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Système éducatif français : base de données, informations, analyses de questions d’actualité. Système éducatif français : base de données, informations, analyses de questions d’actualité.

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Chapitre 13 : La motivation.28/01/2010



" Il faut être motivé pour réussir mais comment réussir à être motivé ?"

Généralités

Dans "Voyage autour des compétences" de Philippe Perrenoud1 il nous est dit que des enseignants pensent qu’ils ne peuvent rien si l’élève ne veut pas apprendre mais, comme l’instruction est légalement obligatoire de 6 à 16 ans et que les enfants relativement nombreux n’ont pas choisi librement de s’instruire, ils ne peuvent pas leur dire de rentrer chez eux s’ils ne veulent ni travailler, ni apprendre, personne ne les forçant à venir à l’école. En disant de l’instruction publique qu’elle était obligatoire on a pris le risque d’y accoler pour certains élèves un caractère de travail forcé.

Tous les enseignants, particulièrement ceux qui débutent dans la fonction, sont d’accord pour dire que la motivation est la condition essentielle à la réussite des apprentissages scolaires. Ils différent cependant dans le degré d’implication personnelle: certains s’impliquent beaucoup, d’autres pratiquement pas du tout. Eux qui passent des années de leur vie à instruire et à éduquer des enfants, des adolescents, qui n’ont rien demandé et qui se satisferaient, pour un grand nombre d’entre eux, d’un enseignement à la carte où ils sélectionneraient les matières qui leur semblent intéressantes, savent très bien, en collège et lycée notamment, que certains élèves ne portent pas d’intérêt à des matières qu’ils subissent régulièrement en faisant preuve parfois d’une attitude insolente….

Les stagiaires IUFM, au bout de quelques mois d’enseignement à raison de 4/6 h par semaine ont vite fait de se rendre compte dans leurs classes, dans les discussions de la salle des profs, au sein des conseils de classes, que les élèves ne correspondent pas à leurs représentations et qu’ils doivent en conséquence trouver rapidement des moyens de les intéresser, de les motiver pour arriver à leur donner un certain plaisir à aller en classe. Ils se sont aperçus que les classes étaient moins homogènes, que toutes les couches sociales s’y côtoyaient, que la nouvelle variété ethnique - avec la richesse des différences cependant - bousculait en partie les habitudes culturelles, qu’elle relançait, à tort dirons-nous, le problème de la balance des niveaux..

Parmi les mémoires professionnels écrits et soutenus de 1992 à 1999 par les stagiaires PLC2 –PLP2 –CPE et Documentalistes de 29 disciplines de l’IUFM d’Aquitaine, 2212 d’entre eux ont retenu notre attention. Sur la soixantaine de thèmes concernés ont été abordés régulièrement les thèmes autour de la violence (incivilités, discipline), l’évaluation, la gestion de l’hétérogénéité, l’aide à apporter aux élèves en difficulté, les méthodes de travail… 720 mémoires soit 38% ont eu pour objet d’étude, directement la plupart du temps: la motivation.

On a constaté (un grand nombre de mémoires commencent par : Comment…?) que durant leur année de stagiarisation les jeunes professeurs privilégiaient davantage le comment faire que le pourquoi. Preuve que les stagiaires qui savent qu’ils auront sous peu 18h de cours cherchent dans l’urgence des réponses à la démotivation, à l’agitation des élèves en expérimentant des techniques qu’ils peaufineront les années à venir s’ils les ont jugées performantes dans leur année de stagiarisation. Ils sont donc en quête de savoir-faire, d’outils, de recettes.

Thème majeur pour les"mémoires", la motivation avec l’attention, la concentration, a été plébiscitée par les stagiaires qui ont retenu en priorité ce thème pour les quelques exposés à faire - en réelle interactivité - au sein de leur formation transversale à l’IUFM. Les 4 ou 5 stagiaires, responsables de l’exposé - qui se veut court (30 minutes) - tracent un plan qu’ils distribuent à leurs camarades. Leurs recherches, remarques, réflexions, textes officiels, sont présentés éventuellement avec des transparents, des K7 vidéo empruntées au CRD de l’IUFM ou au CDDP. Chaque stagiaire du groupe doit, avant l’exposé, se livrer à une enquête sur le thème au sein de son établissement d’accueil auprès de l’équipe de direction (chef d’établissement, adjoint, CPE, gestionnaire..),et auprès des professeurs, des élèves et du responsable du CDI. L’exposé lancera le débat entre tous les stagiaires.

La palette des pratiques, des moyens, des réussites, des échecs est large puisque le travail de ceux qui ont fait l’exposé sera analysé et complété à l’aune des différences et des ressemblances d’une bonne vingtaine d’établissements d’où viennent ces stagiaires Nous remercions particulièrement Barillet Muriel, Devos Olivia, Giraud Ariane, Hérault Annabel, Lafforgue Philippe, Parmentier Julie, Pichard Xavier, Pires Dos Santos Célia, Prince Daniel de nous avoir autorisés à utiliser, dans ce chapitre, quelques-unes de leurs réflexions.

Rien n’est simple quand on veut parler de motivation: il y a en effet des élèves motivés qui réussissent (c’est le plus grand nombre)et d’autres tout aussi motivés qui échouent. Il y a des élèves non motivés qui échouent et d’autres qui réussissent. A l’école élémentaire la majorité des élèves sont motivés mais tous ne réussissent pas. La motivation n’entraîne pas nécessairement la réussite. Avant de donner la définition qui semble convenir le mieux au public scolaire nous nous arrêterons sur ce qui interpelle beaucoup d’enseignants: l’absence de motivation qu’on décline régulièrement sous forme d’appréciations sur les bulletins comme: élève démobilisé, qui ne participe pas, inattentif, distrait, dispersé, qui ne s’implique pas, indolent, paresseux, inactif en cours, n’a pas de plaisir à être en classe, n’a pas le goût de l’effort, ne se sent pas concerné, élève qui fait peu voire très peu de travail personnel…

C’est surtout au collège, tranche d’âge entre la pré-adolescence et l’adolescence que les conditions psychologiques et physiologiques particulières conduisent un jeune à être mal dans sa peau et à manquer d’intérêt pour la classe. Au lycée ( voie générale et technologique) la question se pose avec moins d’acuité car l’orientation a sélectionné et les élèves ont participé au choix de leurs sections.

Pour ce qui est des LP (voie professionnelle) où préexiste souvent une motivation par le domaine professionnel (conduite routière, carrières médico-sociales…)plusieurs élèves ressentent dans les matières générales notamment, un sentiment de perte de temps. Ils se mettent en retrait et dans bien des cas ne fournissent que le "minimum scolaire". Ce phénomène est nommé inappétence scolaire. Pour ce qui est de leur motivation, de leur comportement, on remarque que ces élèves surtout ceux qui ont choisi cette voie par défaut ont une faible opinion de leurs capacités, prétendant dès lors qu’il n’y a rien à faire et ne veulent pas essayer, persuadés qu’ils ne sont pas faits pour comprendre telle ou telle matière. Passivité, démission, ennui, haine parfois, sont leurs compagnons de route que les enseignants avec beaucoup de générosité, de compétence et au prix d’un réel travail d’équipe, s’efforcent de chasser et souvent avec succès.

Les élèves se disent non-motivés parce qu’ils ne savent pas comment réussir. C’est dans une lettre à Elisabeth 1ièreen 1645 que Descartes écrivait: " il n’y a personne qui ne désire réussir à l’école mais beaucoup n’en savent pas les moyens". Ce dont les élèves souffrent c’est d’un manque de solutions.

Pour un enfant le déterminisme familial est pesant : la façon d’être des parents avec leurs enfants a une incidence essentielle sur les comportements propres de leurs enfants. C’est de l’état du milieu familial que dépendent en partie leurs attitudes et leurs résultats en classe. Les relations parents/enseignants n’en prennent que plus d’importance.

Propos démotivants ( tenus le plus souvent par des parents.)

tous les élèves ne peuvent pas réussir, il y a ceux qui sont doués et les autres ; il est donc inutile de forcer la nature.

→certes les talents ne sont également répartis mais le distinguo est plus subtil. Ce qui est vrai c’est que tous les êtres - les jeunes bien plus que leurs aînés - progressent par paliers de maturité qu’ils n’atteignent pas au même âge (situation que l’école ne prend pas assez en compte et dont elle devra s’occuper dans un avenir proche.)

on ne peut pas lutter contre le destin, la fatalité. Mon fils ne travaille pas car il sait depuis longtemps qu’on le mettra en LP!

→ "j’étais comme lui, je n’ai jamais réussi à l’école!"…."chez nous on n’a pas la bosse des maths. Personne ne l’a eue"…"elle est comme moi, comme son frère, on n’est pas doué en langues!".Fatalité qui sert d’excuse à une certaine paresse car à l’école élémentaire, en collège on ne peut pas dire qu’on n’a pas les moyens pour apprendre les fondamentaux des disciplines proposées. Au lycée c’est autre chose…Parents et par la suite les enfants aiment bien se reposer à l’ombre d’un argument génétique.

Il est du devoir des enseignants, des équipes de direction, des COP d’informer les familles que la voie du LP est une voie vers la réussite d’une part, parce qu’elle permet à un jeune de se former à un métier technique, manuel où il se réalisera pleinement, où il gagnera sa vie et d’autre part, parce qu’il pourra continuer des études au point même, s’il en montre les capacités, d’égaler ceux qui sont passés par un lycée général et technologique (BTS- DUT- Licence…). Il serait souhaitable de faire venir assez régulièrement depuis la 6ième au collège ( pas seulement une fois tous les 2 ou 3 ans) des jeunes qui sont passés par un LP pour qu’ils expliquent leur cursus. L’entrée dans un LP exige des bases que le jeune doit acquérir en collège, sinon c’est l’échec assuré.



la réussite scolaire est fonction du milieu socio-culturel.

→ ça aide certes mais ce n’est pas l’essentiel. Un enfant a des chances de réussir même dans un milieu très modeste si ses parents savent prendre le temps de s’intéresser à lui et particulièrement à ce qu’il fait à l’école. En élargissant la réponse on citera un article du Monde du 18/02/02 où Martine Perez évoque le livre de Claude Thélot : Lorigine des génies. On y apprend que les génies sont très rares : 3 par siècles pour 10 millions d’habitants. On en trouve 1 sur 2 dans les milieux supérieurs et 1 sur 4 dans les milieux populaires et 1 sur 4 dans les classes moyennes.

notre enfant n’aime pas l’école : il ne peut pas y réussir.

→ il est vrai qu’on ne fait bien que ce que l’on aime mais si un enfant hait l’école c’est parce que l’image qu’il en a n’est pas positive et qu’il n’y est pas à l’aise. C’est peut-être aussi parce que l’école lui renvoie une mauvaise image de lui-même, le dévalorise, le culpabilise. Christian Thomas et Bernard Viselthier ,adeptes des théories de la Garanderie2pensent qu’un enfant n’est jamais mauvais partout, qu’il n’est jamais démotivé avec tous les professeurs. Pour eux il reste à étudier les raisons qui font qu’il réussit dans une discipline sportive ou culturelle par exemple. Il faudra l’amener à transposer à l’école ses schémas de réussite.

L’élève sera heureux de découvrir que la méthode qui favorisait sa réussite ailleurs qu’à l’école peut lui permettre d’acquérir des connaissances scolaires pour lesquelles il éprouvait de sérieuses difficultés ou de l’indifférence. En fin de chapitre nous verrons que lorsqu’un enfant n’est pas motivé, qu’il ne réussit pas, la faute ne lui incombe pas en entier. Il faudra lui donner les bonnes habitudes mentales sur lesquelles reposent les aptitudes.

nous, parents, nous ne pouvons plus être utiles à nos enfants pour l’école: ce que nos enfants apprennent aujourd’hui nous échappe.

→ certes les méthodes d’apprentissage, dans leur ensemble, ont changé mais les premiers éducateurs que sont les parents peuvent favoriser le bon travail de l’élève en veillant aux bonnes attitudes face aux tâches scolaires et en éclairant la démarche à suivre, sans pour autant connaître la matière. Nous avons déjà dit que les programmes de l’école élémentaire et du collège étaient accessibles à beaucoup de parents et aux grands frères et sœurs.

La motivation des enfants est étroitement liée à celle des parents qui sont nombreux à ne pas abandonner le schéma méritocratique.3 D’autres – ce que l’on peut regretter pour leurs enfants - dénigrent l’école qu’ils considèrent comme une étape obligatoire et dénuée d’intérêt. Devant ces propos l’enfant perdra sa confiance en lui et sa soif naturelle de savoir. Par leurs attitudes quotidiennes (paroles, comportements.. ) de valorisation ou de déstabilisation de l’école les parents fabriquent en partie la motivation ou la démotivation des élèves.

La conception de l’intelligence 4



Certains élèves comme la majorité des personnes pensent que l’intelligence est mesurable, qu’elle est innée (on naît plus ou moins intelligent) et qu’elle est stable (on ne peut pas devenir plus intelligent…ça ne sert à rien de faire davantage d’efforts..) et ils renoncent à travailler, se démotivent puisque leur intelligence ne changera pas. D’autres pensent que leur intelligence est évolutive et qu’elle change selon les circonstances et les matières.

A propos de l’utilisation des tests d’intelligence et de la mesure du célèbre QI, Boris Cyrulnik5nous dit

qu’ Eyzenck estimait dans le comportement humain la part de l’inné à 80 %, celle de l’acquis à 20%. Pour ma part déclare-t-il " sur la base de notre expérience nous dirions volontiers que l’inné y représente 100 % et 100% l’acquis. Ou, ce qui revient au même que rien n’est inné et que rien n’est acquis. Nous venons d’en trouver des exemples multiples: l’acquis ne se trouve jamais acquis que grâce à l’inné, qui, lui-même s’avère toujours à façonner par l’acquis!"

L’approche différente de l’intelligence a une influence sur la motivation et le travail scolaire des élèves.

- ceux qui conçoivent l’intelligence stable, croient en eux, à leur intelligence quand ils réussissent et en cas d’échec ils sont persuadés qu’ils sont inintelligents et que ça ne changera pas.

- ceux qui conçoivent que l’intelligence évolue, ne considèrent pas l’échec comme une preuve absolue d’incapacité de leur part mais plutôt comme l’indice de méthodes insuffisamment pertinentes.

Les stagiaires IUFM ont noté que beaucoup d’élèves n’étaient assez motivés, qu’ils étaient inattentifs et manquaient de concentration. Autant de défauts qui les empêchaient de s’impliquer et de travailler leurs apprentissages.

Le déficit d’attention chez les jeunes.



La tendance à la distraction se manifeste insidieusement et progressivement chez l’enfant nous disent les experts. Les défauts d’attention apparaissent surtout avec les contraintes pédagogiques et éducatives à mesure que l’enfant grandit. C’est à la page 18 du Monde de l’Education de Janvier 2005 que nous avons trouvé cette citation de la philosophe Simone Weil: la formation de la capacité d’attention est le but principal, sinon l’unique objet, des études.

▲▲ La baisse des capacités d'attention me paraît plus préoccupante. (Propos de Philippe Meirieu).Il a dit qu'il avait repris les tests du chercheur psychologue et pédagogue suisse Claparède qui disait en 1930 qu'un élève de 10 ans pouvait rester concentré sur un puzzle pendant quinze minutes. Il a constaté qu'aujourd'hui cette concentration n'excédait pas les 4 minutes.....Les élèves ne sont pas pour autant,dit-il, moins intelligents ou moins cultivés mais plus excités et plus pénibles avec des capacités d'attention moins grandes. Il pense que la fatigue avec une heure et demie de sommeil en moins en moyenne et la rapidité du monde dans lequel on vit avec l'utilisation, pour le moins excessive, de la télévision et des technologies de l'immédiateté (TIC).

Concernant ce dernier point qu'il nous soit permis de nous en référer à plusieurs expériences personnelles: nous avons observé – une bonne dizaine de fois, chrono en moins, - nos 3 petits enfants (10 ans -10ans 1/2- 11 ans) alors qu'ils jouaient avec leur Nintendo -DS. Tous les trois sont restés concentrés, chaque fois, une bonne heure au moins sur leurs jeux différents au demeurant. Nous y voyons le signe que l'enfant possède une très grande capacité de concentration pour faire attention à ce qui se passe à la télé ou à la console. Est-ce à dire que ce qu'on leur fait faire en cours ne les intéresse pas c'est un pas que nous ne franchirons pas mais...l'Enseignant doit se poser des questions in intimo sur sa pédagogie, sur la pertinence de ses outils. Pour ce qui est de P.Meirieu il a tout à fait raison de dire que la pédagogie, le travail interdisciplinaire, le sport, l'enseignement artistique peuvent apporter des réponses aux carences d'attention et de concentration de nos jeunes pousses.

Les enseignants constatent en effet très vite qu’un enfant manque d’intérêt, de motivation, d’attention et montre une certaine paresse intellectuelle, une agitation particulière. Mais ils ne prendront pas des comportements habituels chez tous les enfants pour des troubles mentaux. Il faut cependant savoir que les médias dans un souci de vulgarisation scientifique et de prévention traitent de certaines pathologies infantiles ou juvéniles en s’appuyant sur des pourcentages impressionnants.

