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Système éducatif français : base de données, informations, analyses de questions d’actualité. Système éducatif français : base de données, informations, analyses de questions d’actualité.

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Chapitre 11 b - La violence -2ième partie.31/10/2012N

Résultats d’une enquête de l’Insee.

Une enquête de l’Insee rendue publique le 24/08/06 montre que la part des immigrés qui détiennent un diplôme de l’enseignement supérieur a quadruplé, passant de 6% en 1982 à 24% en 2005.

Immigration-intégration- HLM- cités- quartiers…

"Plus le public est défavorisé ( et c’est le cas notamment des habitants des cités),plus les trois déterminants de la violence scolaire (violence pénale, incivilités, sentiment d’insécurité) sont forts."(E.Debarbieux)1.

Les quartiers abritent beaucoup de publics d’immigrés et la violence, la délinquance, se sont installées. C’est patent. Mais ce ne sont pas les seuls endroits du territoire. Il ne faut surtout pas ethniciser ce problème2."..la violence à partir de caractères ethniques: types black ou beur n’est pas pertinente, elle est une construction. L’ethnicisation procède souvent d’un amalgame ( étrangers, clandestins, jeunes d’origine étrangère…). Il ne faut pas considérer que les élèves d’origine étrangère ou d’origine sociale défavorisée sont systématiquement plus violents que les autres.

La violence en milieu scolaire n’est pas une fatalité. Elle est déterminée socialement. F.Dubet dira que les voyous sont les produits de la société. Pour J.P. Caille et L.A.Vallet3"les travaux de la DEP démontrent qu’à milieu social et familial égal, la scolarité des élèves issus de l’immigration est meilleure que celle d’élèves nés de parents français." Une étude de J.Luc Richard, chercheur au CNRS de Rennes montre que 30% des enfants d’immigrés de la 2e génération sont aujourd’hui cadres moyens ou supérieurs voire petits patrons. Grâce à l’école notamment, les immigrés commencent à prendre leur place dans les classes moyennes.

−L’éditorial de C.Imbert: Laïque et républicain ( Le Point du 23/05/03) aborde aussi l’intégration. On peut y lire :..les gros bataillons de la réussite intégrée ne sont pas là où l’on promène l’opinion (Zidane, Debbouze)...ils forment, chez les fils et petits fils d’immigrés, une classe moyenne en plein essor…fort travailleuse….Elle peuple désormais nos facultés de médecine ou de droit, elle prospère dans les écoles de commerce ou d’ingénieurs. Là s’épanouit sans tapage, une nouvelle France énergique et entreprenante.

en décembre 2004, la Cour des comptes a sorti un rapport qui montre l’échec du modèle français d’intégration...

en octobre/novembre 2005. Au moment où les cités ghettos (et d’autres aussi) comme Clichy-sous-Bois ont explosé, dans son éditorial du Sud-ouest du 5/11/05, Frank De Bondt écrivait que la presse étrangère n’a du reste pas raté l’occasion de conclure à l’échec du modèle français d’intégration.

Pour lui: la France black-blanc-beur est manifestement plus convaincante sur un terrain de football que dans le champ du quotidien ( précisons qu’en 2005 l’équipe est très majoritairement black...). Il rajoute qu’il saute aux yeux que le modèle républicain choyé par les élites politiques, ne brille pas par ses résultats en matière culturelle,de mixité sociale ou de mixité tout court. Il y a mieux ailleurs…

Le point de vue de l'historien-chercheur P.Weil

Dans son livre : Liberté,égalité,discrimination, l'identité nationale au regard de l'histoire (Grasset 2007)P.Weil dit que les Français de toutes origines savent très bien ce que recouvrent la République et la laïcité et ils partagent cette culture. Les études comparatives internationales, que je cite dans mon livre sont très claires sur ce point : la France réussit beaucoup mieux que ses voisins européens en matière d'intégration culturelle. En revanche, elle réussit beaucoup moins bien l'intégration économique et sociale.

Quand des Magrhébins sifflent la Marseillaise au Stade de France (match France-Tunisie -Oct.08) on peut dire qu'on a encore beaucoup à faire pour réussir l'intégration.

Après les sifflets au moment de la Marseillaise lors des matches de foot avec l'Algérie et le Maroc, des ''Tunisiens '' devenus français, en grande partie, ont aussi sifflé la Marseillaise au Stade de France le 14/10/08. Dans la quasi-totalité, les Français, interrogés par les médias, ont été ulcérés, outrés, scandalisés par ce manque de respect pour le symbole de leur nation. Mais il faut raison garder et surtout ne pas – comme l'a fait le secrétaire d'Etat, B.Laporte , dont l'intelligence ne doit pas être la qualité première - répondre d'une façon négative , agressive à un comportement agressif et inqualifiable..Il faut toujours éviter la guerre et réfléchir aux raisons qui ont pu dicter cette mauvaise conduite, parler sans cesse du respect de l'autre, des différences et continuer à se demander si on a fait tout ce qu'il fallait pour ceux qui vivent difficilement dans les banlieues , pour ceux-là même qui sont devenus français mais ne sentent pas français.

L'intégration est toujours longue et il faut des décennies pour gommer des différences, effacer des souvenirs douloureux , de guerres notamment. On y arrivera en passant par la jeunesse : l'école et le sport ont un rôle capital à jouer et on doit faire confiance à nos enseignants qui ont déjà tellement fait et à tous ces éducateurs sportifs qui s'oocupent de milliers de jeunes sportifs les mercredis et samedis.

La faillite des modèles européens d’intégration. .



Sans vouloir disculper pour autant les gouvernements de notre pays nous sommes obligés de dire que nos voisins n’ont pas fait mieux dans l’exercice de leurs modèles d’intégration. Preuve, s’il en fallait, de la grande difficulté de l’entreprise. C’est ainsi que n’ont pas abouti : le modèle anglais qui privilégiait la liberté, le hollandais la tolérance , le français l’égalité.(Le Figaro du 23/11/05). Plus que jamais il nous apparaît opportun d’élaborer une politique européenne de l’intégration..

Après les émeutes raciales de Birmingham, Trevor Philips, président de la Commission for Racial Equality a décrit une société britannique en route vers l’apartheid. ( le Nouvel Observateur du 01-07 Déc.05)…

Pour ce qui est des Néerlandais, ils ne cessent de débattre sur l’échec de leur modèle et la meilleure manière d’intégrer leurs communautés d’immigrés. Un consensus s’est peu à peu imposé sur la nécessité de contrôler plus strictement l’immigration pour assurer le succès de l’intégration sociale.

La violence à l’école en Allemagne. Mêmes causes qu’en France mêmes effets.



D’après le correspondant du Monde (04/04/06) en Allemagne l’école Rütli (collège professionnel) à Berlin, est devenue un symbole: celui de ce que les Allemands ne supportent pas: le désordre. En effet cet établissement est, depuis quelques semaines, le lieu de: - violences physiques, insultes, menaces, manque de respect pour les professeurs et pour les filles, jets d’objets sur les professeurs pendant les cours ou entre élèves dans les couloirs. L’atmosphère y est insupportable : agressivité permanente, sentiment d’insécurité, démission des parents…Les fauteurs de troubles sont des modèles pour les autres.

Cette école est devenue aussi le symbole de l’échec de l’intégration des jeunes issus de l’immigration. Plus de 80% des quelque 220 élèves de Rutli habitent le quartier défavorisé de Neukölln. Ils sont d’origine étrangère et imposent un langage particulier (très loin de la langue académique) aux 20% d’élèves de souche allemande. En Allemagne le phénomène de cette école se retrouve dans de nombreuses villes du pays au point que l’hebdomadaire Der Spiegel en a fait sa une début avril 06 et a écrit que ce n’est pas la violence à l’école qui est nouvelle, c’est la normalité de la violence.

Face à la violence et à l’échec de l’intégration, la classe politique cherche des parades et les initiatives se multiplient dans un pays où l’éducation est du ressort des Régions..On interdit les téléphones portables dans l’établissement pour éviter les échanges de minividéos. On parle d’expulser les fauteurs de troubles et le président du CSU déclare: Qui ne s’intègre pas en Allemagne doit quitter le pays! Il plaide pour l’imposition d’un test national sur la citoyenneté, censé vérifier que les candidats au passeport allemand veulent vraiment s’intégrer.

Une anecdote : propos de de Gaulle sur l’intégration.



Dans Le Figaro du 23/11/05 page 19 nous pouvons lire une réflexion de celui que les Français avaient désigné à la télévision, il y a quelques mois, comme l’homme qui avait le plus marqué le siècle. Nous voulons parler de de Gaulle. Le journaliste nous dit que de Gaulle avait été le pourfendeur le plus implacable de l’intégration. En effet il avait déclaré dans une discussion à bâtons rompus avec le ministre A.Peyrefitte : ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri, même quand ils sont très savants. Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment ils se sépareront de nouveau.

Le 30 Juillet 2010 le président Sarkozy , après les violents incidents dans le quartier de la Villeneuve, à Grenoble, durcit le ton sur l'immigration.

Dans le Sud-ouest du 31/07/2010 on peut lire que ''Nicolas Sarkozy a sorti l'artillerie lourde sur la sécurité et l'immigration à Grenoble en promettant un nouveau renforcement de l'arsenal répressif contre les délinquants et en déplorant l'échec du modèle d'intégration français depuis 50 ans.

Certes il y a et il y aura toujours des problèmes dans ce domaine mais que le président ouvre les yeux et il verra dans l'éducation nationale, la police, les fonctionnaires territoriaux, les commerçants, les ouvriers, des politiques,des médecins, des artistes , des sportifs etc..des centaines milliers de personnes issues de l'immigration qui font l'honneur de notre pays . Une fois encore nous voilà devant un effet d'annonce!!!

Des immigrés dans l’excellence.

Au-delà des milliers d’immigrés qui rejoignent les classes moyennes il y a aussi ceux qui atteignent le haut de la pyramide intellectuelle et sociale. S’il fallait un exemple nous prendrions celui rapporté par MatchDocument. C’est le cas (et il n’est pas isolé) d’une jeune beure: Kahina Seimouni, symbole d’une intégration réussie: une double nationalité (algérienne, française) – musulmane pratiquante – surdouée, elle a obtenu au bac la moyenne de 19,53/20 – premier prix de philo et 2ièmeprix en sciences économiques au Concours Général. Dispensée du concours d’entrée, elle est entrée à Sciences Po.

Une algérienne à l’Académie française: C’est une première: l’écrivain, d’origine algérienne et qui écrit toujours en français, musulmane, la première à avoir été admise à l’École normale supérieure, Fatima-Zorha Imalayène ,connue sous le nom d’Assia Djebar, a fait son entrée à l’Académie française. Romancière, nouvelliste, historienne, professeur aux USA, elle a obtenu plusieurs prix surtout à l’étranger. L’Académie semble avoir distingué en elle au delà de ses remarquables talents littéraires, son action dans la lutte pour l’émancipation des femmes de son pays.(source: Le Figaro du 17/06/05).

→ la beurgeoisie: d’après le Monde du 21/02/05 une élite beure, formée de jeunes français issus de l’immigration de la 2ième ou 3ième génération et diplômés de grandes écoles : Sciences-Po, HEC,ENM (école nationale de la magistrature), Normale Sup , de facs de médecine, de droit, de sciences…commence à s’organiser. Parfois désignée sous le vocable de beurgeoisie (pas tout à fait reconnue par la bourgeoisie bien installée…) cette élite entend faire parler d’elle et peser dans le débat autour de l’identité française prévu en 2007.

Cette élite a − ses symboles, ses figures comme Hakim El-Karoui, conseiller de Raffarin – Rachida Dati, magistrate, conseillère de Sarkozy qui est devenue Garde des Sceaux aprés que N.Sarkosy a été élu Président de la République le 06 Mai 2007.Tokia Saïfi, secrétaire d’Etat et Malek Boutih, secrétaire national au PS. Près de nous Azouz Begag est devenu ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances du gouvernement de Villepin ses clubs actifs : le Club du XXI° siècle avec Hakim El Karoui comme président et le club Averroes – association de promotion des minorités de l’audiovisuel - ( Amirouche LaÏdi , président).

10 Cabinets ministériels sur 32 où sont intégrés des conseillers ministériels d’origine maghrébine: Rachida Dati (intérieur) – Rachid Bouzidi (emploi) – Mohamed Ayadi (cohésion sociel et parité – Fatiha Benatsou ( anciens combattants – Fayçal Daouadji (culture) – Malika Benlarbi (collectivités territoriales ) – François-Aîssa Touazi (affaires étrangères) – Nora Barsali (égalité des chances) – Rachid Mokran (PME) – Farida Cherkaoui (anciens combattants).

Cette élite n’est pas très intéressée par l’idée de discrimination positive et encore moins par les quotas. Elle préférerait que la sélection soit "républicaine" fondée sur le mérite et non en fonction des origines.

Dans un quotidien nous avons trouvés les noms de personnes de deuxième ou troisième génération d’origine maghrébine et de familles très modeste qui ont réussi C’est le cas pour : - Améziane Abdat devenu directeur chez Deloitte – Abdelkrim Benanmar directeur général d’Ericsson France – Nacer Meddah, secrétaire adjoint de la Cour des Comptes. Tous trois doivent leur réussite à tel ou tel professeur et à leurs parents qui leur ont appris le sens du travail et le respect de l’école..-Maurad Cheurf, 37ans, issu d’une famille d’immigrés algériens, est aujourd’hui conseiller technique de Claude Bébéar l’un des grands patrons français.

Le journal Aujourd’hui du 29/05/05 publiait à la une les portraits de dizaines d’immigrés qui avaient réussi en France.

Quelques immigrés champions dans les pages économiques.

Nous rajouterons à la liste précédente qui n’est pas exhaustive quelques noms de personnes issues des Cités et que se sont fait une place dans le Hit parade du monde économique.− Jamel Debbouze . Après avoir connu de grands succès sur scène et au cinéma J.Debbouze est devenu un brillant entrepreneur: création de 5 PME en France et d’autres au Maroc.- réalisation de concepts d’émissions qu’il compte vendre aux chaînes de télévision – son chiffre d’affaires est passé de 2003 à 2004 de 160 000 à 670 000€. - avec sa société Kissfilm il est aussi devenu producteur de cinéma.

Malamine Koné: ce Franco-Malien a créé à une vitesse record une marque de vêtements griffée d’une panthère noire : Airness. Il a eu l’idée de s’attacher les services de vedettes de foot. Coup de marketing sans précédent, puisque, très vite, il a ouvert 1600 points de vente. Airness s’est mis à proposer aussi: lunettes, accessoires de papeterie, téléphonie et bientôt une ligne de vêtements pour seniors. Mohammed Dia: ce fils d’immigrés maliens présente sa collection street-wear hip-hop au Carrousel du Louvre..Aujourd’hui les gosses argentés comme les stars du show-biz s’arrachent ses tee-shirts, ses jeans, ses ceintures ou bonnets. Il est devenu l’une des 5 marques préférées des 15/25 ans. Il a même séduit l’Amérique et a déposé une nouvelle marque: NBA by DIA - partenariat avec la NBA….il espère rivaliser avec Nike ou Puma.(in le Figaro du 30/11/05).

Taoufik Mathiouti: il a déposé sa marque Mecca Cola pour le Monde en 2002. Sa marque, placée à côté de Coca et Pepsi dans les hypers des cités, fait un tabac dans les banlieues.. Il verse une partie de ses bénéfices à des ONG palestiniennes. Résidant à Dubaï, ce Franco-Tunisien a vendu un milliard de litres en 2004 et le Proche-Orient est son premier marché.−Joey Starr: le grand précurseur en marques des cités. En 1998 le coleader du groupe NTM se rend compte de son pouvoir de prescripteur. On retrouvait vite sur les jeunes tout ce qu’il portait comme marques les jours de concerts ou à la télé. Il a compris où pouvait se trouver le filon et il a créé la marque de vêtements street-wear de bonne qualité Com 8 dont le siège se situe dans …le XVIé. Le succès immédiat! cette marque pour les jeunes devient un code de l’élégance. Mais on pense actuellement que les jeunes de banlieue vont délaisser cette marque car les bobos l’utilisent…(le Figaro du 30/11/05)

− A.Boudjellah, directeur d’une maison d’édition florissante de BD à Toulon. Il vient d’être nommé président du RCT (rugby club toulonnais) emblème de la ville et de surcroît il se pose en mécène en payant de ses deniers le meilleur jour au monde de rugby, un All-Black: Umaga.

Remarque: Nous venons de communiquer des listes de certains immigrés qui ont réussi. Loin de nous l’idée de vouloir ériger en système ce qui n’est que cas d’espèces. Nous avons voulu montrer que le modèle français a joué un rôle positif (pas assez encore – mais dans ce domaine plus qu’ailleurs, tout est affaire de temps) en permettant à un nombre assez important d’immigrés de rejoindre les classes moyennes comme nous l’avons déjà mentionné et à quelques–uns d’accéder à la plus haute marche. Cet élan se poursuivra c’est inéluctable!.

Forum de la réussite des Français venus de loin organisé par le Haut Comité à l’intégration (HCI) et l’Assemblée Nationale.



Le 11/12/04 , 38 Français d’origine immigrée ont reçu une scytale , bâton qui permettait dans la Grèce ancienne de transmettre des messages – symbole aujourd’hui d’une intégration réussie. Ces 38 sélectionnés appartiennent à tous les domaines: armée - entreprises – action sociale– mode – arts – médias – sciences – littérature – sports – cinéma - enseignement…Cette récompense a été diversement commentée. Pour Azouz Begag ( chercheur au CNRS) cette manifestation qui intervient après 25 ans de panne grave de l’ascenseur social, symbolise l’échec de l’intégration.

De son côté le journaliste Philippe Bernard , auteur de la Crème des beurs. De l’immigration à l’intégration. ( Le Seuil) écrit: Les lauréats d’aujourd’hui témoignent du fait que la machine à intégrer n’a pas que des ratéstous ont connu un passeur. Dans 3 cas sur 4 des parcours d’immigrés évoqués dans son livre, c’est un professeur qui les a repérés et qui leur a insufflé confiance en eux. (Aujourd’hui du 11/12/04) .

Le premier ministre reçoit à Matignon les bons élèves de ZEP.

Le 8 Juillet 2005 le premier ministre a reçu des jeunes bacheliers issus de lycées classés en zone d’éducation prioritaire qui avaient obtenu mention Très Bien au Bac 2005. Il leur a avoué qu’il n’avait pas obtenu un tel résultat au Bac .

Le Concours : Talents des cités créé par le Sénat en 2002 et poursuivi depuis, vise à valoriser les initiatives de jeunes qui créent une entreprise en zone sensible.

Créée en 2002 par le Sénat la première édition du concours Talents des cités visait à valoriser les initiatives économiques de jeunes créateurs, entrepreneurs, dans un quartier sensible en ban

Le 14/10/06 le Président du Sénat , Christian Poncelet, et Jean-Louis Borloo, ministre de l’emploi,ont donné leur trophée à 44 lauréats qui sont à l’origine de créations : maison d’édition de mangas –atelier d’écriture itinérant – restaurant gastronomique d’insertion –société de conception de vêtements pour handicapés –société de services à domicile - société de taxis collectifs –boîte de pose de parebrises… Parmi les élus 13 sélectionnés nationaux ont reçu un chèque de 7 000€ et ont été auditionnés par un jury d’élus et de chefs d’entreprise. A l’issue de ces grands oraux l’un d’eux a été désigné Grand prix 2006 et a eu droit à une dotation supplémentaire de 5 000€.

En 2007 quinze jeunes de banlieues, créateurs d'une société ont été récompensés dans le cadre da la 6ièmeédition de l'opération Talents des cités.

Comme les années précédentes de jeunes entrepreneurs , issus le plus souvent de l'immigration, s'efforcent de donner – avant la mise en place d'un plan Marshall des banlieues voulue par le Président de la République - une image positive de la banlieue. Grâce à eux disparaissent, en partie seulement, les clichés traditionnels des banlieues : cité =chômage=délinquance = violence. C'est très encourageant mais le chemin sera long pour faire disparaître tout le trafic souterrain...

Le 20 /10/07 quinze jeunes ont été récompensés dans l'hémicycle du Sénat à Paris.:

Quelques exemples de sociétés créées: -→ pour sortir les banlieues de leur ghetto Badr-Eddine Laoubi veut implanter une société d'ingénierie en Seine et Marne et il suggère des jumelages entre cités et beaux quartiers.→ Mohamed Bachkat, ingénieur, veut lancer à Toulouse une boîte proposant des solutions pour lutter contre le piratage des ordinateurs et des paiements en ligne→ Manuel Mangata et son associé doivent inaugurer un centre sportif et récréatif avec des tarifs adaptés à la population de proximité. Il prône le développement d'une carte banlieue sur le même principe que la carte jeune qui donnerait droit à des réductions dans les musées, les théâtres, les salles de musculation. →Pour Lucile Bernadac qui fabrique des peluches dans le cadre du commerce équitable et dont le QG se trouve au quartier Flamina à Clermont-Ferrand elle pense qu'il serait utile d'implanter des crèches d'entreprises dans les ZFU (Zone FrancheUrbaine)pour accueillir les enfants des salariés qui viennent de l'extérieur. Ce serait dit-elle un moyen de tisser des liens sociaux pour que les parents se parlent.

(extraits de Aujourd'hui du 20/10/07)

Volonté d’attirer les jeunes de banlieues vers l’enseignement supérieur et les grandes écoles.



Fin 2005 et début 2006, des décisions gouvernementales , des actions fortes sur le terrain, sont prises ou menées au niveau des ZEP notamment en multipliant des aides de toutes sortes (de l’Etat ou des collectivités territoriales). Il est patent qu’on cherche à favoriser, comme nous l’avons développé dans d’autres chapitres,

l’accès de plus de jeunes de quartiers en difficulté,à l’enseignement supérieur et aux grandes écoles.

Mais toutes ces actions ou intentions ne pourront être efficientes qu’en s’appuyant sur les quatre piliers que sont : le temps, la persévérance, la tolérance, et l’augmentation des crédits de l’Education nationale.

Il faut donner aux élèves capables l’envie d’y aller et , à partir de leur réussite, d’amorcer un cercle vertueux favorable à la scolarisation en général, dans des zones où il semble que le prestige social ne s’attache pas à la réussite scolaire. (In Libération du 20/04/0-Courrier).

De plus en plus d'enfants d'immigrés deviennent enseignants.

Libération du 16/01/08 présente l'étude : Les enfants issus de l'immigration (éd.Sudel www.sudel.fr menée par Aïssa Kadri, Fabienne Rio, Frédéric Charles et Florence Legendre. On y apprend que les jeunes issus de l'immigration se dirigent de plus en plus – depuis 1990 - vers l'enseignement, un monde qu'ils jugent neutre et moins perméable aux discriminations. Tout le monde s'accorde à dire que l'école ne gomme plus les inégalités et pourtant pour eux l'ascenseur social fonctionne encore. Ils sont même les produits achevés du modèle républicain. Ces jeunes croient à l'intégration par l'école et aux valeurs de la laïcité.

Dans l'académie de Créteil ils constituent près des 30% des candidats aux concours pour être enseignants et une enquête réalisée dans l'IUFM de Créteil montre que 18% des stagiaires sont issus de l'immigration maghrébine (Algérie surtout) et d'Afrique subsaharienne, d'Europe du Sud ou de l'Est. Dans certains établissements de Seine-St-Denis ils forment la majorité des enseignants plus nombreux dans les matières scientifiques : maths, physique, SVT, écogestion et Histoire. Ils se sentent moins à l'aise en Français. On dénombre aussi quelques CPE, Principaux , Proviseurs et adjoints issus de l'immigration.

Les femmes sont très majoritaires à choisir ce métier. Tous, hommes ou femmes, reconnaissent que l'investissement et le soutien de leurs parents ont été décisifs dans leur réussite. On reconnaît qu'ils s'intéressent plus que leurs collègues à ce qui se passe en France et à l'étranger. Fait remarquable ils se sentent une responsabilité particulière à l'égard des élèves issus de l'immigration. En classe il nous est dit qu'ils réagissent de façon contradictoire : - ils se refusent à être un modèle et mettent souvent une barrière ou au contraire ils utilisent la proximité mais tous disent aux élèves qu'il y a avec eux des limites et que s'ils ne les respectent pas il y aurait des petits soucis. Pour ce qui est de la crise de l'école plus que le manque de moyens ils dénoncent la surmédiatisation.

Les réussites sociales et professionnelles des enfants et petits enfants d'immigrés n'ont plus rien d'exceptionnel en France.

Dans un article du Monde du 27/09/09 Philippe Bernard écrit '' ...la vision de l'intégration au compte-gouttes mise en oeuvre par M.Hortefeux au ministère de l'immigration et de l'identité nationale ne correspond pas à la réalité. En dépit des discriminations , les réussites sociales et professionnelles d'enfants et de petits-enfants d'immigrés n'ont plus rien d'exceptionnel dans la société française. Être musulman et français n'est plus considéré comme une anomalie. Pour 7 Français sur 10 les Français musulmans sont des Français comme les autres (sondage CSA)et 60% des musulmans français se considèrent autant comme français que comme musulmans, taux le plus élevé en Europe.

Mais les responsables politiques de tous bords, à force de répéter depuis 2 décennies que l'intégration est en panne et de justifier cette fausse évidence par des considérations d'ordre religieux et culturel plutôt que par leurs propres échecs économiques et urbanistiques, ont enclenché une machine infernale. Leur discours encourage le repli identitaire et la marginalisation sociale. Pour les jeunes Maghrébins visés, le ''un ça va..Mais beaucoup, bonjour les dégâts'' de M.Hortefeux ne résonne-t-il pas d'abord comme un message d'exclusion et de défiance?

Création d’une Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations : (la Halde).

Composée de 11 membres cette instance - [qui disposera de délégués territoriaux et d’un comité consultatif composé de syndicats et d’associations] - devra couvrir tous les domaines où peut s’exercer la discrimination qu’il s’agisse de sexisme, de l’origine ethnique, de l’orientation sexuelle, de la religion, de l’âge ou du handicap, de l’homophobie.. La Halde devra en premier lieu accueillir et conseiller les victimes, promouvoir l’égalité et encourager des chartes de bonne conduite. Certains sénateurs et députés ont mis en doute l’intérêt de cette instance qui d’après eux pourrait, comme d’autres instances indépendantes, se substituer au législateur…( Le Monde du 9/12/04).

Le chef de l’État a installé le 23/06/05 la Halde avec pour président M. L..Schweitzer, l’ancien PDG de Renault. Dans ce conseil on trouve aussi: Alain Bauer, l’ancien grand maître du Grand Orient - .Nicole Notat l’ex patronne de la CFDT – Fadela Amara, présidente de Ni putes ni soumises. M..Chirac en a profité pour redire son opposition à la discrimination positive..

En décembre 2005 on apprenait que la Halde, installée depuis 6 mois avait été saisie de plus de 1000 réclamations dont la moitié pour discrimination à l’emploi.. La Halde n’a pas pour rôle de se substituer à la justice. Elle mènera des instructions et transmettra les données au parquet.. Comme la sanction judiciaire , disait le président Schweitzer, n’est ni rapide ni fréquente, la Halde pourra agir sans tarder.

− On a une tendance réductrice à accoler l’adjectif raciale au substantif discrimination. Il ne faudrait pas oublier que la discrimination en France est aussi et avant tout sociale.

Après une année d’exercice de la Halde.



Le président de la Halde, Louis Schweitzer, a présenté le premier rapport de son organisation le 02 /05/06 au Président de la République et le 3/05/06 aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Il y a eu la première année plus de 2000 cas de discrimination recensés: - 45,3% des plaintes reçues concernent une discrimination dans l’emploi - 18,3% l’accès aux services publics – 5,3% l’accès au logement et 5,3% l’éducation. L’origine est le critère de discrimination le plus fréquemment évoqué (39,6%) , suivent la santé et le handicap (13,9%.)Les discriminations liées au sexe s’élèvent à 6,2%, l’âge à 5,6%, la situation de la famille (4,8%). (Le Monde du 04/05/06)

Dès décembre 2005 Louis Schweitzer avait écrit à plus de 150 dirigeants des plus grandes entreprises françaises. Les 2/3 des entreprises ont joué le jeu. Le rapport fait état des pratiques innovantes à valeur d’exemple qui ont souvent débuté avant que ne soit votée la loi. C’est la cas de la SNCF qui organise des rencontres appelées Egalité et compétences.. La SNCF envisage de passer à 15% le taux de ses recrutements dans des zones urbaines sensibles. Ont pris aussi d’heureuses initiatives: −La Poste (25 000 collaborateurs travaillent dans 1000 bureaux de poste implantés en zone urbaine sensible.) − Air France et son association JEREMY ( sur 1 500 stagiaires formés la moitié avait un niveau inférieur ou égal au CAP).EDFPSA Peugeot-CitroënSchneider et d’autres grandes entreprises font de la diversité l’une de leur priorité.

