de mettre en valeur de nouvelles applications dans le domaine de la transmission des connaissances .L'expérimentation et le travail sur des objets d'apprentissage expérimentaux (maquettes, dispositifs numériques) sont au coeur de cette option.

Parcours handicap, difficultés et vulnérabilité. Il s'agit de former des enseignants ou des éducateurs spécialisés aux questions du handicap et de la vulnérabilité auxquelles ils sont confrontés dans leur métier en étant au plus près des réalités et des problématiques en jeu

Parcours pilotage des projets éducatifs au local et à l'international.Former les étudiants aux différents métiers de l'éducation et du pilotage des projets éducatifs : apprentissage de la coordination de projets éducatifs et contextes d'intervention, politiques publiques et problématiques éducatives transversales ,sciences humaines et sociales. Métiers : - animation et direction d'associations éducatives dans les collectivités territoriales ; éducateurs protection judiciaire de la jeunesse. Aide éducateur et éducateur spécialisé – métiers de l'expertise internationale dans le domaine de l'éducation – médiateur de conflits dans le cadre scolaire.

Parcours enseignant et formateur en milieu associatif ou en entreprise. - former des étudiants ou des professionnels ayant une connaissance du monde de l'enseignement désireux d'acquérir de compétences en ingénierie de la formation. La formation (master 2 )s'articule autour de la conception et gestion de projets par des structures partenaires de l'ESPE : tissu associatif, organismes et réseau de l'éducation populaire ou de l'économie sociale, collectivités territoriales. Les étudiants effectuent un stage de 16 semaines.

Parcours formateur en développement durable. La formation aborde les 3 dimensions du développement durable : économique, sociale – environnementale en combinant les approches analytiques,systémiques,pédagogiques et des travaux pratiques de terrain avec nos partenaires. Les enseignements sont axés autour de la stratégie nationale de développement durable (SNDD), biodiversité et protection de ressources, changement climatique et transition énergétique, production et consommation responsables, cohésion sociale et solidarité. Métiers : formateur, conseiller ou chef de projet en développement durable au sein d'entreprises, d'associations ou de collectivités territoriales.

Parcours documentation et systèmes d'information . Former des professionnels de la documentation dans des contextes professionnels variés (,entreprises ou collectivités territoriales).Une part conséquente de la formation vise à acquérir des compétences techniques et organisationnelles en matière de mise en œuvre et de gestion d'un système d'information documentaire. Ce parcours permet également une préparation aux concours de la documentation dans la fonction publique d'Etat et territoriale.

Parcours édition scolaire et éducative . La formation qui comporte des enseignements théoriques est conçue comme un accompagnement de projet par des éditeurs et des professionnels de l'édition : iconographie , responsable marketing , spécialistes des logiciels usuels, graphiste....A ce titre chaque étudiant effectue un stage de douze semaines dans une entreprise d'édition. Le travail se fera à l'interface du monde de l'enseignement et du monde de l'édition.

Le cerveau humain reste apte au changement durant toute l’existence.(extrait du Sud-ouest du )



Les médias sont là pour rappeler à tous que les champs d’investigation de la science s’étendent de plus en plus et que les travaux de scientifiques concernant le cerveau par exemple, méritent d’être pris en considération notamment par les enseignants pour modifier leurs représentations. Qu’on voie en lui l’organe et son origine biologique : neurones, matière grise (le centre de l’intelligence, de la pensée)ou une analogie avec la technologie en essor : ordinateur, le cerveau et ses mystères intéressent l’homme depuis très longtemps.(lire Favre,1997a. pp 415-416)."Les premiers neuro-anatomistes voyaient dans la genèse du système nerveux, deux phases : dans un premier temps le cerveau en développement serait très plastique, très riche en potentialités .La mise en place des circuits nerveux s’achevant à la fin de l’enfance, période au cours de laquelle s’exerce donc le plus facilement l’influence de l’environnement..

Dans un 2e temps, la dynamique s’arrêterait d’une manière irréversible, le temps ne faisant qu’aggraver les choses puisque le cerveau perd des dizaines de milliers de neurones par jour depuis l’adolescence. C’est la conception entropique (principe de dégradation de l’énergie), pessimiste et déresponsabilisante.

Des travaux (Terry et alii 1991) apportent des contre arguments permettant de penser que le cerveau humain reste apte au changement durant toute l’existence. "S’il est admis que le vieillissement pathologique du cerveau se traduit bien par une dégénérescence des tissus nerveux et par une mortalité élevée des neurones, ce n’est pas le cas pour le vieillissement normal. La mortalité non pathologique des neurones est considérée comme négligeable. Le cerveau semble bien conserver des propriétés plastiques de remodelage après apprentissage durant toute son existence"…

.."Cette plasticité cérébrale ainsi que les fonctions des lobes frontaux humains (Favre 1993b) contribuent à faire penser maintenant que le cerveau humain reste potentiellement éducable durant toute son existence et donnent au « postulat d’éducabilité » les fondements neurobiologiques qui manquaient à cette position éthique. Ce postulat ne procédait pas jusqu’alors d’un savoir objectif mais d’une intuition, d’un désir."

Pour le neurobiologiste, Jea-Didier Vincent, l'un des pionniers de la neuroendocrinologie,la plasticité,c'est la qualité première du cerveau.Le cerveau gère les changements subits et les tractations avec le corps pour qu'il s'en accommode, grâce à de nouvelles liaisons, à de nouveaux récepteurs ....nous ne sommes que des cerveaux agissants , des cerveaux qui ont besoin des autres...il n'y a pas de siège de l'âme. Elle siège dans les fonctions du cerveau (in Voyage extraordinaire au centre du cerveau- chez Odile Jacob.)

L’émission Théma d’ARTE sur apprendre : un jeu d’enfant, nous a permis d’entendre des experts dire que notre cerveau adore apprendre et ne cesse d’apprendre. Ils nous ont dit aussi que les enfants apprennent à une vitesse folle dès leur plus jeune âge…

Il convient donc que désormais les enseignants, les parents et les élèves sachent qu’il est possible d’apprendre au-delà d’une période de vie définie par la société et par l’école particulièrement. Ce sera le temps de la formation continue. Le devoir de l’institution consiste sans plus tarder à rechercher et à élaborer des stratégies pour miser sur ce pari de l’éducabilité qui fera siens les résultats de travaux scientifiques qui ont démontré qu’émotion et cognition sont fonctionnellement indissociables et interdépendants chez l’homme comme chez l’enfant. (Raynaud et Favre 98).

Il est clair qu’actuellement une majorité d’enseignants sont persuadés que l’époque des certitudes est révolue. L’enseignement s’adresse désormais à des apprenants et surtout à des êtres en devenir chez qui les connaissances n’auront de sens et d’efficacité que dans la mesure où auront été développés l’esprit critique, la tolérance à la multiplicité des points de vue, le respect d’autrui….qualités ou valeurs que les Instructions officielles prônent régulièrement .

Mais est-ce facile au moment où on parle avec une certaine acuité de la globalisation, de la mondialisation ?

La mondialisation (mot créé il y a quatre siècles déjà.).

Les continents, les peuples se rapprochent surtout depuis que le web permet à des millions d’internautes d’échanger des informations à travers toute la planète.

Lors de la catastrophe en Asie de décembre 2004, la mondialisation de la communication a intensifié un immense mouvement de solidarité mondiale. Grâce aux technologies nouvelles l’humanité s’est sentie solidaire de ceux qui étaient meurtris par cette calamité naturelle. L’humanité est alors devenue unitaire.

On a vécu la globalisation de la fraternité. C’était la mondialisation de l’émotion, de la compassion, de l’amour d’autrui. Cette catastrophe a permis au monde entier d’aider des pays pauvres touchés par un grand malheur.. Un des résultats de la mondialisation, de la globalisation sera d’amener les pays riches repliés égoïstement jusqu’alors sur eux à ne plus ignorer les intérêts des pays pauvres , intérêts quiau dire d’ Amartya Sen, prix Nobel d’économie – nous concernent en matière de commerce, de communication, de sécurité, de santé et dans beaucoup d’autres domaines.(in Le Monde du 19/01/05).

Mais sur les plans économiques et sociaux la mondialisation pose et posera de multiples problèmes. En effet pour reprendre des écrits de Favre, la mondialisation c’est "la guerre économique, totale, universelle; (la mondialisation via la délocalisation, déplace l’outil de travail pour payer moins cher les ouvriers et faire gagner plus les entreprises) elle implique une idéologie dominante et conformisante ainsi qu’une adhésion inconditionnelle à des valeurs fondées sur le profit financier immédiat. Il s’agit d’une société marchande qui met en compétition les humains les uns contre les autres et qui nécessite une pensée unique au service des intérêts de quelques-uns et ainsi fabrique l’exclusion" alors que l’école tend fondamentalement à l’inclusion de tous dans la société environnante.

JP Robin (in le Figaro économie du 7/10/04) parle des avantages et des inconvénients des délocalisations: ….ils font l’apologie des délocalisations, considérées comme une réponse au vieillissement (ce n’est pas encore le cas de la France qui subit actuellement des délocalisations car les ouvriers coûtent trop cher chez nous) des pays les plus avancés économiquement. Ces derniers, confrontés à l’avenir à un manque de main d’œuvre doivent investir ailleurs pour en récolter les dividendes qui les feront vivre […..]mais dans l’immédiat les délocalisations peuvent être perçues aussi comme une amputation. C’est le revers de la médaille: la mondialisation facilite les complémentarités entre pays, mais elle en accroît aussi la concurrence, pour le meilleur et pour le pire…

Vincent de Gaulejac (auteur au Seuil de La Société malade de la gestion)a donné son point de vue sur la mondialisation dans le Sud-ouest du 24/01/05. On peut lire : la mondialisation a désincarné les entreprises, a encouragé l’avènement d’une idéologie gestionnaire sans finalités humaines. Dès lors que la haute performance et la victoire sont le seul projet reconnu, les individus eux-mêmes, qui aspirent à survivre dans le système se laissent également gagner par l’investissement de soi et entrent dans un harcèlement sans fin….c’est la soumission personnelle à des intérêts économiques en guerre qui crée le malaise.

Un historique rapide de la mondialisation et de l’altermondialisation.