Depuis les années 70 on a beaucoup parlé en France de la dyslexie au point de dire et d’écrire que 10% des enfants du primaire étaient dyslexiques. Les cabinets d’orthophonistes se sont remplis d’enfants en échec scolaire. Les GAPP (groupes d’aide psychopédagogique) aujourd’hui les RASED (réseau d’aides spécialisées pour enfants en difficulté) se sont mobilisés contre ce problème en s’appuyant sur les CMPP (centre médico-psychopédagogique) ou sur les CMP (centre médico-psychologique). Précisons que sur les 10% d’élèves dits dyslexiques en primaire à peine 1% l’étaient réellement . Ce que confirme Colette Ouzibou6 orthophoniste, : "En trente années d’exercice, mon cabinet a reçu parmi des centaines de mal-lisants, ,une quinzaine de dyslexiques."

Récemment plusieurs médecins spécialistes (émission de France 5 du 3/02 - Dyslexie :Le Mal des mots)ont affirmé que le nombre d’enfants dyslexiques était important: 5% des élèves.. Pour eux, ces enfants créatifs, curieux, intuitifs ne perçoivent pas l’espace comme tout le monde : ils ont une vision en 3D et pensent en images. Leur problème ne serait pas simplement psychologique il serait neurologique et génétique. Un traitement de 3 à 5 ans notamment en orthophonie est généralement efficace. Association des parents d’enfants dyslexiques : www.apedys.com

Il est de notre devoir de ne pas sous-estimer la fréquence de la souffrance mentale des enfants et il convient d’informer les familles quand se présentent des signes d’alerte. Parents et enseignants devront être informés pour pouvoir les repérer. Sans tomber dans la dramatisation nous devons prendre au sérieux les résultats récents de l’expertise collective de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) qui affirme que 12 % d’enfants et d’adolescents scolarisés souffrent de troubles mentaux: autisme (dès 12 mois) - hyperactivité (diagnostic possible dès 7 ans) - troubles obsessionnels compulsifs (TOC, rituels obsessionnels, tics, dépression) dès 10 ans - troubles du comportement alimentaire (anorexie ou boulimie - surtout chez les adolescentes qui ont une mauvaise estime d’elles). Radios, documentaires de télévision, articles de journaux parlent depuis peu des hyperactifs.

L’ enfant hyperactif.



On en parle beaucoup mais il faut savoir que 2 à 3 % seulement des enfants scolarisés sont des hyperactifs. On dénombre 4 à 5 garçons pour 1 fille. Ces enfants souffrent du syndrome d’hyperactivité : ils ont de graves déficits de l’attention et des troubles émotionnels. Incapables de tenir en place ils sont agités, insupportables, turbulents. Ils ne veulent pas obéir et crient très fort. Leurs parents sont inquiets et vite épuisés mais ils s’efforcent de toujours rester calmes.

Plus nombreux d’après les experts7 sont les enfants atteints de TDA/H: troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité. Sans atteindre des degrés paroxystiques comme les enfants victimes du syndrome de la Tourette8, on trouve en grand nombre dans nos classes de l’école élémentaire au lycée des élèves très inattentifs, incapables de se motiver et de fixer leur attention sur un travail scolaire. www.thada-France.org.

En règle générale un élève inattentif n’écoute pas, rêve ou bouge constamment, ne fait pas attention aux consignes, oublie ou perd ses affaires, a des difficultés dans l’organisation de l’espace et du temps: il a tendance à différer, à remettre au lendemain (procrastination). On note aussi son besoin de faire le clown, de faire rire ses copains.

Ce qui est intéressant de savoir pour un enseignant c’est que les enfants, inattentifs, sont capables d’attention, de concentration, dans les activités physiques, manuelles, mécaniques, informatiques ou audiovisuelles: télé, jeux vidéo, sports. Ils apprécient les activités sous pression, aux rythmes accélérés. Quand pareil sujet se présente dans une classe il convient d’avertir les parents car, au delà d’un comportement ponctuel, il peut s’agir d’un problème de maturation neurobiologique, d’anxiété, de dépression ou d’un mélange des trois éléments, ce que détecteront les professionnels que sont les pédopsychiatres, pédiatres, psychologues.…Selon un rapport de l’Inserm, environ 2% des enfants souffriraient d’hyperactivité qui se manifeste comme nous l’avons déjà dit par l’incapacité de l’enfant à fixer son attention. Ce handicap peut être traité par la Ritaline. On estime,qu’ en 2004, 7 000 enfants vivaient sous Ritaline.



Le docteur O.Revol pense qu’on peut et qu’on doit soigner l’échec scolaire.



Le docteur Olivier Revol, médecin à l’hôpital neurologique de Lyon, explique, dans un livre qui vient de sortir : "Même pas grave, l’échec scolaire,ça se soigne" (éditions Lattès - 2006) que l’échec scolaire peut avoir des causes médicales qu’on n’a plus le droit de rater et il parle d’un dépistage le plus tôt possible. Un enfant sur quatre étant touché par l‘échec scolaire, il faut donc avoir une attitude positive et une reconnaissance médicale des problèmes - tant vis à vis des enfants que de leurs parents et des enseignants.

Il signale que la France était très en retard dans la lutte contre l’échec scolaire jusqu’à la publication , en 1999, du rapport de Jean-Charles Ringard qui a proposé la mise en place de centres de référence du trouble de l’apprentissage pour évaluer les enfants avec des troubles sévères, former tous les intervenants et diminuer les erreurs pédagogiques graves.

Dans cet ouvrage il indique des pistes à suivre pour repérer les signaux d’alerte et prévenir l’échec scolaire avant qu’il ne soit trop tard. On peut ainsi distinguer les enfants dys qui connaissent un problème de dyslexie (écrit)- dysphasie (parole) – dyspraxie (gestes) − les dépressifs − les hyperactifs −les précoces −les victimes de TOC et les dysharmoniques, des enfants bizarres et déroutants.

L’aide apportée aux enfants en échec scolaire doit se faire dans un travail global qui s’intéresse à l’enfant et à ses parents mais aussi aux enseignants.

Pour combattre la souffrance des enfants en échec scoleire, il faut aussi, dit le docteur , ausculter leur carnet scolaire et pour les soigner il faut avant tout les réconcilier avec l’école. Suit dans le livre la démarche qu’il entreprend pour établir le diagnostic. Résolument optimiste, le docteur Revol affirme que si on ne guérit pas de la dyslexie, on doit guérir des conséquences de la dyslexie sur la scolarité. Un optimisme partagé par des médecins et des enseignants qui sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à son travail.(in Sud-ouest du 24/04/06)

24/09/08 : Journée nationale du refus de l'échec scolaire.

Alors qu'à la rentrée 2008 la ministre Darcos a mis en place,à l'adresse les élèves en difficulté, quelques mesures intéressantes ( à condition qu'elles puissent se passer dans de bonnes conditions.!..) comme : les PPRE- 2h d'aides personnalisées en primaire – stages de remise à niveau – accompagnement éducatif...on salue une initiative de l'Afev ( Association de fondation étudiante pour la ville et premier grand réseau d'accompagnement éducatif d'élèves de banlieue). Cette association a organisé le 24/09/08 la première journée nationale du refus de l'échec scolaire. Les responsables ont rappelé que, chaque année, 150 000 élèves quittaient l'école sans diplôme , ni qualification soit un jeune sur 5.

Pour eux la lutte contre l'échec scolaire doit devenir une priorité. A Paris et dans une dizaine de villes ( www.refusechecscolaire.org) auront lieu des débats , des projections sur la relation entre les familles et l'école. Sera projeté notamment le film ''Entre les murs''. Cette manifestation nationale, bien relayée par différents médias, est parrainée par Gabriel Cohn-Bendit fondateur du lycée expérimental de Saint-Nazaire et encadrée par 7500 étudiants bénévoles. Un sondage auprès de 700 jeunes suivis par l'association montre que 26% des jeunes ne comprennent pas la demande en cours et que 42% ont mal au ventre au moment de partir à l'école. Pour ce sondage 84% des collégiens en grande difficultés sont issus des catégories défavorisées.

Le trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent.

Nous apprenons dans le Monde du 23/09/05 qu’une expertise collective rendue publique par l’Inserm avait fait le point sur le trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent. Ce syndrome issu des classifications cliniques anglo-saxonnes se caractériserait par des comportements violents et répétés (crises de colère, de désobéissance répétées de l’enfant difficile aux agressions graves comme le viol, les coups et les blessures…) chez l’enfant et l’adolescent; il toucherait entre 5 et 9% des jeunes de 15 ans. Ce trouble des conduites doit être considéré comme un facteur de risque de délinquance sur lequel on peut agir…Pour enrayer l’évolution vers des comportements délinquants, le groupe d’experts préconise de procéder à un dépistage médical systématique dès 36 mois.

Pour Pierre Delion, chef de service de pédopsychiatrie au CHU de Lille, cette notion des troubles de conduite moralise le débat là où au contraire il faudrait accepter la diversité. Pour lui l’important n’est pas de faire un dépistage systématique, de type Big Brother, mais de rendre possible, pour les parents, la rencontre avec des professionnels pour accueillir cette souffrance de l’enfant et éventuellement la traiter. Il souhaite par ailleurs le travail en commun de médecins d’orientation psychanalytique ou comportementaliste.

Quant à nous nous avons la faiblesse de croire que l’amour, la patience des parents et de ceux qui l’entourent devrait préserver le tout jeune de médicaments qui pourraient vite devenir des drogues.

Autres oppositionsLe Monde du 4/10/05 nous a proposé un article: l’Inserm sème le trouble dans lequel pédopsychiatres, psychanalystes font des remarques tant sur le fond que sur la forme concernant l’expertise collective de l’Inserm sur le trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent . Pour ces cliniciens suivre les injonctions de l’Inserm comporterait un risque grave: celui de dérive des pratiques – sous couvert de médecine – vers des fins normatives, voire totalitaires dont l’Histoire a montré de sinistres exemples.

Quand des élèves d’école primaire et de 6ième notamment se montrent inattentifs régulièrement il faut:

Leur faire la liste de ce qu’ils doivent faire leur répéter les consignesles encourager établir avec eux des contacts visuels fréquents souligner les progrès les laisser sortir de temps en temps répartir le travail en petites séquences leur apprendre des procédés mnémotechniques faire des schémas, utiliser des couleursles aider (parents, frères et sœurs, tierce personne) lors des devoirs et des leçons. Acte pédagogique très important pour consolider les apprentissages, pour mieux les assimiler, pour mieux mémoriser.

La vigilance s’impose.

En fonction du principe que "tout ce qui est vivant change constamment" il faut être vigilant par rapport à la démotivation d’un enfant. Si, actuellement, on parle autant de démotivation des élèves c’est parce que les médias et les parents n’ont plus d’image positive de l’école.

Ils sont porteurs du cliché: école = ennui = violence. Il y a dans le pays un très grand nombre d’établissements où les jeunes sont heureux, réussissent et s’ennuient réellement quand il n’y a pas classe…

On pourrait croire que les parents, le système éducatif, la société elle-même ont fait perdre aux enfants le sens, le goût de l’effort au profit du ludique. C’est une contrevérité de dire que travailler sur l’ordinateur est un jeu. Avec des contraintes spécifiques l’ordinateur est un moyen nouveau de s’informer, de faire des recherches, moyen qui s’ajoute, sans les détruire, au tableau, aux images fixes, aux textes, aux livres.

Il faut rappeler aux élèves - et nombre de parents et d’enseignants le font régulièrement - que c’est le plus souvent par l’effort qu’il réussira un travail, qu’il sera satisfait de voir qu’il a réussi, qu’il valorisera son image et qu’il se motivera ou entretiendra sa motivation qui peut facilement disparaître.

L’école doit donc – à tous les niveaux – valoriser les efforts et la réussite des jeunes dans quelque discipline que ce soit. En invitant les élèves autant dans le primaire que dans le secondaire à s’efforcer de soigner au maximum leur expression orale dans des exposés, des débats on les amènera à préserver le sens des mots, à bannir l’approximation, la confusion..

Privilégier l’oral dans les études , comme c’est le cas actuellement, n’ a d’intérêt que dans la mesure où l’on exige le maximum dans la correction de la langue et ce dans toutes les matières.. Certes ça demande des efforts constants mais beaucoup d’élèves accepteront de les fournir quand on saura l’exiger d’eux. Tous les êtres humains y compris les enfants aiment l’effort. Certes ce n’est pas toujours dans le domaine que l’on voudrait. Un enfant se donnera beaucoup de mal pour exceller au foot mais pas forcément en classe… Le goût de l’effort est inhérent à l’être humain. Aux adultes donc de savoir prendre un enfant, de le coacher amoureusement, de lui présenter pour le mieux l’intérêt présent ou futur d’atteindre tel ou tel objectif. De bons rapports personnels avec un enfant peuvent le booster vers le succès. Positivons avec lui et il aura du plaisir à travailler et il réussira à fournir les efforts nécessaires.

Dans le débat, publié par le Figaro littéraire du 19/10/05 où ils s’affrontaient sur la responsabilité des structures de formation des enseignants et sur la responsabilité des enseignants eux-mêmes, Philippe Meirieu et Jean-Paul Brighelli, agrégé de Lettres, auteur de manuels de littérature et dernièrement auteur d‘un livre corrosif : La Fabrique à crétins – éditeur: J.Cl.Gawsewitch, ont discuté sur des méthodes d’enseignants.

 C’est ainsi que J.P.Brighelli s’étonne qu’il y ait des établissements où l’on donne les sujets à l’avance aux élèves pour éviter les soi-disant traumas provoqués par les interrogations surprises. Voilà, poursuit-il, la philosophie infusée depuis des années pour éviter de malmener ces chers petits. Les croyants d’une nouvelle religion pédagogique ont instauré des pratiques qui ont relégué les savoirs les plus importants.

Les nouveaux pédagogues pensent que c’est le rapport à la tâche scolaire qui est aujourd’hui au cœur des préoccupations, plus que les connaissances. Leur objectif? Réviser le statut d’élèves pour qu’il se sente autorisé à produire un jugement personnel. Ils veulent aussi revoir le système de notation qui rend impossible, selon eux, l’évaluation des compétences transversales. Ils réfléchissent également à la question des équipes enseignantes (Le Figaro du 12/10/05). Dans beaucoup de pays de l’Europe du Nord ( l’OCDE les a classés en tête des palmarès des performances) les enfants sont amenés à réagir personnellement sur un texte: prendre position et développer cette position quitte à la faire aboutir à une expression artistique (dessin, mise en scène…). [Se reporter à la fin du chapitre 12à l’avant dernier sous-chapitre: l’Education nationale est-elle contre les pédagogies innovantes?]

Pour Philippe Meirieu (toujours dans le même article): si des collègues s’appuient sur des objets de la culture jeune, une notion qui à ses yeux n’existe pas, ils le font avec l’espoir qu’ils vont pouvoir les tirer vers le haut. Il y a pour lui deux manières d’appréhender les choses: - ceux qui pensent que pour des élèves suspendus à des radios à la logorrhée obscène, il faut partir de ce qui les intéresse et – d’autres ,dont il se réclame, pour qui la force intrinsèque des savoirs suffit. Ces deux postures, d’après lui, se côtoient. Il n’apprécie pas que l’on ridiculise, que l’on excommunie, des enseignants qui, pour développer chez les élèves le désir d’apprendre, utilisent certaines méthodes qui parviennent à les rendre actifs en entrant dans une démarche d’apprentissage.

En fin de primaire, au début du collège alors qu’il est pré-ado ou ado l’enfant change…c’est alors que la tempête gronde sourdement et qu’elle peut éclater avec une mauvaise note ou au moment d’une remarque vexatoire. L’estime de soi si fragile s’effondre brusquement, l’anxiété s’installe avec l’émergence de malaises somatiques et l’enfant n’a plus de motivation pour l’école. C’est le moment de l’ennui.

L’ennui

Une rapide étude diachronique témoigne de sa polysémie. Dans le bas latin "inodiare"[<odium = haine] signifiait: avoir de la haine. Sens repris aux XXe et XXIesiècles par des sociologues et philosophes qui pensent que l’ennui peut générer la haine, la violence. Au XIIe le mot ennui exprimait "une peine vive" et au XVIIe le "malaise d’un esprit inoccupé." Ennuyer quelqu’un (c’est peut-être la définition à retenir pour l’école) c’est lui causer de la lassitude et ne pas susciter chez lui de l’intérêt pour une activité.

A travers la littérature ou l’Histoire on a parlé de mal du siècle, de mélancolie, de nostalgie, de vague à l’âme, de spleen, d’hypocondrie, de neurasthénie.. mots qui ont pour dénominateur commun une certaine souffrance et l’absence de joie, de plaisir devant telle ou telle situation en particulier ou la vie en général. L’ennui est consubstantiel à l’être humain.

D’aucuns disent que les enfants ne savent plus jouer ni s’ennuyer. L’ennui serait pourtant une véritable jachère, le repos avant la moisson. Aujourd’hui l’enfant est condamné au divertissement perpétuel avec la télé comme ressource permanente.