Le rapport a constaté aussi des difficultés à l’embauche des handicapés dont la norme est de 6% d’embauche par entreprise, sinon il faut acquitter des sanctions financières. Avec le projet Handicap et Ressouces humaines Air France communique auprès des salariés valides pour briser les tabous et faire que les handicapés se sentent bien. Un testing réalisé par le sociologue J.F.Amadieu auprès de 3 grandes entreprises du CAC 40 a montré qu’un candidat handicapé avait autant de chances d’obtenir un premier entretien que le candidat de référence(Le Figaro du 02/05/06).

Louis Schweitzer a comparé la lutte contre la discrimination menée par la Halde à celle menée pour améliorer la sécurité routière. Il lui faut du temps et les résultats sur les routes ont été meilleurs avec l’implantation des radars. Pour lui la Halde possède un outil majeur: le test de discrimination ou testing. Il s’agit là d’un instrument dissuasif et ,en plus, il permet de sanctionner la faute avant d’avoir une victime. Avoir une sanction exemplaire dans une affaire où il y a une victime, c’est essentiel, mais si l’on peut prévenir les préjudices, c’est encore mieux (Le Monde du 04/05/06).

On a appris qu’un tiers des dossiers reçus avait éte traité à l’amiable ou transmis au parquet (une quarantaine ). La Halde a proposé des transactions: amende – indemnisation de la victime – publicité de la mesure. L’objectif est de traiter les problèmes rapidement, à quatre-vingt-dix jours.

Interrogé par le quotidien Sud-Ouest le 26 mars 07 Louis Schweitzer a déclaré qu'il avait reçu plus de 4000 saisines en 2006, résultat qu'il attribuait aux campagnes de communication et aux premières actions de la Halde. Il y voyait aussi le signe que des personnes cessaient de se résigner à subir des pratiques qu'elles considéraient jusque-là comme inéluctables. Quant à la contribution de la justice à cette lutte contre les discriminations il a reconnu qu'elle se caractérisait par son rythme raisonnablement lent...Pour lui, à la différence des grandes sociétés, les petites entreprises n'ont pas les moyens de mettre en place des grilles permettant de limiter les pratiques discriminatoires. Il pense aussi que les discriminations sont de moins en moins admises par la société et il ajoute que tous les dirigeants d'entreprise doivent se rendre compte que ce type de pratiques constitue non seulement une injustice et un délit mais aussi une sottise car en agissant ainsi on se prive de talents et d'une diversité bénéfique.

Pour ce qui est des CV anonymes il déclare n'avoir rien contre La Halde qui, pour ses recrutements, anonymise les CV qu'elle reçoit mais il reconnaît que ce n'est pas applicable aux petites entreprises. Il avoue ne pas croire aux quotas mais être favorable à l'égalité concrète des chances . Il se dit favorable au modèle français de l'intégration: contrairement à l'assimilation qui nie les différences, l'intégration consiste à les admettre tout en faisant primer l'unité sur la diversité. Modèle qui prévaut dans la plupart des pays et même les Britanniques, qui penchaient pour une logique communautaire, commencent à se rallier à l'objectif d'intégration..

Augmentation des réclamations auprès de la Halde, fin 2007 et 2008.

Les réclamations déposées auprès de la Halde ont augmenté de 53% en un an : l'emploi reste le premier domaine des discriminations et l'origine du plaignant le premier critère invoqué selon le rapport de cette institution. 6222 réclamations ont été enregistrées en 2007 contre 4058 en 2006 et 32000 appels téléphoniques ont été comptabilisés sur le numéro Azur.

En 2008 la Halde a été saisie de 7 788 réclamations soit une hausse de 25% par rapport à 2007; La Halde voit ses délibérations de plus en plus suivies d'effets. 82% de ses observations présentées devant les tribunaux sont prises en compte.

La Halde et les soins des pauvres.

Après avoir mené une enquête par testing dans 6 villes du Val de Marne et constaté qu'en moyenne 14% des médecins (15% dans le rapport Chadelat) refusaient de soigner les patients CMU (couverture maladie universelle), la HALDE a décidé, début novembre 06,de lancer un rappel à l'ordre contre cette discrimination. Pour ce faire elle s'appuie sur l'article L.1110-3 du code de la santé publique qui stipule qu'aucune personne ne peut faire l'objet de discriminations dans l'accès à la prévention ou aux soins. (Le Monde du 11/11/06). Le ministre de la Santé, X.Bertrand demande à l'Ordre des médecins de faire preuve de plus de sévérité. Quant au directeur de la CMU,J.F.Chadelat, il déclare dans son rapport qu'il faut instaurer des sanctions financières prononcées par les caisses d'assurance-maladie à l'encontre des praticiens qui refusent de recevoir des CMUistes.

Pour lui c'est l'aspect financier qui est, qu'on le veuille ou non, l'élément prépondérant.Les refus concernent bien moins les généralistes de province que les spécialistes de région parisienne. Et pourquoi?. - les premiers s'en tiennent aux tarifs Sécu (secteur 1) alors que les seconds pratiquent souvent des honoraires libres (secteur2). Or avec un CMUiste tout médecin est tenu d'appliquer le le tarif Sécu., d'où le médecin spécialiste en est alors de sa poche...Le ministre demande à l'assurance -maladie de payer en totalité le médecin puis de se retourner vers l'assuré pour récupérer ce qu'elle a réglé en trop. Ne s'éloigne-t-on pas ainsi du sens de la CMU?...

Novembre 2010 : la santé des étrangers menacée à l'Assemblée.

Libération du 29/10/2010 p. 14, écrit que plusieurs députés veulent restreindre l'accès aux couvertures médicales gratuites ; ''limiter l'accès des étrangers à la couverture maladie universelle (CMU) ou à l'aide médicale (AME) c''est l'objectif que se sont fixé les députés du collectif de la Droite populaire. Le premier dispositif concerne les Français et étrangers en situation régulière , le second les étrangers en situation irrégulière. À condition de gagner moins de 634€ par mois, ces deux catégories de personnes se voient garantir un accès gratuit à la couverture santé. Deux textes législatifs ( la loi de financement de la Sécurité sociale2 amendements visent à compliquer l'accès des étrangers à la CMU : 1 les intéressés doivent résider en France de manière ininterrompue depuis plus d'un an 2toute personne ayant résidé à l'étranger durant les 12 derniers mois doit produire des justificatifs prouvant qu'elle n'a pas de ressources provenant de ce pays.

L'autre texte est le projet de loi de finances pour 2011. L'UMP Dominique Tian a présenté une disposition visant à limiter le panier de l'AME aux urgences et à réduire la durée d'admission à ce dispositif à 3 mois au lieu d'un an. Amendement rejeté ( pour le moment?) par la commission des affaires sociales de l'Assemblée. La ministre de la Santé comptait proposer dans le prochain projet de loi des finances que les bénéficiaires de l'AME soient tenus à une participation financière mais le 27/10/10 elle a annoncé avoir demandé un rapport sur le sujet à l'inspection générale des affaires sociales (Igas) et promis de ne pas entreprendre quelque chose avant que ses conclusions ne soient rendues.

La Halde et le port du voile par les mères musulmanes qui veulent accompagner des sorties scolaires.

La première fédération de parents d'élèves , la FCPE, a bien accueilli , le 8/06/07, la délibération de la Halde qui venait de statuer sur la possibilité pour les mères voilées d'accompagner les sorties scolaires . La loi du 17 mars 2004 sur le port de signes religieux à l'école ne concerne donc pas les parents d'élèves....

Le 17/12/07 le Président de la Halde a présenté 17 propositions pour l'égalité des chances dans l'emploi, le logement, l'éducation et la formation.

En clôturant ,au Sénat , l'Année européenne de l'égalité des chances que Catherine Tripon (présidente de l'Autre Cercle – association contre les discriminations sexuelles au travail - a qualifiée de vrai ratage pour la France car personne n'en a parlé, le Président de la Halde, Louis Schweitzer, a présenté au ministre Hortefeux, 17 propositions pour faire avancer le thème de l'égalité des chances dans l'emploi, le logement,l'éducation et la formation.

Emploi : - demande de concrétisation avec des accords spécifiques par branches de l'accord interprofessionnel relatif à la diversité dans l'entreprise conclu en octobre 06. - Le bilan social des entreprises devra intégrer les actions prises contre les discriminations ainsi que les actions d'information des salariés – il préconise plus de transparence dans le recrutement et regrette que le CV anonyme- en l'absence de décret d'application, soit si peu utilisé.

Logement : recommandation de procédures transparentes pour la sélection des dossiers dans le logement social et priorité aux personnes handicapées.

Education et formation : le président préconise la scolarisation des enfants handicapés en milieu ordinaire, celle des enfants des gens du voyage, la formation des personnels et la sensibilisation des élèves.

L.Schweitzer a déclaré qu'il ne suffisait pas d'exprimer des intentions mais qu'il fallait prendre des mesures concrètes qui seront sources de justice et d'efficacité. Parmi les 10 000 réclamations reçues par la Halde 33% sont le fait de la discrimination en raison de l'origine, 19% sont liées au handicap et à la santé et 6% au sexe et à l'âge. Les plaintes pour discrimination portent d'abord sur le domaine de l'emploi (près de 50%), le fonctionnement des services publics (14%) l'accès à des biens et des services privés, et au logement (6%).

Le ministre B.Hortefeux a répondu qu'il était temps d'agir et qu'il travaillait activement au plan banlieues préparé par Fadela Amara, plan que le président Sarkozy présentera le 22/01/2008.Il a souligné qu'en plus de favoriser l'intégration des primo-arrivants il fallait aussi agir en profondeur pour ceux qui depuis longtemps sur notre territoire subissaient des discriminations. Il a proposé de revoir l'attribution des logements sociaux dans les quartiers pour éviter une répartition de la population par communautés.

On peut lire dans la presse du 08/11/09 que la Halde – comme d'autres institutions – s'inquiète pour son avenir.

La presse du 08/11/09 nous a fait savoir que le budget 2010 de la Halde avait été amputé d'1 million d'euros malgré une progression des effectifs de 40%. Pour le gouvernement le train de vie de la Halde est trop dispendieux et son loyer digne d'une entreprise du Top 40! Pour mémoire,cependant, sachons qu'elle bénéficie de dix fois moins de moyens que son homologue en Grande -Bretagne.

La Halde comme d'autres autorités indépendantes ont du souci à se faire pour leur avenir proche : le défenseur des enfants – le médiateur de la République – la Commission nationale de déontologie et de sécurité – et même le tout nouveau contrôleur général des lieux de privation de liberté, J.M Delarue, nommé il y a seulement 18 mois. Tous ces organismes sont aujourd'hui condamnés à disparaître. Ils sont appelés à se fondre dans une seule et unique instance , le défenseur des droits , inscrit dans la Constitution depuis la révision de juillet 2008. Le défenseur des droits pourra être saisi directement par toute personne s'estimant lésée dans ses droits et libertés par le fonctionnement d'une administration précise le ministère de la Justice. Il disposera de pouvoirs importants d'investigation, d'injonction et sera associé aux travaux de la Halde et de la Cnil.

Le président de la Halde, Louis Schweitzer , a quitté son poste le 08/03/10et désormais la Halde va jouer l'avenir de son autonomie.

Après avoir présenté son bilan, le président de la Halde,Louis Schweitzer; a quitté son poste. Pour lui la Halde fait désormais partie du paysage politico-administratif français . Il en veut pour preuve le nombre de plaintes dont elle a été saisie.: 1500 en 2006 à 10 700 en 2009. Il a rappelé que le premier critère de discrimination restait l'origine suivie du handicap-état de santé, du sexe , de la religion, de la préférence sexuelle et de l'âge. Depuis sa création, la Halde, au dire d'un conseiller à la Cour de cassation , a beaucoup contribué à faire évoluer le jurisprudence. ''dans 80% des cas où elle accompagne une personne devant les tribunaux, ses observations connaissent une suite favorable''. Louis Schweitzer a souhaité que l'indépendance de la Halde soit respectée et que son successeur soit engagé et bénéficie d'une certaine notoriété. Mais la Halde risque, d'après les bruits de couloirs, d'être rattachée au futur défenseur des droits qui a déjà avalé le poste de défenseur des enfants et se substituerait au médiateur de la République .C'est Jeannette Bougrab qui a remplacé Louis Sxhweitzer à la présidence de la Halde.

Novembre2010 : la disparition de la Halde se confirme.

Après le départ de Jeannette Bougrab , sa présidente, au gouvernement, c'est un nouveau coup dur pour la Halde. La Haute autorité de lutte contre les descriminations et pour l'égalité va très bientôt disparaître. Les députés doivent finaliser la création d'un grand poste de Défenseur des droits. Créée en 2004 , la Halde devrait être intégrée dans ce futur grand poste. Un tout-en-un qui regroupera aussi la Défenseur des enfants,la commission nationale de déontologie et de sécurité (chargée par exemple d'enquêter sur les bavures policières) et le Médiateur de la République.

La Halde avait déjà essuyé un coup dur en novembre 2010 : le gel de son budget pour 2011 par l'Assemblée nationale La Halde demandait une augmentation de 344 000 euros ce qui aurait fait passer son budget à plus de 13 millions d'euros soit plus que celui de Médiateur de la République a déclaré Richard Mallié député UMP en évoquant le train de vie de la Halde toujours exceptionnel.(Europe1/AFP)

Le Sénat rétablit les crédits de la Halde/

Les députés les avaient gelés en première lecture du projet de budget pour 2011.Les sénateurs ont voté, le 03/12/2010,un amendement prévoyant une hausse de 3% des crédits de la haute autorité, comme dans le projet initial du gouvernement pour la loi de finances 2011.

Professeurs non remplacés : la Halde saisie.

Le 15/03/2011 des parents d'élèves d'Epinay-sur -Seine ont envoyé un courrier à la Halde pour dénoncer le remplacement insuffisant des enseignants absents dans leur ville : depuis septembre ils ont recensé 630 journées de classe sans enseignants dans les 27 écoles de la ville. Pour eux c'est clair, les enfants de leur ville sont moins bien traités que dans les autres communes. Ils attendent de la Haute autorité qu'elle fasse des recommandations au ministère del'E.N.. Pour l'inspecteur d'académie , Daniel Auverlot, cette mobilisation est totalement politique....

Que pense Eric Maurin, chercheur au CNRS, de la discrimination?



L’auteur du Ghetto farnçais, enquête sur le séparatisme social (le Seuil) a donné son point de vue dans Libération du 21/11/05 ainsi que d’autres experts comme P.Rosanvallon, J.P Le Goff…Eric Maurin déclare: il n’y a pas de discrimination raciale ou ethnique à l’école. Ce n’est pas la discrimination qui explique la disqualification massive des enfants des milieux pauvres….la discrimination initiale reste avant tout économique.

L’exemple emblématique de lutte antidiscrimination est aujourd’hui celui la discrimination positive pour l’entrée à Sciences-po. Cette initiative est sans doute sympathique mais valide implicitement l’hypothèse que l’entrée dans les grandes écoles est interdite aux enfants d’immigrés parce qu’ils ne sont pas blancs. C’est faux le problème est ailleurs c’est la pauvretéLes enfants des classes populaires…n’ont pas les moyens de venir étudier à Paris ni ceux de répondre à armes égales avec les enfants de la bourgeoisie parisienne à une épreuve de culture générale au concours d’entrée à Sciences-po.

La discrimination positive: une expression ambiguë.

On est pour son emploi ou on est contre. On renvoie le lecteur au sous/chapitre: La carte scolaire et l’apartheid où J.P Brighelli et Ph.Meirieu sont en désaccord sur la discrimination positive. Rien d’étonnant puisque cette expression comprend deux mots qui, sans être antinomiques, sont bien différents. C’est presque la figure de rhétorique : l’oxymore. En effet discrimination à l’ accent négatif est accolé à son contraire: positive.

Tout le monde a bien compris que l’expression était positive quand on en parlait des moyens pour les ZEP ou des concours d’entrée dans des grandes écoles . Mais le doute subsiste. Pour ce qui est du recrutement pour un emploi la discrimination positive consiste à engager en priorité des jeunes issus de l’immigration . Une perspective que refusent la plupart des spécialistes de la question. Il serait donc opportun de trouver une autre expression car le mot discrimination reste pour beaucoup de gens questionnés un mot péjoratif.

Pour L..Schweitzer, directeur de la Halde, la discrimination positive telle que la présente le ministre de l’intérieur, N.Sarkozy, n’est pas une mise en œuvre de l’égalité réelle. Pour le président de la Halde qui est contre le comptage ethnique, personne ne doit être embauché au titre de quotas, en raison de son origine. Chacun doit avoir des chances égales. Quant à M.Sarkozy il a certes parlé de maîtriser les flux migratoires en établissant des quotas d’immigrants mais il s’est heurté aux réserves du chef du gouvernement et la détermination du ministre de l’Intérieur restera purement verbale.(Le Monde du 04/05/06)



Interrogé sur sur le recours éventuel aux quotas à l’entrée des grandes écoles le Ministre délégué à la Promotion de l’égalité, Azouz Begag, a déclaré : les quotas n’existent pas dans notre conception républicaine. Incitons plutôt les jeunes des ZEP à avoir l’ambition de se préparer à l’enseignement supérieur.

Certains chefs d’entreprises l’ont bien compris, comme Claude Bébéar, qui en 1986, avait créé l’association l’Oréal et l’IMS qui devait rechercher des jeunes diplômés dans le 9-3 particulièrement. C’est ainsi que le mardi 28 /02/06 l’Oréal et IMS organisaient en plein cœur du département 93 – Aulnay-sous-Bois- un forum de recrutement baptisé emploi et diversité. L’ANPE locale avait transmis 1000 CV et 200 jeunes diplômés (bac +4/5)avaient été retenus pour passer des entretiens. Chez l’Oréal on estime que les jeunes diplômés issus des quartiers difficiles ont une forte motivation car pour eux tout a été plus dur que pour les autres.

Les quotidiens ont confirmé l’ambiguïté de l’expression : discrimination positive, que nous avions ressentie il y a déjà quelque temps. Nous nous arrêterons sur quelques jugements de politiques ou d’experts pour y voir un peu plus clair.

Discrimination positive à la française: dans le Figaro du 27/10/05 nous apprenions que la veille, le ministre de l’Intérieur s’était adressé aux élèves de la gendarmerie et de la police, aux officiers, proviseurs, chefs d’établissement sur le thème de la discrimination positive à la française. Comme le premier ministre ne démordait pas de l’expression d’égalité des chances N.Sarkozy s’est dit prêt à remiser la notion de discrimination positive et il a déclaré: Appelez ça comme vous voudrez: mobilisation positive, volontarisme républicain. Je propose même un autre terme, celui d’égalité réelle.On a relevé parmi les initiatives qu’il a proposées celles −de faciliter l’accès aux métiers de la sécurité pour les jeunes de 16 à 18 ans qui sont en échec scolaire −la création de préparations intégrées pour aider les jeunes issus de milieux défavorisés à entrer dans la fonction publique…

À propos de la bataille autour de la discrimination positive Roger Fouroux,ancien ministre, a déclaré: nous avons le chic de nous déchirer sur des concepts qui sont indéchiffrables pour le commun des mortels…Un grand patron , Claude Bébéar disait à son tour : affirmative action, discrimination positive, égalité des chances, dans les entreprises on préfère agir que de nous battre sur les mots.

À propos de l'article : La discrimination positive à l'embauche,d'un numéro du Figaro de fin mars 07 Claude Bébéar écrivait : en fait tout dépend de ce que l'on entend par discrimination positive. Discriminer signifie pour moi mettre de côté, séparer,alors que le terme utilisé aux USA (Affirmative action) veut dire agir ou aider. Si vous embauchez ou nommez des personnes, non pas parce qu'elles sont compétentes mais en raison de leur couleur de peau, de leur sexe ou de leur âge, je ne pense pas que cela soit une bonne chose pour l'entreprise. C'est également mauvais pour les individus car cela revient à leur dire : vous êtes des sous-capables, on ne vous embauche qu'à cause de votre différence....Il faut sensibiliser l'opinion publique et les collaborateurs des entreprises sur les bienfaits de la diversité. Non seulement il est normal de vivre aux côtés et de travailler avec quelqu'un de différent de soi mais cette différence doit être interprétée comme un plus.



Quelques réflexions (Libération du 09/12/05) de Yazid Sabeg, président du Conseil d’administration de CS Communication et Systèmes, membre de l’Institut Montaigne et auteur du livre :Discrimination positive, pourquoi la France ne peut y échapper (Calmann-Lévy).

…−la discrimination positive (avec son écran de fumée de mots chocs comme quotas, races, discriminations, communautarisme,modèle français) suscite tant de controverses qu’elle paralyse l’action au lieu de la stimuler. La raison de la discorde tient surtout à des raisons sémantiques et assez peu à des questions de fond. La formule est déjà en elle-même un condensé de malentendus. Elle traduit maladroitement affirmative action qui ne signifie pourtant rien d’autre que mesures concrètes, actions volontaires…− l’urgence commande aujuourd’hui de sortir des questions de mots.

Il semblerait que les points de vue des utilisateurs de cette formule et ceux de ses détracteurs aient tendance à se rapprocher. Pour Yazid Sabeg … la question n’est pas de savoir si l’on est pour ou contre la discrimination positive mais de déterminer quel type de mesures concrètes sont nécessaires pour réaliser l’égalité dans la diversitéon doit cesser de penser qu’une politique spécifique et ciblée sur la question ethnique et sociale impliquerait forcément de traiter différemment les individus selon la couleur de leur peau.

Des mesures proposées

- l’égalité du traitement à l’embauche – l’élargissement de la base de recrutement pour les écoles – la valorisation des talents et des parcours scolaires atypiques ou des acquis et des expériences professionnelles – solidarité entre quartiers défavorisés et villes riches – diversité de représentation dans la vie publique, les médias, l’administration ou le management des entreprises…toutes ces mesures ne visent pas à donner plus de droits à quelques-uns mais les mêmes droits à tous. Aucune de ces mesures n’oblige à instaurer des quotas ou des privilèges.

Discrimination à l’embauche.



Un marché du travail saturé et sinistré ne suffit pas à expliquer le taux de chômage que connaissant les diplômés des banlieues. La discrimination à l’embauche est souvent une réalité et les exemples ne manquent pas. Il y a 60% de plus de chômeurs parmi les diplômés des zones urbaines sensibles que dans le reste du pays. L’Observatoire des discriminations de Paris-1- La Sorbonne a envoyé 1 806 curriculums vitae très typés en réponse à 258 offres d’emploi. Le candidat présenté comme habitant Paris avec un patronyme européen est convoqué à 5 fois plus d’entretiens d’embauche que celui qui se présente comme maghrébin d’origine.

Bien avant les mouvements de violences des banlieues il y avait de grands groupes , de nombreuses entreprises qui s’engageaient déjà (c’est un début) à prendre ce problème par le bon bout. On l’a déjà vu aussi avec les grandes écoles. Certes ce sera long car c’est la France entière qui, sous des déclinaisons différentes,souffre du manque d’emplois.(extrait du Figaro du 25/11/05).

→ Pour lutter contre la discrimination à l’embauche le premier ministre a déclaré sur TF1 lors des violences urbaines de fin octobre/novembre qu’il créait – pour les habitants des quartiers sensibles -20 000 contrats d’accompagnement pour l’emploi et contrats d’avenir. Par ailleurs seront créées 15 nouvelles zones franches urbaines (ZFU) et s’ajouteront aux 86 existantes déjà. . Les grandes entreprises pourront déduire de leurs impôts sur les sociétés 50% des sommes investies dans le capital des PME installées dans les ZFU. Ces zones ont pour vocation d’attirer des entreprises dans les cités.

Tous les jeunes <25 ans, habitant dans les ZUS, inscrits ou pas à l’ANPE seront reçus pour un entretien approfondi dans les agences ou les missions pour l’emploi. Il leur sera proposé une solution spécifique: stage, formation, contrat..

Avril 2011 : la Halde demande que la discrimination à l'adresse soit inscrite dans le code du travail.

Dans une délibération adoptée le 18/04/11, la Halde a demandé au Parlement d'intégrer le critère de l'adresse dans le code du travail et dans la loi du 27/05/08 relative à la lutte contre les discriminations....les discriminations individuelles qui s'exercent sur les habitants des quartiers (les jeunes qui cherchent un travail sont les premiers à en pâtir)à raison de leur lieu de domicile traduisent l'existence de stéréotype et préjugés sur les territoires en difficulté., note le Halde. L'adresse apparaît également comme un révélateur d'un cumul de discrimination.

Décembre 2008 : les grandes lignes du ''plan diversité'' du président de la République.

Le mercredi 17/12/08 le président de la République, depuis l'Ecole Polytechnique de Palaiseau , a présenté son plan sur ''l'Égalité des chances.'' Un plan visant à accélérer puissamment l'égalité réelle des chances et la promotion de la diversité aussi bien dans l'administration que dans la politique. Le président a dit qu'il voulait ouvrir aux minorités les lieux où se forme l'élite. C'est par le critère social, a-t-il dit , qu'il faut prendre le problème parce que les inégalités sociales englobent toutes les autres.

Il a insisté sur le rôle majeur de l'éducation pour réussir ce plan. Nous rappelons cependant– comme nous l'avons longuement développé fin du chapitre 9b (sous/chapitres : SélectionGrandes écoles – succès des conventions ZEP- lycée expérimentaux)..que dans plusieurs départements, parfois, 20% des élèves boursiers fréquentent actuellement des classes prépas. L'Éducation nationale est en piste déjà depuis plusieurs années. C'est du temps du premier ministre Jospin , en 2001, que Sciences-Po de Paris accueille des jeunes de milieux défavorisés, boursiers et bons élèves. Depuis plusieurs années le mouvement est lancé et des gros lycées prennent des mesures spécifiques pour favoriser l'égalité des chances.

Le 04/01/06 le Président Chirac, lors de ses voeux à la presse, a souhaité les élèves boursiers puissent désormais être le tiers des jeunes qui fréquentent les prépas . C'est aussi sous sa présidence que sera créée-→ La Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations) par la loi du 30/12/04, Haute autorité qui, le 17/12/07, a formulé 17 propositions pour l'égalité des chances dans l'emploi, le logement, l'éducation et la formation. [Pour plus de précisions sur la Halde revenir plus haut dans ce même chapitre.] et l'agence de Cohésion sociale (issue de la loi sur l'égalité des chances du 02/04/06)les préfets à l'égalité et les missions FASILD -ANCLI – DIV-dont le détail figure quelques sous/chapitres ci-dessus dans ce même chapitre. Il est patent que cette que la quête de l'égalité des chances est engagée depuis quelques années.

Les grandes lignes du plan diversité du président annoncé le 17/12/2008

dans les lycées :25%des places de chaque classe préparatoire aux grandes écoles seront réservées aux boursiers en septembre 2009 et 30% en 2010. On développera les internats d'excellence.

dans les entreprises : expérimentation du CV anonyme dans 100 grandes entreprises. Actions pour la diversité inscrites dans le bilan social de certaines entreprises. Possibilité pour la Halde de contrôles inopinés. Création d'un label diversité.

dans les partis : charte de la diversité en politique. Financement public conditionné au respect de la diversité.

dans les médias : amélioration de la diversité à l'écran, dans les postes d'encadrement et de décision.

● ■ ● Yazid Sabeg, PDG d'une société de technologies informatiques, docteur es-sciences économiques, défenseur de la discrimination positive est nommé Commissaire à la diversité et à l'égalité des chances.Yazid Sabeg , commissaire à la Diversité et à l'Egalité des chances, donne ses propositions pour lutter contre la discrimination. Il veut établir des statistiques ethniques. 20/03/2009N

Libération du 18 mars 09 nous informe que le nouveau Commissaire à la Diversité et à l'Egalité des chances, Yazid Sabeg (qui préfère qu'on parle de la discrimination active plutôt que de la discrimination positive)veut établir des statistiques ethniques pour combattre les discriminations. Certes tout le monde est d'accord pour dire que pour combattre les discriminations il faut pouvoir les mesurer. Mais comment? C'est là que les opinions divergent. Comme l'écrit la journaliste de Libération : '' ce débat est très chargé en France où Universitaires, politiques et responsables d'ONG se disent, pour la plupart opposés à ces recensions.''. Le débat s'animera encore plus dans quelque temps car le président de la République a demandé à Yazid Sabeg de lui rendre vite ses propositions. Le Commissaire installera le 23 Mars 09 une commission présidée par F. Héran , directeur général de l'Ined qui devra donner ses recommandations avant l'été 09. Yazid Sabeg rédigera ensuite un projet ou une proposition de loi pour rendre licite la mesure de la diversité.

Des associations, SOS Racisme, la Licra (Ligue contre le racisme et l'antisémitisme) ne manquent pas de critiquer la dynamique communautaire et l'assignation ethno-raciale que cela produirait. Quant à la secrétaire d'Etat à la Ville elle a déclaré que '' les statistiques ethniques , la discrimination positive , les quotas, sont une caricature. Notre République ne doit pas devenir une mosaïque de communautés. Plus personne ne doit porter l'étoile jaune.''L'union des étudiants juifs de France (UEJF) a organisé le 15/03/09 les premières assises nationales de la lutte contre les préjugés . Pour elle, comme pour SOS Racisme, l'éducation est essentielle afin de se défaire des préjugés racistes..

Louis Schweitzer, président de le Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations) s'oppose aux statistiques ethniques.

