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Système éducatif français : base de données, informations, analyses de questions d’actualité. Système éducatif français : base de données, informations, analyses de questions d’actualité.

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Chapitre 16 . Le travail en équipe / le Temps et l’école. 26/01/2013



"Plus que jamais les élèves ont besoin autour d’eux d’équipes pédagogiques et éducatives complètes et capables de travailler collectivement…"texte extrait de Urgence pour l’éducation, Appel lancé par le SNES dans Libé du 12/06/04 et sur son site: www.snes.edu , Appel où il est question de l’enseignement secondaire sinistré par, d’une part, les pertes de 36000 emplois: enseignants, surveillants, aides éducateurs et, d’autre part, par une chute de plus de 30% du recrutement des professeurs et CPE.



Les gouvernants à venir devront essayer de résoudre quelques questions fondamentales pour l’amélioration de l’enseignement , quelques questions concernant le travail d’équipe et le temps (temps scolaire ou temps d’enseignement).

Ces questions ont toujours fâché et fâchent encore et on les évite de tous côtés pour ne pas générer des conflits qui ont une répercussion immédiate dans la société. Il conviendrait en effet d’arriver – dans une atmosphère de confiance car il ne suffit pas de décréter pour être efficace - à donner aux enseignants le temps de faire leur métier pour travailler en équipe et suivre individuellement les élèves. C’est la gestion du temps et le travail en équipe qui devraient être pris en compte prioritairement dans l’évolution des missions des enseignants. On verrait peut-être disparaître la référence suprême de l’heure de cours, d’un enseignant pour une matière et poursuivons le rêve on arriverait peut-être, comme nous l’avons lu, à modifier le temps de service des enseignants en fonction de la zone d’enseignement.

Dans un premier temps pour ce qui est des équipes pédagogiques nous proposerons l’analyse de Joël RICH, maître de conférences à l’Université Victor Ségalen – Bordeaux 2, ex directeur de l’AIS, IUFM d’Aquitaine et ensuite nous verrons dès le paragraphe: Allons sur le terrain comment le travail d’équipe est vécu dans le quotidien des enseignants.

Assurer les conditions de travail en équipe dans les écoles et les établissements.

Enjeu central des récentes politiques d’éducation, le travail en équipe est très souvent évoqué dans les discours dans et sur l’école. Il semble que le mode de fonctionnement par équipe soit à rechercher dès le début du siècle précédent avec les conclusions de la commission Ribot (1898-1899). La réforme de 1902 a en effet profondément modifié l’organisation des études et la pédagogie des lycées. De cette réforme devait naître le lycée moderne pour comporter des mesures d’ordre administratif visant dans l’ensemble, à conférer plus d’autonomie aux établissements et à leur responsable.

L’ambition était de mieux combattre la concurrence confessionnelle réputée apte à adapter son accueil et son encadrement aux élèves et à donner une personnalité à ses «maisons d’éducation». Comme le souligne Philippe Savoie, le souci d’une plus grande autonomie des établissements est d’une certaine actualité aujourd’hui. La recherche d’un engagement des personnels administratifs et enseignants à l’intérieur de la communauté éducative et dans la société locale est désormais patent. En somme, l’ «effet établissement», comme on l’appellerait maintenant, est recherché dès cette époque avec des constats corrélant l’absence de personnalité des établissements avec le manque d’enracinement des personnels. Déjà, les responsables de l’école jugent parasite le «nomadisme des enseignants».

Il ne serait que de comparer ces logiques avec la rénovation des collèges ébauchée dans le début des années 1980 pour constater à nouveau l’existence d’une préoccupation récurrente de la part des responsables nationaux appliqués à mobiliser les personnels subissant cette fois une crise de la relation pédagogique (M.Hischhorn, 1993). Travailler en équipe apparaît pourtant comme une condition et une solution aux problèmes rencontrés en se conjuguant avec bonheur avec la production de «projets», permettant une expression démocratique d’ «acteurs» de terrain, d’échanges, de «partenariat», de clarification des «besoins», pour des réponses adaptées en matière d’échec scolaire, de contractualisation, etc.

Le premier degré n’est d’ailleurs pas en reste d’injonctions à travailler en équipe comme le souligne la loi d’orientation de juillet 1989, puisque les maîtres devront aussi produire des projets d’école (circulaire du 15 février) . Pourtant, si depuis longtemps, la formule «travail en équipe» est largement utilisée et l’organisation communautaire de l'Ecole souhaitée, il semble que les difficultés ne soient pas absentes de plusieurs constats effectués dans le cadre de recherches dans l’école. L’impression d’ensemble allant même jusqu’à déboucher sur le sentiment qu’en la matière, les enseignants n’avancent pas dans une opérationnalisation régulière de cette forme de travail (Y.Parent, P.Perrenoud).

Le travail dans les zones d’éducation prioritaires (ZEP) mises en place en 1981 semble pouvoir donner une assez bonne illustration des ambitions mais aussi des difficultés dans ce domaine, comme des solutions que les responsables ont pu isoler très récemment.

L’équipe en Zone d’Education Prioritaire

On sait maintenant combien la critique faite par l’université a questionné le fonctionnement des ZEP (B.Charlot, J.-P. Terrail, E. Bautier, P. Merle, D.Meuret, etc.) pour faire apparaître des résultats relativement peu en rapport avec l’espoir qu’avait pu faire naître leur création. L’enquête approfondie de l’Inspection Générale de 1997 (rapport C.Moisan et J.Simon) se fait d’ailleurs l’écho des mêmes préoccupations en débouchant après une analyse sans concession sur des recommandations révélatrices à la fois de la place centrale tenue par le travail d’équipe dans les ZEP, mais aussi des difficultés à l’y voir exister et perdurer. Le rapport souligne un certain nombre de conditions qu’il convient de rappeler alors qu'un rapport plus récent d’un chargé de mission auprès de l’Inspection académique de la Gironde mentionne comme en écho au précédent, un déséquilibre permanent durable entre «des collèges où on parvient à travailler en équipe et ceux où on n’y parvient pas» (les plus nombreux). Ce qui nous ramène aux travaux de l’équipe de recherche de François Dubet sur l’état différentiel de fonctionnement qu’il proposait alors entre «trois collèges» du même département en …1988? (Eric Incyan).

Le rapport Moisan–Simon pour s'assurer des déterminants de la réussite scolaire en ZEP souligne (recommandations 1 et 10) l'importance de «soutenir et d'accompagner les personnels», de «les reconnaître et les stabiliser». Mais on remarquera que la responsabilité de l'accompagnement en question est uniquement dévolu aux «corps d'inspection». Deux autres recommandations (6 et 12) s'orientent l'une vers «un pilotage efficace» et l'autre vers le choix de «leaders compétents et bien choisis», mais là encore, la responsabilité est jugée du ressort unique des IEN et principaux de collège. On sait aussi que depuis quelques années les postes proposés aux mutations des personnels de direction sont des postes à profil. Les recommandations dont il est question sont reprises dans le B.O. n°4 du 28 janvier 1999.

Travailler en équipe ou en pseudo-équipe?

Plusieurs observateurs avertis ont mis en garde contre le caractère mythique de l’équipe et d’une production de travail qui en découlerait naturellement (Yves Parent). Plusieurs années après, Philippe Perrenoud propose en 1997 de donner une liste détaillée de compétences à développer afin d’assurer l’existence d’ un «travail en équipe». Le souci de P.Perrenoud est de faire évoluer la situation qui, selon ses propres constats, reste problématique. Ainsi trouve-t-on chez cet auteur la perception claire que toutes les équipes ne travaillent pas en équipe mais dans bien des cas sous la forme de «pseudo-équipe». Soucieux de «faire naître une équipe lorsqu’il n’en existe aucune», l’auteur bute sur les conditions du déclenchement pour évoquer à la fois des compétences professionnelles mais aussi personnelles de chaque individu impliqué («…il faut d’abord une forme d’identité, qui relève du développement personnel, donc de l’histoire de vie autant que de la formation»).

Ainsi l’auteur genevois aborde-t-il rapidement le point crucial d’avoir dans les équipes à «gérer les crises et les conflits entre personnes», après avoir détaillé les compétences proprement professionnelles. Bien sûr, ces dernières sont rationnellement et largement exposées par l'auteur avec l’enjeu du projet commun qui viendrait réunir un groupe devenant équipe de travail sur des activités pédagogiques précises ou bénéficiant à cette occasion d’une situation de «professionnalité interactive» (Gather Thurler). Mais on perçoit bien que l’essentiel des conditions ne peut pas être contenu seulement dans une approche strictement rationnelle et surtout consciente des «acteurs» en présence.

Faut-il dès lors accorder tout crédit à des orientations strictement injonctives comme celles découlant logiquement d’un rapport tel celui de Moisan-Simon et précédant la «relance des ZEP», pour s'assurer d'un accompagnement des équipes ?… Rien n’est moins sûr tant que les responsables tiennent pour acquis que la maîtrise de la complexité inhérente à voir des adultes travailler authentiquement en équipe peut être assurée par des contrôles renforcés et le pilotage rationnellement organisé (P.Bernoux).

Eric Debarbieux montre très bien combien, même dans des établissements efficaces et pourtant très défavorisés l'«effet – directeur» engendre il est vrai, avec «un bon management», un certain «climat d'établissement». Pour autant, la description qu'il donne de trois collèges d'exception mentionne pour chacun d'eux la fragilité de la situation entre adultes. Pour le premier collège, E.Debarbieux souligne les limites d'une adhésion véritable de tous les personnels aux projets : «Mais ces projets pédagogiques sont plus le fait d'individus ou d'un petit nombre d'enseignants que de l'ensemble de l'équipe» (p.158).

Pour le second collège il mentionne les tensions entre la direction et les enseignants : «La cohésion entre équipe de direction et enseignants reste fragile. C’est en cela que nous parlons de"bricolage"» (p.160). Pour le troisième collège, la tension entre les personnels est palpable : «L'équipe, si ce mot a ici un sens, est marquée par un groupe de professeurs irréductiblement opposés à l'écoute des élèves et qui prônent une discipline très sécuritaire… Ce groupe restreint n'accepte aucune remise en cause.» (p.163). Et E.Debarbieux de souligner le caractère «miraculeux que l'ambiance soit considérée comme bonne par les élèves» et de constater en conclusion : «L'organisation locale se consume parfois en "conflits d'équipe"».

Des conditions à ne pas négliger.

Il est selon nous des conditions à ne pas négliger afin de tenter d’assurer plus complètement et surtout plus efficacement le travail en équipe des enseignants. Ces conditions relèvent de plusieurs niveaux. Si l’état de crise semble pouvoir caractériser aujourd’hui encore le fonctionnement des enseignants, peut-être convient-il de prendre appui sur une méthodologie générale des recherches sur les crises comme celle développée par Jean Guillaumin avec une approche croisée («intercritique») des phénomènes psychologiques paroxystiques, décrits comme crises chez les individus, dans les groupes et les institutions. Ainsi, en reprenant ses différents niveaux d'analyse de la crise peut-on s'interroger sur l'existence – ou la non-existence - de dispositions adaptées :

A un niveau supra-personnel, la situation de crise éprouvée dans un contexte social donné et générée par l’existence du travail en équipe lui-même (faut-il rappeler que bien des enseignants résistent à envisager leur profession autrement que de façon solitaire?), admettent que les responsables académiques et nationaux assurent des conditions d’encadrement des équipes d’établissement et d’école en leur assurant non seulement le «pilotage» de leurs actions mais bien les conditions d’un suivi et d’un étayage en clinique. De ce point de vue, il apparaît que permettre à des adultes de travailler en équipe ne peut s’improviser et réclame une formation spécifique et une présence régulière qu’aucun corps actuel dans l’éducation ne peut véritablement assurer.

Dit autrement, il semble manquer un corps de spécialistes voués à l’accompagnement qualifié et régulier des équipes d’enseignants. Guy Delaire avait pressenti l’importance d’une telle disposition en rabattant en 1986 ce rôle sur le chef d’établissement qui pourrait pour autant ne pas apparaître comme le mieux placé pour ces modalités très particulières, même si plusieurs enquêtes mentionnent l'importance de «l'effet-directeur» (E.Debarbieux). Il semble que l’extériorité et le caractère tiers de l’intervenant soient à penser comme des dispositions essentielles d’un accompagnement des groupes de travail dans le champ psychosociologique. Il est vrai que la complexité et la lourdeur bureaucratique de l’éducation nationale peut amener les décideurs à hésiter à créer un nouveau corps complémentaire spécifique d’animateurs d’équipes qualifiés. Pourtant, les effets de la décentralisation et de la déconcentration peuvent-ils s’accommoder de l’absence d’un remaniement plus complet des structures d’encadrement des personnels? Nous ne le pensons pas.

A un niveau interpersonnel, nos observations montrent que des situations de crise existent bel et bien dans les équipes au point de conduire certains enseignants à se retirer complètement d’une activité de parole au sein d’une équipe (Rich, 2001), ce qui rejoint on l'a vu les constats réalisés par E.Debarbieux. Il semble pourtant que l’une des premières conditions de l’existence d’une équipe consiste à assurer les conditions de la production d'une parole pour la totalité des personnels de l’établissement ou de l’école (dont les personnels ATOSS).

Combien d’enseignants interrogés dans les équipes ignorent jusqu’à l’intitulé ou même au thème de leur projet d’établissement/d’école? Que penser de leur degré d’implication et de leur participation effective dans un «travail d’équipe»? Faut-il croire d'ailleurs que l'existence d'un projet commun soit une condition nécessaire et suffisante d'un travail en équipe alors qu'elle pourrait surtout en être la conséquence?

Les conditions précédentes permettent de penser l’assurance de conditions permettant à chaque personne engagée dans un travail communautaire de sa participation active et de l’apport des ressources qu’il représente pour l'institution.

A un niveau intra-personnel, il faut sans doute limiter l’idée que l’existence d’une parole et d’une implication authentique réside uniquement dans des «capacités» ou des «compétences» rationnellement travaillées par les personnes. Il ne s’agit pas non plus tant de «communiquer» entre pairs ou encore de la «compréhension des dynamiques de groupes», comme le mentionne P.Perrenoud. Il s’agit selon nous d’assurer les conditions d’une situation transitionnelle particulière au cours de laquelle l’animateur assurera les garanties de l’existence d’un cadre de référence invariant (Bleger, Kaës) en assurant également une fonction conteneur des angoisses paranoïdes et schyzoïdes du groupe de travail (Bion).

L’ensemble de ces dispositions réclame une formation spécifique qu’il serait vain d’imaginer (sauf exception) comme naturellement à la disposition des différents animateurs actuels, à l’œuvre dans l’école. Le travail d’équipe renvoie – on semble trop souvent l’ignorer – au travail entre adultes, à des thèmes d’identité au travail (R.Sainsaulieu), à des fantasmes de transformation (de «déformation») et à un ensemble de processus qui, contrairement au sens commun ne peuvent «aller de soi»; sinon sur le mode injonctif («il faut…, vous devez…»), c’est-à-dire sur le mode des apparences et de l’inefficacité.

Jean Guillaumin soulignait pourtant l'importance capitale à ce que les crises puissent être pensées sous certaines conditions, c'est-à-dire qu'elles puissent être questionnées dans leur cadre propre «jusqu'à ce que la crise s'explique, et échappe du coup à la crise de la raison». De telles dispositions semblent encore faire largement défaut dans le cadre des conditions propices au travail en équipe dans l'Ecole.

Compte tenu du caractère central du travail en équipe il conviendrait que les décideurs s’assurent plus complètement des conditions qui président au travail en équipe dans les établissements scolaires. Imaginé tout d’abord comme «allant de soi», comme naturellement mis en place par les enseignants dont ce n’était pas (loin s’en faut) la culture de référence, le travail en équipe requiert la mise en place de conditions d’existence spécifiques.

A la formation continue des personnels devrait s’ajouter le soutien régulier et spécifique apporté par des personnels qualifiés hors hiérarchie classique actuelle pour permettre outre une amélioration des voies d‘une communication toujours défaillante, les dépassements personnels qui s’imposent dans des crises multiples, parfois invisibles par la hiérarchie et pénalisant pourtant durablement l’essor attendu d’une école dans une société en crise.

Bibliographie

Bernoux P., Sociologie des organisations, Editions du Seuil, 1985

Charlot B.,L’école et le territoire, Armand Colin, 1994.

Debarbieux E., La violence en milieu scolaire, 1 – Etat des lieux, ESF éditeur, Paris, 1999 (2ème édition).

Delaire G., Le chef d’établissement, Berger-Levrault, 1986

Gather Thurler M. Innovation et coopération entre enseignants : liens et limites, in Bonami M. et Garant M.(dir.), Systèmes scolaires et pilotage de l’innovation. Emergence et implantation du changement, Bruxelles, De Boeck, pp. 145-168

Guillaumin J., «Pour une méthodologie générale des recherches sur les crises», in Kaès R., Bleger J., Crise, rupture et dépassement, Dunod, 1979, p.220 – 254

Hirschhorn M., L’ère des enseignants, PUF, 1993

Inciyan Erich, Les enseignants font le succès des élèves mais aussi leurs malheurs, Le Monde de l’Education, septembre 1988

Merle P., Sociologie de l’évaluation scolaire, PUF, Que-sais-je?, 1998.Meuret Denis, «L’efficacité de la politique des zones d’éducation prioritaire dans les collèges», Revue Française de pédagogie, n° 109, octobre-novembre-décembre 1994, 41-64

Moisan C., Simon J., Les déterminants de la réussite scolaire en zone d’éducation prioritaire, INRP, 1997.

Parent Y., «Des équipes pour des projets», Education et Développement, n°124, mars-avril 1978.

Perrenoud P., «Travailler en équipe pédagogique c’est partager sa part de folie», Cahiers pédagogiques, n°325, juin 1994, pp. 68-71.

Perrenoud P. «Travailler en équipe», L’Educateur, n°15, 1997, pp.26-33

Rich J., Du projet d’école aux projets d’école, Presses Universitaires de Bordeaux, Pessac, 2001

Savoie P. «Autonomie et personnalité des lycées», Histoire de l’Education, INRP, n°90, Mai 2001

Terrail J.P., La scolarisation de la France, La Dispute, 1997.

La question du travail et de l'élaboration collective.

Dans le primaire comme dans le secondaire il conviendra de multiplier les situations qui permettront aux équipes enseignantes : - d' être davantage créatives professionnellement – de pouvoir croiser des regards multiples sur les élèves – de mesurer les effets des pratiques professionnelles .Tellement apprendre est un acte complexe, les enseignants seront plus intelligents collectivement. Il est urgent que la grande majorité d'entre eux sortent – le plus souvent possible- de l'exercice solitaire du métier pour travailler collectivement et diversifier ainsi, dans l'intérêt des élèves, les situations d'apprentissage.

Allons sur le terrain1!…

Dans son texte J.Rich aborde l’évolution historique du travail en équipe, la volonté du ministère de créer des équipes dans les établissements pour faire face, au moyen de projets d’école et de projets d’établissement (notamment en ZEP),à des nouveaux besoins criants de l’éducation comme les problèmes de l’échec scolaire et de la gestion de la violence par exemple. Comme lui, nous sommes persuadés que le travail en équipe digne de ce nom (et pas celui de la pseudo équipe) ne peut s’improviser et qu’il réclame une formation spécifique, voire un suivi par un personnel qualifié. La circulaire de rentrée 2004 ( encart du BO n°6) met l’accent sur le travail en équipele travail en équipe est le corollaire obligé de la mise en œuvre de l’autonomie. Ses modalités peuvent être débattues dans les écoles au sein des conseils de maîtres ou pour les EPLE sous l’autorité du chef d’établissement au sein des équipes pédagogiques, des conseils de classes…

Par ailleurs, le B.O. n°36 du 6/10/05 qui fait état des dispositions visant à faire évoluer le fonctionnement des EPLE, parle d’innovations pédagogiques quand il dit que: il s’agit également de développer l’autonomie des établissements par l‘accent qui est mis sur le projet d’établissement qui vise à mobiliser les équipes pédagogiques pour améliorer les performances des élèves. En outre, celles-ci ont désormais la possibilité de mettre en œuvre des expérimentations pédagogiques permettant la recherche des solutions innovantes les plus appropriées aux difficultés rencontrées par les élèves

Regardons de plus près le terrain: c’est plutôt sur le principe de l’unité, de la singularité et non de la pluralité que se décline depuis longtemps le métier d’enseignant surtout quand il s’agit de transmettre des connaissances.



L’enseignant est individualiste: il parle de sa classe, de son emploi du temps (véritable fixation pour un grand nombre, en début d’année scolaire), de sa matière, de ses élèves, de ses parents d’élèves, de son inspecteur, de son chef d’établissement, de son équipement… Il est vrai que l’institution valide cette attitude puisque les rapports d’inspection font (par manque de temps en particulier au dire des inspecteurs) une part quasi inexistante au travail d’équipe et au rôle tenu en son sein par l’enseignant inspecté. Mais l’enseignant n’est plus simplement qu’un transmetteur de savoirs…

Dans le microcosme de l’établissement scolaire il fait partie d’un groupe d’adultes différents, d’enfants (d’élèves) d’origines et de milieux divers. Il n’est pas seul et il ne peut plus penser seul et désormais il doit participer à la gestion du complexe, gestion qui nécessite l’aide, le savoir faire et l’intelligence d’autrui.

L’être humain est préparé à cette situation . C’est ainsi que Jean Decety2 déclarait lors d’une conférence à l’Université Paris V:…"l’esprit humain, produit de l’évolution biologique est composé d’un ensemble de mécanismes qui se sont construits et adaptés en réponse aux contraintes évolutives auxquelles notre espèce a été confrontée[……] l’une des contraintes à laquelle nous nous sommes adaptés depuis des millions d’années est la vie dans les groupes sociaux complexes.

Il importe que chaque enseignant sache que derrière les cloisons de sa classe il y a des collègues prêts à collaborer avec lui. La réflexion de Michel Tournier3 nous vient à l’esprit:"je ne peux exister sans autrui qui est une pièce maîtresse de mon univers[…..] autrui éveille , assure et maintient notre conscience de nous-mêmes."

Il est vrai que nous nous construisons face aux autres et à travers les autres. Apprendre aux autres et pour soi correspond à une situation interactive. On en sait davantage quand on écoute les autres, quand on bénéficie de leur expérience. C’est, la plupart du temps, parce qu’ils sont isolés, que des enseignants sont moins performants auprès des élèves. La solidarité d’une équipe crée une riche émulation voire une saine compétition qui donne une plus value au travail effectué et produit, économiquement parlant, des bénéfices tant pour les élèves que pour les enseignants.

Le travail en équipe préconisé dans le cahier des charges des IUFM.

La nécessité du travail en équipe dans les établissements d'enseignement a été fortement soulignée dans plusieurs compétences (voir le détail chapitre 4a- extraits du B.O. N°1 du 04/01/2007)) du cahier des charges – il sera exécutoire dès septembre 2007)- de la formation professionnelle des maîtres à l'IUFM. C'est ainsi qu'à la compétence 4 au niveau des attitudes on peut lire : → le professeur construit des activités permettant d'acquérir la même compétence par le biais de plusieurs disciplines il met sa discipline au service de projets ou dispositifs pluridisciplinaires.

À la compétence 9 le texte dit que → le conseil des maîtres à l'école , le conseil pédagogique au collège et au lycée constituent des instruments privilégiés au travail en équipe.

Au niveau des capacités c'est plus clair encore: le professeur est capable d'inscrire sa pratique professionnelle dans l'action collective de l'école ou de l'établissement : programmation des enseignements, dans le domaine de l'évaluation ( livrets scolaires, bulletins trimestriels...,),dans le domaine d'aide ou d'insertion des élèves ( collaboration avec les professeurs principaux – CPE- enseignants Rased, personnels d'orientation...), dans le domaine de l'action culturelle, artistique - dans le domaine des partenariats éducatifs avec les services de l'État : emploi, justice, police, environnement et développement durable, défense, santé (comportements à risques, additions, maltraitance....)

Participer à un projet commun.

Adhérer à une équipe c’est participer à un projet commun, apporter sa contribution, s’entendre sur les moyens à prendre pour atteindre les objectifs fixés ensemble, assumer sa part de responsabilité et partager les échecs comme les succès. Le travail en équipe exige une organisation cohérente: choix d’un gestionnaire de l’équipe qui sera responsable mais n’aura aucun pouvoir sur les autres. C’est lui qui distribuera la parole, fixera le temps d’intervention et la durée de la réunion… Toutes les séances auront un ordre du jour élaboré en présence des membres. Les décisions prises (actions pédagogiques envisagées, évaluations prévues…) seront consignées sur un cahier à la portée de tous les membres de l’équipe et de ceux qui désireraient s’informer sur cette équipe. Il faut se fondre dans l’équipe mais aussi rester soi-même en faisant sienne la formule de Montaigne: "la plus grande chose du monde est de savoir être à soi".. Pour Gaston Berger: trop nombreux ou trop prolongés, les contacts avec le prochain fatiguent puis accablent 4.

Dans l’enseignement, le travail d’équipe n’appartient pas à la durée: il relève plutôt d’heures plus ou moins répétées, l’essentiel du temps de l’enseignant étant occupé par son travail personnel directement face à ses élèves. S’il est indéniable qu’on s’épanouit professionnellement au sein d’une équipe il n’en est pas moins vrai que l’histoire personnelle de chacun, son capital culturel, sa sensibilité, son intelligence, ses représentations, son caractère, déterminent en grande partie son activité en classe.

Cependant comme le travail d’un enseignant est de plus en plus exigeant et complexe le travail en équipe est plus que précieux, il est nécessaire et mérite une formation substantielle. C’est le groupe qui apporte un choix de techniques éprouvées qui permettent à chacun de cadrer sa pédagogie, de l’enrichir éventuellement. Pour faire court nous dirions que c’est la préparation en commun qui facilite la prestation de l’enseignant devant les élèves. Il faut être préparé dans un premier temps aux différences naturelles entre les personnels masculins et féminins , et posséder certaines qualités indispensables comme: la capacité d’écoutelhumilité la disponibilité – pour mener, au sein d’une équipe, un travail rigoureux et régulier de réflexion, de planification, d’élaboration – de mise en œuvre.

C’est que dans une équipe la palette des êtres humains est très variée donc riche: on y trouve des jeunes professeurs ambitieux, généreux, inventifs, dynamiques, dont la compétence est garantie par des titres et actuellement des savoir-faire modernes (pratiques des TICE notamment), des anciens tout aussi généreux, bardés des certitudes de l’expérience mais parfois quelque peu désabusés devant le maelström des réformes passées, présentes ou qu’ils prévoient.…Ils se sentent valorisés et sont disponibles quand on fait appel à eux pour la gestion des cours, des programmes. Ils donnent aux collègues des informations utiles sur la population scolaire du secteur, les exigences de l’inspecteur, l’atmosphère de l’établissement, ou la place du chef d’établissement…

C’est la richesse des différences, des complémentarités que le travail en équipe met en évidence et dont l’équipe et les élèves en aval tirent profit. La majorité des stagiaires IUFM regrettent que les équipes ne fonctionnent pas suffisamment et ils n’hésitent pas à parler d’Arlésienne. Ils nous disent que certes les enseignants se parlent et se réunissent mais ils constatent que les projets communs liés aux contenus d’enseignement sont assez rares. On est loin cependant d’une terra incognita. Dans les cités, pour s’investir auprès d’élèves qui manquent de confiance en eux, qui se dévalorisent, nombreux sont les enseignants qui travaillent ensemble, souvent par affinité. Les enseignants sont en train de comprendre que désormais pour que les élèves réussissent sur tous les plans: acquisitions de connaissances et formation des individus, les maitres mots sont désormais la gestion en mode projet , savoir travailler en transversalité et en réseaux.

Lecture conseillée: La communication efficace – Bernard Sananès – Acquérir maîtrise et confiance en soi dans ses rapports avec les autres. Editions Dunod. ---5 notions clés qui se décodent ainsi: −Conscience Liberté de s’affirmer, d’être soi-même − Expressivité: donner corps à son message par son comportement −Réciprocité, écouter l’autre, respecter son interlocuteur −Exactitude:vérifier la fiabilité des informations partagées .

La continuité école-collège pour la maîtrise de la langue française doit être l’occasion d’un intéressant travail d’équipes entre professeurs des écoles (ce qui se fait), entre les professeurs du collège, et entre professeurs des écoles et du collège. La circulaire de Rentrée 2005 (B.O. n° 18 du 05/05/05) l’évoque clairement.: la maîtrise de la langue constitue la priorité absolue de l’enseignement du premier degré…les équipes pédagogiques conçoivent des programmations pour chaque cycle et chaque classe…

La priorité à donner à la maîtrise de la langue française a été rappelée dans la circulaire n°2004-168 du 20/09/04 sur l’enseignement du français au collège qui insiste notamment sur la multiplication des exercices écrite et oraux favorisant un effort personnel et répété des élèves…tous les enseignants, quelle que soit leur discipline sont concernés par cette priorité.

Motifs du manque d’intérêt de certains professeurs pour le travail en équipe:

Essayons de voir pourquoi le travail d’équipe est trop souvent considéré par la majorité des enseignants comme une injonction hiérarchique sans plus.

On perd du temps à travailler en équipe, ça se rajoute à notre travail, on travaille déjà assez!

réponse: - il n’est pas question que tous fassent tout le travail..: on se partage les tâches − recherches de documents (sites – livres – vidéos…) − choix de tel ou tel équipement − élaboration d’exercices − informations sur les instructions officielles et conseils des inspecteurs. −études et détails au travers des B2i – C2i niveaux 1 et 2 des problématiques, des enjeux et des gestes pédagogiques liés aux TIC.

→ C’est ensemble qu’on apprend mieux à maîtriser la durée des séances, à les scénariser, à choisir le bon cadrage, à ne pas trop réduire la réflexion des élèves, à faire attention aux questionnaires pour éviter de limiter leur horizon, leurs ressentis.

Chacun s’engage à faire ce qui correspond le mieux à ses compétences. Il est incontestable que sur ce point la mutualisation est un gain de temps appréciable.

le travail en équipe c’est une coquille vide, du formatage, un effet de mode, un leurre, des injonctions ministérielles démagogiques…(une kyrielle d’épithètes aussi négatives les unes que les autres)

réponse: à n’en pas douter voilà des expressions de personnes qui ne connaissent pas le fonctionnement de ce mode de travail. Ici les objectifs sont clairement définis, et priment toujours. Chaque enseignant adopte, parmi ceux qu’on lui propose, les moyens qui correspondent le mieux à son tempérament. Les réussites d’élèves sont réinvesties. L’enseignant se sent porté par son groupe et a plus de confiance en lui et en ce qu’il fait. Sachons que les élèves réclament ces pratiques pédagogiques. L’équipe n’est pas un but en soi c’est un moyen de s’améliorer et de bonifier aussi le travail des jeunes. Nous savons que des professeurs, en travaillant seuls, réussissent très bien. On ne peut que regretter qu’au sein d’une équipe, ils ne fassent profiter leurs collègues de leur savoir-faire et pourquoi brûler seul son énergie quand on sait qu’on peut avoir, en équipe, un meilleur rendement avec une dépense d’énergie moindre..

travailler en équipe c’est ne plus être soi, c’est nier sa différence.

réponse: non, chaque professeur, comme nous l’avons dit plus haut, sait rester lui-même. Il sait qu’on enseigne autant ce que l’on est que ce que l’on sait. Il est seulement – et c’est important – plus fort, plus serein grâce à la plus value d’un travail en commun. Par ailleurs il semblerait que de tels propos soient à la fois la conséquence d’un manque de confiance en soi (je ne veux pas qu’on voie ce que je fais, qu’on sache ce que je dis),d’un manque d’estime pour les autres ou la marque d’un individualisme excessif.

Il ne faut pas se sentir obligé de travailler en équipe mais – peut-être – s’obliger un peu à le faire.

Nous pensons que Gérard Aschieri ( syndicat FSU) a eu raison de dire dans le Journal du Dimanche du 9/01/05 que le travail en équipe des enseignants est à coup sûr une valeur d’avenir. Il faut donc plus de personnels pour enseigner et pour encadrer les élèves qui ne peuvent pas réussir seuls. Il est difficile d’accepter le postulatdu ministre: un enfant peut réussir s’il le veut.! Certes le désir d’apprendre chez l’enfant, sa volonté de travailler sont les conditions nécessaires à sa réussite mais l’accompagnement, l’aide , les connaissances des adultes qui l’entourent bonifient ces qualités de base et sont indispensables à son devenir d’apprenant et de futur citoyen.

Même le contrat individuel de réussite éducative (le CIRE devenu le PPRS programme personnalisé de réussite scolaire) doit s’appuyer sur l’aide d’adultes avertis et compétents, c’est ce que l’on peut lire dans le rapport annexe: Le soutien personnalisé fait partie des missions des enseignants. Il prend sa pleine expression dans le travail en équipe et la concertation pédagogique.

D'anciens directeurs au ministère de l'Éducation pensent que l'évaluation des enseignants doit être liée au travail d'équipe.