Quelques citations:

Le monde est ennuyé de moi et moi pareillement de lui

(Charles d’Orléans 1391-1465)

Les passions font moins mal que l’ennui, car

les passions tendent toujours à diminuer tandis

que l’ennui tend toujours à s’accroître.

(Barbey d’Aurevilly 1808-1889)



L’extrême ennui sert à nous désennuyer.

(La Rochefoucauld 1613-1680)

Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image:

une oasis d’horreur dans un désert d’ennui.

(Baudelaire-1821-1867)

Comment s’oublier lorsque l’ennui nous rappelle à

notre existence? (Diderot 1713-1784)

C’est toujours par l’ennui et ses folies que l’ordre

social est rompu. (Alain 1868-1951)



Depuis quelques mois journaux, de façon récurrente, radios et chaînes de télévision évoquent l’ennui des élèves dans les établissements scolaires. Chacun y va de son effet d’annonce, de ses remèdes secrets, dans un tamtam de mots pour confirmer, valider, relayer les propos de certains politiques et d’experts.

Des enquêteurs ont été sollicités et des chiffres assez voisins ont montré que le problème méritait d’être pris au sérieux. D’après un sondage CSA(janvier 2003) commandé par "La Croix"et l’Union des parents d’élèves de l’enseignement libre (UNAPEL) les parents estiment que 19% des enfants s’ennuient en classe, dont 4% très souvent.−42 % des parents (54% en collège)en attribuent la cause au fait que l’école ne tient pas assez compte des préoccupations des jeunes et 75% des parents sont persuadés que l’école ne s’occupe pas assez de la personnalité des élèves et ne l’aide pas à construire son projet d’avenir. "− 90 % de jeunes qui, comme lui, s’ennuyaient jadis au collège, comme des rats ( propos de Luc Ferry, ministre de l’Éducation invité à l’émission de M.Drucker:Vivement Dimanche prochain).

Pour Macha Séry et Christian Bonrepaux (Voyage au bout de l’ennui)9 les lycéens ne se satisfont plus d’un enseignement classique qu’ils jugent rébarbatif. Ceux qui s’ennuient le plus ce sont les élèves les plus imaginatifs. Aux enseignants de trouver ensemble la manière de les intéresser! De tous temps l’ennui a marqué la scolarité de nombreux élèves. Au moment où tous les problèmes de l’école semblaient avoir pour cause la violence. Fr.Dubet disait: "mais ne laissons plus dire que la violence est le problème numéro un. Le désintéressement ou l’ennui sont au moins d’un égal danger"

L’ennui de certains enfants pendant l’été : nous conseillons aux parents de lire l’article de Steve Proulx sur le site http:// www.educal.com/parents/0206.asp . En période de grandes vacances l’enfant a intérêt à avoir un projet.

−Sachons que l’ennui ne concerne pas uniquement les scolaires. Des entreprises, des PME – PMI…

s’efforcent de jouer la carte de la diversité contre l’ennui.. Là, comme à l’école, on recourt à une organisation du travail discutée en groupe et on constate que plus un travail est diversifié plus il est intéressant.



Lecture conseillée: - l’ennui à l’école chez Albin Michel –Scérén – CNDP.

Auteurs : J.Didier Vincent, André Comte-Sponville, Pierre Bergounioux, Philippe Meirieu, Tzvetan Todorov, Fr.Roustang, A.Vaillant, Fr.Flahaut, J.Birouste, V.Nattoum-Grappe, M.N.Audigier, Fr.Dubet, P.H.Tavoillot.

L’école doit-elle résister à la frénésie du ludique ou s’adapter au règne du divertissement? L’ennui à l’école offre les moyens d’envisager les nouveaux défis que l’éducation scolaire doit relever.

Démotivation des élèves:



− La première des causes est tout simplement l’indifférence voire la répulsion à l’égard d’une matière. Il faut n’avoir jamais été jeune pour croire que les jeunes d’aujourd’hui seront plus héroïques que ceux d’antan et qu’ils ne largueront pas une matière qu’ils ne sont pas obligés d’apprendre le couteau sous la gorge et la carotte devant les yeux. Croire que les enfants ont un goût naturel pour l’école relève de l’illusion.

− Ils abandonnent une matière ou y accordent très peu de temps selon qu’elle est absente d’un examen ou que son coefficient est dérisoire.

− L’incompatibilité d’humeur avec un professeur, l’ambiance d’une classe sont souvent responsables de la démotivation des élèves. Quand des meneurs imposent leur bon vouloir dans une classe par une participation anarchique, que le plaisir de la recherche et de la découverte individuelle ou collective n’est pas au rendez-vous, que la gestion de la classe par l’enseignant est défectueuse, très vite l’ennui gagne certains élèves, le chahut s’exprime au début par des incivilités et rapidement par des violences.

C’est bien au sein d’une classe que la motivation est la plus palpable et c’est là quand l’ambiance est détestable que l’enseignant doit, in situ, ouvrir un débat de citoyenneté. Si on doit bannir la discipline de fer, le drill (conditionnement par répétition) on doit très naturellement recourir au dialogue. L’éducation civique en collège et l’ECJS (éducation civique, juridique et sociale) en lycée sont des aides précieuses. Ce débat sera pour les élèves un moyen de devenir responsables: on ne naît pas citoyen, on le devient par la pratique. 2 ouvrages des éditions Bréal : Textes citoyens et Enseigner l’ECJS au lycée sont des outils indispensables pour mieux comprendre et faire comprendre notre société www.editions-breal.fr

Au delà de la classe il y a l’établissement dont l’ambiance compte beaucoup pour les élèves. C’est le projet d’établissement qui aura prévu, avec la participation des membres représentatifs, les actions d’enseignement, les activités culturelles et les aides pour les élèves en difficulté…Malgré les efforts de tous, quelques élèves ne veulent plus rester dans l’établissement. A terme il arrive que certains observent un absentéisme volontaire, une déscolarisation partielle. Ils refusent, en tant qu’élèves, de réintégrer leur classe. Ils n’ont plus la moindre motivation : c’est un discrédit jeté sur l’institution. A la limite ils accepteraient bien d’assister à un ou deux cours mais si nous nous rapprochons du statut de consommateurs nous nous éloignons du statut d’élèves…

La phobie de l’école: Dans des émissions de TV des pédiatres ont évoqué des troubles importants, inquiétants chez des enfants de plus en plus nombreux, troubles qui relèvent de la phobie scolaire. L’enfant se met dans tous ses états: il crie, pleure, refuse de prendre le chemin de l’école, ne mange plus, ne dort plus . Ces pédiatres sont persuadés que le remède n’est pas dans la prise de médicaments mais plutôt dans des rencontres : professeurs, élèves, parents.

Expériences intéressantes: Des expériences menées auprès d’élèves qui parallèlement aux cours classiques ont la possibilité de s’épanouir grâce à des activités (artistiques principalement) qu’ils choisissent eux-mêmes ont prouvé que les élèves se rendent compte que le plaisir peut naître d’une phase de travail pénible.

La motivation et quelques-uns de ses courants.10



Les recherches sur la motivation ont suivi l’évolution générale des recherches en psychologie. Il nous serait impossible d’être exhaustif sur les différentes dimensions du concept de la motivation. Les philosophes grecs parlaient déjà de motivation mais les premiers écrits d’experts relatifs à ce concept datent, pour la plupart, du début du XXe siècle. Plus récentes encore sont les recherches qui abordent la motivation en milieu scolaire.

Nous citerons quelques-uns de ces courants par ordre alphabétique en rappelant qu’ils ont coexisté ou se sont succédé. Dans sa classification de 1992 en trois grandes familles de pensée: idéalisme (rationalisme) – empirisme – constructivisme, Develay classe le béhaviorisme dans la famille de l’empirisme. L’ouvrage: Les Motivations (Que sais-je?) Puf 1981 d’Alex. Mucchielli présente un inventaire des théories de la motivation. Nous en aborderons sommairement quelques-unes.

le courant behavioriste: il développe une approche comportementale de la motivation. La notion de besoin prime et la motivation est assimilée à une énergie, parfois nommée drive. Le courant néo-behavioriste, avec Hull et Spencer introduit deux nouveaux concepts: l’incitation et le renforcement −des stimuli poussent l’organisme à agir et à émettre un comportement particulier.−le courant cognitiviste: approche du concept de motivation en considérant les processus cognitifs inhérents à l’émission de comportements (buts, projets). Les cognitivistes pensent que l’activité est guidée par l’estime de soi. Du courant sociocognitif nous retiendrons (plus loin) la définition de la motivation.−le courant constructiviste: Piaget et Bruner pensent que l’enfant construit son savoir. La motivation alors n’est pas un donné mais un construit. C’est un facteur essentiel de réussite dans les apprentissages .Elle est au carrefour de tous les problèmes pédagogiques et relève d’approches variées .

le courant empiriste: chaque théoricien privilégie une situation affective fondamentale qui détermine les attitudes de l’adulte. L’individu devient le résultat conditionné de son passé. La situation oedipienne décrite par Freud….Adler et le complexe d’infériorité de l’enfant…. Harvey et les névroses dues à la culture actuelle qui propose des situations à base de compétitions, d’échecs, de solitude affective …Ces situations d’empreintes laissent des traces indélébiles qui orientent notre perception du monde, nos attitudes, nos réactions. Elles engendrent des motivations au niveau culturel et individuel.

le courant innéiste: la motivation dépend de facteurs internes à l’individu, inscrits en lui à sa naissance. Dès 1920 Freud proposait deux grandes pulsions: la pulsion de vie (éros) et la pulsion de mort (thanatos). Rappelons la théorie de Maslow dont nous avons parlé précédemment. Présentée sous forme de pyramide elle s’appuie sur l’idée des niveaux hiérarchiques des besoins. 1) besoins physiologiques (entretien de la vie matérielle) – 2) besoins de sécurité (survie, confort) – 3)les besoins d’appartenance, de relation

( fraternité, solidarité) – 4) besoin d’être reconnu (estime, pouvoir, honneur) - 5) besoin de réalisation de soi (plénitude psychologique). Rogers, lui aussi, insiste sur la réalisation de soi (possibilité d’être ce que l’on est au plus profond de soi).

le courant interactionniste: J. Nuttin propose une approche interactionniste de la motivation humaine en se basant sur les comportements. Son modèle est bâti sur les interactions dynamiques préférentielles entre l’individu et son environnement. L’individu a besoin d’entrer en relation avec son environnement (relations biologiques, psychologiques, spirituelles). La motivation n’est pas l’élément déclencheur du besoin mais elle constitue une direction active d’un comportement vers un but. Lewin, de son côté, a mis en évidence que dans un travail en groupe les individus dépendant du chef sont peu coopérants, peu affectueux entre eux et peu créatifs. Dans un travail en groupe démocratique ils sont plus dynamiques, enjoués, coopératifs, créatifs et moins agressifs mais le travail se fait moins vite et avec moins de précision ( remarque intéressante pour la gestion des réunions notamment sur la motivation dans le cadre d’un établissement scolaire.)

le courant situationniste : il s’agit d’une approche sociologique. Les moteurs de l’action sont externes à l’individu. L’homme est déterminé à agir par l’ensemble des contraintes externes qui s’exercent sur lui. Les contraintes sont matérielles ou issues des normes sociales. Pour Marx la lutte des classes oriente les conduites humaines. Il y a toujours un moteur psychologique: l’angoisse et le sentiment de frustration pour Durkheim – la conscience et le sentiment d’aliénation pour Marx.

La prise de décisions: le niveau motivationnel



Les décisions sont prises de façon irrationnelle puis rationalisées. Les déterminants irrationnels des conduites s’appellent désirs, besoins, émotions, défense de soi (angoisse),sentiments, passions, intérêts, croyances, valeurs vécues, fantasmes et représentations imaginaires (image de soi/image idéale de soi), complexes personnels, conditionnements et habitudes, attitudes profondes (estime de soi, confiance en soi), opinions et aspirations. Ils se situent dans l’inconscient

La motivation : définitions



Nous ne confondrons pas la motivation avec l’envie de dormir, de manger, de boire qui appartiennent à l’ordre des causalités naturelles et non à l’ordre du motif. La motivation a le pouvoir d’entraîner et d’accroître l’utilisation des conduites motrices et cognitives du répertoire de l’individu.

Quelques définitions:



Pour Lieury et Fenouillet10 la motivation est donc l’ensemble des mécanismes biologiques et psychologiques qui permettent le déclenchement de l’action, de l’orientation vers un but ou à l’inverse pour s’en éloigner.

Plus on sera motivé plus on s’engagera et persévérera pour atteindre un but.



−Ensemble des motifs qui expliquent un acte; facteur conscient ou inconscient qui incite l’individu à agir de

telle ou telle façon (Larousse.)

La motivation permet d’expliquer la force du déclenchement du comportement, lui confère une orientation

sélective et lui donne une certaine persistance. (E. Thill), qui, associé à Vallerand, a écrit en 1993: Introduction à la psychologie de la motivation, une synthèse des théories actuelles de la motivation.

−La motivation est un processus psychologique et physiologique responsable du déclenchement ,de l’entretien ou de cessation d’un comportement ainsi que de la valeur appétitive ou aversive conférée aux éléments du milieu sur lequel s’insère ce comportement. (J.Nuttin in Théorie de la motivation humaine Puf. 1980)

La motivation : c’est le moteur d’une action aux sources d’énergies plurielles. (un stagiaire IUFM.)



La définition de Rolland Viau11semble faire autorité dans le monde enseignant:

La motivation en contexte scolaire est un état dynamique qui a ses origines dans les perceptions qu’un élève a de lui-même et de son environnement et qui l’incite à choisir une activité, à s’y engager et à persévérer dans son accomplissement afin d’atteindre un but.



Il est question d’un état dynamique, ce qui équivaut à dire que la motivation n’est pas immuable, ni dans sa nature, ni dans sa durée. Elle est en mouvement constant. C.Delannoy18 conforte cette analyse: "la motivation n’est pas une donnée immuable[….]non seulement les enseignants ont le pouvoir de motiver ou de démotiver leurs élèves mais la motivation dépend aussi, ainsi que l’écrit Ph.Perrenoud de ce qui se passe ici et maintenant dans la classe…dans la vie de l’élève− santédérèglements affectifs et psychologiquesévénements privés.

Un rapide relevé sériel met en valeur quelques expressions ou tournures communes à certaines de ces définitions. C’est ainsi qu’on trouve mécanismes psychologiques et physiologiques (biologiques)(2 fois)- déclenchement (3), incite (2)- l’orientation (vers) un but (3), idée de durée (persévérera, persistance, persévérer).

Pour Ph.Dessus12 : la principale cause de la motivation d’un élève passe par "l’image qu’il se fait de lui-même et de la situation dans laquelle il travaille.".Ce n’est pas la situation elle-même qui est importante mais la représentation qu’il s’en fait. Une réussite motivera l’élève "seulement s’il s’en attribue la compétence",qu’il s’en croit capable. Sinon il renoncera.

La motivation : causes internes et causes externes



Deci13 (1975) Alain Lieury et Fenouillet14 en 1996 et M.Crahay13 en 1999 ont parlé dans leurs ouvrages de motivations intrinsèques et de motivations extrinsèques.

Motivations intrinsèques:



l’élève attribue sa réussite (ou son échec) à un facteur qui lui est propre.

−il accomplit une activité scolaire avec pour but d’apprentissage l’envie d’acquérir des connaissances. Il aura ainsi un rapport désintéressé au savoir. Il est motivé de l’intérieur, il a un attrait, de la curiosité, pour l’activité elle-même, pour le plaisir qu’on y trouve. Il pose facilement des questions qui dépassent le programme, s’engage dans des activités qui ne sont pas obligatoires : lectures sur le sujet, recherches sur Internet, réalisations de résumés personnels.

− l’élève s’implique de lui-même dans ses apprentissages. La motivation pour lui est un préalable - attitude appréciée des enseignants.

− il attribue régulièrement ses réussites à ses aptitudes, ses talents intellectuels, ses bonnes méthodes de travail (je suis bon, génial, je travaille bien..) ses échecs à sa paresse, la maladie, la fatigue, ses mauvaises méthodes de travail ( je suis nul, je travaille mal…).

− l’élève est principalement déterminé par l’image qu’il se fait de lui-même et de sa place au sein du système éducatif. S’il a une bonne représentation de ses compétences, s’il est persuadé de ses capacités à exécuter une tâche, il s’y emploiera sans contrainte, et réussira. En revanche une mauvaise image de lui peut le conduire à la culpabilisation, à la résignation voire à la dépression. Il faut veiller à ne pas dévaloriser un enfant car il ne sera plus motivé pour remplir son contrat pédagogique. La résignation apparaît quand l’élève ne perçoit plus l’utilité de son action (élève en échec) à cause d’une demande excessive des enseignants (travail trop difficile - programme trop ambitieux) surcharge qui produit le découragement. La pédagogie de la valorisation peut éviter à un élève d’être nul et lui permettre de se dire : je ne suis pas bon en maths mais je réussis en en histoire, en techno.