Pour faire rapidement l’historique de la mondialisation nous avons eu recours dans la collection : Les Essentiels Milan (2005)) à l’ouvrage de Jean Matouk, Professeur d’université honoraire (Montpellier), Mondialisation et altermondialisation. À la page 5 de ce livre on peut lire à propos des mondes de F.Braudel: …le mot mondialisation est la traduction française du mot anglais globalization, apparu dans les années 1980. Mais le globe terrestre, racine de ce mot, est un concept géographique. En traduisant globe par monde, les Européens ont élargi le sens du mot. La mondialisation , c’est la construction progressive d’un monde au sens social. Selon le grand historien F.Braudel plusieurs fois dans l’Histoire, des villes, des nations ont su créer ainsi des mondes à partir de comptoirs ou de colonies , en développant des échanges commerciaux avec ceux-ci et entre eux, en diffusant une langue et une culture, voire en imposant un pouvoir politique. Un monde c’est un espace géographique dont le centre qui peut être une ville, une région ou une nation va se projeter économiquement et culturellement à l’extérieur.

Il y a eu plusieurs mondes successifs dans l’Histoire. C’est ainsi qu’on peut parler dans les mondes antiques du monde grec :Athènes –La Grande Grèce- la Sicile-Niké- Massilia….Ce monde qui prendra son extension maximale sous Alexandre le Grand. du monde phénicien : Liban actuel - pourtour de la Méditerranée-Carthage, Hippone - Cadix.du très grand monde romain : il s’étendit sous l’empereur Hadrien de l’Arabie aux territoires de l’Angleterre et de l’Allemagne au Maroc. Ce fut vraiment un très important monde économique,culturel et linguistique.les mondes orientaux: le mode byzantin et son croissant autour de la Méditerranée lévangélisation de l’Europe centrale par les moines Cyrille (d’où l’alphabet cyrillique) et Méthode. Puis les arabo-musulmans reprirent le Proche Orient et les Turcs, après la prise de Constantinople en 1453, créèrent un monde turc. Il ne faut pas oublier le monde chinois à partir des Song vers 1000 après J-C. Pendant 4 siècles la Chine expédia hommes et produits tout autour de l’Océan Indien et jusqu’aux côtes de l’Afrique. En 1490, sous les Ming, la Chine s’est fermée mais une conséquente diaspora chinoise est restée en place dans toute l’Asie qui, en plein essor actuellement, constitue pour la Chine actuelle un chapelet de points d’appui.

La première mondialisation, marchande et centrée sur l’Europe: -

À partir des Croisades (1096-1291) et, plus encore, de la découverte des Amériques (1492) s’est déroulée la première mondialisation des temps modernes, l’Europe organisant autour d’elle, et à son profit, les échanges commerciaux avec les pays conquis. Les marchands seront au cœur de cette mondialisation qui avait eu plusieurs causes:- libération des ressources humaines et financières par la fin de la guerre de Cent Ans – forte croissance démographique de l’Europe – l’amélioration des techniques de navigation (boussole, astrolabe,cartographie) – développement des bourgeoisies entreprenantes en quête d’opportunités nouvelles à cause de la fermeture de l’est méditerranéen par les Ottomans…

L’Europe restait bien au centre de cette mondialisation organisant les échanges commerciaux avec tous les comptoirs ou continents conquis. Elle organisa depuis Nantes, Bordeaux et Southampton la honteuse traite , le commerce triangulaire de capture des Africains, leur mise en esclavage aux Amériques d’où les navires rapportaient les métaux précieux et autres produits tropicaux. Les souverains européens (comme les rois du Portugal et d’Espagne) appuyaient les marchands. Cette première mondialisation fut donc à la fois politique, avec l’esclavage, commerciale, avec les échanges marchands, et culturelle avec l’imposition de la religion chrétienne aux populations américaines.

La deuxième mondialisation,coloniale, industrielle, et européenne: -

La deuxième mondialisation (1820/1914) se développa à partir de la colonisation du mode par l’Europe; mais par la masse des échanges de marchandises et des flux d’hommes et de capitaux elle fut principalement euro-américaine. Ce fut une explosion commerciale plutôt Nord-Nord. À la fin du XIXesiècle sur 25 milliards de dollars de capitaux placés dans le monde, 50% sont britanniques et 30% français.

La troisième mondalisation:



Composanre commerciale: ce n’est qu’à partir de 1950 sous la pression américaine que la mondialisation commerciale a repris. Le commerce mondial s’est de nouveau accéléré mais bien qu’on assiste au réveil SUD –SUDle commerce reste surtout Nord-Nord.

Composante agricole : le protectionnisme agricole des Euro-Américains et leurs subventions aux exportateurs empêchent les paysans du tiers-monde de vendre leurs produits et d’en vivre. Les pays du Sud réclament donc la fin des subventions.

Composante monétaire : avec la création de l’euro et la totale reconnaissance du dollar une polarisation monétaire du monde est en cours.

Composante financière : les pays développés se sont remis progressivement à financer les pays sous-développés, par les banques puis par les Bourses, et les crises de solvabilité ont été nombreuses

Composante industrielle : en augmentant de taille, afin d’adopter les techniques les plus modernes et d’élargir leurs marchés ou de profiter de coûts plus bas de main-d’œuvre, des entreprises se sont internationalisées: certaines sont appelées : mondiales.

Composante humaine : comme les deux autres la troisième mondialisation a vu de nombreuses migrations internationales mais les pays d’origine ont changé. Les pays d’Europe de l’ouest à cause de leur croissance économique ont dû recevoir des immigrations venues d’Europe du Sud, puis du Maghreb mais à partir de 1975-80 la croissance a beaucoup diminué et de nombreux immigrés se sont retrouvés au chômage.

De nos jours on voit des immigrations de misère et de terreur. : des milliers d’Africains, au péril de leur vie, franchissent les détroits de Messine et de Gibraltar.

Composante culturelle : l’ensemble des pays se sont mis à faire les mêmes achats de marchandises comme Coca-Cola – McDo…, y compris- et c’est très important la marchandise audiovisuelle dominée par les majors américains ce qui accroît l’américanisation de la culture.

Composante criminelle : l’ouverture des frontières aux hommes et aux capitaux a été aussi à l’origine de trafics divers: droguescigarettes - armes - trafic d’êtres humains (300 000 prostituées de Europe de l’ouest ont été achetées à l’Est ou en Afrique paradis financiers pour des capitaux blanchis.

Face à cette mondialisation certains hommes, certaines villes, certains pays ont crié leur volonté d’avoir un monde plus juste, plus équitable, plus propre. Le mouvement antimondialiste du début a fait place à l’altermondialisme qui agit contre la forme libérale et purement économique de la mondialisation. C’est ainsi qu’on a connu : - l’abolition de l’esclavage, - la résistance à la colonisation et les guerres de libération . Les internationales ouvrières et socialistes et la société civile internationale (les ONG)ont contesté – lors de sommets et de forums - le gouvernement du monde par les chefs d’Etat et de gouvernement (8 des plus grands pays du monde -le G8- qui ne représentent que 12% de la population mondiale mais 45% de la production).. C’est aujourd’hui une force dont les politiques sont obligés de tenir compte. Dans les opposants à la mondialisation ou trouve : - des organisations médicalesalimentairesdes organisations tournées vers les enfants – des mouvements paysansdes organisations écologiquesdes associations caritativesdes organisations judiciaires. Le libre–échange est jugé défavorablement.

Le Nord continue encore à étouffer l’agriculture du Sud et les pesticides et les engrais nous empoisonnent. 360 individus les plus riches de la planète ont une fortune équivalant à 45% de celle de tous les autres et depuis 20 ans les inégalités ont augmenté dans les pays industriels.

Pour permettre à tout un chacun de mieux vivre dans le monde il fautaider les pays pauvres et en premier lieu annuler leur dettechanger nos comportements énergétiques, trouver des alternatives ( la pénurie de pétrole menace la vie économiquesauver l’atmosphère et la biosphère ( appliquer le protocole de Kyoto, les américains comme les autres)lutter pour mettre les médicaments (surtout ceux contre le Sida

qui occasionne des dégâts sans précédent en Afrique ).au prix le plus bas possible dans les pays pauvres



Nous conseillons au lecteur de lire le livre d’où nous avons puisé plusieurs extraits: Mondialisation , altermondialisation du professeur d’université Jean Matouk aux Essentiels Milan. C’est un ouvrage clair, précis, facile à lire et qui coûte 5€ !

Les établissements universitaires, acteurs de la mondialisation.

La journaliste Sophie Fay du Figaro du 29/10/07 a écrit un article sur le rôle très positif des établissements universitaires dans la mondialisation au XXI° siècle . Elle a pris appui sur la politique de la LSE (London School of Economics and Political Science) qui n'est pas unique dans ce genre, bien qu'en avance sur les autres universités. Elle a constaté qu'actuellement il y avait plus de deux millions d'étudiants (contre 800 000 en 1987) qui étaient inscrits dans une université étrangère et que ce nombre augmentait régulièrement. La plus grande partie de ces migrants se trouvait aux USA, Royaume-Uni, Allemagne, France et – de plus en plus- en Australie et en Nouvelle – Zélande, ces 2 pays pour lesquels l'enseignement supérieur était un réel enjeu économique. À raison de 20 000 euros par étudiant, dit le Directeur de la LSE, cela fait un marché de 40 milliards d'euros, ce qui est significatif.

On est en plein dans la mondialisation : 32% des étudiants de la LSE seulement sont Britanniques. Certains viennent d'Asie, d'autres d'Amérique du Nord et d'Europe continentale. On y trouve 237 étudiants Français et 650 étudiants Chinois (50 en 1997).Le corps enseignant est aussi très international et mobile : des professeurs partis aux USA sont remplacés par des collègues d'Europe continentale. Les universitaires vont là où les moyens de recherche et les salaires sont les meilleurs et les établissements se montrent d'autant plus généreux qu'ils augmentent leurs ressources privées (droits d'inscription compris) et l'argent public représente encore 60% du budget des universités en Grande-Bretagne et 83% en France ....et 43% aux USA. Pour prendre ou garder sa place dans cette mondialisation universitaire il faut attirer les meilleurs étudiants et multiplier les partenariats des doubles cursus. La LSE a mis en place : - Londres-Pékin, Londres-Shanghaï , Londres-Paris et même Londres-Paris-Singapour- NewYorK ( axe très attrayant pour les Chinois).

Le directeur de la LES a rappelé l'importance de la diplomatie académique dans la mondialisation : ce sont les étudiants indiens qui ont fait la Silicon Valley...de 1974 à 76, 24 étudiants chinois ont pu venir étudier à Londres dans le cadre d'un échange et 5 d'entre eux occupent aujourd'hui des postes clés: ministre des affaires étrangères, vice ministre en charge des rapports Chine-USA-, ambassadeur à Washington, à l'ONU, ambassadrice à Singapour.

Le localisme pratiqué dans les universités françaises doit diminuer d'influence en faisant en sorte que les étudiants étrangers y soient plus nombreux.