Dans le Monde du 05/09/2007 d'anciens directeurs au ministère de l'Éducation ( J.P. Boisivon, M.Braunstein, P.Dasté, A.Legrand, J.Richard, G.Septours) ont cosigné un article sur le métier d'enseignant où il est surtout question de la formation, de la gestion du personnel, de la nécessité de la polyvalence et de l'évaluation des enseignants.

Les directeurs déclarent que les défauts du sytème actuel qui amène presque tout le monde à progresser au même pas et les voies d'une évaluation rénovée sont connus. Ces voies passent par une forte attention aux enseignants débutants pour les aider et à ceux qui, en milieu de carrière , peuvent prétendre à passer hors classe.

Ces voies supposent , disent-ils, que l'institution se préoccupe réellement des évaluations négatives , du problème insupportable de ceux qui sont en difficulté professionnelle (ils ont en charge des jeunes et leur avenir). Elles nécessitent une plus grande implication des chefs d'établissement qui devraient être associés aux inspecteurs pédagogiques pour une évaluation globale qui pourrait inclure une évaluation plus collective qu'individuelle, des résultats obtenus auprès des élèves , ce qui inciterait au travail d'équipe, à la fixation d'objectifs et à la recherche de plus d'autonomie. Pour eux les enseignants sont,avant tout, des enseignants d'un établissement qui concourent à la définition et à la réalisation du projet de cet établissement.

Enquête de la DEP et de la société TMO: (www.education.gouv.fr/dpd/texweb/ni9532_1.html)

Le travail en équipe des enseignants tend à devenir une norme. Pour 80% d’entre eux c’est une pratique efficace et 64% disent le pratiquer. La pédagogie différenciée est jugée efficace par 70% et serait pratiquée par 51%. La pédagogie de contrat jugée efficace par 51% serait pratiquée par 38%. Pour 15% des enseignants la transformation serait profonde. Le travail avec les collègues pratiqué régulièrement se traduit par la production d’outils ( supports de cours, documents d’évaluation.). À l’opposé pour 45% des enseignants ces pratiques sont occasionnelles ou inexistantes. Un groupe de 40% est tout à fait acquis à l’évolution mais celle-ci est loin d’être achevée.

Un des objectifs du travail en équipe: élaborer une culture de travail des élèves en groupes.



Mieux encore qu’en solo c’est en équipe que les enseignants qui, désormais, savent que leur classe n’est plus un élément indivisible, apprennent, grâce aux groupes de besoin, d’intérêt, de perfectionnement, à mieux intéresser les élèves à leur propre réussite. Dans un établissement la présence continue d’une culture d’équipe est une plus value.

Exemple du fonctionnement, en début d’année scolaire, d’une équipe des professeurs de français de 6e:



6 professeurs (dont un stagiaire IUFM).

Un collègue choisi par le groupe comme animateur prendra le parole et la distribuera la séance durant. A propos d’un problème bien défini , il dira qu’il ne s’agit pas de mettre ensemble des élèves aussi différents pour faire la même tâche mais qu’il faut les faire travailler en groupes. L’objectif général sera annoncé aux élèves et le sens à donner à leur travail bien précisé . Il sera convenu que, pour la première fois, les groupes se constitueront par affinité et qu’ils disposeront chacun, de consignes précises et d’une durée limitée.

L’animateur avertira ses collègues que ce nouveau fonctionnement du cours sera vraisemblablement, au début, facteur de bruit, de désordre, de perte de temps, de productions parfois inintéressantes. Des conseils seront échangés pour faire face à ces inconvénients notamment aux conditions locatives qui pourraient apparaître comme rédhibitoires: difficultés pour agencer une classe pour un travail en groupes, salles trop petites (les établissements ont été construits pour un enseignement frontal).Les salles spécialisées (physique, SVT) facilitent surtout le travail en binômes.

L’essentiel étant de bien persuader les intervenants que, lorsqu’ils auront acquis (car ce n’est pas inné) un certain savoir-faire dans la gestion des groupes, les élèves y porteront beaucoup d’intérêt car ils se sentiront réellement impliqués dans leur réussite. Le travail de groupe est plastique, il s’autorégule, maîtrise ses dérapages, génère spontanément ses contre - feux.

Autres apports du travail en équipe:



C’est en équipe que les enseignants s’efforcent d’harmoniser des exigences, de fixer des progressions, de mieux penser l’évaluation, de réaliser ou d’étudier des fiches de travail . Signalons le numéro des "Amis de Sèvres"5 portant sur des fiches détaillées concernant des techniques de travail en groupe. Certains enseignants (ce ne sont pas les plus nombreux) vont jusqu’à réaliser des contrôles communs et élaborent une stratégie de remédiation pendant un temps déterminé pour permettre à certains élèves de classes différentes de combler des manques.

On prévoit pour ceux qui ont réussi des activités pouvant les conduire plus loin dans leurs connaissances. La générosité, l’ingéniosité, l’inventivité des enseignants qui travaillent en équipe créent diverses formes de coopération des élèves. Ces professeurs s’intéressent aussi à l’examen approfondi des difficultés des élèves et au choix des mesures de valorisation et d’amélioration de leurs habitudes de travail. C’est au moment des conseils de classe qu’on peut se rendre compte des différences de perception des élèves de la part des professeurs.

Equipes en fonctionnement dans les EPLE



Des réunions fréquentes:

Les enseignants du primaire (la plupart du temps pendant leur horaire hebdomadaire) et ceux des EPLE (au-delà de leur emploi du temps) assistent à de nombreuses réunions durant l’année scolaire. Ces derniers sont rémunérés pour les conseils de classe, les rencontres parents/professeurs (ISO: indemnité de suivi d’orientation, plus, éventuellement l’indemnité de professeur principal). Il ne faut pas manquer de rajouter, pendant toute l’année, les réunions non rémunérées sur les préparations et les déroulements des conseils d’administration, de la commission permanente, des IDD, TPE ou PPCP, des réunions d’information sur des directives ministérielles (projet d’établissement par exemple), pour la préparation de voyages, de sorties et d’autres réunions pour la préparation de la rentrée ou au moment de l’expression de certaines violences dans l’établissement (réunions que nous qualifierons de défense des élèves et d’autodéfense).

Les réunions (sur la base du volontariat le plus souvent comme c’est le cas pour les candidats élus) sont multiples et prennent beaucoup de temps. On a constaté que certains collègues (un nombre assez restreint cependant) assistent à la quasi totalité de ces réunions. Les raisons sont diverses: dévouement, générosité et/ou idéal syndical , désir d’autogestion…

Nous rappelons que nous qualifions de travail en équipe } un travail sur un projet commun

Équipe d’éducation ou éducative:

Elle est formée de personnels de l’équipe de direction, d’éducation, d’élèves, de parents, et de plusieurs professeurs. Elle œuvre en permanence pour réguler sur le terrain le fonctionnement de l’établissement en faisant appliquer le règlement intérieur et l’esprit du projet d’établissement. Elle se fonde sur l’enseignement appropriatif: les élèves sont partie prenante de la vie d’un collège/lycée. On peut parler d’initiation in situ à la démocratie, à la vie collective.

C’est ce travail, profond et permanent, qui construira un socle commun sur lequel les enseignants pourront compter et s’appuyer pour mettre en place dans leur classe un système didactique et pédagogique qui permette aux élèves de prendre possession du savoir. Cette équipe, réaliste, cherche à préserver la même autorité générale en montrant bien qu’elle est l’affaire de tous et pas uniquement une décision du conseil d’administration. Attitude collective à laquelle tous les enseignants ont intérêt à adhérer pour éviter de tomber dans un laxisme difficile à vivre et dans les brèches duquel, comme dans une famille quand un des parents cède, les jeunes s’engouffreront.

Les équipes de réussite éducative

Les équipes de réussite éducative créées dans le cadre de la loi de programmation pour la cohésion sociale accueilleront les enfants dès l’école maternelle et les aideront à organiser leur temps après l’école et le mercredi après-midi.

Elles comprendront selon les besoins des élèves, des enseignants, des travailleurs sociaux, des kinésithérapeutes, des orthophonistes, des éducateurs, des pédopsychiatres. Leurs objectifs, dans la continuité du travail scolaire, seront fixés en étroite collaboration avec les élus locaux, les associations de parents d’élèves, les caisses d’allocations familiales, les associations complémentaires dans le domaine de l’éducation.(in le rapport annexe de la loi Fillon)

Des équipes disciplinaires:

Ce sont les équipes les plus communes, les plus fréquentes, celles qu’on voit le plus sur le terrain. C’est là que s’exposent les problèmes que chacun vit dans sa matière, que se discutent les solutions proposées, que se décident les évaluations à mener, que s’expliquent des pratiques ou les méthodes pédagogiques utilisées ou à expérimenter. On y voit s’interpénétrer les méthodes actives et traditionnelles.

En LP, c’est l’occasion de parler de l’enseignement transmissif par modèles (comme dans l’artisanat) en mettant au point une programmation qui prenne en compte les rencontres d’enseignants dans des cours. En collège ou en lycée on échangera des techniques d’enseignement transmissif par explication (pour les disciplines dites intellectuelles comme français, mathématiques…ou d’enseignement incitatif comme les disciplines d’éveil ).

L’enseignement des langues vivantes: B.O. n°23 du 08/06/06 met l’accent sur la nécessité du travail d’équipe dès la rentrée 2006.

L’organisation possible des enseignements par groupes de compétence implique un travail en équipe, une conception concertée des cours et des évaluations. Pour chaque classe un enseignant référent de langue assurera le suivi du travail des élèves dans cette discipline. (cf: chapitre 4b sous /chapitre Langues vivantes)

Des équipes interdisciplinaires.

(BO n° 32 du 6/09/2001: construire des projets inter et pluridisciplinaires)

C’est le travail en équipe des enseignants d’une même classe ou d’un même niveau. Le travail entrepris est plus difficile, plus ambitieux car les objectifs sont liés aux compétences et à la matière. .Opération délicate (mais ô combien enrichissante!) car chaque professeur a une représentation approximative, voire inexistante, du contenu des autres disciplines. Nous conseillons au lecteur de se reporter au chapitre 13 sur la motivation. Y est relaté le travail de plusieurs classes de 1ièresSTT de 3 lycées de la communauté urbaine de Bordeaux, travail qui s’était adressé à 269 élèves (213:économie-gestion et 56 en anglais).

Dans sa Lettre aux éducateurs, manifeste de 32 pages adressé au domicile de 850 000 enseignants en septembre 2007 le Président de la République écrit : .l'interdisciplinarité doit trouver sa place très tôt dans notre enseignement parce que l'avenir est au métissage des savoirs , des cultures, des points de vue....

Des inspecteurs évalueront le travail des équipes.

Dans le rapport annexe de la loi Fillon on peut lire: L’action des corps d’inspection doit prendre en compte l’évaluation de ce que les élèves apprennent en relation avec la maîtrise du socle. Les inspecteurs sont également invités à évaluer le travail des équipes pédagogiques et à intervenir en appui des enseignants engagés dans la mise en œuvre des programmes personnalisés de réussite scolaire.

L’étude de l’environnement dans la perspective du développement durable devrait être une occasion privilégiée d’un travail d’équipe. Cette éducation ne constitue nullement une nouvelle discipline mais doit s’ancrer dans les programmes des disciplines existantes et croiser leurs approches pour prendre en compte les dimensions environnementales, économiques et sociales. Les équipes pédagogiques veilleront à coordonner leurs interventions pour offrir aux élèves un parcours progressif et adapté à leur âge d’acquisitions des notions, compétences et comportements liés à cette éducation.. (in la circulaire Rentrée 2005 ( B.O. n° 18 du 05/05/05).

La Découverte professionnelle (DP) passe par le travail en équipe.

La DP (découverte professionnelle) a montré aux enseignants la nécessité d'un travail en commun . D'une façon générale les professeurs pensent qu'ils devront désormais ( surtout dans cette discipline) travailler autrement, travailler en équipes .Il faut arriver – disent-ils - à débloquer la liberté et à accepter de vivre cette liberté en groupe. Certes ce sera difficile au début pour du personnel qui n'a toujours fait qu'appliquer des consignes . Désormais on définira moins : il faudra inventer. Le disciplinaire a du souci à se faire. Dans les années qui viennent on verra diminuer les ordres, les instructions hiérarchiques. Ce sera le moment du travail disciplines confondues. À la place du professeur "individu " on aura le professeur "membre d'un collectif".

Dispositifs, structures devant faciliter le travail en équipe. - IDD – TPE – PPCP - ATPE

(Lire au chapitre 13 les sous chapitres abordant les IDD et les TPE au niveau de la motivation.

Nous y verrons que les TPE en terminale et au Bac disparaîtront en 2006 et que l’avenir des IDD n’est pas assuré.)

Les IDD (itinéraires de découverte), les TPE (travaux personnels encadrés) sont évoqués dans le détail au chapitre 13 sur la motivation. Au bac 2003, 85% des élèves de terminale avaient choisi avec bonheur l’option TPE. Formule qui sera poursuivie car le ministre a dit que le principe en était bon tout comme les itinéraires de découverte même si, a-t-il rajouté , il faudra réfléchir à un assouplissement de l’organisation pour le bac. Ce que le ministre Fillon, son successeur, fera en 2004 en les supprimant en terminale, décision qui déclenchera la colère des lycéens.



Collèges: le rapport annexe de la loi Fillon notifie que les itinéraires de découverte peuvent s’intégrer au dispositif du programme personnalisé de réussite scolaire pour les élèves en difficulté.

PPCP en LP: -Projet pluridisciplinaire à caractère professionnel et l’ATPE. Obligatoire dans les classes de terminale BEP ainsi qu’en CAP et terminale Bac-Pro ce Projet oriente les activités pédagogiques vers un but choisi en commun et les dynamise. Pluridisciplinaire il assure le croisement des référentiels de formation dont il renforce la cohérence et l’efficacité. Caractère professionnel: il aboutit à des réalisations concrètes de production ou de service.

ATPE – (Aide au travail personnel de l’élève)

Textes: circulaire n° 99-105 du 12/07/99 – BO n° 3 du 20/01/2000 BO n° 25 du 29/06/2000 BO n° 16 du 18/04/02 (préparation

de la rentrée 2002)

Le BO prévoit (prévoyait?) en 6e l’accueil et l’accompagnement du travail personnel des élèves: 2h par division sont intégrées dans la dotation globale. Ces deux heures doivent aussi créer les meilleures conditions de son insertion, de son bien-être dans l’ambiance du collège 6. Les instructions recommandent de recourir au travail d’équipes et de poursuivre les échanges aux niveaux: collège et école élémentaire- collège et lycée. Par ailleurs on peut lire: vous veillerez à ce que les établissements intègrent dans leur projet un dispositif d’accompagnement du travail personnel, dispositif qui sera porté à la connaissance des parents.

Après les résultats de l’évaluation de 6e on apportera aux élèves des réponses différenciées et si nécessaire individualisées: groupes de besoins (C. 2001-143 du 18/07/01) – tutorat – Pour être efficaces, ces mesures doivent être directement liées aux activités de la classe. Les élèves de 2de peuvent aussi bénéficier de 2h/ semaine pour de l’aide en français et en mathématiques.

Remarques et témoignages sur l’ATPE:

Dans son mémoire: Comment faire de l’accompagnement du travail personnel en classe de 6e un lieu d’apprentissages? Marie Lasaygues certifiée de lettres classiques, stagiaire IUFM, affectée au collège Eugène Leroy – 24 100 Bergerac rapporte son expérience de plusieurs mois sur l’ATPE. Pour elle, ce dispositif destiné à "mieux prendre en compte la diversité des élèves dans un espace de liberté pédagogique où tous les élèves peuvent progresser à leur rythme", s’inscrit dans le droit fil des études dirigées, encadrées, de la consolidation devenue remise à niveau en 2000. Elle souligne la politique active de remédiation instituée dans cet établissement et vécue activement sur le terrain: administration, équipe éducative, équipes pédagogiques d’enseignants très impliqués et particulièrement aidés par des emplois jeunes.



Dans le rapport annexe de la loi Fillon on peut lire que pour faciliter l’adaptation des élèves à l’enseignement du collège l’autorité académique pourra nommer, notamment en classe de 6ièmedes professeurs de lycée professionnel qui enseigneront deux disciplines. Le statut des professeurs de lycée professionnel sera adapté en conséquence. www.loi.ecole.gouv.fr

La conclusion de la stagiaire est intéressante: "ce que je retiens aujourd’hui le plus de l’ATPE est son caractère nodal: sans lien avec les autres disciplines ce type de séances s’avère totalement stérile[…..] cette pratique de l’ATPE m’a engagée dans une dynamique interdisciplinaire avec mes collègues. Pour résoudre les difficultés des élèves j’ai découvert la nécessité de créer des ponts avec les différentes matières et je me suis réjouie de voir que le français n’avait plus le monopole dans l’enseignement des compétences langagières".

→ Le travail d’équipe sera un atout majeur pour la réussite du programme personnalisé de réussite scolaire des élèves en difficulté.

Désormais les élèves en difficulté pourront bénéficier du programme personnalisé de réussite scolaire (PPRS). L’ensemble des dispositifs existants devra être restructuré. Le programme personnalisé de réussite scolaire sera signé par les parents de l’élève, le directeur de l’école ou le chef d’établissement, le maître ou le professeur principal de la classe. Au collège il pourra être signé par l’élève. Ce programme précisera les dispositifs de soutien mis en œuvre pendant le temps scolaire ainsi que le cas échéant, ceux qui seront proposés à la famille en dehors du temps scolaire; il définira le parcours individualisé qui devra permettre d’évaluer régulièrement la progression de l’élève Les parents seront associés au suivi du programme. Les collectivités locales sont associées à l’élaboration du programme personnalisé de réussite scolaire

Mutualisation:



l’Académie d’Aix-Marseille7a mis en place depuis 2000 un groupe de réflexion (collèges – lycées) avec des personnels de l’IUFM, de direction, des enseignants et un coordonnateur académique. Pour ce qui est des collèges le groupe fait le bilan de l‘ATPE et de l’accueil de l’élève tel qu’il est et non tel qu’on voudrait qu’il soit. ( voir le schéma sur le site).Le bilan du lycée concerne l’ATPE, les devoirs, les leçons, les TPE, les PPCP.

Conseils pour travailler en équipes à un projet pédagogique.

Dans son ouvrage : Travailler en équipe à un projet pédagogique Chronique sociale-Marc-Henry Broch apporte une aide précieuse à ceux qui veulent travailler en équipe à un projet. Son ouvrage,véritable mode d'emploi, apporte des réponses aux interrogations pratiques des acteurs dans 3 domaines: l'équipe pédagogique : son fonctionnement, sa façon de communiquer... → l'activité pédagogique de l'équipe le projet et son suivi, l'implication de l'équipe dans son environnement, la question de ses activités....→ les méthodes et les techniques : la conduite de la réunion, les analyses, la prise de décision, les évaluations....

On apprend dans la presse du que les professeurs vont être plus souvent inspectés.

La notation des professeurs devrait être réformée avec des inspections plus fréquentes , tous les 2 ou 3 ans (souvent 5 ans aujourd'hui). C'est le souhait du ministre Luc Chatel , qui espère ''boucler les négociations d'ici la fin de l'année'' selon le Figaro. La réforme s'inspire d'un rapport du cabinet Alixio, dirigé par Raymond Soubie , l'ancien conseiller social de N.Sarkozy.

Objectif affiché : favoriser une meilleure prise en compte de la performance et du travail en équipe dans la notation de l'enseignant.

Bref, mettre en place une véritable ''promotion au mérite'' sur le modèle du secteur privé. Ce qui, pour l'heure, n'existe absolument pas dans l'éducation nationale. Outre les inspections plus régulières du travail des profs dans leurs classes, les enseignants devraient aussi rédiger tous les 4 ou 5 ans ''une lettre de mission'' ou '' contrat de progrès''.

Les syndicats , consultés il y a quelques jours , sont plus que réservés sur ce projet de réforme.

Zoom sur l’interdisciplinarité.

Avec son autorisation, nous empruntons à Jacques Nimier8 quelques remarques majeures sur la difficulté pour les enseignants de travailler en interdisciplinarité: "nous sommes les enseignants d’une discipline…nous aimons nous retrouver avec des enseignants de la même discipline, parler de notre savoir commun. L’interdisciplinarité nous oblige à sortir de ce qui est connu pour aller vers le différent, l’inconnu, l’autre. L’hétérogénéité des classes nous pose problème. Nous ne pouvons pas aller à la même vitesse avec tous les élèves…pas possible de faire les mêmes exercices, les mêmes devoirs…Il y a confrontation au même et au différent. Le même nous plaît , nous sécurise, le différent nous enrichit, nous fait connaître du nouveau, de l’inconnu mais il est inquiétant ..on a besoin des deux. Ils sont indispensables."



Au collège, au lycée, l’interdisciplinarité était souhaitée, proposée par le ministère (10% - Rénovation - PACTE - PAE,…)mais l’adhésion des professeurs n’était pas unanime, loin s’en faut .Elle reposait sur la base du volontariat. Désormais avec l’apparition des TPE, des IDD, le travail interdisciplinaire, pluridisciplinaire semblerait revêtir un caractère quasi obligatoire tout au moins pour les élèves et pour le moment car dans leur grande majorité les élèves en tirent profit: au bac 2003, 85% des élèves de terminale avaient choisi avec bonheur l’option TPE. Ce travail en équipe se fait majoritairement entre 2 ou 4 (plus rarement) professeurs de disciplines différentes qui cherchent à conduire les élèves vers l’autonomie par la motivation et la recherche.

Jusqu’à l’heure on exposait et on imposait surtout aux élèves des savoirs disciplinaires, dans une succession anarchique, sans les guider pour utiliser dans une discipline ce qu’ils avaient appris sur ce sujet dans une autre, en français par exemple. Pédagogie qui serait facilitée par des enseignants bivalents ou polyvalents comme les ex-PEGC. L’enfant verrait vite ainsi les liens entre les disciplines…

L’interdisciplinarité est donc cet outil pédagogique avec lequel on peut tenter d’augmenter la motivation

des élèves, leur «accroche» initiale aux savoirs, avec lequel on peut essayer de construire le pont des connaissances et des savoir-faire pour leur permettre de circuler un peu dans la multiplicité de la culture scolaire, leur permettre de construire du sens, de procéder à ce qu’Edgar Morin9 nomme la reliance indispensable pour comprendre et être vivant aujourd’hui dans le monde du savoir et de la vie. (R. Pantanella – Cahiers pédagogiques).

Si la cohésion et la communication au sein d’une équipe favorisent la connaissance de l’élève, la progression ou l’émergence de ses capacités, elles présupposent que les professeurs aient bien cerné les objectifs de leur propre discipline sur les plans des connaissances, des méthodes et des savoir-faire. Des élèves réaliseront plus rapidement que d’autres de bonnes performances mais l’essentiel est que tous les élèves atteignent l’objectif qui leur a été assigné.

L’article 21 de la loi Fillon évoque la concertation entre professeurs et la coordination des enseignements.

−au sein da chaque EPLE: le Conseil pédagogique

Il sera créé dans chaque établissement du secondaire. Il comprendra le chef d’établissement, un professeur principal de chaque niveau d’enseignement, au moins un professeur par champ disciplinaire, le CPE et le cas échéant le chef des travaux. Il a pour mission de favoriser la concertation entre les professeurs notamment pour coordonner les enseignements et les méthodes pédagogiques, la notation et l’évaluation des activités scolaires. Il prépare la partie pédagogique du projet d’établissement.

Il sera donc chargé de développer l’interdisciplinarité ( ce qui suscitera peut-être un travail d’équipe plus lisible…)

Quid de la liberté pédagogique?

La liberté pédagogique de l’enseignant s’exerce dans le respect des programmes et des instructions du ministre de l’éducation nationale et dans le cadre du projet d’école ou d’établissement avec le conseil et sous le contrôle des membres des corps d’inspection (article 48 de la loi Fillon et art. L.912-1-1 à 1-3 du code de l’éducation).

Exemple de travail interdisciplinaire, rapporté par un stagiaire IUFM, Y. Martinez, dans son mémoire alors qu’il était affecté au collège Ausone – Le Bouscat 33 ( prix de civisme en 2002/03).

Avec une équipe de professeurs de lettres, d’éducation civique, d’arts plastiques, de documentation, la participation du principal...), la classe de 6e1 a réalisé un ouvrage collectif qui a étonné, motivé, et finalement enthousiasmé les adultes chargés d’encadrer, d’accompagner, de soutenir des jeunes vers un objectif ambitieux: la reconnaissance, la nécessité et la pratique du respect. Ces élèves ont réfléchi, partagé, communiqué, rayonné en se complétant parfaitement. L’équipe interdisciplinaire est la mieux à même de former l’élève à la méthodologie – étape capitale pour les apprentissages car si un élève ne sait pas comment travailler, il ne pourra pas assimiler et les contenus n’auront pas de sens pour lui.

méthodes de travail:

Nous renvoyons le lecteur au sous-chapitre: Quid des classes à PAC? au début du chapitre 9b. Il est question d’un travail interdisciplinaire pour la quasi totalité des professeurs dans un projet initié par 2 de leurs collègues.

Réflexions de stagiaires IUFM à la suite du questionnaire posé à plusieurs collègues de l’établissement où ilsétaient affectés:

Ils ont rapporté à leurs camarades de formation à l’IUFM que tous les professeurs avaient longuement discuté sur le sens à donner à l’expression bien apprendre ses leçons:.

Ils conseillent aux élèves de faire régulièrement des exercices résolus et des fiches de synthèse pour résumer l’essentiel du cours. – de bien lire les énoncés et les questions posées – de refaire les exercices sur lesquels ils ont échoué – de relire les remarques du professeur sur les copies.

Internet est en passe de créer une nouvelle civilisation. Quel sera le type d'éducation demain?

(J) : Quel type d'éducation demain dans ces conditions?

(BS) : - ..Tous les piliers seront retournés, même s'il y a un décalage aujourd'hui entre des enseignants encore rétifs à utiliser les outils numériques à l'école et les nouvelles générations qui les maîtrisent très bien. Le numérique est partout une formidable manière d'apprendre.

Internet devenant notre mémoire collective de savoirs accessible partout, le travail des enseignants va profondément changer. Leur rôle ne sera plus de transmettre le savoir mais d'apprendre à ordonner, trier, sélectionner les informations pertinentes pour former l'esprit critique et de synthèse des élèves. Le travail en classe sera moins personnel et plus coopératif. Je parie que, demain, les enfants n'apprendront plus par coeur. Ils développeront au contraire leur créativité. L' apprentissage deviendra beaucoup plus ludique. (extrait d'un entretien entre un journaliste de Sud-Ouest et Benoît Sillard ,spécialiste d'internet. Lire l'interview complet au chapitre 14a)

Bibliographie:



Energie 6: en 10 objectifs, la façon de travailler pour réussir en 6e avec exercices corrigés, Bonnichon (G) et Martina ( D) – Magnard-Grand collège 1986.

−ATPistes: quelques outils pour l’aide au travail personnel des élèves – CRDP de Picardie, 1995

Accompagnement des programmes de 6e - MEN , 1996

Pratique des études dirigées au collège, Batisse (JF), CRDP d’Alsace 1997 et Etudes dirigées au collège: carnet de l’élève - 1998

Rapport de l’Inspection générale de l’Education nationale, MEN 1998 ( première partie, chapitre 2, l’accueil des élèves dans les établissements

Le travail en groupe des élèves. Armand Colin, Paris, 1993. Collection Formation des enseignants.

Le travail de groupe. Cahiers pédagogiques, septembre 1997, n°356.

D'après Rupert Murdoch – PDG du groupe de médias News Corp- le numérique permettra l'égalité scolaire. L'école doit s'ouvrir, encore plus, au progrès technologique.

C'est dans le Monde du 26/05/2011 que le propriétaire d'un empire de médias (Wall Street Journal – Times- de la Twentieth Century Fox et des chaînes de télévision Fox) Rupert Murdoch, a fait paraître un article intitulé '' Le numérique permettra l'égalité scolaire''. En voici quelques extraits :

''....notre monde est de plus en plus un monde fondé sur le mérite , au sein duquel le plus grand défi à relever pour toute entreprise porte sur le capital humain et sur les moyens pour le trouver, le développer et le fidéliser. Quel que soit le secteur concerné , les salariés sont plus productifs et grâce aux progrès numériques. créant des emplois inexistants voilà seulement quelques années et nous libérant des anciennes tyrannies du temps et de la distance. Ce postulat est vrai dans tous les secteurs, sauf un : l'éducation

....une personne qui se réveillerait après 50 ans de sommeil ne reconnaîtrait pas le monde qui l'environne. Rien de tel dans l'éducation. Nos écoles demeurent le dernier obstacle à la révolution numérique. Pour la personne qui se réveillerait après 50 ans de sommeil , l'aspect de la classe serait identique à celui existant à l'époque victorienne : un maître se tenant devant une classe remplie d'enfants , avec un manuel scolaire , un tableau noir et un morceau de craie....nous disposons de moyens pour transformer l'existence . Les mêmes technologies numériques qui ont modifié un aspect de la vie moderne sur deux peuvent transformer l'éducation. La clé ce n'est pas l'ordinateur ou la tablette , voire un dispositif quelconque , mais le logiciel qui impliquera les étudiants ,leur enseignera les concepts et leur apprendra à penser par eux-mêmes. Toutes les études vous diront que plus l'enseignement est interactif et personnalisé, plus les résultats de l'étudiant s'amélioreront.

...Plusieurs entreprises nous donnent déjà une idée de la forme qu'il pourrait revêtir. Dans 2 petites écoles en Californie , un éditeur traditionnel de manuels scolaires s'est associé avec Apple pour enseigner l' algèbre. Ils ont fourni aux enfants des iPad gratuits et ont créé une application procurant aux élèves un guide d'instruction, un feed-back instantané sur des questions liées à la pratique et un accès à plusieurs centaines de vidéos. Si les élèves ne comprennent pas la leçon la première fois , ils peuvent la regarder autant de fois qu'ils le souhaitent. Seriez-vous surpris d'apprendre que les élèves utilisant un nouveau programme d'algèbre réussissent mieux leurs examens que ceux qui n'y ont pas recours..Exciter les jeunes imaginations me conduit à mon second point : un enseignement plus personnalisé. Dans le domaine des médias nous avons appris la façon de microcibler les publics. Dorénavant , nous devons intégrer ces types de compétences dans l'éducation – préserver l'attractivité des mathématiques – dans le but de microcibler les filles en 4eme qui souhaiteraient devenir physiciennes et de personnaliser l'interprétation pour chaque collégien.

.....Pourquoi devrait-on être limité? Exemple : il existe plusieurs façons pour enseigner les fractions aux enfants. Toutes fonctionnent pour certains d'entre eux et ne fonctionnent pas pour d'autres. Pourquoi devrait-on être limité?Pourquoi ne peut-on pas utiliser la technologie numérique pour offrir aux enseignants la possibilité de choisir la totalité d'entre elles? Pour certains enfants la réponse la plus adaptée sera un professeur en ligne qui le guidera à chaque étape de son parcours. Pour d'autres cela pourrait être un dessin animé illustrant le mode de représentation des fractions en tant que parties d'un tout . La clé c'est la capacité à analyser les domaines où les enfants sont en cours d'acquisition et les moyens qui leur sont nécessaires pour progresser.

....nous avons installé un programme sur iPod qui est utilisé dans les écoles et destiné aux enfants américains sur la base militaire d'Okinawa. Il permet à un enseignant de diagnostiquer instantanément le niveau de lecture atteint par l'enfant, puis d'élaborer un manuel scolaire personnalisé pour les 10 jours suivants. Le parent peut le vérifier à tout moment pour évaluer la progression de son enfant. Grâce au numérique nous pouvons proposer les plus grands penseurs du monde à chaque étudiant, aux quatre coins du monde, à très faible coût. Hors de la classe, le numérique a déjà rempli ce rôle. Il n'y a pas longtemps il fallait être riche pour écouter un opéra ou un symphonie de la meilleure facture. Vous pouvez dorénavant télécharger le meilleur enregistrement mondial de votre concerto préféré de Mozart pour environ 1 dollar (0,7€). Ainsi, si un enseignant en Bretagne propose le meilleur cours d'enseignement de l'histoire de France,il n'y a aucune raison de ne pas le mettre à la disposition de tout élève dans la France entière ou au Vietnam. Mon entreprise est plus que jamais résolue à faire partie de cette expérience sur une grande échelle , mon défi à l'égard des autres : leur permettre de proposer leurs propres compétences. Le monde a besoin de vous pour insuffler dans nos écoles la même force créative qui permet aux entreprises d'être compétitives et aux nations de prospérer.

Ce faisant, nous fournirons à nos économies tout le talent et l'énergie dont elles ont besoin pour croître , noue veillerons à ce qu'un enfant pauvre à Manille bénéficie des mêmes opportunités qu'un enfant riche à Manhattan, nous rehausserons le statut des bons enseignants dans le monde entier et nous ferons en sorte qu'aucun enfant ne soit laissé en marge de la formidable prospérité offerte par cette économie mondiale.''