Louis Schweitzer, président de la Halde depuis 2005 auteur de l'ouvrage ''les Discriminations en France''(Robert Laffont 09) a déclaré dans Libération du 23/03/09 : Je m'oppose fortement à l'idée de statistiques ethniques reposant sur des catégories ethno-raciales prédéterminées. Il n'existe qu'une race humaine. En créant des catégories ethno-raciales, on fabrique une réalité. On risque également de transformer ces catégories en variables d'analyse et d'explication. Mon but est d'éviter que la France soit séparée en catégories ethno-raciales. Je suis également opposé à toute mention ethno-raciale dans les fichiers de gestion, par exemple des entreprises.......Je n'aime pas la notion de ''sentiment d'appartenance à une communauté''. C'est une erreur. Je préfère que l'on demande ''êtes-vous considéré par les autres comme...'' ou ''vous considérez-vous comme...'' Le concept d'appartenance à une communauté c'est le fond du préjugé. L'idée que les personnes appartenant à cette communauté ne sont pas vraiment des Français comme les autres. Je n'aime pas le terme de discrimination positive mais je suis pour une action positive sur des critères sociaux....

Il y a une corrélation entre le chômage des jeunes et la délinquance.

Trois économistes du laboratoire de recherche de l’Insee, le Crest, ( in Le Figaro du 29/05/06), D.Fougère, Fr.Kramarz et J.Pouget ont constaté que les départements où les niveaux de délinquance étaient les plus élevés étaient les plus touchés par le chômage et les plus défavorisés en terme de salaire moyen. Pour les chercheurs les atteintes aux biens, qualifiées de délits économiques, sont plutôt commises par les plus jeunes, les crimes violents étant le fruit de délinquants plus âgés. Il faut donc dissocier le chômage des 25/49 ans de celui des 15/24 ans, responsables des atteintes aux biens,coups et blessures volontaires et infractions à la législation des stupéfiants. Ces 3 économistes pensent qu’il n’est pas vain d’espérer lutter contre l’insécurité via des politiques publiques orientées vers la réduction du chômage et la précarité des jeunes…parmi les voies possibles pour écarter les jeunes de la route de la délinquance l’éducation est la plus évidente, concluent-ils.

Mars 09: le Haut Commissaire aux solidarités actives et à la Jeunesse, Martin Hirsch, s'inspire des anciens ''emplois-jeunes'' pour donner du travail aux jeunes très touchés par le chômage, en banlieue

Dans ''Génération active'' projet de M. Hirsch sur l'emploi des jeunes on retrouve l'esprit des anciens emplois-jeunes créés par Martine Aubry , ministre des Affaires sociales en 1998 sous le gouvernement JOSPIN et que la droite avait démontés de 2002 à 2006.

La première proposition de M.Hirsch s'adresse aux entreprises privées : proposition de prendre en charge l'intégralité des coûts de formation pour les entreprises pour les apprentis et autres contrats de professionnalisation. L'idée est de rendre ces formules d'alternance suffisamment attractives pour qu'elles ne coûtent rien pendant 2 ans et que les entreprises anticipent leurs besoins de recrutement. Martin Hirsch a évalué le coût à 1,5 milliard d'euros pour 100 000 jeunes.

Les formations du secteur Santé-social : - les formations seraient préfinancées pour couvrir les besoins en recrutement. Il faut 30 000 infirmières par an alors que les écoles n'en fournissent que 20 000. Il sera donc obligatoire de généraliser les prérecrutements dans ce secteur.

Le service civique : n'a pas eu le succès attendu depuis son lancement l'an passé par le Président . Comme M.Hirsch sait qu'il y a des volontaires il propose de développer cette formule qui permet à un jeune pendant un an de remplir des missions d'intérêt public contre une indemnité mensuelle d'environ 600€. Sur RTL le 21/03/09 la ministre de l'économie Christine Lagarde, avait reconnu que de nouvelles mesures concernant en particulier pour la jeunesse étaient en préparation

Avil 2009: le Président de la République annonce les mesures du nouveau plan pour l'emploi des jeunes.

Le 24/04/09 le Président Sarkozy a présenté un plan d'urgence de 1,3 milliards d'euros pour favoriser l'emploi et la formation des jeunes de moins de 26 ans. Mesures centrées sur la formation en alternance , qu'il s'agisse des contrats de professionnalisation (ex- contrats de qualification)ou des contrats d'apprentissage.

Sept mesures clés :

      1. - + 320 000 apprentis. →charges sociales exonérées . →Prime de 1800€ pour les entreprises de moins de 50 salariés.

      2. - + 170 000 contrats de professionnalisation. → Primes pour les moins de 26 ans embauchés avec ce contrat → 1000€ jusqu'au 1ier juin 2010→ 2000€ (ceux n'ayant pas le niveau du bac).

      3. - + 50 000 contrats d'accompagnement formation pour les chômeurs de 16 à 25 ans (à la rentrée 2009).

      4. - + 50 000 embauchés après un stage en entreprise. Stages rémunérés à partir de 2 mois (au lieu de 3) → prime de 3000€ pour les entreprises embauchant en CDI avant le 30/09:09).

      5. -+ 50 000 Contrats initiative emploi.(CIE) au 2nd semestre 2009.

      6. -+ 30 000 contrats aidés supplémentaires. (Collectivités territoriales).

      7. - + 7 200 jeunes dans les écoles de la 2ième chance en 2009 et 2010.

Pour le Medef ces mesures vont permettre de booster l'alternance. Le PS a déclaré qu'aucune mesure nouvelle n' avait été proposée dans un plan qui se contente de recycler des mesures existantes et de faible efficacité. La CFDT pense que ce plan échouera s'il n'y a pas d'engagement volontaire des employeurs. F.O. a dit que ces annonces laissaient sceptiques...La CGT y voit une nouvelle subvention pour le capital sans contrepartie en termes d'embauche. Les jeunes de l'UMP saluent ces nouvelles mesures qui assureront le sauvetage de leur génération face à la précarité. Quant à l'UNEF elle déclare que les mesures prises font monter en puissance quelques dispositifs existants et elle regrette surtout qu'on maintienne l'idée que les jeunes sont une charge et des sous-salariés.

Autres remarques sur le nouveau plan pour l'emploi des jeunes.

La remontée du chômage des jeunes est deux fois plus rapide que pour les autres salariés. Jusqu'à 650 000 jeunes pourraient pointer au chômage cette année, selon le Haut Commissaire, Martin Hirsch, en charge de la jeunesse. Le chômage des jeunes et la difficulté à passer le cap des stages et petits boulots pour accrocher un CDI vers 27 ou 30 ans, ne sont pas nouvelles (les sociologues parlent de bizutage social) mais aggravées par la crise.

Dans ce contexte , les syndicats, même modérés, craignent un risque insurrectionnel (CFDT) ou d'explosion sociale (CFTC) et pointent le problème toujours pas soldé des jeunes de banlieues, qui, même à Bac+3, ne trouvent pas de travail. Avant son élection, il est vrai que N.Sarkozy leur avait promis un grand plan Marshall de la formation......

Le 07/07/09 le Haut Commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, a remis le Livre vert de la commission jeunes où figurent 57 propositions d'aide aux jeunes.

Le livre vert de Martin Hirsch est une compilation couvrant l'ensemble des problématiques qui touchent les jeunes de 16/25 ans et qui sont censées les aider à prendre leur autonomie. Il est vrai qu'on ne pouvait pas laisser la situation comme elle était car chaque année la pauvreté des jeunes augmentait et le taux de chômage des jeunes français est l'un des plus élevés en Europe. Il est question dans ce document du distinguo entre dotation et allocation : → le système de la dotation consisterait à donner aux jeunes un capital qu'ils utiliseraient à leur guise comme un complément de bourse pour passer leur permis de conduire par exemple. Tous les jeunes quelles que soient les ressources de leurs parents bénéficieraient d'un droit de tirage universel d'environ 1 000€.

Ceux issus d'un milieu modeste auraient droit à un capital supplémentaire : environ 4 000€, réparti sur 4 ou 5 ans. Certains auraient aussi la possibilité d'emprunter auprès de la collectivité jusqu'à 10 000€. Somme qui devra être remboursée une fois leur insertion dans l'emploi réussie.

À l'inverse l'allocation d'autonomie défendue par l'UNEF se veut une aide mensuelle dont le montant serait calculé en fonction des besoins de chaque jeune et non de leurs parents. L'objectif étant de créer une couverture sociale pour une période de la vie qui s'allonge et durant laquelle les jeunes se forment. Cette allocation s'adresserait à tous les jeunes. La dotation d'autonomie coûterait 1,6 milliards d'euros et l'allocation d'autonomie 10 à 15 milliards d'euros.

Quelques mesures-phares :

- - formation obligatoire jusqu'à 18 ans : il faudra créer une nouvelle obligation de se former ou d'être dans un parcours de la vie active jusqu'à 18 ans.

-- création d'un service public d'orientation :pour permettre aux jeunes de saisir toutes les opportunités, la commission souhaite la mise en place d'un véritable service public de l'orientation, autonome et coordonné au niveau régional. Contrairement aux recommandations du rapport de Richard Descoings ,l'Education nationale n'aurait plus le monopole de l'orientation via les conseillers d'orientation dans les lycées.

- - interdiction des stages hors cursus : idée ancienne qui a été reprise par l'ensemble de la commission y compris les organisations patronales. Le constat est que , bien souvent, les stagiaires sont utilisés par les entreprises pour remplacer des salariés. Cette mesure visant à interdire les stages non directement liés aux études du jeune pourrait entrer en vigueur pour la rentrée 09.

● - - ouverture du RSA aux jeunes salariés de moins de 25 ans

Préparation d’un projet de loi sur l’égalité des chances.

Se référer éventuellement à la fin du chapitre 9b -l’égalité des chances -avant la lecture de ce sous-chapitre.

"…l’égalité des chances doit s’appliquer partout et pour tous. C’est le grand défi de l’État républicain. Il ne faut oublier personne, ne laisser personne au bord du chemin."(Extrait du discours du premier ministre devant les élèves de l’ENA).

En se rendant, le 25/11/05, sur le terrain , dans un quartier difficile de Beauval – ville de Meaux (Seine et Marne) le premier ministre a eu l’occasion de valider son plan d’action pour les banlieues, plan présenté rapidement au plus fort des émeutes. Le plan devrait faire l’objet d’un projet de loi dit de l’égalité des chances.

Préfets à l’égalité des chances , agence de l’égalité des chances, service civil volontaire, implication des grandes écoles dans les quartiers ou, encore, possibilité d’entrer en apprentissage dès l’âge de 14ans ..ramené semble- t-il à 15 ans..

Nous conseillons au lecteur de se référer au chapitre 9 b pour mieux connaître le rôle que les grandes écoles jouent ou veulent jouer auprès de certains élèves méritants de familles défavorisées.

La question de l’apprentissage à 14 ans pourrait ne pas figurer au projet car la mesure est étudiée par les partenaires sociaux et le temps manquera vraisemblablement. Depuis quelques jours plusieurs ministres concernés : J.L.Borloo – Catherine Vautrin – Azouz Begag – se sont réunis pour préparer ce projet de loi. L’objectif est de présenter un texte en conseil des ministres le 21/12/05 . Avec ou sans l’apprentissage à 14 ans le texte devrait être rapidement soumis au Conseil d’État

Conférence de presse du premier ministre le 01/12/05 sur l’égalité des chances. Le testing..

→Le premier ministre a annoncé au cours de sa conférence annuelle sur l’égalité des chances qu’il utiliserait 2 points d’appui: l’éducation et l’emploi. Pour lui l’égalité des chances sera la grande cause nationale pour 2006. Les différentes mesures annoncées sont traitées dans des chapitres différents comme celui des ZEP par exemple: chapitre 6.

→Il a annoncé que la Halde aura un pouvoir de sanction avec des amendes de 5000 € (personnes physiques) à 25 000€ ( personnes morales.). Il a déclaré que l’expérimentation du CV anonyme serait lancée. Ce CV anonyme pourrait être un atout pour éradiquer La discrimination. Il ne faut pas s’en priver même s’il ne faut pas le systématiser.(Azouz Bégag).

Le Sénat a donc voté un amendement au projet de loi égalité des chances pour développer le CV anonyme afin de favoriser la non-discrimination à l’embauche dans les entreprises de plus de 50 salariés. Décision que n’approuveront pas le ministre de l’emploi Borloo et le ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances Azouz Bégag. La CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises) n’a pas approuvé non plus et le Medef a souhaité son retrait et a fait remarquer que la formule ne serait pas adaptée aux petites et moyennes entreprises. Pour Claude Bébéar, directeur d’AXA, le CV anonyme n’a d’intérêt que pour les grandes sociétés.

→Il a rappelé qu’il avait déjà écrit dans un rapport au premier ministre fin 2004 (alors qu’il avait recouru au CV anonyme dans son entreprise) qu’une loi serait aussi inutile que contre-productive et qu’elle serait vécue comme une contrainte supplémentaire pour les entreprises. La SNCF, Schneider –Electric La Poste sont réticents et pensent qu’on n’a pas besoin de passer par là pour faire de la diversité. Pour le sociologue J.F Amadieu le CV anonyme va dans le bon sens mais cette pratique n’a de sens que si l’on regarde ce qui se fait lors des étapes suivantes du recrutement

→Il a dit que la pratique du testing dans les boîtes de nuit et à l’embauche sera légalisée.

Qu’appelle-t-on testing ?

Initié par SOS-Racisme en 1998 le testingterme anglais – consiste à présenter des jeunes d’origine européenne puis des jeunes d’origine maghrébine ou africaine , à l’entrée de discothèques, restaurants, campings, à l’embauche dans une entreprise ou pour la location d’un appartement, afin d’établir de façon incontestable l’existence ou non d’un comportement discriminatoire. Le testing est déjà admis par les juridictions comme un mode de preuve non déloyale et la Cour de cassation l’a admis. La légalisation semblait imminente. Le président de la Halde se déclare un chaud partisan du testing. Il espère qu’après avoir fait passer des audits aux grandes entreprises françaises, la Halde, qui se veut l’antidote à l’ethnicisation de la société française, réussira dans sa lutte contre la discrimination.

Lorsqu’un journaliste du Nouvel Observateur (01-07 Déc./05) a demandé à L.Schweitzer si la France était aussi malade que l’Angleterre dont Trevor Philips, président de la Commission for Racial Equality, décrit comme une société en route vers l’apartheid, il a répondu qu’en France la question était d’abord sociale …que nous n’allons pas vers l’apartheid mais que nous devons agir fortement pour établir d’urgence l’égalité républicaine.

En pleine crise des banlieues les députés UMP ont finalement renoncé à réduire les crédits de la Halde…

Pour Odile Beillouin,secrétaire nationale à la CFDT, le testing ne fera pas évoluer grand-chose dans la lutte contre la discrimination…le système est sans doute plus efficace pour l’accès à des boites de nuit mais dans le domaine de l’emploi, c’est autre chose…nous préconisons une démarche globale pour rappeler à tous (salariés,dirigeants…) que les compétences,les qualifications dont l’entreprise a besoin ne dépendent en rien de l’origine ou de l’aspect physique de la personne.

En réponse à la crise des banlieues, le projet de loi "égalité des chances" a été présenté, le 11/01/06, au Conseil des ministres.

Le texte reprend surtout les annonces faites récemment par le Premier ministre: − apprentissage junior −création d’une agence nationale pour la cohésion sociale.− contrat de responsabilité parentale − création de 15 nouvelles zones franches urbaines ouvertes aux entreprises de plus de 50 salariés.−ouverture plus large du dispositif de soutien à l’emploi des jeunes en entreprises (Seje) issus des zones urbaines sensibles.− CV anonyme. −service civil volontaire− légalisation du testing …et du CPE (contrat première embauche).

→ C’est le 31 Janvier 06 (18 jours en avance pour court-circuiter le fronde des étudiants et des syndicats dont la manifestation contre le CPE est prévue le 7 Février) que le premier ministre engagera la discussion à l’Assemblée nationale sur le projet de loi sur l’égalité des chances .

Le contrat CPE qui pose problème et qui provoque l’opposition massive de l’opposition, des syndicats, des étudiants et des lycéens fait partie du corpus de la loi sur l’Egalité des chances loi que le Président de la République a promulguée (tout en décidant que la partie CPE ne pourrait être appliquée avant une nouvelle loi?- ce qui est tout et son contraire : promulgation et suspension à la fois!.). La nouvelle loi est apparue au Journal officiel du 02/04/2006. Le 04/04/06 aura lieu une nouvelle grève géante et des défilés dans toute le France contre le CPE. Depuis des mois la France marque sa nette détermination à voir disparaître ce nouveau contrat. Le CPE réduit aux acquêts n’existe quasiment plus qu’à l’état d’ectoplasme juridique et malgré la manœuvre présidentielle il ne sera désormais plus qu’une coquille vidée de toute substance.

Missions de l’Agence de cohésion sociale .

Selon le projet de loi cette nouvelle agence - établissement public à caractère administratif- rassemblera les missions et les personnels de 3 autres établissements publics spécialisés dans l’accompagnement social de publics immigrés ou résidant dans des quartiers défavorisés: −le Fonds d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations (FASILD) − la Délégation interministérielle à la ville (DIV) −l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) . Cette fusion s’accompagnera de la nomination de 6 Préfets à l’égalité des chances et elle suscite beaucoup d’inquiétude et d’interrogations de la part des agents des 3 établissements que nous venons de citer. Ces agents craignent une mise sous tutelle des préfets au détriment de la gestion paritaire, ouverte à la société civile, qui prévalait jusqu’alors. (Sud-ouest du 12/01/06)

La République n’est peut-être pas assez généreuse mais elle n’est pas égoïste.

Dans son édition du 15/11/05 Libération publie l’article – République inachevée ou à jeter - d’A.Lecourieux et C.Ramaux membres du Conseil scientifique d’Attac où D.Lapeyronie et L.Muchielli, sociologues de gauche et A. Duhamel – journaliste social-libéral – arrivent, à la suite des révoltes des banlieues, à la même conclusion: la crise manifesterait l’échec total de la République.

Pour A.Duhamel: la crise théâtralise dans le feu et les flammes…le bûcher de l’intégration à la française. Pour A.Lapeyronie et L.Muchielli le modèle français ne serait que poudre aux yeux.Ils font aussi parler les jeunes de ces banlieues. À leurs yeux la promotion par l’école est réservée aux Blancs…les services publics ne sont plus du tout des vecteurs d’intégration. Les mots de la République sont vidés de leurs sens et sont perçus comme les masques d’une société blanche.

Certes les auteurs nous disent avec raison que la République se grandirait à entreprendre un audacieux programme d’intégration, au sens le plus noble du terme, en termes d’emplois, de logement de scolarisation, de tous ceux ceux qui aujourd’hui subissent la discrimination. Mais sait-on que le Parlement a voté des milliards d’euros prévus depuis 2 ans pour la loi Borloo de cohésion sociale qui vise en premier lieu à rénover les de banlieue : bâtiments , emploi, enseignement…Nous renvoyons le lecteur au chapitre 11b (sous chapitre−la loi de rénovation urbaine) et nous lui lui conseillons de relire dans ce chapitre 11b les sous-chapitres:− les immigrés dans l’excellencele forum de la réussite des Français venus de loin.., organisé par le Haut Comité à l’intégrationcréation d’une Haute autorité de lutte contre les discriminations (la Halde) –

La République a déjà beaucoup fait pour les cités et on n’oubliera surtout pas les efforts des enseignants et du personnel de l’éducation nationale qui travaillent depuis des années pour améliorer les connaissances et les comportements d’élèves en difficulté notamment des immigrés.

Par essence même la République ne peut être achevée, elle est, comme les hommes qui la composent, évolutive. Quand on y regarde de près l’avenir ne donne pas des signes d’abandon de certains concitoyens par la République . C’est le contraire: il faudra encore que les gouvernements trouvent des centaines de millions d’euros pour réparer les dégâts récents et surtout pour répondre aux exigences des banlieues, comme: nouveau financement aux associations, création de 1000 équipes éducatives, augmentation du nombre d’adultes relais, boostage des projets Ville Vie Vacances, accélération de la loi de cohésion sociale etc…

Le rapeur Disiz la Peste auteur du dernier album Les histoires extraordinaires d’un jeune de banlieue déclarait dans le JDD du 15/11/05 : le problème est qu’on nous renvoie toujours l’image d’une

,banlieue miséreuse et violente. J’ai plein de bons souvenirs de fraternité, qu’on ne montre pas assez, jamais même. Pareil pour les jeunes qui s’en sortent autrement que par le rap ou le sport. J’ai un pote à Sciences –po, un autre a intégré l’école de la magistrature. Mais les choses positives sont moins télégéniques qu’une voiture incendiée!

Et si, comme l'écrit le philosophe Bruno Matéi, en novembre 06, l'egalité des chances était une imposture?



Dans l' article : l'imposture de l'égalité des chances, publié dans Libération du 07/11/06 ,le philosophe Bruno Matéi déclare qu'encré dans notre imaginaire politique, ce concept pervers bloque toute réforme scolaire ou sociétale. Pour lui l'égalité des chances , grande attraction idéologique, est érigée aujourd'hui en cause nationale : on l'invoque , depuis 1960, dans le domaine de l'éducation pour démocratiser l'école on a recours à elle pour tenter de décoincer l'ascenseur social- elle anime les débats très prisés sur la discrimination positiveelle a fait l'objet d'un projet de loi déposé au début 2006 – c'est en son nom qu'on a créé l'Agence de cohésion sociale et de l'égalité des chances et que des Préfets pour l'égalité des chances ont été nommés....

Le philosophe écrit que ladite égalité des chances n'est en réalité qu'un pseudo-concept, véritable obstacle épistémologique et politique à tout ce qui s'avance comme réformes, voire refondation du système scolaire et sociétal...le mythe repose d'abord sur une faute de logique : en s'appuyant sur J.J.Rousseau qui avait dit, dans le Contrat social, que le droit du plus fort était une contradiction dans les termes, un galimatias inexplicable, il déclare à son tour que l'égalité des chances est d'abord un non-sens, si l'on préfère, un lapsus de la raison qui dit peut-être trop bien ce qu'il ne veut pas dire : qu'on ne fera jamais l'égalité à partir des chances, pas plus qu'on ne fera un rond avec un carré. Le concept d'égalité renvoie , lui à l 'effectivité de droits, les mêmes pour tous, tandis que celui de chance se meut dans une logique contraire de l'aléatoire et des probabilités.... Si force ne fait pas droit, chance ne fait pas égalité non plus....Le vieux mythe de l'égalité des chances construit sur une faute de logique est devenu à la longue une imposture politique. Les jeunes les plus démunis, tous les malchanceux de l'égalité, n'ont pas vraiment besoin qu' on aille leur expliquer que l'égalité des chances est un serment d'ivrogne et que dans l'idéal républicain, il fallait qu'ils entendent chance (c'est-à-dire pas de chance pour eux) plutôt qu'égalité!

Il poursuit en écrivant que chacun peut comprendre que l'égalité des chances est un jeu à somme nulle où ce que l'un gagne, l'autre le perd, et surtout qu'il ne peut gagner qu'à condition que l'autre ait perdu. À la différence de l'égalité des droits qui s'applique uniment à toutes les personnes sans exception, l'égalité des chances est incrustée dans une anthropologie de l'individu individualiste (voire égoïste), de la compétition et concurrence de chacun contre tous où comme le dit Albert Jacquard : les gagnants sont des fabricants de perdants.....

Extraits d'un article de Libération du 16/11/06: Lettre à un jeune Maghrébin par Ph. Meirieu.

En exorde, Ph. Meirieu dresse le portrait du jeune Maghrébin lambda tel que le décrit l'opinion publique:

..." l'opinion publique ne fait pas de détail et désigne sous l'expression générique de jeunes Maghrébins des enfants issus aussi bien du Maghreb que d'Afrique noire, de Turquie, ou du Moyen Orient et dans un amalgame invraisemblable – au nom d'une conception bien pensante de la laïcité et de l'ordre public – fait d'eux des boucs émissaires de tous nos maux... On en a fait un mythe: lascar en survêtement, casquette sur la tête, injure à la bouche, couteau dans la poche, violent, machiste...il incarne le nouveau barbare ...en réalité un être à fuir au plus tôt...Vous faites peur et rien n'est pire que la peur qui justifie les propositions politiques les plus extravagantes : étiquetage précoce des enfants...sanctions des parents les plus fragiles...punition réduite à l'emprisonnement criminogène....confusion entre fermeté envers les coupables et humiliation des vaincus....

Par rapport à un avenir très proche, il poursuit : Mais la décision vous appartient ..."c'est vous qui allez faire, pour une large part, le résultat des prochaines élections...plus que jamais vous avez votre destin entre vos mains... Que quelques-uns d'entre vous s'enferrent dans une surenchère de provocations, que les banlieues s'enflamment, que des services publics soient à nouveau pris pour cibles et nous verrons triompher une terrible politique de ségrégation."

Meirieu donne alors la parole à ses lecteurs : J'entends bien vos réactions..."il fallait vous préoccuper plus tôt de notre sort, ne pas nous parquer, nous faire réussir dans vos écoles, nous permettre d'accéder à un emploi, de croire à votre idéal républicain.. Tout cela vous aurait épargné, en même temps, la délinquance et l'intégrisme." En disant : je le crois en effet , Meirieu montre qu'il comprend ces raisons mais comme il veut préparer un avenir meilleur il déclare immédiatement : mais le résultat est là! Et je crains qu'il soit assez stérile et dangereux pour vous de continuer à à vous poser systématiquement en victime. Il dit que les Français – pour expier sans doute leur passé judéo-chrétien - vouent une véritable aversion pour les victimes et qu'ils transforment systématiquement les victimes en coupables : on ne lutte plus contre l'échec scolaire mais contre les élèves en échec ; l'ennemi, ce n'est plus le chômage ce sont les chômeurs....

La compréhension des problèmes de ces jeunes conduit Meirieu à aller encore plus loin : je crois en effet que vous faites partie de notre système de développement sélectif mais je vous veux, en même temps, responsables. Il dit aux jeunes qu'il comprend qu'il leur faille lutter contre des injustices qui les poussent parfois dans des comportements des desperados mais il faut en même temps interpeller votre liberté. Vous avez le pouvoir, exercez-le! Puis il décline les différentes façons d'exercer leur pouvoir : le pouvoir de bousculer les archétypes en ne considérant plus les garçons qui travaillent à l'école comme des lopettes. Vous avez le pouvoir de résister au mimétisme des petits caïds qui veulent vous tenir sous leur emprise. Vous avez le pouvoir de montrer que vous êtes massivement capables de vous engager durablement dans des initiatives constructives. Vous avez le pouvoir d'arrêter ce mouvement d'ethnicisation des problèmes sociaux qui gangrènent le République.

Autres réflexions importantes de cette lettre.

... "Je ne vous demande pas de renier quoi que ce soit de vos attachements culturels: la culture arabo-musulmane ...ses oeuvres...son passé prestigieux...L'Islam n'est ni incompatible avec la modernité, ni réfractaire à la démocratie ni hostile au dialogue avec l'occident. Il existe, au Maghreb et ailleurs, des Arabes – mais aussi des Berbères, Kurdes,Turcs qui sont laïques et démocrates ..."

..." Il ne tient qu'à vous de montrer que vous n'êtes prisonniers d'aucune configuration génétique, familiale, culturelle, sociale ou géopolitique...Arrêtez de faire le jeu de vos adversaires en invoquant la fatalité : vous devez apprendre à vivre en paix dans une société où la parole pourra, peut-être, un jour, l'emporter sur la violence.

Péroraison: ...je suis convaincu que si nous faisons alliance avec vous pour le meilleur – et pas pour le pire – vous êtes en mesure de nous aider à faire face à nos tentations de repli mortifère. Nous avons besoin de vous.

Enquête : Immigration et citoyenneté en Europe.

Après les semaines d’émeutes en France le Monde du 22/11/05 publie une enquête : Immigration et citoyenneté en Europe , rendue publique à Venise le 21/11/05. Cette enquête réalisée de Juin à Septembre par les politologues Ilvo Diamanti et Fabio Bordignon recèle une surprise: La France apparaît beaucoup moins inquiète et méfiante que ses voisins européens vis-à-vis des étrangers et en particulier des immigrés.

Questions posées: 1)Les immigrés sont-ils un problème pour l’ordre public et la sécurité des personnes?

Réponses en pourcentage: tout à fait d’accord et d’accordFrance: 22,8 – Allemagne: 34,1 – Italie : 39,2 – Pologne: 40

2) Est-il juste que les immigrés puissent voter aux élections municipales s’ils paient des impôts ?

Réponses : oui Pologne:56 - Allemagne: 62 - Italie: 72,5- France: 82,1

Des maires peuvent témoigner:

Dans un article du Figaro du 4/11/02:" immigration, le cri d’alarme des maires"Christine Clerc a interviewé les maires de Vaulx en Velin, Lyon, Béziers, Marseille, Toulouse, Mulhouse, Montpellier, Evreux, Valence, Chanteloup les Vignes, Evry. Ces maires qui appartiennent aussi bien à l’UMP qu’au PC, ou au PS ont mis au point des structures d’accueil pour les immigrés, développé des mouvements associatifs, fait voter des subventions importantes mais tous sentent que le système d’accueil va mal. Tout en étant persuadés que l’immigration zéro est impossible ils réclament une politique d’immigration avec des règles d’accueil précises et claires.