Le passé tient une grande place dans l’acte de motivation d’un élève car les conduites, les comportements, sont appris dans l’enfance voire la prime enfance, fixés en soi, et"rejoués" presque de la même façon par la suite. Dans certaines familles de milieu stimulant on a fait comprendre à l’enfant que la réussite est le fruit d’efforts constants, qu’il faut accepter passagèrement l’angoisse, la crainte de l’échec, qu’il y a des jours sans. Ainsi l’enfant trouve naturel de travailler. On peut non seulement parler de travail de l’élève mais aussi du métier d’élève à l’instar de R. La Borderie15.

Motivations extrinsèques



l’élève attribue sa réussite(ou son échec) à d’autres facteurs que lui.



−C’est le propre de l’élève consommateur de l’école, de l’utilitariste. C’est aux autres qu’il attribuera surtout ses échecs: il est alors question de l’incompétence de l’enseignant, d’injustice, de la difficulté inadmissible des épreuves, de la malchance, des impasses malheureuses lors des examens….

L’élève veut réussir une activité (buts de performance) pour être félicité et gagner l’estime et la reconnaissance de ses parents, de ses pairs, de ses professeurs, pour affirmer sa place, son rang dans un groupe (classement).

− la motivation extrinsèque est le besoin de renforcement. Le cas particulièrement de l’élève moyen, position de celui qui se sent inférieur. Pour Adler16."la situation fondamentale de l’enfance qui marque définitivement tous les enfants est la situation d’infériorité" .Situation d’infériorité liée à sa dépendance totale vis à vis de l’adulte. Pour compenser, l’enfant fournira un effort vital pour surmonter cette infériorité.

L’élève (et ses parents) rentre le plus souvent dans un système vicieux : carotte/bâton - récompenses (promesses) //sanctions (punitions, privations). Système qui s’appuie sur les notes (évaluation sommative). Un excès de récompenses ou de punitions tue la motivation. Par ailleurs les tendances positives ou négatives des perspectives du jeune après l’école (emploi, insertion sociale, possibilités de réalisation personnelle ou collective..)jouent un rôle important comme facteur extrinsèque de motivation ou de démotivation. L’élève cherchera sa promotion : passage dans la classe supérieure. Il travaillera pour obtenir son "César" : les diplômes – Brevet - Baccalauréat….Dès l’école, l’argent (cadeaux), les punitions, sanctionneront sa motivation ou sa démotivation. Il n’y échappera pas. Son métier d’élève lui donne le même comportement que l’adulte. Il semble normal alors d’entendre des étudiants réclamer un salaire.

Quand un élève pense que l’école cherche essentiellement à favoriser les apprentissages, il va tout faire pour progresser, réussir de nouvelles activités. Il attribuera sa réussite à des causes internes, externes mais évolutives. Il y a fréquemment coexistence des motivations intrinsèques et extrinsèques même si les unes l’emportent sur les autres. On peut faire du sport pour le plaisir, pour le bienfait de son corps, pour se surpasser (motivations internes) et en même temps pour gagner une compétition, obtenir une coupe, une somme d’argent (motivations externes).Un élève peut travailler pour approfondir ses connaissances et obtenir un diplôme. En plus des causes internes/externes de la motivation, Marcel Crahay, professeur de psychologie de l’éducation aux universités de Genève et de Liège parle des causes stables (permanentes) – variables ou instables (qui peuvent se modifier avec le temps, les circonstances, l’humeur) – contrôlables (l’élève, acteur, croit qu’il pourra lui-même modifier l’événement) - incontrôlables (l’élève pense n’avoir aucun pouvoir). La perception de la causalité est tout à fait personnelle et pour des activités identiques , avec le même professeur, le même climat de classe, deux élèves peuvent lui attribuer des propriétés différentes.

Initiative anglaise dans des établissements: de l’argent contre de bonnes notes.



Depuis 2 ans déjà un programme: Réussite et encouragements est expérimenté à City Academy College dans un quartier déshérité de Bristol. 37 000 livres sterling -soit 55 000€- ont déjà été distribuées

officiellement à certains élèves et les résultats qui sont publiés sont intéressants: dans ce Collège le taux de réussite à l’examen est passé de 33% à 52%.

Modalités d’attribution: les professeurs fixent pour chaque élève une note à atteindre dans telle ou telle matière. S’il obtient cette note, l’élève reçoit un billet de 10 livres soit 15€. S’il fait encore mieux, il reçoit en fonction de son niveau de performance, des primes supplémentaires de 5 livres soit 8€. La réussite au Brevet avec mention très bien, bien ou assez bien est récompensée par une prime de 230€. [En France aussi on a institué des bourses au mérite (cf. fin du chapitre 12)].

Le proviseur a adhéré au projet de la City Academy, projet initié par le premier ministre Tony Blair qui a déclaré: le privé n’est pas le diable et on peut améliorer les services publics avec l’argent du privé . (En France beaucoup d’établissements d’enseignement - LP et Lycées techniques principalement mais pas exclusivement- reçoivent des taxes ( taxe d’apprentissage)d’entreprises qui leur permettent d’acheter des équipements divers.)

Quand les Collèges anglais ont recueilli 2 millions de livres auprès de sponsors privés, l’État leur donne 25 millions de livres (50 millions d’euros). Comme nous l’avons montré au chapitre 4 – sous chapitre: la mondialisation – contrairement aux Français, les Britanniques sont à 60% adeptes du capitalisme et de la mondialisation et ils adhérent majoritairement au système proposé.

La réaction des enseignants est cependant mitigée. Un responsable du NUT, le plus grand syndicat d’enseignants, avoue n’avoir rien contre les incitations à l’effort ni contre les récompenses mais il trouve de telles sommes trop importantes et il déclare qu’il vaudrait mieux que cet argent soit dépensé pour tous les élèves. Pour ce syndicat le système met trop l’accent sur les résultats des examens et il défavorise les élèves qui ont des handicaps scolaires. Quant à l’ancien président de l’association des proviseurs D.Hart, il n’hésite pas à dire que: ce sont les directeurs d’entreprises qui devraient diriger les écoles.(Aujourd’hui du 19/11/05)

Lecture conseillée

Motiver ses élèvesdonner le goût d’apprendre par Barbara L.McCOMBS et James E.Pope chez de Boeck

[on trouvera dans ce livre des réponses et des outils pour susciter le contrôle des émotions, l’amélioration de l’image de soi, la construction des projets qui "mettent en valeur." Des pistes pour se découvrir et redécouvrir en soi le désir d’apprendre]

Profils d’enseignants face à la motivation des élèves



Tous les élèves portent un jugement sur leurs enseignants et on doit veiller à ne pas confondre des stratégies de défense des élèves en difficulté qui attribuent leurs échecs à des causes externes (inaptitude des enseignants, difficultés des devoirs) avec des paramètres relatifs à l’enseignant comme cause possible de démotivation. Les élèves ont vite fait d’entourer le turban de l’incompétence autour des têtes de leurs profs. Pour Perrenoud17très peu d’enseignants se disent qu’ils vont consacrer une place importante de leur travail à développer chez l’élève le désir et la décision d’apprendre dont parle C. Delannoy18. Certains ne veulent pas s’occuper de la motivation, ils l’exigent comme préalable et rappellent aux élèves les conséquence pour leur avenir d’un manque de travail. Pourtant nombreuses sont dans les projets d’écoles et les projets d’établissement les stratégies privilégiant des centres d’intérêt pour créer chez les élèves les indispensables désirs de savoir et décisions d’apprendre. Ce désir de savoir qui n’est pas sans nous rappeler le conseil de J.J.Rousseau dans l’Emile en 1762 "donnez à l’enfant le désir d’apprendre et toute méthode sera bonne."

Principe de base : l’enseignant se doit de préparer son cours avec sérieux et il doit manifester, dans sa pratique, la mobilisation qu’il réclame de ses élèves.

C’est à lui que revient la mission d’articuler la transmission des savoirs, des savoir faire. Par ses attitudes, ses valeurs, il véhicule sa propre individualité au travers de la relation pédagogique. On attend d’un enseignant qu’il soit le déclencheur du désir d’apprendre chez l’élève qui a, en lui, une grande soif d’apprendre. Au cours d’une conférence Raoul Pantanella19 déclarait" l’enseignant, s’il veut motiver ses élèves doit être motivé à motiver, c’est à dire à mettre en marche leur apprentissage, à déclencher l’activité cognitive majeure dont le but dernier n’est pas seulement d’apprendre telle ou telle chose, mais de construire un cerveau en état de marche, une personnalité équilibrée, heureuse."

Dans le livre : Radiographie du peuple lycéen (éditions ESF, 2005) coordonné par Roger Establet avec la participation de G.Félouzis, on lit à la page 189 des propos de lycéens : que les professeurs motivent leurs élèves lors des cours afin de leur donner envie d’apprendre et d’être curieux.



Ce n’est pas la matière qui crée l’intérêt.:

André Jacques20en parlant des matières écrit:"…toutes sont intéressantes. L’intérêt n’est pas un état, il naît d’un besoin, un objet ne devient intéressant pour le sujet que dans la mesure où il répond à un besoin. Il s’agit donc de créer un cadre propice à l’apprentissage".

Selon leur profil les enseignants agissent sur la motivation des élèves

lenseignant traditionnel (cours + exercices d’application – Motivation par évaluation sommative et récompenses/punitions.

l’enseignant déclaratif (cours magistraux) Suscite peu d’enthousiasme et de motivation de la part des élèves car ils trouvent ennuyeux d’apprendre des règles théoriques et abstraites qui ne proviennent pas d’une expérimentation personnelle. Les sujets d’étude, isolés, sans liens avec d’autres matières, dont la visée est mal définie, les objectifs non motivés, leur apparaissent inutiles. La transposition didactique est un des principaux enjeux dans le système éducatif tant au niveau de la transmission des savoirs qu’à celui du développement de la motivation chez tous ses acteurs. Les stratégies d’enseignement doivent favoriser l’intérêt des élèves et leur curiosité naturelle. Partir des réactions des élèves suscite tout leur intérêt et les valorise.

l’enseignant guide .Il participe aux actions d’aides aux élèves en difficulté. Utilise un régime de récompenses/punitions, très souple – il se montre adepte de la dimension relationnelle duelle.

l’enseignant éducateur. Sa pédagogie est centrée sur la responsabilisation de l’élève. Il pratique la pédagogie de contrat et aide les élèves à se remotiver le cas échéant en réinvestissant leurs connaissances antérieures dans des apprentissages. Les élèves s’accrochent car ils s’aperçoivent qu’ils savent des choses et qu’ils peuvent les réutiliser.

l’enseignant au style informatif. Il cherche à améliorer la motivation intrinsèque des élèves (curiosité, estime de soi). A l’inverse les enseignants de style contrôlant, punissant, diminuent la motivation intrinsèque et l’estime de soi.

l’enseignant technicien. Pour motiver ses élèves il privilégie les supports: rétroprojecteur, transparents, k7 vidéo, internet, diapos, utilisation du caméscope, schémas au tableau noir ou paper board.

lenseignant motivant. Au dire de Bernard Rey21 , c’est un enseignant qui a de l’enthousiasme pour sa discipline mais qui n’est pas un intégriste du savoir. Il se pense d’abord comme un enseignant et non comme un spécialiste de sa matière. L’enseignant motivant - pour nous - a l’autorité naturelle, s’investit pour les élèves, ne se laisse pas déborder, est porteur d’un projet, seul ou avec d’autres collègues (travail interdisciplinaire - IDD- TPE.),il est sensible aux projets des élèves, il utilise avec pertinence les TICE et il ne se laisse pas dévorer par le métier.

remarque: ces profils peuvent paraître caricaturaux. C’est un coup de zoom sur l’aspect dominant d’un caractère. Il arrive que des enseignants soient plutôt protéiformes.

De la musique et de la danse pour motiver des élèves de BEP.

Le Figaro du 21/12/07 relate une expérience dans une classe de BEP comptabilité , gestion et communication à Paris 16°(lycée professionnel René Cassin). La plupart de ces élèves qui viennent de quartiers populaires du nord-est de Paris sont en échec scolaire et le professeur se rend bien compte qu'il n'existe pas quand il leur fait cours . Il a donc décidé de partir de ce qu' aiment les élèves pour monter avec eux un projet.Il a été aidé par son proviseur, amateur de musique qui a déclaré :il est indispensable de partir de ce que les élèves aiment pour ensuite les élever et aller plus loin. Le professeur sait que beaucoup de ses élèves adorent la tecktonikdanse très rythmée faite de mouvements particulièrement rapides - qu'ils pratiquent à tout moment devant l'établissement. C'est donc autour de cette danse – au programme une battle de tecktonik -qu'il va monter un projet avec ses jeunes : Au fur et à mesure du montage du projet, j'intégrais des éléments du programme comme la recherche sur Internet, établir un planning de la journée,la rédaction d'une lettre sur ordinateur ou encore le droit des marques...Très vite il constate que la classe est motivée pour aller en cours et que les élèves viennent maintenant avec plus de respect en cours .

Dans ce lycée, quelque peu atypique, avant le début des cours les élèves sont accueillis en musique dans le hall. Tantôt c'est le Principal, tantôt les élèves, qui font la sélection : la musique classique alterne parfois avec le Rap. Alors que commence à se développer dans des collèges l'accompagnement éducatif après 16 h des innovations se font jour ici et là. Certains offrent des cours de Hip-Hop d'autres des cours de bandes dessinées Mangas. Moyen de faire passer la pilule du soutien scolaire qui occupe les 2/3 des heures.

Pour améliorer la motivation des élèves les professeurs peuvent/doivent:



porter de l’intérêt au projet de l’élève, à son travail. Pour suivre le conseil avisé de C.Delannoy "évitons d’abord de démotiver" L’enseignant se doit d’encourager les élèves porteurs d’un projet, véritable moteur d’une action. Avec un art consommé de la communication, un regard respectueux pour l’élève, en faisant preuve d’empathie, il doit amener l’élève à se conformer au programme. Est conseillée la lecture de l’ouvrage de Ph.Meirieu: Frankestein pédagogue, Paris 1996.

L’enseignant apprendra à l’élève à se motiver lui-même. Pour ce faire l’élève aura appris à se fixer des objectifs, à diviser son travail en plusieurs parties, à se récompenser pour décompresser (écouter de la musique entre des leçons ou des exercices…), à s’imaginer en train de faire le métier auquel il aspire, à se rappeler ses succès pour se prouver qu’il peut réussir.

Prévoir des moments de prise de pouvoir des élèves sur les objectifs et les processus d’apprentissage, par des choix d’activités, choix de thèmes, d’outils. Les élèves ont le désir de comprendre et de commenter entre eux les apprentissages auxquels ils sont soumis. En pédagogie la standardisation paraît la règle, la diversification demeure l’exception (Perrenoud)22…L’enseignant ne pense pas à systématiser cette pratique et il y renonce si elle pose trop de problèmes d’organisation. Il faut oser questionner les élèves sur ce dont ils ont besoin, sur ce qu’ils aimeraient apprendre.

travailler en équipes avec des collègues de disciplines différentes pour montrer aux élèves les liens existants entre les disciplines et partant les motiver davantage. C’est l’objet des IDD (itinéraires de découverte). On peut faire par exemple sur le thème de la société au moyen-âge en 5° des projets en Histoire/Français avec 2 classes. On sollicitera le responsable du CDI pour aider les élèves à bénéficier des richesses documentaires de l’établissement. Les élèves aiment chercher des documents, questionner leurs parents, exposer leurs recherches en groupes. Donner la parole aux élèves au cours d’exposés, de travaux de groupe [utiliser la technique Philipps ( 6 élèves par sous-groupe étudient une question avec une fonction pour chacun avant la discussion en classe complète], c’est les faire changer de statut: de spectateurs plus ou moins passifs ils passent au statut d’acteurs avec un petit rôle pour chacun. Ils ont alors l’impression d’exister.

Dans le primaire comme dans le secondaire il conviendra de multiplier les situations qui permettront aux équipes enseignantes : - d' être davantage créatives professionnellement – de pouvoir croiser des regards multiples sur les élèves – de mesurer les effets des pratiques professionnelles .Tellement apprendre est un acte complexe, les enseignants seront plus intelligents collectivement. Il est urgent que la grande majorité d'entre eux sortent – le plus souvent possible- de l'exercice solitaire du métier pour travailler collectivement et diversifier ainsi, dans l'intérêt des élèves, les situations d'apprentissage.

mieux utiliser le conseil de classe pour stimuler la motivation des élèves. Le conseil est encore trop souvent le lieu géométrique de conflits: les victimes se plaignent, les coupables s’expliquent et le conseil prend des mesures. Tout le fonctionnement d’un tribunal… Alors que ce devrait être surtout le lieu où l’on gérerait ouvertement la distance entre les programmes et le sens que les élèves donnent à leur travail. Lieu où l’on codifierait des règles – un contrat didactique - en pensant toujours à développer le désir de savoir et la décision d’apprendre. Dans un conseil de classe plus encore qu’ailleurs le rôle de médiation des différents groupes peut être considérable. C’est la conviction d’Imbert (1976).Mais il est nécessaire que les enseignants aient la volonté d’écouter les élèves , de les aider ,si besoin, à formuler leur pensée et de tenir compte de leurs remarques.

accepter d’éduquer et d’instruire. Aucun enseignant ne peut se conduire en précepteur de 25 à 30 élèves dans une classe (pensons à ces professeurs qui ont parfois une dizaine de classes!) mais il doit essayer de connaître au maximum ses élèves, les appeler par leur nom et les aider individuellement ou quand ils sont en groupes. Certains enseignants acceptent difficilement ou refusent parfois d’éduquer et d’instruire en même temps. Ils accusent la pédagogie différenciée chère à Meirieu d’être responsable - à tort nous semble-t-il - du mauvais niveau des connaissances des élèves. Ils prônent la nécessité de reconstruire l’école. Vœu qui n’est pas récent puisque en 1985 Françoise Dolto23 dans un livre très salué à l’époque écrivait:" l’Education Nationale, telle qu’elle est, dans un système hérité de Jules Ferry devra fermer pour rebâtir autre chose…mais je crois que c’est quand même à l’extérieur que les choses renaîtront…"Actuellement le Débat national sur l’avenir de l’École sollicite la réflexion de beaucoup de nos concitoyens.