Le Temps et l’École

(Le temps est comme un fleuve, il ne remonte pas à sa source. Antoine de Rivarol )

Généralités:

L’éclatement des cadres temporels hérités de la société industrielle a modifié la notion de temps du système éducatif au sens étroit, système qui, désormais, doit, dans un premier temps, s’adapter à une société infiniment plus diverse quant à sa relation avec le temps et ensuite cesser de s’identifier à une période bien définie de la vie de chaque individu. C’est ainsi qu’on se dirige vers une formation continue tout au long de sa carrière professionnelle.

La société impose ses rythmes temporels à l’école qui impose les siens aux élèves , aux familles, aux secteurs des transports et des loisirs…Le temps scolaire est le pivot de l’organisation de la vie familiale. Par son universalité le temps est un paramètre transversal. Pour un adulte comme pour un enfant le temps intervient dans tous les faits et gestes de chacun. C’est lui qu’on gagne, qu’on perd, qu’on tue. Pour Rabelais c’est le père de la vérité, On fait son temps, on est de son temps. Il scande notre vie entière: on parle du temps familial, scolaire, périscolaire. Depuis les romains on est invité à bien l’utiliser: c’est le tempus agendi (le temps de l’action), le tempus ludendi (le temps du jeu, des loisirs.) Le temps est source de pouvoir…Le temps bien employé est un profit.

Mais qu'est-ce que le temps? .



Dans Temporalistes n°14 pp.3-6 le maître de conférences à l'université Paul Valery de Montpellier, J.M. Ramos écrit que le philosophe Michel Serres s'est attaché à donner une réponse précieuse à une question délicate : Qu'est-ce que le temps? S'appuyant sur une recherche du linguiste EmileBenveniste, M.Serres nous apprend que le mot temps vient du latin tempus par l'intermédiaire de termes dérivés qui renvoient tantôt à des phénomènes atmosphériques (tempêtes – intempéries – température ) tantôt au vocabulaire psychologique (tempérer – tempérance – tempérament). Notre temps serait donc le produit de composés issus d'un terme générique désignant le mélange : mélange en soi (tempus) puis mélange appliqué aux changements perçus (conditions atmosphériques) ou aux sentiments ressentis (états de conscience) qui se synthétisent finalement dans un méta-langage devenu global et abstrait (le temps).Voilà une filiation sémantique de notre vocable dont la paternité doit être attribuée selon le philosophe aux paysans latins. Évoquant le tempus latin dans Psychologie du temps PUF 1957- le philosophe français, P.Fraisse, sans toutefois reconnaître le rôle de la médiation sémantique, relevait une confusion initiale entre le temps qu'il fait et le temps qui s'écoule pour conclure que, dès l'origine, le sens concret avait été lié au sens abstrait.

On cherche de plus en plus à concilier temps individuels et temps sociaux mais le travail le dimanche sera officialisé fin décembre 08.

À Paris, en Gironde, dans la Vienne, dans le territoire de Belfort, en Seine Saint Denis… des conseils municipaux prennent des initiatives pour que les citoyens puissent mieux profiter de leur temps. On constate des changements importants dans les rythmes de vie des villes ou des campagnes:

−des commerces ouvrent en soirée une fois par semaine. Le gouvernement souhaite que des commerces travaillent le dimanche −dans les bibliothèques, les crèches, les bus, les piscines, les horaires sont plus élastiques. − on essaie de différer l’heure de rentrée des classes primaires pour éviter les embouteillages. À Paris la mairie a décidé d’un samedi sans classe sur deux pour les écoles maternelles et les classes élémentaires.

−certaines administrations ouvrent entre 12 et 14h.− La RTT et les 35h ont libéré plus de temps à des moments différents. Il faut donc réfléchir à de nouveaux usages du temps et créer, éventuellement, des emplois de gardes d’enfants pour que des parents puissent profiter de certains loisirs...Mais en 2004 bien que 56% des Français soient pour le maintien des 35h donc de la RTT on assiste dans les entreprises par peur des délocalisations à un retour aux 39 voire aux 40h et on parle de la ATT(augmentation du temps de travail). Mesures auxquelles s’opposent les centrales syndicales.

Des villes (Poitiers est la pionnière) ont installé leur agence du temps, d’autres, un bureau du temps. Les débats et les expériences menées touchent à la démocratie de proximité qui intéresse les comités de quartiers, les entreprises, les collectivités locales, les syndicats. Cette nouvelle gestion du temps impose un dialogue transversal. C’est l’agence du temps ou le bureau du temps qui essaie de régler les problèmes d’embauche lorsqu’il y a des travaux, les débuts des cours échelonnés pour les étudiants (facultés de Poitiers), ou les demandes de loisirs des habitants.

En février 2007 le Conseil général de la Gironde a organisé sur deux jours des Ateliers du temps. Les participants ont été invités à débattre sur le thème des enjeux liés à la conciliation entre temps de vie professionnelle et personnelle en milieux urbains et ruraux. L'objectif de ces rencontres était d'évoquer des solutions en matière de transports, gardes d'enfants, gestion des emplois, service à la personne et aménagement du territoire.

Nota: insensible à cette gestion du temps dans les villes et villages, l’Éducation nationale – pour l’instant – ne participe pas à ces réunions….

Ouverture (totale) des magasins le Dimanche: c'est pour bientôt!.

Le Figaro du 20 novembre 2006 nous informe que d'ici peu tous les magasins de l'avenue des Champs -Elysées seront ouverts tous les dimanches. Actuellement en bénéficiant d'une réglementation de 1994 en faveur des zones très touristiques 70% des magasins des Champs sont ouverts tous les dimanches . Les députés veulent définir de la façon la plus large possible la notion d'exception touristique afin d'optimiser les ouvertures le dimanche et ce en lui donnant un caractère national.

Les allemands iront plus loin : grâce à une réorganisation des compétences entre le pouvoir fédéral et les Länder il appartient aux seize régions de légiférer en matière de temps d'ouverture des commerces. Berlin a déjà décidé l'ouverture des commerces jour et nuit (ouverture 24 heures sur 24 du Lundi au Samedi.). D'autres régions suivront. Il semblerait toutefois que le dimanche resterait chômé .On apprenait le 03/12/08 que le gouvernement estimait que le moment était venu d'autoriser le travail le dimanche, malgré l'opposition de la gauche et d'une partie de sa majorité. La proposition de loi du député UMP Richard Mallié autorisant ce travail dominical sous certaines conditions sera examinée à partir du 11/12/2008;

En 2008 il est de plus en plus certain que les magasins ouvriront le Dimanche. Les sondages vont dans ce sens et le gouvernement prépare la législation afférente.

À lire:− La Ville à mille temps Editions de l’Aube –2002 par J.Yves Boulin, sociologue ,directeur scientifique à la DATAR.et Ulrich Müchenberger.

Et le temps de la nuit?

Libération du 5/6 mars 2005 publie l’article Il faut que la nuit en ville, devienne un espace de liberté de Luc Gwiazdzinski, enseignant chercheur à l’université de technologie de Belfort-Montbéliard, membre du groupe prospective Temps et territoires de la Datar. Il dirige la Maison du temps et de la mobilité de Belfort-Montbéliard qui essaie de trouver des solutions aux problèmes posés par l’éclatement des rythmes urbains.(ses ouvrages: La Ville 24 heures sur 24 – dir. L’Aube et La nuit dernière frontière de la ville –L’Aube, Le Seuil)

Il nous est dit que des métropoles de l’Asie sont comme New-York (la ville qui ne dort pas la nuit et où tout est quasiment ouvert: métros, drugstores, librairies, crèches…).

En France les transformations des rythmes de nos vies et de nos villes et la prise de conscience sont plus récentes…chercheurs, techniciens et les élus ne peuvent plus faire l’économie de la nuit et commencent à s’y intéresser à travers la lumière, l’insécurité et le tourisme urbain.

Déjà 20% des actifs travaillent en nocturne, 80% des Français sortent la nuit, des distributeurs et magasins automatiques font, dans nos villes 60% de leur chiffre d’affaires après 22 heures…

L’auteur de l’article nous dit que partout en Europe la législation des horaires d’ouverture des commerces en soirée décentralise et s’assouplit.. C’est ainsi qu’en Pologne les grandes surfaces sont ouvertes 24h/24, qu’en Allemagne (voir quelques lignes plus haut les nouvelles décisions des régions concernant l'ouverture des commerces) les points de vente des grandes gares peuvent rester ouverts la nuit, alors qu’en Angleterre seuls les horaires des grandes surfaces sont encadrés, qu’en Belgique les night shops ont un cadre légal, qu’au Danemark les commerçants sont libres de choisir leurs horaires en semaine, qu’en Espagne on va vers une liberté totale: gymnases, centres sociaux sont ouverts très tard dans les Asturies, ce qui a diminué la délinquance.

Nous avons retenu la conclusion de l’auteur: la ville 24h/24 n’est pas souhaitable. Réfléchir au fonctionnement de cette ville ne signifie pas la ville ouverte 24h/24 et 7 jours sur 7. Même Dieu s’est reposé le septième jour…

Compromis sur le travail dominical.

Le président Sarkozy voulait le travail le dimanche. L'opposition parlementaire était contre et 34 députés de la majorité étaient fermement décidés à voter, eux-aussi, contre. Mini-révolte, à l'UMP, qui montrait bien que, sur des questions de société, des députés UMP n'avaient pas l'intention de se laisser faire. Ils refusaient, comme leurs collègues de l'opposition , un changement de notre mode de vie car la société a besoin d'un jour de respiration. Ils avaient eu connaissance du sondage Ipsos du 01/12/08 qui montrait que 84% des Français considéraient comme ''primordial et important ''que le dimanche reste le jour de repos commun à la plupart des salariés.

On apprenait le 16/12/08 que le président de la République s'était laissé convaincre par les arguments des députés frondeurs. On peut donc dire, avant le vote de la loi ad hoc, que les maires ne pourront autoriser l'ouverture des magasins que dix dimanches par an. On peut parler d'un sérieux recul! Ce compromis doit servir de base à la discussion qui s'ouvrira très prochainement à l'Assemblée.

Juillet 2009 : le Parlement se penche à nouveau sur le travail dominical à la demande du Président de la République.

On sait qu'il y a quelques mois plusieurs députés de la majorité s'étaient opposés comme les Socialistes au travail dominical. Et la discussion avait été interrompue. Elle reprend le 07/07/09 à la demande expresse de l'Elysée et à partir d'un nouveau texte apparemment ''déminé'' au point que les opposants UMP auraient donné leur quitus. Mais ce n'est pas fini pour autant car pour l'opposition:'' en l'état, le texte Mallié programme la banalisation du travail du dimanche dans près de 500 communes et non des moindres et autoriserait, à terme, sa généralisation, sans aucune contrepartie pour les salariés, ni en salaire ni en repos compensateur. En clair tous les commerces de détail des communes ''touristiques'' pourraient, de droit, sans plus avoir à demander d'autorisation individuelle, obliger leurs salariés à travailler le dimanche dans les mêmes conditions que les autres jours de la semaine, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu'au licenciement.''

La proposition de loi en discussion dit : les établissements de vente au détail situés dans les communes touristiques ou thermales peuvent de droit donner le repos hebdomadaire par roulement pour tout ou partie du personnel. Or il y a télescopage entre la loi sur le tourisme de 2006 et le texte Mallié.

Mallié a bien compris : soit il multipliait les dérogations soit il alignait tout le monde sur le droit commun....Il a choisi d'aligner tout le monde! A l'UMP on affirme que le classement d'une commune en commune touristique au sens du code du tourisme – et non du code du travail – n'emporte aucune conséquence sur le régime d'ouverture dominicale et sauf initiative des conseils municipaux et décision au cas par cas du préfet, les commerces d'une commune touristique au sens du code du tourisme sont soumis à la règle du repos dominical. Question d'expert : un Préfet peut-il accorder à une ville la dénomination de''commune touristique'' au sens de la loi d'avril 2006 et refuser l'ouverture dominicale des commerces liée à cette même dénomination .

Il y aura des amendements....

Le 15/07/09 l'Assemblée nationale a voté la loi Maillé sur le travail du dimanche. Vote dans la douleur : une cinquantaine de députés de la majorité ne l'ont pas votée .

À peine votée cette loi pourrait se faire retoquer. La majorité qui a 340 députés n'a pas été unanime pour voter cette loi : 282 députés de droite l'ont votée. Pour sa part l'opposition a voté contre en étant très groupée. Le principal reproche fait à cette loi c'est qu'elle risque d'accélérer la mort du petit commerce. Un danger pointé par le Credoc (centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) qui estime que cette ouverture du dimanche tuera plus d'emplois qu'elle n'en créera. Ce serait pour certains députés une étape supplémentaire dans le détricotage du Code du travail.

Le texte déjà controversé, doit venir au Sénat à partir du16/07/09, où il sera examiné par la commission des affaires sociales puis débattu en séance à partir du 21/07.

Que penser en 2010 de l'ouverture de magasins le dimanche?

La majorité des commerçants doutent du succès de cette décision. Certes les villes touristiques ,dont certains commerces ouvraient déjà le dimanche, sont satisfaites mais ce n'est pas la majorité dans le pays. Dans les stations balnéaires le commerce est insignifiant (donc très peu d'ouvertures) lorsque la mer est à quelques kilomètres du centre ....Pour ce qui est des grandes villes comme Bordeaux par exemple ce sont surtout les hôtels,cafés, restaurants ,pâtisseries, boutiques de vin ...situées près du centre monumental qui travaillent beaucoup mais comme disent les commerçants interrogés ''quand la saison touristique sera finie, quand le soleil sera moins généreux , quand il fera froid les portes des boutiques se fermeront.....En conclusion l'expérience est variable d'une région à une autre, d'une saison à une autre .On ne peut qu'avoir des jugements partiels.

De quel(s) temps parlons-nous en général?

− Pour Einstein le "maintenant" n’existe pas. Après discussions avec le philosophe Bergson, entre autres, il a influencé Proust dans Le Temps retrouvé. Einstein fait, en quelque sorte, disparaître le Temps. Pour le savant le temps est relatif et il passe d’une conception espace-temps séparé à un espace temps bloc. Il remplace le passé par des équations vérifiées tous les jours – c’est le 1ierthème de la relativité. Einstein a aboli le temps (passé, présent, futur) qui n’est qu’une illusion. Il est vrai que l’équation espace = temps est reconnue puisqu’on mesure le temps en angles.Elsa Triolet quant à elle écrivait: le temps ne se transforme pas, il n’ évolue pas, c’est nous qui nous transformons, évoluons et nous en accusons le temps qui n’en peut mais...le temps n’est que l’activité de l’espace.

Pour ce qui nous concerne nous nous en tiendrons tous au temps civil fait d’ hier, d’aujourd’hui et de demain qui délimite nos vies. Le conflit ouvert et souvent passionné entre hier et aujourd’hui est évoqué au chapitre 5 et particulièrement au sous chapitre: pourquoi cette opposition entre hier et aujourd’hui? .Regardons de plus près dans nos établissements les différents temps de notre société bureautisée et hypermédiatisée :

Le temps administratif, celui de la préparation des normes, des règlements, celui de la diffusion lente des textes, des instructions, précède le temps pédagogique qui appartient à la durée cependant que le temps médiatique, celui de l’annonce des réformes, des changements, celui de l’observation instantanée, de la critique immédiate, vient troubler le système. En effet les médias engrangent vite un projet annoncé et les utilisateurs que sont les élèves et les parents s’étonnent et s’impatientent.

La pédagogie surtout dans la lourde structure de notre éducation nationale a besoin de temps pour lancer ses réformes, les faire vivre, les évaluer…Il lui faut de la réflexion, de la constance et de la persévérance notamment pour apprendre aux élèves à organiser leur temps. Voilà ce qui manque dans notre société de l’instantané, du flash, du scoop, de la Com’ où l’effet d’annonce l’emporte sur la durée nécessaire à la réalisation. C’est l’univers et le temps du tout de suite et du toujours plus vite, c’est l’époque pour la jeunesse particulièrement, du culte de l’immédiateté, qui serait la valeur suprême qui s’exerce, elle, dans l’instantané comme c'est le cas avec les technologies de l'immédiateté. Difficile en revanche d’accepter la transmission qui demande de la lenteur, du temps.

Importance du présent:

Pour Zaki Laïdi10 autrefois l’avenir donnait du sens au présent. Aujourd’hui c’est le présent qui devient le point de départ de notre regard sur l’avenir qui n’a jamais été aussi incertain: crainte pour la planète, suspicion envers le progrès, inquiétude sur l’avenir professionnel des jeunes, recul devant les études scientifiques. C’est la raison (peut-être inconsciente) pour laquelle le présent devient sacré et l’immédiat une valeur. Beaucoup d’hommes se replient donc sur le présent. Le temps est source de pouvoir. Bien employé, il est un profit.

La puissance et la dictature de ''l'instantanéité'', d'après le philosophe Paul Virilio..

Dans le Sud-Ouest dimanche du 06/09/09le journaliste Thomas La Noue s'est intéressé au livre du philosophe Paul Virilio ''le Futurisme de l'instant''- Galilée.16€ .Il s'agit d'une réflexion sur l'avenir d'une société livrée à la dictature de l'immédiateté.

On y apprend que ''depuis 30 ans Virilio a fait de l'analyse des effets de la vitesse l'axe principal d'une réflexion qui n'est pas seulement technologique et politique mais résolument anthropologique. En détruisant le vieux couple espace/temps , en instaurant la toute-puissance d'un temps réel qui abolit la notion de durée, le toujours plus vite bouleverse nos perceptions et mine ce qui fonde le sens......Ainsi ,depuis plusieurs années , l'extérieur l'emporte partout sur l'intérieur et l'histoire géophysique se retourne, tel un gant! D'où ces générations successives d'objets portables qui, autrefois se contentaient d'être fixes et précisément situés. D'où aussi, cette radicale inversion du nomadisme et du sédentarisme des origines du peuplement, où le bagage accompagné l'emporte sur les véhicules les plus divers, avec l'ordinateur, le téléphone cellulaire, le bracelet électronique transpondeur ou le GPS, cette montre qui donne le lieu comme l'autre donnait l'heure, en attendant l'implant, l'âge des transplantations et la puce d'identification par radiofréquence – puisque,comme chacun le sait, chaque fois que s'accroît la rapidité du mouvement, le contrôle et sa traçabilité augmentent d'autant. Encore un peu de temps et l'identité cédera la place à la traçabilité du particulier, de toute personne distincte......

Le sarkozysme c'est d'abord la traduction politique du "présentisme."

Dans le Sud-Ouest du 07/01/08 l'historien , Jean-Pierre Rioux, signe l'article : Moi-je et il évoque le présentisme du Président Sarkozy. Pour ce faire il se référe à 3 livres : → Principes du gouvernement représentatif - de Bernard Marin chez Flammarion → Règlements de compte de Julien Dray chez Hachette Littérature → La dictature du Moi-je! Les vrais gens au pouvoir d'Eric Decouty chez Plon.

".......le sarkozysme c'est d'abord la traduction politique du présentisme, cette soumission inquiète à l'éternel présent, cette temporalité de pure consommation individuelle, sans prolongements ni antécédents perceptibles, dont les médias renouvellent inlassablement l'actualité à jet continu et à haut débit....sans mémoire collective clairement affichée, nous voici soumis à un présent envahissant et hégémonique; nous voici barbotant dans un monde de l'écran global où le lien social et le vivre ensemble ne sont plus qu'infos en ligne, spectacle universel et débat sans règles et à tout hasard....un monde où la démocratie n'est plus tout à fait ni délibérative ni participative mais déjà d'opinion abrupte et d'émotion sirupeuse avec sa cacophonie de nantis et de victimes, ses bisous partout, ses O.K!., ses d'accord? et ses t'es où? Sa pipolisation à tous les étages, ses eucharisties du 20heures, ses sites et ses blogs débordant de y'a qu'à péremptoires.Le tutoiement se veut le parler de la rue, le parler de la télé notamment du show-biz. Dans ce présent on ignore les anciens et on ne leur accorde pas de crédit, on ne fréquente pas les élites....C'est cette soumission au présent sans fin que N.Sarkozy cultive avec ostentation et plaisir sans partage...d'où son refus de la dialectique ...son obsession de la gagne, de prendre des soldats ou plutôt des capitaines chez l'ennemi. On sent qu'il aime distribuer des coups...il veut un présent triomphant au centre duquel il trône en s'exprimant avec le moi-je! celui de millions de Françaises et de Français , ce moi-je qui nourrit et assied ce président hyperbolique....il exhorte la seule France dont il rêve, celle des vraies gens dressés sur leurs égos, celle que décrit Eric Decouty et qui dénie à quiconquue une représentativité, oppose véhémentement le principe de proximité égocentique à celui de capacité collective, promeut une citoyenneté qui ne sera jamais qu'une heureuse convergence d'intérêts personnels ; qui souhaite une démocratie qui ne veut plus savoir mais dire et si possible à la télé : celle de la foule égocentrée qui préfère la communication à l'information et n'attend des politiques qu'une chose, qu'ils avouent faire aveuglément confiance à la coalition et à la conjuration des égos. Qu'il nous soit permis de citer le mot de Pascal dans les Pensées : le moi est haïsssable!"

Bien employer son temps



C’est l’organisation de leur temps qui a manqué et qui manque encore à tous ces parents d’origine maghrébine qui ne sont pas en France depuis longtemps. Il faut les aider à bien employer leur temps dans leur intérêt et celui de leurs enfants en favorisant davantage les rencontres avec les Français de souche à travers le structures de l’école: associations de parents d’élèves, réunions organisées par l’établissement, groupes de travail comme nous le proposions plus haut sur l’orientation, l’adolescence, la violence…Les exemples de réussite sont édifiants certes mais il reste toujours à faire. Il faut donc saisir le temps au bon moment.

Pour les élèves la première des contraintes est celle de leur emploi du temps qu’ils disent plus ou moins bien ficelé, avec - rappelons-le - des horaires de travail supérieurs à ceux des adultes. Le métier d’élève – car c’en est un!, leur travail, vont bien au delà des 35h/semaine notamment dans le technique. "j’embauche à 8h souvent pour 8 h de travail plus les heures de devoirs et de leçons à la maison " nous disait un lycéen.

Être assis des heures durant devient pour eux un supplice. Si seulement ils prenaient le temps de bien déjeuner le matin et de manger plus lentement au réfectoire! L’organisation du temps est primordiale car le temps n’est pas extensible et les programmes hélas toujours aussi ambitieux dans un environnement" internétique" de plus en plus chronophage!

Le temps est-il pathogène?

Le temps nous suit partout, nous oppresse constamment et compte tenu de toutes nos activités, adultes comme élèves, nous sommes réduits à la politique de l’instant, celle du hic et nunc : tout de suite – immédiatement – incessamment – sans délai – sans plus attendre – d’urgence –( maintenant c’est déjà trop tard!).

L’institut de gestion du temps libre dirigé par Fr.Gamonnet (www.gamonnet.com et e-mail: françois@gamonnet.com) nous permet de réfléchir sur des maladies liées au temps et qui nous concernent: jeunes et moins jeunes à des degrés différents naturellement. Elles font partie du stress mais elles méritent qu’on s’y arrête quelque peu pour s’en rendre compte et prendre les dispositions qui s’imposent.

On peut donc souffrir de lifophilie

on priorise l’urgence: « vite c’est urgent! »

Symptômes: − on n’a pas pu réaliser ses priorités à cause de nombreux imprévus et urgences.− on attend la dernière minute avant d’entreprendre une tâche importante.− on entreprend beaucoup de choses mais on en finalise peu. − on fait preuve d’un activisme débridé. L’action est préférée à la réflexion.

−celui qui en souffre confond l’urgent avec l’important: si c’est urgent c’est important. Il perd beaucoup de temps et en fait perdre aux autres. Il disperse son énergie et épuise son entourage

La tempsdinite

l’inflammation du temps: « je manque de temps! »

Symptômes:− la sensation de toujours manquer de temps est stressante.. − la liste des choses à faire s’allonge sans cesse − on a l’impression d’attendre après les autres − les échéances sont mal évaluées, on ne pense pas assez à la marge de sécurité pour les imprévus, les urgences − on a des difficultés à visualiser à l’avance son emploi du temps hebdomadaire ou mensuel.

La chronophagie



se faire manger son temps « pas moyen d’être tranquille!»

Symptômes: − on a des difficultés à ne pas être interrompu par le téléphone, par des collègues de travail, des visiteurs, des copains − on n’arrive plus à gérer tous ses e-mails, ses SMS ─ on se plaint d’être constamment interrompu par le voisinage, gêné par les commentaires de rumeurs, de résultats sportifs.. on crie à l’informationite, à la réunionite − Ces malades se plaignent souvent avec raison que leur environnement de travail est peu propice à la concentration: bruits de couloir, photocopieuse, imprimantes, conversations bruyantes…espace de bureau trop exigu. Les victimes se plaignent de ne pouvoir commencer à travailler que lorsque les autres s’arrêtent de le faire.

La ouïtite



dire oui quand il faudrait dire non « je n’ai pas le choix!»

Symptômes: −la victime ne sait pas refuser des demandes irréalistes, elle ne sait pas renégocier des charges de travail, faire accepter qu’on ne peut pas satisfaire toutes les demandes.

C’est la plus redoutable des maladies du temps, la plus difficile à guérir. Le sujet a peur de refuser les urgences de dernière minute, les échéances irréalistes, les attentes disproportionnées surtout si elles viennent de supérieurs. Il est convaincu qu’il n’a pas le choix. Il se plaint de ne jamais avoir du temps pour lui. Il a l’impression d’être toujours au service des autres d’où: - manque de confiance en lui – il recherche la valorisation dans le regard de l’autre - il éprouve des difficultés à s’affirmer, à négocier.

Les biorythmes

C’est ainsi qu’on nomme les variations périodiques régulières d’un phénomène physiologique.

À la mode il y a une quinzaine d’années et reprise par quelques spécialistes, la théorie des biorythmes permet d’avoir une meilleure connaissance de soi. Il est toujours bon de connaître ses manifestations positives, négatives, ses jours critiques mais pour un enseignant connaître les biorythmes de ses élèves relève de la gageure.

L’ABC des biorythmes:

Avec la notion importante: journée (appelée critique: déséquilibre/instabilité) de passage de la période haute à une période basse et inversement. Ce n’est que vers 1950 que fut créée la représentation des biorythmes sous forme de courbes avec l’application de la convention internationale: rouge pour physiquebleu pour émotifvert pour intellectuel. Une ère rythmique dure 59 ans et 67 jours.

En dehors des biorythmes dont l’objectivité est encore à prouver les rythmes scolaires ont une grande importance dans la conception de la vie de l’enfant à l’école. On parle aussi des rythmes circadiens, des rythmes hebdomadaires d’origine physiologique, des rythmes sociologiques dus aux modes de vie des familles et de la société moderne dont les fréquences sont très variées. Il y a un effet de retentissement des uns sur les autres et cet effet est une des préoccupations majeures des fédérations de parents d’élèves et de la NPE.

Débat national sur le collège de l’an 2000. Enquête nationale: Rapport à Mme Ségolène Royal de Fr.Dubet, sociologue, assisté d’une équipe d’experts, le 18 Mai 1999.

Nous nous intéresserons à la page 62 de ce document:"Que pensez-vous de l’organisation actuelle du temps scolaire?Le schéma une heure/un cours vous semble-t-il le meilleur?Quels types d’aménagement du temps, quotidien, hebdomadaire, annuel, suggérez-vous pour améliorer le travail et l’activité des élèves?"



il faudrait

Ensemble

Individuel

ZEP

Moyens

Favo-

risés

Tenir plus compte des rythmes biologiques de l’enfant

23

26,2

21,4

22,3

23

Modifier l’organisation de la semaine

10,6

10,9

11,8

10,3

11

Modifier le temps selon les matières ou le niveau

18,9

17,6

17,9

19,8

18

Dédoublement-Regroupement plus souple des élèves

7,5

4,6

8,5

7,1

9

Modifier l’organisation de l’année

15,8

16,5

14,2

16,3

15

Autres

14,1

13,6

15,6

14

13

il faut maintenir le découpage 1 heure/un cours

9,8

10,6

10,5

10,2

8



A signaler la demande par une majorité d’élèves d’1 heure quotidienne de permanence.



De ce tableau et des analyses qui l’accompagnent il ressort que:

-* le découpage du temps apparaît trop rigide puisque 9,8% seulement se rallient à la modalité: 1heure =1 cours.

-*on souhaite des journées plus courtes, mieux équilibrées avec, le matin, les disciplines exigeant le plus d’effort intellectuel. Ce qui à notre avis est quasiment impossible à mettre en place car les professeurs certifiés et agrégés sont spécialistes d’une seule matière. Par ailleurs 4 h le matin de disciplines importantes seront épuisantes pour les jeunes.

-* il est bon de souligner que dans ce rapport 1,2% seulement des questionnés se sont prononcés pour un emploi du temps plus chargé en heures de cours.

L’opinion majoritaire associe la défense des rythmes dits biologiques de l’enfant et l’introduction d’une plus grande souplesse dans la journée, la semaine, l’année scolaire qu’on devrait réorganiser..

L’emploi du temps mobile

On parle d’ouverture de l’école sur la vie, de stages dans les entreprises, de l’utilisation des technologies nouvelles dévoreuses de temps, de pédagogie différenciée pour gérer l’hétérogénéité…Si, pour améliorer la réussite des élèves, on sait agir sur le comment, il est plus difficile d’avoir prise sur le quand. L’enseignement par tranches horaires favorise incontestablement ceux qui comprennent dans l’immédiateté mais quid des autres qui sont les plus nombreux?

Organisation du temps mobile:



L’Éducation nationale s’est penchée (BO n° 23 du 2/06/1982) sur le temps mobile. Pour sa part au chapitre 1211 A.Husti (auteur du Temps mobile. INRP 1985) évoque des expérimentations sur cette question. On y apprend que de 1980 à 1985 l’INRP (Institut national de la recherche pédagogique) a mené une expérience appréciée par différents acteurs du système éducatif à l’intérieur de 8 Académies. - 20 CLG ou lycées ont suivi des emplois du temps spécifiques où toutes les disciplines se sont efforcées de respecter les programmes et les horaires officiels en utilisant des rythmes et des temps multiformes. De 1986 à 89 suivait une expérimentation d’enseignement selon le" rythme individuel de l’élève".

Le chef d’établissement cadre le temps pour l’année et les professeurs en régulent la gestion en équipe.. À la page 232 elle écrit: "les professeurs des disciplines différentes qui enseignent aux mêmes élèves, dans une unité de 3 classes, fonctionnent ensemble par demi-journée, en binôme ou en trinôme, en mettant en parallèle leur emploi du temps. Ils adaptent ainsi leurs horaires entre eux, selon le contenu et la démarche pédagogique qu’ils appliquent, en tenant compte du rythme d’apprentissage des élèves[…..]l’organisation répétitive, surordonnée et formelle, a ainsi cédé la place à la variabilité et à la mobilité, donc à la complexité de l’organisation."

On y apprend que les séquences ne sont plus d’une heure et que les tâches peuvent être menées à leur terme, en classe entière, en groupes, en petits groupes avec tous les équipements possibles mis à la disposition des professeurs et des élèves et selon le rythme individuel de chacun. C’est à l’école de tenir compte par une plus grande personnalisation des temps, des rythmes et des modalités d’acquisition. (P.A Périssol, ancien ministre in Le Figaro du 30/08/04). Une question de cours a été traitée en profondeur avec des élèves plus actifs car on a su varier les démarches d’enseignement, démarches qui se veulent plus réfléchies donc plus performantes.

Autre expert du fonctionnement de la pédagogie, André de Peretti, dans son livrePour une école plurielle (Larousse 1987)12aborde lui aussi les problèmes posés par l’emploi du temps. En prenant plusieurs exemples "fruits de nombreuses et ingénieuses solutions d’expériences mises au point au sein d’établissements de toute nature, l’auteur montre qu’une architecture des temps est possible".

Grâce aux directives ministérielles, aux corps d’inspection, aux chercheurs, à l’enthousiasme des professeurs il est question d’emploi du temps à la variabilité des durées, aux plages de temps disponibles banalisées, d’une semaine entière, le cas échéant, pour une seule discipline; d’un regroupement d’horaires une semaine sur deux, d’un emploi du temps qui peut combiner, dans certaines disciplines, pour un même ensemble d’élèves des durées consacrées à des classes à effectifs larges ou à des groupements plus restreints. Est évoquée aussi la pédagogie d’attaque (note de l’Inspection générale du 18 Juin 1979), celle qu’on peut mettre en œuvre pour aborder une notion nouvelle, sans rapport avec ce qui précède et qui, souvent, exigeant plus de temps, gagnerait à se développer en une seule séquence sans rupture

La lecture des ouvrages d’ A.Husti, de de Peretti nous laissent songeurs. En effet on a pu voir à quel point des enseignants avaient obtenu des résultats très significatifs auprès d’élèves qui appréciaient ces nouvelles démarches pédagogiques et pourtant le pas n’a pas été franchi vers la généralisation, car le système est enfermé dans la traditionnelle formule sur la base du volontariat que semblent cependant entamer comme nous l’avons dit plus haut les TPE et les IDD. Il est, en effet grand temps que soient connues les réponses aux questions posées en 1991 au colloque École et temps, organisé par l’INRP et qui figurent dans l’ouvrage d’A.Husti:− pourquoi les changements ne se produisent-ils qu’expérimentalement? ´ pourquoi les innovations ne sont-elles pas répercutées? ´ pourquoi ne sont-elles le fait que d’une certaine catégorie d’enseignants?