Les enfants des clandestins qui arrivent régulièrement sont leur principale préoccupation car l’école est le poste budgétaire le plus lourd pour ces collectivités territoriales. Tous ces maires attendent des mesures pour renforcer la lutte contre les mafias et les trafiquants de main d’œuvre. Tous s’accordent pour dire que

" l’immigration incontrôlée d’étrangers extra-européens est en train de faire exploser le système"

− - pour scolariser ces enfants je devrais ouvrir 7 à 8 classes de primo-arrivants…avec quels moyens? (Vaulx en Velin). --A Béziers : les gosses qui arrivent à jet continu, parfois cachés au fond de camions de pommes de terre[…]ça déstabilise tout le système.. Le maire parle d’écoles comptant jusqu’à 90% d’élèves d’origine étrangère (en majorité maghrébine…des familles françaises trichant avec la carte scolaire..

− À Lyon : ma politique de promotion des Français d’origine immigrée est compromise: les arrivants font replonger tout le monde. À Evry : dans des quartiers les derniers français partent….le commerce fout le camp et l’école dégringole. Il faut dire la vérité: on ne peut pas régulariser tout le monde alors qu’on est en train de rater l’intégration de la deuxième génération.

A Mulhouse : des tensions fortes se créent, les voisins se plaignent. Le niveau scolaire des enfants chute.. Pour Luc Ferry (Figaro 7/8 déc.02) la France a accueilli dans l’année 30 000 primo-arrivants contre 5000 il y a 3 ans...

Michel Wieviorka4de son côté parle "de l’affaiblissement généralisé du modèle français d’intégration républicaine". Dans les quartiers difficiles les gens n’ont ni relations ni influences puisque n’ayant pas le droit de vote ils n’ont pas de représentants au Parlement. Souvent apeurés, ils restent dans leurs appartements et n’osent pas s’opposer aux squats des halls d’immeubles. Ils ne peuvent pas s’exprimer au delà des réunions syndicales (à condition de travailler!).

A propos du vote des étrangers, la droite, à l’ Assemblée nationale, en novembre 2002, a affirmé qu’elle liait la citoyenneté à la nationalité, la nationalité choisie. Peut-être que le processus de construction d’une nationalité européenne à venir, fondera le droit pour un étranger d’être électeur voire éligible. Pour Zaïo Kédadouche (président de l’association Intégration France) "l’erreur serait de croire que la solution communautariste - listes beurs ou parti des beurs - suffirait à intégrer les populations issues de l’immigration. C’est au contraire le plus sûr moyen de les couper encore plus des Français de souche.".

Octobre 2005 : Le ministre de l’intérieur revient sur le droit de vote des immigrés.

Dans un entretien au Monde du 25/10/05 le ministre de l’intérieur, N.Sarkozy, déclarait qu’il voulait "renforcer la chance de l’intégration pour les étrangers en situation légale. Le droit de vote aux municipales en fait partie. Il va de soi que le vote aux législatives ne peut être le fait que de citoyens français."

Le droit de vote aux immigrés, débat récurrent, divise encore aussi bien à droite qu’à gauche.

La secrétaire nationale à l'immigration du PS qualifie ''de vision à courte vue''la volonté de la France de réformer Schengen.

Le 23/04/2011 Sandrine Mazetier, députée de Paris, secrétaire nationale à l'immigration au PS, a déclaré que la proposition française de réclamer la suspension de l'espace Schengen , face à l'afflux de milliers de migrants venus de Tunisie et de Lybie relevait d'une vision à courte vue. Pour elle cette idée venue de l'Elysée (pour récupérer des voix du FN)signifierait concrètement le rétablissement d'une frontière et la fin de la libre circulation des personnes , droit fondamental garanti aux citoyens de l'UE depuis 20 ans. Quant à Marine Le Pen elle préconise , ni plus ni moins, que la sortie de l'espace Schengen. Pour elle il n'est donc plus temps de réfléchir, de palabrer. Il faut agir très vite . Face à cette solution,le blabla et l'inaction sarkozystes ne sont qu'une préjudiciable perte de temps, ajoute-t-elle.

Et la police de proximité?…

Xavier Raufer5criminologue, déclare dans un entretien à Sud-Ouest:" la police de proximité c’est zéro, du décorum[…]la justice est en train de s’effondrer car elle ne peut plus faire face.[…]mais en réalité, ni les voleurs en réunion avec usage d’une arme ni les incendiaires de voitures (20 000 /an) ne passent jamais aux assises. C’est cela la dévaluation de la justice : les crimes deviennent des délits, les délits des contraventions, les contraventions des incivilitésEffets ravageurs sur les voyous!

On ne peut cependant pas passer sous silence les bons résultats obtenus par la police de proximité créée par la ministre Chevènement. En octobre 2005 au moment des nuits de violences de Clichy –sous-Bois où 2 jeunes sont morts, plusieurs politiques et sociologues souhaitaient le retour de cette formule abandonnée par la droite.

Le point de vue de S.Roché, directeur de recherches au CNRS.

Dans une interview avec un journaliste du Nouvel Observateur, S.Roché, auteur de Police de proximité (Le Seuil) a exprimé son point de vue sur la police de proximité.



Quelques réflexions: …les tenants de la police de proximité estiment que l’autorité de la police n’est pas fondée sur la seule force. Que pour être efficace, la police doit également être légitime et inspirer confiancece qui suppose que les mêmes policiers soient présents aux mêmes heures dans le même quartier pour que puisse se tisser un lien entre la police et les citoyens. Ceux qui privilégient la culture du résultat estiment que l’essentiel du travail du policier consiste à interpeller les délinquants…

Faire de la police de proximité implique d’y affecter des policiers et des policiers motivés. Or de 1997 à 2202 la motivation ne s’est jamais manifestée dans les rangs des policiers….Qand il est arrivé Place Beauvau Nicolas Sarkozy n’a donc eu aucune peine pour démanteler cette police de gentils (sic!)…la police de proximité n’a pas eu d’influence miraculeuse sur la délinquance certes mais elle est en revanche efficace pour éviter le genre d’affrontements qu’on a connus en banlieue.

Elle constitue l’outil idéal pour produire de la confiance et limiter les violences urbaines parce qu’elle permet de désamorcer l’escalade dans nombre de conflitsL’erreur historique de N..Sarkozy, qui continue d’affirmer que la police a d’abord pour mission d’arrêter les délinquants est d’attribuer à la seule police la responsabilité de la hausse ou de la baisse de la criminalité.

Aucun criminologue au monde ne souscrit à cette thèse. On doit avant tout parler des critères socio-économiques comme le chômage ou la cohésion sociale.

Eric Debarbieux, directeur de l’Observatoire international de la violence à l’école s’exprime sur la police de proximité. .

Différents quotidiens rapportent les propos d’E.Debarbieux lors des journées à Bordeaux (12/14 Janvier 06) de la 3e Conférence internationale de la violence à l’école. Concernant la présence des policiers dans les établissements scolaires il a dit ne pas être opposé au principe: tout dépend de ce qu’on en fait. S’il s’agit d’une police de proximité, composée de fonctionnaires identifiés par tous dans le quartier, police qui connaît les parents, les jeunes, les enseignants, les responsables d’institutions , la réponse est positive mais s’il s’agit d’une police qui vient réprimer c’est non, parce que ça ne marche pas car cette police précipite encore plus certains gosses dans la haine de l’institution. Pour lui il faut bannir l’angélisme, la naïveté face à des jeunes violents mais il faut surtout fuir le tout-sécuritaire.. La police de proximité: il faut 10 ans pour la construire a-t-il rajouté.

Si ce n'est pas la police de proximité...ça y ressemble!

Le 14/01/08 la ministre de l'Intérieur, Mme Alliot-Marie a annoncé la constitution dès Mars 08 de 3 unités nouvelles de police dans les quartiers ciblés de Clichy/Montfermeil -Saint Denis – La Courneuve. Ces unités territoriales de quartiers (UTQ), dotées d'une dizaine de policiers chacune, devront assurer une présence visible et dissuasive et éventuellement identifier et interpeller les délinquants. La ministre a assuré qu'il ne s'agissait pas de refaire des postes de police de proximité. Pour le maire UMP d'Aulnay s/Bois ces policiers ne seront pas là pour jouer au foot mais pour faire, au plus près des gens,leur métier de policiers, c'est-dire- arrêter les délinquants. Ces UTQ seront recrutées sur la base du volontariat. Les maires socialistes et communistes du 93 pensent tous, d'une part ,qu'il s'agit d'un retour heureux à la police de proximité et ils estiment tous qu'on a perdu 5 ans depuis la suppression en 2002 de la police de proximité par le ministre de l'époque : Nicolas Sarkozy et d'autre part que les effectifs alloués sont trop faibles . En effet du temps de la police de proximité les agents dédiés à ce travail étaient au nombre de 27 à Clichy s/Bois contre 10 prévus actuellement.

Que deviendra l’immigration dans les années à venir?

Le ministre de l’Intérieur, M.Sarkozy, a déclaré au cours d’une émission sur France 2 du 9/12/02 qu’il fallait faire la différence entre:−les immigrés qui ont vocation à rester en France, qui doivent signer un contrat d’intégration avec des droits et des devoirs − les immigrés qui n’ont pas vocation à rester et qui seront reconduits chez eux − les immigrés qui ne sont ni régularisables ni expulsables…( je proposerai qu’on donne du travail à ceux qui ne sont pas expulsables. dit le ministre qui, ailleurs, a parlé, (comme il en est question en Allemagne) d’une immigration qualifiée c’est à dire d’une immigration sélective.

En 2003 le projet gouvernemental vise à durcir les conditions d’entrée et de séjour des étrangers: fermeté exprimée avec l’utilisation de charters – lutte contre les mariages blancs, création d’une carte de résidant, dossier avec empreintes digitales…Un arsenal répressif est en place pour mieux contrôler les flux migratoires.

D’ici quelques années comme l’écrit Serge Marti dans son article du Monde:Papy-boom /Baby-krach6 en évoquant un ouvrage de Michel Godet34:"[en France] la population active va commencer à baisser, d’abord au rythme de 30 000 personnes par an puis de 80 000 ensuite. Comment composer avec cette France vieillissante "dont la jeunesse sera devenue minoritaire?". M.Godet voit deux solutions: des bébés et des immigrés. Mais la France est officiellement attachée au chiffre de 50 000 étrangers supplémentaires/an …L’Europe devra, elle aussi , réfléchir au problème de l’immigration car d’ici quelques décennies sa population diminuera alors que celle des Etats Unis croîtra…

Dans un article du Monde du 1/07/03 Olivier Pastré (professeur à l’université Paris VIII) revient sur le problème de l’immigration en Europe et démontre qu’il n’y a pas de croissance européenne possible sans une forte immigration. Par ailleurs dans le Monde du 24/01/04 on peut lire que les pays développés de l’OCDE prennent des mesures pour attirer des travailleurs étrangers qualifiés: "en France, même si les effectifs concernés restent très limités, on constate également une augmentation des entrées de travailleurs qualifiés et plus particulièrement d’informaticiens, d’enseignants et de personnel de santé."

Critiques contre la carte d’identité biométrique.

En Juin 2005 le projet de carte nationale d’identité obligatoire et payante stockant sur une puce électronique des données personnelles et biométriques (empreintes digitales, photo numérisée, couleur et la taille des yeux )a été critiqué dans un rapport du Forum des droits sur l’Internet, organisme consultatif qui, en réclamant une meilleure protection de la vie privée, demande au ministère de revoir son projet.

En décembre 2005 on n’avait pas beaucoup avancé puisque la nouvelle carte d’identité biométrique, qui devait être instaurée dès 2007, ne sera mise en circulation que courant 2008. Elle pourrait ne pas être obligatoire comme cela avait été initialement prévu. On pense que la puce pourrait contenir l’état civil, une photo d’identité, ainsi que six à huit empreintes digitales. Mais on ne sait toujours pas si ces informations pourront être lues à distance car la CNIL a émis des réserves. Le ministère de l’Intérieur, de son côté, estime que ce dispositif est indispensable pour assurer l’efficacité du nouveau système d’identification des citoyens français.



Le fichier judiciaire national des auteurs d’infractions sexuelles ( Fijais) est en service depuis Juin 2005.

Il a été réalisé dans le cadre de la loi Perben II et recense au mois de Juillet 06 plus de 20220 noms!

Le nombre des nouveaux immigrés légaux en France s’est élevé à 173 000 en 2003 soit 11% de plus qu’en 2002 (chiffres du Haut conseil à l’intégration).

En Janvier 2005 on pouvait s’apercevoir que le ministre de l’Intérieur, Villepin, semblait s’écarter des théories de l’ancien ministre Sarkozy. Il préconisait la fermeté contre l’immigration irrégulière et repoussait l’immigration choisie et ses quotas.(Libération du 15/01/05). Pourtant le 14/01/05 le ministre de l’Intérieur précisait sur France2 que les quotas préconisés par le président de l’UMP n’étaient guère éloignés de l’immigration choisie dont il défendait la cause. L’opposition de son côté, préférerait parler de contrats entre pays d’accueil et pays d’origine pour maîtriser les flux migratoires.

Pour ce qui est de la Commission européenne, les recherches, les démarches, les propositions envisagées depuis quelques années pour harmoniser les conditions d’admission des étrangers en Europe n’ont pas encore abouti..

C’est avec son Livre vert qu’elle a décidé de reposer la question à un moment où les Etats membres savent bien que la baisse démographique et le vieillissement de la population ont un retentissement sur l’économie et où il est donc nécessaire d’instituer un cadre légal de droits pour les immigrés. Dans Libération du 17/01/05 Jean Quatremer conclut ainsi son article:…Bref, il s’agit de rendre l’Europe plus accueillante pour attirer les bras et les cerveaux destinés à remplacer les enfants que les Vingt-Cinq ne font plus. Au lieu de les laisser filer aux États-Unis.

Au 1ier Janvier 2004 le recensement attestait une augmentation de 1,7 million d’habitants en France. Contrairement à plusieurs pays européens comme l’Allemagne et l’Italie par exemple les 3/4 de cette augmentation est due au solde naturel: excédent des naissances sur les décès et le dernier 1/4 seulement à l’immigration. Avec 1,86 la France a l’un des meilleurs taux de fécondité en Europe. Cependant elle compte 22% de plus de 60 ans et 9%, ou plus, de 75 ans( in Sud-ouest du 19/01/05), ce qui augmentera les dépenses de santé et des retraites…

→Juin 2005: Un Guide des droits et des devoirs pour les candidats à la naturalisation.

La ministre de l’intégration, Nelly Olin a fait savoir en Avril 2005 qu’un Guide des droits et des devoirs du citoyen français (livret créé par la loi Sarkozy –novembre 2003)serait remis par la Préfecture aux postulants à la naturalisation, à partir de Juin 05. Pour elle on ne peut pas savoir vivre dans un pays quand on n’en connaît pas les règles élémentaires(…) pas de naturalisation possible si on ne pratique pas la langue française. (Le Figaro du 12/04/05).

Dans ce livret sont abordés des thèmes comme la laïcité, les devoirs familiaux, l’accès aux soins et l’égalité des sexes. Six mois après la délivrance du livret sera organisé un bilan de connaissances. Les préfets disposent de 200 questions .

Le passeport électronique

En France en août 2006, 750 000 passeports électroniques avaient été délivrés 4 mois après leur fabrication. Il est exigé pour entrer aux USA sans visa à moins de posséder un passeport optique délivré avant la 25/10/05. Un règlement européen oblige désormais les Etats de l’Union à émettre le passeport électronique à compter du 28/08/06.

Un projet de loi ,adopté le , prévoit le fichage de 40 à 60 millions de Français.

Le 01/02/2012 l'Assemblée nationale a adopté la propositon de loi sur la protection de l'identité. Ce fichier vise officiellement à lutter contre l'usurpation d'identité . À terme il pouurait concerner entre 45 et 60 millions de Français.

Que recueille ce fichier? Le texte de loi prévoit la création d'une nouvelle carte d'identité nationale qui comprendra 2 puces électroniques.- l'une contenant des données biométriques : nom,prénom,le sexe, la date de naissance, l'adresse, la taille, la couleur des yeux, les empreintes digitales et photographiques. - la seconde, optionnelle, propose aux internautes de fournir leur signature électronique pour qu'ils puissent s'identifier sur des sites commerciaux ou administratifs.

Où seront conservées ces informations? Elles seront centralisées dans la base des titres électroniques sécurisés.(TES)

En plus de l'usurpation d'identité , le texte de loi englobe une quinzaine d'autres infractions comme le faux et l'usage de faux, l'atteinte aux services de renseignements, la mention d'une fausse adresse ou encore aux fraudes dans les transports en commun.

Qui peut les consulter? : - la police dans 3 cas bien particuliers : pour procéder à des vérifications lors de la délivrance ou du renouvellement d'une carte d'identité, pour l'identification de victimes d'accidents ou de catastrophes naturelles, et enfin dans certains cas de fraude à l'identité.

Dérives possibles : pour J.M. Mannach , journaliste et auteur de ''la vie privée un problème de vieux cons?'',ce fichier qui vise à lutter contre l'usurpation d'identité pourrait au contraire faciliter les fraudes. L'opposition craint que ce fichier ne soit utilisé à des fins d'investigations absolument pas en lien avec l'usurpation d'identité. Le député PS Serge Blisko a rappelé que ce genre de fichier avait déjà été mis en place en 1940 et qu'il avait été détruit à la Libération. Quant à la sénatrice Virginie Klès elle a dénoncé une loi qui porte atteinte aux libertés individuelles..''il faut que les citoyens se réveillent, il y a une sorte d'omerta on n'en parle pas. Je suppose qu'il ya des intérêts financiers importants.Mais les libertés individuelles doivent aller au delà des intérêts financiers'' commente-t-elle.

Mai 2005 : nouveau plan d’action gouvernemental contre l’immigration irrégulière.

Le ministre de l’intérieur, D.Villepin a présenté en Conseil des ministres le 12/05/05 un nouveau plan qui se veut ferme face à l’immigration irrégulière .

Principales mesures : −création d’un service public de l’immigration piloté par un comité interministériel. − recentrage de la police aux frontières et de certaines unités de gendarmerie sur les missions de lutte contre l’immigration illégale.−comme à Paris mise n place de pôles d’éloignement dans chaque département pour coordonner le travail (police, services préfectoraux) −installation d’un Office central de lutte contre le travail illégal.−création d’un fichier national des attestations d’accueilmodification du Code civil pour supprimer la reconnaissance automatique par la France des unions conclues à l’étranger ( lutte contre les mariages forcés ou blancs) −accélération et systématisation des visas biométriques établissement avant le 15 Juin d’une liste exhaustive des pays sûrs dont les ressortissants demandeurs d’asile verront leurs dossiers traités selon une procédure accélérée.

→ Les syndicats de police trouvent que ce plan va dans le bon sens. Le sociologue A.Azouz Begag né en France de parents immigrés déclare ( Sud-ouest du 12/05/05) que toutes les mesures annoncées par le ministre de l’intérieur permettront de mieux protéger les immigrés réguliers, qui sont les plus faibles et les plus pauvres, et de les aider de façon pragmatique à vivre et travailler en France.

Quant à P.Henry , directeur de France Terre d’asile, il affirme (même quotidien) que c’est un discours de communication et rien d’autre…à trois semaines du référendum…en refusant de régulariser en masse comme vient de le faire l’Espagne (il va rester entre 180 000 et 380 000 personnes en situation irrégulière) on maintient des gens dans l’illégalité en sachant qu’on ne les expulsera pas…nous sommes en train d’accepter le maintien sur le territoire de dizaines de milliers de gens en grande précarité qui ont pour seule solution de travailler dans des circuits parallèles ou de sombrer .



L’avenir de l’immigration dès Juin 2005 avec le nouveau gouvernement?

Le premier ministre et le ministre de l’Intérieur ( Sarkozy 2) ont décidé de faire de l’immigration en fonction des besoins de l’économie. Il s’agira désormais d’une immigration choisie et plus d’une immigration subie. La France se réservera le droit de choisir les immigrés catégorie par catégorie. Le mot quota n’est pas prononcé mais on fait la même chose…

Le huitième sommet du G5 sur la sécurité et les clandestins.

Réunis à Évian début Juillet 05 les ministres de l’Intérieur français, italien, espagnol, anglais et allemand se sont mis d’accord pour coordonner les expulsions - par charters européens - d’immigrés clandestins vers leur pays d’origine. Les vols en commun dénotent une nouvelle politique européenne pour sanctionner les pays d’origine qui ne jouent pas le jeu et n’émettent qu’au compte-gouttes les laissez-passer consulaires permettant à leurs ressortissants qui ont perdu ou détruit leurs papiers, de rentrer. La lutte contre l’immigration clandestine sera également marquée par le rapprochement des législations des pays sur le regroupement familial, garanti par une directive européenne de 2003.(Le Figaro du 5/07/05).

Le Plan ne croit pas aux quotas d’immigration.

Le Figaro du 3/10/05 écrit que le situation que décrivent les experts (démographes, économistes, juristes du commissariat au Plan) montre que le France n’est pas près d’adopter un système de quotas par métier ou profil du candidat. Dans l’Hexagone les migrations de travail proprement dites sont très minoritaires.La grande majorité des étrangers qui se voient accorder un titre permanent en France obtiennent ce droit pour des raisons familiales.

Les étrangers représentent seulement 6% des actifs et occupent des postes qui ne sont pas ceux qui vont croître le plus. Pour le Plan l’économie française a suffisamment de réserves d’actifs et la tradition du regroupement familial a la vie dure. Voilà un jugement qui va contre le souhait de M..Sarkozy, ministre de l’Intérieur, de faire voter un texte instaurant des quotas par type d’entrée afin de décourager l’immigration familiale au profit de l’immigration de travail.

Octobre 2005.

Dans un entretien au Monde du 25//10/05 le ministre de l’intérieur, N.Sarkozy, a annoncé qu’il voulait dans le domaine de l’immigration, mener une politique ferme et humaine . Pour ce faire il a déclaré vouloir expulser les sans-papiers et renforcer les droits des immigrés en situation légale. Il a décidé que les élèves étrangers en situation irrégulière, ainsi que leurs parents ne pourraient faire l’objet d’une reconduite à la frontière pendant l’année scolaire en cours.

Lors de son allocution télévisée du 14/11/05 le Président de la République a déclaré: il faut renforcer la lutte contre l’immigration irrégulière et les trafics qu’elle génère. Il faut intensifier l’action contre les filières de travail clandestin, cette forme moderne de l’esclavage.

Novembre 2005: Répartition des immigrés

On compte en France: 37% d’immigrés venant d’un pays de l’UE – 7% d’un autre pays d’Europe. –

30% du Maghreb – Dans les 26% restants on trouve 16% issus de Turquie – 35% d’Asie – 37% d’Afrique Saharienne.

Chiffres de l’Insee concernant l’immigration.

Les derniers chiffres concernant l’immigration en France ont été communiqués par l’Insee le 24/08/06. On y apprend que la France comptait 4,9 millions d’immigrés soit 8,5 % de la population. Ce chiffre est en augmentation de 760 000 personnes depuis 1990. Il s’agit donc d’une augmentation de plus de 18% en 15 ans. Rappelons comme nous l’avons signalé en tête du chapitre qu’en 2005 le pourcentage d’immigrés qui ont un diplôme de l’enseignement supérieur atteint désormais 24%. 1/3 de ces 4,9 millions d’immigrés possèdent la nationalité française acquise par mariage ou par naturalisation.

−Répartition selon leur zone d’origine, en millions.

Union européenne à 25: 1,7 - Maghreb : 1,5 - Afrique noire: 0,6 - Asie y compris Turquie: 0,6 - Reste du monde: 0,6.

Remarque: depuis 1999 les immigrés venus d’Afrique noire ont augmenté de 45% - ceux de l’Europe de l’Est de 37% et ceux du Maghreb de 17%.

Novembre 2005: Mesures de contrôle de l’immigration 1 mois après les émeutes urbaines.

Le 29/11/05, après un comité interministériel regroupant 10 ministres, le premier ministre a présenté un programme de mesures visant à maîtriser l’immigration:

−allongement à 2 ans du délai de séjour à l’issue duquel un étranger vivant en France peut faire une demande de regroupement familial (droit garanti par la Constitution et qui ne sera pas remis en cause).

− mise en avant de la maîtrise du français comme condition pour faire venir sa famille. Le premier ministre a dit aussi qu’il fallait être en mesure de − vérifier le respect de la loi qui interdit la polygamie en France. Comme les unions binationales sont le premier mode d’immigration en France le gouvernement veut− mettre un terme à l’automaticité de la transcription des mariages conclus à l’étranger . Le délai de vie commune à l’issue duquel un étranger ayant épousé un Français peut devenir français passe de 2 ans à 4 pour un couple résidant en France et de 3 à 5 ans s’ils vivent à l’étranger. Nécessité donc de réformer le Code civil.− les mariages célébrés à l’étranger entre un Français et un étranger seront également plus encadrés. Le Consul devra auditionner les " fiancés".

Pour ce qui est des étudiants étrangers: −la sélection sera accrue: les étudiants devront désormais passer le filtre des CEF (Centre pour les études en France) qui existe en Chine, au Maghreb, au Sénégal, au Vietnam.. Ce dispositif sera étendu à 6 autres pays. Les grandes écoles et les universités évalueront le dossier académique de l’étudiant. Leur visa vaudra titre de séjour. Les étudiants qui auront décroché un mastère pourront chercher du travail en France pendant 6 mois et s’ils ont un emploi ils obtiendront un titre de séjour.

− les délais pour les demandeurs d’asile seront raccourcis. Les préfectures auront 15 jours pour délivrer ou refuser les autorisations de séjour permettant de faire une demande d’asile à l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides). En cas de refus de la demande d’asile, le demandeur aura 15 jours (et non plus un mois) pour saisir la commission de recours.

Nota: en France en 2005 quelque 20 000 clandestins ont été reconduits dans leurs pays. De 80 000 à 100 000 étrangers en situation irrégulière s’installent tous les ans. Le ministre de l’Intérieur a assuré qu’il était engagé dans une politique de reconduite systématique.

La Commission européenne veut imposer les quotas à l’immigration.

Le Figaro du 22/12/05 s’est intéressé à la position affichée par la Commission européenne sur le problème épineux de l’immigration. Bruxelles veut rendre l’Union européenne plus attractive pour les cerveaux étrangers et pallier le manque de main d’œuvre qui menace le continent. Entre 2010 et 2050 l’Europe vieillissante aura besoin d’au moins 20 millions de travailleurs venus de l’étranger pour compenser la baisse de la population active.



Face à ces données la Commission encourage les Etats membres à adopter au plus vite des règles communes afin d’encadrer et de mieux contrôler en amont les immigrés économiques. Franco Frattini, le commissaire italien, a déclaré: Aux Etats membres de fixer eux-mêmes des quotas, de dire qui peut entrer chez eux, quand et comment…l’Union européenne doit fixer des règles du jeu pour les droits des travailleurs en matière de santé, de libre circulation.

Pour les étrangers très qualifiés - les cerveaux – y compris les étudiants de doctorat, la Commission propose d’octroyer un permis de séjour – forme de carte verte – qui permettra à son bénéficiaire de circuler librement dans toute l’Union. Aujourd’hui nous dit-on 54% des étrangers hautement qualifiés se rendent aux USA alors que 84% des immigrés peu qualifiés viennent en Europe. Pour les travailleurs saisonniers (agriculture, tourisme, bâtiment Bruxelles propose un permis de travail spécial, valable de 6 mois à cinq ans et renouvelable sur plusieurs saisons. Le but : lutter contre le travail au noir et le passage dans la clandestinité. On sait déjà que l’Allemagne refusera cette clause…

Janvier 2006: le ministre de l’Intérieur durcit des mesures.

Dans le projet de loi de N.Sarkozy exit la législation qui prévoyait la délivrance d’une carte de séjour d’un an pour les étrangers résidant en France depuis plus de 10 ans. Supprimée aussi la délivrance d’une carte de séjour à l’étranger résidant en France dont l’état de santé nécessite une prise en charge médicale.

Annulée également la carte de résident de 10 ans délivrée de plein droit aux étrangers mariés depuis au moins deux ans à un ressortissant de nationalité française ou aux étrangers en situation régulière depuis plus de 10 ans.

Pour le gouvernement (l’idée du ministre de l’intérieur a été reprise par le premier ministre), il existe 2 types d’immigration: − l’une subie qu’il faut limiter au maximum − l’autre choisie (les étrangers diplômés) qu’il faut encourager. Ces étrangers de choix se verront remettre une carte de séjour appelée: capacités et talents, carte d’une durée de 3 ans, renouvelable. Cette carte sera délivrée à l’étranger à des personnes susceptibles de participer du fait de ses capacités et de ses talents…au développement de l’économie française

ou du pays dont il a la nationalité…ces étrangers auront le droit d’exercer toute activité professionnelle de leur choix et de demander immédiatement le regroupement familial.