Réflexions sur instruction et éducation:

-on ne peut éduquer sans enseigner:Arendt Hannah:la crise de la culture. Folio-Gallimard 1972.p.251



-Selon J.P.Obin seules les sociétés démocratiques considèrent l’homme comme sujet et les jeunes comme capables d’inventer et de renouveler le monde. Les sociétés traditionnelles transmettent seulement la tradition et les sociétés totalitaires, par idéologie, réduisent l’enseignement, l’éducation à la servilité des personnes.

-tradition et invention pour un jeune sont complémentaires.

-instruire c’est transmettre le savoir et éduquer c’est transmettre le savoir + des valeurs.

- en 1971 Ivan Illitch écrivait dans "Deschooling society"-il faut déscolariser la société…moins d’école pour plus d’éducation.



répondre aux élèves qui veulent savoir pourquoi ils apprennent

L’élève apprend mal ce dont il ne voit pas l’utilité. Il apprend pour jouer un rôle dans une société, y avoir un statut, y inscrire ses projets. Consommateur avant tout, il apprend ce qu’il croit devoir être rentable. Pas de texte compliqué, pas du tout – ou le moins possible - de dissertations.

Le motiver c’est donner un sens social à ce qu’il apprend et les jeunes sont de plus en plus demandeurs de sens. J.F.Blin24 et Claire Gallais-Deulofeu écrivent à ce sujet:"justifier un apprentissage par des explications et des argumentations et non pas par des "c’est comme ça! - c’est le programme!". Les élèves ont besoin de savoir pourquoi ils doivent apprendre tel contenu ou procédure scolaire surtout quand ces savoirs sont particulièrement détachés des pratiques sociales. Si légitime que soit la réussite aux examens, elle ne peut suffire à donner du sens aux apprentissages scolaires, en particulier pour les élèves en décalage culturel avec les normes scolaires". L’enseignant doit chercher à obtenir de l’élève qu’il se représente, autant que faire se peut, les acquis et leurs usages. Un rapport au savoir est toujours solidaire d’une représentation des pratiques qu’il sous-tend.((Charlot. B)25.

De nos jours beaucoup de chercheurs tant d’un point de vue sociologique que d’un point de vue didactique ou psychanalytique travaillent sur le sens des savoirs, du travail et de l’expérience scolaires. On sent que, plus que jamais, au delà des connaissances sur sa discipline, un enseignant (et le personnel de direction),devra posséder une véritable culture des sciences humaines.

La motivation et l’évaluation et l'orientation.



Au cours d’un micro-trottoir, nombre d’élèves de 5ièmèet de 4ième d’un collège ont répondu à 78 % à la question:

Quelle est la principale fonction du professeur?il nous met des notes!

Autrement dit, le professeur nous évalue. C’est la note qui reste la référence pour les élèves, les parents et l’institution, en vue de l’orientation, des examens et des concours. Un sondage Sofres-la Croix(05/04) nous indique que 75% des parents disent accorder trop d’importance aux notes mais 51% reconnaissent punir et récompenser en fonction des notes. La représentation de l’école que les élèves se font au cours de leur scolarité évolue en permanence en fonction le plus souvent des notes obtenues. La différence fondamentale entre le primaire et le secondaire est l’importance accordée à la note, à l’évaluation. D’usage raisonnable en primaire la note devient totalitaire dans le secondaire.

L’école élémentaire est considérée comme un lieu où on acquiert des connaissances, où on apprend à lire, écrire, dire et compter. Alors que le secondaire et par la suite le supérieur passe pour le lieu où on sélectionne. C’est une des raisons pour lesquelles des ados qu’on appelle les éviteurs d’échecs sont muets: puisque je dois être évalué pour être sélectionné, je n’ai pas intérêt à dévoiler mes carences, mon ignorance.

D’après nous quand des élèves ont, à la fois, l’envie de réussir et la crainte d’échouer, ils s’expriment par rapport aux conséquences des notes en général qui sont, pour eux comme pour la grande majorité des élèves, à la base d’une grande joie ou d’un abattement profond. Ph Dessus26 nous dit qu’une étude citée dans Gagné et al. (1995) classe les élèves en quatre catégories selon leur motivation à réussir et leur crainte d’échouer : les élèves centrés sur la réussite (très engagés dans les tâches scolaires) – les éviteurs d’échecs (nous venons d’en parler) – les élèves en surrégime ( ils veulent réussir mais ils sont anxieux, stressés, pessimistes) – les accepteurs d’échecs (peu concernés par l’école). Nous avons la faiblesse de croire que la note a une incidence capitale sur cette catégorisation.

L’enseignant doit donc faire attention aux modes d’évaluation , aux jugements et commentaires qui influencent fortement l’opinion de l’élève sur lui-même. Il devra lui fournir des outils d’auto-évaluation (grilles d’évaluation par exemple) lui permettant d’apprendre à devenir compétent plutôt que d’essayer de le persuader qu’il l’est. Un enseignant intéressé uniquement par l’évaluation sommative qui aide à classer les élèves et à décider ou non de leur réussite, s’il en stimule certains en démobilise également beaucoup d’autres qui se sentent figés dans leurs possibilités de maîtriser les compétences scolaires. Ce qui entraîne un sentiment d’incapacité permanent pour l’élève en situation d’échec répété. Un élève ne peut pas travailler ni se motiver s’il se sait faible, s’il croit que le but de l’école est de sélectionner et que l’intelligence reste stable

" Si on ne propose aux élèves que la note pour seule motivation, on se rend vite compte que l’on n’attire que la même catégorie d’élèves : ceux qui réussissent".(Roland Fresne27). L’évaluation formative a une place essentielle à tenir au cours des processus d’apprentissage, pour vérifier, guider la progression d’un élève et l’aider à analyser puis à dépasser ses difficultés, notamment en prenant conscience de ses erreurs, de ses réussites. Pour stimuler les efforts d’un élève en difficulté il faudrait partir de l’évaluation par rapport à ses performances et on pourrait ainsi inverser la logique de l’échec.

Un élève qui obtient régulièrement des notes entre 0 et 5 est démoralisé. Si on le note plus

" généreusement" il a envie de faire mieux ou tout au moins aussi bien et il cherchera à s’investir davantage. Dans ce cas on évalue pour faire réussir, on récompense l’effort. Il faut cependant être prudent, raisonnable, ne pas exagérer, surtout dans les classes à examen. La surnotation pourrait être dangereuse. Des enseignants refusent cette pratique, ils craignent qu’elle ne soit démagogique et malhonnête. Par ailleurs peut-on récompenser toujours plus ? Pour ce qui est d’Alain Lieury28il pense "qu’habituer à des récompenses excessives conduit[….] à casser la motivation par l’impossibilité de fournir des récompenses plus fortes. C’est le syndrome de la star ou de la médaille d’or[….]déception des athlètes qui n’obtiennent qu’une médaille de bronze ou d’argent lorsqu’ils s’attendent à une médaille d’or. Une bonne pédagogie de la motivation doit être équilibrée au niveau de la récompense, adaptée à la difficulté et au niveau scolaire considéré.".



Les stagiaires IUFM 2ième année ont remarqué que certaines pratiques leur semblaient plus opérantes que d’autres pour améliorer la mobilisation des élèves. L’unanimité s’est faite autour des attitudes suivantes:

− ne pas noter pendant les apprentissages mais aider les élèves − ne pas se contenter d’une note sèche ( la note n’est qu’un indicateur ponctuel )mais l’accompagner de commentaires valorisants. − tenir davantage compte du positif que du négatif. Donner parfois des points supplémentaires de participation. −dans tous les exercices ou devoirs, prévoir des questions où l’élève qui a appris son cours peut gagner des points. − insister sur les réussites. Ce qui motive l’élève à réussir c’est la réussite..

POUR LES ENSEIGNANTSne pas avoir peur de passer du rôle d’évaluateur à celui d’évalué (jugements des élèves sur les corrections, la conduite d’une leçon, le rythme des devoirs…)

Pour ce qui est de l'orientation, les enseignants doivent réfléchir à la manière d'en faire un instrument de motivation positive. Mettre en oeuvre l'EAO collectivement dans leur établissement, n'est-ce pas pour les enseignants un excellent moyen de faire comprendre à l'élève les enjeux de son travail scolaire et partant l'inciter à l'effort, à une motivation continue? N'est-ce pas aussi une bonne méthode pour éviter de rendre le processus d'orientation brutal et angoissant pour les élèves et les parents ?

La motivation et le relationnel, l’affectif.



C’est la relation duelle qui est la source de la motivation:" Motiver c’est accepter l’autre, le reconnaître tel qu’il est et être convaincu de sa capacité à évoluer, c’est lui faire confiance"(Odile Brouet). Climat de confiance qui doit amener l’enseignant à déterminer ses pratiques pédagogiques en les fondant sur des valeurs cardinales de respect de soi et de l’autre, de partage, d’autonomie, de créativité, de responsabilité et de coopération.

Dans sa classe l’enseignant introduira une relation affective car une motivation solide ne peut se développer que dans un contexte relationnel positif. Il s’efforcera de bien connaître chaque élève: son nom, son prénom, sa personnalité. L’élève sentira qu’il existe en tant qu’individu, ce qui est capital pour lui. Le professeur sera mobile en cours, il occupera l’espace et aura de véritables rapports de proximité avec ses élèves. Il doit toujours montrer à l’élève qu’il. croit en lui. Pour Raoul Pantanella "ce qui va motiver les élèves ce sera pour l’essentiel la nature et la couleur mentale même du regard avec lequel les enseignants les voient. Si ce regard est positif et confiant en l’éducabilité des élèves, la technique [….] suivra"

Remarque:

On parle toujours des relations enfants ou élèves//adultes (enseignants/-parents) et on ne parle pas assez des relations élèves//élèves. Pourtant ce sont elles qui favorisent beaucoup le développement langagier, la socialisation et qui dans le travail de groupe notamment facilitent la participation du plus grand nombre d’élèves à l’accomplissement de l’acte pédagogique. Des enseignants reconnaissent que les enfants apprennent autant des découvertes de leurs camarades que de l’enseignement du maître.

Quand un ado décroche les parents doivent s'accrocher.

Le décrochage -principale conséquence : l'absentéisme -n'est pas nouveau. Fin des années 70 on en comptait 140 000, nombre qui a baissé à 60 000 et qui n'a pas augmenté depuis une dizaine d'années. Ces jeunes représentent 8% de leur classe d'âge ( www.femina.fr). Ceux qui décrochent , nous dit-on, sont de mauvais élèves – pas sots du tout – Ils ne vont pas bien et ont besoin de nos encouragements pour les aider à retrouver une bonne image d'eux-mêmes.

Il y a quelques années les études montraient que le décrocheur était un garçon de 17-18 ans, souvent d'un milieu modeste, qui vivait dans une famille monoparentale ou recomposée. Il faisait partie des 10% les plus faibles en classe de 6e et il était orienté vers un LEP. Mais ce profil change de plus en plus et le phénomène touche des élèves bien plus jeunes (souvent après un redoublement) qui sont issus des classes moyennes voire supérieures (enseignants - parents ayant fait des études universitaires). Dans la majorité des cas déclare Marie Choquet, psychologue à l'Inserm , ces enfants souffrent de quelque chose et c'est pour cela qu'ils décrochent.

Les experts affirment que leur dissidence n'est souvent qu'une manière de lutter contre l'impuissance qui les accable .S'ils ne vont plus en cours c'est parce qu'ils ne croient pas qu'ils sont capables de réussir, ne comprennent pas ce qu'on attend d'eux en classe, ne s'intéressent plus aux cours et s'ennuient. Pour eux désormais le meilleur moyen de ne rien rater est de ne rien faire. Ils n'ont pas la haine de l'école, juste le sentiment qu'ils n'y ont plus leur place.

Gilles Ferréol, professeur de sociologie a déclaré que le décrochage était presque toujours l'aboutissement de difficultés précoces: redoublement dès le primaire, faiblesse des acquis en français et et en maths. Il s'agit le plus souvent d'un processus qui s'installe mais qu'on peut enrayer si on s'y prend à temps. Il appartient aux adultes de repérer les moments de fragilité et les passages dangereux. Pour Marie Choquet, psychologue et Gilbert Longhi, ex-proviseur du lycée parisien J.Lurçat, ce sera:à l'entrée en 6ième où l'aspect affectif est moins important ce qui, pour les enfants venant du primaire, est un cap difficile car ils travaillaient souvent pour faire plaisir à leur maître au cycle central (5e et 4e) parce qu'ils sont plus préoccupés par l'éveil de la sexualité que par leur scolarité. Pour reprendre un mot de G.Longhi : les hormones dépassent les neurones. À ce moment de leur vie tout peut alors alimenter leur plaisir de transgresser : drame familial, séparation des parents .De plus la crise d'identité liée à l'adolescence n'arrange pas les choses: ils préfèrent passer pour des rigolos que pour des intellos et se montrer rebelles plutôt qu'avouer qu'ils s'enfoncent, qu'ils se noient.

Le décrochage ne mène pas nécessairement à la délinquance mais la délinquance mène à coup sûr au décrochage.

Pour qu' un jeune qui décroche puisse raccrocher il faudrait qu'il puisse réussir quelque chose à l'école où à l'extérieur. Associations de quartier, mairies, structures religieuses...s'y emploient et redonnent le goût de la réussite à des décrochés. L'institution scolaire propose les PPRE. CIO, CRIJ (centre régional d'information jeunesse) Rectorat ,peuvent donner les adresses d'établissements scolaires qui ont mis en place des écoles de la deuxième chance (E2C) et un accompagnement individualisé.

Il faut rappeler aux parents d'être toujours à l'écoute de ces jeunes en souffrance et d'être prudents dans les échanges avec eux. Ils doivent éviter de disqualifier l'enseignement et les enseignants devant les enfants. Quand ils voient que leur jeune ne va pas bien il faut prendre rendez-vous avec un psy ou en cas de refus avec un médecin généraliste.

Lectures conseillées:

Décrocheurs d'école : G.Longhi et N.Guibert -édit. de la Martinière.

L'absentéisme scolaire : Du normal au pathologique d'après Patrice Huerre.édit.Hachette.

Il aurait pu être un bon élève: André Agard-Maréchal. Édit. Albin Michel.

Le 08 Janvier 2010 un colloque consacré au ''décrochage scolaire'' a réuni -à Bordeaux- une centaine de professionnels.

Le 12/01/10 Sud-ouest a rendu compte du colloque consacré au décrochage scolaire en s'appuyant sur les chiffres de l'Académie de Bordeaux.

Pour ce qui est du décrochage scolaire la première difficulté se situe dans son évaluation : absentéisme à répétitionchangements d'académie en cours d'annéelycéens qui trouvent un boulot ou optent pour une autre formationélèves qui ont de gros soucis de santé ...la mesure du phénomène ne va pas de soi . Pour le journaliste, J.Rousset ,ce fut l'un des enjeux du colloque sur la réussite de tous les élèves, colloque qui s'est tenu en présence d'une centaine de professionnels de l'éducation et de l'insertion.

- 20% sans diplôme : selon le rectorat 650 élèves sont sortis l'an dernier du système scolaire en Aquitaine. Plus de la moitié étaient scolarisés en Gironde. C'est le nombre de ''décrocheurs ''au sens le plus strict, dits sans qualifications : ils s'arrêtent avant la seconde ou avant l'année terminale de CAP. Même si le chiffre grimpe s'il est élargi à tous ceux qui sortent sans diplôme (concrètement , sans un bac ou sans un CAP). Cette fois un cinquième d'une classe d'âge est concerné.

Une grande partie des ruptures de scolarité sont observées à deux moments charnières : ''en première année du lycée professionnel ou en première année de BTS'' a souligné la directrice adjointe des études au rectorat.

- L'absentéisme , un signal : pour lutter contre les abandons précoces Bernard Saint-Girons, délégué interministériel à l'orientation a défendu le rapprochement pour repérer les décrocheurs potentiels , des établissements scolaires, des collectivités locales et des services sociaux.