Ont retenu encore notre attention dans l’ouvrage d’A.Husti: - le mythe de l’emploi du temps immuable− le problème de l’attention des élèves: une notion seulement physiologique?

→ Dans la circulaire de préparation de la rentrée 2004 (BO n°6) le ministre rappelle les nombreuses possibilités de souplesse horaire à l’intérieur des cycles (école primaire) et dans les lycées et collèges: …les établissements peuvent utiliser de manière différenciée les moyens horaires qui leur sont alloués. ..les professeurs d’une même discipline et d’un même niveau peuvent organiser en commun une partie de leurs heures avec des dédoublements, des regroupements de classes et une évaluation des nouvelles pratiques doit être obligatoirement prévue et organisée au niveau de l’école, de l’établissement, du département, voire de l’académie.

Les réformes et les enseignants:

Depuis des décennies plusieurs ministres de l’Éducation nationale ont fait voter des réformes mais en vain., aucune n’a réellement été suivie par l’ensemble des enseignants. On pourrait penser que l’État n’est pas maître chez lui et que ses employés – les enseignants, notamment – ne fonctionnent pas comme devrait le faire tout fonctionnaire. Ce n’est pas si simple. Au delà des revendications professionnelles, on ne peut plus normales, (salaires, avancement, temps de travail…)on assiste très souvent à des oppositions "aux nouveautés"pédagogiques.

Beaucoup de parents ne comprennent pas que des enseignants n’acceptent pas de pratiquer telle ou telle pédagogie décidée par le ministère dans l’intérêt des élèves alors que d’autres les acceptent avec beaucoup d’enthousiasme et d’efficacité.

Ce qui se résumerait pour certains à dire que des élèves – notamment ceux qui sont le plus en difficulté – sont privés d’actions pédagogiques gratifiantes. Ils y voient une atteinte à l’égalité des chances. Les enseignants, comme tous les citoyens, pratiquent deux vertus qu’il ne faut pas opposer: l’obéissance et la résistance. Ils savent que quand on n’obéit pas on court à l’anarchie et que quand on ne résiste pas on favorise la tyrannie. C’est pourquoi la plupart ont compris que tout le secret consiste à obéir en résistant. D’où l’intérêt de la part des donneurs d’ordres (des politiques notamment)de bien discuter avec tous les partenaires avant de prendre des décisions...En 2008 c'est du manque ,quasi-total, de concertation avec le gouvernement dont souffrent le plus les enseignants. On ne les prend pas suffisamment au sérieux. Des réformes se votent trop rapidement, au demeurant, sans que leurs points de vue soient pris en compte. Pour le ministre Darcos, la confusion règne sur le sens de la concertation; il pense qu'elle est atteinte quand les syndicats ont été informés de ses décisions qu'il ne veut pas modifier car elles sont porteuses d'économies possibles - objectif n°1 qui lui est assigné par l'autorité suprême...en décembre 08 le report de la réforme de la classe de seconde par le ministre Darcos très inquiet à cause des mouvements des lycéens et des parents d'élèves est la preuve irréfutable que le pouvoir ne peut plus agir seul et que le manque de vraie concertation conduit désormais à l'échec.

Ce que veulent avant tout les enseignants – ce qui est tout à fait compréhensible- c'est participer de très près aux réformes et force est de constater qu'on les met la plupart du temps devant le fait accompli.

Bibliographie conseillée:**La différenciation pédagogique - Louis Legrand. Éd .du Scarabée Paris 8e

**Vers de nouvelles organisations au collège, Strasbourg. - MAFPEN, 1985.

** L’organisation du temps scolaire, dans Administration et Éducation - A.F.A.E. Paris n°30, 1986

L’heure de cours

Dans l’Éducation le temps ne devrait pas se mesurer seulement à l’aune de la pédagogie, de la dimension physiologique mais aussi à l’aune du psychique et du sociologique. Nous rappelons que dans le rapport fourni par Fr. Dubet à Ségolène Royal 10% seulement des très nombreux questionnés ont souhaité le maintien de l’heure de cours en tant qu’unité pédagogique de référence.

On utilise le temps en collège et lycée notamment en le vivant dans toutes les disciplines avec la même durée: l’heure de cours de la 6e à la terminale. Cette interdépendance entre la pratique du cours et la durée de l’heure (50 minutes maximum) est devenue une routine depuis des décennies, une routine bien ancrée dans l’inconscient des enseignants qui l’associent à leur statut et qui entre en compte dans l’arithmétique des moyens attribués. Segmentation jugée par des experts comme incompatible avec un enseignement actif de la part des élèves qui - en aussi peu de temps - ont de grandes difficulté à écouter, chercher, trouver, exploiter, réaliser. La réflexion, l’intelligence s’accommodent fort peu du gavage chronométré

. Le monde qui entoure l’école , tout en se montrant soucieux de la meilleure performance possible, adopte les modalités d’horaires souples, à la carte, dans l’intérêt aussi de ses principaux acteurs.. L’école de son côté ne doit donc pas rester figée sur des horaires dépassés sauf à accepter - ce qui serait très surprenant de sa part - un certain immobilisme qui ,à la longue, nuirait aux intérêts des élèves eux-mêmes.

Le module 1 heure = 1 cours rend difficile une organisation rationnelle des enseignements. Il entraîne une succession de ruptures défavorables à une stratégie d’apprentissages, qui ne peut pas tenir compte des différences d’âge et de maturité des élèves, préoccupation majeure au travers des rythmes scolaires des associations de parents d’élèves. Nombreuses sont chez les parents, voire chez les enseignants, les voix qui s’élèvent contre la lourdeur des programmes. Il n’est pas nécessaire pour faire un travail intelligent d’avoir autant de questions, de thèmes à aborder. Pour s’impliquer en amont dans des recherches, pour les exposer en classe, pour dialoguer avec le professeur et avec ses pairs, les élèves ont besoin de temps sinon c’est le domaine de la précipitation, de la vitesse, du superficiel, de la poudre aux yeux. "Rien d’important ne se fait subitement" affirmait déjà le philosophe Épictète il y a environ 2000ans...

Actuellement on additionne les heures de cours (parfois 6 à 7 disciplines différentes par jour) et chaque fois c’est le même scénario: l’élève s’installe, sort ses affaires, commence un nouveau travail, prend des notes, copie, n’a pas le temps de poser des questions pour mieux comprendre… que la sonnerie retentit. Il se dépêche alors, range ses affaires, part vers une autre salle ou un autre lieu de travail (CDI, gymnase..). Il doit alors se reconcentrer, reprendre des notes etc…Tous les jours de classe et ce, pendant 30 à 32 semaines, il ira chercher les morceaux de savoir d’un puzzle qu’il construira en 3 ou 4 fois éventuellement. Nous n’oublions pas non plus les réflexions de Dolto13:" je pense que le morcellement de l’enseignement rend les enfants allergiques au système scolaire: une heure ci, trois quarts d’heure ça…c’est un rythme impossible pour les enfants; il ne rime à rien. C’est faux. Ce n’est pas la vie."

Le professeur qui va très vite puisqu’il ne peut pas faire autrement (45 à 50 minutes de cours) ne peut pratiquement que tenir le rôle de distributeur de connaissances alors qu’on attend de lui qu’il soit aussi un distributeur d’activités permettant à l’élève de s’épanouir dans ses apprentissages. Les séquences d’une heure de cours ne doivent donc pas être exclusives.

Emploi du temps de l’élève.

Il conviendrait de prendre en compte le temps des transports pour se rendre à l’école, le nombre d’heures qu’il passe en classe, la durée de ses repas, des études surveillées, d’accompagnement scolaire après ses cours, des activités culturelles , sportives ou de détente qu’il pratique régulièrement en dehors de la classe.

Textes:circulaire n°91-099 du 24/04/91 ( organisation du temps dans les écoles maternelles et élémentaires.)

−supplément de BO n°15 du 9/03/98.

−aménagement des temps et des activités de l’enfant: mise en place du contrat éducatif local et des rythmes scolaires: Circulaire .n°98-144 du 9/07/98 et BO N°29 du 16/07/98

.Enquête réalisée auprès de plusieurs classes de 6e/5e/4e/3e du collège Bourran (33 700 Mérignac)

collège urbain.

Utilisation du temps des élèves (samedi et dimanche compris) pendant une semaine de classe



Niveau

Heures de cours

ou assimilées

Temps passé

aux devoirs,

leçons, hors de

de l’établissement

Temps

pour les

trajets

Total

Temps pour TV

ordinateur,

jeux vidéo.

Sports

Musique


6e

27 h

8 h

1 h45

36h45

29 h 30

6 % des

élèves

questionnés

font du

sport*et 3 %

de

la musique

5e

28 h 30

7 h 40

1 h 40

37 h 50

24 h

4e

28 à 31 h

9 h 10

1 h 50

39 h /42 h


22 h 50

3e

28 à 32 h

9 h 40

2 h 05

39h45/43h45

25 h 25

moyenne

28/29 h

8 h30

1 h 50

± 38,40

25,45 h.

*un récent rapport remis aux ministres des Sports et de la Famille montre que les ados abandonnent massivement

la pratique sportive en clubs. Trop de sports pour les jeunes donnent l’image de la souffrance et sont très loin de l’idéal de recherche du plaisir…sans oublier les problèmes d’argent (20%) et de temps(75%)



−de la 6e à la 3e les heures consacrées aux devoirs et aux leçons nous semblent légères. On a noté des extrêmes

de 3 à 20! −dans les établissements ruraux à cause du ramassage scolaire les durées des trajets sont multipliées par 2 ou 3. Ce sont les filles qui travaillent le plus à la maison les jours de classe et les jours sans classe.

Tableau de l’enquête – partie sur le temps de sédentarité des élèves - AEEPS/ISPED (chapitre 10: l’obésité) www.aeeps.org qui permet une comparaison entre un établissement et une enquête auprès de milliers de lycéens et de lycéens.

Ecrans et devoirs

Jours de classe

Jours sans classe


Garçons

Filles

Garçons

Filles

Télévision

1,5 h

1,5 h

3,26 h

3,38 h

Ordinateur +console

1,04 h

0,8 h

3,01 h

1,89 h

Devoirs.

1,17 h

1,46 h

1,32 h

1,93 h



ÆÆAutres questions posée aux élèves du collège de Mérignac.

Voudrais-tu des séquences de cours inférieures à 55

minutes?**

Trouverais-tu intéressant que le collège consacre une

heure par semaine à des discussions, débats sur

l’actualité.?

6e

OUI 66 %

76 %

5e

OUI 80 %

69 %

4e

OUI 86 %

66%

3e

OUI 88 %

76 %

moyenne

OUI80 %

72 %



** Raisons invoquées: - on ne bouge pas – on est mal sur nos chaises – on partira plus tôt chez nous – ça suffit largement - ça nous fatigue –Le remède est dans une meilleure organisation du travail avec une participation plus active des élèves: on varie les activités mentales et physiques − l’élève écrit, lit, utilise les tableaux, se place dans un groupe, installe le matériel…

→ D’après l’enquête que nous avons évoquée au chapitre 10: sous-chapitre: l’obésité, nous avons appris que 22% des filles de collèges et lycées et 13% de garçons ont déclaré ne pas avoir d’activité sportive en dehors du sport scolaire et parmi ceux qui en pratiquaient, les garçons t consacraient en moyenne plus de temps que les filles

L’emploi du temps et ses contraintes.

Pour l’équipe de direction la confection d’un emploi du temps est un acte majeur dont peut dépendre le succès ou le dysfonctionnement d’une année scolaire. Les contraintes sont de plus en plus nombreuses: - nombre trop élevé parfois de disciplines qui ne peuvent figurer dans des créneaux horaires normaux – choix des options – contraintes matérielles (salles, équipements, horaires de passages au réfectoire, repas à la maison, ramassage scolaire…) – contraintes des personnels (nommés quelquefois sur plusieurs établissements, temps partiels, nominations tardives –essayer de ne pas mettre exclusivement du personnel féminin dans une classe …) – objectifs pédagogiques prévus dans le projet d’établissement et qui nécessitent des alignements de plusieurs classes pour: langues vivantes – les IDD – les options – l’ATPE, les TPE - sections sportives…Au final toutes ces contraintes l’emportent très souvent sur l’intérêt pédagogique et entre la 1ière version bâtie principalement pour atteindre des impératifs pédagogiques bien définis et la dernière version qui est distribuée aux élèves à la rentrée, beaucoup de choix ont dû être faits, des choix dans lesquels l’élève est souvent laissé pour compte au profit des enseignants.

Audit sur l’organisation des horaires au collège et au lycée.

Pour faire des économies il reste encore au gouvernement à utiliser les programmes d’audits de modernisation de l’Etat qui s’intéressent de près à l’éducation. Après l’organisation des examens et les décharges statutaires, 2 audits sur l’organisation des horaires d’enseignement au collège et au lycée devraient être publiés dans le courant de l’automne 2006.

Sur le Web:

www.minefi.gouv.fr : rapport d’audit sur les décharges statutaires des enseignants du second degré.

Et si le Président Sarkozy préparait une autre organisation de la journée voire de la semaine scolaires?

En recevant à l'Elysée le 11/06/07 (Le Figaro du 12/06/07) les syndicats des enseignants le Président N.Sarkozy a évoqué – après des problèmes majeurs-voir fin du chapitre 4a- les horaires des collégiens qui sont parmi les plus lourds d'Europe et un nombre d'options trop important dans certaines filières. N'est-ce pas -pour faire des économies - une façon de préparer les syndicats à une diminution des horaires dans certaines disciplines et pourquoi pas d'abandonner des options dans des petits établissements par exemple.

Quand X.Darcos parle de la revalorisation de la place du sport dans la formation ne peut-on pas y voir une volonté de faire adopter en France le système anglo-saxon des journées de l'élève (activités sportives les après-midi – rappelons au passage que petit à petit les Allemands renoncent à la scolarité à la demi-journée) avec pour corollaire une économie de professeurs d'enseignement général?

▲→La question que nous nous posions en Juin 07 a trouvé sa réponse dans la Lettre aux éducateurs adressée au domicile de 850 000 enseignants et dans laquelle le président de la République écrivait :la plus grande autonomie donnée à des établissements scolaires dans lesquels il y aura moins d'heures de cours .

Temps perdu pour les élèves et les professeurs, rythmes fatigants

Pour dégager le ¼ d’heure de récréation du matin et de l’après-midi les cours sont de 55 minutes et en réalité de 50 en tenant compte des déplacements d’une salle à une autre. Des centaines de pointage effectués dans les établissements montrent que la séquence horaire est plus proche de 48 minutes…mais peut-on faire autrement? Un rapide calcul sur l’emploi du temps de 18h d’un professeur nous montre qu’il perd en moyenne une dizaine de journées scolaires par an. Pour ce qui est des élèves (27 h de moyenne/semaine), la perte s’élèverait à une quinzaine de journées. Des emplois du temps souples atténueraient ces chiffres.

Les rythmes scolaires sont épuisants, déments, surtout au moment de la noria des devoirs et des leçons qui se télescopent 15 à 20 jours avant l’arrêt des notes pour les conseils de classe. Quelques professeurs principaux arrivent toutefois à obtenir de leurs collègues un certain étalement des devoirs pour une poignée de matières.

− Là aussi on dispose de conseils, d’expériences efficaces, mais prend -on le temps de s’occuper de la gestion du temps, mieux, le veut-on réellement? Par ailleurs la lourdeur des programmes éloignés des préoccupations de la vie a des conséquences fâcheuses au niveau des rythmes et entraîne une perte d’intérêt, des apprentissages subis et surtout un constant bachotage.

Six heures par jour dès la maternelle: notre système impose à nos enfants une des plus longues journées de travail des pays développés et l’année scolaire la plus courte. Au collège, au lycée 6/7 heures par jour souvent. Le tout avec un emploi du temps plutôt déséquilibré: des matières (latin, grec, LV3…) entre 13 et 14h, des séances d’ATPE de 16 à 17h et des heures de maths en dernière heure de la journée. À cela il faut ajouter le temps passé aux devoirs, aux leçons, aux transports.

Durée d’une semaine de travail dans un lycée.

L’OCDE a dressé le tableau de 12 pays (10 de l’UE) concernant l’horaire moyen de cours proposé dans les lycées par an. Avec 1122 h la France est 2e derrière la Grèce (1459h!) – L’Espagne a 969 h – l’Allemagne 899 - La Suède 741…Voilà pour le quantitatif mais quid du qualitatif?. La plupart des élèves de lycée ont 30h de cours/semaine auxquelles il faut ajouter 10 à 15h pour les devoirs et les leçons à la maison (et c’est davantage pour les classes à examen). Certes actuellement, d’après les professeurs, une fraction assez importante de lycéens, escamotent le travail à la maison.

C’est vraisemblablement, d’après nous, pour sortir plus souvent en boîtes, fréquenter les copains lors de soirées enfumées et alcoolisées, s’adonner aux plaisirs de l’ordinateur ( notamment les heures passées sur la messagerie instantanée Messenger de Microsoft ou sur les blogs), des portables, des jeux vidéo, activités toutes très chronophages . Autant de temps de perdu…et qui se rattrape difficilement pour ne pas dire jamais!

Les lycéens intéressés par les études (c’est à dire les plus nombreux encore mais jusqu’à quand?) travaillent au moins 45h /semaine ce qui est en décalage complet avec le travail des adultes. Doléances formulées surtout par les élèves qui ne travaillent pas beaucoup...Chefs d’établissements, parents, spécialistes reconnaissent que les lycéens travaillent trop ou tout au moins qu’ils ont trop de travail…. Sans oublier pour certains les heures supplémentaires de cours particuliers car les parents – et on les comprend très bien – pensent qu’il faut réussir à l’école pour réussir socialement. Il faut donc que l’investissement soit actif à une certaine période de la vie sinon c’est trop tard et cette période a toujours correspondu à l’adolescence.

Lectures conseillées par le quotidien:Travailler à l’école, Anne Barrère. PUF – Radiographie du peuple lycéen (sortie prévue en avril chez ESP).

Le ministre F.Fillon , préoccupé par l’emploi du temps très chargé en Lycée, a exposé ce problème dans l’annexe au projet de loi d’orientation pour l’école. Une façon pour le ministre de préparer les esprits à une diminution des horaires lycéens. (Le Figaro du 26/01/05).

Il ne semble pas évident – loin s’en faut – que la solution passe par une réduction du temps de travail des élèves (sauf à cacher une volonté ferme de supprimer des postes….) Les solutions sont multiples et souvent complémentaires: elles vont d’une meilleure gestion du temps, notamment de la part des parents et des jeunes du temps passé sur les ordinateurs.., de la multiplication du travail d’équipes pour les professeurs, de travaux de groupes pour les élèves,. de changements des contenus des programmes, de techniques pour susciter l’intérêt des élèves...

Nous ne continuerons pas à égrener le chapelet des propositions, les enseignants et les IPR qui les encadrent savent très bien ce qu’il convient de faire et de ne plus faire. On doit leur faire confiance.



À en croire les experts des rythmes biologiques, les vacances , pour être réparatrices, ne devraient jamais être inférieures à 15 jours. L’idéal serait un fonctionnement basé sur 7 semaines de travail et 2 semaines de repos mais aussi un calendrier incluant des vacances d’été plus courtes. Impossible à mettre en place à cause du zonage…d’où des performances variables chez les élèves.



De même les variations sont visibles au cours d’une semaine (la fin de semaine semble plus propice au travail que le Lundi) ou au cours d’une même journée. Dans Chronopsychologie et rythmes scolaires, François Testu14 écrità propos de la performance des élèves au cours de la même journée:"au cours de la journée le niveau de la performance fluctue: après un creux de la 1ièreheure, le niveau s’élève jusqu’à la fin de la matinée où se situe un pic entre 11 et 12 h. Le niveau s’abaisse après le déjeuner puis s’élève plus ou moins.

La performance des élèves n’est pas constante: elle varie en fonction de facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et familiaux. Elle dépend aussi de l’ambiance d’un établissement, de la place tenue par l’équipe de direction. La fatigue scolaire, la motivation, sont des paramètres à prendre en compte dans les performances des élèves. N’oublions pas qu’un cours magistral est suivi quelques petites minutes seulement par un élève. Cette moyenne – et c’est là qu’intervient l’influence bénéfique d’une pédagogie active bien chevillée au travail en équipe - passe à 15 ou 20 minutes quand des activités participatives sont proposées aux élèves.

En séparant artificiellement pensée et action , en vivant le principe de Descartes: séparation de l’esprit et du corps, l’école et son milieu clos font de la vie en classe une vie bien différente de la vie extérieure. Ne bénéficiant pas suffisamment d’activités physiques, expérimentales, beaucoup d’enfants déconnectent vite et s’évadent par le rêve, sorte de mécanisme de défense contre leur univers plein de monotonie où l’absence de variété dans les thèmes ou dans les moyens utilisés génère trop souvent l’ennui.

Robert Cernesse, IPR (CRDP- Lyon) n’hésite pas à écrire: " Dans la mesure où les études détériorent les meilleures années de la vie, l’enseignement se doit d’être efficace sinon c’est du gâchis pour rien!15

Des chercheurs pensent que le travail en continu, en dosant les matières, avec des programmes moins ambitieux et en variant la pédagogie serait davantage profitable à l’enfant. Peut-être sur le plan scolaire mais quid du sport, de la musique, de la danse…le mercredi?

Comparaisons des horaires, journées de travail et de vacances à l’école primaire dans quelques pays de l’UE (lire quelques sous/chapitres plus loin les changements en Allemagne et en Angleterre).


Allemagne

Espagne

France

Grèce

Italie.

Royaume-Uni

Jours de classe

par an

par semaine

208

5 à 5,5

180

5

180

4,5

178

5

200

5

190

5

Heures par semaine

20 à 27

25

26

25 à 29

27 à 30

21 à 23,5

Horaire journalier

5

5

6

5h15

4 (+1 ap-midi)

6

Vacances scolaires sur l‘année.

13 semaines

14

16,5

14

15

13



En France on doit parler désormais d’une tendance au transfert du samedi matin sur le mercredi. Par ailleurs pédiatres et psychiatres sont d’accord pour dire que l’idéal serait de commencer la classe à 9 h pour la finir à 15 h et de consacrer la matinée aux apprentissages fondamentaux (lecture, écriture, calcul).

D'après une étude, relayée par les médias, le stress du Lundi constitue un fléau mondial.

Une récente étude sur la '' phobie du Lundi '' menée sur 24224 salariés par le groupe Monster a révélé que la lundiphobie touchait - le soir ou l'après-midi du dimanche - 52% des salariés français, 70% des salariés anglais et américains soit une moyenne mondiale de 61%. Seuls les danois et les norvégiens semblent plus sereins (31% touchés par ce stress).

Le praticien hospitalier , Jean-Paul Richier, sur son site : http://www.atoute.org/n/article53.html s'attaque au fameux trouble dysphorique du lundi matin, pathologie méconnue dont les caractéristiques cliniques observées sur les sujets (au moins 2 lundis d'affilée) sont : - 1. manque d'énergie- 2. sentiment de lourdeur - 3. irritabilité4. difficulté à se concentrer -5.repli social6. anxiété ou tension - 7. baillements répétés 8. ptosis ( chute de la paupière ...Des manifestations qui interfèrent nettement avec le travail ou l'activité scolaire.

L'arithmétique sarkozienne est claire :suppression d'heures de cours = suppression automatique de postes d'enseignants.

Comme nous l'avons annoncé plus haut 2 rapports d'audit réalisés par le ministère des Finances et celui de l'Education nationale ont étudié la grille horaire des enseignements au collège et au lycée. Il en est ressorti que le volume horaire d'enseignement dispensé aux collégiens français se situait juste au dessus de la moyenne européenne en faisant remarquer toutefois que la dose d'heures augmentait avec l'âge: entre 12 et 14 ans le surplus d'heures des collègiens français atteint par an 56 h voire 110 si on compte les options comme les langues anciennes. C'est au lycée (F.Fillon, alors ministre de l'éducation nationale l'avait souligné en 2005)que la situation explose d'après l'audit : - les lycéens français auraient 20% d'heures de cours de plus que leurs homologues européens et cette inflation horaire n'aurait pas d'incidence positive ni sur les performances ni sur l'équité (Le Monde du 05/09/07). En revanche on a su noter que le coût annuel moyen du lycéen français était supérieur de 30% à celui de la moyenne des pays de l'OCDE. Sans approfondir la question on voit d'emblée que le potentiel d'économies à réaliser est important.

À l'heure où le président de la République (nous n'osons plus dire le gouvernement car nous nous éloignons jour après jour de la démocratie, de la république (res publica! pour arriver à la monocratie sarkozienne) a besoin de trouver comment supprimer des postes de fonctionnaires pour imiter le Canada, les USA (voir fin du chapitre 4a) et pour respecter ses engagements au sein de la CE, la question de la surcharge des des emplois du temps trop lourds, de la pénibilité du métier d'élève pour reprendre une expression de René La Borderie, vient à point. Encore faudrait-il pour un problème de cette importance prendre son temps et tenir compte des points de vue des différentes composantes de l'éducation nationale : élèves, parents, enseignants, membres de collectivités territoriales etc... Que nenni! Il faut foncer la tête dans le guidon. Le président veut faire vite, tout pour lui est urgent et ne laisse pas de place à la réflexion: les parlementaires ne parlementent plus , les syndicats sont seulement informés et encore!, les ministres n'administrent plus, ils suivent comme ils peuvent le tempo de la course de leur président. Pas la peine de compliquer la mathématique, il suffit de supprimer des postes et l'éducation nationale deviendra la nouvelle Renaissance pour reprendre ses termes. Tout le monde est conscient de l'état maladif de l'Education nationale . Le diagnostic est quasi général mais les thérapies pour guérir le mal,les maux, différent. Pour le président pas de médecine douce c'est tout de suite l'urgence : l'ectomie, l'ablation alors qu'une médecine plus douce, plus concertée serait plus efficace. Il faudrait arrêter des pistes et décider ensemble des thérapies qui demanderont certes plus de temps pour la réflexion. La surchage,la fatigue de nos écoliers, collégiens, lycéens tiennent majoritairement dans le fait que les journées de cours sont trop longues et trop ramassées dans le temps. Une meilleure gestion du temps de travail et du temps de repos - entre autres - doit être la préoccupation majeure. Mais les chiffres sont là : si on supprime 1 heure de cours dans tous les lycées et collèges on pourra supprimer par an 12 000 équivalents temps plein dans le secondaire et le double avec la suppression de 2h.. C'est tout simple et la Cour applaudira le prince mystificateur! D'autres que les courtisans pensent qu'on pourrait utiliser le trop plein de professeurs (provisoire au demeurant car les effectifs augmentent à l'école primaire) à alléger le nombre d'élèves par classe, à constituer des groupes de soutien ou autres...les opportunités ne manqueraient pas!

Non à la semaine de 4 jours!

Heures d’enseignement en primaire durant une année scolaire.

D’après Eurydice (réseau européen d’information sur l’éducation) la France a fixé à 936 h sur 180 jours par an la durée moyenne d’heures d’enseignement pour les élèves du primaire. [En 1894 on relevait 1338 h sur 240 journées!]À titre indicatif les jeunes Anglais travaillent 846 h - les Suédois 741 h - les Allemands 690 h - les Finlandais 627 h. Contrairement aux autres pays de l’Europe tous les élèves du primaire en France ont la même durée journalière de travail de la maternelle (où il y a la sieste cependant) au CM2.

Spécificité bien française.

Dans notre pays - et c’est unique en Europe – le quart des écoles travaillent sur quatre jours tout en rajoutant à leur capital journées quelques jours de travail supplémentaires avant ou après les vacances légales.

La FCPE demande que toutes les écoles élémentaires reviennent aux quatre journées et demie de travail en classe. Forte des explications du Dr Hubert Montagner – directeur de l’Inserm de Bordeaux (colloque FCPE/Montagner) et des avis autorisés de chronobiologistes comme le professeur Testu de Tours et d’IGEN(inspecteurs généraux de l’éducation nationale), auxquels se sont ralliés des enseignants qui ne voient pas de résultats positifs à cette formule, la FCPE fait de ce problème récurrent une de ses principales revendications. Pour elle il est anormal – surtout pour les élèves en difficulté - de concentrer sur 4 jours la charge de travail importante pour les élèves.

Ce point de vue défendu par M.Dupon-Lahitte quand il était président de la FCPE est repris par le nouveau président: Farid Hamana qui a déclaré dans le Figaro du 24/08/06 que de plus en plus d’enseignants et de parents sont désormais favorables à l’ouverture de l’école le mercredi matin. Ce qui permet aux parents de profiter de leur week-end et aux enseignants de moins peiner lorsqu’il faut remettre des enfants au travail le jeudi matin, après la coupure du milieu de la semaine….autres temps, autres moeurs.

Dans un article du Figaro du 30/08/05 le professeur Montagner développait son point de vue. Il déclarait que la semaine de 4 jours était une ineptieelle nétait pas un modèle de rationalité et ne coïncidait pas avec la vie sociale et professionnelle .Pour lui le rythme idéal de l’enfant passe par une présence en classe pendant 4 heures à 4 heures trente par jour les lundis, mardis,jeudis et vendredis et pendant 2 heures trente à 3 heures le mercredi matin, l’après-midi étant consacré aux activités culturelles ou sportives. Pour ce qui est du temps de restauration il pense qu’il doit être un temps de reconstitution alimentaire, physiologique , un temps de respiration et de convivialité ( livre qui est sorti à l’automne 2005: Temps et rythmes de l’enfant).

En août 2006 (Figaro du 24/08/06) Hubert Montagner affirme toujours que ce système a été imaginé par des parents qui voyaient dans cette organisation le moyen de libérer leur propre week-end.

Pour lui la semaine de 4 jours est mauvaise pour tous les enfants et réellement néfaste pour les enfants de milieux les plus défavorisés, qui ne partent pas en week-end. Le pire est pour lui que les enseignants -stakhanovistes sur les bords – veulent faire en 4 jours ce qu’ils faisaient avant en 4 jours et demi. Et là encore ce sont les plus défavorisés qui sont pénalisés. Dans un livre à paraître chez Odile Jacob le 14/09/06 (-Une nouvelle approche du développement de l’enfant) il dit qu’il est urgent non pas de réduire les semaines mais les journées de classe.

Les partisans de la semaine de 4 jours y voient comme principal intérêt un net supplément de temps pour la vie de famille et une réelle opportunité de repos supplémentaire pour l’enfant qui peut se reposer davantage sur 2 matinées: mercredi et samedi et aussi moins de fatigue pour les transports. Notons et c’est important – qu’après la période probatoire 75% des conseils de classe ont voté le maintien de cette formule et plébiscité en quelque sorte la semaine de 4 jours (et il n’y pas que des parents à «week-end» loin s’en faut.

Quant au fait de brandir le spectre des conséquences de l’absentéisme de certains élèves en fin d’année (voire en début – ce qui est nettement moins fréquent)- cela ne nous paraît pas un argument de poids et il ne faudrait pas oublier que 15 à 20 jours avant la fin de l’année scolaire tout le monde lève le pied: les récréations sont beaucoup plus longues, les leçons plus allégées, les contrôles achevés, les notes arrêtées et les passages dans la classe supérieure décidés...Cet absentéisme , comme nous l’avons déjà écrit, est très fréquent à cette même période dans le secondaire où principaux, proviseurs et CPE, tous les ans, ne parviennent pas à endiguer le mouvement et ....ces élèves ne suivent pas la semaine des 4 jours!.…

Peut-être que, dans un avenir proche, d’autres écoles adopteront ce rythme scolaire puisque l’Inspection générale, a indiqué que les aménagements des rythmes scolaires ne semblaient pas avoir d’effet nuisible sur les performances scolaires des élèves. Mais, là encore, rien n’est sûr car les médias relaient les mécontentements de plusieurs catégories sociales et le point de vue du ministre G de Robien.

Par ailleurs toutes les fédérations de parents d’élèves exigent un examen approfondi voire une refonte de la journée de travail des élèves et souhaitent un aménagement du temps périscolaire. Dans le désir d’amener le jeune à une certaine autonomie l’adulte attend de lui qu’il utilise au mieux son temps, encore faudrait-il que ce dernier soit gérable!

Suppression des cours le samedi matin à l'école primaire dès la rentrée 2008 et au collège en 2009.

Ecole primaire : Xavier Darcos a confirmé le 27 septembre 07 la suppression des cours du samedi matin à l'école primaire. Le ministre a souhaité que, dès la rentrée prochaine, dans toutes les écoles primaires de France les 3 heures libérées soient utilisées pour ceux qui en ont le plus de besoin c'est à dire les 15% d'élèves qui sont en très grande difficulté. Tout en souhaitant que le samedi matin devienne le temps de la famille le ministre propose de faire fonctionner plus d'école ouverte dans des établissements scolaires, le samedi matin. ..Les élèves ne seraient pas ainsi livrés à eux-mêmes et béneficieraient d'activités culturelles ou sportives payées par les municipalités...