Les étudiants (mais là aussi il s’agira des meilleurs) bénéficieront de conditions de séjour facilitées..Ils disposeront de plein droit d’une carte de séjour. Pour attirer cette élite le gouvernement avait créé en Chine un premier centre pour les études en France, chargé de sélectionner sur place les meilleurs éléments. Ce dispositif a été étendu au Maghreb, au Sénégal, an Vietnam, et devrait fonctionner dans 12 autres pays .

Les associations (comme Mrap, Act up Paris, Cimade,Comede, Fasti, LDH, Collectif des sans-papiers…) parlent de loi inhumaine et de 2 poids 2 mesures. (d’après Libération du 04/01/06).

La politique des quotas d'immigrés, une idée rétrograde pour l'historien-chercheur Patrick Weil.

Patrick Weil, historien-chercheur, a déclaré dans le Sud-ouest du 03/03/2008, en face des quotas d'immigrés, qu'il s'agissait d'une idée rétrograde. Cette politique a été mise en oeuvre, a-t-il ajouté, aux États-Unis en 1921 pour favoriser l'immigration européenne et a fini par être abandonnée en 1965. En France ce '' racialisme ''imprégnait la pensée de l'entre-deux-guerres. En prônant des quotas d'immigration par zones géographiques, N.Sarkozy nous renvoie à un passé qui a été rejeté au nom des idéaux de la Résistance par l'ordonnance – toujours en vigueur – du 02 novembre 1945

Que dit l'ordonnance du 02//11/45 ? Pour P.Weil c'est un texte libéral mais sans plus : il pose qu'on peut entrer en France si on trouve un travail, sans parler de regroupement familial, même s'il a été pratiqué. La loi l'a ensuite prévu et, depuis 1951, nous avons la convention de Genève qui protège les réfugiés. Aujourd'hui il y a 3 voies légales pour séjourner en France : le lien de famille, le droit d'asile – qui ne concerne que 10 000 personnes par an – et la voie qui laisse à l'État une grande marge d'action : le travail. Mais il faut avoir en tête que, d'ici 2011, tout citoyen de l'Union européenne pourra accéder au marché français du travail. Et s'il est une chose que plus aucun grand pays ne fait, c'est l'accès au séjour d'un étranger en fonction de son origine...

Il faudrait donc d'après P.Weil laisser les entreprises proposer des recrutements d'étrangers et que l'État réponde oui ou non en vertu de procédures simples. Or, la machine qu' a mise en place N.Sarkozy est très compliquée. Il existe en effet six variétés différentes de cartes de travail, sans compter les différences de statut selon le pays d'origine et les consignes contradictoires : objectif de renvoi d'étrangers d'un côté, régularisation de l'autre!

Février 2006 : 2ième avant-projet de loi sur l’immigration qui sera présenté par le ministre de l’intérieur le 9/02/06 lors d’un comité interministériel.

Dans les sous/chapitres ci-dessus nous avons abordé cette question en fonction des informations fournies par les médias tel ou tel jour. Aujourd’hui, en nous appuyant sur des informations du Journal du Dimanche (05/02/06) et du Figaro du 06/02/06, nous avons complété des informations des sous/chapitres précédents en les présentant ainsi sous une certaine diachronie qui permet éventuellement d’évaluer les différences. Ce nouveau texte sera présenté le 09/02/06 lors d’un comité interministériel .

Remarque préliminaire:

Au début de son entretien avec les 2 journalistes du Journal du Dimanche, le ministre de l’Intérieur a précisé que seulement 5% des immigrés réguliers étaient des immigrés du travail. Il a déclaré aussi que le système d’intégration s’était donc bloqué, emporté par le nombre grandissant d’une immigration irrégulière qui a conduit à une paupérisation de cette population, à la constitution de véritables ghettos, à la paralysie et au détournement du système.

Pour lui les immigrés rentrent régulièrement en France grâce à un visa de tourisme de 3 mois puis la grande majorité s’y maintiennent irrégulièrement.

Quelques propos du ministre de l’intérieur.

nous ne voulons plus d’une immigration subie, nous voulons une immigration choisiel’immigration choisie ce n’est pas seulement le haut de gamme des élites des pays en voie de développement, ce peut être aussi des flux migratoires définis en fonction des différentes provenances (venir d’Inde n’est pas la même chose que venir de Zambie)…je ne crois à l’immigration choisie que dans la mesure où elle est concertée entre le pays d’arrivée – la France – et ceux de départ- les pays en voie de développement.

−il propose la création d’une carte spéciale délivrée aux étudiants les meilleurs en contrepartie de l’obligation de retourner chez eux afin qu’ils rendent à leur pays une partie du bénéfice de leur formation. On donnera priorité à un étudiant qui choisira une voie universitaire pour laquelle on manquera d’étudiants.

une carte de séjour d’une durée de 3 ans sera proposée à des migrants hautement qualifiés: scientifiques, informaticiens, artistes ou personnes ayant une compétence rare pour contribuer au dynamisme économique de notre pays

Travailleurs non qualifiés: quand il n’y a pas de Français candidats il n’y a que des avantages à faire venir des travailleurs étrangers…chaque année le gouvernement indiquera dans un rapport au Parlement les objectifs quantitatifs prévisionnels de visas et de titres de séjour pour les 3 années à venir en fonction des capacités de la France en matière d’emploi, de logement d’éducation nationale. Le gouvernement sera obligé de définir ses objectifs et de les annoncer. Ces références chiffrées porteront sur les grandes catégories de visas et de titres de séjour: famille, travail,étudiant, politique.

Le regroupement familial: C’est un droit garanti par la Convention européenne des droits de l’homme a-t-il dit, mais je veux encadrer le regroupement familial. Pour être rejoint par sa famille l’étranger devra prouver qu’il peut la faire vivre à partir des revenus de son travail.

Autres mesures

− - 10 ans de clandestinité sur le territoire ne donnent plus droit automatiquement à un titre de séjour.

la régularisation reste possible même avant les 10 ans.

− le Contrat d’accueil et d’intégration comportera les engagements de l’Etat à l’égard du migrant – obligation de lui apprendre le français, de l’aider dans les démarches pour un emploi, de le protéger contre les discriminations et le migrant s’engagera à apprendre le français, à respecter nos lois comme celle de l’égalité entre hommes et femmes... Les préfets et maires devront vérifier si le Contrat a été respecté avant de délivrer une carte de résident de 10ans.

le mariage d’une personne étrangère, en situation illégale, avec un(e) Français(e) n’impliquera plus de façon automatique la reconnaissance du droit de séjour. Il faudra attendre 3 ans de vie commune et démontrer qu’elle a respecté le Contrat d’accueil et d’intégration.

les étrangers qui travaillent illégalement en France ont vocation à être expulsés et l’employeur sera obligé de payer les frais de retour de ceux qu’il a embauchés… on rentre en France légalement ou on n’y rentre pas!…il faut que la loi favorise l’immigration régulière pour que les travailleurs ne soient pas exploités et bénéficient des conventions collectives.

Le mécontentement a été immédiat: à entendre les premiers commentaires, plusieurs points de ce plan promettent d’être une source de contestation (même au sein du gouvernement et de la majorité) d’ici à l’examen du texte par l’Assemblée nationale en mai 2006.

Blandine Kriegel, présidente du Haut Conseil à l’intégration représentant l’Élysée, a déjà fait entendre sa différence. Pierre Henry – directeur général de France Terre d’Asile – pense que les nouvelles contraintes imposées au regroupement familial sont une véritable attaque du droit à vivre en famille.(le Figaro du 6/02/06). On a pu lire aussi dans la presse nationale ou régionale qu’une centaine d’associations dénonçaient cet avant-projet de loi.

Les réponses de deux experts à la question: le modèle migratoire français est-il adapté?

C’est dans Le Monde du 21/03/06 que nous avons recueilli quelques extraits qui nous semblent significatifs, des points de vue de 2 experts: Michel Martinez et Jean Christophe Dumont, sur l’adaptation du modèle migratoire français.

Michel Martinez : (directeur des études de Rexecode, chercheur au CNRS et enseignant à l’Université de Cergy-Pontoise )

−" …La population immigrée en France se compose pour 66%, de personnes non qualifiées (48% en Allemagne, 30% aux USAet au Royaume-Uni). L’Italie présente une structure identique à celle de la France mais la part de l’emploi occupé par les étrangers ne représente que 1% de l’emploi total contre 5,7% en France, pays qui connaît un chômage massif de ses travailleurs non qualifiés, chômage qu’elle n’arrive pas à résorber.

Il est souhaitable que la France encourage une immigration de travailleurs qualifiés (désignés par

l’OCDE High skilled workerspersonnes à haut niveau de compétences), ce qui faciliterait une spécialisation dans les secteurs nécessitant du capital humain et soutiendrait durablement la croissance comme c’est le cas au Royaume-Uni. La désaffection des jeunes Français pour les professions scientifiques et technologiques justifierait de faire venir des étudiants étrangers, dans ces domaines.

Il faudra durcir les conditions d’entrées pour les immigrés d’âge actif risquant, de par leur manque de qualification, de se trouver en situation de chômage. Ce changement n’est pas facile et prendra des années avant de produire ses effets…Ce débat est essentiel, il est au cœur de la question d’intégration et au-delà de la réflexion sur le modèle social.

Pour organiser la migration des très qualifiés, le dispositif devra être très décentralisé au niveau des branches professionnelles qui sont seules capables de définir le niveau de leurs besoins.



Pour que la France soit attractive il faut savoir accueillir cette immigration qualifiée, sans tracasseries administratives, leur offrir des conditions de travail et des perspectives de carrière correspondant à leurs compétences …mais les firmes de l’Hexagone apparaissent comme un univers sclérosé en raison de la place occupée par les managers issus des grands corps de l’Etat. Ce qui est moins vrai pour les sociétés opérant à l’international…La France se classe bien au regard des services de santé et d’éducation mais elle manque de lycées internationaux, indispensables pour attirer les migrants anglophones…



Jean Christophe Dumont (OCDE)

... Il faut distinguer les migrations à fin d’emploi (à peine 7000 permis de travail en 2004 pour 140 000 entrées) et celles qui relèvent d’autres catégories comme le regroupement familial ou l’accueil des réfugiés.

Actuellement si les entreprises ne trouvent pas de main d’œuvre elles peuvent recruter dans un pays tiers si cette demande est avalisée par l‘Agence Nationale pour l’emploi qui vérifie qu’aucun ressortissant local ou européen ne peut occuper l’emploi. En 2005 le Royaume-Uni a accordé 45 000 titres de travail et la France 7000 mais le taux de chômage y est 2 fois moindre.

Au lieu d’immigration subie et choisie je préfère parler d’immigration discrétionnaire ( décidée en fonction d’objectifs déterminés) et d’immigration non discrétionnaire comme le regroupement familial ou la liberté d’installation au sein de l’Europe.

− la première façon d’augmenter cette proportion c’est de restreindre l’accès aux migrants relevant des catégories non discrétionnaires, ce que fait en partie le gouvernement en exigeant des conditions de ressources et de logement plus contraignantes.

− la seconde consiste à augmenter les migrations sélectionnées mais en sachant qu’au total cela conduira à une augmentation des flux migratoires et non à une substitution.

Il ne faut pas oublier que les besoins futurs en main d’œuvre en France ne sont pas limités aux professions hautement qualifiées…les taux de déclassement ( c’est à dire les personnes employées à un niveau inférieur à leurs compétences) y reste important: environ 12% des actifs employés. Au total 44% des personnes nées à l’étranger et diplômées du supérieur sont soit inactives, soit au chômage, soit déclassées.

La mobilisation de cette main d’œuvre ne constitue pas seulement un impératif en termes d’équité sociale, elle s’impose pour des motifs d’efficacité économique. La formulation d’une politique migratoire sélective doit prendre en compte ces paramètres…Il ne faut pas croire qu’il suffit d’ouvrir ses portes pour que viennent des candidats désirés…l’environnement doit être attractif, de vraies opportunités doivent être offertes. Dans un marché où les pays se disputent les meilleurs, la France a encore davantage besoin d’attirer que de sélectionner.

Avril 2006: une cérémonie pour les étrangers accédant à la nationalité française.



Chaque année 135 000 étrangers sont naturalisés par décret ou par mariage.Une naturalisation souvent administrative et anonyme. C’est pourquoi Jean Philippe Moinet, journaliste et président de l’association l’Observatoire de l’extrémisme, a remis le 18/04/06 à Catherine Vautrin, ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la parité, un rapport où il est question d’accueillir les étrangers nouvellement naturalisés non par le silence mais par un événement exemplaire et remarquable. La ministre évoquera ce rapport le 24/04/06 lors d’une conférence interministérielle sur le thème de l’immigration. En mai 2007 le nouveau ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale Brice Hortefeux présidait une cérémonie d'accueil dans la citoyenneté à Bobigny.

Le projet de loi sur l’immigration sera discuté à partir du 02 Mai 06 à l’Assemblée nationale.

Quelques titres: Pour Le Monde des 25 et 27/04/06 Sarkozy durcit le débat sur l’immigrationAvant l’examen au Parlement de son projet de loi, le ministre de l’intérieur veut séduire l’électorat populaire…Les Églises Chrétiennes alertent M.de Villepin sur le projet de loi Sarkozy…

Pour Le Figaro du 24/04/06: Sarkozy muscle son discours sur l’immigration…

Dans Libération du 28/04/06 on lit: Projet de loi sur l’immigration (J-4)…On ferme toutes les perspectives d’intégration. Certes il s’agit d’un problème important mais c’est la première fois que l’on légifère deux fois sur l’immigration au cours d’une même mandature alors que personne n’est encore en mesure d’apprécier les effets de la première loi que N.Sarkozy a défendue en 2003.

Rappel de ce qui changerait avec la loi Sarkozy2.

Bénéficiaires du regroupement familial

Migrants admis pour la première fois et souhaitant s’installer

Conjoints de Français

Résidents

Clandestins

Travailleurs qualifiés et étudiants

−séjour régulier d’au moins 18 mois (au lieu de 12).Salaire égal au moins au SMIC.

Contrat d’accueil et d’intégration: formation civique et linguistique

− Si rupture dans les 4 premières années de mariage:carte de résident retirée.

Demande de naturalisation :4 ans de mariage (au lieu de 2)

− Pour la carte de résident de 10 ans: maîtriser le français, connaître et respecter les valeurs de la République. −Pour une carte de séjour: visa de long séjour obligatoire.

-Fin des régularisations automatiques au bout de 10 ans.

Carte de séjour"

compétences et talents" pour les étrangers qualifiés (durée: 3ans)-−Démarches facilitées pour les étudiants brillants.

Adoption par les députés du projet de loi sur l’immigration.

Le 17/05/06, par 367 voix contre 164, les députés ont adopté le projet de loi sur l’immigration. Les députés de l’opposition et quelques-uns de l’UDF plus les associations ont parlé d’un jour de honte, d’un texte inacceptable et intolérable La France devra donc passer de l’immigration subie à une immigration choisie Le Sénat examinera ce projet dès le 6 Juin puis une commission mixte paritaire Assemblée-Sénat mettra au point un texte commun qui sera ensuite soumis aux 2 assemblées pour adoption définitive. Les chefs de gouvernement d’Afrique et leurs ministres craignent les conséquences qu’entraînera ce projet de loi.

Les mesures qui figuraient sur le tableau ci-dessus ont été maintenues. Nous devrons attendre quelques semaines avant de pouvoir donner le texte de loi exact.

Le Sénat vote le projet de loi sur l’immigration.

Le Sénat a voté (196 voix pour contre 127)dans la nuit du 16 au 17 juin 06 le projet de loi sur l’immigration. Les conditions d’obtention du visa de longue durée et titre de séjour ont été assouplies. Tout en retenant le principe de l’immigration choisie les membres de la Haute assemblée ont souhaité que l’octroi d’une carte de séjour pour motif de travail soit conditionné à un accord avec l’Etat d’origine.

Le Sénat s’est montré plus sévère que l’Assemblée en prévoyant que l’outrage public à l’hymne national ou au drapeau pourrait entraîner le retrait de la carte de résident. Dans l’ensemble les principales dispositions du projet de loi ont été entérinées par le Sénat. La commission mixte paritaire doit donc se réunir rapidement pour parvenir à un accord (ce qui ne fait aucun doute). Le projet de loi devrait donc être adopté par le Parlement avant ou autour du 1er Juillet.

La commission mixte paritaire a adopté le projet de loi Sarkozy le 30/06/06.

Le Sénat a adopté ,après l’Assemblée le projet de loi Sarkozy sur l’immigration dans la rédaction proposée par les 14 députés et sénateurs de la commission mixte paritaire(CMP) ce qui vaut adoption définitive. En outre la régularisation de plein droit des clandestins présents sur le territoire depuis plus de 10 ans est abrogée. Il y est substitué une régularisation au cas par cas par les préfets , sur avis de maires.

−Le 20 Juillet les sages du Conseil constitutionnel ont rejeté le recours du PS et ils ont validé le projet de loi sur l’immigration , projet qui durcit le dispositif du groupement familial

Il est illusoire de croire que l'immigration choisie peut maîtriser tous les courants migratoires.

Dans Aujourd'hui du 03 Février 2007 le démographe François Héran , normalien,agrégé de philosophie et directeur de l'Ined (Institut national d'études démographiques), auteur de l'essai Le temps des immigrés sur le destin de la population française – Ed. Seuil, collection République des idées - a déclaré que l'immigration choisie était une illusion.

Quelques réflexions de F. Héran lors de son entretien avec un journaliste:

La France a une fécondité exceptionnelle, la première en Europe, grâce à des politiques de soutien à la natalité...contrairement à ce que prétend J.M.Le Pen le rôle des femmes étrangères pèse peu dans cette augmentation légale.

Au journaliste qui lui demandait si ce dynamisme signifiait que le problème des retraites se réglerait de lui-même il a répondu:Pas du tout car il n'y a pas d'exception française en matière de mortalité....avec le vieillissement le nombre de personnes âgées par rapport à celui des personnes d'âge actif va continuer à croître et doubler en 50 ans avec une accélération chez les pays qui ont une baisse importante de la fécondité....C'est inévitable: le nombre de naissances baissera car il y aura moins de femmes en âge de procréer....les nombreuses générations du baby-boom, nées entre 1945 et 1975 finiront elles aussi par mourir, ce qui entraînera une hausse de la mortalité. → l'immigration deviendra le premier facteur d'évolution de la population vers 2010 ...l'immigration deviendra, d'ici à une génération au plus, le principal facteur de croissance de la population française...→ on doit agir sur l'immigration par une politique d'accueil, de formation...de sélection en amont d'étudiants ou de travailleurs , d'initiation aux valeurs civiques....les Canadiens n'ont pas lésiné sur la quantité (ils reçoivent 2 fois plus d''immigrés que nous en sélectionnant la main d'oeuvre - Chinois, Pakistanais, Indiens - en fonction des besoins économiques).

Pour F.Héran de telles politiques ne visent pa à réduire la part des étrangers, elles sont liées à l'économie et il ajoute qu'il reste toute l' 'immigration liée au regroupement familial, au droit d'asile etc...

Quid, pour lui , du regroupement familial? ...On peut certes,dit-il, retarder le groupement familial, le rendre plus compliqué mais le droit international, la convention européenne des droits de l'homme stipulent qu'une fois un migrant installé il a le droit de faire venir sa femme et ses enfants. Un pays qui passerait outre serait mis au ban des nations. Il poursuit en disant qu'il est illusoire de croire que l'immigration choisie peut maîtriser tous les courants migratoires. Ses effets seront toujours moindres que ceux du regroupement familial. Même avec des mesures de contrôle, on n'arrivera pas à changer un phénomène massif : ça ne dépend pas d'un homme politique. En démographie tout n'est pas possible.

Au journaliste qui demandait pourquoi le thème de l'immigration était un thème si brûlant pour les politiques, F.Héran a donné cette réponse : - parce qu'il y a une peur pour notre identité, notre avenir. Trop d'hommes politiques jouent là-dessus. Le modèle français est remis en cause par la crise et l'immigration sert de bouc émissaire. Dans tous les pays européens - et surtout en France - les habitants ont le sentiment d'accueillir beaucoup plus de migrants que leurs voisins. C'est l'effet à long terme qui entraîne la modification de la population : un français sur 4 a un grand-parent immigré.

L'immigration zéro ça n'existe pas, c'est un mythe coupé de toute réalité.

Les objectifs chiffrés (Juin 07) du nouveau ministre de l'immigration: Brice Hortefeux.



Le 04/06/07,le ministre de l'immigration, Brice Hortefeux, a demandé aux responsables des forces de l'ordre de procéder en 2007 à 125 000 "mises en cause"devant la justice dans des enquêtes portant sur l'immigration irrégulière. Le ministre a rappelé l'objectif de 25 000 expulsions avant décembre 2007 et il a donné des instructions à la police, à la gendarmerie, aux douanes pour augmenter le nombre d'interpellations d'étrangers en situation irrégulière. Pour démanteler les filières qui exploitent la misère des immigrés clandestins il a demandé de renforcer la lutte contre le travail illégal des étrangers et il a dit qu'il fixerait les objectifs chiffrés mensuels en la matière et qu'il renforcerait la lutte contre les fraudes à l'identité.

Il a insisté sur la nécessité de développer l'aide au retour volontaire qui concernerait 2 500 personnes soit 25% de plus qu'en 2006. Le premier ministre, pour sa part, a déclaré : il faut que tout le monde comprenne que l'Europe n'est pas un eldorado...La France est un pays d'immigration et elle continuera de l'être mais elle ne veut accueillir que des étrangers capables de s'intégrer. [ Il ne semble pas avoir compris , comme nous l'avons écrit supra, qu'il est illusoire de croire que l'immigration choisie peut maîtriser les courants migratoires.]

La réaction de la Cimade (conseil d'entraide oecuménique) a été immédiate. Elle a fait savoir que ces réformes législatives apparaissaient comme une succession de mesures spectaculaires destinées à flatter une partie de l'opinion. Elle demande au gouvernement de prendre son temps pour définir des règles et des mesures qui respectent d'abord la personne humaine, les centres de rétention ressemblant,dit-elle, davantage à des camps où règnent l'anonymat, le désespoir, et où la tension est permanente (in Sud-ouest du 05/06/07). Le réseau éducation sans frontières (RESF) et deux syndicats d'Air France ont appelé la compagnie à cesser d'accepter à bord des passagers expulsés.

Juillet 2008 : la Commission Mazeaud opposée au gouvernement sur l'immigration choisie.

Les 13 sages de la Commission Mazeaudancien président du Conseil constitutionnel à qui le Président avait confié la mission de réfléchir au cadre constitutionnel de la nouvelle politique d'immigration – ont rendu leur rapport le 04/07/08. Le ministre Hortefeux avait invité la Commission à étudier 2 domaines de la politique d'immigration : la maîtrise des fluxparticulièrement les quotaset la simplification du contentieux des étrangers. Sur les 2 points la Commission a rejeté tout besoin de changement. Pour ce qui est des quotas (quotas par profession, catégorie, par région du monde, voulus par le Président), la Commission a déclaré qu'une politique de quota migratoire global ou par grand type d'immigration n'était pratiquée nulle part en Europe peut-être parce qu'elle était moralement condamnable. Sur le fond, les Sages jugent que des quotas migratoires contraignants seraient irréalisables ou sans intérêt.

Sur les fameux ''quotas ethniques'' la Commission a rappelé le sacro-saint principe d'égalité entre tous les citoyens quelle que soit leur nationalité , garanti par la Constitution et les traités internationaux dont la France est signataire. Quant à l'immigration familiale, principale porte d'entrée en France, les Sages déclarent que les pouvoirs nationaux ne disposent pas d'un pouvoir discrétionnaire pour déterminer les flux. Là encore

la Constitution et les traités internationaux garantissent le doit de vivre en famille. Par ailleurs, s'agissant de travail, la Commission a dit que des quotas -par branche ou par métier- étaient envisageables au niveau national ou européen mais qu'ils n'étaient pas indispensables à la maîtrise du flux.

Pour les Sages une politique des quotas n'a pas de sens pour l'immigration irrégulière: elle risque même de l'encourager. Propositions de la Commission : une meilleure maîtrise de l'immigration doit être recherchée par des voies empiriques et multiformes en étroite concertation avec nos partenaires européens plutôt que dans des recherches radicales ou des remèdes spectaculaires mais illusoires. -(d'après Libération du 07/07/08)

Dans la nouvelle loi-programme on ne parlera plus de ''quotas'' mais ''d'objectifs chiffrés''.

En tenant compte des oppositions de la Commission Mazeaud sur le cadre juridique de la nouvelle politique d'immigration le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, B.Hortefeux, a saisi l'occasion d'une ouverture de la Commission qui s'est déclarée favorable à ce que la France puisse définir sa politique migratoire sur la base d'objectifs chiffrés, sur le nombre global d'immigrés avec une ventilation par catégorie (immigration économique , familiale..) .Concernant le cas spécifique de l'immigration de travail, la commission suggère de poursuivre avec les pays d'origine la conclusion d'accords de gestion concertée des flux migratoires.

Pour le ministre il ne sera plus question du moindre quota mais il parlera désormais de contingents.

Certains n'y verront pas de différences... C'est dans ce sens qu'il élaborera donc la loi-programme 2009/12 pluriannuelle, avec des objectifs chiffrés.

Quotas ou objectifs chiffrés c'est du pareil au même. Le problème tient en grande partie au fait qu'il y a des territoires et des policiers (inadaptés en l'occurrence) livrés à eux-mêmes.

En octobre 2010''Libé'' essayait d'expliquer en quoi la répartition des moyens humains et l'âge de certains policiers ne correspondaient pas à ce qu'on aurait pu attendre.''...si l'on exclut la plaque parisienne, dix départements concentrent près de 50% du total national des faits délictueux. Or, pour y faire face , ils ne concentrent que 35% environ des effectifs policiers.

S' ajoutent à cet écueil l'insistante difficulté à fidéliser les personnels en place et un sous-encadrement chronique lié à la pratique absurde consistant à affecter en priorité dans les département les plus rétifs à l'autorité des fonctionnaires peu expérimentés, dès leur sortie d'école. En Ile -de-France 60% des policiers nommés à la sécurité publique ont moins de 30 ans et seuls 16% d'entre eux sont originaires des départements où ils obtiennent leur premier poste. Qui peut croire qu'ils sont les plus aptes à faire face aux difficultés rencontrées par les habitants de quartiers qu'ils ne connaissent pas?. Peur-être Nicolas Sarkozy aime-t-il la police mais il apparaît qu'il n'aime pas les policiers. Loin de s'employer à remédier aux problèmes structurels qu'ils rencontrent, il leur a au contraire imposé de nouvelles contraintes , intenables pour la plupart : quotas démentiels d'interpellations, culture puérile du résultat, sacralisation mystique du chiffre... À moins d'une opportune prise de conscience par les autorités le malaise risque bien de se transformer, plus vite qu'on ne l'imagine, en une crise ouverte aux conséquences incalculables. Personne n'aurait à y gagner, à part les délinquants eux-mêmes.''

Début juillet 06, des milliers de manifestants en faveur d’une régularisation des parents sans-papiers d’enfants scolarisés.

Tout en réclamant l’abrogation de la loi Sarkozy sur l’immigration, des associations et les partis de gauche ( des dizaines de milliers de manifestants),défilent dans différentes villes de France, depuis le début juillet 07. Ils demandent principalement des titres de séjour pour tous les parents sans-papiers d’enfants scolarisés. Selon les associations quelque 4000 familles seraient concernées, soit environ 10 000 personnes. Le ministre de l’Intérieur a nommé l’avocat Arno Karsfeld comme médiateur pour faciliter la régularisation .

Toutes les familles concernées devront déposer une demande de régularisation et chaque cas – aux dires du ministre – sera examiné un par un mais il ne s’agit pas de créer une nouvelle filière…Le réseau éducation sans frontières (RESF) composé d’une centaine d’associations accélère depuis début juillet les parrainages et les manifestations de soutiens. On a pu lire dans la presse nationale qu’une centaine de personnalités avait - sous l’impulsion de la Ligue des droits de l’homme - lancé un appel à violer la loi pour s’opposer à la chasse aux enfants.

→Le 24 juillet 06 le Ministre de l’Intérieur annonçait au Figaro que 6 000 à 7 000 étrangers en situation irrégulière dont les enfants sont scolarisés en France devraient obtenir une régularisation pour raisons exceptionnelles ,ouverte dans le cadre de la circulaire du 13 juin 2006.

En juin 2011,on apprend que la nationalité française sera plus dure à acquérir.

Il sera bientôt plus difficile de devenir français. Le ministère de l'Intérieur s'apprête à refuser la nationalité à un algérien marié à une française, selon les informations du buzz politique. Le principal grief constaté par l'enquête de proximité est que l'homme ne l'autorise pas à sortir librement à l'extérieur du domicile et qu'il a une conception dégradante de la femme explique un conseiller du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant Le refus de la nationalité française pour un tel motif est sans précédent. Il pourrait d'ailleurs faire jurisprudence.