''D'autres pistes ont été évoquées pour lutter au quotidien contre l'absentéisme' qui est souvent la première étape vers le décrochage'' , user avec modération du redoublement qui peut conduire au décrochage car , en raison de son âge ,l'élève se sent déphasé par rapport à ses camarades , sensibiliser les parents ou encore soigner l'accueil en LP. ''Il y a souvent une difficulté au moment de l'affectation. Des élèves arrivent au lycée professionnel dans une filière qui ne correspond pas à leur premier voeu. Il faut savoir les valoriser et valoriser leur parcours a expliqué J.M. Gautier, inspecteur d'académie chargé de l'information et de l'orientation en Gironde.

Arrêtons- nous sur le ''microlycée'' public de Victor Louis à Talence dans la Gironde.

Début Septembre une poignée d'élèves de 1ere pour le moment (Sud-ouest du 11/09/2015) prend place dans la classe du nouveau microlycée. Cette section, la première pour le bac général en lycée public ,intègre le lycée Victor-Louis. Après le microlycée professionnel d'Agen,celui du privé de Tivoli (Bordeaux), la filière générale publique propose ce cursus adapté aux parcours d'une vie d 'élève en difficulté mais qui veut raccrocher. Ces élèves ''décrochés'' sont en 1ère'' chaque parcours est unique, précisent les enseignants . Les jeunes arrivent ici avec leur histoire , leur vécu et surtout leur motivation''. Le fait de prendre en mains leur avenir constitue le meilleur sésame pour intégrer ce lycée dans le lycée avec la possibilité, si l'élève le désire , de réintégrer le système classique.

Le microlycée de Victor-Louis accueillera, dès cette année, 30 élèves décrocheurs pour les préparer en 2 ans aux bacs ES et STMG, en s'appuyant sur les technologiques numériques. La Région donnera 230 000€ pour préparer le bâtiment et le Rectorat a octroyé des moyens supplémentaires ( personnel enseignant et accompagnateur)s. Le choix de cet établissement a été choisi pour la motivation de l'équipe pédagogique – le projet sur le numérique – et la proximité avec les transports urbains. Une enseignante s'exprime '' c'est un défi personnel car nous avons des classes à une quinzaine d'élèves , avec des moyens nouveaux et une relation enseignant /élève plus proche......Il n'y a pas de CPE au microlycée , l'enseignant doit pouvoir gérer son élève étant donné la confiance qui doit s'établir entre eux. ….......Si nos jeunes ont tous un parcours particulier , ils sont nombreux à être passés par l'apprentissage ou par une série de CDD et ils savent qu'ils ne veulent plus de cette filière. Ils ont décidé de revenir à l'école pour parvenir à avoir un bon dossier qui ne sera pas estampillé ''microlycée,décrocheur''. Nos élèves veulent accéder à l'enseignement supérieur avec un bon niveau.

Selon le sociologue bordelais Joël Zaffran, les microlycées apportent une solution intéressante mais gare aux écueils. ''J'ai repéré récemment qu'un des soucis est de se projeter après l'obtention du bac .Sur 100 jeunes qui raccrochent à l'école , 45% ne savent pas ce qu'ils feront après le bac .Ce problème n'est pas propre au microlycée. Il faut donc penser le raccrochage au delà de cette échéance .Si on ne pense pas cet écueil , on prend le risque de voir de nouveau le jeune décrocher. Autre point : le statut du jeune qui raccroche .Est-ce qu'il retrouve un statut d'élève et perd tous ses droits (recherche d'emploi , financement de ses études). S'il était stagiaire , il pourrait continuer de percevoir ses droits. La distance entre l'hébergement et l'établissement joue également . En outre , plus l'équipe pédagogique est stable , meilleur est le suivi de l'élève.

Quelques stratégies mises en place par des stagiaires IUFM dans leurs classes après avoir:

réalisation en début d’année d’un questionnaire où les élèves indiqueront:

− leurs points forts et les points faibles (les raisons qu’ils veulent bien donner de cet état.)

− leurs conditions de travail – leurs lectures – leurs loisirs – leurs centres d’intérêt – les raisons de leur orientation (s’ils sont au lycée ou en LP)….

− leurs attentes concernant telle ou telle matière.

au fil des semaines ces stagiaires se sont attachés à montrer à leurs élèves qu’ils tenaient compte de leurs remarques, de leurs goûts. Pour les rassurer ils ont commencé par des activités simples et encourageantes et ont prodigué des compliments, le cas échéant. Ils ont tous adopté une évaluation sommative souple et - très important pour des élèves en difficulté (principalement en LP)ils se sont efforcés de dédramatiser les échecs en analysant avec eux leurs erreurs. Ils leur ont montré que l’erreur était normale, qu’elle n’était pas une faute mais une étape pour comprendre et mieux apprendre.

Ces jeunes stagiaires savent que le chemin sera long, qu’il faudra toujours faire preuve d’adaptabilité mais ils ont prouvé qu’ils avaient la volonté de bien tracer ce chemin.

C’est en effet en donnant du sens à l’échange que les enfants et les ados se transformeront progressivement en élèves responsables. L’enseignant doit certes donner toute sa place à l’affectivité mais en ne lui donnant que sa place. Prudemment il gardera ses distances. Dans l’expression de l’affectif, du relationnel il devra veiller à préserver sa sphère privée et éviter des dépenses d’énergie inutiles voire dangereuses: je suis vidé, lessivé, je n’en peux plus,…ils me bouffent…quand on a de bonnes relations avec ses élèves il est possible de discuter avec eux, de réfléchir ensemble, et de faire des choix communs.

Exemple du travail d’un des membres d’une équipe de stagiaires,

Il enseignait le Français dans un LP du Médoc au nord de Bordeaux.[classe de 2de MSMA, 14 garçons, 60% d’origine marocaine. Tous, élèves difficiles.]

Au début de l’année la classe était très chahuteuse. Le stagiaire avait le plus grand mal à les faire asseoir, à les faire taire (une sensation d’apocalypse au dire du jeune prof !). Questionnaires, discussions en classe et en interclasse ont domestiqué, apprivoisé ces jeunes qui ont, petit à petit, accepté de travailler en classe de français. C’étaient des élèves qui venaient en cours - parce qu’ils y étaient obligés – avec un sentiment d’infériorité dans les matières générales, dû à plusieurs années d’échec en collège.

Après en avoir discuté, le travail sur la narration s’est fait à partir d’un extrait de La Fée Carabine de D. Pennac, puis la nouvelle de Maupassant La chevelure et un extrait de Mme Bovary. Ensuite les jeunes ont été très intéressés par l’étude de romans policiers, de la série noire, comme Maigret et le clochard de Simenon, La petite écuyère a cafté de J.Bernard Pouy et ils ont même mené à terme un projet d’écriture, à la manière d’auteurs de la série La Poulpe.

Le goût pour la matière était pris, l’atmosphère de classe plus studieuse, l’ambiance au travail plus agréable. Ils se sont mis à lire des articles de journaux régionaux ou nationaux sur des thèmes qui leur plaisaient et ils ont apprécié la visite de l’imprimerie du journal Sud-Ouest. Au début ils refusaient d’un bloc la poésie et ses règles: c’est nul! bidon! surtout pas!. Puis si tu t’imagines de Queneau, la grasse matinée de Prévert, Quand vous serez bien vieille de Ronsard, plus quelques chansons dont les Maudits Français de Linda Lemay et Sans moi de Yannick Noah les ont conquis pour ne pas dire fascinés. La motivation des élèves s’est améliorée assez rapidement, les notes se sont élevées et ces élèves de LP ont aimé écrire.

Certes les carences syntaxiques et lexicales n’ont pas été toutes comblées, loin s’en faut mais en fin d’année la plupart de ces jeunes totalement démobilisés au départ parlaient de faire un Bac Pro …un BTS

Stratégies d’amélioration de la motivation et de l’attention des élèves29.

Synthèses et observations des participants.

Quelques paramètres:

Sessions d’expérimentations pédagogiques réalisées en classes de 1ières STT,par un groupe de professeurs de 3 Lycées de la Communauté urbaine de Bordeaux. L’observation a concerné 269 élèves: 56 en anglais, 213 en économie-gestion. Durée: plusieurs mois – stratégie:les enseignants ont privilégié en cours une pratique

pédagogique parmi les plus fréquemment utilisées, différente à chaque cours, à la fin duquel ils ont livré les élèves à des QCM pour évaluer les acquis. Ils ont consigné leurs observations par écrit. Une même classe a pu bénéficier de différentes pratiques mais sur des contenus eux-mêmes différents.

Pratiques pédagogiques

Observations et réflexions des participants.

Bonus sur candidatures spontanées des

élèves. code BON

L’enseignant récompense par un bonus

évaluatif les élèves qui participent

spontanément pour les encourager à

suivre le cours.


Pratique couramment utilisée en langues. A l’avantage indéniable d’inciter des élèves réservés et qui n’intervenaient jamais à demander la parole. Suscite une très grande participation, rend la classe très vivante, motivée, active, dynamique. 20 /34

élèves prennent la parole..

Inconvénients : Tous les élèves ne peuvent pas intervenir plusieurs fois sur la seule durée d’un cours. Pratique plus facile à mettre en œuvre en ½ groupes. Ne présente aucun intérêt pour des élèves en début de phase d’apprentissages(économie- gestion).

Difficultés pour l’enseignant d’écouter, noter, bonifier, et faire cours en même temps.

Enoncé des objectifs et rappel en cours de séances. Code OBJ

L’enseignant maintient l’attention des

élèves en rappelant régulièrement les

objectifs attendus.


Les élèves connaissent l’objectif et semblent prendre plaisir à découvrir comment on atteint cet objectif. Situation qui peut donc éviter à certains élèves de décrocher pendant le cours.

Inconvénients : énoncer et rappeler les objectifs avant et après le cours semble nécessaire mais pas suffisant en soi. Les rappeler plusieurs fois pendant le cours paraît inutile et peut même au contraire participer à une perte d’attention des élèves.


Coupure du cours par une activité

écrite individuelle. Code COU

L’enseignant introduit pendant le cours

un changement d’activité en demandant

aux élèves de produire un écrit relatif

aux cours en question.


Cette pratique a l’avantage d’entraîner les élèves à l’écrit, à rédiger.. Ils doivent mener sur le cours une réflexion personnelle, d’où une écoute active et une certaine motivation de la part des élèves. Pratique qui les confronte à leur capacité de mettre en œuvre les connaissances en cours d’acquisition.

Inconvénients: Les élèves ne vont pas à la même allure, ce qui peut entraîner des difficultés concrètes pour reprendre le cours. Se pose aussi le temps de la correction.

Pratique qui est plus aisée à mettre en œuvre lors d’une séquence d’une amplitude de 2 heures.

Mise en œuvre d’auxiliaires visuels-

auditifs pendant le cours. code AUX



L’enseignant utilise un support visuel ou

auditif ( transparents, diapos, film,

enregistrement vidéo, internet, BD… )

pour illustrer des éléments du cours.




On exploite le goût et la curiosité des élèves pour ces supports qui leur

permettent de travailler à partir des sentiments et émotions qu’ils génèrent. chez les élèves. Ce ressenti est immédiatement exploitable en cours. L’attention induite par ces outils motive les élèves et se montre bénéfique aux apprentissages immédiats.

En économie et gestion: ils aident les élèves à mieux comprendre. L’image

remplace agréablement l’exemple. Le rétroprojecteur sert à travailler sur la méthodologie d’analyse des schémas, des graphiques, des tableaux statistiques.

Inconvénients: installation longue sans matériel à demeure, manipulation des appareils délicate, préparation dévoreuse de temps. Les documents doivent être utilisés en séquences courtes. Le support visuel permet toujours de relancer l’attention des élèves mais la forte participation doit être ensuite recanalisée.

Preuve par l’exemple. Code EXE

L’enseignant illustre et démontre les

informations présentées par le cours

à l’aide d’exemples concrets.




Apparaît à tous comme une nécessité: il est difficile d’énoncer des concepts abstraits sans les illustrer .

Inconvénient: :les élèves retiennent les aspects anecdotiques au détriment de l’assimilation du concept global.

Approche communication Code COM

L’enseignant sollicite l’attention, la

motivation des élèves en les incitant à

interagir et débattre entre eux pendant

le cours.

Suscite en cours une ambiance de travail agréable. Possibilité de corriger les arguments erronés de certains élèves.

Inconvénients: On risque de voir apparaître des dérapages.

Pratique qui ne facilite pas la prise de parole des élèves réservés.



Conclusion:

Les élèves se sont sentis nettement valorisés par ces expérimentations.. C’est la variété, la combinaison des méthodes (directivité, coupures par des exercices écrits, utilisation d’auxiliaires visuels, qui permettent de ne pas lasser les élèves et de les motiver) − le seul fait d’exiger de leur part un exercice test en fin de leçon constitue un facteur important de motivation, d’écoute des élèves soucieux d’obtenir une bonne note. Mais on a noté que des élèves ayant eu des tests très corrects n’arrivent pas - quelques jours plus tard - à répondre aux mêmes questions. Des élèves attentifs et participatifs ont parfois obtenu de mauvais résultats aux tests sur la leçon…

Les professeurs ont constaté que plus les élèves sont jeunes, à niveau d’études identique, plus ils ont tendance à obtenir de bons résultats au test immédiat sur la leçon lorsque celle-ci est réalisée à l’aide d’auxiliaires visuels/auditifs. Ils ont noté aussi une sensibilité différente des garçons et des filles aux pratiques employées. Ce travail d’équipes rassemblant des professeurs d’établissements différents peut être fait dans d’autres matières. C’est encourageant et incitatif car la motivation des élèves a été réelle et totale.

L’Éducation nationale est-elle contre les pédagogies innovantes?

En lisant les circulaires de rentrée depuis plusieurs années on constate qu’on y parle très souvent de créer, d’innover, de changer, de progresser, de réadapter, de redéfinir, de transformer les modes d’enseignement. En 1981 il fallait suivre la Rénovation prônée par le ministre Savary. Beaucoup d’enseignants encore en situation ont vécu les 10%,les PACTES, les PAE,les PAC, les PPCP, les IDD, les TPE , la mise en place des projets d’établissement et des projets d’expérimentations pédagogiques, programme personnalisé de réussite éducative (loi Fillon). Les Nouvelles Technologies d’information et de communication (TIC) sont désormais adoptées dans l’Éducation nationale à grands renforts de millions d’euros venus en grande partie des collectivités territoriales et locales...

Innover en pédagogie c’est arriver à trouver ce qui est adéquat pour ses élèves et innover c’est motiver.

Dans le Figaro du 12/10/05 p.12 il nous est rappelé que depuis cent ans une éducation nouvelle s’est mise en place: écoles indépendantes ou relevant d’un mouvement identifié comme Montessori, Steiner, Freinet. 150 000 élèves fréquentent ces structures de la maternelle au collège et plus rarement au lycée.

Les projets d’établissement consacrent désormais plusieurs pages aux démarches actives: FSE, Maison des lycéens, journaux scolaires, radios, essais d’enseignement de disciplines de manière transversale… Quotidiennement – pas assez encore cependant – la personnalité de l’enfant peut s’exprimer tout comme son jugement grâce notamment aux équipes éducatives pour la plupart très actives sur le terrain.. Le ministère a un Bureau de la valorisation des innovations pédagogiques présidé par Claudine Faucqueur dont nous retiendrons dans l’article du Figaro quelques réflexions éclairantes et pertinentes. Une douzaine de personnes officient dans cette sous-direction de la Direction des innovations pédagogiques. Elles sont chargées de repérer, d’accompagner et de diffuser les pratiques innovantes dans 30 académies qui ont,chacune, un responsable de l’innovation.

− le système français étant fondé sur l’idée de l’école pour tous "il faut trouver un juste équilibre entre la diversification et le maintien du cadre réglementaire… être dans la complémentarité non discriminante."

Sachons aussi que l’Éducation nationale réfléchit à des pédagogies à l’anglosaxonne où les élèves sont davantage acteurs de leur apprentissage. La question posée par la quotidien mériterait un long débat : Vers une libéralisation de l’école?

Les enseignants en mal d’inspiration pédagogique peuvent trouver les comptes-rendus de milliers d’expériences effectuées partout en France sur le site: http://www.eduscol.education.fr . bases de données qui sont une véritable mine d’informations ( 7 à 800 contrats d’écriture sont passés par an). Tous les pédagogues savent que tout ce qui est parachuté par des textes officiels, des circulaires au caractère injonctif dans le ressenti, est mal vu de la profession..

Il ne faut donc pas vouloir développer, imposer des modèles car l’innovation est étroitement dépendante de celui ou de ceux qui la portent au sein de leur établissement. Mais ces bases de mutualisation, l’esprit de certaines circulaires, peuvent cependant, mutatis mutandis, inciter des enseignants et les élèves à innover en adaptant dans leur établissement les savoir-faire d’autres collègues ou d’élèves qui ont eu de bonnes idées. Si les innovations des autres sont difficilement reproductibles et généralisables car elles sont le fruit d’un contexte donné, le fait de les connaître peut pousser des enseignants et des élèves à les adapter à la réalité de leur établissement.