Nombreuses sont les personnes qui pensent que dans cette annonce ( 4 jours de classe seulement sans rattrapage des 3 heures à d'autres jours ou périodes de l'année comme c'était le cas pour l'appellation semaine de 4 jours) il y a en filigrane un stratagème pour supprimer des heures d'enseignement donc des postes. La FCPE a annoncé qu'elle refuserait toute réduction d'heures d'enseignement et elle prône le transfert des cours du samedi matin au mercredi matin.

Encore une décision trop précipitée, qui manque de solides bases de réflexion, qui est unilatérale. Cette méthode dépourvue d'esprit démocratique et qui privilégie le Budget fait fi des avis des chronobiologistes , des spécialistes des rythmes scolaires comme le sont les professeurs Montagner et François Testu de l'université de Tours. Un ministre doit avoir une vision la plus large possible du problème, ce qui n'est pas la cas en l'occurence. En effet il ne faut pas se borner à dire que nos jeunes français ont plus d'heures de cours que les autres il faut aussi parler des principales causes d'échec de nos enfants : l'école impose aux élèves les plus longues journées de travail des pays développés et l'année scolaire la plus courte!! C'est là, dans la dérèglementation des rythmes scolaires, que sont nos problèmes majeurs et non dans la réduction d'heures de cours dont ont besoin les élèves (avec pour preuve les derniers mauvais résultats soulignés récemment par l'étude du HCE).

Collège : le ministre a déclaré au Journal du dimanche du 30/09/07 que les cours du samedi en collèges seraient supprimés aussi dès septembre 2009. Mais il est question – tout au moins pour le moment – de ne pas supprimer des heures de cours et de transférer celles du samedi matin au mercredi matin...

L'historien de l'éducation, Antoine Prost, parle de Munich pédagogique après la décision de la semaine de 4 jours en primaire.

Rappel historique : en septembre 1938 les gouvernements des deux grandes démocraties européennes : le Royaume-Uni et la France capitulent devant l'Allemagne nazie et acceptent le démembrement de la Tchécoslovaquie . Les accords de Munich restent dans l'histoire le symbole de la faiblesse des démocraties devant les dictatures.



- Dans l'article : Un Munich pédagogique, paru dans Le Monde du 29/05/08, l'historien de l'éducation, Antoine Prost, écrit qu'une catastrophe est en marche, plus grave que les nouveaux programmes de l'école primaire ou les suppressions de postes qu'on dénonce dans la rue ou dans la presse mais qu'on pourra corriger dans l'avenir. En revanche il assure que la suppression de 2 heures de classe dans l'enseignement primaire et la semaine de 4 jours risquent au contraire d'être irréversibles. Il exprime sa colère en disant que personne ou presque ne dit rien et que le forfait s'accomplit dans l'indifférence générale. Il stigmatise cette attitude en rappelant Munich qui s'était accompagné d'un lâche soulagement. Ce lâche consentement, lui aussi, annonce une débâcle. Pour ne pas dénaturer les propos d'A.Prost nous les citerons le plus souvent in extenso.

Il trouve incompréhensible qu'on réduise la durée de l'enseignement alors qu'on a 10 à 15%des élèves qui entrent en 6e et qui sont incapables de suivre . Il pose cette question (nous avions posé la même ailleurs dans ce site): à qui fera-t-on croire qu'il est possible d'apprendre mieux et plus en travaillant moins? Même le ministre,a-t-il ajouté, n'a pas osé dire du bien de cette mesure que lui a imposée un président qui n'a décidément pas besoin de réfléchir pour décider. Le ministre a bien dit que nous restions bien au-dessus de la moyenne des pays qui obtiennent les meilleures performances mais il n'a pas reconnu pour autant que ces résultats étaient le fruit d'une répartition des heures de classe dans toute la semaine. Pour un élève travailler sur 6 ou 5 jours est plus efficace que sur 4 .Le professeur Debré, le docteur H.Montagner et l'ensemble des médecins continuent de dire que six heures de classe par jour pour des enfants de moins de 8 ans (on pourrait dire jusqu'à 12 ans), c'est trop pour être efficace.

Légalement il y a 36 semaines de classe mais en réalité en enlevant la dernière semaine (au moins...) où la démobilisation est quasi générale et des jours fériés, on est plus près de 34 que de 35 semaines. Mais prenons 35 semaines : on aurait donc désormais dans le meilleur cas 35 semaines × 4jours = 140 jours de classe par an . Ce qui voudrait dire que les élèves des écoles primaires vaqueraient pendant 225 jours.!! Alors qu'au Japon il y en a 210, 200 en Italie, 190 au Danemark, 188 en Finlande – 2 pays que nos gouvernants actuels citent souvent au tableau d'honneur- 190 en Grande-Bretagne. La colère d' A.Prost, colère que nous partageons, s'accentue avec un raisonnement implacable :'' Et l'on se plaint du niveau des petits français?Il n'y a qu'une chose vraiment importante en éducation; c'est le travail des élèves. Sur quelle potion magique, M. Darcos compte-t-il pour compenser les amputations qu'il décrète? Tout le monde le sait, personne ne fait rien! ''

.....Où sont les défenseurs du niveau qui dénonçaient toute innovation pédagogique?...la vague promesse d'un retour aux bonnes vieilles méthodes les rassure : elles ont fait leurs preuves disent-ils...mais à raison de trente heures/ semaines...Croient-ils par hasard qu'elles seront aussi efficaces à raison de 24 heures? Avec un cinquième de temps en moins , il leur faudrait un an de plus...Et qu'on ne nous raconte pas qu'on va se concentrer sur les fondamentaux alors qu'on ajoute encore des matières...et les parents d'élèves? Trop contents de disposer du samedi matin ils se sont bornés à des protestations de principe alors qu'ils pouvaient exiger que que les enfants travaillent le mercredi matin en étant libres le samedi matin...On pouvait aussi généraliser ce qui avait été accepté dans les départements qui avaient adopté la semaine de 4 jours ; raccourcir un peu les vacances ...et les enseignants? Ils n'ont rien demandé....les institutrices sont les plus inquiètes, elles mesurent mieux que quiconque l'impossibilité de faire plus avec moins et elles savent qu'on les rendra responsables, demain, des échecs de l'école..Mais comment refuser un cadeau pareil? Et pourtant cette mesure compromet plus que bien d'autres qui provoquent les grèves, l'enseignement de haut niveau et la qualité du service public, que les syndicats prétendent défendre.

....Le résultat de ces lâchetés de ces hypocrisies est connu d'avance : le nombre des élèves incapables de suivre en 6e va augmenter.Je dénie à quiconque ne proteste pas aujourd'hui de toutes ses forces contre cette mesure le droit d'ouvrir demain la bouche pour déplorer cet échec majeur....Ceux qui se prétendent démocrates et défenseurs du service public et ne dénoncent pas aujourd'hui cette entreprise de déconstruction sont des menteurs. Les parents informés des classes moyennes et supérieures sauront compenser, par des recours divers et payants , mais fiscalement avantageux, les insuffisances organisées de l'école publique. Les milieux populaires, eux, feront les frais de cette amputation.

Il ne faut pas se payer de mots .J'attends qu'on m'explique comment des programmes plus copieux contribuent au resserrement sur les fondamentaux et comment on apprend plus et mieux en travaillant moins.

La FCPE,le 03/02/09, a donné le coup d'envoi d'une campagne pour la semaine scolaire de 4 jours et demi, avec le mercredi matin.

Le président de la FCPE – Jean-Jacques Hazan a déclaré que les études faites par des spécialistes des rythmes scolaires (chronobologistes notamment) et de nombreux parents, démontraient clairement que la semaine de 4 jours, avec six heures de cours quotidiennes était un très mauvais système .La FCPE souhaite donc que les enfants du primaire travaillent aussi le mercredi matin et elle demande que les 4 autres jours soient allégés avec un maximum de 5 heures de cours.

Il convient de rappeler qu'actuellement – différence sensible avec un passé récentles élèves ont 2 h de cours en moins par semaine et des programmes plus alourdis qui entraînent une journée plus chargée Par ailleurs – et c'est très importantles deux heures d'aide individualisée pour les élèves en difficulté se rajoutent aux 24h ce qui donne pour certains (ceux qui supportent le moins l'école ) des journées de 7 h. Les parents d'élèves se rendent bien compte de ces anomalies et ils veulent un changement dans les rythmes qui sont imposés actuellement .Le ministre Darcos a déclaré aux médias qu'il ne s'opposait aux cours le mercredi matin et ce d'autant plus facilement qu'il avait opté dans sa ville de Périgueux, lorsqu'il en était le maire, pour les 9 demi-journées de cours. La FCPE fait le forcing actuellement car les conseils d'écoles se réunissent bientôt et ce sont les conseils d'école qui décident-selon la loi – de l'organisation (donc du rythme scolaire) de la semaine de cours.

D'après le Monde du 21/04/09 des municipalités socialistes, s'appuyant sur des travaux de spécialistes, souhaitent qu'en 2010 l'école primaire fonctionne sur 9 ½ journées avec le mercredi matin.

À la page 25 du Monde nous pouvons lire l'article intitulé : '' Rythmes scolaires – la semaine de quatre jours contestée''.On y apprend que plusieurs municipalités comme Lille, Grenoble, Brest, Angers ( la liste n'est pas exhaustive....) souhaitent , en s 'appuyant sur les travaux de spécialistes, instaurer des cours le mercredi matin, ce qui reviendrait aux 9 ½ journées d'un passé récent. Rappelons que le ministre Darcos avait prévu dans sa circulaire du 05/06/08 la possibilité de transférer les cours du Samedi matin au mercredi matin mais seulement 3,6% des écoles ont fait ce choix. Les adjoints en charge de l'éducation dans les villes précitées veulent convaincre les enseignants et les parents de l'intérêt pour l'enfant de revenir à la semaine de 9 ½ journées. Persuadés que le changement des rythmes scolaires voulus par le gouvernement avait été décidé dans l'urgence et sans concertation, ils veulent organiser des débats très sérieux sur cette question. En effet si la FCPE fait campagne contre la semaine de 4 jours, si les spécialistes des rythmes scolaires s'accordent pour dire qu'une semaine de 4 jours c'est la pire des solutions , si de nombreux parents disent que les enfants sont épuisés, si comme on peut le lire quelques lignes plus haut - on tient compte des réflexions pertinentes de l'historien de l'Education Antoine Prost, personne qui fait autorité en la matière, alors c'est le devoir des politiques responsables de faire réfléchir des adultes à l'intérêt des enfants. Il s'agit dans ce cas de l'application du principe de précaution. Mais, même en 2010, ce sera dur à faire appliquer cette proposition car les adultes s'accommodent très bien de ces nouveaux rythmes et ne sont pas encore convaincus de la nécessité des cours du mercredi matin. On le sait : des habitudes étant prises , le retour en arrière est difficile. Il est cependant inimaginable que des enseignants puissent penser à leurs avantages plus qu'à la santé de leurs élèves. Ils sont,dans leur grande majorité, responsables et ils savent où leur devoir les appelle. Faisons-leur encore confiance.

Août 2009 : on reparle de plus en plus de l'école le mercredi matin.

D'après un sondage réalisé par l'institut CSA 37% des Français sont favorables à l'école le Mercredi matin, ce qui permettrait d'alléger les journées de travail des élèves les 4 autres jours. Le pourcentage des opposants au travail des élèves le Mercredi matin n'atteint que 29%, preuve manifeste que les parents ne veulent pas de cette innovation du gouvernement qui entraîne une lourde fatigue pour les élèves. Le nouveau ministre saura-t-il se montrer plus raisonnable?....on peut en douter après ses premières actions dans son ministère.

Un an après sa généralisation, les critiques (inspection générale, parents, politiques, enseignants... )montent en puissance contre la semaine de 4 jours.

L'Inspection générale a fait un rapport , rendu public début septembre 09,dans lequel elle détaille un certain nombre d'effets néfastes de la réduction du nombre de jours d'école. En premier lieu on trouve la fatigue des enfants. Ces derniers , en effet, doivent suivre un rythme pénible, une pression excessive (système jugé absurde par les chronobiologistes et les spécialistes des rythmes de l'enfant) pour apprendre tout le programme dans les 140 jours de travail de l'année contre les 185 en moyenne dans les autres pays de l'Europe. Rappelons que la France a la journée scolaire la plus longue en Europe. Avant cette décision ceux qui avaient la semaine de 4 jours travaillaient un douzaine de jours de plus que les autres;

Pour le professeur Montagner , chronobiologiste renommé, (Sud-ouest du 04/10/09) le principal problème est que l'on est passé à la semaine de 4 jours généralisée sans alléger les programmes ou réduire les vacances. Il faut donc faire en 4 jours ce que l'on faisait avec une demi-journée de plus par semaine. La quasi totalité des enseignants ont alors privilégié l'enseignement des apprentissages fondamentaux ( 2h30 de français et 1h15 de maths chaque jour)au détriment des moments de détente, des enseignements artistiques ou de découverte comme l'histoire, enseignements qui sont sacrifiés - et la mise en place pour certains élèves de l'aide individualisée devient une cause supplémentaire de fatigue pour certains enfants. Ils doivent travailler à un moment où ils ne sont plus vigilants pour apprendre et obéir. Le rapport de l'Inspection générale pointe aussi du doigt la fatigue des enseignants plus stressés que par le passé pour arriver à suivre les programmes.

Philippe Miquel, représentant du syndicat Snuipp ( le principal syndicat du primaire), déclarait au journal précité ''c'est vrai que ça ne va pas . Dans l'organisation sur 4 jours on a maintenant du mal à trouver une solution pour préserver la qualité des apprentissages......on considère que la journée scolaire n'est pas adaptée aux rythmes de l'enfant, particulièrement avec la mise en place de l'aide personnalisée. Mais pour l'école le mercredi matin la majorité des enseignants préfèrent travailler 4 jours au lieu de cinq..''..Difficile d'entendre que des enseignants cherchent , devant une situation nouvelle leurs propres intérêts (140 journées de travail par an )avant ceux de leurs élèves. Personnellement nous ne pensons pas qu'il s'agisse d'une majorité. Un professeur n'existe que par et que pour les élèves que la Nation lui confie. Ou alors ne faut-il pas voir dans ce problème celui des femmes, en grande majorité dans le primaire, qui mènent de front plusieurs charges professionnelles et familiales et pour qui le mercredi matin est un repos apprécié.

Devant cette situation le ministre L. Chatel, comme avant lui X.Darcos, rappelle que la circulaire de 2008 a prévu la possibilité de transférer les cours du samedi matin au mercredi matin ....mais on compte seulement 3,6% des écoles en France qui ont choisi cette formule.....Le poids des enseignants au conseil d'école ne serait-il pas trop lourd?

La communauté scientifique et médicale préconise de passer au mercredi matin , d'alléger la journée scolaire et supprimer les devoirs à la maison. Du côté des parents on obtient un pourcentage de 70% qui souhaitent qu'on rajoute le mercredi matin aux quatre journées de cours.

Dans le livre ''l'école ne peut pas tout''coécrit avec M. Duru-Bellet et A.Vérétout , le sociologue Fr.Dubet parle des réformes en 2010 et particulièrement des 4 jours de travail à l'

Dans le Sud-Ouest du 05/09/10 on lit une entretien avec Fr.Dubet (deux autres sociologues ont coécrit de livre de référence)qui a donné son point de vue de vue sur des réformes en cours :'' la réforme du lycée dans son principe , n'est pas condamnable, même si elle ne va rien révolutionner. L'abolition de la formation des maîtres est en revanche une vraie catastrophe . Dans la plupart des pays , ils sont formés comme des professionnels de l'enseignement, et non comme des savant auxquels il suffirait d'enseigner. La réforme de l'école élémentaire , avec une réduction à 140 jours de classe, en est une autre. Il faut aller en classe beaucoup plus longtemps dans l'année. Je rappelle d'ailleurs que dans les pays scandinaves dont on admire les résultats, on va à l'école 30 ou 40 jours de plus qu'en France!!''

Pauvre troisième trimestre!!

En reprenant le calendrier de fin avril/début mai 07 on voit qu'il y a eu 4 ponts : 3 de 4 jours et 1 de 3 jours).Avec beaucoup de variantes dans les établissements où dans les écoles primaires notamment le chacun pour soi a semblé prévaloir. Un véritable casse-tête pour les parents qui ont pris la décision qui leur semblait la plus intéressante. Ceux qui avaient des enfants à la fois dans le primaire et le secondaire se sont parfois trouvés devant une situation qui manquait de lisibilité: lundi(s) de fermeture de certaines écoles primaires tandis que collèges et (ou) lycées fonctionnaient.

Cette année,dans l'éducation, les quelque 12 millions d'élèves seront dispensés de cours le lundi de Pentecôte, institué en journée de solidarité après la canicule de 2003.En échange, des personnels ont dû se plier, dans l'année à 2 demi-journées consacrées à un projet pédagogique. Des établissements du secondaire pourraient ouvrir à leurs seuls enseignants. L'information circule mal. Cette journée de travail (2,156 milliards d'euros ) sera versée à la CNSA par les travailleurs sous forme d'une contribution (CSA) égale à 0,3% de la masse salariale. 1,2 milliard d'euros sont consacrés aux personnes âgées, le solde est consacré à l'aide aux handicapés. Rappelons que les syndicats dénoncent une mesure inéquitable car financée par les seuls salariés- les professions libérales et indépendantes en sont exemptées.

Au fond aucun texte officiel de l'Éducation nationale ne régit les ponts : la règle reste 36 semaines d'enseignement - règle qui en réalité n'est jamais suivie (dans le secondaire particulièrement) à cause des anomalies du troisième trimestre. Il y a en revanche l'obligation de rattraper la journée perdue en travaillant par exemple 2 samedis matin ou les mercredis pour les établissements qui font la semaine de 4 jours. C'est l'Inspecteur d'Académie qui décide pour le primaire et les conseils d'administration pour les EPLE.

Plus que jamais – on le dit tous les ans mais rien ne change- le troisième trimestre(ponts+ établissements fermés pour examens), véritable gruyère, sonne trop tôt la fin de l'année scolaire. On sent très vite une démobilisation des élèves quasi générale. Pour reprendre les propos de Farida Hamana, président de la FCPE: à force d'être charcuté, le troisième trimestre(06/07) compte pour du beurre, ce que confirme Anne Kerkhove, présidente de la PEEP, en déclarant : tout se passe comme si tout était joué avant pour les élèves; on ne peut pas continuer avec une telle organisation. Les deux fédérations militent pour une réflexion nationale sur l'organisation de fin d'année scolaire. Les syndicats d'enseignants réclament eux aussi une concertation sur ce sujet. Le ministre Darcos s'est engagé à porter rapidement une solution à ce problème.

Voyons où nous en sommes sur les rythmes scolaires, en novembre 2017.

La présidente de la Fédération de la FCPE de la Gironde estime qu'à l'issue de la conférence du Ministre de l'Education nationale la question des rythmes scolaires reste posée. Selon Stéphane Anfray '' la FCPE reste attachée au rythme sept semaines de cours , 2 semaines de vacances.Sur cette question , on doit se concentrer sur les enfants , leurs parents et pas sur l'industrie du tourisme et principalement celle des stations de ski.. Par ailleurs nous sommes également attachés à la semaine de 5 jours, cela fait partie de l'ADN de la FCPE. La possibilité pour certaines municipalités de passer à la semaine de quatre jours est un vrai recul de notre système éducatif. Un recul guidé , pour beaucoup de communes par des critères plus politiques qu'économiques . Je pense à certaines communes de la métropole bordelaise mais aussi à des communes du bassin d'Arcachon. Il est quand même fou que nous soyons , en Europe, les seuls à promouvoir la semaine de quatre jours...

X.Darcos peut-il s'enorgueillir d'avoir réalisé la ''reconquête du mois de juin''? .

Certes une semaine de travail de plus pour les lycéens (3 ou 4 jours de plus seulement pour les terminales)au troisième trimestre ce n'est pas négligeable mais c'est beaucoup de bruit pour 4,5 jours de plus de la part de l'ex-ministre qui ignore ou veut ignorer les réalités du terrain. Repousser la date du bac et des conseils de classe n'a pas supprimé l'ensemble des obstacles à la normalisation du trimestre. Le baccalauréat n'est pas qu'un examen écrit et il n'est pas le seul examen organisé en juin. Pour ces raisons, comme c'était le cas les années passées, certains professeurs n'ont pas pu assurer leurs cours jusqu'à la fin. Les proviseurs pensent qu'il faut revoir un système qui oublie les problèmes collatéraux : les orientations de seconde, les conseils de classe et les commissions d'appel qui se chevauchent....Jacques Legendre, sénateur UMP du Nord , est président rapporteur du groupe de travail sur le baccalauréat qui a rendu son rapport au mois de Juin 2008.

Juin 2010 : le gouvernement veut prendre son temps pour faire évoluer les rythmes scolaires dans 3 ans.

Semaine de 4 ou 5 jours, cours le matin et sport l'après-midi, raccourcissement des vacances d'été,rallongement des petites vacances, cours commencés plus tard le matin, travailler plus de jours dans la semaine, modification de la pause-déjeuner, ....Autant de sujets délicats et controversés (ils se heurtent pour la plupart aux intérêts des adultes) qui seront au menu du Comité de pilotage de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires que le ministre , Luc Chatel, installe le 09/06/10. Ce comité qui travaillera pendant un an sur la question des rythmes de la maternelle au lycée comprendra une quinzaine de personnalités et de membres associés. Il sera présidé par Christian Forestier, administrateur du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) , un ancien directeur du cabinet de Jack Lang , ancien Recteur. Il devra travailler en tandem avec le directeur général de l'Education .à la Commission européenne : Odile Quentin.. Roger Bambuck (ex-secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports), Eric Debarbieux (observatoire international de la violence à l'école) et le sociologue Dominique Schnapper participeront aussi à ce Comité ainsi que les professeurs d'université Georges Fostinos et François Testu et Yvan Tuitou, chronobiologiste.

Des débats décentralisés dans chaque académie et une conférence permanente sur Internet seront menés.

Ce Comité de pilotage aura le temps devant lui pour écouter , consulter -les organisations syndicales- les fédérations de parents - différents experts (notamment les chronobiologistes) .- les organisations de lycéens -les autorités religieuses - différentes associations des représentants du monde économique (les pros du tourisme particulièrement) et social, les clubs sportifs...

Selon un sondage LH2 paru le 09/06/10 dans ''Métro'' 58% des Français sont pour une réduction des vacances scolaires d'été d'au moins deux semaines , permettant de répartir la charge de travail sur l'année. 71% souhaitent l'instauration de cours le matin et de sport l'après-midi. Premières propositions courant 2011. D'ici là vraisemblablement début Juillet on attend le rapport d'étape de la mission parlementaire menée par Michelle Tabarot. Il faut compter normalement sur 2013/2014 pour voir des changements marquants dans les rythmes scolaires puisque les calendriers (pour les zones de vacances A,B, C ) ont déjà été fixés pour les 3 prochaines rentrées...

Le14 /09/10 le ministre Luc Chatel a réuni les 27 membres de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires.

Le ministre L.Chatel a donc réuni le 14/09/10 le comité de 27 experts pour lancer la phase consultative qui débouchera en avril 2011 sur la remise d'un rapport et de propositions .

Le 25 Janvier 2011 le prérapport sur les rythmes scolaires a été remis au ministre L.Chatel. Décisions en Juin 2011 sur de nombreux changements pour l'année 2013.

Après les nombreux débats organisés dans toute le France,un prérapport a été remis au ministre de l'Education.

Quelques axes majeurs :

un constat partagé depuis longtemps. Le sujet des rythmes scolaires fait l'objet d'un consensus depuis longtemps. Universitaires, chronobiologistes, parents d'élèves sont quasiment d'accord pour dire que : - notre rythme scolaire n'est pas bonl'année déséquilibrée (premier trimestre trop long) – des journées trop chargées et des enfants fatigués. Ce qui n'améliore pas les résultats scolaires de beaucoup d'élèves loin s'en faut.

retour à la semaine de 4 jours et demi. Accord complet sur la remise en cause de la semaine de 4 jours dans le primaire. Il faut revenir à une semaine de 4 jours et demi en plaçant ces heures le mercredi matin. L'intérêt de cette formule serait de détendre une journée scolaire particulièrement épuisante.

de 5 à 7 heures maximum par jour : le comité de pilotage préconise une modulation du temps d'enseignement par jour selon l'âge : 5 heures maximum dans le primaire , avec une pause entre midi et 2 heures et les récréations – 6 heures au collège et 7 heures au lycée, le tout en intégrant les devoirs '' à la maison''. Des propositions sont ''partiellement consensuelles'' comme le passage des congés de la Toussaint à 2 semaines complètes. On est en revanche loin de l'unanimité pour le raccourcissement des vacances d'été, jugées trop longues. C'est pour cela qu'il est envisagé de les zoner afin de les étaler, notamment pour ne pas pénaliser l'industrie du tourisme. Les questions suivantes doivent être revues et encore débattues avec les professionnels : '' - les dates des vacances sont-elles réellement essentielles pour l'industrie touristique? (la réponse est oui car l'activité touristique est liée aux dates des vacances d'été mais pas forcément aux dates actuelles. ) - Ne faut-il donc pas toucher aux vacances scolaires? Non dit la majorité '' cela dépend vraiment de la façon dont y touche '' Discussions en vue encore.- Ne serait-il pas préférable d'étaler les vacances de Juin à Septembre?.Question très embarrassante .Ce changement doit être fait dans l'intérêt des enfants . Les professionnels de leur côté préféreraient un étalement des congés de l'été plutôt que leur concentration sur une courte période. Il est certain que si l'on raccourcit les vacances d'été , il sera préférable pour eux de créer des zones. Mais il faut comprendre que l'étalement serait plus difficile en raison, par exemple, des périodes d'examen comme celle du baccalauréat. L'Éducation nationale devra probablement revoir aussi une partie de son organisation.

nouvelle année scolaire pour 2013 : ce qui est indiscutable c'est que la France est le pays où il y a un nombre élevé de semaines de vacances et un nombre de jours de travail assez réduit et...beaucoup de travail à la maison. Le ministre prendra des décisions en Juin qui iront pour une part, dans le sens des conclusions du comité de pilotage ;Et ce d'autant plus qu'elles ne seront pas appliquées concrètement avant la rentrée 2013, si tout va bien. Il aura aussi à tenir compte des premiers résultats de l'expérimentation nationale ''cours le matin, sport l'après-midi''(Extraits du Sud-Ouest du 26/01/11).

On apprend le 31 mai 2011 que la FCPE est pour des vacances plus courtes.

Jean-Jacques Hazan, le président de la FCPE,s'est dit favorable la 31/05/11 au raccourcissement des grandes vacances, dans le but d'équilibrer le rythme scolaire. '' Aujourd'hui, notre journée est la plus longue d'Europe. (et le nombre des jours de classe le plus court )..Il faut trouver les moyens d'avoir les journées de cinq heures les plus équilibrées'' a exposé sur Europe1 le président de l'association de parents d'élèves.

Toutefois la FCPE souhaite que ce raccourcissement des grandes vacances soit homogénéisé sur le territoire...Si on veut du zonage, il faut absolument avoir un zonage partout'' a ainsi clamé Jean-Jacques Hazan;

Le reste de l'année, la FCPE propose que soit instaurée une alternance de 7 semaines de cours pour 2 semaines de vacances. [Ces 2 semaines de vacances avec le zonage ne gêneraient pas les stations de ski car de plus en plus les séjours sont d'une semaine.]

Les craintes du syndicat SE-Unsa sur les annonces de Luc Chatel , en Juillet 2011,concernant les rythmes scolaires.

Le Syndicat des enseignants (SE) de l'Unsa, deuxième organisation du primaire, a jugé le 05/07/11 que le dossier des rythmes scolaires ne devait pas être traité à la découpe. Il a mis en garde contre un éventuel ''passage en force'' sur certaines mesures. Un rapport sur les rythmes scolaires a été remis lundi 4 juillet 2011 au ministre de l'Éducation nationale,Luc Chatel. ''D'un côté , il annonce une large concertation dès la rentrée 2011,et de l'autre il ne retient que 2 propositions sur lesquelles agir rapidement : la pause méridienne et le raccourcissement des vacances d'été.

Pour le syndicat, la journée, la semaine et l'organisation de l'année sont en effet autant de leviers à actionner simultanément si l'on veut que les évolutions aient du sens. C'est ainsi que la réorganisation des périodes de congés peut permettre de modifier le temps de présence journalier des élèves.

À quel prix la Corée du SUD, fin 2010, est elle dans les meilleurs au test PISA de l'OCDE?

Premier des pays de l'OCDE en lecture, 2ième en maths et en sciences, la Corée du sud a tout ce qu'il faut pour flatter la fierté nationale. Mais à quel prix? - les journées de cours débutent à 7h30 pour finir vers 15 ou 16 heures. Mais la course à la réussite oblige les élèves à rester à l'école pour suivre des cours permanents parfois jusqu'à 23 heures ! Au total les jeunes Sud-Coréens peuvent y passer jusqu'à 15 heures par jour .Ajoutées au temps des transports, ces heures réduisent d'autant celles du sommeil – 4 ou 5 heures par nuit avec, en tête , un principe répété de génération en génération ''Dors 5 heures par nuit et échoue, dors 4 heures et réussis''.

Pendant les vacances il faut continuer d'aller à l'école. Ce rythme très intense interdit toute activité extrascolaire. Les cours ont souvent lieu dans des classes de 40 élèves, avec professeur tout-puissant et châtiments corporels. Il faut apprendre par coeur, ce qui ne laisse pas de place à l'épanouissement personnel.

Cette organisation n'est pas remise en cause en cause même si le syndicat KCTU appelle à ''une évolution d'un système caractéristique d'une société industrielle vers un système fondé sur le savoir et l'information. La réussite reste un devoir dans ce pays soumis à la culture du classement jusqu'à l'obsession. ( extrait du Monde du 15/12/2010)

■ ■ Mai 2012 élection du Président F.Hollande: réfonte de l'Education nationale et les nouveaux rythmes scolaires vont entrer en vigueur en 2013 (et) (ou) en 2014.

Le ministre V.Peillon a des difficultés pour sa réforme des rythmes scolaires : les communes et le syndicat Snuipp,majoritaire, veulent des compensations financières.

Depuis le début novembre les négociations sont crispées entre le ministre, les collectivités locales et les syndicats des enseignants ( le Snuipp particulièrement). Il est bien acquis qu'il y aura bien une demi-journée d'école supplémentaire le mercredi matin. Mais ces 3 heures ont un coût pour les communes qui vont devoir, la plupart du temps, proposer un temps de garderie et un repas de cantine. Les syndicats enseignants évoquent de leur côté des charges nouvelles pour les enseignants liées au tarnsport et à la garde de leurs enfants en bas âge., Le noeud de la réforme se joue sur la durée d'une journée d'école les autres jours : lundi-mardi-jeudi-vendredi. Plus les écoliers finiront tôt la classe , plus les communes paieront en garderies et activités ...et inversement. Car il est également acquis qu'aucun élève ne sera laissé dans la nature avant 16h30.

On se dirigerait vers une fin des classes à 15h45.... soit environ 1 million d'euros pour une ville comme Bordeaux . Elevé mais supportable. En revanche ce sera difficile, voire impossible, pour les petites communes. Il va falloir que l'Etat propose des aides. Le syndicat Sniupp déplore ''une réforme des rythmes précipitée et peu financée qui risque de fragiliser les évolutions annoncées''. Ce syndicat a aussi publié une enquête selon laquelle une moitié des enseignants serait favorable et l'autre défavorable au retour de la semaine de 4,5 jours dans le primaire. Les professeurs d'école n'acceptent pas de travailler davantage, de venir désormais le mercredi matin sans compensation financière, même s'ils finissent un peu plus tôt les autres jours de la semaine.Un groupe d'enseignants non syndiqués s'est même formé pour protester. Il s'est baptisé ''les Dindons'' et a déjà recueilli 7 000 signatures.

''Il faut en finir avec la surenchère . Chacun doit prendre ses responsabilités et savoir quelle école on veut'' indique un représentant du SGEN-CFDT, syndicat minoritaire. D'où le ministre sortirait-il l'argent.?