Dans le Sud-ouest du 15/10/07 Pierre Vermeren, historien, maître de conférences à Paris1-Sorbonne déclare que le localisme (recrutement des docteurs dans leur université de formation – interdit aux USA – règne en maître en France depuis 15 ans. Pour verrouiller les recrutements qui relèvent d'un mouvement national les départements flèchent les postes à pourvoir au moyen de spécialités garantissant le choix de l'impétrant prédésigné....Cette tendance à la monospécialisation induit un double localisme : étudiants et universitaires travaillent sur le local ,ce qui justifie un regroupement en retour des recrutements locaux. Cette endogamie signe à terme la mort de l'université et de la recherche , ce qu'atteste déjà la régression spectaculaire des études internationales comme celles de l'histoire où très peu d'étudiants travaillent sur les études coloniales. Sont anémiques aussi les études chinoises, russes,arabes et indiennes... Il fait remarquer que les étudiants ont progressé en anglais mais qu'en revanche les travaux en allemand, en arabe, en italien et dans les sources latines et grecques n'ont plus de lecteurs.

À l'heure de la mondialisation , écrit-il, c'est moins la fin des humanités qui inquiète que l'incapacité à regarder le monde qui nous entoure. La sanction, pour lui, est pourtant lisible : il y a en France deux fois moins d'étudiants étrangers qu'au Royaume-Uni et la grande majorité, provient d'Afrique car ils sont pauvres et n'ont souvent guère le choix.

Les syndicats et la mondialisation.

Parmi les confédérations syndicales certaines privilégient – à des degrés divers – un discours antimondialisation (CGT, FO, FSU, SUD). D’autres préfèrent le registre d’une mondialisation maîtrisée comme CFDT, CFTC , CGC, UNSA. Mais ce clivage les traverse en interne.

L’exemple de Capgemini qui délocalise en Inde.

Dans Le Monde du 21/03/06, on apprend que le groupe français Capgemini, leader européen des sociétés de service informatiques a tenu à Bombay le 16 mars son comité exécutif pour élaborer le plan 2009 du groupe…Capgemini emploie 19 000 salariés en France, 30 000 dans le reste de l’Europe, 7000 aux USA et 4000 en Inde : un millier à Bangalore, 3000 à Bombay et le centre de Calcutta vient d’être ouvert. En 2007 Capgemini table sur 10 000 salariés en Inde! IBM a 35 000 salariés sur place et Accenture 16 000!

Pour le directeur M.Hermelin : l’Inde ce n’est plus seulement un atelier à technicité et à coûts réduits, c’est un vivier remarquable de professionnels compétents et motivés. – payé 4000 euros par an, l’ingénieur indien débutant est imbattable!..Les coûts de développement informatique sont en Inde 3 fois moins élevés qu’en France, 5 fois moins élevés qu’aux USA.. Mais on apprend aussi que tous les services ne peuvent pas être délocalisés : notre activité de conseil et Sogeti,spécialisée dans les PME, ne sont pas concernés. Cela fait un quart de notre activité…la maintenance applicative et les grands projets sont en Inde…

Pour Gapgemini le phénomène est irréversible pour ce qui des centres d’appel, du traitement à distance de données ou de maintenance et de développement de logiciels. D’après M.Hermelin la délocalisation ne se fait pas au détriment de l’emploi dans les pays occidentaux car pour lui : la baisse des prix provoque un accroissement de la demande. Malgré le développement des centres en Inde, l’informatique recommence à créer des emplois aux Etats-Unis et nos effectifs augmentent également en France

Capitalisme et mondialisation.

Nous avons cru bon de communiquer au lecteur qui en fera l’usage qui lui conviendra quelques extraits d’un article du Figaro du 14/11/05 p.21.où il est question de capitalisme et de mondialisation.

Des chiffres : Pour 61% des Français le capitalisme évoque quelque chose de négatif. – 51% au contraire, pensent que le socialisme est positif – 67% des Français récusent la mondialisation.- 1 Français sur 3 seulement reconnaît le capitalisme et la mondialisation comme une réalité et un système capable d’assurer la prospérité d’un pays. - Une proportion exactement inverse de celle constatée aux USA . – 60% des Britanniques et 71% des Allemends sont favorables au développement de la mondialisation.

L’anomalie française tiendrait à de multiples raisons : culturelles, religieuses, politiques et aux gouvernements en place : il y a eu au pouvoir des agriculteurs puis des enseignants et des fonctionnaires. La majorité avait une certaine méfiance vis à vis de tout ce qui contribuait à créer des richesses. En France le capitalisme est resté concentré d’abord entre 200 familles puis maintenant entre quelques mains (1% des Français détiennent 50% des actions). Récemment est apparue une contre-vérité avec les 5 millions de Français qui sont devenus actionnaires en entrant dans le capital de l’EDF.. Il est prouvé qu’en France l’ascenseur social fonctionne mal et que la méritocratie est peu présente. C’est l’angoisse qui réunit dans le même bain la mondialisation qui n’est rien d’autre que la mise à profit d’un monde non fini et le capitalisme qui est le système retenu par tous, pays émergents compris,de la Chine à l’Inde en passant par le Brésil pour tirer profit des richesses de la planète. Il faut de plus en plus que tous les pays pensent à la puissance imminente des pays formant la BRICS : Brésil-Russie-Inde-Chine -Afrique du Sud.

Pour nous Français, la mondialisation est source de stress, de peur, d’angoisse alors que pour les autres cette globalisation est un océan d’opportunités.

Désormais on nous représente le monde comme un hypermarché et l’enseignement comme une marchandise parmi tant d’autres. Quel sera d’ici peu le poids de certains enseignements que nous nous efforçons de transmettre à nos enfants, ne seront-ils pas obsolètes ? inutiles ? On ne peut plus faire désormais comme si la mondialisation voire l’altermondialisation n’existaient pas sous prétexte qu’on est contre! Il faudra s’y préparer, s’y insérer en continuant de faire vivre sa propre culture sinon on ne parlera plus qu’à soi-même. On voit se développer - et le phénomène ira en grandissant – une culture mondiale,9 une culture de masse qui générera un contre pouvoir : cultures nationales, régionales qui à leur tour et on s’en rapproche - favoriseront les nationalismes, les intégrismes et les communautarismes. D’ici quelques années 1 à 2 % seulement des habitants de la planète parleront ou écriront encore le français! On compterait actuellement 175 millions de francophones de par le monde.

Et on risque d’en perdre encore. En effet Le Monde du 27/11/04 nous apprenait que des millions d’Algériens et de Marocains (dans ces pays la télévision est le loisir principal et gratuit) étaient privés des chaînes de télévision du bouquet satellite TPS qu’ils pirataient….Pour de nombreux Maghrébins il s’agit là d’une trahison de la France…Dans les familles les enfants ont appris à parler le français non pas à l’école mais en regardant les dessins animés à la télévision. Si l’on doit regarder les chaînes arabes, ils ne seront plus bilingues disent les Algériens. Puisque la France les abandonne ils menacent de se mettre à l’anglais…

En Juin 2005 (Libération du 20/06//05) on apprenait qu’il n’y avait plus dans le Maghreb que 26% d’auditeurs des chaînes françaises , la majorité en effet préférant les programmes venant du Proche ou du Moyen -Orient .

Pour Selina Guezali, journaliste, écrivaine algérienne: sur les chaînes arabes on peut voir de vrais Arabes, de vrais opposants, de vrais islamistes, de vrais hommes de pouvoir et surtout de vrais débats, très contradictoires et qui vont au cœur des problématiques de nos sociétés , de nos problèmes quotidiens…

Les docteurs ou doctorants de pays africains étudiant en France déplorent que la langue française ne leur serve pas vraiment dans leurs études universitaires. Pour eux l’anglais est incontournable, car la plupart des publications scientifiques sont écrites en anglais. Ils constatent aussi dans leur pays la montée des langues vernaculaires au détriment du français.

Lors des derniers JO d’Athènes on a entendu M.Hervé Bourges, membre éminent de la Francophonie, rappeler à la télévision que la Charte olympique avait fait du français la langue officielle des Jeux, ce qu’il tenait à rappeler aux responsables des futurs JO de Pékin. En effet il avait relevé plusieurs entorses lors des JO d’Athènes. Cependant on a noté qu’il y avait un site Internet en français et que les délégations chinoise, russe entre autres, se prononçaient uniquement en français. Par ailleurs, et on quitte là les terrains de sports, en mai 2004 un rapport parlementaire insistait sur la chute du nombre de documents rédigés en français au sein de l’institution européenne. JO plus UE , ces comportements sont -ils les prodromes d’un déclin de la langue française ou de la France tout court?

Cas particulier du Québec :

Toutes les entreprises implantées au Québec sont depuis la Charte de la langue française de 1977 dans l’obligation de faire du français la langue d’usage normale et habituelle du commerce et des affaires. Les sociétés de 50 employés ou plus doivent en faire leur langue de travail : affichage, documents de travail, logiciels, touches sur les claviers. En cas de désobéissance pas de subventions ou avantages fiscaux mais parfois des entreprises importantes ne veulent pas suivre à cause de leurs clients et fournisseurs anglophones .(Libération du 6/02/05).

La mondialisation des échanges et du commerce au moment de la crise énergétique.

C'est du Sud-ouest dimanche du 08/06/08 que nous avons extrait quelques réflexions pertinentes d'un article de Jean-Claude Guillebaud : ''le grand gaspillage.'' Nous en proposons la lecture à quelques internautes qui pourront mieux ensuite appréhender le maelstrôm mondial qui nous perturbe actuellement et la nécessité pour tous de s'en éloigner au plus tôt.

.....avec la crise énergétique récente et le dernier sommet de la FAO , tout nous laisse à penser qu'il nous faut aujourd'hui repenser toutes les politiques économiques et agricoles. Non seulement elles pénalisent les plus pauvres mais elles se révèlent dévoreuses d'énergie. Parmi les folies ordinaires, il y a ce qu'on pourrait appeler la bougeotte alimentaire, liée elle-même à la mondialisation des échanges et à l'essor déraisonnable des cultures d'exportation : les producteurs sont encouragés à produire pour l'exportation et les consommateurs ont l'habitude d'acheter des produits, alimentaires surtout, de différents pays du monde : Amérique du Sud, NelleZélande, Groenland, Japon, Australie....la palette de choix alimentaires n'a jamais été aussi étendue.....La contrepartie de cette ahurissante mondialisation alimentaire c'est les caravanes de camions qui, quasi à touche -touche, en Europe, obstruent les autoroutes et provoquent de nombreux accidents→ les milliers de navires ou d'avions-cargo qui sillonnent en permanence les mers et les airs en engloutissant, jour après jour, des millions de tonnes de carburant (énorme gaspillage de pétrole – pollution de l'air et des océans, invasion du bruit, dévastation des paysages....infinité de coûts indirects qui ne sont pas pris en compte dans les évaluations macroéconomiques.) pour transporterle plus vite possible – des produits périssables.''