Août 2011 : le ministre Guéant exige que, pour être naturalisé ,un étranger ait une maîtrise de la langue française comparable à celle d'un élève en fin de scolarité obligatoire

Le 23 août 2011, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant souhaite que les étrangers voulant s'installer en France aient une maîtrise de la langue française comparable à celle '' d'un élève en fin de scolarité obligatoire''. Concernant les naturalisations ''je viens de signer une circulaire destinée aux Préfets pour les guider dans l'instruction des demandes'' annonce-t-il en soulignant que les conditions de l'assimilation- c'est le mot utilisé par le Code civil.- doivent être étroitement surveillées. Les conditions décidées par le ministre seront impossibles à remplir pour l'ensemble des demandeurs!!

Tests de nationalité : on apprend le que la plupart des français, des lycéens aux députés, ne savent pas répondre aux questions posées.

Pour obtenir des papiers français il faudra répondre à un questionnaire voulu par le ministre C.Guéant.Il sera donc nécessaire d'avoir des notions – par exemple - sur les châteaux de la Loire, la guerre de cent ans ou bien la Bastille... OUI, mais on s'est très vite aperçu que les questions étaient trop difficiles, pour ne pas dire impossibles à négocier pour des étrangers.....et pour les Français Alors que ce test est censé être abordable pour les élèves en fin de scolarité obligatoire, il s'avère en réalité , difficile pour les lycéens : ''à qui associez-vous l'Arc de triomphe?Jules César répond au micro d'Europe1, un lycéen à la sortie de son établissement''. ''en quelle année, l'esclavage a été aboli? 1918..1968....je n'y arrive pas ..se demande un autre lycéen''.

Même questionnaire à l'Assemblée natioanle . Certains députés ne semblent plus au fait de l'histoire de France. ''à quelle période se rattache la construction du château de Versailles?...C'est dix-sept cent et quelque chose ...répond un député UMP de la Somme. En réalité la onstruction a commencé en 1662...Pour un député socialiste de la Mayenne cette mesure est inacceptable ''ce n'est pas digne de la tradition française. La France c'est autre chose qu'un questionnaire . C'est l'adhésion à des valeurs et ça ne se limite pas à quelques questions de culture générale , la France ce n'est un trivial poursuite.

Pourtant tout est prévu :- l'entrée en vigueur du questionnaire le 1 juillet 2012 – pour éviter que les candidats n'apprennent le test par coeur, les questions seront changées d'une année à l'autre....

Immigration : le 10/01/12 le ministre Cl. Guéant a déclaré qu'il fallait encore de plus en plus d'expulsions.

En matière d'immigration, le programme de Claude Guéant peut se résumer ainsi : de plus en plus d'expulsions de clandestins et de moins en moins d'entrées autorisées sur le territoire. L'objectif : 35 000 expulsions en 2012 et 200 000 à 150 000 entrées en 2012.

Le ministre vient donc de revoir ses ambitions à la hausse '' je propose de poursuivre la politique de régulation quantitative des flux migratoires'' et il a plaidé pour un débat annuel au Parlement pour fixer les objectifs chiffrés en matière de titres de séjour. ''Cette nouvelle méthode doit nous permettre de revenir au niveau des flux migratoires constatés au milieu des années 90,c'est-à-dire 150 000 titres, avant la perte de contrôle de la politique migratoire, a-t-il précisé.

Pour des lecteurs avertis ce satisfecit a quelque chose de dérangeant. Tout d'abord dans 3 mois aura lieu l'élection présidentielle et l'immigration pourrait tenir une bonne place pendant la campagne. Pour les socialistes ''au-delà des chiffres, il y a des hommes et des femmes et des enfants – donc des drames humains -et on ne peut s'empêcher de penser que les étrangers sont devenus pour Monsieur Guéant en enjeu de surenchère électorale vis-à-vis du Front National ''écrit le PS par la plume de François Rebsamen.

''Non'' aux 18 mois de rétention !

La presse du 20/01/08 faisait savoir que 8 000 personnes environ avaient manifesté la veille en France dans plusieurs villes contre la rétention administrative (dans les CRA: centres de rétention administratifs) des étrangers sans papiers, une privation de liberté qui pourrait durer jusqu'à un an et demi, en vertu d'un nouveau projet de directive européenne. Les manifestants répondaient à l'appel de diverses associations dans le cadre d'une journée d'action européenne contre l'enfermement des étrangers.

Compléments d'informations sur les Centres administratifs de détention (C.R.A).

En France, les Centres de rétention administrative (C.R.A.), ont vocation à recevoir les étrangers qui n'ont pas le droit de séjourner sur le territoire français le temps de pouvoir les raccompagner dans leur pays d'origine. Sur place , ils bénéficient d'une assistance médicale 24 heures sur 24. Pas moins de huit arrêtés !! ont été pris du 30/05/05 au 02/11/2007. L'arrêté du 3/11/08 fixe une nouvelle liste des centres de rétention administrative , toujours répartis en 2 groupes : ceux placés sous la surveillance de la police nationale et ceux sous sous celle de la Gendarmerie nationale. L'arrêté précise, parmi ces centres, ceux autorisés à accueillir des familles. La Cimade est la seule association habilitée à se rendre dans les centres de rétention afin d'y assurer la mission qui lui est confiée par l'Etat au titre d'une convention qui qualifie celle-ci d'accompagnement juridique et social. Le sociologue et militant humanitaire, Damien de Blic ,coauteur en 2007 de ''Sociologie de l'argent -éd- La Découverte) a fait des recherches pour connaître le coût de la lutte contre l'immigration clandestine. Il pense que depuis 2003, 3 milliards d'euros (soit l'équivalent du budget annuel du ministère de la culture) ont été consacrés aux expulsions : en 2005 triplement du budget affectation de 600 policiers supplémentaires à la police de l'air et des frontières 270 M d'euros inscrits au budget pour les C.R.A. Le coût moyen d'une rétention est passé de 600€ en 2004 à 1000€ en 2007.frais de transport, billets d'avion, charges liées aux heures des fonctionnaires consacrées à la rétention. 890 policiers étaient affectées au C.R.A en 2006. Il faut dire que pour atteindre les quota il faut toujours plus de policiers pour interpeller toujours plus de sans-papiers. Damien de Blic pense qu'il y a au moins 15 000 équivalents plein emploi de fonctionnaires dédiés à la seule reconduite à la frontière.

Rien d'étonnant qu'on arrête moins de crapules! En revanche on supprime des postes à l'Education nationale...Les résultats de cette politique ne sont pas bons puisqu'en 2006, 24,3% des personnes placées en rétention administrative ont été remises en liberté sur décisions des juges et que sur 2 arrêtés d'expulsion signés par les préfets 1 seul est exécuté. Le sociologue, enseignant-chercheur à Paris 8, conclut ainsi : ''Familles disloquées,enfants séparés, personnes renvoyées dans un pays où leur vie est en danger...le coût de cette politique est avant tout humain. Mais mettre en parallèle le coût financier qu'elle représente, renforce encore le caractère inhumain d'une logique du chiffre poussée jusqu'à l'absurde. (extrait du Sud-Ouest du 21/04/08)

À propos de la grève des sans-papiers le ministre du travail ,Xavier Bertrand, a déclaré le 20/04/08

'' il y a des textes qui existent aujourd'hui, les préfets ont un rôle clé à jouer,un rôle de régularisation au cas par cas en regardant quels sont les métiers en tension et quelle est la situation des travailleurs. La grève entamée mi-avril se poursuit et s'étend. Le 25/04/08 – 15 sites étaient concernés.

Le ministre Hortefeux casse le monopole de la Cimade.

Jusqu'au décret du 22/09/08 la Cimade ( Comité intermouvements auprès des évadés) était chargée d 'apporter '' aux sans papiers'' information et aide juridique, mais à cause de sa liberté de parole et de ses critiques sur la politique d'immigration du gouvernement , ce monopole a été cassé par le ministre Hortefeux qui a signé, le 22/09/08 un décret prévoyant que n'importe quelle personne morale pourra désormais postuler à cette fonction. Il a imposé aux intervenants – sous la menace financière d'une rupture de contrat sans indemnité – un devoir de confidentialité.

L'assemblée générale extraordinaire de la Cimade a prié le ministre Hortefeux de revoir sa copie.

Le 04/10/08 l'assemblée générale de la Cimade, par 95 voix contre 10, a voté une résolution demandant au ministre de l'immigration de modifier le dispositif prévu par le décret et l'appel d'offres publiés fin août 08.Le 05/010/08 l'entourage du ministre renvoyait la Cimade au courrier du 25/09 de Brice Hortefeux qui, maintenait sa position sur l'ensemble des points contestés en faisant une ouverture : le ministre disait que les personnes morales pouvaient exprimer des critiques et qu'il leur était permis d'écrire des rapports publics. Par ailleurs le ministre a fait savoir à la Cimade que les personnes morales seraient bien des associations.

La situation n'est donc pas débloquée et les dirigeants de la Cimade ont annoncé qu'ils allaient se concerter avec les associations de défense des étrangers pour constituer des équipes mixtes susceptibles d'intervenir, en binôme, dans les centres de rétention. Ce qui ennuie le ministre c'est que les églises chrétiennes sont opposées à son décret et le Secours catholique a décidé de ne pas se présenter dans les centres de rétention. Le ministre a donc sollicité un certain nombre d'associations et d'organismes parapublics et des ONG défendant les droits des étrangers .... mais l'Adoma (ex-Sonacotra) et la Croix -Rouge ont déjà décliné.....pour ne pas faire concurrence à la Cimade.

La ligue des droits de l'homme, le Gisti, le Syndicat des avocats de France et d'autres associations d'avocats ont déposé un référé contre l'appel d'offres du ministre de l'immigration et le 14/10/08 les juges l'ont suspendu jusqu'au 31/10, le ministère de l'immigration étant prié de présenter ses observations sous 5 jours. Le jugement sur le fond devrait intervenir d'ici la fin du mois.

Le ministère voit ses exigences à la hausse et la mission est toujours éclatée en lots.

La version publiée le 19/12/08 montre que les exigences du ministère sont à la hausse : ''le nouvel appel d'offres tient le plus grand compte de l'ordonnance rendue par le juge des référés....en augmentant le niveau d'exigence pesant sur les équipes intervenant dans les CRA, en termes de compétences juridiques et de maîtrise confirmée des règles spécifiques du droit des étrangers.'' affirment les services du ministre Hortefeux.

Dans son communiqué du 22/12/08 la Cimade rejette un processus qui ne peut que conduire à la disparition de l'aide apportée aux étrangers en rétention et étudie avec ses partenaires les moyens de contester ce nouvel appel d'offres. Serge Slama , maître de conférences,considère que la seule réponse est de boycotter ce marché .Cela suppose que les défenseurs des étrangers soient solidaires. Or déjà 3 associations ont décidé de répondre à cet appel d'offres...la situation semble donc se compliquer.

Après l'incendie du CRA du Mesnil-Amelot (77) le ministre Brice Hortefeux accuse SOS Soutien aux sans -papiers.

Le 02/08/08 deux retenus au centre du Mesnil-Amelot ont mis le feu à leur literie au moment où l'association -SOS Soutien aux sans-papiers- réclamait, devant l'établissement, sur une banderole, la destruction de tous les CRA. Le ministre a estimé que l'association était responsable de l'incident et il a saisi la garde des Sceaux des agissements inacceptables de l'association et il a déclaré que l'Etat ne céderait pas et que les agitateurs oubliaient que la seule alternative aux centres de rétention était la prison.

Quant à l'association mise en cause elle jurait n'avoir jamais appelé à manifester pour le 09/08/08. Elle affirme vouloir la fermeture des centres et non leur destruction.

Quelle est l’aide au retour voulue par le ministre de l’Intérieur.19/05/06N

Pour que les immigrés puissent retourner dans leur pays d’origine Giscard d’Estaing avait promis un million d’anciens francs mais il y eut très peu de départs. En 2003 N.Sarkozy a proposé 7 000 € et il n’y a eu que 20 retours. Maintenant il y en a 150 par an…

Avec le ministre B.Hortefeux on s'attend, dans un avenir proche, à un regroupement familial plus rigide encore.

B. Hortefeux, ministre de l'immigration, de l'ntégration, de l'identité nationale et du Codéveloppement a transmis au Conseil d'Etat, le 13/06/07, un avant-projet de loi ( dont le Figaro du 14/06/07 avoue s'être procuré une copie) relatif à l'immigration, à l'intégration et à l'asile. Ce texte provisoire destiné à freiner les flux migratoires peut être amendé avant d'être débattu, début juillet, par la nouvelle Assemblée nationale. Sur 94 500 premiers titres de long séjour délivrés en France en 2005, 76,6% l'ont été au titre du regroupement familial – 8,4% pour asile – 5,3% pour le travail - 9, 4% autres. On va vers la quatrième loi sur l'immigration en 4 ans!. On a déjà eu l'occasion de dire dans ce site que la France légiférait trop et souvent sans application de la loi. Nous nous permettons de citer Montesquieu qui disait dans l'Esprit des lois: les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires. En nous en tenant à l'essentiel nous allons nous arrêter rapidement sur les principales mesures :

Création d'un contrat d'accueil et d'intégration pour la famille : - les parents doivent veiller à la bonne intégration de leurs enfants arrivés en France. Le Préfet saisira le juge en cas de non-respect du contrat.

Maîtrise du français : - pour celui qui veut rejoindre sa famille en France il y aura une évaluation obligatoire de connaissance du français dans son pays de résidence ( formation de 2 mois (?) avec attestation de suivi....)

Ressources pour prétendre au regroupement familial : - elles seront indexées selon la taille de la famille : 1 à 1,2 fois le Smic minimum, hors allocations.

Mise en conformité avec le droit européen sur la demande d'asile : - la France offrira à ceux qui demandent l'asile au moment de leur entrée sur le territoire un recours juridictionnel de plein droit suspensif. Les étrangers auront 24 h pour le faire.

les conjoints de Français qui vivaient en France de façon temporaire (étudiants par exemple) ne seront plus tenus de demander un visa de long séjour pour changer leur statut.

Aide au retour : - cette aide pouvant atteindre 5 000€ pour une famille permet à des étrangers en situation irrégulière de rentrer au pays pour y créer un projet. Pour éviter que des chasseurs de primes ne reviennent ensuite en France, le texte propose de créer un fichier des empreintes digitales et de la photographie des bénéficiaires de l'aide au retour.

Le rapport sur les chiffres de l'immigration pour le Parlement sera réalisé chaque année avec des indicateurs sur l'intégration.

Les compétences : - le texte donne au nouveau ministre de l'immigration l'autorité sur l'Office français des réfugiés et apratides (Ofpra) jusqu'ici sous la tutelle du Quai d'Orsay.

Que pense de ce projet de loi, Pierre Henry, président de France Terre d'asile?

Dans le Sud-ouest du 14/06/07 Pierre Henry , président de France Terre d'asile a répondu à des questions d'un journaliste sur cet avant-projet.

Quelques-unes de ses déclarations: - ...en matière de regroupement familial l'essentiel a été fait en 2003 et 2006. Je ne vois pas l'utilité d'imposer à quelques centaines de personnes une épreuve supplémentaire après une procédure de plus de 2 ans . En 2006 le regroupement familial a concerné 9 000 personnes au total. Ce n'est donc pas de nature à répondre au défi de l''immigration....le contrat d'accueil me semble une mesure symbolique et nous disposons déjà de procédures d'alerte...Je me demande avec quels moyens et selon quels critères on va pouvoir vérifier la connaissance de la langue française....je ne vois pas la portée de cette loi et je suis préoccupé par l'avenir de la commission de recours parce que l'Ofpra passe sous le contrôle du nouveau ministre de l'immigration.

Richard Moyon, porte parole de RESF (réseau éducation sans frontières), est pessimiste : Brice Hortefeux nous prépare des générations de sans-papiers, a-t-il déclaré.

Après le Conseil des ministres du 04/07/07.

Le Conseil des ministres du 04/05/07 a adopté le nouveau projet de loi sur l'immigration qui pourrait être discuté à l'Assemblée nationale en Septembre. Le ministre B.Hortefeux a déclaré que si le test de connaissances évoqué plus haut était négatif, l'autorité administrative organiserait une formation dont la durée ne pourrait excéder 2 mois avec participation de l'intéressé aux frais du dossier...l'admission serait accordée sous réserve de la production d'une attestation de suivi de cette formation dans des conditions à fixer à la faveur d'un décret ultérieur. Le but affiché , a-t-il dit est à la fois d'éviter en France des migrants qui seraient privés de tout repère et de favoriser leur intégration dans la République. On a appris encore que des conditions de ressources seront exigibles du demandeur au bénéfice d'un regroupement familial , conditions de ressources qui prendront en compte la taille de la famille et devront au moins être égales à 1,2 SMIC. Le ministre a rappelé aussi la conclusion obligatoire des parents migrants avec l' Etat du CAI ( Contrat d'accueil et d'intégration).

En cas de refus d'asile, un étranger pourra déposer, dans les 24h, une demande de référé suspensif. En cas de rejet du recours l'étranger sera refoulé. Désormais comme nous l'avions déjà écrit, l'OFPRA ( office français de protection des réfugiés et apatrides) passe des Affaires étrangères au ministère de l'Immigration.

D'ores et déjà le MRAP critique les dispositions aggravantes de cette future loi sur l'immigration qui restreint le droit d'asile et la possibilité de mener une vie familiale normale et il s'insurge contre l'appellation du nouveau ministère qui donne à comprendre que les migrants constituent une menace pour l'identité nationale.

Le nouveau ministre de l'immigration,Eric Besson, a signé le 05/02/09 une circulaire favorisant la délation. Qu'en pense Fadela Amara?

Eric Besson, qui a remplacé Brice Hortefeux en tant que ministre de l'immigration, a signé le 05/02/09, une circulaire permettant à des sans-papiers d'obtenir des titres de séjour en échange d'une ''coopération ''avec la police. Fadela Amara , interrogée sur la circulaire Besson permettant d'attribuer des titres de séjour provisoire aux immigrés victimes de filières clandestines qui les dénonceraient, a déclaré que la délation l'avait toujours gênée..... mais elle a fini par ''comprendre'' car son ministre de tutelle depuis Janvier 09 n'est autre que Brice Hortefeux ancien ministre de l'immigration devenu ministre du travail, des relations sociales,de la famille...

Le passeport biométrique a été lancé officiellement par le décret du 04 mai 08 .

Le projet de budget 2009 a prévu une hausse des tarifs des passeports biométriques : 89€ pour un adulte – 45€ pour les 15/18 – 20€ pour les moins de 15 ans alors qu'il était gratuit. En ce qui concerne les cartes d'identité qui deviennent, elles aussi, biométriques leur délivrance reste gratuite mais leur renouvellement en cas de perte ou de vol sera facturé 25€. Le gouvernement veut réduire la fraude à l'identité car les déclarations de perte ou de vol ont fortement augmenté depuis 1997.

Le passeport biométrique dont les premiers exemplaires seront disponibles cet automne contient une photo et les empreintes digitales numérisées.

Le ministre Eric Besson inaugure un nouveau système biométrique de passage aux frontières.

Lundi 19/10/09 le ministre de l'immigration, a lancé le dispositif de contrôle biométrique Parafés (passage automatisé rapide aux frontières extérieures Schengen) à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Il s'agit d'un dispositif qui, après une inscription sur une base de données, permet de passer la frontière grâce à un contrôle automatisé qui consiste en une vérification d'empreintes digitales. Le passager ne passe plus devant un policier avec son passeport mais dans un sas où sera contrôlée son empreinte digitale. Pour le ministre l'intérêt est double : il facilite la passage des voyageurs et il aide à déjouer le piège des filières de faux passeports. Il permet aussi de consacrer les moyens économisés à la protection des frontières.

Quant à la création d'un nouveau fichier le ministre a assuré que la ''Cnil'' n' avait exprimé aucune réserve.

Le 21 Janvier 2010 arrivée en France du scanner corporel.

D'après Europe 1 le premier scanner corporel (sensé améliorer la sécurité aérienne) arrivera à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle fin janvier 2010.L'expérimentation se fera en toute discrétion car cette technologie semble déranger beaucoup de monde. Sur l'écran les agents verront un corps nu, en 3D, et en noir et blanc comme un négatif..Pour régler le question de l'intimité , les fabricants de scanners, comme HTDS, ont déjà des solutions : - l'opérateur qui analyse l'image se trouvera dans une pièce isolée et sans fenêtre, il ne sera pas en contact visuel avec le passager. La possibilité de couvrir l'image réelle par une image numérisée est aussi avancée. Le Français Thalès est en train d'inventer un ''smart couloir''. Un couloir avec des capteurs et des caméras dissimulées derrière des cloisons qui enregistreraient chaque mouvement des passagers. Dernière évolution en préparation : le système Hypervisor. Il s'agit d'un logiciel qui permettra de recenser tous les événements anormaux qui se produisent au même moment dans un aéroport.

La sécurité aérienne est l'objet d'une réunion entre les pays européens et les USA qui se tient à Tolède les 21 et 22/01/2010;

La Cimade conserve l'aide aux réfugiés dans le Sud-Ouest.

Jusqu'alors seule association habilitée à intervenir dans la trentaine de centres de rétention où sont maintenus les étrangers en situation irrégulière, la Cimade a perdu ce monopole. Le résultat de l'appel d'offres publié le 10/04/09 par le ministère de l'immigration l'oblige à partager cette mission avec 5 autres associations, à partir de Juin 09. La Cimade a reçu en attribution : Bordeaux, Nantes, Rennes,Toulouse et Hendaye. Les 5 lots restants ont été attribués à l'Association service social familial migrants (Assfam), France Terre d'asile, l'Ordre de Malte, Forum Réfugiés et le Collectif Respect.

Le 26/12/09, le président de la Cimade s'est vu refuser l'entrée au CRA d'Hendaye .

Le président national de la Cimade, Patrick Peugeot, s'est vu refuser le 26/12/09 l'entrée au Centre de rétention administrative d'Hendaye alors qu'il avait annoncé sa venue quelques jours plus tôt. ''C'est la première fois a-t-il dit qu'on me refuse l'entrée d'un centre ''. L'interdiction émanait du Préfet. Patrick Peugeot en a conclu qu'il y avait des choses à cacher . Sinon a-t-il ajouté pourquoi m'interdire l'accès? Et de poursuivre : on imagine qu'en cette période de fin d'année, les fonctionnaires doivent remplir des objectifs chiffrésdans ces conditions on est moins scrupuleux sur les règles de placement en rétention.....

Le 25/01/10, les JLD (Juges de la liberté et de la détention) de grandes villes ont remis en liberté la totalité des 124 Kurdes qui avaient été placés en CRA après avoir été déba

Les JLD de Lille, Nîmes, Marseille , Rennes, Toulouse ont ordonné la mise en liberté des 124 réfugiés Kurdes qui avaient été placés en CRA(comme des clandestins) dès leur débarquement en Corse du Sud. Il faut dire que ce placement en CRA avait fait réagir les associations de défense des droits de l'homme, la Cimade et de nombreux membres de l'opposition. Ces Kurdes vont demander l'asile.

Pour Pierre Landete,avocat fondateur de l'Institut de défense des étrangers ''ce ne sont pas juste les associations mais les juges qui ont pointé l'illégalité.''et il se dit choqué que le gouvernement puisse à la fois prendre des libertés avec la législation sur le droit d'asile et vouloir profiter d'un cas isolé pour muscler une nouvelle fois un traitement de personnes et des migrants déjà contraire à la morale républicaine.

Présentation du plan antiglandouille pour les banlieues de la secrétaire d'Etat à la politique de la ville, Fadela Amara, au Conseil des ministres du 7/09/07 à Strasbourg.

Fadela Amara, dans son langage franc (je vous le dis très cash – il est hors de question qu'on continue à se la raconter sur la question des banlieues...), a fait le 7/09/07 sa première communication au Conseil des ministres . L'ancienne présidente et fondatrice de l'association Ni putes ni soumises veut briser des tabous et et bouleverser des forteresses. Après avoir encouragé les séances de coaching menées avec un grand succès par Daphné Battaglia pendant 6 mois avec des jeunes de quartiers sensibles elle a évoqué son projet antiglandouille. En voici quelques pistes:

Etats généraux de la banlieue (circulaire adressée aux préfets) qui se dérouleront du 19/09 au 19 novembre et qui seront clos par le Président de le République. Tous ceux qui ont quelque chose à dire pourront se faire entendre: urbanistes, sociologues, élus, population...

depuis le 1ieraoût le blog de la secrétaire d'Etat a été visité par environ 100 000 jeunes et on peut lire plus de 10 000 propositions pour améliorer la vie sur les dalles .

un désenclavement numérique: la secrétaire d'Etat ne veut pas que la banlieue soit l'oubliée des technologies nouvelles et elle entend développer le wi-fi gratuit et généraliser le haut débit.

une journée de l'éducation au respect : avec l'Education nationale elle préconise la création dans les écoles d'une journée consacrée à l'enseignement des valeurs de respect : de la loi, des biens publics, du hall d'immeuble....

une légion d'honneur des quartiers... : elle va réfléchir à la mise en place d'une décoration spéciale qui pourrait être accompagnée d'une bourse pour ceux qui prennent des initiatives ..[signalons que dans ce site nous avons cité différentes actions déjà en place dans ce domaine...]

le renfort des retraités : tout comme elle veut solliciter davantage le monde de l'entreprise pour faire de l'emploi des 16/25ans une priorité , Fadela Amara plébiscite l'investissement des retraités qui ont du temps, un savoir-faire et une expérience qui n'est pas mise en valeur dans la vie des cités. ( d'après Aujourd'hui du 7/09/2007)

La ministre Christine Boutin ne croit pas au plan Egalité des chances de Fadela Amara.

Le 14/01/08 la ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin , a déclaré qu'elle ne croyait pas en un plan banlieue mais qu'elle croyait en la réponse beaucoup plus globale d'une nouvelle politique de la ville. Lors de sa conférence de presse, le Président avait dit que la caractéristique du plan de Fadela Amara reposait davantage sur les personnes que sur les territoires. Mme Boutin a développé cet aspect en soulignant que la logique des zones [Mme Amara avait évoqué l'idée de déterminer des zones par couleurs (vert,orange ou rouge) pour mieux s'attaquer aux difficultés croissantes] à la base de toutes les politiques d'aides, a dressé des frontières entre les paysages urbains et ghettoïsé des territoires. La logique des zones, d'après elle, n'est plus pertinente et elle a déclaré que, plus que des moyens supplémentaires, il faudrait une meilleure distribution des fonds et elle a estimé qu'il fallait revoir la fiscalité locale. Il faut dire que, quelques jours auparavant, plusieurs maires de banlieue avaient plaidé pour une péréquation fiscale entre villes riches et villes pauvres. Rappelons qu'en novembre 2007 la Cour des comptes avait dressé un bilan sévère de la politique de la ville menée depuis 2002 et ce en dépit des milliards dépensés.

● ● Fadela Amara, secrétaire d'Etat à la Ville, a esquissé les grandes lignes de son plan banlieue à Vaulx -en-Velin le 12/01/08. Elle pense qu'il est possible de se mettre d'accord sur 3 priorités : - emploi – éducation – désenclavement. Il faudra aussi,dit-elle, une meilleure gouvernance. C'est en Février 08 que le Président de la République présentera sa politique pour les banlieues nouvellement baptisée espoir Banlieue. Ce dont on peut être certain c'est qu'il ne s'agira plus d'un plan Marshall des banlieues auquel le candidat avait promis de consacrer beaucoup d'argent. Les ministres en charge du dossier préfèrent souligner que les quartiers difficiles n'ont pas besoin d'un énième plan de banlieue mais plutôt d'une dynamisation globale.

En plus de l'emploi, de la réforme de l'école primaire, des mesures contre l'immigration clandestine, le gouvernement envisage une réforme de la Dotation de solidarité urbaine (DSU) pour mieux organiser la solidarité entre communes riches et pauvres. Mme Boutin, ministre du Logement et de la Ville, dont nous avons évoqué au paragraphe précédent son point de vue sur le plan de Fadela Amara veut que la ville cesse d'être une addition de ghettos.

Plan banlieues : la Secrétaire d'État à la ville, Fadela Amara, parie sur le coaching des jeunes.

Sur Radio Monte Carlo, le 02/05/08 on a entendu la Secrétaire d'État, Fadela Amara, dire qu'il fallait aller chercher les jeunes dans les cages d'escalier et on a appris qu'elle avait rencontré à Corbeil-Essonnes avec le Sénateur-Maire UMP, des jeunes qui avaient expérimenté le coaching : une méthode de suivi personnalisé et en groupe qui préfigure le ''contrat d'autonomie'' – dispositif prévu au coeur du volet emploi du plan banlieues. (in Libération du 29/04/08).

Depuis 17 mois des jeunes au chômage suivent le programme d'Attribut conseils, une entreprise spécialisée dans le coaching et la gestion de carrières. Selon l'ANPE sur les 59 jeunes ayant suivi les sessions jusqu'au bout, 58 seraient placés. 250 millions d'euros sont engagés pour aider 45 000 jeunes à trouver du travail d'ici 3 ans. Ces jeunes , coachés, âgés de moins de 26 ans apprendront, dans 35 départements, à rédiger un CV,une lettre de motivation, à intégrer les codes de l'entreprise. L'objectif majeur est de rapprocher le monde des jeunes sans emploi de celui des métiers en tension

Le 20/01/09 la presse en général et ''Aujourd'hui '' en particulier font le bilan du plan Banlieues.