Hubert Montagner, médecin spécialiste des rythmes scolaires soutient la FCPE qui proteste contre le blocage de la négociation par le syndicat Snuipp, particulièrement. Il a déclaré : ''je trouve indigne ce qui se passe ....l'attitude actuelle (en 80 et 82 le syndicat du SNI, dixit H.Montagné, collaborait aux colloques fondateurs à Paris et à Besançon, et n'était pas seulement préoccupé par la défense des enseignants mais aussi par celle des élèves, autres acteurs de l'école) du Sniupp est absolument honteuse et indécente (on veut bien des changements ...mais contre des compensations). Ce syndicat désormais majoritaire chez les enseignants du primaire , même si le taux de syndicalisation est faible, n'avait pas protesté en 2007/08 contre les mesures désastreuses de X.Darcos sur la semaine de 4 jours , maintenant dénoncées par la grande majorité des enseignants et mouvements pédagogiques. Si, pour H.Montagner, des adhérents au Sniupp, étaient et restent partagés sur la semaine de 4 jours, c'est parce qu'une partie refuse que le mercredi soit scolarisé , pour des raisons purement égoïstes, de confort personnel ou familial...sans se préoccuper des autres. Beaucoup se moquent de l'intérêt des enfants , alors que, bien évidemment , l'école a été instituée pour les enfants et non pour les parents et les enseignants''.(Extraits du Sud-Ouest du 18/11/2012)

Nota : le ministre, V.Peillon, a fait savoir que la décision sur les rythmes scolaires serait prise fin novembre.Mais peu après, le président Hollande a précisé qu'il avait dit aux maires de France, au cours de leur congrès annuel, que la mise en place des nouveaux rythmes scolaires pourrait se faire sur 2 ans : 2013/2014 - l'année au grè des maires.

Le décret sur les rythmes scolaires a été publié au JO du .

Ce décret consacre le retour à la semaine de 4,5 jours dès la rentrée 2013, avec le mercredi matin.Le gouvernement cependant ouvre la porte par dérogation à un report à 2014 et/ou au choix du samedi matin. Le ministre V.Peillon s'appuie sur de nombreux rapports d'experts dont l'Académie des Sciences ,sur la fatigue et les difficultés d'apprentissage dues à l'instauration de la semaine de 4 jours. Avec cette semine les écoliers français subissaient depuis 2008 une journée plus longue, plus chargée que la plupart des autres élèves dans le monde, cumulée à une année scolaire plus courte.

Avec la semaine de 4,5 jours la journée de classe est raccourcie de 45 minutes en moyenne. Les enfants auront des activités périscolaires, culturelles ou sportives. Les collectivités décideront si elles les facturent ou pas . Elles devront supporter les frais de cantine et de ramassage scolaire accrus avec la demi-journée supplémentaire en plus du recrutement et de la formation des animateurs. Le gouvernement a débloqué 250 millions d'euros pour aider les communes qui franchissent le pas dès septembre 2013. Autre coup de pouce, les taux d'encadrement des activités périscolaires ont été assouplis.

Novembre 2013 : malgré des mouvements hostiles et une grève le Ministre Peillon ne reculera pas.

Le ministre de l'Education a affirmé le 15/11/2013 qu'il n'y aurait ''pas de retour sur la réforme des rythmes scolaires'' alors que la grève des professeurs des écoles contre les modalités d'application de la réforme a été suivie par 23% d'entre eux en France et 41% à Paris, fer de lance du mouvement selon le ministre.

Le Bac pourrait, dans un avenir proche, se passer dans des gymnases ou (et) dans des amphis de fac.

Pour que le troisième trimestre soit moins amputé de jours de travail qu'il ne l'est depuis des années et pour que l'ensemble des élèves puissent travailler davantage jusqu'au 03 juillet, le ministre X.Darcos a prévu de faire passer les épreuves dans des universités, dans des gymnases. La surveillance serait assurée par d'autres personnes que les professeurs. Il serait demandé aux professeurs volontaires de corriger les copies en dehors de leurs heures de travail et la rémunération serait plus élevée. Dès 2008 l'expérience sera tentée dans une ou deux académies et généralisée à la rentrée suivante.

Cinq académies ont été désignées pour expérimenter une nouvelle organisation des épreuves du bac en 2008.

Le ministre X.Darcos a rappelé le 14/10/07 que l'année scolaire commençait au début septembre et qu'elle devrait se terminer à la fin du mois de Juin..Il a fait remarquer – ce qui était évident pour tous - que dans les lycées et parfois même dans des cités scolaires où se déroulaient des épreuves du baccalauréat, ce temps scolaire n'était pas respecté et que les conseils de classe se tenaient bien souvent à la fin mai. Ce qui – par rapport à la date d'arrêt des notes- entraînait la perte de plus d'un mois de scolarité par an. Une injustice pour les élèves (autres que ceux de bac)qui doivent arrêter l'année scolaire trop tôt et pour les enseignants obligés de faire en 9 mois les programmes conçus pour 10 mois de cours.

Pour remédier à cette fâcheuse situation il a décidé d'expérimenter une nouvelle organisation dans 15 départements des académies de : Amiens, Besançon, Dijon, Rouen et Aix-Marseille (+départements du Vaucluse et de la Lozère), académies qui exploreront des solutions différentes en prenant 2 principes en commun :

choisir les locaux d'examen de la manière la plus astucieuse possible dans des locaux scolaires ou ailleurs en conservant les locaux pour accueillir les classes qui ont encore cours ;

employer de la manière la plus efficace les équipes d'enseignants afin qu'elles soient disponibles pour dispenser les cours aux élèves qui ne passent pas d'examen.

Seule est concernée l'organisation matérielle de l'examen.

Pour ce qui est des collèges il va falloir continuer à tenir les conseils de classe le plus tard possible mais il nous semble qu'il y aura un hiatus quant à la date du Brevet dont les notes seraient utilisées en partie pour l'orientation-affectation après la 3°.Obligatoirement pour les 3° toutes les notes seront arrêtées milieu Mai. Ce qui allégera le troisième trimestre...

Le Bac 2009 commencera le 18 juin 09 et les épreuves seront déconcentrées.

Pour que les élèves de 6°, 5°, 4ème, 2de (classes où il n'y a pas d'examen en fin d'année) ne soient pas démobilisés comme les autres années, les conseils de classe de ces niveaux auront lieu mi-juin. Comme nous l'avons dit plus haut, l'an passé 4 académies : Rouen – Amiens – Besançon – Dijon et 2 départements (Vaucluse et Ardèche) ont testé la nouvelle formule, avec succès : plus de 15 jours de plus de travail pour les élèves) : - conseils de classe repoussés et épreuves ''déconcentrées ''.Formule qui sera désormais en vigueur dans la France entière. C'est ainsi qu' on ne monopolisera plus un gros collège ou lycée transformés en centre d'examen. Les épreuves seront organisées sur un plus grand nombre d'établissements, notamment privés.

Agenda de fin d'année scolaire 2008/09.

- Conseils de classe : Pas avant le 15 juin pour les 6èmes, 5èmes,4èmes, 3èmes, 2des.-à partir du 8 juin pour les terminales et du 11 en première.

- Affectations et commissions d'appel :le soir du Brevet et au plus tard le 2 juillet elles seront remises aux 3èmes et à partir du 25 juin commissions d'appel pour les élèves de 2des qui auront contesté leur orientation.

- Brevet : Français le 30 juin au matinhist-géo , l'après-midi. Le lendemain matin épreuve de maths. Résultats le 10 juillet.

- Baccalauréat : le 22 juin épreuves anticipées de Français – les épreuves écrites du bac général débutent avec la philo le 18 juin. Elles s'achèveront le mercredi 24 avec hist/géo le matin pour tous et l'après-midi sciences en ES et L .Résultats du premier groupe le 07 juillet ; rattrapage jusqu'au 11 juillet.

Les lycéens travailleront jusqu'à fin-Juin : le point en juin 08.

Annoncée en 2007 comme nous l'avons indiqué au sous/chapitre précédent cette réorganisation du temps scolaire doit permettre aux lycéens dont les établissements sont centres d'examen du baccalauréat de poursuivre effectivement leurs cours jusqu'à fin Juin. ''La perte habituelle d'un mois d'enseignement, a dit le ministre, entraînait une contrainte intenable pour achever les programmes scolaires dans le temps. Et pour le système éducatif c'était près du milliard d'euros de dépenses qui ne sont pas directement utiles aux élèves.''

Dans ces départements pilotes les professeurs bénéficieront de nouvelles mesures financières pour que la correction des copies (activité supplémentaire) se cumule avec l'activité normale d'enseignement (où il y aura cependant moins de devoirs – pour ne pas dire aucun....). Les correcteurs ne seront plus payés de 1,06€ ou 1,32€ la copie mais 5 euros. La correction de 7 copies équivaudrait au paiement d'une heure supplémentaire. Les indemnités versées aux personnels de direction et aux gestionnaires d'établissement seront majorées de 100%!

La surveillance des épreuves du baccalauréat sera assurée, chaque fois que possible, par des personnels non enseignants ou des vacataires.

Cette réorganisation, qui intéresse actuellement 11% des candidats aux baccalauréats général et technologique, pourrait être généralisée à toutes les académies en 2009. Chaque année le bac entraîne la correction de 4 millions de copies et mobilise près de 150 000 correcteurs et examinateurs et sa nouvelle réorganisation nécessite une vaste préparation matérielle difficile à mettre en place. En 2008 le calendrier qui concerne toutes les académies a prévu le début des épreuves au 16 juin (11 juin en 2007) et la date des résultats n'a pas bougé : 4 juillet pour le premier groupe d'épreuves et 11 juillet pour les résultats définitifs.

Dans un discours à la presse le 21/10/08, X.Darcos aborde la réforme du lycée ( nouvelle organisation du temps scolaire – enseignements généraux de tronc commun – modules complémentaires – accomp

Le 21/10/08 le ministre Darcos a présenté à la presse un point d'étape sur la réforme du lycée. Dès la rentrée 2009 , une nouvelle organisation du temps scolaire s'appliquera à la classe de seconde. L'année scolaire sera articulée en deux semestres (18 semaines x 2). Quatre conseils de classe ( 2 conseils de mi-semestre et 2 conseils de fin de semestre) permettront de faire le point sur les difficultés et l'orientation des élèves. Nous sommes étonnés de ces chiffres :18 semaines x 2 + 1 semaine de bilan, d'orientation,d'oral? soit au bas mot 37 semaines......Nous tenons à dire qu'en trente années de chefs d'établissement nous n'avons jamais connu plus de 34/35 semaines de cours et parfois bien moins...mais wait and see!

Il a dit que l'emploi du temps hebdomadaire de l'élève sera de 30 h avec un tronc commun de 21h organisées en modules avec comme enseignements généraux : français, mathématiques, histoire et géographie, deux langues vivantes, sciences expérimentales et éducation physique. Parmi les nouveautés : 6 heures - modules d'enseignement complémentaires choisis parmi humanitéssciencestechnologies et 3 heures

d'accompagnement personnalisé. Une semaine entre le premier et le second semestre prolongera les 3 heures hebdomadaires qui seront consacrées, dans l'emploi du temps de tous les élèves à l'accompagnement personnalisé.. Le principe d'organisation en modules sera également au coeur de l'organisation des classes de première et de terminale qui comporteront des dominantes clairement identifiées.. Cette organisation n'implique pas de réforme du baccalauréat qui restera l'examen national auquel les Français sont si attachés.

La spécificité de la voie technique sera maintenue à partir de la classe de première.

Il a aussi réitéré sa promesse selon laquelle les suppressions de postes ne concerneront pas les lycées, l'an prochain. Par ailleurs il a invité le SNES à revenir dans les discussions. Ce qui pourrait se faire dans la mesure où, après la manifestation nationale du 19/10/08, le syndicat a noté quelques inflexions par rapport à des points de blocage....et que le ministre a dit qu'il sera question aussi de revalorisation morale et matérielle des enseignants du lycée.

Mais il est clair qu'il y aura des suppressions même en lycée si le volume horaire de certaines disciplines est allégé et surtout si certaines deviennent facultatives!! Attendons ....la réponse sous quelques semaines.

Petit à petit les Allemands renoncent à la scolarité à la demi-journée.

On apprend dans le Figaro du 24/08/06 que la scolarité à la demi-journée (cours le matin et après-midi consacré – en principe- aux activités sportives et culturelles) n’a plus la cote en Allemagne et ce pour 2 raisons: − 1 les Allemands ont été marqués par les résultats de l’enquête PISA (Programme for International Student Assessment) qui classait en 2000 leur pays seulement dans la moyenne de l’OCDE. L’enquête indiquait combien l’origine sociale déterminait la réussite scolaire outre-Rhin. Hubert Montagner, chronobiologiste, qualifiait le système scolaire allemand de pire des systèmes. Berlin a donc lancé en 2003 un vaste programme de réformes. La demi-journée de travail a été remise en cause et très lentement, il faut le reconnaître, puisque depuis 2003 seulement 4 905 écoles sur 40 500 ne suivent plus la scolarité à la demi-journée.

2 par ailleurs les autorités ont constaté que le système de la demi-journée empêchait quasiment de nombreuses femmes de travailler et n’incitait pas les couples à devenir parents d’où une nette diminution du taux de natalité. Angéla Merkel, le nouveau chef du gouvernement , a pris plusieurs mesures ( déduction fiscale pour les frais de garde d’enfant et l’instauration d’un salaire parental) pour aider les femmes à concilier vie professionnelle et vie familiale.

Révolution en Angleterre sur le calendrier scolaire.

D'après le Monde du 05/09/06 le premier ministre anglais,Tony Blair, qui en 1996, lors de sa première campagne électorale répétait à souhait: J’ai 3 priorités: éducation, éducation, éducation a augmenté substantiellement, depuis 2001, le budget de l’éducation (+ 4,7%chaque année).



En mars dernier il a lancé sa réforme la plus radicale depuis 30 ans concernant le calendrier scolaire. C’est ainsi que désormais l’année scolaire sera découpée en 6 périodes d’enseignement longues de 6 ou 7 semaines, reliées par des périodes de congé d’une à deux semaines et des vacances d’été réduites à 38 jours. Ce nouveau calendrier qui est entré en vigueur en septembre 2006 a bénéficié d’un consensus auprès des parents, des proviseurs et du personnel administratif.

La réforme ne s’arrête pas là: les enseignants ont eu leurs salaires augmentés, ils sont aidés dans la lutte contre les violences verbales et physiques, ils ont eu le droit de consacrer 10% de leur emploi du temps à noter les devoirs et à préparer leurs cours….mais il y a le revers de la médaille: les enseignants (avec le puissant syndicat, le NUT(National Union of Teachers) craignent une privatisation rampante de l’éducation et une sélection déguisée. Rien d’étonnant puisqu’on verra une plus grande concurrence s’installer entre les écoles publiques et qu’elles pourront prendre leur autonomie et être administrées en trusts sous la direction

d’un sponsor privé: une association, une université, un club sportif…une entreprise, ou un groupe de parents d’élèves.

Intéresser les parents à l’organisation du travail personnel de l’élève16

Ce qu’un parent d’un élève du primaire voire des premières classes du collège peut faire pour aider son enfant à:



Organiser son temps

Consulter régulièrement le cahier de textes ou l’emploi du temps,- prévoir un

quart d’heure au cours du week-end pour discuter avec son enfant du travail de la

semaine à venir.prévoir un endroit où il puisse travailler dans de bonnes conditions.- fixer

avec lui une durée pour faire un travail donné.prévoir les sorties du week-end ou les rendez-

vous médicaux pour que l’enfant effectue son travail avant.se faire relayer par un

organisme d’aide aux devoirs ou une autre personne si les horaires ne permettent pas

d’être présent faire figurer sur l’emploi du temps les heures réservées à d’autres

activités (loisirs, repas, télévision) ou/et occupées par les transports.afficher l’emploi du

temps là où l’enfant fait ses devoirs…

Apprendre ses leçons

Vérifier dans le cahier de textes le libellé de la leçon.trouver un moment pour

faire réciter les leçons.permettre à l’enfant de travailler avec un camarade.l’inciter à

à chercher dans le dictionnaire le sens des mots qui lui posent problème.l’amener à

refaire les exercices déjà faits en classe et à en faire des nouveaux.

Avoir son matériel

Regarder la veille, avec l’enfant, l’emploi du temps du lendemain.vérifier dans

le cahier de texte si un matériel spécial ou un équipement doit être apporté: arts plastiques, géométrie, affaires de sports…

Les rythmes de l’apprentissage des leçons.



L’organisation du temps pour apprendre les leçons à la maison tient une place importante dans la réussite scolaire. Les stratégies diffèrent. Certains préfèrent un travail global, groupé (on apprend les cours, les leçons, en une seule fois), d’autres, en revanche, adoptent le travail dispersé, divisé, aux rythmes éclatés: 3 ou 4 séquences, dans un temps réduit, mais renouvelées. C’est ainsi qu’on les voit apprendre avant le repas, peu de temps avant de s’endormir et réviser avant le départ en classe. Il semblerait que cette méthode soit la plus efficace.

Au collège (déjà au cycle 3 à l’école élémentaire) les leçons et exercices sont donnés quelques jours à l’avance. À l’élève de se réserver un peu de temps chaque jour pour s’imprégner du contenu des leçons.

Dès qu’un enfant revient de l’école, du collège voire du lycée il faut lui laisser le temps de se ressourcer et de se détendre: goûter – jouer – ne rien faire). Il faut, après, le laisser aller dans sa chambre loin de la télé, de la musique. L’adulte doit alors rester auprès de lui, au dessus de l’épaule pour un élève du primaire. L’autonomie complète se fait généralement à partir de la 4ième de collège. Lui rappeler (ça gagne du temps contrairement à ce que croit l’élève) qu’avant de faire un exercice ou un devoir il doit relire les leçons et les exemples du jour. Excellente façon de rafraîchir, de consolider, de mieux comprendre ce qu’il a fait dans la journée ou, parfois, les jours auparavant..

Vers la fin du chapitre 12 au sous chapitre: - Rappel de conseils donnés aux parents, grands parents, grands frères er sœurs pour accompagner les enfants sans les étouffer et en respectant leur autonomie nous rappelons des consignes recommandées par des psychologues et des pédopsychiatres.

Le plan Langevin (physicien )–Wallon ( psychologue):



Il serait opportun de revisiter ce plan écrit à La Libération par deux partisans de l’école unique, d’une école conçue explicitement en fonction des enfants, de leurs rythmes et de leurs aptitudes.16 Les conseils, préceptes, vont au delà d’une vulgate marxiste appréciée par les uns et critiquée par les autres. Des principes sont toujours d’actualité: le premier est le principe de justicel’enseignement doit être adapté à la justice sociale…on peut lire aussi que l’éducation prendra pour base la connaissance de la psychologie des jeunes, l’étude objective de chaque individualitél’orientation scolaire d’abord puis l’orientation professionnelle doivent aboutir à mettre chaque travailleur, chaque citoyen au poste le mieux adapté à ses possibilités, le plus favorable à son rendement.

L’école doit retrouver sa capacité de reconnaître la pluralité des excellences comme le demandaient Langevin et Wallon, c’est à dire de déceler et de promouvoir le meilleur de chacun en traitant également capacités intellectuelles et habileté manuelle, sens de l’abstraction et goût du concret, en poussant les meilleurs dans chacun de ces domaines, aussi loin qu’ils peuvent aller quel que soit le milieu dont ils sont issus. (article de M.Pébereau, président de BNP Paribas et président du comité sur l’école du Medef - in le Figaro du 17/11/04)

Où l’observation de soi peut faciliter la gestion du temps



Pour améliorer l’efficacité du travail d’un élève lors de ses devoirs ou de ses leçons à la maison il faut amener l’enfant à se livrer à un audit personnel sur son comportement. On lui demandera de noter par écrit la nature de son travail ou de ses occupations, leur durée. Il devra chronométrer les différentes interruptions et l’aide éventuelle d’un parent. Au bout d’une semaine d’un contrôle le plus franc possible, il doit être capable au cours d’un entretien de dire combien de temps il peut rester concentré, les moments où il travaille le mieux: avant ou après le repas, avant de s’endormir ou en se levant plus tôt le matin…la méthode qui lui convient: temps courts, temps longs. Il appartient à l’adulte, au bout d’une semaine d’analyser avec l’enfant ses observations et de lui expliquer, éventuellement, l’intérêt de changer certaines pratiques.

Exemple d’une observation d’un élève de 5e.:

18 h- je m’installe au bureau avec le poste en sourdine – je commence par le français parce que c’est le plus facile. 18h15 - je reçois un appel téléphonique d’un copain…20 minutes….18h40 – je vais me chercher du chocolat. 18h50 – je commence les exos de maths. J’appelle un copain car je n’ai pas bien compris ce qu’on me demande…19h10 – j’écoute un CD. 19h20 – j’étudie ma leçon d’histoire…19h45 je regarde un peu la TV

je vais manger…et je me remets au travail une heure après le repas et je recommence 45 minutes le matin avant de partir pour le collège.

Temps des repas, du repos.



Pour nous les trois besoins fondamentaux d’un enfant sont: le sommeil, l’alimentation et …l’affection

Aux parents, à la maison, de bien équilibrer les repas surtout le petit déjeuner.

L’Inpes dans une enquête sur les jeunes nous a dit que de plus en plus de pré-ados zappaient le petit déjeuner. À 11 ans , 28% boudent le café croissant et à 15 ans 43% des jeunes ne mangent rien avant l’école. Cette proportion est encore plus élevée chez les filles surtout dans le souci de ne pas grossir ( Aujourd’hui du 31/08/05). Les spécialistes rappellent régulièrement que pour un jeune le petit déjeuner doit être copieux: du lait, aliment riche en protéines animales et en calcium, le pain ou les céréales qui couvrent la ration de sucres lents et un fruit qui apporte un complément de vitamines. Rappelons qu’en fin d’après-midi un élève a besoin d’un goûter avant de se mettre à ses devoirs et à ses leçons.

Cette même enquête noua apprend que 37% des filles de 11 ans en CM2 font déjà un régime et plus d’une sur deux en seconde! Résultats qui confirment une insatisfaction de l’image corporelle fréquente à cet âge, particulièrement chez les filles.

Les boissons lors des repas:

55% des élèves déclarent boire de l’eau uniquement, 31% consomment des sodas ou sirops, 12% du lait ou du jus de fruits.− En dehors des repas: 62% déclarent consommer des sodas ou sirops,23% du lait et 13% de l’eau. − Lorsqu’ils ont soif, 87% des élèves étanchent leur soif dans les structures offertes par l’établissement (fontaine à eau, cantine, toilette) et 4% se fournissaient exclusivement au distributeur du collège ou du lycée . (Nous avons bien dit se fournissaient car la loi aura modifié cette habitude).

Le défaut majeur des jeunes est la vitesse dont ils font preuve pour manger au restaurant scolaire principalement où ils passent de longues minutes à faire la queue, et quelques petites minutes seulement à manger car il n’y a pas assez de place pour face au nombre des demi-pensionnaires.. On doit leur déconseiller d’ingérer trop de boissons gazeuses et sucrées…Les cantines et les restaurants scolaires ont généralement un médecin ou un diététicien qui supervise la qualité des repas…

On entend dire régulièrement que les enfants en général se couchent trop tard.. Les jeunes (enfants, pré-ados, ados) ont besoin d’un temps important de sommeil: 12h pour l’enfant et 8h pour un ado (le premier se couchera avant 22h et l’ado avant 23h . C’est le temps d’action de la mélatonine. Cette hormone, qui décroît avec l’âge, est produite par la glande pinéale située au centre du cerveau. Hormone du rythme circadien, elle régule et contrôle notre horloge biologique: elle améliore le sommeil, stimule le système immunitaire et protège le système nerveux central. C’est donc grâce au sommeil que l’enfant sera capable de développer ses compétences motrices. Le sommeil est nécessaire à la régénération de l’organisme, à la réussite scolaire. Pour un jeune dormir c’est à la fois grandir physiquement et grandir dans sa tête. Dans son Blog: www.meirieu.com Philippe Meirieu évoque différentes raisons qui font que la tension monte chez un enfant. Il dit notamment qu’en trente ans un élève de 5e a perdu une heure de sommeil par jour.

Un repos suffisamment long, des repas équilibrés, réduiront, en partie les tensions et la fatigue du temps passé en cours. L’unité INSERM 48017 de neurobiologie des états du sommeil et d’éveil, estime qu’il faudrait retarder l’heure d’entrée en classe et la mettre à 9h car les ados ont une tendance naturelle à se lever tard et à se coucher tard. C’est le soir que les adolescents ont envie de retrouver leurs copains…

On nous rappelle que les performances s’élèvent dans la matinée, chutent avant le déjeuner pour remonter dans l’après-midi. Par ailleurs il est reconnu que c’est le Lundi, après la coupure du week-end, que les performances sont les moins bonnes. Pour assurer au jeune une certaine récupération d’énergie au moment d’une fatigue il serait opportun que les enseignants d’EPS introduisent dans leurs cours quelques techniques de yoga auxquelles il pourrait recourir éventuellement.

Un biologiste du CNRS (A.Klarsfeld) invite la commission des rythmes scolaires à ne pas oublier une donnée scientifique essentielle : un plus long sommeil des ados qui passe des rentrées matinales plus tardives en cours.

Alors que le ministre Chatel lançait, le 14/09/10,la commission des 27 experts devant plancher sur les rythmes scolaires avant avril 2011, un biologiste du CNRS invite à ne pas oublier une donnée scientifique essentielle au débat : ''entre 11 et 20 ans on a vraiment du mal à se lever à l'aube '' ''Laissons dormir les ados le matin''!

Écoutons le biologiste ( Aujourd'hui du 14/09/2010): ''depuis que le débat sur les rythmes scolaires est relancé j'ai entendu beaucoup de choses mais il me semble que la spécificité de rythme des ados est oubliée. Or on ne devrait pas réfléchir sur la réorganisation des journées de cours et des horaires de la même façon pour des enfants et des ados. Si l'école commence trop tôt pour les les petits , c'est pire pour les collégiens et les lycéens : leurs cours démarrent en général dès 8 heures du matin (jusqu'à 17h assez souvent)alors qu'en primaire c'est rarement avant 8h30 ou 9 h. C'est aberrant,alors qu'ils ont réellement du mal à se lever le matin.

Question du journaliste : qu'ils aient du mal à se coucher le soir et qu'ils traînent le matin, ce n'est donc pas juste une posture d'ado?

Réponse du journaliste : et non ce n'est pas -seulement- par rébellion, C'est physiologique, cela a été établi par les travaux récents des chronobiologistes. En gros ,on distingue deux types de fonctionnement des horloges internesle chronotype- de chaque individu : il y a ''les alouettes'', plutôt du matin et les ''hiboux''plutôt du soir. En menant une enquête par questionnaire auprès de 60 000 personnes, des chercheurs allemands de l'université de Munich ont clairement établi que le chronotype varie selon les âges de la vie. Les courbes montrent qu'à l' adolescence l'horloge interne tend de plus en plus vers le hibou , jusqu'à un pic à 19 ans..On constate alors jusqu'à 2 heures de décalage d'horloge interne avec les plus jeunes enfants.

Question : donc pas de cours trop tôt le matin?

Réponse : si l'on estime que vers 15 ans ,l'ado hibou a en moyenne une heure et demie de décalage dans son horloge , il vaudrait mieux ne pas commencer les cours avant 9h30/10h. L'horaire actuel, c'est-à-dire 8h

n' aurait pas de raison d'être si le nombre de jours de cours était plus grand dans l'année et les vacances plus courtes. Il serait en tout cas intéressant d'expérimenter des jours de classe plus adaptés au rythme biologique des ados. Quitte à être dans l'utopie , on pourrait même adapter les classes en fonction du chronotype des élèves...

André Klarsfeld est auteur de '' .les Horloges du vivant -comment elles rythment nos jours et nos nuits.'' (Ed. Odile Jacob)

Au XIIième Festival des lycéens et apprentis aquitains (>5000jeunes) qui s'est tenu à Cenon (33) un atelier s'est intéressé au sommeil. Il était encadré par le professeur Paty neuropsychiatre sp&

Pour mener à bien leurs recherches , c'est vers leurs camarades de classe du lycée des Graves à Gradignan (33) qu'un groupe de jeunes filles se sont dirigées . Sollicitées au travers de questionnaires, leurs réponses laissent un bilan sans détour :'' les jeunes se couchent tard , manquent de sommeil et ne se concentrent pas en classe.''Le professeur Paty précise :''la moitié d'entre eux s'endorment ou luttent pour ne pas dormir en cours. Les jeunes sont des gens du soir.''

80% des lycéens souffrent d'un manque de sommeil d'environ 2 heures par journée de cours. Sont notamment mis en cause (les causes parfois s'additionnent)) -le temps passé devant les écrans - les activités extrascolaires tardives - la consommation de drogues et (ou) d'alcool - des régimes incontrôlés ou la pression scolaire et sociale.... Résultat des comptes, une tendance à l'endormissement ,des troubles de l'attention, du caractère , de l'hypertension, des retards de croissance ou encore un dérèglement des phases de sommeil ( épuisement le matin et insomnie le soir). Il faut savoir, dit le professeur Paty, que le manque de repos a de lourdes conséquences physiques, psychiques, intellectuelles, sociales.... C'est donc un sujet très sérieux..

La valorisation de la restauration scolaire.

Comme nous l’avons développé au chapitre 11a la MGEN a diligenté une enquëte - Climat scolaire, conditions de travail et qualité d ela vie professionnelle dans les lycées et collèges. Pour ce qui est des pistes proposées l’étude a révélé que les écoles ayant plus de 60% de demi-pensionnaires bénéficiaient d’un climat bon, voire excellent. Indicateur de l’ambiance de l’établissement le moment de restauration scolaire s’avère particulièrement important dans la détermination du climat qui y règne..

Le BIO au lycée.

Le lycée professionnel Jamais à Rochefort-sur-Mer a été retenu par la Région Poitou-Charentes pour expérimenter le service de 500 quotidiens en Bio durant l’année scolaire 06/07. En fin d’année, après différentes évaluations: surcoût, qualité, satisfaction des usagers, l’expérience pourrait être étendue progressivement à la totalité des lycées de la Région.

la cuisine allégée. Le lycée hôtelier de Biarritz ouvre à la rentrée une mention complémentaire de cuisine intitulée: art de la cuisine allégée. Les centres de thalassothérapie ou les stations thermales sont très intéressés par cette option qui permettrait d’élaborer une cuisine de régime, goûteuse et allégée.

► De plus en plus de collèges, de lycées et de LP sous la responsabilité de certains professeurs, de personnels de l'intendance, de santé et surtout de chefs de cuisine composent des équipes chargées de faire l'éducation du goût des élèves de leur établissement. Ces équipes montrent aux élèves que ce que l'on met dans les assiettes peut prémunir des maladies cardio-vasculaires ou autres problèmes liés au surpoids par exemple. Cet apprentissage fondamental passe par des cours où les professeurs apprennent aux élèves à équilibrer les menus, à préparer le petit déjeuner idéal. On explique aussi pourquoi l'établissement, éventuellement, distribue gratuitement des fruits à la place des confiseries.

En novembre 2010,58 députés ont présenté une proposition de loi visant à améliorer l'accès à une eau potable de qualité dans les établissements scolaires.

Les députés en question veulent insérer dans le Code de l'éducation l'article suivant : une information régulière est délivrée sur les règles générales d'hygiène et les bonnes pratiques nutritionnelles. Tout élève a accès à une eau potable de qualité pendant le temps scolaire .

Ces parlementaires avaient été alertés par des parents constatant qu'il y a très peu de points d''eau dans les établissement et que lorsqu'il y en avait ils étaient placés près des toilettes donc dans un environnement d'odeurs désagréables;

Raisons pour lesquelles les enfants doivent s'hydrater:

C'est bon pour l'intellect ...les performances physiques mais aussi cognitives des enfants dépendent de leur niveau d'hydratation , note le professeur Friedlander.

C'est riche en calcium : le professeur Vidailhet du CHU de Nancy affirme que l'une des préoccupations majeures actuellement est l'insuffisance des apports en calcium à la puberté surtout chez les filles. Pour lui entre 11 et 14 ans, 63% des filles reçoivent moins des deux tiers des apports calciques nécessaires. Entre 15 et 17 ans 73%! Chiffres alarmants qui font redouter une recrudescence d'ostéoporose lorsqu'elles auront 45 ans.

Ça les protège de l'obésité : selon le professeur Frielander , le surpoids des enfants (qui concerne actuellement 14% des petits Français )ainsi que leur obésité (qui en concerne 2,8%) sont liés, en partie , à une hydratation insuffisante , comme le prouve une étude récente. ''Boire suffisamment modifie de manière importante le comportement de prise alimentaire''.

En ville les lycéens (classes de premières et terminales surtout) fuient de plus en plus la cantine.

Les lycéens des grandes classes en ville sont de plus en plus nombreux à fuir la cantine le midi pour se ruer, hors de l'établissement, vers des sandwicheries où pour un prix équivalant à celui de la cantine ( 4,5€ à peu près) collés les uns aux autres tout en se sentant plus libres , ils dévorent des sandwiches, pizzas, frites, salades, mayonnaise, kébabs....C'est gras – il y a cependant des pâtes - certes mais ils aiment ça! Pour les Intendants c'est difficile d'assurer la gestion des repas . Quant aux diététiciens ils sont formels : ces repas manquent de calcium, de fibres et ils sont trop gras , ils ne respectent pas l'équilibre alimentaire. Mais le soir ils mangent à la maison!...