J.C. Guillebaud pense: - que cet entassement de véhicules, de bateaux et d'avions est une imbécillité - que la paralysie nous frappera tôt ou tard - que sur tout cela rôde un désastre prévisible. Il ajoute:'' pour parler comme les économistes, la mondialisation du commerce et la spécialisation internationale du travail (la viande en Argentine, les crevettes au Groenland, les kiwis en Australie...produisent mécaniquement cette danse de Saint- Guy mondiale ....par ailleurs les nouveaux modes de gestion à flux tendus aboutissent à ce que les stocks de produits (alimentaires ou industriels) ne sont plus dans les dépôts mais sur les routes, sur les océans ou en l'air....Aujourd'hui, flambée des prix aidant, on réalise à quel point un tel système planétaire est déraisonnable. Pareille bougeotte, dit-il,constitue bien le coté le plus absurde de la mondialisation des échanges. Aujourd'hui, avec la raréfaction des sources d'énergie et les pénuries vivrières qui affament des sociétés entières , elle devient tout simplement criminelle. Il va donc nous falloir retransformer de fond en comble nos habitudes agricoles et alimentaires (mais la restauration exotique gagne de plus en plus de terrain en Europe). Que chaque peuple consomme d'abord ce qu'il peut produire chez lui! Énoncée ainsi , la règle a l'air d'une évidence , voire d'une blague . C'est dire la folie ambiante...''

Le point de vue du Directeur d'HEC sur la France face à la mondialisation.

Dans le guide Le Figaro-Réussir du début septembre 07, Bernard Ramanantsoa, directeur d'HEC a déclaré que le handicap de nos entreprises se situait dans le fait qu'elles étaient trop petites pour se développer à l'international mais ce n'est pas la raison majeure car, pour lui, sur le long terme notre problème est l'investissement en recherche. Notre pays ne consacre que 2,2% de son PIB à la recherche , dont à peine la moitié vient du privé, un chiffre très insuffisant comparé aux USA et à Singapour. Il nous faut dit-il tout mettre en oeuvre pour poursuivre et approfondir les efforts en direction de notre système éducatif, terreau de l'innovation future...La France ne pourra bénéficier pleinement de la mondialisation tant qu'elle n'accordera pas une priorité absolue à l'éducation et à la recherche: c'est la seule voie qui nous permettra en particulier de rivaliser avec les économies à la main d'oeuvre bon marché.

Où en est la Francophonie?.

Rappelons que ce n’est qu’en 1539 que le roi François 1er a signé l’ordonnance de Villers-

Cotterets substituant le Français au Latin pour les jugements, les actes notariés, l’état civil... À cette époque le latin était encore la plus puissante langue de culture du monde, celle de l’église et de l’université. Le pouvoir royal a donc imposé dans les actes publics et sur tout le territoire la langue qu’il pratiquait et qu’il désignait comme le langage maternel françois. Aux XVIIe et XVIIIe siècles la France est devenue une grande puissance en Europe et à travers le monde avec la colonisation. D’où le développement du français à l’extérieur des frontières.

Durant la Révolution, en 1794, l’abbé Grégoire estimait qu’il y avait moins d’un tiers de Français qui parlaient le français et en 1863 Victor Duruy déclarait qu’il n’y avait encore que les trois quarts de la population française à parler français. En 2006 la quasi totalité des habitants de la France parlent français

Si on définit la francophonie comme le fait de parler ou d’écrire en français on aurait dans le monde entre 200 et 250 millions qui parleraient et liraient plus ou moins bien le français mais il y a une grande différence entre écrire et parler une langue. Le français écrit en dehors de l’hexagone, n’est pas une langue de masse, mais plutôt une langue de haute culture étudiée dans les classes dominantes. Les francophones représenteraient la neuvième communauté linguistique.

Au cours d’un entretien avec un journaliste de Sud-ouest (19 mars 06), le linguiste de renommée mondiale, Claude Hagège, déclarait à propos du gouvernement et de la francophonie : il ne milite plus pour le français comme sous de Gaulle ou sous Mitterrand. Les élites et même le premier personnage de l’Etat, estiment que l’usage de l’anglais, vu comme la langue de la puissance, sert le pays.

En regardant quelques années en arrière nous pouvons nous rappeler que Mrs.Mitterrand et Chirac avaient beaucoup œuvré pour la francophonie en créant notamment le premier sommet des chefs d’État francophones. Par ailleurs il faut savoir que la France reste le plus grand bailleur de fonds de la francophonie au sein de l’Alliance française et que – ce qui n’est pas le moindre paradoxe avec la toute puissance de l’anglais au plan mondial – c’est en Amérique qu’il y a le plus d’universités à apprendre les langues francophones .

Mars 2007 : le 20/03/08 la journée de la Francophonie. À Paris le secrétaire général de l'OIF, Abdou Diouf , a appelé les Francophones à investir massivement le numérique trop colonisé , pour lui, par l'anglais. Alain Joyandet , le nouveau secrétaire d'État à la Coopération et à la Francophonie a présenté le grand portail numérique de la Francophonie qu'il a défini comme un système d'information du type Google à la française. Des centaines d'initiatives festives et (ou) culturelles se sont déroulées dans le monde : - une maison de la Francophonie à Lyon – à Québec la Francofête dure un mois. - la maison de la Francité à Bruxelles a choisi le thème de Tintin au Québec.- au Portugal (Lisbonne)concert et buffet francophones. - à Bucarest réunion de plus de 400 professeurs – en Serbie un mois de Francophonie avec championnats d'orthographe et débats littéraires. - à Rabat (Maroc) slam . En Syrie, récital de poésie en arabe et en français – à Madagascar dictée de la Francophonie....

Octobre 2010: 13e sommet – très important -de la francophonie les 23 et 24/10/10 en Suisse. .

La réforme de la gouvernance mondiale et la sécurité au Sahel, seront avec la question de la langue française , au menu du 13e sommet de la francophonie qui réunit une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement de pays francophones samedi et dimanche 23 et 24/10/2010 à Montreux (Suisse).

L'organisation internationale de la francophonie (OIF) est une forum de coopération diplomatique. Son sommet aura une dimension éminemment politique avant la présidence française du G20, le 12 novembre puis du G8 début 2011. Pour J.P.Raffarin, représentant personnel du président Français, N.Sarkozy, pour la francophonie, l'un des objectifs est de placer la francophonie en amont des grands sujets de gouvernance mondiale et de lui faire jouer un rôle très politique.

Les dirigeants réunis à huis clos , devraient aborder les questions monétaires, les enjeux de régulation économique et financière, la réforme du FMI ainsi que celle de l'ONU et notamment la revendication d'une représentation de l'Afrique au Conseil de sécurité. N'oublions pas que la France veut reprendre une place importante auprès de pays africains qui depuis quelque temps accueillent avec beaucoup d'intérêt les Chinois et leurs capitaux. On entend encore dire aux Africains que le passé colonialiste des Français est encore bien lourd à porter....il est un fait indéniable que si tous ces pays gardaient la langue française la politique en serait facilitée.

L'édition 2012 de la Francophonie à Kinshaha : espoirs et paradoxes d'après M.Amarouche du cercle de la presse.

"Nul doute que le sommet de l'organisation internationale la Francophonie a un retentissement planétaire : ses 57 pays membres et ses 20 observateurs sont issus de tous les continents.Ils ont en commun, théoriquement , l'utilisation à des degrès divers de la langue française qui est même la 2éme langue la plus utilisée par les états. Créé sous la bannière de la langue commune, ce panel de pays et d'états a désormais élargi sa vocation à des préoccupations politiques, économiques , environnementales.

L'édition 2012 de Kinshaha s'est conclue avec une déclaration comprenant 60 recommandations et engagements politiques, sociaux, économiques.On notera que le soutien à l'accèlération de l'industrialisation de l'Afrique couplée à la transformation sur place des matières premières locales est relégué à la 57éme place.En queue du peloton arrive la lutte contre la sécheresse et désertification. Les priorités des uns ne sont pas manifestement pas celles des autres.

La Francophonie, totale ou partielle, inclut un large éventail de conditions socioéconomiques et politiques .Ce forum atypique comprend des pays très riches et des pays parmi les plus pauvres de la planète. Sur le plan politique y coexistent allègrement des démocraties abouties et des dictatures féroces. Une telle disparité politique et économique pose des problèmes de cohésion. ''

.....''le communiqué final embrasse un large éventail de préoccupations politiques.On y trouve des engagements au respect des droits de l'homme, la promotion de la démocratie et le respect de la souveraineté populaire.Nombre de pays francophones sont loin d'être des exemples en la matière. La dictature, les guerres tribales, le règne des bandits politiques et le vol des richesses nationales semblent perdurer dans beaucoup de pays africains, avec, il faut le dire, la complicité intéressée ou passive de pays occidentaux. Le sort de la femme est souvent consternant notamment en situation de conflits. ''

......'' en dépit de ses limites , la Francophonie, famille large mais éparpillée, peut avoir le mérite de poser un vrai regard sur les peuples du Sud, un regard débarrassé des lunettes néocoloniales. Les pays africains ont intérêt à ne pas être perçus sous le seul aspect de pourvoyeur de matières premières bon marché ou de force de travail migrante. Comme tous les peuples, ils ont aussi des droits, notamment le droit cardinal de choisir leurs pouvoirs politiques.L'avenir de la langue française se joue en grande partie en Afrique. Mais les disparités économiques et politiques entre les pays francophones, la subsistance de convoitises sur les matières premières opposées aux intérêts des peuples rendent souvent dérisoires les velléités rassembleuses de la langue. ''

La ''Francophonie'' devra-elle absorber aussi le franglais de plus en plus employé par les médias en France?

Dans le Sud-Ouest du 18/11/2012 nous avons relevé dans la ''Chronique du médiateur'' un article où l'on voit un lecteur se plaindre de la trop grande place du franglais dans ce journal. Nous citons ce qui nous paraît le plus intéressant. ''.....j'ai en primetime, fait un recensement rapide, une sorte de home run non exhaustif, des expressions favorites et glamour de mes amis les journalistes, ces leaders d'opinion anglophones addicts , proche des brokers, que je me suis amusé à organiser en un aimable charabia touchy, que les offres d'emploi, parsemées de shift tournant, dominent très largement.