L’exemple de la Finlande:

Classée en tête des palmarès mondiaux des performances des élèves (OCDE 2005 – regards sur l’éducation) la Finlande adapte la scolarité à chacun de ses élèves: - l’élève suit en priorité ses matières préférées, qu’il a lui-même organisées dans les 6 sessions de 6 à 7 semaines de l’année scolaire – il finit ses cours à 15h – il apprend 3 langues vivantes – quand il est grand il construit son emploi du temps selon un projet professionnel défini tôt. – s’il est en difficulté il bénéficie de soutien scolaire.. Par ailleurs les proviseurs recrutent eux-mêmes les enseignants en fonction du projet pédagogique.



Les itinéraires de découverte (année scolaire 2002/2003): une activité très motivante

(C. n°2002-074 du 10.04.2002 –BO 16 du 18/04/02- BO 31 du 29/08/02- BO 6 du 5/02/04 encart sur rentrée 2004)

Les IDD sont intégrés en tant que modalité d’enseignement à raison de 2h/professeur de disciplines différentes par division.+ 1 heure non affectée pour répondre à la diversité des élèves ou pour organiser des travaux en groupes allégés ou prolonger l’aide aux élèves et l’accompagnement de leur travail personnel. Les IDD sont par essence pluridisciplinaires et le travail en petits groupes est préconisé pour favoriser une relation de confiance entre élèves et professeurs.

Expérimentation menée au collège Bourran. 33700 Mérignac .

Nombre de classes de 5 ième : 4 --- nombre d’élèves: 105--- nombre d’IDD: 5

¢¢[A titre expérimental l’établissement fait aussi fonctionner un IDD avec la classe de 4ième AES (11 élèves)].

itinéraires

Nombre

d’élèves

Domaines

*

Sujets

Thèmes

Disciplines

Types de

Productions ( 1)

Durée

(2)

Choix

**

Classe

Entière**

1

21

D1

Des gaz pour

respirer

SVT /

Physique

Maquettes, schémas

Comptes rendus

expériences.

12

semaines

O

N

2

21

D1

Devenir

spécialiste

de l’eau

Géographie//

Physique.

Cartes, graphiques

Exposition.

12

semaines

O

N

3

21

D2

Le rôle de l’

animal dans le

monde médiéval.

Histoire//Arts

Plastiques.

Exposition peintures

sculptures,

questionnaires

12

semaines

O

N

4

21

D3

Les sports anglo-saxons.

Anglais / EPS.

Productions écrites

exposés, pratique

sportive. Film.

12

semaines

O

N

5

21

D4

Découvertes et

exploration de

la Terre.

Français

Maths

Présentation des

techniques,

travaux écrits

panneaux.

12

semaines

O

N

6

11

D4

Connaissance de

l’entreprise

Technologie

maths

cd-rom de présenta-

tion de l’entreprise.

12

semaines

N

O

* D1:nature et corps humains D2: Arts et humanité. D3: Langues et civilisations. D4: Créations et techniques

1- Le travail réalisé au cours des IDD sera présenté aux parents à la fin de chacune des deux périodes.

2- La durée est exprimée en nombre de semaines d’activité ( non comprises préparation et évaluation finale)

**En ce qui concerne le choix des élèves et l’organisation en classe entière entourer oui (O) ou non(N).

12 Mars 2003: fin de la 1ière période des IDD: présentation aux parents du travail réalisé par les élèves eux-mêmes.

Une bonne centaine de parents et d’élèves étaient présents.

Après que M.Le Principal eut rappelé, très brièvement, aux parents les objectifs officiels des IDD ,leur durée

 (2 fois 12 semaines en 5ièmeet en 4ième ), leur évaluation (ils entreront dans le mode de calcul d’attribution du Brevet)ce fut au tour des élèves de dire ce qu’ils avaient fait. Au début et - en interlude, après chaque présentation d’un IDD - un orchestre d’élèves ( flûtes à bec) donna une note musicale sur un des thèmes travaillés: musique du moyen âge, musique des incas…). Les professeurs étaient présents mais ils ne sont pas intervenus; durant les différentes séances ils ont essayé de guider leurs élèves vers une certaine autonomie qu’ils ont prolongée dans cette manifestation en montrant aussi la confiance qu’ils mettaient dans leurs élèves qui, avec une joie non dissimulée et une certaine fierté, doublée de fébrilité, à tour de rôle, en petites équipes, ont présenté leur travail aux parents particulièrement attentifs, sous forme d’exposés courts mais précis, de transparents réalisés par leurs soins, de panneaux très lisibles, d’un film, d’objets confectionnés: sculptures…

Questionnés par nos soins après leur prestation, des élèves nous ont fait part de leur réel plaisir à pratiquer de telles activités. Ils aiment travailler en petits groupes, dans une certaine autonomie, à leur rythme, au CDI ,sur Internet, sur le terrain, avec des professeurs différents qui leur paraissent plus cools (sic), plus disponibles que lors des cours habituels où ils paraissent stressés.

Les parents étaient très satisfaits d’avoir été invités. Ils ont apprécié le travail des enfants, leur sens de la recherche, leur curiosité sans limites et leur intérêt porté à cette pédagogie.

Seul bémol : des professeurs interrogés, nous ont dit apprécier cette pédagogie mais regretter profondément le temps qu’on leur avait soustrait au détriment du programme qui - lui - n’avait pas été allégé. On ne peut pas laisser dire parfois que les IDD prennent la place des enseignements fondamentaux, de base, sans lesquels les enfants ne peuvent avoir accès à rien. Ce serait méconnaître le sens et la portée des IDD. Comme si traiter un thème à plusieurs professeurs, procéder à des recherches approfondies, les sélectionner, les synthétiser pour élaborer un document cohérent, lisible et audible par les autres, capable d’intéresser des camarades, ne constituait pas aussi une démarche essentielle dans la quête du savoir.

Autre remarque importante: il nous a été dit qu’il ne fallait pas faire de la diminution du nombre d’élèves la clé de la réussite en classe mais plutôt améliorer la qualité du travail en équipe et réfléchir tous ensemble sur l’apport enrichissant de la présence de plusieurs adultes travaillant en interaction dans une classe.

En lycée les TPE ( travaux personnels encadrés ) motivent la quasi totalité des élèves concernés.

(BO n°24 du 14/06 /00 – l’expérimentation pour l’année scolaire 99/2000 -- ( la généralisation en2002/2003)note de service du 2003-083- BO n°41 du 10//05))

A partir de thèmes nationaux, les élèves ( 1ières/terminales), sous la conduite de professeurs d’au moins deux disciplines différentes, se livrent, par groupes de 2 à 4, à un véritable travail, en partie collectif qui va de la conception à la production achevée. L’évaluation de ces travaux au baccalauréat est explicité dans la note de service n°2002-260 . En LP il s’agit des PPCP(projet pluridisciplinaire à caractère professionnel).

− La réduction des moyens en collèges et lycées pour 2004 et surtout pour 2005 pourrait entraîner la suppression ou tout au moins des conditions de fonctionnement difficiles des IDD-TPE-PPCP-ECJS(éducation civique, juridique et sociale). Seraient atteintes à plus ou moins brève échéance certaines pratiques aidant les élèves en difficultés. Par ailleurs on se dirigerait vers une précarité accrue du personnel avec la diminution des postes de titularisation d’auxiliaires, vacataires et contractuels.

2006 Les TPE ne seront plus une option au baccalauréat. Ils disparaissent de la terminale…

Alors que le ministre L.Ferry avait, en 2003, mis un bémol sur les IDD, les TPE… Fr. Fillon (Libé du 12/11/04) déclarait ouvertement malgré l’intérêt pédagogique croissant qu’ils suscitent (sic) la suppression des TPE en classe de terminale et partant la disparition de cette option au bac 2006.

Il s’agit d’une décision du ministre et le CSE (Conseil supérieur de l’éducation) qui devra donner son avis le 2/12/04 n’y fera rien puisqu’il n’a qu’une valeur consultative. .L’affaire est donc entendue même si les TPE seraient maintenus en classe de 1ière.L’intérêt passera de lui-même…

Les TPE étaient une occasion quasi unique, voire révolutionnaire de permettre à des enseignants de matières différentes de travailler ensemble en équipes même réduites, sans directives contraignantes, avec des élèves intéressés, enthousiastes, généreux et faisant preuve d’esprit de créativité et de mise en pratique de l’autonomie, qualités si recherchées dans le monde du travail. [lire le chapitre 16 sur le travail en équipes]

Mais les professeurs dans leur majorité (95% d’après le ministère–chiffre qui paraît tout à fait exagéré) n’adhéraient pas aux TPE surtout l’année de l’examen. Ils pourront désormais consacrer ce temps à la préparation du bac et partant retomber dans le bachotage tant décrié.

Nous partageons la réflexion de la FCPE: - une décision scandaleuse, un renoncement pédagogique, un non-sens éducatif au mépris des efforts entrepris depuis 4 ans par les jeunes et les enseignants. A son tour la PEEP a déclaré avec force son opposition à l’abandon des TPE. Elle a posé des questions claires: pourquoi tout à coup les TPE seraient une charge de travail insurmontable pour les élèves et les enseignants? Ce n’est pas la perception qu’en ont bon nombre de professeurs et d’élèves. Que cache cette décision? La PEEP n’ose penser que l’intérêt des élèves et l’avenir de l’Ecole soient réduits à une simple démarche budgétaire.

Une pétition circule sur Internet : plusieurs syndicats d’enseignants, des associations, des fédérations de parents d’élèves, des syndicats de lycéens ont lancé - via Internet – une pétition ( www.tpe-petition.net ) pour demander au ministre F.Fillon de ne pas présenter le projet d’arrêté de suppression des TPE en terminale et au baccalauréat au CSE du 2/12/04.

Résultats du vote du CES du 1/12/04: 45 membres sur 50 ont voté contre la suppression des TPE en terminale et au baccalauréat …mais le ministre n’envisage pas de tenir compte d’un avis négatif.

Les TPE ont été officiellement supprimés en terminale et au baccalauréat session 2006( 90% des élèves prenaient cette option au bac) par arrêté signé du ministre de l’Education nationale , publié au JO le 17 décembre 2004. Ils sont maintenus comme activité obligatoire en classe de première générale et seront pris en compte au baccalauréat. Leur suppression a bien correspondu à un besoin purement économique, et les horaires des disciplines intéressées n’ont pas été rétablis par le ministre.

Promesse du ministre.



Le 11 Février 05 au lendemain de la grève réussie des lycéens le ministre F.Fillon répondait à des questions d’élèves au siège du quotidien Aujourd’hui.

Question d’un élèveau sujet des TPE:

Pourquoi en terminale, retirer les TPE alors que c’est le meilleur entraînement pour aborder les études supérieures? ..et surtout ça nous donne des points au bac, rajouta un autre élève.

Réponse du ministre:

…Je vais vous dire ce que je vais faire pour que ça continue à vous donner des points au bac :

1) je maintiens les TPE en première 2) je les supprime en terminale parce que je considère qu’il y a trop d’heures, la charge de travail des élèves de terminale en France est la plus élevée de tous les pays développés. 3) je propose qu’on prenne les résultats des TPE de première et qu’ils comptent pour le bac.

Mise en œuvre pédagogique des TPE à compter de l’année scolaire 2005-2006.



La note de service n°2005-166 du 20/10/05 – B.O. n°39 du 27/10/05 donne toutes les précisions sur le nouveau fonctionnement des TPE − enseignement obligatoire en classe de première −seront pris en compte au baccalauréat de la session 2007(coeffcient 2 portant sur les points supérieurs à la moyenne) au titre d’un épreuve anticipée passée en 2006 − ils sont inscrits à raison de 2 heures hebdomadaires dans l’emploi du temps des élèves de première des séries ES,L, S. À ces 2 heures-élève correspondent 72 heures-professeur. En série S –dominante sciences de l’ingénieur – les TPE sont intégrés dans l’horaire de cette discipline. 36 heures-professeur supplémentaires sont attribuées pour les disciplines associées aux sciences de l’ingénieur. − leur déroulement s’étale sur 18 semaines au maximum et leur évaluation est à organiser impérativement avant les vacance de printemps.

Les TPE doivent être le fruit d’un travail d’équipe : groupe de 3 élèves généralement. − ils doivent impliquer au moins 2 disciplines dont une caractéristique de la série concernée.− les thèmes sont définis nationalement et renouvelés tous les 2 ans. − 4 phases : 1) définition du sujet et de sa problématique - 2) recherche documentaire – 3)réalisation de la production – 4) soutenance.

− Tout au long du déroulement des TPE il convient de prévoir la tenue régulière d’un carnet de bord individuel ou collectif. − veiller à conduire les élèves vers plus d’autonomie dans la conduite de leur travail.− les dispositions de la note de service n°2001-007 du  08/01/01 (B.O. n°2 du 11/01/01) précisant le rôle des professeurs et la responsabilité des chefs d’établissement restent d’actualité

La note de service n° 2005-174 du 02/11/05 figurant au BO n° 41 du 10/11/05 définit les modalités de l’épreuve anticipée des travaux personnels encadrés au baccalauréat des séries ES,L et S, applicables à compter de la session 2006 et passées au titre de la session 2007 de l’examen. On y trouve : − objectifs et critères de l’évaluation − mode d’évaluation des TPE − modalités d’organisation de l’épreuve − la commission d’évaluation − la commission d’harmonisation − cas des candidats scolaires des établissements privés hors contrat. La circulaire préparation de la rentrée 2006 (B.O.n°13 du 31/03/06) signale que ls thèmes TPE pour l’année 2006/07 seront prochainement publiés au B.O.

B.O. n°25 du 19/06/08 : Travaux personnels encadrés – Liste des nouveaux thèmes.

Selon le principe du renouvellement d'un tiers tous les 2 ans, les thèmes TPE sont remplacés à la rentrée 2008/09 par :

Les IDD et la circulaire de rentrée 2004 –(BO n° 6 du 5/02/04)-



Pour la poursuite des IDD:…l’éducation à l’environnement durable sera généralisée à l’école, au collège et au lycée. Elle s’inscrira notamment dans les dispositifs pédagogiques récents comme les itinéraires de découverte (IDD), l’ECJS, TPE, PPCP… mais on peut penser à leur disparition, à leur remplacement quand on lit plus loin:−…ainsi est-il déjà possible, à partir de l’analyse des besoins des élèves, d’organiser, par exemple des rapprochements entre les TPE et l’ECJS en terminale, de substituer aux IDD d’autres modalités d’aide aux élèves en considérant que les moyens dévolus aux IDD sont mis à la disposition des équipes pédagogiques pour l’usage qui leur semblera le plus utile aux élèves.

Au cours de l’année 2003 le ministre Luc Ferry s’interrogeait déjà sur la possibilité de rendre seulement facultatifs en 2004 les itinéraires de découverte. Ce serait regrettable pour les élèves qui pouvaient tous en bénéficier (5e – 4 ) et qui appréciaient cette pédagogie!

−Le thème des TIPE (travaux d’initiative personnelle encadrés) dans certaines classes préparatoires aux grandes écoles a paru au JO du 23/05/03 - RLR: 471-0

La gestion mentale d’Antoine de la Garanderie.



On peut conseiller une méthode mais pas l’imposer car chacun a sa façon de fonctionner.

Antoine de la Garanderie30, homme de sciences qui a fondé ses travaux sur la recherche expérimentale, a mené une réflexion pédagogique sur les raisons de la réussite et de l’échec des élèves et des étudiants. Il a mis au point un outil appartenant aux sciences cognitives cybernétiques en mettant en évidence les différents gestes mentaux mis en œuvre pour réfléchir, pour apprendre.

Son objectif, qu’il conditionne à un dialogue pédagogique destiné à aider l’élève à prendre conscience de son fonctionnement mental, doit permettre à chaque élève de réussir en le dotant d’outils mentaux efficaces. Il veut montrer aux élèves découragés, démotivés qu’il leur manque simplement des outils cognitifs pour mieux apprendre. Outils qui ne seront pas utiles à des élèves indisponibles pour des raisons d’ordre psychoaffectif.

Comment fonctionne l’acte d’apprentissage?



L’essentiel se situe au niveau du cerveau. La théorie de Mac Lean (1949) nous apprend que notre cerveau qui a pour rôle de recueillir les sensations, c’est à dire les informations que nos sens: ouïe, odorat, vue, goût, toucher - collectent sur le monde environnant, est triunique(3 cerveaux en un seul): le cerveau reptilien (ou cerveau primaire- siège des automatismes, de la survie (réactions à la faim, la soif et à la pulsion de reproduction) - le cerveau limbique (le relationnel, la mémoire qui semble être la condition nécessaire à l’apparition de l’affectivité31) - le cortex (cerveau privilégié chez l’homme. Certains mammifères l’ont mais il n’est pas développé. C’est le siège des sensations visuelles/auditives/tactiles/olfactives), des expériences. L’imagination créatrice est un produit du cortex.

L’organisation de notre cerveau repose sur deux hémisphères Droit ce qui appartient au visuel (mémoires visuelles) - le spatial - le global - le simultané - l’inductif. On y trouve: la danse, la prise de conscience de l’espace - la musique spontanée - la peinture, la création artistique..

Gauche:− ce qui appartient à l’auditif (mémoires auditives - le temporel - le linéaire - le séquentiel - le déductif.. Exemples: langage, écriture, analyse, maths, grammaire: tout ce qu’on apprend à l’école.