Temps des vacances

Rien ne change:

Un mois après les vacances de Noël 2003, l’académie de la zone A est à nouveau en vacances pour deux semaines…Le rythme des congés scolaires imposé par le système du zonage, depuis quarante ans est un véritable casse-tête pour les parents et perturbe les rythmes scolaires des élèves18.

À tour de rôle chaque année, deux zones sur 3 subissent cette aberration bien française et l’alternance de sept semaines à l’école, compensée par 15 jours de repos mérité, prônée par les médecins et prévue par la loi de 1989, est battue en brèche. "Actuellement, les vacances, c’est l’anarchie la plus complète, fulmine le docteur Hubert Montagner, spécialiste du rythme de l’enfant". Le calendrier scolaire ne crée pas les conditions de la réussite des élèves, c’est le contraire. Pour 2006/07 le ministère prévoit en zone A: 11 semaines ½ entre les vacances de printemps et celle de l’été!!

On a un premier trimestre trop long et fatigant, un 2e trimestre déséquilibré et un 3e trimestre, quasi inexistant, véritable gruyère avec des fêtes et des ponts démobilisateurs, des devoirs et interrogations précipités, rapprochés, pour faire les dossiers alors que se jouent l’orientation des élèves et la passation d’examens pour certains. Sans oublier de dire que certains lycées renvoient les élèves mi ou fin Mai pour les épreuves du Bac et des BTS..Mais pourquoi faire des examens si tôt?



C’est pourquoi il n’est pas rare d’entendre des chefs d’établissement, des professeurs, des parents, dire que tout se joue au 2e trimestre et que le 3e ne sert souvent qu’à valider des décisions du 2e. Pour les élèves de 2 de le départ du lycée début Juin c’est le conseil de classe de Mars! qui est déterminant en cas de mauvaises notes car le troisième trimestre n’a que très peu de notes pour lui permettre de redresser la barre et ces jeunes bénéficient de 3 mois d’inactivité!! alors qu’ils pourraient combler des lacunes en travaillent davantage.

Et dire qu’on se prépare à ce schéma en collège avec le Brevet prévu en Mai et plus fin Juin!!

Cette anarchie évoquée plus haut est la conséquence des industries des sports d’hiver, de leur lobbying et du poids de l’industrie des transports qui cherche aussi à améliorer la sécurité routière (éviter la saturation du réseau). Ces industries l’emportent sur l’intérêt des élèves et - phénomène étonnant - les syndicats des enseignants sont étrangement muets sur ce problème.



On parle de toucher aux grandes vacances initialement consacrées aux lourds travaux de l’agriculture d’une France essentiellement agricole alors et qui avait besoin de bras…ce qui n’est plus le cas

Le pré-projet pour 2004/05 allongerait ( pré-rentrée le 30 août et départ le 2 juillet) le premier trimestre qui était déjà trop long…mettrait deux semaines de vacances à la Toussaint. Les inégalités de travail des 2e et 3e trimestres seraient maintenues voire accrues. Le déséquilibre viendra toujours du maintien du zonage en Février et à Pâques dit, avec raison, M..Dupon-Lahitte, président de la FCPE.

Malgré l’École ouverte, les centres de loisirs, ce sont presqu’exclusivement les enfants de familles aisées qui peuvent profiter des deux semaines de vacances en février. Le ski, le snow-board, n’accueillent pas tous les jeunes, loin s’en faut. Les autres, les plus nombreux, s’installent des journées durant devant la TV ou traînent avec copains et copines. On comprend très bien que des parents puissent parler des vacances à deux vitesses.

Faut-il prendre pour des farfelues ces personnes qui souhaiteraient que l’année scolaire coïncide avec l’année civile?. Le calendrier serait revu en concertation, les examens (avec un Bac remodelé, plus allégé: que chacun se plonge dans cet examen, il en mesurera très vite la lourdeur) se dérouleraient en décembre.

Date de la journée de solidarité

La journée de solidarité décidée par le gouvernement après la canicule de l’été 2003 pour financer le plan dépendance a été fixée au Lundi de Pentecôte mais pour ce qui est de l’Éducation nationale le premier ministre a déclaré dans son entretien au Figaro du 17/09: si une académie préfère un autre jour, elle en aura la liberté. Un passé récent nous a appris que le problème de cette journée était loin d’être réglé.

Que font nos voisins anglais?

Toussaint: 1 semaine Noël:- 2 semaines Février: 1 semaine Pâques: 2 semaines

Juin:- 1 semaine .

Vacances d’été: 6 semaines. Total des congés: 13 semaines

Il leur reste en principe 39 semaines de travail.

En France les élèves bénéficient de 16 semaines "officielles" de congé-(sans compter la dérégulation de Mai-Juin). Il resterait donc 36 semaines de travail ( 316 demi journées de travail au minimum), pic que nous n’avons jamais atteint, tout au moins dans ces 25 dernières années.

C’est plutôt de l’ordre de 33/ 34 semaines. Le rapport Eurydice19détaille le temps d’enseignement ( qui ne correspond pas au temps de travail) dans 15 pays d’Europe. La France a le temps d’enseignement le moins lourd : 648 h contre 1072 en Allemagne..

L’emploi du temps des professeurs

Compte tenu de l’importance des emplois du temps des enseignants dans un établissement, des créateurs de logiciels se sont emparés de ce créneau et l’un d’eux dans sa pub affirmait récemment que 7000 chefs d’établissement ne pouvaient plus se passer de son logiciel!…

Constat qui interpelle: En collège et en lycée les heures de présence n’étant pas les mêmes pour les élèves et pour les professeurs c’est un truisme de dire que les emplois du temps sont faits en prenant en priorité les vœux des enseignants qui attendent de l’administration des journées ou des demi-journées de liberté (c’est à dire hors de l’établissement) pour la préparation des cours et la correction des devoirs. Aucun texte officiel ne stipule pourtant de satisfaire ces voeux .... La grande majorité des professeurs ne supportent pas la présence de "trous" dans leur emploi du temps quitte à avoir des difficultés à assurer 6 à 7 heures de cours par jour , ce qui est dommageable pour les élèves.

On sent que les choses évoluent puisque dans le rapport présenté en 1999 par F. Dubet au ministre Ségolène Royal on peut lire: "notons pour finir que l’organisation du temps scolaire est liée à celle du temps de travail des enseignants. Certains vont jusqu’à dire qu’il suffirait, pour résoudre nombre de difficultés de l’emploi du temps des élèves (nous pensons, quant à nous, aux groupes, aux travaux d’équipes), de mettre les enseignants à 35 heures par semaine de présence dans les établissements. .En outre, l’organisation du temps au collège est très dépendante des rythmes de vie des parents et elle est parfois très contrainte par les transports scolaires.

Dans son entretien avec E.Davidenkoff ( Libération du 27/01/03), le ministre délégué X. Darcos dit que le professeur anglais est polyvalent: enseignant, assistante sociale, orientateur, travailleur social, intermédiaire vis à vis des familles ou des quartiers…[nous pensons qu’en France les enseignants assument aussi la plupart de ces fonctions] J’ai senti, poursuit le ministre, que les relations sont plus naturellement respectueuses qu’en France , moins marquées par la hiérarchisation des rapports….les professeurs passent 32,5 h par semaine dans leur établissement. En France il y a inadéquation du statut qui définit les services en heures de cours…. S’il y a modification des statuts il faudra continuer à privilégier la chose scolaire sur la chose sociale.

L’horaire des professeurs

En comptant 39 h/semaine et en partant de 16 semaines de congés annuels, le temps de travail d’un professeur s’élèverait à 1422h. (étude réalisée en 1999).Travail en face des élèves: - 18 h (quelquefois 20h ) pour les certifiés et 15 h pour les agrégés. Le temps réévalué à 20h42 pour les préparations, corrections, réunions avec de fortes différences entre enseignants. C’est ainsi que les littéraires (français, histoire/géo…)auraient 4h de plus de travail que les autres. – Les scientifiques 2h de plus que les linguistes et enseignants de technologie… En lycée la durée serait de 1h 30 de plus qu’en collège. Pour ce qui est des enseignants du 1ierdegré ils sont chargés d’assurer 26 h devant les élèves.

Certains experts considèrent que les horaires des enseignants devraient se traiter non par l’uniformité mais par la diversité car, selon les disciplines, les enseignants n’ont ni le même travail ni les mêmes obligations de préparation et de correction.

Les professeurs des écoles plus sollicités que ceux des collèges et lycées mais ce n'est plus le cas depuis 2 ans .

C’était en France par rapport aux autres pays de l’OCDE que les enseignants du primaire devaient assurer plus d’heures de cours que dans le secondaire. Ainsi dans le primaire le temps d’enseignement des professeurs des écoles était particulièrement élevé: 918 h par an contre en moyenne 805 h dans l’ensemble des pays de l’OCDE. En revanche au collège le nombre d’heures annuelles pour chaque professeur chute à 639 heures annuelles contre 704 en moyenne dans l’OCDE . L’Australie aurait 808 h et le Japon, à l’extrême, 534 h).

Même constat au lycée, avec en France, 614 h d’enseignement par an et par professeur contre 663 en moyenne dans l’OCDE.

Disons tout de suite que le travail de préparation des cours et de correction des copies est nettement plus

lourd dans le secondaire qu’en primaire. Les élèves français ont (avaient) beaucoup plus d’heures de cours, particulièrement en collège et en lycée, par rapport à leurs camarades de l’OCDE. Avec quelque 7 544 heures d’enseignement pour les 7/14 ans la France arrive en sixième position sur les 27 pays de l’OCDE ( 5848 h en moyenne).[Se référer aussi au chapitre 4a:salaires des enseignants].

Tout est changé de puis 2 ans : - la réforme de l'école élémentaire avec une réduction à 140 jours de classe a sérieusement diminué le temps de travail des enseignants et des élèves . La suppression du mercredi matin ajoutée à celle du Samedi matin est une aberration. On peut rappeler ce que le sociologue Fr. Dubet disait à ce sujet : ''dans les pays scandinaves , dont on admire les résultats , on va à l'école trente ou quarante jours de plus qu'en France!!

Agrégés, certifiés.

Au pays de Descartes où le bon sens fait partie des vertus ataviques il est difficile de comprendre et d’accepter que des personnes qui font, en collège et en lycée, le même travail que d’autres gagnent plus en travaillant moins de temps. L’article 4 du décret 72-580 stipule que les professeurs agrégés assurent leur service dans les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), dans les classes de lycée, dans des établissements de formation et exceptionnellement dans des classes de collège. …(où on compte actuellement un nombre élevé d’agrégés – on n’est plus alors dans l’exceptionnel).

On constate que dans l’Education nationale le diplôme assure à son détenteur une série de privilèges que la vie ne remettra plus en question. L’agrégé a moins d’heures de cours, donc moins de corrections, moins de préparations avec un salaire supérieur et des indemnités (conseils de classe par exemple) plus élevées que le certifié ou le PEGC. Difficile à admettre dans le pays des Droits de l’Homme…

À la page 77 de son livre Pour une école plurielle20André de Peretti écrit en parlant des agrégés: "plus on est réputé compétent, moins on doit donc travailler pour les élèves, mais plus on doit être rémunéré, même si le recrutement par concours et la formation reçue n’ont permis l’acquisition d’aucune méthodologie professionnelle (et même si aucune application aux charges convenues n’est constatable). Une telle position, indéfendable en toute justice ou en équité, pousse «en conscience malheureuse» à rechercher des arguments non mesurables scientifiquement….comme la baisse de niveau due à d’autres catégories" [moins diplômées naturellement…]

En collège on s’aperçoit que les avantages pour les agrégés sont de plomb alors que leur précellence pédagogique est de plume…Pour les lycéens le diplôme des enseignants ne fait pas tout. Certains disent à la page 139 de l’ouvrage Radiographie du peuple lycéen (pour changer le lycée) chez ESF qu’ils veulent plus de professeurs qui savent enseigner et non plus de professeurs qui ont beaucoup de diplômes et qui ne savent pas enseigner.

Pour ce qui nous concerne nous pensons qu’il pourrait être normal que l’Etat attribue aux agrégés un salaire supérieur (mais en deçà des proportions actuelles) car l’agrégation reste un concours difficile et prestigieux. En revanche il est anormal que le temps de travail des agrégés en collège soit minoré. Si on rajoutait 3 heures sur chaque emploi du temps d’agrégé en collège on gagnerait un nombre intéressant de postes...

Nous recommandons aux lecteurs le livre d’Yves Verneuil chez Belin: Les Agrégés – Histoire d’une exception française, livre grâce auquel nous connaîtrons mieux le rôle de cette élite dans l’enseignement et l’éducation des élèves de notre pays. A la page 328, l’auteur, à propos de l’agrégation, écrit que ses défenseurs valorisent son rôle d’ascenseur social et la qualité intellectuelle de ses titulaires. À une époque de réforme de la formation des maîtres et de l’harmonisation européenne, l’agrégation apparaîtra aux uns comme un élément de retard et de blocage dans la société française, aux autres comme un des acquis à préserver de lexception française.

arrêtons- nous sur les propositions de la Commission Thélot qui ne resteront que des propositions!

La commission propose que les enseignants prennent en supplément des missions autres que celle de l’enseignement. Se dessine en filigrane le diptyque: éduquer et enseigner

Pour ce faire, il faudra redéfinir le service des enseignants qui intégrerait les fonctions éducatives (soutien, temps consacré aux différents conseils ) et plus seulement les tâches d’enseignement. Ce qui signifie que les enseignants devront être davantage présents au collège ou au lycée: 4 ou 5 heures de plus par semaine!

Véritable bouleversement des habitudes qui entraîneront des oppositions. La commission Thélot (proposition approuvée par la PEEP) préconise l’allongement du temps de présence des enseignants dans l’établissement de 4 ou 5h. Cette mesure serait obligatoires pour les professeurs nouvellement recrutés et elle serait proposée au choix aux autres enseignants. Rappelons qu’il ne s’agit que de propositions….

Incidences des fonctions pédago-éducatives de l’enseignant sur les (futurs?) horaires des professeurs de collèges et de lycées.

Les 4 ou 5 heures qui seraient consacrées à des activités autres que l’enseignement d’une discipline relèvent de 3 cas de figures.

− elles sont ajoutées – obligatoires et non payées - à l’horaire actuel des enseignants soit 15h pour un agrégé et 18h pour un certifié. – cas improbable

− elles sont intégrées dans le volume horaire en vigueur et ce serait autant d’heures d’enseignement en moins pour les élèves, (ce qui n’est pas pensable dans la mesure où la majorité des enseignants sont persuadés que leur discipline manque d'heures).. Ce cas de figure entraînerait un besoin énorme de créations de postes (sauf à réduire les horaires de chaque discipline). Impossible donc d’envisager cette solution alors que l’Etat s’efforce par tous les moyens – y compris dans l’éducation – de réduire ses charges de salaires pour les fonctionnaires.

− ces 4 ou 5h sont obligatoires pour les futurs enseignants et payées en HTS , en HSE ou en HSA(sur le plan national le coût serait élevé…) Si elles étaient laissées au libre choix des enseignants il y a fort à parier que des parents saisiraient une juridiction en réclamant l’égalité des chances pour les enfants.

Dernière solution: La loi ne prend pas en compte cette proposition et c’est le statu quo . Ce qui semble du domaine du probable, du vraisemblable c’est que le ministre ne prendra pas le risque d’un sévère conflit avec les enseignants .

Novembre 2013 : le nouveau chantier qu'ouvre le ministre Peillon. Chantier à risques?

Le ministre Peillon lance les discussions avec les syndicats sur la réforme du métier d'enseignant. Sur la table : nombre d'heures de cours , diversité des tâches (dialogue avec les parents, travail d'équipe, suivi presonnalisé des élèves...) évaluation, bivalence.

Le Monde et Sud-Ouest font le point sur les négociations concernant le métier d'enseignant, actuellement en cours avec le ministre.

D'après Le Monde (Maryline Baumard, journaliste) : '' l'épineux dossier des classes préparatoires aux gardes écoles :

....'' la façade de la maison Educ-Nat reste intacte et tente vaille que vaille de masquer ces différences entre profs ...ou entre établissements . Mais derrière le mur, les pièces ne se ressemblent pas. territoires les plus ghettoîsés. Aujourd'hui, le coût d'un élève de classe préparatoire est de 15 000€ annuels, celui d'un collégien 8 300€ et d'un écolier 5 800€...Or pour qui la nation fait-elle un effort quand elle dépense

belles classes où l'on choie l'élite et des mansardes décrépites où l'on fabrique de l'échec, en particulier dans les territoires les plus ghettoîsés. Aujourd'hui, le coût d'un élève de classe préparatoire est de 15 000€ annuels, celui d'un collégien 8 300€ et d'un écolier 5 800€...Or pour qui la nation fait-elle un effort quand elle dépense plus pour ses prépas que pour ses collègiens ? Pour ses enfants bien-nés. Ceux qui sont issus des milieux favorisés. 57% des élèves de CPGE sont de mileux très favorisés , 11% de milieux très défavorisés. A l'entrée au collège , les proportions sont inverses : 18% des élèves sont en effet de milieux très aisés et 41% de familles très défavorisées. Et si on croyait encore à l'ascenseur social, PISA gomme en 2 chiffres les dernières illusions : les 7,4 % d'enfants de milieux défavorisés qui se classaient dans les groupes les plus forts à Pisa en 2003 ne sont plus que 4,9% dix ans après. La chute peut continuer encore : notre élite, déjà maigre en pourcentage d'une génération , pourrait se racorrnir encore si on continue à saper sa base en excluant des enfants qui ne sont simplement pas nés au bon endroit . Une interrogation : l'Ancien régime était-il si différent ?

D'après le Sud-Ouest '' le 12/12/2013 lors d'un premier bilan d'étape le ministre, V.Peillon, a essentiellement parlé du primaire, les réunions se poursuivant jusqu'en février. Parmi les mesures symboles , les directeurs d'écoles de 2 ou 3 classes seront dispensés de faire classe un jour par mois pour mieux assurer leurs autres responsabilités. Les décharges seront augmentées pour des écoles de 8 et 9 classes .Certaines écoles auront des journées de prérentrée plus nombreuses . Est prévu pour les directeurs d'écoles de trois classes et plus un allégement des APC ( activités pédagogiques complémentaires) par exemple pour rencontrer des parents. Le ministre s'est engagé à rétablir les Rased d'abord en éducation prioritaire. La formation des Rased sera relancée.

- En éducation prioritaire , dans les zones les plus sensibles, les instituteurs auront des décharges d'enseignement et un régime plus favorable. De même les enseignants exerçant dans les collèges les plus difficiles de l'éducation prioritaire bénéficieront d'heures dégagées pour le suivi des élèves et le travail en équipe.

La reconnaissance des conseillers pédagogiques passera par une indemnité. Enfin est prêvue la création d'un nouveau métier : le professeur formateur académique , pour le second degré. Ces professionnels de terrain au nombre de 500 en 2 ans , garderont un termps de travail dans leur classe mais enseigneront aussi dans les écoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espé). Sur le secondaire , dont les missions sont définies par un décret de 1950, les discussions devraient se poursuivre encore.'' Il faut du temps de travail pour l'explication, pour finaliser les mesures selon le ministre.

Le temps des TICE.

Dans le site du SNES21 nous trouvons des remarques et questions dignes d’intérêt sur le temps des enseignants et la gestion du temps. "…l’examen des cédéroms existants ressemble à l’analyse et à l’exploitation des manuels nouvellement publiés, l'analyse des sites Internet (sans arrêt en mutation) susceptibles d’être consultés par les élèves sur tel ou tel sujet, l’examen des banques de données académiques(CRDP), les échanges entre collègues ,eux, complexifient la tâche. Combien d’heures seront nécessaires aux professeurs pour préparer une séquence pédagogique adaptée à une classe donnée? le travail de concepteur fait partie du travail de l’enseignant mais comment est-il pris en compte? N’est-il pas plus lourd avec les TICE? Quelle est la part du temps de conception par rapport au temps d’application devant les élèves?

Il nous semble dans un premier temps que le travail en équipe – en répartissant les tâches de chacun – répondrait en partie à quelques-unes de ces interrogations.

Déjà en 9122R. Ueberschlag écrivait à propos du livre de Meirieu: Apprendre…oui mais comment?."..tout est lumineux chez Meirieu, mais au prix de quelques escamotages: le temps et les effectifs. Le temps qu’il faut pour préparer du matériel de pédagogie différenciée. Le temps nécessaire aux entretiens avec les élèves qui vient s’ajouter à celui des concertations de l’éventuelle équipe pédagogique.[…..]parce qu’à aucun moment l’auteur n’aborde la gestion du temps, que ce soit celle des élèves ou des enseignants, ne risque t-il pas de développer des frustrations provoquées par des propositions irréfutables mais terriblement atemporelles?

La question reste posée ou mérite qu’on se la pose, de savoir comment faire confiance à la fois à la théorie de Meirieu , aux formidables espoirs qu’il a suscités et au pragmatisme peut-être un peu pessimiste de Roger Ueberschlag.? Sans chercher à enfoncer le clou nous pensons que là encore le travail en équipe peut apporter des solutions. Ce ne sont pas des accès d’humeur, l’utilisation de formules péremptoires, l’application de mesures spectaculaires qui résoudront le problème mais plutôt une profonde réflexion , de solides analyses sur le temps dans le métier de professeur. Avant tout cependant s’impose à tous le besoin de connaître ce qu’il convient désormais d’apprendre à nos élèves du XXIe siècle.

Les absences des professeurs… le temps des stages.

Les absences de professeurs pour différents motifs: maladie personnelle – garde d’enfant malade – congé parental - réunions syndicales réglementaires – grève stages -concertation, contribuent par leur accumulation et par leur répétition à perturber l’atmosphère d’un établissement qui d’acceptable devient très vite insupportable et néfaste au bon climat des études: les élèves, désoeuvrés, trouvent le temps long, veulent partir et parfois s’échappent. Les salles de permanence sont surpeuplées (principalement dans les établissements à ramassage scolaire) et électriques. Les surveillants donnent de la voix pour contenir les élèves qui font du chahut. Les parents téléphonent , s’indignent . Le chef d’établissement et son équipe (adjoint et CPE) se multiplient pour contenir la surexcitation des jeunes dans les salles, les couloirs, au réfectoire…

Au cours de son congrès annuel (Mai 2004) l’association des parents d’élèves - la PEEP a communiqué les résultats d’un sondage effectué par Audirep auprès des parents. Pour 43 % de ces deniers le remplacement des professeurs absents reste la préoccupation majeure. On trouve ensuite (21%), le souhait de la présence plus importante des professeurs dans l’établissement pour prendre en charge des élèves en dehors des heures de cours.

L’État a déjà été condamné au tribunal administratif (Versailles le 3/11/03) car il a l’obligation légale (jurisprudence fixée par le Conseil d’État) d’assurer l’enseignement de toutes les matières obligatoires inscrites aux programmes. En théorie les académies assurent le remplacement des absences de plus de 15 jours. En dessous il appartient aux établissements de faire face avec le personnel en place mais on ne peut imposer à un professeur qu’une heure supplémentaire par semaine et les bonnes volontés sont assez rares. Dans le privé où le remplacement ponctuel d’un collègue absent fait partie de la culture en place les remplacements s’effectuent mieux peut-être parce que les professeurs ne peuvent pas refuser…

Il est quasi-impossible pour les lycées et collèges d’avoir un nombre suffisant de remplaçants car, contrairement aux professeurs des écoles, les enseignants sont dans l’ensemble spécialisés dans une matière et il y a 150 disciplines pour 8 000 établissements.. Conscients de la nécessité d’améliorer le remplacement des enseignants les Recteurs ont prévu de transférer sur cette fonction ,à la rentrée 2004, des dizaines de postes d’enseignants. Les absences de plus d’un mois sont aujourd’hui remplacées dans 90% des cas contre 75 % en 99.

Mais remplacées comment ?

Une professeur d'un collège girondin écrit dans le Sud-Ouest du 09/12/06 qu'elle est écoeurée et désarmée devant la braderie qui saccage l'enseignement du français. Pour remplacer un congé de maternité par exemple elle a vu se succéder une kyrielle de vacataires sans formation et sous-payés...pire écrit-elle : récemment, deux vacataires d'origine étrangère l'un Gabonais ,l'autre russe ont été envoyés par la Rectorat. Tous deux étaient à peine compréhensibles par les élèves...qui n'ont pas manqué de réagir par le chahut....

A quoi servent,dit-elle, les programmes d'ATP et de PPRE si l'apprentissage est cassé par une semaine ou plusieurs mois de gâchis de ce genre? A quoi sert sert la note scolaire ( contrôle du respect, du travail, et de l'assiduité) si on accorde si peu de considération aux élèves?. Est-ce que le rectorat aurait envoyé les mêmes personnes dans des collèges de Bordeaux? ...

Sa dernière réflexion mérite d'être examinée de près tant elle semble pertinente : ce n'est plus un enseignement de qualité qui est voulu mais juste de belles statistiques qui montreront le taux de remplacement des professeurs absents.Et ce cas est loin d'être isolé...et on sait qu' il y aura de plus en plus de vacataires qui n'auront pas de formation...Le ministère devra se pencher au plus tôt sur ce problème car il y va de la crédibilité du système éducatif.

Journée de solidarité(2005/2006) –elle n’aura pas lieu le Lundi de Pentecôte.

Les enseignants de premier degré consacreront hors temps scolaire une journée éventuellement fractionnée en 2 demi-journées, à la concertation sur le projet d’école. Ceux du second degré devront, eux aussi, consacrer une journée à la concertation sur le projet d’objectifs, prévu par la nouvelle loi d’orientation sur l’école ainsi qu’à un programme d’action en faveur de l’orientation professionnelle des jeunes .

Rappel du chapitre 4

Propos du ministre de l’Éducation G.de Robien:

Le ministre Gilles de Robien a affirmé le 17/06/05 que le remplacement des enseignants absents moins de 3 semaines reposerait sur le volontariat, l’incitation et, à défaut, l’obligation dans le cadre de l’application de la loi Fillon. Il ne s’agirait donc plus de remplacements obligatoires comme l’avait voulu Fr.Fillon. mais la pensée du ministre n’était pas suffisamment claire: 2 mots antinomiques: volontariat et obligation dans la même phrase opacifiaient le sens.

Des précisions:

À partir d’octobre 2005 et jusqu’en janvier 2006, les enseignants absents moins de 15 jours seront remplacés sur la base du volontariat. Au-delà, il reviendra au chef d’établissement de désigner les professeurs chargés d’assurer un remplacement. Gilles de Robien, en effet, était revenu sur ses propos précisant clairement qu’à défaut de volontariat il y aurait obligation.

Les difficultés pour trouver des remplaçants au delà de 15 jours d’absence d’un professeur:

Dans Libération du 23/08/05 nous apprenons qu’à la suite de la loi Fillon sur les retraites des milliers d’enseignants (12 000 à peu près en 3 ans ) ont choisi de repousser leur départ à la retraite et le MEN a recruté des enseignants pour les remplacer ….D’où, puisque le ministère des Finances exigeait de supprimer des postes, 17 000 enseignants non titulaires ont été supprimés en 3 ans…cette situation nouvelle entraînera inévitablement un manque de souplesse pour les remplacements. Le ministre reconnaissait qu’il était conscient que certains ajustements, en termes de postes seraient douloureux.

Toutefois il semble qu’on puisse assurer une meilleure gestion des stages auxquels statutairement les professeurs ont droit. Le choix des journées de stages disciplinaires devrait se porter sur des jours précis, ce qui limiterait les perturbations. C’est ainsi que le Lundi pourrait être attribué aux maths/sciences, le Mardi aux Lettres , Arts plastiques, musique, le Jeudi aux langues EPS, le Vendredi à l’histoire/géographie et autres matières...

Les chefs d’établissement, en amont, intégreraient cette donnée pour les emplois du temps et pourraient – dans l’intérêt général – accorder la demi-journée ou la journée de liberté aux professeurs qui bénéficieraient de formation sans gêner les élèves. Avoir dégagé le temps de formation des stagiaires IUFM dans l’emploi du temps sur décision rectorale a contribué à ce que ces enseignants soient quasiment toujours présents pour leurs heures de cours.

Pour une formation pluridisciplinaire les choses sont plus compliquées mais on doit trouver des solutions dans l’intérêt de tous. Par ailleurs il serait souhaitable de réunir les professeurs le Mercredi après-midi dans leur établissement – 5 fois/an - pour faire le point sur les travaux en équipes conduits dans l’établissement.

Après l’allocution télévisée du ministre F.Fillon sur France2 le 18/11/04

Le remplacement des enseignants absents pour moins de 3 semaines.

Des professeurs présents seront "réquisitionnés" par le chef d’établissement –au maximum 2h/semaine et pas plus de 72h dans l’année. Les élèves auront alors un cours dans une autre matière (le plus souvent) en fonction des professeurs disponibles. En contrepartie les enseignants seront payés en heures supplémentaires majorées de 25% (15% actuellement).

Formation continue des enseignants:

Elle se fera à raison de 20h/an, capitalisables sur 6 ans et effectuées en priorité en dehors des obligations de service d’enseignement. La formation pourra dans ce cas donner lieu à une indemnisation dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État.

Nous renvoyons le lecteur à la fin du chapitre 4 à partir de la page57 sous chapitre: Juin 2005 – les remplacements d’absences de courte durée des professeurs avec le ministre G.de Robien. Il y est question de la journée d’action du SNES du 12 octobre 05 - des raisons des professeurs pour ne pas accepter cette décision et de la comparaison avec le privé.

Colère de la vice-présidente de la Peep contre les syndicats enseignants qui s'opposent au service minimum dans l'éducation nationale.

Dans son édition du 03/09/2007 Le Figaro p.14 rapporte les propos plus excessifs, plus agressifs qu'amènes de la vice-présidente de la Peep qui, sur la question du service minimum à l'éducation nationale, fustige l'attitude d'opposition des syndicats d'enseignants qu'elle affuble de qualificatifs blessants voire injurieux: Elle parle de leur manque de considération vis à vis des parents ....il ne peut cette fois utiliser sa faculté de nuisance électorale....L'impressionnante camarilla..... représentants syndicaux en peine de représentativité...d'enseignants toujours prêts à donner des leçons....leur méthode : une véritable désinformation qui parvient à abuser de nombreux journalistes....on a pu lire un baromètre fantaisiste du nombre de jours de grève...fausse réponse à un vrai problème ...encore un propos hors des réalités scolaires...drôle de conception de la responsabilité éducative et citoyenne...

Au début de sa diatribe elle a voulu annoncer ce qui lui semblait être l'essentiel : il ne s'agit pas de porter atteinte au droit de grève des enseignants mais de l'aménager de façon à ce que ce droit ne continue pas d'ôter leurs droits à ceux qui le subissent et elle interpelle le premier ministre en lui disant de ne pas écouter le message que diffuse l'impressionnante camarilla mettant en mouvement la centaine de députés issus de l'éducation nationale. Puis la tonalité redevient haineuse quand elle entonne l'appel à la révolte de la Peep contre les syndicats : Alors, nous nous lèverions, nous, parents d'élèves, face aux représentants d'un conservatisme inefficace, pervers et stérile face à des représentants syndicaux qui comptent bien continuer de cogérer ce ministère avec comme seule légitimité qu'ils détiendraient seuls, contre tous, les solutions!

Au-delà du relevé sériel chargé d'acrimonie, d'aversion, de venin, revenons aux idées qu'exprime Mme Corinne Tapiero. Quelques jours avant la rentrée elle prévoit que les syndicats d'enseignants vont agiter le tabou du service minimum dans l'EN et elle le fait en utilisant la métaphore du mammouth chère à l'ancien ministre Cl.Allègre. Elle rappelle que cette mesure a été approuvée par 53% des Français. Elle précise qu'il ne s'agit pas de s'opposer au droit de grève mais qu'il faut l'aménager. Puis elle en appelle au Premier ministre et en cas d'échec elle sonne la rébellion de ses troupes. Suit une étude sur la méthode des syndicats...et sur les motifs de leurs grèves passées et elle évoque les problèmes pour les familles de la maternelle au lycée surtout en second degré où les professeurs n'indiquent pas s'ils sont grévistes ou non..Elle le fait après après s'être moquée de la magnanimité des syndicats qui proposent de faire appel aux communes ces-jours-là...et dans un dernier souffle railleur elle dit : Mais j'oubliais c'est la faute des parents ...fautifs , peut-être , d'avoir choisi le service public de l'éducation pour leurs enfants?

Les parents souhaitent que les concertations des enseignants aient lieu hors du temps de classe.

Dans le Sud-ouest du 21/03/08 nous avons lu que la demi-journée de concertation des enseignants sur les nouveaux programmes du primaire avait été reportée dans l'urgence .

Les faits : - pour que les enseignants puissent donner leur avis sur les nouveaux programmes du primaire qui seront mis en place à la rentrée 2008 l'instruction du ministère demandait que cette demi-journée de concertation soit organisée sur du temps libéré c'est-à-dire sans les élèves, de préférence le mercredi ou le samedi matin. Comme la Gironde pratiquait la semaine de 4 jours et qu'il n'y avait aucun samedi ni mercredi libres, l'Inspecteur d'académie avait choisi l'après-midi du vendredi 21/03/08 .