Je n'ai pas conservé l'exacte timeline de vos citations, agrémentée de son pitch, mais j'ai remarqué que, pour booster votre carrière journalistique et améliorer votre look afin de devenir l'intime des people, en véritable VIP de l'information, le boycott du français au profit du franglais est un réel paradigme. Il est vrai que cette nouvelle façon hype de vous exprimer est top fashion et, tel un street art, vous rendra trendy et bankable à coup sûr. Cela améliorera votre business et confortera votre turnover. Ce lifestyle journalistique , très frenchy, augmentera sensiblement votre leadership, ce qui améliorera votre pricing et transformera votre prose en une success story véritable blockbuster journalistique. No way! Intégrez le lobby pro-anglo- saxon , chassez le scoop, matchez votre style avec celui de ceux qui, embedded dans la supply chain des news, assurent le leadership de notre information quotidienne.''

Les Brevets européens et l'hégémonie de l'Anglais.

Le 24/08/07 le Conseil des ministres donnait un avis favorable au protocole de Londres qui prévoit de supprimer l'obligation de traduire en Français les brevets européens mais les parlementaires ne se prononceront que le 26 septembre. Sans la signature de la France ce protocole avalisé par 11 pays dont le Royaume-Uni et l'Allemagne et rejeté par 18 autres dont l'Espagne et l'Italie, ne pourra entrer en vigueur. Trois grands d'Europe doivent absolument ratifier ce document arrêté en 2001.

Jusqu'à maintenant lorsqu'un brevet est déposé en Europe , il est transcrit dans 31 langues et le protocole de Londres ne retient plus que trois langues officielles : l'anglais, l'allemand et le français mais laisse le choix de la langue au déposant. 6% seulement des brevets européens étant rédigés en français (contre 70% en anglais et 24% en allemand) l'adoption de cette convention diminuerait encore ce pourcentage. On sait que l'Inserm -organisme de recherche très important – privilégie l'anglais...Plus inquiétant encore la majeure partie des brevets ne serait plus disponible en version française, l'instauration des 3 langues officielles ouvrant la voie au tout anglais. Pour la ministre de l'Economie ce protocole facilitera l'obtention et le dépôt des brevets par des entreprises françaises tout en diminuant le coût et la complexité des problèmes. Position partagée par le Medef.

Pour le député UMP, P.Clément, ancien garde des Sceaux : les seuls gagnants seront les grandes entreprises qui déposent des milliers de de brevets...en revanche les PME-PMI devront traduire des milliers de brevets à leur place, ce qui est totalement injuste et contre-productif. Un brevet européen revient en moyenne à 26 000 euros soit 2 à3 fois plus cher qu'aux USA et au Japon et le coût moyen de la traduction ne dépasse pas 15% de cette somme, ce qui n'apparaît pas exorbitant. Sur ce sujet Erik Izraelewicz a déclaré que cette affaire de brevet est pour la France une nouvelle occasion de se ridiculiser.

La faible capacité d'innovation des entreprises tricolores relève des insuffisances de la recherche-développement. Claude Hagège universitaire, linguiste renommé, a pris la tête d'un virulent comité de lutte contre la ratification du protocole et il a déclaré : il faudrait que l'école enseigne très tôt le goût de la découverte avec l'outil de la langue maternelle, ce qui, évidemment, n'exclut en rien la formation plurilingue. Sur ce sujet Erik Izraelewicz a déclaré que cette affaire de brevet européen est, pour la France, une nouvelle occasion de se ridiculiser. Pour lui ce ne sont pas les défenseurs de la langue française qui se sont mobilisés contre ce texte mais ils ont été mobilisés par des associations de traducteurs qui défendaient leurs fonds de commerce et ce détournement d'une belle cause au service d'intérêts particuliers a même quelque chose de scandaleux lorsque l'on sait le mal qu'il cause à l'économie européenne....la meilleure façon de défendre la langue française c'est, aujourd'hui, d'inventer,d'innover, de projeter ainsi la culture française dans le monde, ce protocole de Londres en est une occasion. Cessons ces guerres de religion, inutiles et dangereuses....

La réalité depuis 15 ans montre que l'anglais s'est imposé comme la langue des affaires et du commerce. Aux députés à prendre leurs responsabilités.(d'après le Sud-ouest du 24/09/07 et actualités Reuters)

Dernière minute : le 26/09/07 les députés ont voté la ratification du protocole de Londres qui supprime l'obligation de traduire en Français les brevets européens qui seront donc déposés dans l'une des 3 langues officielles : anglais, allemand et français . Les opposants affirment que cette dispense de traduction revient à légaliser l'usage systématique du seul anglais pour les brevets.

Du au semaine de la langue française et de la Francophonie.

Les Francophones dans le monde :

En millions : - personnes ayant le français comme langue maternelle : 69

En 2050 , l'OIF ( Organisation internationale de la francophonie) estime que parmi les 700 millions de francophones prévus, 85% vivront en Afrique. A ce jour l'OIF compte 54 pays, 3 pays associés et 20 pays observateurs.Globalement ils totalisent 890 millions d'habitants.

Pour le Sud-ouest du 16/03/14 le français change et s'enrichit. De nouveaux mots apparaissent , d'autres changent de sens. La semaine de la langue française et de la francophonie célèbre cette créativité.

''Q'' - Quelle est l'influence des langues étrangères sur notre vocabulaire ?

''R'' – Le français a toujours beaucoup emprunté aux autres langues . Par exemple beaucoup de mots à l'italien aux XVe et XVIe siècles, à l'arabe aux XIIe et XIIIe siècles – En retour de nombreux mots français ont intégré les différentes formes d'arabe dialectal avec quelques aménagements morphologiques ou phonétiques. Les échanges entre ces langues demeurent très forts du fait des flux migratoires. Mais depuis un quart de siècle le français n'emprunte pratiquement plus qu'à l'anglais. À propos des anglicismes de plus en plus nombreux à intégrer notre langue, Xavier North dit que '' ce qui est très marquant c'est le rapport de force des langues en nombre de locuteurs : dans le monde , pour une personne parlant français, on compte 20 anglophones''. North ne s'affole pas du nombre croissant d'anglicismes.....

''Q''Comment expliquez-vous que des mots comme ''courriel''n'arrivent pas à s'imposer ?

''R'' – Souvent, les réalités que ces mots désignent arrivent dans notre univers déjà dotées d'un nom anglais et il n'est pas facile de rebaptiser un mot déjà installé dans nos usages. Notez qu'en français on parle de logiciel et que personne n'emploie plus le mot anglais ''software''. On peut ironiser sur l'équivalent français de ''hashtag'' (le mot dièse), mais il est de plus en plus employé et je l'imagine bien finissant par s'installer car il désigne bien ce. qu'il veut dire : un mot accolé au signe #.

''Q'' Les Québécois ne protègent-ils pas mieux le français que les Français eux-mêmes ?

''R'' C'est pratiquement une question de géopolitique.Les Québécois étant entourés d'un monde anglophone très présent , ils ont logiquement à cœur de remplacer les mots anglais par des mots français, par crainte de perdre leur identité mais leur syntaxe reste calquée sur l'anglais !

''Q'' - quel regard portez-vous sur le langage dans les SMS ou sur les réseaux sociaux ?

''R'' - on ne peut en nier l'inventivité, via des mots comme ''lol'' transposition d'un acronyme anglo-américain.L'apparition de codes non formalisés, comme les abréviations ou le langage phonétique , n'est pas nécessairement un élément destructeur de la langue . Ce n'est pas parce que vous écrivez un mot d'une certaine manière sur Internet que vous ne savez plus l'écrire correctement . Nous faisons cela tous les jours : nous ne parlons pas la même langue selon que nous nous adressons à un proche ou que nous rédigeons une note administrative , par exemple. Il faut faire confiance aux capacités langagières des individus de manier plusieurs niveaux de langue.

L'avenir du français est sur le continent africain.

Aujourd'hui , le français est la langue de 11 pays africains et 9 autres l'utilisent comme langue co-officielle. Il y a donc là des fondements qui autorisent des espoirs. Seulement il n'y a pas de fatalité à cela. Alexandre Wolff, responsable de l'observatoire de la langue française l'admet et il souligne que le maintien et la progression du français ''reposent avant tout sur la volonté de ces états ''. Si, comme c'est le cas aujourd'hui, le français y reste la principale langue de l'enseignement , les progrès de la scolarisation et la croissance démographique feront que la progression de notre langue s'accomplira de manière quasi mécanique. Mais encore faudra-t-il accompagner le mouvement. Pour cela 2 outils ont été mis en place : l'Ifadem ( formation à distance des maîtres) et Elan ( écoles et langues nationales en Afrique) . L'idée est de veiller à ce que l'enfant puisse être alphabétisé à la fois dans sa propre langue et en français. Des études ont montré que les avantages d'un enseignement bilingue sont bénéfiques sur les plans pédagogique et linguistique. Les bénéfices sont également attendus sur les plans sociopolitique et culturel. (extraits du Sud-Ouest du 16/03/2014).

Nous sommes 274 millions de francophones en 2014.

Grâce à la jeunesse africaine nous sommes 274 millions à pratiquer le français dans le monde selon le rapport de l'OIF rendu public le 05 novembre 2014. (Aujourd'hui Jeudi 6/11/204).

5ième langue mondiale : -en 2014 le français est la 5e langue mondiale derrière le mandarin, l'anglais, l'espagnol et l'arabe ou le Hindi. De 2010 à 2014 le nombre de francophones a globalement augmenté de 7% et c'est en Afrique subsaharienne que la langue de Molière progresse énormément: + 30% au Burkina Faso au Sénégal, Gabon,au Congo pays où elle s'impose comme langue officielle ou d'enseignement.

La plus enseignée après l'anglais : Notre langue partage, avec l 'anglais, le privilège d'être étudiée sur les cinq continents, dans presque tous les pays du monde. 49 millions l'apprennent comme langue étrangère en 2014, soit une progression de 6% par rapport à 2010. L'essentiel des élèves se concentre en Afrique du Nord et au Moyen -Orient, où le français est parfois utilisé pour enseigner des matières scientifiques. Mais c'est l'Afrique subsaharienne et l'Asie qui séduisent de plus en plus de nouveaux apprenants (respectivement +44% et +43% entre 2010 et 2014). Ils sont également plus nombreux en Amérique , principalement au Canada et aux Etats-Unis.

Fléchissement en Europe : au quotidien , on parle toujours autant français en Europe , mais le bataillon d'élèves qui le choisissent en langue étrangère (22%)est en perte de vitesse (- 2% par rapport à 2010). En Irlande et au Royaume-Uni , le français reste numéro 1 sur le podium des langues étrangères.

Encore mieux sur Internet : sur la Toile, la part des francophones est une des plus importantes : c'est la quatrième langue par le nombre d'utilisateurs. Langue de communication mais aussi de culture, elle est très utilisée dans les blogs ( elle se hisse dans ce cas au 3ème rang) ...et pour les livres commandés sur Amazon !...

Chronique d'un lecteur du Sud-Ouest ( ) sur le Franglais.