Le point : - le dispositif Espoir banlieues préparé par la secrétaire d'Etat, Fadela Amara ,a été dévoilé il y a un an par le président de la République. Un comité interministériel se réunit à Matignon le 22/01/09 pour dresser un premier bilan qui ne pourra être que modeste car une grande partie des objectifs n'ont pas été atteints. Le président a déclaré, il y a un mois, que le plan n 'allait pas assez vite. Un changement d'importance a eu lieu il y a quelques jours : Fadela Amara ne travaillera plus avec Mme Boutin, ministre du logement, mais avec le ministre Brice Hortefeux , ministre des Affaires sociales, et qui a la culture du résultat...De plus le président a nommé Yasid Sabeg au poste de Haut-commissaire à la diversité et à l'Égalité des chances.....

Bilan positif pour : → la mobilisation des grandes entreprises. Pour lutter contre le chômage des jeunes de banlieues, Fadela Amara a su convaincre : -L'Oréal – Coca-Cola – Carrefour – Adecco +quelque 70 sociétés. Plus de 11500 jeunes ont trouvé des CDI ou des CDD de plus de 6 mois. D'autres ont bénéficié des stages (2000) ou des contrats par alternance (1600).→ l'excellence à l'honneur : à la rentrée 2008, 30 lycées (dont 14 LP) soit 20 000 élèves ont été labellisés sites d'excellence et ils ont eu droit à des activités éducatives et des partenariats de haut niveau. → Les banques de stages. La banque de stage est chargée d'accompagner les jeunes dans leurs recherches de stage et de leur faire des propositions intéressantes.14 académies ont déjà mis en place ce dispositif et l'an prochain toutes les académies en seront dotées .

Bilan négatif pour : → le coaching plutôt en retard : l'objectif est de créer en 3 ans 45 000 contrats d'autonomie ( coacher les jeunes des cités sans qualification pour les amener vers un emploi.) 2500 ont été signés en 2008. On a perdu du temps au départ dans les appels d'offres mais la dynamique semble en place et on pense que 300 engagements pourraient être signés chaque semaine. Pour connaître le projet de Fadela Amara lire le sous/chapitre précédant celui-ci.

Les écoles de la deuxième chance (EDC) peinent à se multiplier : ces classes depuis l'an 2000 forment les 18/25 ans sans diplôme ni qualification

Actuellement il existe 43 écoles dans 25 départements et on assure qu'il y en aura 64 grâce aux crédits du plan de relance.→ Le ''busing ''est en panne : pour favoriser la mixité sociale – comme nous l'avons bien développé ailleurs – des bus conduisent des enfants d'une cité au fort échec scolaire vers un établissement de centre ville .On comptait sur 50 communes pour tenter cette expérience mais seules 7 communes (200 élèves environ) ont accepté cette formule .Disons que ce sont les maires qui prennent la décision et non les ministres. La création d'entreprises en stand-by : la secrétaire d'Etat à la ville voulait faire émerger 20 000 nouveaux créateurs d'entreprise dans les zones urbaines sensibles (ZUS) mais il faudra attendre la mise en place de la réforme des aides à la création d'entreprise. →Les postes de délégués du préfet chargés de coordonner l'action des services de l'Etat manquent : seulement 80 postes sur 350 prévus ont été créés.→ La journée du respect oubliée : une journée annuelle de l'éducation au respect devait avoir lieu le 9 décembre (en mémoire de la date de la séparation de l'Eglise et de l'Etat (9/12/05). En 2008 ce fut un rendez-vous manqué comme est aussi au point mort le désenclavement numérique des quartiers avec la mise en place du wi-fi gratuit et la généralisation de l'Internet à haut débit.

Le 26/09/07 les tests ADN refusés par la commission des lois du Sénat mais votés à la fin par le Sénat après des concessions du gouvernement.

Contrairement aux députés qui avaient voté le 20/09/07 (91 voix contre 45) une version expurgée de l'amendement controversé autorisant le recours aux tests ADN, la commission des lois du Sénat a supprimé le 26/09/07 l'article du projet de loi Hortefeux sur la maîtrise de l'immigration, instaurant un recours éventuel à des tests ADN pour le regroupement familial. Décision ( très critiquée par des chercheurs qui y voient une contradiction avec la loi de bioéthique) qui devra être confirmée par un vote des sénateurs en séance publique lors de l'examen du texte en première lecture qui doit commencer le 02/10 .La commission a également supprimé l'obligation pour les conjoints de Français de suivre une formation linguistique dans leur pays d'origine pour obtenir un visa de long séjour. Mais le 03/10/07 les sénateurs, en séance publique et après avoir entendu le premier ministre,ont voté les deux premiers articles de la loi. Le gouvernement n'a pas fléchi et son amendement est passé même s'il y a eu des concessions...Les deux assemblées doivent attendre le nouveau texte qui sera élaboré par une commission mixte paritaire (7 députés et 7 sénateurs). D'après des journalistes bien informés cette commission va prendre la version retoquée du Sénat pour la proposer au vote définitif et alors ...le texte passera.

Les pétitions contre les tests ADN se sont multipliées dans le pays.

Des milliers de personnes : - politiques , acteurs, scientifiques, chanteurs, historiens, écrivains, lycéens, syndicalistes, enseignants ...ont signé la pétition contre l'amendement (même modifié) relatif aux tests ADN qu'ils considèrent comme attentatoire aux libertés individuelles. Les Français d'après un sondage de CSA (3 et 4/10)sont assez partagés mais reconnaissons que les arguments développés par les opposants sont intéressants..

Monseigneur Olivier de Berranger a déclaré que ce qu'on commence à faire pour les étrangers et non pour les français est discriminatoire .Nous ne sommes pas opposés aux test ADN en matière de criminalité, pour des raisons sanitaires mais pourquoi en ferait-on pour identifier la parentalité.?..le regroupement familial est un droit sacré.Dans ces tests ADN il y a un risque de dérive sur la dignité de la famille...

Le Conseil national d'éthique a fait connaître son opposition totale aux tests ADN.

Pour Guy Carcassonne, spécialiste du droit constitutionnel c'est une question qui touche aux droits de l'homme. La polémique s'est accélérée lorsque le premier ministre a utilisé le mot détail pour évoquer l'amendement Mariani sur les tests ADN. Ce terme est très sensible politiquement depuis son emploi par Le Pen pour parler des chambres à gaz. Le président de la Fédération internationale des droits de l'homme a déploré cette expression et il se demande pourquoi, s'il s'agit d'un détail -ce qui veut dire que la mesure est inutile - le gouvernement s'attache tant à faire accepter cet amendement...Quant au premier ministre qui a l'art de retourner les situations, il a déclaré à propos du mot détail : ce parallèle avec Le Pen n'est pas seulement ridicule , il est honteux.

On sent dans cette mesure une incohérence majeure : c'est un détail.... et.... Algériens, Marocains, Tunisiens ne sont pas concernés par cette mesure alors qu'ils forment les plus gros contingents de candidats au regroupement familial ??!! Peut-on espérer un recul du gouvernement lors du vote définitif prévu à l'Assemblée nationale le 22 octobre 07 et au Sénat le 23? on en doute car, à en croire les experts , le Parlement devrait voter un compromis (version allégée du Sénat) : le test ADN ne serait proposé que dans les pays où les faux actes d'état civil sont très fréquents et chaque demande sera subordonnée au feu vert du président du tribunal de Grande instance de Nantes, compétent en matière d'état civil. Et si ces tests étaient frappés d'inconstitutionnalité?

Les tests ADN validés par le Conseil constitutionnel mais difficilement applicables.

Le 15/11/07 les 11 sages du Conseil constitutionnel ont validé l'article 13 sur les tests ADN en faisant 2 réserves précises : - la filiation de l'enfant étranger reste soumise à la loi personnelle de la mère étrangère et - les autorités diplomatiques ou consulaires ne seront pas dispensées de vérifier au cas par cas les actes d'état civil produits. En revanche le Conseil constitutionnel a jugé contraire à la constitution l'article 63 (sur les statistiques ethniques). Les opposants aux tests ADN ont fait remarquer que les réserves adoptées par le Conseil vident (au moins partiellement) le dispositif de sa substance et le rendent un peu plus inapplicable. Un constitutionnaliste, Didier Maus ,a déclaré que l'application de ce dispositif sera très difficile , voire ténue.

Immigration – Février 09 - le ministre Eric Besson relance les tests ADN?

La presse (Le Parisien du 13/02/09) nous informe que le ministre de l'immigration, E. Besson, relance le débat sur les tests ADN, alors que ce dispositif particulièrement controversé de la loi sur l'immigration d'octobre 07 était resté dans des cartons faute de décret d'application. Eric Besson a déclaré à la presse que ce décret serait pris dans un mois et demi ou deux mois. On peut lire au sous/chapitre ci-dessus que le ConseiL d'Etat l'avait validé mais à des conditions qui en rendaient l'application très difficile.

En cours de finalisation , il doit maintenant obtenir l'aval du chef du gouvernement. Une réunion interministérielle lui sera consacrée le 18/02/09. ''Quand j'aurai la conviction absolue que tout a été fait sur le plan éthique, moral et des réalisationsconcrètes, je signerai le décret a déclaré le ministre.'' Après la Grande Bretagne qui en pratique 10 000 par an , le ministre entend en discuter avec la Finlande, le Cap Vert dont les autorités y sont favorables. Il se défend de vouloir relancer le débat et reconnaît le caractère très restrictif d'un texte qui ne concernait que quelques centaines de personnes par an. Le Conseil constitutionnel ne l'avait validé qu'à la condition de réserves précises.

SOS Racisme , qui avait rassemblé des milliers de signatures sur une pétition '' touche pas à mon ADN'' a dit le 12/02/09 être surpris que cette disposition soit remise sur le devant de la scène.

L'exclusion des sans-papiers de l'hébergement d'urgence.

Un autre amendement du projet de loi sur l'immigration a été très mal accueilli : l'article visant à exclure les sans-papiers de l'hébergement d'urgence. Martin Hirsch, haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté l'a sévèrement critiqué sur Europe 1.Le Secours catholique a demandé à M.Hirsch de peser de tout son poids contre cette mesure inhumaine et difficilement applicable.

Aux dires du directeur général du Fnars les représentants des ministres concernés qui ont reçu les associations n'ont pas pris d'engagement ferme de suppression de ce texte. Ils se sont engagés à relayer auprès des parlementaires la demande de suppression. On apprenait de Gilbert Laguanelle du Secours catholique (Libération du 09 octobre )que le gouvernement se serait engagé à garantir les conditions actuelles d'hébergement des personnes en situation irrégulière. L'auteur de l'amendement, le député Mariani ,a déclaré qu'il n'avait jamais été question d'empêcher les sans-papiers de passer la nuit dans un centre s'il fait froid....et il a suggéré à M.Hirsch de relire le texte...Pour lui c'est clair : il s'agit d'éviter que les sans-papiers ne se prévalent de leur maintien dans des structures d'hébergement pour demander à bénéficier du Droit au logement opposable (Dalo).

À l'unanimité les associations affirment que le texte du député Mariani ne fait que semer la confusion en remettant en cause l'aspect inconditionnel de l'accueil.

Dans une langue peu châtiée, dans un franc-parler style banlieue,la Secrétaire d'Etat à la Ville, Fadela Amara, a critiqué avec véhémence le projet de loi sur l'immigration. Pour éviter que ce projet de loi ne devienne la pierre d'achoppement de la politique mise en place, le premier ministre a reçu le 10 octobre Fadela Amara. Il lui a exprimé sa confiance pour le travail qu'elle fait au gouvernement, lui a demandé de modérer son langage et de se concerter avec la majorité. Ensuite il a reçu le secrétaire général de l'UMP et il a recadré son équipe gouvernementale......et l'inauguration de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (décidée sous Chirac et Jospin) a eu lieu à Paris le 10/10/07 en l'absence des plus hautes autorités de l'Etat et en présence de leaders de l'opposition. (Le Figaro du 11/10/07)

Le 16/10/07 députés et sénateurs ont retiré du projet de loi sur l'immigration la disposition qui risquait de remettre en cause l'accueil des sans-papiers dans les centres d'hébergement d'urgence.

La lutte contre le travail clandestin s'amplifie avec le ministre Hortefeux.

Pour mener à bien la lutte contre l'immigration clandestine Nicolas Sarkozy a créé le ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement. Sous la responsabilité du ministre Hortefeux – qui s'est confié à Aujoud'hui du 30/07/07- le gouvernement a fait connaître sa volonté d'éradiquer l'emploi des travailleurs sans papiers. Le nombre de clandestins en France est estimé entre 200 000 et 400 000 et 185 000 titres de séjour ont été délivrés en 2005.

Le ministre a annoncé un renforcement des contrôles dans des entreprises et notamment dans les secteurs les plus touchés comme le bâtiment, la confection, la restauration ou les exploitations agricoles . En 2006

6298 entreprises ont été en infraction. Depuis le premier juillet 07 tous les employeurs ont obligation , quand ils embauchent,de saisir les préfectures pour qu'elles vérifient la validité des titres de séjour des étrangers candidats à une emploi. Désormais les sanctions parfois lourdes ,tombent : 18 mois de prison ferme à l'encontre de deux dirigeants d'une entreprise de travaux publics à Rennes pour avoir employé des ouvriers turcs en situation irrégulière - patrons placés en détention provisoire - un particulier condamné à 2 mois de prison avec sursis, amendes sévères. Les inspecteurs du travail contestent les compétences de ce nouveau ministère car ils craignent d'être utilisés pour pister les sans-papiers.

Un regard sur l'Europe : Espagne :comme ce sont les clandestins qui alimentent le miracle économique

(in Aujourd'hui) 700 000 étrangers ont été régularisés. En Italie la situation est quasi identique. Au Royaume Uni la loi oblige les agences de recrutement à avoir une licence. Le seul secteur de l'agriculture emploierait 200 000 clandestins. En Allemagne il y a une unité de contrôle pour lutter contre les employeurs qui font travailler des étrangers en situation irrégulière, tandis que les sans-papiers sont protégés par la législation. Aux Pays-Bas

le gouvernement chasse le travailleur clandestin et les amendes vont de 900 à 8 000€ par travailleur clandestin découvert. En Finlande 12% des ouvriers du BTP travailleraient illégalement.

23/10/07 : la Loi sur l'immigration adoptée, tests ADN compris!

Le Parlement français a adopté définitivement le 23/10/07 le projet de Loi sur l'immigration qui prévoit, entre autres, le recours aux tests ADN dans le cadre du regroupement familial – une mesure contestée et jusque dans les rangs de la majorité. Les sénateurs ont entériné par 185 voix contre 136 la version du texte mise au point la semaine dernière par une commission mixte paritaire (CMP),Assemblée-Sénat. Les députés ont voté le projet de loi par 282 voix contre 235.

Il faut dire que l'examen de ce projet de loi a été perturbé par l'amendement du rapporteur Mariani à l'Assemblée concernant le recours aux tests ADN dans le cadre du regroupement familial. Facultatif, le recours aux tests ADN s'appliquera à titre expérimental jusqu'au 31/12/09.Il nécessitera l'autorisation d'un juge , et le consentement écrit du demandeur et surtout l'avis du Comité national consultatif d'éthique avant sa mise en oeuvre par décret.

Cette loi comporte toute une série de mesures qui vont durcir les conditions de ce regroupement. Il modifie les conditions de ressources en les indexant à la dimension de la famille et dispose que toute personnr de plus de 16 ans désireuse de venir en France au titre du regroupement familial devra se soumettre à une évaluation de son degré de connaissance de la langue et des valeurs de la République. Le texte prévoit également la création d'un contrat familial pour les parents d'enfants bénéficiant d'un regroupement familial et place l'Office français des réfugiés et apatrides (OFPRA) sous la tutelle du ministère de l'Immigration et non plus celui des Affaires étrangères.

On y trouve aussi une mesure qui, s'inspirant d'une recommandation de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), propose de légaliser la collecte des données de nature ethnique pour les études statistiques. Un des amendements retenus donne la possibilité aux Préfets de régulariser des personnes en situation irrégulière qui travaillent dans des secteurs d'activité connaissant des pénuries de main-d'oeuvre. Un autre autorise les entreprises de travail temporaire à recruter des intérimaires à l'étranger.

Rappelons que la plupart de ces mesures avaient été prévues et annoncées dans le site il y a quelques mois.

Le 13/09/09 Eric Besson dit qu'il ne signera pas le décret d'application sur les tests ADN.

Sur Europe n°1 le 13/09/2009 le ministre Eric Besson a déclaré qu'il ne signerait pas le décret d'application sur les tests ADN pour le regroupement familial en affirmant qu'il n'était pas en mesure de respecter l'esprit et la lettre de la loi. Pour lui le législateur a émis tellement de contraintes que le décret d 'application n'est pas possible en l'état. Plus haut dans ce chapitre nous avions dit que cette loi était, au dire de juristes, tout à fait inapplicable. Ça fait désordre : la loi Hadopi a été un vrai feuilleton législatif , la loi sur les tests ADN ne sera pas appliquée...encore que les divergences au sein de la majorité qui ont éclaté dès la décision du ministre E.Besson conduiront vraisemblablement à un nouveau vote....

Dernières news! L'omniprésent président veille : il a reçu à l'Elysée les députés UMP pour les inviter à cesser leurs querelles avec Eric Besson. Le patron de l'UMP ,J.F. Copé avait accusé Eric Besson en ces termes '' Tu affaiblis le Parlement. Tu aurais dû en parler au président de la Commission des lois et accessoirement à moi '' Le député de Paris, J.F. Lamour a été plus cinglant ''...On vote un texte, on travaille jour et nuit et c'est balayé d'un revers de la main, sans prévenir. (extraits du Monde du 17/09/09).

Après sa déclaration fracassante ''les tests ADN ne servent à rien''(étranges propos dans la bouche d'un président qui désavoue le pouvoir législatif de l'Assemblée nationale) Nicolas Sarkozy a déclaré : ''maintenant, on va prendre le temps avec François Fillon d'y réfléchir''. Seul l'avenir nous dira s'il s'agit d'un abandon pur et simple ou d'une nouvelle discussion au Parlement...

Éric Besson, ministre de l'Immigration, accuse de mensonge,le 07/04/09, les associations mobilisées pour aider des sans-papiers..

La presse a publié le 08/04/09 la lettre de mission que le Président Sarkozy a fait parvenir à Eric Besson , ministre de l'immigration. On peut y lire -entre autres priorités – le renforcement de la lutte contre l'immigration irrégulière avec un objectif de 27 000 éloignements , retours volontaires ou reconduites. Le rassemblement Europe- Écologie avait déclaré qu'aujourd'hui en France , il est devenu criminel d'accueillir, d'accompagner ou seulement d'aider une personne en situation irrégulière. Le ministre Besson a déclaré alors que cette affirmation était mensongère et à l'adresse des associations qui avaient appelé à manifester il a dit qu'elles avaient proféré une suite d'affirmations infondées qu'il lui était impossible de laisser sans réponses. Il a rappelé que les interpellations d'aidants ne concernaient que les personnes participant activement aux filières d'immigration clandestines et que personne en France n'avait jamais été condamné pour avoir seulement accueilli, accompagné ou hébergé un étranger en situation irrégulière.

Pour les associations, plusieurs personnes ont été placées en garde à vue. Des salariées de France terre d'asile se sont retrouvées derrière des barreaux. L'article L622-1 du code de l'entrée et du déjour des étrangers et du droit d'asile prévoit toujours que ''toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entreé, la circulation ou le séjour irrégulier d'un étranger en France sera puni d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 30 000 euros ''.De plus on sait qu'un amendement à la loi des Finances 2009 fixe également pour 2010 un objectif de 5500 interpellations d'aidants de sans papiers. Le ministre judasien semble ignorer ou simule d'ignorer cet article et cet amendement. Il n'hésite à dire des contre-vérité sur les expulsions en France et en Europe (article de Libération du 06/04/09 page9Expulsions: Besson se trompe d'objectif).

On a pu voir il y a quelques semaines, toutes les manoeuvres et arguties utilisées par l'ex-ministre de l'immigration Brice Hortefeux pour casser le monopole de la Cimade. Rien d'étonnant donc que devant cette législation dépassée, qui a créé en quelque sorte un délit de solidarité , un groupe parlementaire – celui du PS en l'occurrence – défende bientôt une proposition de loi visant à dépénaliser l'aide au séjour irrégulier si elle est ''réalisée dans un but humanitaire''.

Opération d'arrestations de migrants à Calais , les 20 et 21/04/09,avant la venue du ministre Besson.

500 policiers et gendarmes ont interpellé dans la région de Calais,les 20 et 21/04/09, 200 migrants (principalement des Afghans),au cours d'une importante opération de police, à 48h de la visite du ministre de l'Immigration. Pour Jean-Claude Lenoir, vice-président de l'association d'aide aux migrants Salam ''les gens veulent tellement flatter M.Besson qu'ils en rajoutent avec une opération de nettoyage pour faire croire que tout va bien, tout est propre, qu'il y a moins de migrants......Les associations essayent d'apporter leur contribution mais on voit qu'aujourd'hui en France, la seule communication est la répression. De son côté le Préfet, initiateur de cette opération, a réfuté le terme de nettoyage.

4 mois et demi après sa promesse, le ministre E.Besson annonce la fermeture de la ''jungle de Calais ''avant le 26/09/09.

Le 16/09/2009 sur TF1, le ministre de l'immigration, Eric Besson , a annoncé la fermeture avant la fin de la semaine prochaine (26/09/09) de la zone proche du port de Calais où se trouvent des centaines de sans-papiers.Interrogé sur l'imminence d'une intervention policière pour fermer cette zone baptisée ''jungle ''en raison des conditions très précaires de ces migrants depuis la fermeture de Sangatte, le ministre a répondu : ce sera avec le préfet sur place que nous déciderons. À propos du sort des migrants venus pour la plupart de l'Afghanistan ou de l'Irak le ministre a assuré qu'une solution individuelle serait proposée à chacun : le retour volontaire – la demande d'asile ou l'expulsion.

La jungle de Calais a été démantelée le 22/09/09 : coup d'arrêt ou déplacement du problème?

500 Policiers,3 bulldozers, quelques camions ...(sous l'oeil des caméras)ont suffi pour supprimer le campement de fortune (cahutes faites de palettes, de tôles et de bâches) où, parfois, quelque 800 exilés s'étaient réfugiés en attente d'un passage clandestin pour la Grande Bretagne.276 étrangers dont 135 enfants ont été interpellés. Les mineurs ont été placés dans 5 centres d'hébergement spécialisés. Les clandestins qui refuseront l'asile ou le retour volontaire seront placés en centre de rétention en vue d'une expulsion.

Pour les associations cette opération très médiatisée ne fera que déplacer le problème. En effet dès le lendemain du démantèlement les clandestins revenaient en nombre ( 70 et 100 le surlendemain )dans l'espoir de passer en Angleterre. Le point de vue du responsable de l'association Salam mérite d'être lu : ''la vie va être encore plus dure pour les migrants qui reviennent. Ils n'auront plus ni abri ni répit. Les associations auront plus de mal à les trouver et à leur porter assistance . La tragique ironie , c'est que les mafias de passeurs n'auront en revanche aucun mal à les localiser puisqu'ils ont des téléphones portables .Plus on isole les migrants plus on les jette dans les bras des mafias.....''

Alors que le ministre de l'immigration,Eric Besson, considère, lui, l'opération comme un succès, la Cimade évoque l'échec du démantèlement. ''Cette opération est un échec pour avoir ignoré les droits des personnes''.

En novembre 2010 le maire de Calais appelle tous les maires voisins à l'aide pour mieux répartir les clandestins qui ont de nouveau envahi sa ville....Où est l'efficacité du démantèlement de la jungle de Calais prôné par Le ministre Eric Besson?? Une opération trop rapide, insuffisamment réfléchie...

Novembre 09 : les ministres Darcos et Besson contre le travail illégal et les sans-papiers.

Alors que le conflit des 5 500 travailleurs sans papiers entre dans sa sixième semaine les employeurs d'étrangers en situation irrégulière sont visés par le gouvernement (propos du ministre du travail -X.Darcos)qui brandit les menaces suivantes : fermeture administratives des entreprises en infraction – durcissement des sanctions contre les donneurs d'ordres peu regardant sur leurs sous-traitants- inéligibilité à tout appel d'offres public ou privé de toute entreprise qui aurait employé des étrangers sans titre de travail.

De son côté le ministre de l'immigration Eric Besson a déclaré sur France 5 qu'il déposerait un projet de loi (véritable copier-coller des mesures de X.Darcos.) Les syndicats qui appuient les sans-papiers ont réclamé l'ouverture de discussions avec X.Darcos sur les critères de régularisation...Ils estiment que le ministre ne peut pas rester à côté de ce dossier car il a son mot à dire sur les secteurs où l'on a besoin de la main d'oeuvre étrangère.

Pour sensibiliser les 12/18 ans à la question des migrations un coffret contenant un DVD(5 films) et un manuel de l'enseignant ont été mis au point par le UNHCR et l'OIM en 2009.

Dans Le Monde du 21/04/09 on peut lire qu'à cause de la place de plus en plus importante sur la scène mondiale et politique que tiennent les phénomènes migratoires et d'asile, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM)se sont unis pour faire un coffret contenant un DVD (5 films) et un manuel de l'enseignant, destiné aux jeunes de 12/18 ans. Ce coffret propose différents exercices de composition abordant les grands thèmes de la question.La justice, le 30/05/09, donne raison à la Cimade face au ministre de l'immigration, E.Besson.05/06/2009

Le juge des référés du tribunal administratif de Paris a suspendu le 30/05/09 l'exécution du marché de l'aide aux étrangers en rétention (il y aurait désormais 6 associations – dont la Cimade-impliquées dans le marché de l'aide aux étrangers dans les CRA)signé le 10 mai par le ministre E.Besson, qui faisait l'objet d'un recours de la Cimade. Soutenue par de nombreuses associations de défense des droits humains et des étrangers, la Cimade avait dénoncé la transformation de la mission d'aide aux étrangers, notamment pour former des recours contre une expulsion, en une simple mission d'information Le ministre a annoncé qu'il prolongeait de 3 mois la mission de la Cimade, jusqu'alors seule habilitée et qu'il était prêt à clarifier ce point dans le sens voulu par la Cimade;.

Où en est la mesure phare de la loi Sarkozy : la carte compétences et talents?

Dans son édition du 23/07/07 Libération parle des ratés de la carte compétences et talents que nous avons détaillée plus haut dans ce chapitre. On apprend que le 18/07/07 le ministre Hortefeux avait déclaré que les premiers exemplaires de ce titre de séjour créé par la loi Sarkozy sur l'immigration du 24/07/06 pourraient être délivrés en octobre 2007.

Un rappel : propos du ministre Sarkozy qui s'adressait alors aux députés : cette carte d'une durée de 3 ans et renouvelable une fois sera délivrée à des personnes dont la présence est une chance pour la France mais pas vitale pour leur pays d'origine...elle sera accordée à des informaticiens indiens mais pas à des médecins béninois. Propos tenus parce que le ministre s'était fait accuser de vouloir piller les cerveaux du tiers-monde car cette carte, d'après ces propres paroles, incarnait un tournant : passer d'une immigration subie à une immigration choisie.

Les services du nouveau ministre Hortefeux, chargé de l'immigration, ont apporté une nuance de taille à propos de cette carte : ils ne parlent plus d'immigration choisie mais d'immigration concertée... son déploiement s'exerce dans le cadre d'un dialogue et d'un partenariat d'Etat à Etat avec le pays d'origine , précisément pour éviter un pillage des cerveaux et organiser la circulation des compétences. Des accords ont été passés avec le Sénégal et le Gabon, engagés avec le Bénin et l'on a appris que ce ministère avait déclaré que la nouvelle frontière de l'immigration choisie c'était la Chine,l'Inde, la Malaisie, les Philippines, l'Amérique latine mais le dialogue avec ces pays n'avait pas encore abouti. En attente aussi, en août 07, la Commission nationale des compétences censée préciser les critères permettant de sélectionner les lauréats. Cette carte prend donc du temps. À croire qu'elle n'est pas importante... .C'est ainsi que Nathalie Ferré -présidente du Groupe d'nformation et de soutien des immigrés - parle d'un gadget concernant au mieux une poignée d'intéressés car les immigrés les plus brillants se voient d'ores et déjà délivrer un titre de séjour sans difficultés.

Objectif et bilan pour 2007 des reconduites à la frontière.

Le ministre Hortefeux table sur 25 000 reconduites à la frontière pour 2007. Chiffre proche de celui de 2006 : 24 000. Est-ce à dire qu'il y aurait une pause? Non, parce que jusqu'à maintenant c'étaient les sans-papiers roumains qui représentaient, à eux-seuls, 30% des interpellations et que depuis le 31/12/06 les citoyens Roumains et Bulgares sont libres d'aller et venir, leur pays étant devenu un membre à part entière de l'Union européenne.

L'objectif sera atteint mais dès le mois de juillet 07 la police redoublait de zèle car , en cinq mois, 6000 personnes, seulement avaient été reconduites à leur pays d'origine par voie aérienne.