Mais parents et élus ont protesté jusqu'au ministère et l'Inspecteur d'académie a dû revoir son calendrier et retenir un mercredi ou un samedi...Ce changement, communiqué tardivement aux parents et aux enseignants (déjà très en colère contre ces nouveaux programmes), a été très mal perçu . Les enseignants ont été indignés par les ordres et contre-ordres ministériels. Ils y voient le peu de cas qu'on fait – en haut lieu - de leur avis et parlent d'un simulacre de concertation.. Des parents avaient pris une RTT – services de cantines annulés – ramassages scolaires perturbés...Ce changement de date , en revanche, a été plutôt bien vu par Enfants d'abord et la FCPE : nous demandions que la concertation ait lieu hors du temps scolaire!

Remarque : -les parents d'élèves veilleront désormais à ce que toutes les concertations d'enseignants se fassent toujours en dehors des heures de cours!

Que pense Philippe Meirieu d'un service minimum dans l'Education nationale?.

Dans l'édition du 03/09/07du Sud -ouest,une journaliste a posé la question à Philippe Meirieu : le Premier ministre n'a pas exclu l'instauration d'un service minimum dans l'Education. Une bonne idée?. Elle a obtenu la réponse suivante : - Si l'on considère l'école comme une garderie alors il faut qu'elle assure un service minimum pour satisfaire les familles. J'ai pour ma part la conviction que l'école n'est pas une garderie mais une institution qui doit incarner et faire vivre les valeurs de la République .Dans cette perspective, le notion de service minimum me semble saugrenue.. Je crains surtout que ce débat attise les conflits entre les parents et les professeurs quand il faudrait au contraire les amener à travailler ensemble.

La formation continue prévisible dans les années à venir.



Dans les PAF (Plan académique de formation) figureront des formations suivant l’évolution des contenus d’enseignement. C’est ainsi qu’à l’école il y aura des formations sur la maîtrise de la langue écrite et orale, notamment la méthodologie, les outils d’apprentissage de la lecture et de l’écriture, le développement de la démarche expérimentale des sciences et l’acquisition des compétences en langues.

Pour ce qui est des collèges et lycées on peut penser en 6ième aux nouveaux programmes de maths, de sciences de la vie et de la Terre, de technologie. Au lycée la mise en place des sections STG et des baccalauréats professionnels créés ou rénovés..

Le collège expérimental : Clisthène au Grand Parc, Bordeaux.

Établissement où l’on trouve à la fois le travail d’équipe, l’utilisation du temps mobile, la pédagogie différenciée, la prévention contre la violence.

(un documentaire filmé de 50 minutes a été réalisé sur cet établissement par Loïc Dupas)

Grâce à un projet éducatif classé premier en France pour l’expérimentation23, cette structure de la 6eà la 3e, ouverte en 2002, regroupe une centaine d'élèves. Annexe du collège du Grand Parc, ce collège expérimental (du nom du fondateur de la démocratie athénienne)que nous avons eu le plaisir de visiter, s’est installé dans quelques-uns de ses locaux et dispose des infrastructures sportives, du restaurant de l’établissement voisin qui le chapeaute sur les plans financiers et administratifs. C’est avant tout une structure pédagogique, avalisée par le Conseil d’Administration du collège Grand Parc.

Ce nouvel établissement ,modèle alternatif au collège traditionnel, où l’on rencontre beaucoup de sourires, de visages détendus, composé d’enseignants, de parents d’élèves qui participent à des distributions de déjeuners, de goûters, à des séances musicales… sous l’impulsion du tandem particulièrement dynamique et motivé que forment le Principal adjoint et la conseillère principale d’éducation a la volonté de faire vivre les principes d’experts de renom que sont: Philippe Meirieu, Louis Legrand, de Peretti, Hubert Montagner, Fr.Dubet, Debarbieux…sous le contrôle avisé et régulier d’IPR du Rectorat. Début Mai 2004 douze IPR se sont rendus dans cet établissement..

Dans cet établissement qui fonctionne à l’intérieur du système et pas hors du système, l’équipe s’est assignée trois objectifs24:



susciter l’intérêt de l’élève pour réduire l’échec scolaire en réorganisant le temps scolaire pour permettre une variété des formes d’apprentissage, en réfléchissant à la nature de la pédagogie à mettre en œuvre et au rôle des professeurs: utilisation du temps mobile, alternance des temps longs et courts, temps consacré au suivi individuel, recours aux disciplines croisées, développement de l’argumentation orale, tutorat, prise de responsabilités comme celle du ménage …

prévenir la violence par la mise en place de repères clairs, présence et rôles d’élèves médiateurs

permettre un véritable apprentissage de la démocratie par des expériences appliquées et des mises en situation réelle de l’élève.

Les professeurs:

Une dizaine – tous volontaires. On y côtoie des PEGC, des certifiés, un agrégé qui assure l’enseignement des sciences physiques et des SVT. Tous ont plaisir à travailler en équipe, poussés par un élan, un idéal envers des jeunes qu’ils veulent aider à réussir. Preuve manifeste que la force sur le terrain d’une base déterminée, résolue, est très efficace, quelles que soient les mouvances politiques. La pédagogie Freinet en est un exemple patent. La générosité n’a pas besoin de consignes nationales pour s’appliquer, se vivre..

Horaires des professeurs ( à Clisthène).

On ne vit plus au rythme des 15 ou 18 h mais:

-les professeurs sont présents 24 heures et n'assurent que 12 h de cours. Le travail se fait en équipes entre plusieurs disciplines et les horaires s'adaptent au rythme de l'enfant. Les autres 12h de présence servent aux travaux de groupes, remplacement d’un collègue absent, entretiens avec des élèves, tutorat...

Pour les élèves le temps est réparti comme suit:

1/3 disciplines générales classiques: Maths/français/langues//Histoire-géographie/SVT/physique.1/3 études thématiques interdisciplinaires. 1/3 formation artistiques, sportives, technologiques.

Pour respecter les rythmes chronobiologiques les cours débutent à 9 heures, heure idéale pour commencer à apprendre mais tous les élèves bénéficient d’un temps d’accueil le matin avec petit déjeuner offert à 8h15 et préparé par des parents bénévoles. Avant les cours certains élèves surfent sur Internet, font de la danse ou de la mosaïque…

L’heure de cours n’est plus la référence, c’est le temps mobile. L’organisation se doit d’être très rigoureuse, les emplois du temps étant établis par semaine.

Pour Fr. Dubet il s’agit d’une opération exemplaire qui ne coûte pas plus cher que le modèle dominant. La remarque formulée par le principal adjoint est précieuse: nous ne dérogeons ni au taux d’encadrement ni à la carte scolaire (taux d’encadrement normal, même inférieur à la moyenne). Le contrôle de l’expérience est bien mis en place: on y trouve une structure de pilotage, un groupe de suivi et d’évaluation désigné par le Rectorat. En 2006 on pouvait constater que Clisthène restait toujours fidèle à la sectorisation : 5% seulement d'élèves hors secteur. La moitié des élèves sont issus de classes sociales défavorisées. Pour le responsable de Clisthène - devenu président de la Fédération des établissements expérimentaux en France - le respect de la carte scolaire reste la seule façon de rendre l'expérience reconductible et assurer la mixité sociale c'est aussi refuser que l'innovation pédagogique soit concédée aux élèves à la marge.

Un bémol: là aussi, comme dans le collège de rattachement, voisin de 200 m, on doit subir le zonage pour les vacances et le rythme 7 semaines de travail et 2 semaines de repos n’est pas appliqué.

Emploi du temps

– semaine du 31 mars au 04 avril 2003 –( avec l’autorisation de l’équipe de direction).

5e

Lundi

Mardi

Mercredi

Jeudi

Vendredi

8h15

Accueil

Accueil

Accueil

Accueil

Accueil

9h

Cours disciplinaires




Cours disciplinaires



Français

Projet



Contes Africains



Histoire/ géographie

Cours disciplinaires



Mathématiques

Cours disciplinaires



Anglais

Groupe A

Hist/géo




Groupe B

Sciences Ex

11h15

récréation





11h35

Temps multipolaire

Temps multipolaire



Prise de notes

Temps multipolaire

Remédiation

Français


Temps multipolaire



"L’eau dans tous

ses états"

"Sciences Ex."

Projet



Groupe: tutorat

Maths:

Remé- -diation

Contes

Africains

Français

12h35

repas





14h

Atelier obligatoire

Atelier obligatoire



Sport


Atelier



cybergéo@manuel

Projet



Contes africains

Artistique



"Objets de

mes désirs"


Artistique

"Appro"

(2 profs)




16h15

récréation





16h30

Aide au travail

Groupe :tutorat.

Atelier Théâtre

Prévention: violence


Aide au travail

Groupe:tutorat

Aide au travail

Groupe: tutorat

17h30






18h








L’emploi du temps change régulièrement et pour les motiver un rôle est attribué aux élèves. C’est ainsi qu’on trouve un gardien du temps pour le respect des horaires, un reformulateur pour expliquer d’une autre façon ce qui n’a pas été compris et le donneur de paroles désigne l’élève qui peut s’exprimer.

L’après-midi est consacré à des ateliers et toutes les 6 semaines un thème est traité en commun dans chaque matière. La journée se termine par le tutorat: un professeur pour 12 élèves et souvent les élèves les plus grands aident les plus jeunes.

Sud-ouest du 14/05/04 portait à notre connaissance que Clisthène participerait au débat sur l’éducation (le 19/05 sur France 2) et que ce collège expérimental était de plus en plus sollicité par les familles.

Bilan au 9/11/04, confirmé en 2005

À catégorie socioprofessionnelle équivalente, Clisthène a enregistré d’excellents résultats: 81 % de reçus au Brevet des collèges. L’évaluation interne de l’Éducation nationale (non communiquée officiellement) montre que 75% des élèves de Clisthène ont des résultats égaux voire supérieurs au classique. En novembre 2006 au moment où Clisthène recevait la visite du ministre de l'Éducation nationale (le 07/12/06) G. de Robien, le journal local rappelait en effet que Clisthène avait fait l'objet de deux évaluations de la part du Rectorat qui n'ont pas été rendues publiques mais qui seraient largement positives.

Les élèves qui poursuivent leurs études au lycée se disent heureux de leur expérience et ils pensent avoir acquis une certaine autonomie et plus de maîtrise que les autres à l’oral.

Faute de places, 5 demandes sur 6 sont rejetées…On recourt à une certaine sélection: un tiers, quartier en vogue des Chartrons et les 2 tiers du quartier plus populaire du Grand Parc. Les demandes des enseignants pour vivre cette expérience sont nombreuses au dire du responsable.(Extrait de l’article de B.Béziat in Sud-ouest du 9 /11/04).

La visite du ministre du 07/12/06.

Tout en soulignant que cette innovation pédagogique présentait plusieurs aspects positifs : aménagement du temps de service des enseignants – organisation du temps scolaire - une mixité sociale réussie, le ministre a déclaré qu'à travers cette visite il souhaitait montrer que l'Éducation nationale pouvait et savait innover, être plus imaginative et performante comme c'était le cas à Clisthène.

Durée de la présence des enseignants dans les établissements scolaires :

Quand on lui a posé la question de la présence accrue des enseignants dans les établissements scolaires au-delà de leurs heures de cours, le ministre a répondu que les enseignants ne demandaient que cela.- assertion qui nous semble pour le moins discutable quand on sait que dans leur grande majorité les enseignants ne consentent pas aisément à un temps de présence allongé dans les établissements.

Sans oublier au passage – rien d'étonnant chez un politique – de critiquer les 35h de Martine Aubry et les propos de S.Royal, il a déclaré : l'essentiel est d'offrir aux enseignants de bonnes conditions pour qu'ils puissent réellement travailler sur place : préparer leurs cours, corriger les copies, se réunir en petits groupes d'enseignants d'une même classe, rencontrer des élèves et des parents...Si on propose ces facilités aux enseignants ils passeront naturellement plus de temps dans l'établissement, ce qui est souhaitable. Il a ajouté qu'il engagera une concertation avec les collectivités locales dans ce sens.

Bon vent à cet établissement

Conseil aux lecteurs: lecture du livre: Les oubliés de l’école en France (l’Etat de l’enfance). Chez Hachette.

Publication qui décrit des expériences innovantes en matière de prévention et d’insertion.

On pourra bénéficier des réflexions des chercheurs spécialistes comme Jacques Pain (violence) – Alain Bentilola (illettrisme) –C.Agulhon, Arlette Meunier – Louis Porcher (la citoyenneté).



Très intéressante (lire fin du chapitre 11b) l’expérience pédagogique qui devrait être menée dans quatre lycées du 93 à la rentrée 2007



Clisthène 2008:''Un plaisir de collège'' livre écrit par le journaliste du Monde ,Luc Cédelle.

Durant l'été 2007 les éditions du Seuil ont publié : Un plaisir de collège, livre écrit par le journaliste du Monde L.Cédelle qui a réalisé un grand reportage du collège Clisthène après une immersion de 4 ans dans cet établissement hors du commun et qui s'est soldée par un livre . Pour lui Clisthène n'a rien inventé, tout était déjà écrit dans la littérature pédagogique mais ici l'alchimie a fonctionné. En effet on connaissait déjà les groupes de tutorat, le temps d'accueil avec collation, le tiers-temps pédagogique...mais ici ils l'ont mis en place. La recette marche bien : les résultats scolaires sont excellents...Clisthène est un modèle qui ne supportera pas cependant une reproduction mécanique. L'équipe pédagogique suscite parfois des critiques venant de leurs pairs d'établissements ''classiques''. Ces professeurs provoquent la polémique parce qu'ils dérangent, ils bousculent tout, ils se placent dans des conditions d'aventure et sont des créateurs. Cette expérience se révèle unique et ...réussie.

Où en est Clisthène en Juillet 2010 et quel est son avenir ?

Ont été particulièrement séduits lors de leurs visites à Clisthène : Luc Ferry – Edgar Morin – François Dubet – Xavier Darcos ...et nombre d'inspecteurs, de journalistes sociologues....Tous ont loué la philosophie du collège Clisthène : apprendre la démocratie en encourageant l'individualisationprévenir la violenceréduire l'échec scolaire par une pédagogie participative. Comme l'écrit Sud-Ouest dans son édition du 02/07/10 ''les parents sont en sont fous ....ils trouvent Clisthène épanouissant. ....pour la rentrée 2010 une centaine d'inscriptions ont été refusées. .Une demande sur 7 a été satisfaite. .Les parents ont demandé la création de classes à la rentrée : une deuxième sixième et une deuxième classe de cinquième mais le Rectorat est resté sourd.

Au début en 2002 le Recteur Boissinot avait prévu une montée en puissance du collège : d'abord 4 classes puis une évaluation , puis montée à 8 classes.. Arrivé en 2004 le Recteur William Marois aurait changé de discours .Il a fixé l'échéance de l'expérience en 2012., date également avancée par l'actuel inspecteur d'académie Alain Mercier. D'après lui le collège ne peut pas grandir car car il ne s'agit pas d'un établissement mais d'un laboratoire. Clisthène n'a donc pas vocation à devenir un collège à part entière.

Les professeurs, au départ, se sont agrégés autour d'une idée : rendre l'école humaine ...arriver aux mêmes résultats , sans pressurer les gamins...Et depuis le début on peut constater que les résultats scolaires sont équivalents à ceux d'établissements sociologiquement comparables. Sans lycée ou université , construits selon la même philosophie , Clisthène reste un objet isolé dans la galaxie éducative. En 2004 , une évaluation a été faite par des inspecteurs pédagogiques < non pas sur les connaissances > défend l'inspecteur d'académie . << non pas sur ce qui fait la spécificité de l'établissement : l'interdisciplinarité – les résultats contre l'absentéisme – la formation de citoyens >>, avance le Principal. Clisthène sera à nouveau évalué en 2012. D'ici-là cet établissement continuera à beaucoup intéresser les élèves et leurs parents ...alors pourquoi ne pas penser qu'il ait une plus longue vie?

Le nouveau Président Fr. Hollande crée,en Mai 2012, un poste de ministre délégué à la Réussite éducative.

Mme George Pau-Langevin nouvelle ministre déléguée à la Réussite éducative a fait étape à Bordeaux le 12 novembre 2012. Elle a évoqué la scolarité des enfants handicapés , la pédagogie et les établissements innovants. Pour elle les internats d'excellence (elle a des doutes sur l'idée de l'excellence) créés par le précédent gouvernement, coûtent beaucoup trop cher : c'est beaucoup d'argent pour peu d'enfants. Elle a déclaré que d'eutres questions étaient aussi importantes , comme celle des structures qui ont des pédagogies originales et efficaces, tel Clisthène à Bordeaux . Pour elle il faut qu'une telle structure soit reproductible et que les bonnes pratiques puissent s'échanger .Pour cela , nous envisageons , a-t-elle dit, de remettre sur pied un conseil de la création et de la réussite éducatives.

Clisthène , l'annexe du collège du Grand-Parc de Bordeaux, récompensée .

Le mardi 29/01/2013 à l'Académie des Sciences de Paris, quatre professeurs de Clisthène ont reçu un premier prix de la Fondation ''La main à la pâte''. Ce prix récompense une façon novatrice d'enseigner les sciences , en l'occurence le travail des collégiens bordelais sur le thème de l'arbre.

L’école de la seconde chance.



Le CLEPT (collège-lycée élitaire pour tous) accueille 85 élèves de 14 à 22 ans en échec et rupture scolaires et qui veulent s’en sortir. Les résultats sont très positifs:

Adresse:La Bouture-11,cours Jean Jaurès-38000 Grenoble - - mail:La-bouture@wanadoo.fr

Internet: http://perso.fr/Labouture/

La réussite se situe principalement dans le décloisonnement – dans les relations étroites avec les entreprises. Parfois le travail de l’enseignant ressemble à du coaching..D’ici peu Midi-Pyrénées va ouvrir une nouvelle école de la 2echance.



Expérience de gestion du temps dans un lycée catholique sous contrat.

À Bordeaux le Lycée du Matin , Le Mirail, a élaboré un projet d’établissement:

Le Matin: l’Enseignement – une nouvelle organisation horaire des cours de 8h à 14h (12h le Samedi) avec une heure de pause déjeuner….et cela sans modification des programmes scolaires pour des bacs: L, ES, S, STI (arts appliqués).

L’après-midi: Activités proposées.:pour ceux qui le désirent, Le Lycée du Matin propose (entre autres) sans coût supplémentaire, des ateliers: - artistiques, musicaux, danse, sports et des formations qualifiantes comme BAFA, code de le route, AFPS..

Se reporter à la fin du chapitre 12b à l’avant dernier sous-chapitre: l’Education nationale est-elle contre les pédagogies innovantes?]



Un microlycée pour élèves de LP ''décrocheurs''en Lot-et Garonne.

Léquipe pédagogique du lycée professionnel Antoine-Lomet, à Agen, en partenariat avec le Conseil Régional, la Mission générale d'insertion, le Rectorat et la Chambre de commerce et d'industrie du Lot-et-Garonne, a décidé d'ouvrir un microlycée, dans son enceinte, à la rentrée de septembre 2013.

Une première en Aquitaine, mais également en France, car s'il existe des microlycées dans d'autres régions, aucun n'a encore été tenté dans un lycée professionnel. L'idée ici est de proposer une orientation professionnelle structurante et personnalisée à des élèves en décrochage scolaire. Pour la première année, le microlycée de Lomet accueillerait 12 élèves, âgés de 17 ans et demi à 25 ans, qui bénéficierait d'une formation diplômante en alternance sur deux ans, les conduisant à un bac pro.

Le décret sur les rythmes scolaires a été publié au JO du .

Ce décret consacre le retour à la semaine de 4,5 jours dès la rentrée 2013, avec le mercredi matin.Le gouvernement cependant ouvre la porte par dérogation à un report à 2014 et/ou au choix du samedi matin. Le ministre V.Peillon s'appuie sur de nombreux rapports d'experts dont l'Académie des Sciences ,sur la fatigue et les difficultés d'apprentissage dues à l'instauration de la semaine de 4 jours. Avec cette semine les écoliers français subissaient depuis 2008 une journée plus longue, plus chargée que la plupart des autres élèves dans le monde, cumulée à une année scolaire plus courte.

Avec la semaine de 4,5 jours la journée de classe est raccourcie de 45 minutes en moyenne. Les enfants auront des activités périscolaires, culturelles ou sportives. Les collectivités décideront si elles les facturent ou pas . Elles devront supporter les frais de cantine et de ramassage scolaire accrus avec la demi-journée supplémentaire en plus du recrutement et de la formation des animateurs. Le gouvernement a débloqué 250 millions d'euros pour aider les communes qui franchissent le pas dès septembre 2013. Autre coup de pouce, les taux d'encadrement des activités périscolaires ont été assouplis.

Dans la nuit du 14 au 15 mars 2013 l'Assemblée nationale a voté l'article 1ier du projet de loi sur la refondation de l'école.

Cet article d'une trentaine de pages qui prend la forme d'un rapport annexé au projet de loi, présente les principaux objectifs de la politique éducative, dont des objectifs chiffrés sur l'élévation du niveau des élèves. Il programme aussi les créations de postes promises par Fr.Hollande, dont 54 000 pour le seul ministère de l'éducation nationale. Enfin, le texte affiche également la priorité au primaire et l'objectif de refonder la formation initiale aux métiers du professorat et de l'éducation , avec une entrée progressive dans le métier, autour de la création des ' 'écoles supérieures du professorat et de l'éducation ( ESPE)''.

Outre le création d'un conseil supérieur des programmes, ce rapport inscrit la volonté de repenser le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, de faire évoluer les modalités d'évaluation et de notation des élèves. Proposée par les écologistes, l'interdiction totale des notes en primaire a été rejetée. Quant au redoublement , il devra être exceptionnel, en vertu d'un amendement PS adopté et allant plus loin que le texte initial du rapport annexé qui prônait de continuer à réduire porgressivement cette pratique.

Les députés adoptent,le 19mars 2013, le projet de loi sur l'école. .

En première lecture, les députés ont adopté le 19/03/2013 le projet de loi pour la refondation de l'école de la République, porté pat le ministre Vncent Peillon.Voté par 320 voix contre 227, ce texte, qui prévoit notamment la création de 60 000 postes dans l'Educatio nationale, a recueilli les suffrages favorables des socialistes, des écologistes et des radicaux de gauche, les députés du Front de Gauche s'abstenant. Les élus de l'UMP et de l'UDI ont voté contre.

À l'issue du scrutin,le ministre de l'Education a vanté un texte constituant '' un premier pas dans la bonne direction après combien dans la mauvaise direction et combien d'immobilisme'' affirmant que '' l'école de la République se remet en mouvement''. Le projet de loi , qui ne touche ni au statut des enseignants ni à celui des établissements scolaires, au grand dam de l 'UMP, met en musique pusieurs promesses de campagne du présideent de la République. Au-delà de la programmation de 60 000 postes en cinq ans le pojet prévoit la recréation d'une formation des enseignants dès la rentrée 2013, avec les Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE), et donne la priorité au primaire, notamment par un renforcement de la scolarisation des moins de trois ans et le dispositif ''Plus de maîtres que de classes''.

Fin Mars 2013 : 20 à 25% des élèves passent à 4,5 jours. La majorité des communes attendront 2014 pour appliquer la réforme.

Début décembre 2013, le ministre V.Peillon espérait que '' le plus grand nombre possible ''de communes et '' plus de la moitié des enfants de France'' soient à la semaine de 4,5 jours à la rentére 2013. À la mi-mars , il jugeait que si ''20,30,35% '' des écoliers passaient à la nouvelle semaine ce serait déjà pas mal. ''J'appelle à la sérénité , le décret dit 2013 ou 2014, donc on ne va pas stigmatiser ceux qui choisissent 2014'' avait-il relativisé le 21/03/13 en rajoutant '' la concertation nationale a été tellement longue que le décret est sorti un peu tard pour la rentrée 2013 pour certaines communes.

Il faut apporter une ou des réponses à la question récurrente de la présence accrue des enseignants dans les collèges et lycées, au-delà de leurs cours.



On ne peut plus, à notre époque, considérer que le temps de travail des professeurs commence et finit dans les établissements uniquement avec les heures de cours. Pour ce qui est du temps passé à l'orientation scolaire le législateur a prévu des indemnités.

Désormais aux heures de cours, à leur préparation, à la correction des devoirs il faudra rajouter des heures de soutien. Le nombre très élevé de parents d'élèves qui recourent pour leurs enfants ( en difficulté ou pour les rendre meilleurs encore face à la compétition) aux cours de soutien, aux stages (- voir chapitre 12 : cours particuliers et stages payants) est depuis quelque temps en grande augmentation (et ce sera encore plus sensible quand l'État (ce qui est prévu pour bientôt) indemnisera les familles qui ne paient pas d'impôts sur le revenu. Le soutien est devenu pour beaucoup d'élèves la condition sine qua non de la réussite ou plus simplement le moyen de ne pas se noyer...de se laisser irrémédiablement dépasser. Preuve,s'il en fallait, d'une défaillance, d'une carence capitale du système éducatif. Nous ne pouvons que nous étonner – et nous ne sommes pas les seuls - de la quasi indifférence de beaucoup de personnes devant cette surcharge (mise en place dès l'école primaire déjà) du temps de travail des élèves alors qu'une heure rajoutée au temps de travail d'un adulte soulève des oppositions de tous ordres...

Le soutien – et sa nouvelle définition -devrait être compris dans les heures de présence des élèves dans l'établissement scolaire et dans l'emploi du temps des professeurs. Le temps consacré par les professeurs au soutien des élèves en dehors des heures de cours et à l'extérieur des établissements n'est pas très clair. En effet on a appris de la bouche du directeur d'Acadomia – leader des sociétés de cours privés - que parmi leurs intervenants il n'y avait que 12% d'enseignants en activité. Oui...mais si Acadomia est le leader incontesté il n'est pas la seule société de cours privés, loin s'en faut. Il ne faut donc pas croire que 88% des enseignants en activité se disent étrangers aux cours particuliers. Il doit y avoir quelque part une confusion puisqu'une récente étude de l'Ifop révèle que 41% des cours particuliers sont dispensés par des enseignants appartenant à l'Éducation nationale mais dans le cadre du gré à gré.

Dans ce domaine la meilleure preuve de la défaillance du système éducatif en général et des enseignants en particulier se situe dans le fait que la quasi totalité de ces derniers adhèrent à la nécessité du soutien puisqu'ils commencent par donner des cours particuliers à leurs propres enfants dès le primaire pour améliorer leurs apprentissages et bien asseoir leurs connaissances.

Si tous les enseignants ou tout au moins ceux des disciplines conceptuelles – lettres, maths, langues - ne participent pas à la justice sociale d'aide permanente aux élèves en difficulté dans les disciplines de base(et ils sont plus nombreux qu'on ne le dit) alors le fossé se creusera davantage et certains élèves se décourageront à jamais et deviendront encore plus délinquants. La solidarité, quant à elle,aura vécu et l'égalité des chances devra être remise au placard des illusions perdues. Il ne s'agit surtout pas de prêcher pour une augmentation d'heures des enseignants dans les établissements et de croire que c'est là que réside la solution à tous les problèmes.

Il s'agit de comprendre que certaines pratiques du système éducatif qui prévalent aujourd'hui ne sont pas les plus efficaces et qu'il y a donc d'autres voies qui permettront d'utiliser au mieux, c'est-à-dire au bénéfice des élèves , les compétences des professeurs.

Les professeurs ne travailleront pas davantage mais autrement. Ce qu'illustre très bien l'expérience de Clisthène rapportée ci-dessus. La décision de modification de certaines pratiques actuelles, autrement dit la volonté de bousculer des schémas organisationnels, ne doit pas être unilatérale mais précédée de débats très ouverts. Dans un premier temps il sera indispensable de modifier les programmes trop prétentieux et parfois encyclopédiques, programmes qui ne peuvent convenir qu'à une catégorie supérieure d'élèves. Une fois ce problème résolu dans les matières de base on doit pouvoir diminuer – comme au collège Clisthène – les heures de cours de certains professeurs qui auront plus de temps pour traiter des questions qui gênent des élèves.

Il leur sera possible ainsi de revenir sur des notions essentielles et l'aphorisme d'Horace : bis repetita placent prendra tout son sens. On ne peut plus faire l'impasse de certaines connaissances indispensables et donc il faut prendre le temps nécessaire pour que les élèves les assimilent. L'aide aux élèves relevant d'aide personnelle ,de cours particuliers, ne doit plus être en majorité le fait d'officines privées. Elle doit figurer dans les attributions exclusives de l'école. Il s'agit presque d'une révolution culturelle inéluctable qu'il faudra conduire dans la concertation même si on sait qu'elle se heurtera au conservatisme d'une partie du corps professoral peu enclin à accueillir avec bienveillance cette vision nouvelle de l'acte pédagogique.

Administration, associations de parents d'élèves, enseignants et leurs représentants syndicaux, délégués d'élèves, inspecteurs, représentants des collectivités territoriales (la structure des établissements devrait être pensée autrement qu'elle ne l'est aujourd'hui), personnalités dont les ouvrages devront être lus, relus, entendus et écoutés...doivent se rencontrer. Il faut un changement sensible dans les mentalités, il faut aussi que les enseignants restent des enseignants et ne se sentent pas transformés en moniteurs -animateurs. Il conviendra de donner chair à certaines théories de techniciens de l'enseignement et de chercheurs que les politiques en place n'ont pas voulu adopter pour des raisons financières. Dans un monde où la valeur repose de plus en plus sur l'aptitude à créer de la connaissance, il est indispensable que la stratégie avec s'impose à la stratégie contre.

Le travail a déjà été commencé et même bien commencé par la commission Thélot qu'il serait utile de revisiter.C’est à Aniko Husti 25que nous emprunterons la conclusion de ce chapitre sur le temps.:

" ….Dans notre société, la représentation et la valeur du temps ont changé d’une manière révolutionnaire. Déjà aujourd’hui, et encore plus demain, l’individu aura besoin d’aptitudes à concevoir des rythmes de travail et de vie variés, une pluralité de formes de structures temporelles. En réalisant l’apprentissage des temps multiformes, l’enseignement créera un pont vers les temps futurs.




1. Nous conseillons aux lecteurs de se rendre dans les CDP/CRDP ou CNDP. Ils possèdent, au niveau de l’école primaire notamment, des ouvrages sur la gestion de l’hétérogénéité, le travail en équipe, en groupes, en ateliers.

lire: P.Mahieu – Le travail d’équipeHachette Edition, coll. Nouvelles approches. 1992.

2Directeur de recherches à l’INSERM et professeur à l’Université de Washington (Seattle – USA)

3in Vendredi ou les limbes du Pacifique.

4In L’homme moderne et son éducation.

5Revue: Les Amis de Sèvres -décembre 1979 -numéro élaboré par la DPSE de l’ INRP, consacré aux techniques de groupes appliquées à la classe.

6Voir:http://www.educreuse23.ac-limoges.fr/colbourganeuf/atpe.htm

7http:// pedagogie.ac-aix-marseille.fr/rsi/bilan/k1 .htm

9in Relier les connaissances (le défi du XXIesiècle – sous la direction d’E.Morin – éd. du Seuil 1999)

10-appartient au CERI(centre d’études et de recherches internationales. Il a écrit:Le sacre du PrésentFlammarion, en édition de poche.

11Changements dans le Monde de l’Éducation - coordination A.Husti – Sept.96. Nathan-Pédagogie.

12Chapitre VI:Pour une organisation différenciée et responsable de l’enseignement pages 175 à 163.

13In La cause des enfants. livre de poche n°6222 p. 456

14Auteur avec Georges Fortinos de: - Aménager le temps scolaireHachette Éducation, 1996.

15Mémoire professionnel de Laure Simonian -PLC2 - Comment rendre acteur l‘élève en cours de sciences physiques au collège? – IUFM d’Aquitaine. 2003.

16In Le dictionnaire de l’Éducation - Claude Lelièvre – Nathan Université.

17Marie Joseph Challamel (Unité Inserm 480) in Sud Ouest: les rythmes scolaires au piquet

18Parents d’élèves au bord de la crise de nerfs. Editions Lamartinière. Laurence Delpierre.

19Le Monde du 6/09/03 P.10

20Pour une école plurielle, Larousse. 1987

21http://www.snes.edu/observ/spip/article.php3?id_article=104

22in Journal des Instituteurs , Nathan, Sept.91

23depuis 2000 le ministère a autorisé des ouvertures d’établissements innovants dans une douzaine d’académies.

Sites à consulter:´ www.ac-clermont.fr/etabliss/college-valmeroux / (fichier à télécharger de 48 pages pdf)

´http://ecolesdifferentes.free.fr/APPELCOOP.html où l’on trouve le noms des établissements et une liste de plus de 400 noms d’associations, de parents, de professeurs et d’experts intéressés par ces innovations.

24Extrait de Sud-Ouest (article de J.M.Vasquez). Ce quotidien est revenu plusieurs fois sur cette expérience.







25In:Changements dans le Monde de L’Éducation - Nathan, pédagogie 1996 page247

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