'' ….votre ''franglais '' me désole, écrit-il, aussi me permettrais-je cette suggestion : plutôt que le mot 'trader'' , utilisez celui de commerçant, marchand, courtier, négociant , mais tant qu'à écrire anglais , je vous conseillerais l'emploi de ''rogue trader'' ( opérateur sans scrupule).

'' Quel casse-pieds penserez-vous ! Que voulez-vous, je ne ride pas les vagues à Biarritz, je ne suis pas adepte du grooming , je ne fais pas partie de la chick team, mon tracteur -tondeuse ne mulche pas , je déteste le knit, je ne porte pas de widders ,je ne slide pas les câbles de télésièges, je n'ai subi aucun car-jacking , je ne suis pas un sniper, il n'y a aucun check point sur mon chemin, pas de trail à l'horizon et enfin je ne trouve le franglais ni sporty chic, ni gastro trendy, ni arty, ni glamour, mais simplement moche. Tous ces jolis termes punchy ont épicé vos pages.''

'' l'anglomanie fabrique de plus en plus de verbes du premier groupe à partir de mots anglais tels, par exemple, coacher, relooker, dealer, booster....''

Dernières statistiques de la Communauté européenne sur l'apprentissage des langues étrangères en Europe.Extrait ''d'Aujourd'hui'' du .

Pour l'UE la langue de Shakespeare – c'était connu - se taille la part du lion dans les 27 pays de la Communauté. 82% des élèves du primaire et du collège étudient l'anglais en première langue. Au lycée la proportion grimpe à 95% tous États confondus.

Classement européen des secondes langues dans l'UE en 2009:

- Primaire et premier cycle : 1) Français 16% - 2) Allemand : 9% - 3)Espagnol: 6%.

- deuxième cycle : 1)Allemand 27% - 2)Français 26% - 3) Espagnol 19%

La culture mondiale est partout.



Elle a →sa langue l’anglais (refuser l’anglais véhiculaire reviendrait à se condamner à la marginalisation et à l’isolement). Les tours de contrôle de tous les aéroports utilisent l’anglais, les marchés financiers aussi, ainsi que le tourisme et le commerce international… L’Internet ne fait qu’accentuer la tendance.→ ses moyens de communications : avions → ses lieux de rencontre: d’immenses aéroports→ ses moyens d’information : la télévision comme MTV par exemple qui fait les stars mondiales et surtout Internet et ses centaines de millions d’utilisateurs. Si Internet est un des principaux agents de la mondialisation il héberge aussi de nombreux sites antimondialisation et il se veut l’alternative aux groupes de profit avec les altermondialistes que l’on trouve dans les mouvements: → Attac (qui regrette que malgré ses efforts très peu de jeunes - moins de 20% des militants sont âgés de moins de 30 ans - s’intéressent à leur mouvement). Jeunes plutôt attirés par des actions spectaculaires comme celles de Greenpeace → la confédération paysanneAmnesty international → la coordination Sud-Alf-Cio (USA)→ Cut (Brésil)…

Attac veut aussi élargir son assise populaire. Sachons que les altermondialistes ont très peu de délégués ouvriers. En 2003, le mouvement comprenait 70% des délégués avec un niveau universitaire. L’éditorial du Figaro du 5/08/05 page 10 nous informe que le tiers des militants d’Attac (soit 12 000 environ soit 1,5% des enseignants) vient de l’Éducation nationale. …l’entrisme des militants d’Attac au sein du personnel enseignant est préoccupant ,nous dit-on.…Attac se veut investie d’une mission : dénoncer la marchandisation et l’offensive libérale contre l’école. Les 98,5% des enseignants qui ne sont pas militants d’Attac sauront éviter que les salles de classe de l’école républicaine ne soient pas des lieux de propagande .

La mondialisation a encoreson sport : le football.Pascal Boniface,directeur de l’Institut de relations internationales (Iris) a déclaré que le foot était le stade suprême de la mondialisation parce qu’il y a 207 pays membres de la FIFA alors que seuls 191 pays sont inscrits à l’ONU. Pour lui, le football c’est la mondialisation sans la dissolution des identités nationales ( la dernière coupe du monde de 2006 en a bien été la preuve), ce que l’on reproche à la mondialisation. Au contraire il a pour effet de renforcer les identités.

Nous ne pouvons résister à l’envie de prélever quelques citations dans l’article de E.Zemmour (la mondialisation du foot – le Figaro du 06/07/06): du pareil au même…au début les équipes nous ont donné l’illusion de la diversitédepuis l’arrêt Bosman, les meilleurs joueurs du monde se sont retrouvés dans les mêmes clubs. Les entraîneurs aussi. Ils se sont observés (à la vidéo), étudiés, copiés, imités,pillés. Les individualités sont broyées par ces systèmes rigides. La mondialisation du foot, c’est aussi cette uniformisation des systèmes et des joueurs qui crée l’ennui.

sa cuisine : le fast food (désormais la world food ne s’embarrasse pas de recettes complexes, sophistiquées, qui nécessiteraient un apprentissage trop long pour les jeunes.) et sa cuisine pseudo française. son vêtement : le jean, vêtement du siècle qui est devenu symbole de la mondialisation. Elle a même ses centres chirurgicaux : dans ce monde qui est désormais une grande ville, on vient de partout se faire opérer du cœur en Inde car pour des soins égaux et des interventions égales c’est 5 à 6 fois moins cher qu’ailleurs!



Du 25 au 30 /01/05 s’est tenu à Davos (Suisse) le World Economic Forum avec les dirigeants souvent libéraux qui ont réfléchi à une mondialisation plus humaine. Au même moment à Porto Alegre (Brésil) se déroulait le Forum social mondial avec des militants parfois radicaux qui dénoncent les méfaits de l’économie ouverte. De grandes multinationales réfléchissent à certaines stratégies pour gérer les altermondialistes. Elles cherchent à s’intéresser à toutes les parties prenantes et pas seulement à leurs actionnaires : leurs salariés, leurs sous-traitants, les consommateurs, les associations qui les regroupent. (in Le Figaro Entreprises du 24/01/05).

La session 2005 pour le FSM devait être déterminante pour l’avenir des altermondialistes car les experts croient que le mouvement s’essouffle

Après les forums.: Ce fut le contraire. En effet le ministre français de l’écologie, présent à Porto Alegre a déclaré : on s’attendait à un essoufflement et c’est le contraire qui s‘est produit…les ONG ont pris les choses en main en présentant de vrais projets et de vrais desseins.

De l’extrême gauche à la droite toutes les personnalités présentes (des parlementaires en grande partie) ont reconnu un certain nombre de réussites. Porto Alegre (FSM) et Davos (FEM) ont souligné l’urgence de lutter en priorité contre la pauvreté. Davos a entériné le vœu du Président Français et du Brésil, de l’Espagne et du Chili, d’un impôt mondial prélevé – voir détails quelques lignes plus loin - sur les transactions financières internationales (le premier prélèvement servirait à la lutte contre le sida en Afrique notamment).

Pour les Français l’adhésion à l’Europe et à la globalisation n’est pas encore totalement acquise. Il est dur en effet de ne plus croire à notre pays-exception et au modèle français spécifique. Difficile de remettre en cause ses identités individuelles et son modèle social que l’on croit le meilleur du monde!

Il ne faut pas confondre la mondialisation, réalité issue d’une révolution technique, avec le libéralisme, choix politique qui ne garantit pas la répartition des richesses. Le 20/09/04 le Président du Brésil – Lula da Silva et le président Chirac - ont plaidé ensemble un impôt mondial pour corriger les fractures économiques et sociales qu‘engendre la mondialisation (Le Monde du 21/09/04).

La concurrence économique mondiale devient une concurrence entre systèmes nationaux, d’où l’importance cruciale de l’efficacité du système éducatif pour la compétitivité économique de la France. Et dans cette lutte la créativité tiendra une place de choix. A l’enseignant donc de développer au maximum le sens de l’invention, de la création et l’esprit critique de ses élèves pour qu’il ne se laisse pas duper, manipuler par la Com’.

L’économiste Jean Paul Fitoussi ( in Sud-Ouest du 21/02/05 ) au cours d’un entretien avec J.Cl. Guillebaud observe qu’il n’y aurait pas consentement si la mondialisation réduisait effectivement nos libertés. Or, rappelle-t-il, l’intensification des échanges, de tous les échanges, a toujours représenté un progrès incontestable. Un gain net pour tous les participants. Récusant l’impuissance et la fatalité, J.P. Fitoussi fait remarquer que les pays les plus mondialisés et les plus ouverts sont aussi les plus solidaires, ceux où les dépenses sociales sont plus élevées.

Intéressante aussi est la déclaration de l’OCDE qui pour la première fois reconnaît que la mondialisation contribue à l’insécurité croissante de l’emploi dans de nombreux pays ( travailleurs victimes de la concurrence des importations et des délocalisations)… L’OCDE vient donc au secours des perdants de la mondialisation en concluant que les politiques publiques doivent reconnaître les coûts de l’ajustement liés à la mondialisation et y faire face. (Le Figaro-économie du 29/06/05).

La mondialisation est désormais inéluctable, c’est une évolution irréversible. Il est de notre devoir de nous y adapter, d’y faire face et de ne pas nous contenter de la critiquer, de la condamner.

Comportement des français face à la mondialisation.

La société française est ambivalente, toujours coincée entre principes idéologiques et pratiques réelles : les français sont contre la mondialisation mais ils achètent beaucoup de ses produits. Ils sont favorables à des principes mais aussi ils sont pragmatiques. ..

L’intérêt d’avoir une Europe forte.

dans la mondialisation qui s’accélère, l’Europe incarne l’espace critique nécessaire aux pays qui croient à la culture, à la solidarité et au rôle des entreprises pour développer un modèle efficace et compétitif conforme à leurs convictions…le rêve français au XXIesiècle est un rêve européen.(extrait d’un article de M.Pébereau, président de BNP-Paribas et du comité sur l’école du Medef – in le Figaro du 17/11/04).

Après le vote négatif au referendum du 29/05/05 que devient le rêve français?

L’état du monde selon Davos : Janvier 2006.



Pour le Gotha du monde des affaires et de la politique réuni fin Janvier 06 à Davos la mondialisation s’accélère. Une chance disent les premiers, une source de risques craignent les seconds. Les altermondialistes étaient absents, et pas uniquement à cause de la sécurité.

En effet comme le dit Tom Friedman , auteur de The world is flat, c’est avec la Chine et l’Inde deux milliards d’êtres humains qui sont maintenant entrés dans le grand jeu mondial. Dans ce monde plat les entreprises des pays en développement ont le même accès aux marchés, aux technologies, aux connaissances, et aux consommateurs que celles des pays riches. Pour le journaliste auteur de cet article : le message pour l’Europe est limpide : s’adapter car le monde avance à la vitesse d’un tsunami.