Remarque: Le professeur Laborit pensait que les femmes se servaient plus du cerveau droit (ce qui les rendrait imaginatives et synthétiques), que les hommes qui utilisent plus le cerveau gauche qui développerait davantage les analyses et les maths. En règle générale on disait, il y a quelque temps, que les adultes n’utilisaient pas suffisamment le cerveau droit ce qui serait la cause de psychoses et de maladies graves.

Hâtons nous de dire que s’il est bien un domaine où les découvertes scientifiques progressent vite c’est bien dans les neurosciences. On sait que désormais il est question de sexualisation du cerveau: pas de différences morphologiques mais différences au niveau des hormones. Des parties du cerveau agissent en compensation de celles qui sont défaillantes ou détruites.

Dans "Comprendre et imaginer" La Garanderie dit qu’à l’instar de l’ordinateur dans lequel on doit entrer des données et les traiter, l’individu, pour acquérir et développer des connaissances, doit lui aussi entrer des données dans son cerveau et les traiter.

Les données ce sont les perceptions (voir – entendre)[acte passif, acte sensori-moteur, clichés qui traversent l’esprit, qui ne s’impriment pas en nous.] La perception n’apporte jamais la compréhension.

Leur entrée se fera grâce aux évocations. Évoquer c’est faire exister mentalement ce qu’on a vu ou entendu.

La représentation mentale peut avoir trois formes:

visuelles (revoir) – auto-visuelles (se revoir) − auditives (entendre) - auto-auditives (se entendre).l’évocation verbale est un discours intérieur que le sujet se tient à lui-même. Ce discours peut reprendre les propos d’autrui, plus ou moins fidèlement mais la voix est celle du sujet qui évoque. Ce discours intérieur peut aussi être original, fabriqué par le sujet au fur et à mesure que sa pensée se déroule. − mixtes.

A la suite d’enquêtes auprès d’enfants de l’école élémentaire, d’élèves du collège et de lycée et d’étudiants La Garanderie a classé les élèves en sujets qui évoquent tantôt visuellement, tantôt auditivement selon la perception dominante. Il convient d’offrir aux élèves une pédagogie sous les deux formes car on n’est jamais visuel à 50% ou à 100% et auditif à 0% ou inversement. Pour les uns c’est le son qui amènera à l’image, pour d’autres ce sera l’image qui servira de support et le son viendra s’y plaquer.

Quand l’objet est simple la perception provoque l’évocation et assure la compréhension immédiate. En revanche quand l’objet de la perception est complexe, nouveau, on doit se donner le temps (ou le donner à l’enfant) pour évoquer sinon le message ne sera pas retenu et donc pas compris.

Le projet est l’acte mental primordial qui précède tous les gestes mentaux qui sont des activités du cortex cérébral.

→le geste d’attention: faire le projet d’évoquer – accueil du message pédagogique.

→le geste de mémorisation: faire le projet de réutiliser les évoqués. On rend le message disponible pour l’avenir.

→le geste de compréhension: faire le projet de traduire les évoqués.

→le geste de réflexion: faire le projet de confronter les évoqués. C’est vouloir comprendre le monde, lui donner du sens au travers d’images mentales. Le message est assimilé il devient opérationnel.

→le geste d’imagination: faire le projet de transformer les évoqués. L’enseignement basé sur la reproduction est un obstacle au développement de l’imagination, de la création. Ce geste mental ne doit jamais être oublié: production d’écrits, créations autour d’un thème.

Pour réussir la gestion mentale il faut :

− susciter chez l’élève l’état de projet. − lui laisser le temps pour évoquer.− le solliciter fréquemment pour restituer les évoqués − tenir compte alors des différentes familles mentales en variant les supports d’information

.

Interventions concrètes des parents

(On estime à 80% des chances de réussite lorsque les

enfants sont pris en charge par leurs parents.)



Conseils rappelés aux enseignants.

Établir un entretien pédagogique en demandant à

l’enfant toutes sortes d’information: le professeur a-t-il écrit au tableau? avez-vous utilisé le rétroprojecteur? la TV? qu’avez-vous vu? en langue avez-vous travaillé sur des images ou sur un enregistrement?



l’effet sur l’enfant sera positif si les parents arrivent à

−dresser avec l’enfant le bilan des matières où

il réussit et où il échoue.

−lui demander ce qu’il fait pour obtenir ses résultats,

s’il procède de la même manière dans les matières

où la réussite n’est pas au rendez-vous. L’entretien

doit être orienté vers ce qui se passe dans sa tête.

l’aider à faire un projet de mémorisation et

de compréhension.

−si l’enfant est visuel lui demander de verbaliser ce

qu’il voit

.

−s’il est auditif le laisser évoquer verbalement puis

lui monter que l’image correspond à cette évocation.



−faire usage de tous les auxiliaires

  • Rétroprojecteur - tableau noir

  • Paperboard - K7 vidéo - ordinateur



Recourir aux schémas auxquels les enfants sont

sensibles et penser à utiliser des couleurs.


Quand La Garanderie fait allusion à la télévision c’est pour dire que si le sujet n’est pas passif, ce peut être

intéressant mais il faut que l’enfant redise ou revoie dans sa tête ce qu’il a écouté ou regardé et il faut lui

donner après l’émission le temps d’évoquer.



− En schématisant un enfant plutôt visuel - est sensible aux apparences – il aime les descriptions – il a besoin de voir le visage, les yeux de l’interlocuteur pour écouter et enregistrer ce qu’on lui dit ou ce qu’on lui demande – il est très sensible à la manière dont on lui parle : attitudes, gestes..- en classe il devra être placé près du professeur – il est doué pour apprendre par cœur mais il comprend et mémorise mieux avec des images, des dessins, des schémas – il a besoin de repères, d’un agenda – il se déprécie vite ou se surestime – il est loquace – crédule …

− Un enfant plutôt auditif – est sensible à l’ambiance – il réagit lentement aux évènements extérieurs et réfléchit beaucoup avant d’agir – il a toujours besoin d’un temps d’adaptation - il décroche dès qu’il y a trop de détails – il faut l’inciter à lire plusieurs fois à haute voix – il comprend et retient mieux les choses qu’il entend – il a besoin de temps pour bien assimiler – il est silencieux, sceptique craint pour l’avenir…

Lecture conseillée : êtes-vous auditif ou visuel ? (Docteur, neurologue Raymond Lafontaine et Béatrice Lessoil, éd.Québécor.)

Les limites de la gestion mentale?:



Certaines personnes qui n’ont voulu voir dans la méthode de la Garanderie que les outils ont critiqué cette méthode pour la raison qu’elle ne remet pas assez en cause l’idée qu’un savoir se transmet directement. Ce que dit la Garanderie sur l’élaboration d’une image mentale et son rôle dans la mémorisation est un point-clé des apprentissages . Cette approche est à mettre en relation avec le concept de représentation mentale de Piaget 32et repris par Bachelard et les didacticiens modernes. Pour ce qui nous concerne nous ne croyons pas qu’il faille opposer La Garanderie aux autres experts même si des comportements qu’il préconise sont fondés sur des postulats que l’on dit être "partiellement" faux aujourd’hui.

La Garanderie, c’est aussi des postures et du sens que l’on donne à certains de nos actes et qui permettent de diminuer l’échec scolaire. Mais il est certain qu’il y d’autres moyens de le faire. Ce qui nous renvoie à la formule du début du chapitre:

"On peut conseiller une méthode mais pas l’imposer car chacun a sa façon de fonctionner".



2013 a vu la surenchère des fournitures et des cartables toujours pesants.

Dans les allées des grandes surfaces on voit des conseillers présenter plusieurs modèles de cartables. On parle de robustesse, de volume. On en a avec : bretelles réglables, dos matelassé, roulettes luminescentes. Le cartable à roulettes n'aplus de succès car il est bruyant et gênant dans les couloirs des collèges notamment.

Bibliographie, sites, autres



André J. A l’origine, la relation humaine, in Cahiers pédagogiques. La motivation n°300. 1992.

Bourrissoux J.-Pelpel Patrice- Enseigner avec l’audio-visuel .Paris Hachette,1993

Crahay. M.Psychologie de l’éducation. Paris: Puf,1°cycle.(une des meilleures introductions à la psychologie de l’Education.1999.

Croizier Monique- Motivation, projet personnel, apprentissage-Paris:éd.ESF.1993

Davisse Annick- Pourvu qu’ils m’écoutent- Paris: CRDP, 1995

De Vecchi Gérard-Aider les élèves à apprendre, Hachette Education, Paris, 1992.

Etienne Richard – Enseigner en collège et en lycée: repères pour un nouveau métier. Colin Paris 1997.

Fresne R.- Pédagogie différenciée.- Nathan pédagogie-1994

George C. Les enjeux de la conduite et la motivation, in apprendre par l’action, PUF.

Granguillot,M.C.- Enseigner en classe hétérogène-Paris:Hachette,11993.

Lafont M. -Au delà de la carotte et du bâton,- in Cahiers pédagogiques n°300

Lieury A. et Fenouillet F.- Motivation et réussite scolaire-Paris. Dunod

Meirieu Philippe- Apprendre…oui ,mais comment?-ESCF éditeur ,Paris, 1987

Morissette D.et Gingras,M.- Enseigner des attitudes. Bruxelles:De Boeck (1989)..

Mucchielli Alex, Que sais-je? – Les motivations, Puf,1981

Nuttin J.-Théorie de la motivation humaine – Puf, 1980.

Viau Rolland- La motivation en contexte scolaire. De Boeck Université 1994 et Sciences Humaines:hors série,

N°12, janvier-Mars 1996.



Sites



http://pages.globetrotter.net/trudcl/motivation.html

http://www.pedagonet.com (systèmes de motivation.)

http://stageweb.free.fr/stageweb/motivationx.html.

http://pedagogie.afpa.fr ( construction de la motivation)

File://c:Windows/bureau/La motivation en milieu scolaire.htm

http://www.univ-reims.fr/Labos/LERI/membre/bittar/Motivation (Page dédiée à un travail collectif réalisé à partir de la lecture de différents ouvrages. Le rapport sur la motivation v.04.03.96: HTML. PS. PAF.)



Autres:Ouvrages de La Garanderie.

Plaisir de connaître- Bonheur d’être – Une pédagogie de l’accompagnement – Antoine de la Garanderie (chronique sociale 7, rue du Plat - 69 002 Lyon)

Les profils pédagogiques-Discerner les aptitudes scolaires- Paidoguides- Le Centurion. 1982

Le dialogue pédagogique avec l’élève- Paidoguides- Le Centurion formation-1984

Comprendre et imaginer .Les gestes mentaux et leurs mises en œuvre- Paidoguides - Le Centurion 1988

Pédagogie des moyens d’apprendre - Les enseignants face aux profils pédagogiques. Le Centurion 1982



Dans la collection La Garanderie on trouve de nombreux ouvrages comme: développez l’intelligence de votre enfant par la méthode la Garanderie à la collection du Rocher.

Quiz.



1 – Sur 2212 mémoires professionnels consultés à l’ IUFM d’Aquitaine, combien, d’après vous, ont eu pour objet la motivation?

  1. - 10%

  2. – 25%

  3. - 38%

2 - Qui a dit: la formation de la capacité d’attention est le but principal, sinon l’unique objet, des études

  1. le neurologue, pédopsychiatre B.Cyrulnik

  2. Raoul Pantanella

  3. La philosophe Simone Weil.



3 - Dans laquelle de ces 3 propositions reconnaît-on le mieux les troubles obsessionnels compulsifs (TOC)?

  1. l’anorexie, la boulimie

  2. des rituels caractérisés par une idée fixe, des tics, des monomanies.

  3. Le comportement d’un hyperactif

4 - Les enfants "dys" connaissent des problèmes d’écriture, de lecture ou de gestes (motricité). En face de chacun des handicaps suivants, écrivez s’il s’agit d’un trouble de l’écriture, de la lecture, de gestes.(motricité)

  1. la dyspraxie (………….)

  2. la dysgraphie (………….)

  3. la dyslexie (………….)

5 - Qui a écrit en parlant de l’élève à l’école : ne laissons plus dire qu’à l’école la violence est le problème numéro un. Le désintéressement ou l’ennui sont au moins d’un égal danger.

  1. Philippe Meirieu

  2. Le sociologue Fr.Dubet

  3. Rolland Viau

6 - Quand parle-t-on de motivations extrinsèques ?

  1. quand l’élève attribue sa réussite (ou son échec ) à d’autres facteurs que lui.

  2. quand l’élève attribue sa réussite (ou son échec) à un facteur qui lui est propre.

7 - Lequel de ces philosophes du siècle des Lumières, qui s’est intéressé à l’éducation , à la pédagogie,

a déclaré: donnez à un enfant le désir d’apprendre et tout méthode sera bonne

  1. F.M. Voltaire (1694 -1778)

  2. J.J. Rousseau ( 1712 – 1778)

  3. Montesquieu ( Charles de Secondat .1689 – 1755)



8 - Les TPE ( travaux personnels encadrés) au lycée: le ministre F. Fillon avait réglé la question

des TPE. Quelle en est la situation actuellement?

  1. ils sont purement et simplement supprimés

  2. Ils sont maintenus en 1ièremais ne comptent pas au bac.

  3. ils sont supprimés en terminale mais maintenus en 1ière comme activité obligatoire et sont pris en compte au bac.

9 - Dans son livre Comprendre et imaginer un expert (écrivain, sociologue, scientifique …) explique sa méthode de gestion mentale . De qui s’agit-il?

  1. Philippe Perrenoud

  2. Le psychologue Alfred Adler

  3. Fr.Dolto, médecin et psychanalyste

  4. La Garanderie













Résultats : 1c - 2c - 3b - 4 (gestes-écriture-lecture) - 5b - 6a - 7b - 8c - 9d -



1File://:\WINDOWS\Bureau\motiv.htm

2Christian Thomas, Bernard Viselthier. In Aidez votre enfant à apprendre. Le Rocher. Initiative et formation.1990.

3Jean Michel Berthelot in Ecole, orientation, société PUF p. 103

4d’après Crahay M.in .Psychologie de l’éducation. Paris PUF 1iercycle. 1999

5Boris Cyrulnik , neurologue ,psychiatre. in La naissance du sens. Hachette littératures.2002 p 91/92

6Colette Ouzibou. - Dyslexie une vraie- fausse épidémie.- Presses de la Renaissance 2001

7Claude Jolicoeur, pédiatre : www.aei.ca/~claudej/DAenfance.html

9in Le Monde du 7/01/2003

10A.Lieury et F.Fenouillet - Motivation et réussite scolaire. Dunod 96.

11Rolland Viau La motivation en contexte scolaire. De Broeck-2ième édition. Bruxelles 1997 p.7

12file://C:\WINDOWS\Bureau\La motivation en milieu scolaire.htm

13les travaux de Deci sont évoqués p.105 à 108 in La Motivation en contexte scolaire de Rolland Viau.

14A.Lieury et F.Fenouillet- - - - M.Crahay . op cit.

15René La Borderie Le métier d’élève Hachette 1991.

16Adler. Les motivations Que sais-je ? n°1949 Puf. P.52

17Voyage autour des compétences de Perrenoud (déjà cité) file : //C:\WINDOWS\Bureau\motiv.htm

18C.Delannoy – La Motivation. Désir de savoir, décision d’apprendre, Paris, Hachette, 1997.

19Raoul Pantanella ,Professeur de Lettres honoraire, ex-rédacteur des Cahiers pédagogiques.

20André J. A l’origine ,la relation humaine, in Cahiers pédagogiques, La motivation n°300 1992 P.14618

21B. Rey, professeur en Sciences de l’éducation à l’université de Bruxelles.

22Perrenoud: rappel du site:file://C:\WINDOWS\Bureau\motiv.htm

23Fr. Dolto. La cause des enfants. Livre de poche n°6022 p.449.50

24J.F.Blin-(docteur ès sciences de l’éducation, maître de conférences à l’IUFM de Midi-Pyrénées, et C. Gallais, -Deulofeu, psychothérapeute. Classes difficiles, des outils pour prévenir et gérer les perturbations scolaires Delagrave 2001. Coll. Pédagogie et formation. p.64.

25Charlot B. Des rapports au savoir. Eléments pour une théorie. Paris. Anthropos. 1997.

26Encadré n°1 du site déjà indiqué :file://C:\WINDOWS\Bureau\La motivation en milieu scolaire.htm

27R.Fresne La pédagogie diversifiée. Nathan pédagogie. P. 51 à 53 - 1993

28Alain Lieury op.cit.

29Consulter le site www.happyneuron.com réalisé par des médecins, psychologues et informaticiens.

30Né en 1920: certifié de biologie, docteur ès lettres, professeur de philosophie, maître de conférences A.de la Garanderie s’est passionné pour les problèmes causés par l’échec scolaire qu’il avait lui-même vécu. Il a découvert le rôle des images mentales auditives et visuelles dans la réussite scolaire. Il a dû faire ses études en n’entendant pas et pratiquement sans aide.

31Article de J.P.Clerc. Le Monde de l’éducation. Décembre 1984. Interview du chirurgien chercheur Henri Laborit par des élèves de 5ième.

32Jean Piaget, La Représentation du monde chez l’enfant, PUF,1926 Edition 1993.

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