Le VIe Forum social mondial s’est achevé dimanche soir 29 /01/06 à Caracas où il a réuni quelque 70 000

altermondialistes, majoritairement latino-américains.Un seul chef d’Etat était présent : Hugo Chavez. Le prochain forum mondial se tiendra en Mars à Karachi (Pakistan).



Les world movers de la planète, ceux qui font bouger le monde se retrouvent dans cette station de ski de Davos pour jouer à se faire peur. Le cru 2006 est riche en scénarios catastrophe : terrorisme de masse, pandémies, prolifération nucléaire, guerre du gaz, désordres climatiques, catastrophes naturelles, flambée du pétrole, crise financière généralisée mais les participants ont une assez grande confiance dans la capacité du monde à faire face.

Au delà de l’énergie la course aux ressources naturelles engagée par la Chine est perçue comme une source de tensions. L’Afrique est devenue le réservoir de la Chine en même temps qu’un débouché pour ses produits. Cette guerre mondiale des ressources qui a favorisé l’inflation des prix de l’énergie n’a pas pour le moment affecté une autre denrée rare : l’argent et Nicolas Barré (l’auteur de l’article du Figaro-Economie du 30/01/06) se demande si les USA resteront l’aspirateur de l’épargne mondiale et si on ne va pas assister à une guerre mondiale des capitaux et à un emballement du prix de l’argent.

On apprend aussi qu’une troisième guerre mondiale celle de la matière grise encore plus rare que les autres obsède les patrons américains qui constatent que leur nombre de chercheurs recule..Pour Bill Gates préoccupé par ce problème les USA doivent veiller à ce que leur politique de l’immigration attire toujours les meilleurs cerveaux du monde.

Le forum économique mondial de Davos en Janvier 2007.



La 36e édition du forum économique mondial s'est tenue à Davos du 24 au 28 Janvier2007.Quelque 800 grands patrons des plus grandes multinationales de la planète -un grand nombre de ministres des finances et une vingtaine de chefs d'État ou de gouvernement se sont efforcés de définir le nouvel équilibre des forces politiques, économiques et environnementales. Les débats les plus importants ont porté sur -le changement de climat qui préoccupe de plus en plus les entreprises – la course aux approvisionnements en matières premières et la crise du Moyen – Orient.

On y a parlé aussi longuement de l'émergence des technologies du Web 2.0qui est en passe de bouleverser les relations entre consommateurs et producteurs d'information.

Janvier 08 et le 38e forum mondial de Davos (world economic forum) et la crise financière.

La crise financière la plus dure depuis 60 ans a plombé l'atmosphère de Davos. Pour le financier G. Soros la crise actuelle est le point culminant d'une superboom qui a duré plus de soixante ans ....le responsable c'est le boom du crédit que rien n'a interrompu...il dénonce aussi la religion du marché et appelle de ses voeux une nouvelle régulation mondiale. Le Président du FMI, le Français Dominique Strauss-Kahn, a déclaré : la crise que nous vivons vient des États-Unis mais c'est une crie mondiale qui doit être traitée au niveau mondial.

Il demande aux pays en excédent budgétaire, notamment les producteurs de matières premières ,de voler au secours de la relance d'ensemble.

La mondialisation fait aussi tomber les frontières à l’intérieur des individus.

Dans le Sud-ouest du 03/10/06 Derrick de Kerckhove, professeur du département français de l’université de Toronto, au cours d’une discussion avec un journaliste, déclare que nous sommes tous globalisés. Nous en avons l’expérience , pas encore la connaissance. Il va bien falloir finir par reconnaître la chosenous habitons un monde dans lequel nous sommes en permanence confrontés à la globalisation, ne serait-ce qu’à travers le terrorisme…la transition n’est pas forcément agréable mais elle est beaucoup moins pénible que celle que l’Europe a connue quand elle est passée de l’église chrétienne toute-puissante à la séparation de l’église et de l’Etat….

À la question : l’individu ne risque-t-il pas de tout perdre? il a répondu : il est évident que nous sommes en grand danger…mais il n’y a aucune raison de se débarrasser de la notion d’individu…Pour lui la notion de culture et de multiculture est très importante. Il a déclaré aussi que nous sommes en train d’inventer une nouvelle éthique qui n’est pas encore assez claire car elle est récente : ce n’est qu’avec les débuts de l’écologisme , dans les années 60, que les prémices d’une morale globale sont apparus…

L'UE ne doit plus être ''face'' à la mondialisation mais ''dans'' et ''pour''.

Dans Chronique du Monde du 23/05/08 Thomas Frenczi signe l'article ''Une réponse « européenne » à la mondialisation''. Il nous rappelle qu'au Conseil européen de Lisbonne en mars 2000 l'UE s'était dotée d'une stratégie qui devait aider les membres à s'adapter à la mondialisation. Les 15 (devenus 27) voulaient alors construire pour 2010 l'économie de la connaissance la plus compétitive du monde mais pour ce faire il faut continuer d'assurer la prospérité des États membres dans le nouvel environnement international créé par l'économie globalisée.

Malgré la méfiance que la mondialisation inspire à un grand nombre d'européens on lit que l'UE ne saurait se tenir à l'égard du mouvement. C'est pourquoi un ancien ministre des affaires étrangères, Hubert Védrine, qui fait autorité sur cette question parle de la France dans la mondialisation et non plus de la France face à la mondialisation . Pour sa part Laurent Cohen-Tanugi dans son rapport ''l'Europe dans la mondialisation'' met en avant une stratégie pour la mondialisation. Taux de croissance souvent décevantsengagements chiffrés non tenus, finalités sociales trop peu visibles font dire à L.Cohen-Tanugi que les résultats de l'UE pour l'échéance de 2010 sont contrastés et particulièrement en France où ils sont médiocres car la défiance y est forte à l'égard de la mondialisation. Alors que le monde évolue à une vitesse sans précédent l'Europe est menacée de déclassement.

Pour le praticien de la vie économique internationale il faut redéfinir une réponse européenne à la mondialisation et l'UE doit redoubler d'efforts pour dynamiser l'Europe de la connaissance. On nous dit encore que la plupart des experts s'accordent pour dire que les politiques extérieures de l'Union dans quelque domaine que ce soit seront déterminantes. Et, paradoxalement, la libéralisation des échanges économiques appelle un renforcement du rôle des pouvoirs publics sur la scène internationale. Face aux grands pays l'Europe ne peut pas se contenter de s'adapter au marché mondial, elle doit également se donner les moyens de peser pour permettre selon H.Védrine une régulation de la mondialisation. Comme l'écrit Cohen-Tanugi l'Europe doit assumer son statut de puissance en passant d'une logique d'exemplarité à une logique d'intérêts. Mais la question est de savoir si les États membres se montreront capables de dépasser leurs intérêts nationaux pour promouvoir ceux de l'UE....

Négociations commerciales de l’OMC en marge du Forum économique de Davos.

Le Monde du 01/02/06 a porté à notre connaissance qu’en marge du Forum économique mondial de Davos les plus importants ministres du commerce se sont mis d’accord sur un calendrier pour parvenir à boucler avant la fin de l’année les négociations du cycle de Doha sur la libéralisation des échanges agricoles, industriels et de service. Brésil, Inde, Australie exigent que le Japon, l’Europe et les Etats-Unis abaissent les barrières et les subventions agricoles. Les pays du Nord veulent que ceux du Sud acceptent de lever les protections en place chez eux dans l’industrie

Américains et Européens ont déjà accepté d’éliminer les subventions agricoles à l’exportation en 2013.

Les autres pays demandent à l’Europe de faire plus sur le front agricole. Mais au nom de la France Jacques Chirac bloque en interne l’Union européenne en brandissant la menace de pas signer un accord qui remettrait en cause la politique agricole commune.

En rappelant que l’objectif de Doha était d’aider au développement des pays les moins avancés, le ministre Egyptien a indiqué que l’Afrique ne devait pas faire les frais d’un affrontement entre les pays riches et les pays émergents comme l’Inde et le Brésil. Doha, a-t-il dit, ce n’est pas juste l’agriculture.

Le 39e Forum économique mondial (WEF) de Davos 2009 et la crise.

Le 28/01/2009 le 39e Forum économique mondial (WEF) s'ouvrait à Davos en pleine crise mondiale. Une participation (2600 personnes) plus importante que dans le passé mais la station suisse verra beaucoup moins de cocktails et de soirées.... Certes Davos sera encore le lieu on l'on traite beaucoup d'affaires, où l'on fixe des rendez-vous importants mais cette année les experts disent que le besoin de comprendre ce qui se passe dans le monde est tout à fait manifeste et les débats sur l'économie font salle comble. Dans ce haut lieu du libéralisme on se met à parler du retour de l'Etat tout comme du retour du protectionnisme qui pourrait tenter plusieurs gouvernants. L'an passé la moitié des patrons interrogés se disaient très confiants dans une hausse de leur chiffre d'affaires, cette année ils ne sont plus désormais que 21%. Le moral des patrons a brutalement chuté dans le monde. Après les reproches cinglants du Président Barak Obama qui leur a reproché d'avoir perçu des sommes scandaleuses à Wall Street, les banquiers américains faisaient profil bas à Davos. Présidents, ministres, PDG, ont eu du mal à cacher leur désarroi au Forum économique mondial qui s'est achevé le 31/01/09, face à une crise qui menace la mondialisation tant célébrée année après année dans la station de sports d'hiver Suisse.

Ce qui est nouveau à Davos c'est la place que veulent tenir les 100 Young Global Leaders (YGL jeune élite mondiale) venus de tous les horizons . On sait qu'ils se sont réunis un jour avant le forum. Voici quelques idées et réflexions de 4 d'entre eux qui voudraient bien amener les PDG à changer d'état d'esprit :

- ......nous avons créé un serment du manager. Récité le jour de la remise des diplômes , il engage à ne pas exploiter les gens ou à utiliser les ressources de manière décente. C'est pourquoi nous travaillons ici à un serment de Davos, qui pourrait être repris ailleurs.

- .....j'ai créé un forum d'entrepreneurs sociaux. Dans quel but? Maximiser le profit, qui plus est à court terme ne permet pas de construire une entreprise durable. J'encourage les patrons à créer une entreprise à long terme, seul moyen de créer de la vraie valeur pour la société..

- ....le monde est de plus en plus complexe et interconnecté et le nombre des perdants ne cesse de grandir, bien au-delà de la sphère financière et des Etats-Unis. Or les instances dont nous disposons - ONU – FMI – OCDE - ne sont pas prêtes à répondre à une crise vraiment mondiale...le monde a donc besoin d'une génération dotée d'une perspective plus large. Les pays doivent accepter de lâcher du pouvoir. Cela va faire du mal , mais c'est crucial.

- ....on s'intéresse trop aux grandes organisations et pas assez aux personnes. Et surtout pas aux migrants , ces travailleurs que l'on accueille à bras ouverts parce qu'on les paye peu, mais qui sont remerciés dès que la récession arrive.....l'immigration est un problème largement sous-estimé...(extraits de Libération du 28/01/09)

Les altermondialistes du 8ème Forum social mondial (FSM) réunissant ONG et politiques se retrouvent à Belem (Brésil) le 28/01/09.

Le 28/01/09 le huitième Forum social mondial a accueilli à Belem (Brési ) plus de 100 000 personnes ; La crise a conforté les alters qui se rendent compte que l'élite de Davos aujourd'hui reprenait à son compte tout ce que le FSM dénonçait depuis des années alors qu'on les faisait passer pour de doux rêveurs. Ce succès les incite à travailler encore plus et 2400 ateliers ont été ouverts aux congressistes sous le slogan: ''le forum annonce l'aurore et la construit''. L'un des cofondateurs du FSM, Chico Whitaker est resté lucide et il ne se réjouit pas outre mesure : le néolibéralisme a plusieurs vies, il n'est pas mort...c'est vrai la crise financière nous sert ; elle illustre le court-termisme , le culte de l'argent, la cupidité, la captation....mais on ne passe pas d'une civilisation de l'argent et de la compétition à une civilisation du partage et de la coopération.

Cinq présidents de la gauche latino-américaine seront présents mais ils s'exprimeront en marge du FSM, pas dans l'enceinte, comme l'exige la charte de neutralité. La difficulté pour les alters est de sortir de cette contradiction apparente qui fait que l'opinion publique et les médias dominants ont le sentiment de ne pas entendre les alternatives des alters. Un membre du comité d'organisation résume la situation : cette crise révèle la faillite d'un système non durable. Nous on veut trouver une solution durable mais cela prend du temps.

Le FSM par la voix du directeur de Tax Justice Network veut qu'on en finisse avec les grandes messes, il faut des actions concrètes et des propositions fortes et ciblées. Le FSM a réellement du pain sur la planche..

Le Commerce équitable

On appelle Commerce équitable un principe de solidarité internationale qui vise à assurer aux producteurs des pays en voie de développement un revenu juste leur permettant de vivre convenablement et de réinvestir dans leur activité ou dans la structure sociale de leur communauté.. En contrepartie les producteurs s’engagent à respecter certaines règles sociales (interdiction du travail forcé et du travail des enfants, respect de la déclaration de l’Organisation internationale du Travail sur les droits fondamentaux des travailleurs) et des règles sur l’environnement.

Acheter un produit issu du commerce équitable (exemples : cafés, cacao et céréales, chocolats thés, épices et de très nombreux autres produits) c’est contribuer directement au développement d’une communauté de producteurs. L’acte d’achat peut être solidaire et citoyen. Les produits doivent être de très bonne qualité afin de permettre le développement à long terme du commerce équitable.

En France l’idée de commerce équitable fait son chemin mais il est nécessaire qu’il y ait un travail de pédagogie notamment auprès des enfants pour transformer cette idée en actes.

Le marché progresse : en 2004 les produits du commerce équitable ont atteint 81 millions d’€ contre 45 en 2003. Les produits labellisés Havelaar ont atteint 72 millions ! 45% des ventes sont octroyés par le Café qui pèse déjà plus de 3% du marché total café en valeur. 56% des Français déclarent connaître le commerce équitable en 2005 contre seulement 9% en 2000.

Le dernier G8 de Rostock (Heiligendamm plus précisément).

D'après l'économiste Yves Ekoué Amaïzo ( Libération du 11/06/07) le G8 2007 a dénoncé une illusion de gouvernance mondiale....c'est l'illusion de la transparence qui a dominé...on a dû se contenter de déclarations de victoires des chefs d'Etat sur tel ou tel sujet (climat: entente plus qu'accord sur un nouveau pacte post-Kyoto dans le cadre de l'ONU dès 2009), aide, Darfour, l'aide au développement...)...On a entendu des promesses qui n'engagent que ceux qui y croient. Ce sont dans les rencontres bilatérales que se nouent ou se dénouent de vrais enjeux, pas dans l'affichage d'un irréel collectif des pays riches...À Heiligendamm les textes finals montrent bien le refus du G8 à avoir de vrais objectifs chiffrés avec des dates butoirs...

Plus de 10 000 altermondialistes ont gêné ce G8 : blocage des routes, des voies de chemins de fer. Ces manifestants vêtus de noir, cagoulés, sont venus pour en découdre avec les ennemis les die Bullen : les taureaux, les flics. Plus de 1000 blessés dans les 2 camps: manifestants et 16 000 hommes des forces de l'ordre.

L'Altermondialisation en mars 2008.

Tous les experts sont d'accord pour dire, début mars 08, que le drapeau de l'altermondialisation est en berne. Elle se montre désormais tout à fait incapable de s'imposer. Pour eux on est très loin de Porto Alegre!

Cancon (village du Lot-et-Garonne) organise avec l'eurodéputé Vert José Bové un contre-sommet de Cancun (Mexique).

José Bové , eurodéputé vert, sera présent le 04/12/10 à Cancon -Lot-et- Garonne lors du rassemblement alternatif au sommet sur le climat organisé par l'ONU du 29/11/ 10 à Cancun - au Mexique. Cancun aura son sommet rassemblant les experts mondiaux sur le climat le mois prochain. Cancon organisera pour sa part en même temps un contre-sommet . Le village de Cancon ,situé à une cinquantaine de km d'Agen avait déjà accueilli en 2003 un premier contre-sommet en écho de celui de l'OMC. 5000 personnes y avaient assisté. La Confédération paysanne, Attac, Les Amis de la Terre et Bizi seront les chevilles ouvrières du rassemblement lot-et garonnais. À l'origine c'est une initiative du mouvement international Via Campesima qui souhaite faire + Mille Cancun dans le monde.

Accord international a minima sur le climat à Cancun (Mexique).

Près de 200 pays rassemblés sous l'égide de l'ONU ont adopté samedi 11/12/10 à Cancun (Mexique) un texte déclinant une série de mécanismes pour lutter contre le changement climatique, dont un Fonds vert pour aider les pays en développement.

Cette issue positive , à l'issue d'un rendez-vous aux objectifs par ailleurs modestes, permet de redonner quelques couleurs au processus onusien très ébranlé par l'immense déception née il y a un an à Copenhague. L'accord a été adopté en dépit de l'opposition de la Bolivie, seul pays à s'être prononcé contre ce texte. ''la règle pour l'adoption est le consensus a martelé le négociateur bolivien.''  ''La règle do consensus ne signifie pas l'unanimité, ni qu'une délégation puisse prétendre imposer un droit de véto sur une volonté qui, avec tant de travail, a été accomplie, a répondu Mme Espinosa, ministre des Affaires étrangères du Mexique..L'accord de Cancun permet également de laisser ouverte la question sensible de l'avenir du protocole de Kyoto, seul protocole juridiquement contraignant sur le climat existant à ce jour. ((source AFP).

Les Présidents Sarkozy (2011) et Hollande (2015)devant les Grands Patrons mondiaux au forum de Davos .

Devant les plus grands dirigeants politiques et chefs d'entreprise invités au 41ième Forum économique mondial de Davos le Président Français a évoqué les priorités de la présidence française des G8 et G20. Il a cherché à rallier tout ce beau monde à la nécessité de lutter tous ensemble contre les grands déséquilibres qui menacent la croissance de la planète en rappelant que c'est la coordination des politiques économiques mise en place par le G20 qui a permis d'éviter que la crise se prolonge. Alors que les déséquilibres des changes,, le rôle du dollar, l'abaissement de la note financière du Japon ou les demandes occidentales de réévaluation du yuan sont au coeur des débats, N.Sarkozy a insisté sur la nécessité de réformer le système monétaire international bâti en 1945.

Il s'est livré à une défense totale de l'euro ''je peux vous assurer que, aussi bien Mme Merkel que moi-même , jamais nous ne laisserons tomber l'euro.'' Il a aussi prêché pour la régulation sur les marchés des matières premières dont l'instabilité est, pour lui, un des éléments majeurs de risques pour la croissance mondiale. Puis il a dénoncé les dérives du capitalisme financier....Mais qu'en penseront les grandes puissances comme la Chine et les USA? Les G8 et G20 sont-ils aussi puissants qu'on voudrait bien nous le faire croire?

En 2015 qu'est devenu le forum économique mondial de Davos?25/01/2015N

2500 personnalités y participent (chefs de gouvernement, dirigeants de grands groupes …). Le World Economic Forum est financé par de nombreuses grandes entreprises.Cette fondation dispose d'un budget de 200 millions d'euros dont la moitié est réservée à l'organisation de forums ( Davos mais pas seulement.) .Cette année les participants échangent sur le réchauffement climatique, les inégalités de richesses et les crises géopolitiques.

Le Président Hollande a évoqué le futur de la planète, il a appelé à investir massivement sur l'économie verte - à 11 mois de la conférence mondiale sur le climat qui se déroulera à Paris en décembre 2015. ''Il n'y a pas de puissance politique sans puissance économique '' a souligné le Président .

Des chiffres : les 80 plus grosses fortunes du monde détiennent aujourd'hui une richesse équivalant à celle des 50% les moins bien lotis de la population mondiale.1900 milliards de dollars – c'est la fortune cumulée des 80 personnes les plus riches du monde , qui a augmenté de 600 milliards en 4 ans. Elle s'élevait à 1300 milliards de dollars en 2010.

1Hachette éducation 1998

2À l’école des sorciers. Le Monde (sept. 2002)

3Lettre à un ami ministre. Janvier 2003 ( Le Monde)

4J.P.Obin-A.Bouvier. La formation des enseignants sur le terrain. pages 92 à 99

5J.P Obin-A.Bouvier "La formation des enseignants sur le terrain", p.131 p.126 (Hachette éducation).1998.

6Da Silva David- Pourquoi et comment motiver des élèves littéraires à l’apprentissage des Sciences de la Vie et de la Terre. (stagiaire IUFM-Aquitaine 2000/2001)

1Perrenoud.P Formation initiale des maîtres et professionnalisation du métier p.68 Revue des sciences de l’éducation ,vol XIX n°1.1993

7www.education.gouv.fr/discours/2001/recrut/recrut4.htm (dossier de presse du 18/10/2001)

8(extrait avec l’autorisation des auteurs du site www.acelf.ca/revue/ de D. Favre ,C. Reynaud –université de Montpellier 2

9Lire les p.140 à 144 de Education et société de demain. Rapport de Jacques Lesourne MEN.1988

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