La douloureuse situation des clandestins expulsés, de retour dans leur pays : - d'après Aujourd'hui du 14/08/07 les expulsés reviennent chez eux sans argent et parfois ils ont laissé conjoint et enfants en France. Ils éprouvent une certaine honte en affrontant le regard des autres, ils mentent en disant qu'ils ne sont que de passage mais ils sont vite obligés de dire la vérité... La réinsertion est difficile et parfois impossible. Ils n'ont en général q'une seule envie : quitter de nouveau leur pays et revenir en France.

Interrogé sur France Info le 07/01/08 Brice Hortefeux, le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, a officiellement admis qu'il n'atteindrait pas l'objectif de 25 000 expulsions comme le préconisait le Président Sarkozy dans sa lettre de mission au ministre. On se situe, a-t-il dit, au même niveau global que l'an dernier, soit entre 23 000 et 24 000.Il a aussi récusé les attaques de chasse accrue et de violence exacerbée envers les étrangers en situation irrégulière alors que le RESF(réseau Education sans frontières) dénonçait au contraire un véritable feu d'artifice d'expulsions dans toute la France. La Cimade, seule association habilitée à intervenir dans le centres concernés ,estime que l'atmosphère dans les centres est de plus en plus carcérale en dépit d'une amélioration des conditions matérielles de la rétention.

La commission Attali prendrait le contrepied de la politique d'immigration de Président de la République.

La presse du 11/01/08 (Le Figaro,Libération, Le Monde, Sud-Ouest...) nous dit qu'une des mesures phares de la Commission Attali ,après la libéralisation de certaines professions et la suppression des départements, serait de faciliter la délivrance de visas aux étrangers car pour Attali la France a besoin de main d'oeuvre pour doper l'économie et augmenter la croissance surtout dans les secteurs clés comme le bâtiment, l'industrie lourde ou l'hôtellerie-restauration. Cette libéralisation de l'immigration est pour le chercheur ,Hervé le Bras, le contre-pied de la politique très restrictive de N.Sarkozy qui, récemment encore, plaidait pour une maîtrise des flux migratoires et déclarait publiquement qu'il irait jusqu'au bout de sa politique fondée sur les quotas.

Le Président ne veut pas faire rentrer en France n'importe quel travailleur étranger mais ceux qui (en fonction de listes de sélection préétablies)sont sélectionnés selon leur profession et leur origine géographique. On sait qu'un article de la loi Hortefeux ouvre des possibilités de régulation aux sans-papiers occupant un emploi mais uniquement dans les secteurs tendus (bâtiment, restauration...).

Hervé le Bras, associé aux travaux de la Commission Attali, critique les listes établies de façon extraordinairement arbitraire. Il a déclaré que l'immigration choisie était stupide car pour lui ce n'est pas la France qui choisit les migrants qu'elle veut accueillir mais que c'est les migrants qui choisissent les pays où ils veulent aller...

Juin 2008: la directive de l'UE sur l'expulsion des immigrés en situation irrégulière./N

Le 18 juin 2008 par 367 voix pour, 206 contre et 109 abstentions les eurodéputés ont voté à Strasbourg une directive controversée qui va influer sur la vie d'au moins 10 millions d'étrangers en situation irrégulière (les sans papiers)dans l'Europe unie. Pour le président équatorien, Rafael Correa, cette directive n'est pas la directive retour mais la directive de la honte. De nombreux dirigeants d'Amérique latine se sont insurgés contre la nouvelle directive : le texte vise à faciliter les départs volontaires des étrangers vers leur pays d'origine. En cas de refus, les immigrés risquent une rétention de 18 mois avant leur expulsion et se verront refuser l'entrée dans les pays membres de l'UE pendant 5 ans.

Le ministre des Affaires étrangères péruvien, José Antonio Garcia Belaunde a jugé la loi discriminatoire. Quant au président vénézuelien, Hugo Chavez, il a menacé de ne plus fournir de pétrole aux pays européens qui appliqueront cette directive.Pour la Cimade, ce texte fait de l'enfermement un mode courant des populations migrantes. S'est créé en France un front du refus 900 ONG , associations, partis, Églises, voient dans la nouvelle loi le symbole d'une Europe qui se referme sur elle-même. Ce compromis estime la vice-présidente socialiste du Parlement européen fait reculer les droits de l'homme au lieu de les renforcer.

Des propos de Brice Hortefeux qui scandalisent SOS Racisme.

Le 13/01/09 le ministre B.Hortefeux a défendu son bilan y compris les 29796 reconduites à la frontière (expulsions et retours plus ou moins volontaires).au cours de l'année 2008. Quand un journaliste lui a demandé s'il en était fier il a déclaré : ''oui , je suis fier de faire appliquer les lois de mon pays''. Pour SOS Racisme ces 30 000 expulsions c'est la honte! L'association juge la politique du gouvernement dangereuse car elle tend à faire croire aux Français qu'un de leurs problèmes essentiels réside dans la présence de sans-papiers . SOS Racisme a lancé un grande campagne d'interpellation contre l'actuelle politique d'immigration : ce populisme , au-delà du racisme qu'il contribue à réveiller, entraîne également une inadmissible régression des droits des étrangers, ainsi qu'un respect de plus en plus faible des droits accordés aux personnes faisant l'objet d'une mesure d'expulsion.

Le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe s'est montré critique envers la politique française et particulièrement les quotas de migrants irréguliers à éloigner, quotas qui soulèvent de sérieuses questions en matière des droits de l'homme.

Sortira le 06/03/09, en librairie, un ouvrage collectif de contre-expertise de la politique d'immigration actuelle''Cette France-là'' coédité par des universitaires,militants associatifs et journalistes.

Rappel par l'éditorialiste de Libération ( 25/02/09), Didier Pourquery de l'idéologie sur l'immigration de N.Sarkozy ( ministre de l'Intérieur et devenu président de la République) :''...la politique d'immigration de Sarkozy – et c'est un des apports essentiels du livre magistral →Cette France -là - qui sera distribué à 2000élus et fonctionnairesprésenté dans l'édition de Libé du 25/02/09, était présente dans le projet de loi de 2003 sur l'immigration . Elle est apparue plus clairement encore en juin 2005 lors de la convention de l'UMP sur le sujet quand le futur Président avait dit : Je veux passer d'une immigration subie à une immigration choisie...il faut d'abord retrouver la maîtrise quantitative des flux.

Il y a eu 3 lois sur l'immigration (que nous avons détaillées au début de ce chapitre)et la mise en oeuvre de cette politique a été réalisée par le ministre Hortefeux et son successeur Besson actuellement. Leur politique et les ingrédients : du chiffre, des quotas , des expulsions brutales, des familles déchirées et la mobilisation de la machine administrative française, préfectures en tête. Dans ce processus seules la Justice et l'Éducation nationale (et les militants RESF) ont résisté à cet enrôlement au service de cette idéologie en marche.

L'ouvrage : Cette France-là. Cette association de loi 1901 s'est fait connaître en 2007 par une campagne d'affichage : une galerie de portraits d 'étrangers en situation irrégulière avec le slogan :''Cette France-là, vous l'aimez? Vous pouvez la changer.'' Puis les membres de cette association ont décidé d'aller plus loin en éditant une petite encyclopédie sur le sujet. Le premier tome de cette somme (il devrait y avoir 5 tomes) paraîtra le 06/03/09) et traitera de la période du 06 mai 2007 jour de l'élection du chef de l'Etat et prélude à la création du fameux ministère de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire, jusqu'au 30 juin 2008.

On y voit que le fidèle des fidèles, le ministre Hortefeux, orchestrera cette politique en mobilisant tous les rouages de l'Etat et de la société :

Les préfecturesPour atteindre le nombre des reconduites à la frontière fixé par le ministre les préfectures ont été invitées à rapprocher leur mode d''organisation de celui d'une entreprise. Soumise à des objectifs d'expulsions chiffrés, l'administration a élaboré des stratégies d'arrestation des étrangers, notamment au guichet des préfectures....

Police et gendarmerie

... ''de façon à donner aux policiers l'envie et les moyens d'interpeller davantage, on a vu que, dès février 2006, les ministres de l'Intérieur et de la Justice ont envoyé une circulaire aux préfets – et aux procureurs – où figurait un ensemble de recommandations relatives à la manière dont les forces de l'ordre doivent prendre part au combat contre l'immigration clandestine.'' ...''les méthodes utilisées pour mobiliser les services de police et de gendarmerie consistent essentiellement en techniques managériales d'évaluation et de motivation importées du secteur privé.''

Les juges.

.... ''la complexité croissante de la législation et de la réglementation en droit des étrangers , d'une part, l'autonomie et la sévérité accrues de l'administration en matière de délivrance de titres de séjour et de mesures d'éloignement, d'autre part, ont donné lieu à une multiplication des recours devant les tribunaux administratifs ou judiciaires....mais le traitement actuel du contentieux des étrangers a l'heur de ne satisfaire personne : ni l'exécutif – qui estime que la Justice contribue insuffisamment à la mise en oeuvre de sa politique – ni les étrangers justiciables – qui constatent que les droits dont ils devraient bénéficier sont insuffisamment garantis – ni même les magistrats – qui ne parviennent pas à faire face à l'augmentation continuelle des recours.''

Les maires.

.....''Avant l'arrivée de Sarkozy, ministre de l'Intérieur en 2002, les maires étaient rarement impliqués dans la politique d'immigration....c'est surtout en termes de lutte contre les mariages blancs que les maires ont vu leur pouvoir singulièrement étendu. Actuellement certains élus pratiquent le parrainage républicain d'étrangers menacés d'éloignement mais nombre de leurs collègues hésitent de moins en moins à appeler les préfectures lorsque des candidats au mariage dépourvus de papiers se présentent dans leurs mairies, ou encore à refuser l'accès à l'école ou à la cantine scolaire à des enfants dont les parents sont en situation irrégulière.''

L’illusion promotionnelle..

Dans un article du Monde diplomatique7 Sandrine Garcia et Franck Poupeau déclarent que"l’idée selon laquelle une stratégie sécuritaire pourrait tenir lieu de politique éducative n’a pas été officiellement désavouée."[….] on est passé de l’idée de la lutte contre les inégalités sociales à celle de la constitution de l’insécurité comme problème social prioritaire". Plusieurs stagiaires IUFM, déçus de constater qu’ils disposaient de peu de temps réel pour faire leur cours, ont apprécié la réflexion de ces journalistes qui écrivaient que l’école "était devenue un lieu de remédiation sociale, un lieu de gestion des populations défavorisées et cessait d’être le lieu par excellence de la transmission des savoirs"

De plus certains considèrent comme une violence exercée par l’institution sur les milieux populaires, le fait de créer l’illusion promotionnelle grâce à des consignes d’indulgence données aux enseignants et qui permettent d’afficher l’objectif de 80 % d’une classe d’âge réussissant le baccalauréat. Ce qui a pour conséquence de trouver, en premier cycle de Faculté, des étudiants à la fois titulaires d’un baccalauréat et en situation d’échec scolaire. On peut se demander à quoi sert d’augmenter le nombre de diplômés si cela ne se fait que par la dévalorisation des diplômes. Il est en effet difficile de parler d’égalité des chances quand on sait que l’allongement des études favorise ceux qui peuvent les financer. Bourdieu disait qu’un diplôme perdait de sa valeur parce qu’il était devenu accessible à des gens sans valeur sociale. Pour Denis Kamboucher, professeur de philosophie à la Sorbonne, la dévaluation du diplôme a suivi la courbe du nombre de bacheliers.

Pour ce qui est des familles défavorisées contrairement à l’enseignement professionnel qui conduit régulièrement à la pratique d’un métier, un enseignement général (Bac et parfois 1 ou 2 ans de fac) avec des résultats médiocres ne mène souvent à rien de tangible. C’est alors le moment crucial des illusions car la famille sans ressources ne peut faire face. Comme l’écrivait vers 1886 déjà Jules Vallès dans l’Insurgé: ces jeunes, ces familles qui n’ont fait que monter plus haut dans l’échelle des illusions. (LibéRebonds- du 10/09/04 par Strauss-Khan.)

Pour Wieviorka l’État est trop présent à l’école, on attend trop de lui et comme ses promesses

ne sont pas toujours tenues, frustration et violences apparaissent rapidement. Parfois on peut se demander s’il ne vaudrait pas mieux mettre en oeuvre davantage de politiques de la petite enfance ou améliorer les aides aux familles que de développer un enseignement supérieur où les plus favorisés réussissent toujours à se réserver les filières les plus rentables.

Les grands frères et les émeutes des banlieues.

Dans un article: Ce que nous avons appris sur les nuits de novembre du Monde du 25/01/06, le sociologue Huques Lagrange détaille quelques réalités passées inaperçues sur les émeutes de banlieues. Il est persuadé que la suppression, entre autres, des emplois-jeunes et la restriction des contrats emploi-solidarité non compensées par l’ensemble des contrats jeunes en entreprise, des contrats initiative-emploi ont privé les villes de médiateurs et entraîné un déficit de 100 000 emplois qui auraient pu profiter aux jeunes des cités.

Il écrit que les pouvoirs publics ont constamment sous-estimé les effets ravageurs du chômage des aînés diplômés. En Seine-Saint-Denis, les communes les plus touchées par les incendies sont celles où les taux de chômage des 15-24 ans diplômés sont très élevés …Ce n’est pas seulement l’ascenseur social qui est en panne mais le modèle de socialisation: le grand frère qui a fait des études mais se trouve sans emploi met en déroute toutes les bonnes paroles sur la réussite scolaire. Du coup, les modèles qui fonctionnent sont les figures négatives, celles du caïd, du business, parce que leur posture a plus de cohérence que celle des animateurs sociaux au chômage…

Le poids des programmes.

Une des violences majeures de l’institution: les programmes dont l’encyclopédisme a toujours été critiqué par la FCPE. Au lieu d’expliquer une leçon en prenant le temps nécessaire, il faut se dépêcher (il n’est pas utile dès la 6° de parler du lycée, du Bac...), il faut surfer sur certaines parties sensées être plus accessibles, papillonner, sprinter à cause du retard pris à la suite de maladies, de grèves, de journées banalisées, de voyages scolaires…Il est quasiment impossible de revenir en arrière, de revoir certaines questions délicates. Ceux qui, malgré toute la sollicitude des enseignants, n’ont pas compris, qui n’ont pas eu le temps de donner de sens à ce qu’ils faisaient, sont écrasés sous la chape de plomb des sacro-saints programmes. Les programmes sont conçus pour des élèves dont l’intérêt , le désir de savoir, la volonté d’apprendre sont censés préexister sans stimulation particulière. Alléger les programmes suscite toujours des réactions violentes chez les enseignants:

Si l’école voulait créer le désir de savoir, elle devrait considérablement alléger ses programmes de sorte à intégrer au traitement d’un chapitre tout ce qui permet aux élèves de lui donner du sens et d’avoir envie de se l’approprier. Certes il y a déjà et il y aura encore des modifications (mais de quelle nature?) puisque le ministre Ferry, lui-même, longtemps directeur du CNP, a affirmé8 que les programmes étaient trop formalistes et les manuels souvent prétentieux.

Il a confié à des experts de quelques disciplines la tâche de dépoussiérer, d’alléger, de moderniser des parties des programmes. Au moment du vote du budget, l’UMP avait proposé une révision des programmes. Sachons que la représentation nationale n’a été consultée qu’une seule fois…c’était en 1902!Certes en 1974 le ministre René Haby avait eu l’intention d’élaborer un socle commun des programmes mais cette volonté resta lettre morte.

Les circulaires de rentrée 2004 et 2005 évoquent la question des programmes. C’est ainsi qu’on y apprend que 2004/05 marquera la dernière étape de la mise en œuvre des nouveaux programmes de l’école primaire. À la rentrée 2005 (B.O. n°18 du 05/05/05) les premiers élèves ayant bénéficié de l’intégralité des nouveaux programmes de l’école primaire font leur entrée au collège. Pour en tenir compte, les protocoles d’évaluations diagnostiques de début de 6ième ont été renouvelés. Il faut que les enseignants du collège sachent aussi que la rénovation de l’enseignement des sciences et de la technologie à l’école représente une autre priorité (la première étant le français) . Conformément aux programmes, la démarche d’investigation inspire la pédagogie des sciences.

Au collège de nouveaux programmes de mathématiques et de sciences de la vie et de la terre entrent en vigueur en classe de sixième en 2005/06 (B.O. hors série n°4 du 9/09/04). De même la rénovation du programme de technologie au collège est mise en application en classe de 6ième(B.O. n°3 du 20/01/05) – consulter ÉduSCOL. Les nouveaux programmes de langues étrangères du collège seront arrêtés d’ici la fin de l’année scolaire. Ils entreront en vigueur à partir de la rentrée 2006.

Au Lycée plusieurs programmes nouveaux entrent en vigueur à la rentrée 2005 : en série L en 1ière

Mathématiques et en terminale:arts du cirque. Dans toutes les séries, générales et technologiques, mise en application de nouveaux programmes en langues vivantes en classes de 1ièreet en hist-géo en terminales ES,L,S.

Dans la voie technologique on note que la rénovation des STT ( qui deviendront des STG –sciences et technologies de la gestion) entrera en vigueur en classe de 1ière en 2005. Il faudra alors considérer cette voie comme un accès privilégié à l’enseignement technologique supérieur notamment en STS et en IUT.

La circulaire de rentrée 2006 (B.O. n° 13 du 31/03/06) précise les nouveaux programmes qui entreront en vigueur en septembre 2006. C’est dans le B.O.hors série n°7 du 1ierseptembre 2005: - terminale littéraire et série sciences et technologies de la gestion (mathématiques) – terminales séries technologiques (philosophie) – classe de première série sciences et technologies de la gestion (histoire et géographie).

Les nouveaux programmes des enseignements d’économie-droit, de management des organisations,de communication et gestion, comptabilité et finance d’entreprise…figurent au B.O. hors-série n°2, programme des lycées, volume 16 du 24/02/05.

Pour ce qui concerne le cycle central (classe de 5eB.O.hors série n°5 de 2005)on aura en collège de nouveaux programmes en mathématiques, sciences de la vie et de la Terre, physique-chimie ainsi que les thèmes de convergence . Seront modifiés aussi les programmes de langues vivantes étrangères pour le palier 1 du collège en ce qui concerne l’allemand, l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, l’hébreu, l’italien, le portugais et le russe (B.O.hors série n°6 du 25/08/05).L’attention des établissements et des enseignants est attirée sur le fait que ces nouveaux programmes s’appliquent à la rentrée 2006, non seulement en classe de 6e pour la langue commencée à l’école mais aussi à la première année de toute langue commencée au collège.

● → À Périgueux le président a déclaré que les programmes scolaires étaient un sujet de débat politique , au sens des affaires de la Nation, et non technocratique (spécialistes, experts). ''Il appartient ainsi aux élus du peuple de déterminer ce qui dans le champ immense du savoir, mérite d'être étudié par les élèves de France ''. Rappelons que c'est le HCE (Haut Conseil de l'éducation qui a remplacé le CNP- Conseil national des programmes ) qui émet un avis et des propositions à la demande du ministre de l'Éducation nationale sur les questions relatives à la pédagogie et aux programmes. Sur ces 9 membres , trois sont désignés par Nicolas Sarkozy qui choisit aussi le Président.

Pour Philippe Meirieu l'annonce du chef de l'État ne révolutionne donc pas l'école puisque le politique avait déjà la main sur le contenu des programmes in fine. Il rajoute (Sud-ouest du 17/02/08) que Nicolas Sarkozy oublie que le socle commun des connaissances est déjà soumis au vote de l'Assemblée nationale depuis 2 ans : c'est acté dans la loi Fillon. Ce qui le choque c'est que le Président passe outre les instances de l'Education nationale ( qu'il saute à pieds joints sur les institutions )alors même qu'il y nomme des responsables . Le secrétaire du syndicat des enseignants de l'école primaire a déclaré : ''que les objectifs de l'école soient discutés par la nation au cours de débats à l'Assemblée nationale fait déjà l'objet d'un consensus. Mais le détail des programmes relève de plusieurs métiers : psychologues, enseignants , chercheurs en sciences de l'éducation. Ce ne doit pas être le résultat d'une injonction ministérielle.''

Le ministre évoque en décembre 06 une réforme imminente de certains programmes.

Au cours d'un entretien avec un journaliste de Sud-ouest le 7/12/06 le ministre G.de Robien a déclaré qu'après le consensus sur la grammaire il envisageait de faire la réforme du calcul mental. Lecture, grammaire,calcul mental l'amènent à proposer, a-t-il dit, une modification des programmes au début de l'année 2007. Avec ces réformes je veux simplement que les élèves possèdent le plus tôt possible les connaissances fondamentales qui sont dans le socle commun de connaissances et de compétences. Je souhaite que ces piliers du socle soient appris avec les meilleures méthodes possibles.

Continuité école – collège.



La maîtrise de la langue constitue la priorité absolue de l’enseignement du premier degré. Dès l’école maternelle , sur la base des programmes et des horaires définis par l’arrêté du 25 Janvier 2002 les équipes pédagogiques conçoivent des programmations pour chaque cycle et chaque classe.

La priorité à donner à la maîtrise de la langue française a été rappelée dans la circulaire n°2004-168 du 20/09/04 sur l’enseignement du français au collège qui insiste notamment sur la multiplication des exercices écrite et oraux favorisant un effort personnel et répété des élèves…tous les enseignants, quelle que soit leur discipline sont concernés par cette priorité.

Pour des familles et des élèves les programmes sont tellement lourds qu’ils sont en grande partie à l’origine des cours particuliers. Toutes les disciplines ont certes leur raison d’être mais il faudrait éviter l’inflation des contenus.

Et si les programmes étaient trop ambitieux? - des chiffres semblent le démontrer.

À peine un tiers de écoliers et un quart des collégiens maîtrisent complètement les enseignements de base selon une enquête inédite de la DEP du ministère de l’éducation. 15% des écoliers et 15% des collégiens ne manifestent pratiquement aucune maîtrise ou une maîtrise réduite des compétences générales attendues. (source: Le Monde du 24/09/04).

Quant au philosophe Yves Michaud il s’exprime clairement: cela me confirme dans mon idée des deux maux (pas trois, deux!) qui empoisonnent l’enseignement au collège et au lycée: dans l’ordre, la violence et caractère paléolithique des programmes et des découpages disciplinaires.( encart de Libération du 30/12/04)

les programmes : le président de la République dans la Lettre aux éducateurs du 04/09/07 a déclaré que .ce qu'il nous faut retrouver , c'est la cohérence du projet éducatif, qui passe par la remise à plat des rythmes et des programmes scolaires...IL nous faut élever progressivement le niveau d'exigence à l'école primaire, puis au collège et au lycée.

Les programmes et la circulaire de rentrée 2007 (B.O. n°3 du ).

Dans cette circulaire on lit à la page 2 :

→ ....pour l'école primaire , les groupes d'experts veillent à l'adaptation des programmes en tant que de besoin dès le printemps 2007,ainsi qu'à la publication des principes directeurs de l'enseignement d'une langue vivante étrangère à l'école primaire à compter du CE1, puis à la publication des programmes de chaque langue.

→....Au collège, pour les disciplines qui étaient déjà concernées par un dispositif pluriannuel de révision des programmes d'enseignement (langues vivantes, pôle scientifique) le calendrier initial est maintenu et l'ensemble de ces programmes sera publié, en pleine conformité avec le socle commun, avant l'été 2007.

Seront donc applicables à la rentrée 2007 les nouveaux programmes du palier 1 du collège pour les langues vivantes (classe de 5ième pour la langue commencée à l'école élémentaire, classe de 3ièmepour la langue commencée au collège) ainsi que les programmes de deuxième année du cycle central pour les mathématiques, sciences physiques et sciences de la vie et de la terre. Pour les autres disciplines du collège une profonde révision vient d'être engagée. Les nouveaux programmes commenceront à être publiés au printemps 2008 en vue de leur application à compter de la rentrée 2009. Enseignement utile pour aider les élèves à approcher le monde du travail et à conduire leur orientation, l'option de découverte professionnelle sera offerte dans tous les collèges.

Le ministre X.Darcos veut pour 2008 des programmes plus simples à l'école primaire.

Dans la presse du 05/10/07 le ministre Darcos a déclaré qu'il présenterait, fin octobre 07, après concertation avec les syndicats, des objectifs de simplification des programmes en primaire , resserrés autour de l'enseignement des disciplines fondamentales .Il souhaite des programmes simplifiés qui puissent être utilisés facilement par les enseignants, compris par les parents et qui devront permettre à tous les élèves d'entrer au collège en sachant lire, écrire et compter.

Le 24/01/08 le ministre X.Darcos déclarait dans un entretien au Figaro : les services de l'Inspection académique [alors que c'est du ressort (voir le sous/chapitre suivant)du Conseil national des programmes]mettent la dernière touche à la refonte des programmes de l'école primaire qui devraient annoncés dans les prochaines semaines.

À peine connus sur www.education.gouv.fr les nouveaux programmes du primaire ont déclenché la polémique.

(Rappel de la fin du chapitre 4b)

Annoncés à Périgueux le 15/02/08 par le Président de la République et exposés dans les médias par le ministre Darcos le 20/02/08 les nouveaux programmes du primaire figurent dans un livret de 34 pages téléchargeable sur le site www.education.gouv.fr . Tous les médias en ont fait état et le moins qu'on puisse dire c'est que leur lecture a déclenché généralement la polémique. Syndicats, spécialistes du primaire,nombreuses organisations exigent du gouvernement de revoir sa copie, son projet. Ils s'étonnent de l'alourdissement des programmes et condamnent une conception mécaniste des apprentissages.

Les 2 anciens ministres de l'Éducation nationale : Jack Lang et Luc Ferry ont cosigné un article du Nouvel Observateur dans lequel ils critiquent ces programmes, écrivant qu'ils abaissent le niveau et ils dénoncent surtout leur caractère populiste. Ils ont tenu à rappeler que les derniers programmes auxquels tous les deux avaient collaboré avaient été le fruit de réflexions, d'analyses suivies, approfondies de la part d'experts, parents, enseignants,syndicalistes...et non simplement de quelques personnages de la mouvance présidentielle....

Quelques commentaires dans la presse (particulièrement Libération du 13/03/08)

- ....On est loin, très loin des réalités contemporaines.

Comment se décidaient en France les programmes scolaires?

Jusqu’en 1989 la conception des programmes appartenait exclusivement à l’Inspection générale*

La réflexion sur les orientations générales relève désormais du:

Conseil national des programmes(CNP)

L’organisation et le fonctionnement sont précisés par le décret n°90-179 du 23/02/90. Il se compose de 22 personnalités qualifiées nommées par le ministre. Depuis Juin 2002 Jean Didier Vincent, neurobiologiste, en assure la présidence. Il a succédé à l’actuel ministre de l’éducation, Luc Ferry, qui en assura la présidence de 1993 à 2002.

Pour chaque discipline un groupe d’experts** est chargé du travail scientifique et didactique et de la rédaction du projet soumis ensuite au CNP. Ce texte passe devant le Conseil supérieur de l’Éducation (CSE). Il est ensuite soumis à la signature du ministre et publié au BOEN.

Le Ministre + Cabinet

décident de renouveler ou de créer un programme.

Le CNP ( Conseil national des programmes):

  • Adresse des propositions au ministre sur la conception générale des enseignements sur les grands objectifs à atteindre, l’adéquation des programmes et des champs disciplinaires à ces objectifs et

leur adaptation au développement des connaissances. Il valide les propositions des groupes disciplinaires.

  • Les groupes disciplinaires: -composés d’universitaires, d’enseignants en exercice et de membres

de corps d’inspection, rédigent les nouveaux programmes

Le CSE ( Conseil supérieur de l’Éducation ): organisme consultatif où siègent des représentants de l’ensemble des partenaires du système éducatif. Il entérine les propositions du CNP.-



Le BOEN (bulletin officiel de l’Éducation nationale) publie les nouveaux textes après signature du Ministre.



Les Rectorats et Inspections sont chargés de faire appliquer les textes publiés au BOEN.

Les établissements scolaires appliquent les nouveaux textes après interactions, échanges entre les acteurs (enseignants, élèves, parents).



*l’ Inspection générale: créée en 1802, elle est répartie en 14 groupes permanents et spécialisés représentant des différentes disciplines enseignées. En 1989 elle s’est vu retirer la responsabilité exclusive des programmes. Ses missions se sont diversifiées et son champ d’intervention est maintenant étendu aux écoles, collèges, lycées et aux établissements de formation professionnelle des personnels.

**Depuis plusieurs années l’Éducation nationale commande à des experts n’appartenant pas à l’administration centrale des rapports et projets pour réactualiser l’enseignement et ses contenus. C’est ainsi qu’on a pu lire les rapports de: Prost - Collège de France avec Bourdieu et Gros - R.Fouroux - Ph. Mérieu - E.Morin - Fr.Dubet - Mme Duru et Bergougnioux.



18/11/04- la nouvelle instance consultative: le Haut Conseil de l’École qui figurera dans la nouvelle loi sur l’École du ministre F.Fillon (allocution télévisée du 18/11/04 sur France2) remplacera le CNP (Conseil national des programmes).La mise place du socle commun des connaissances entraînera ipso facto une réécriture des programmes

Lectures conseillées de 2 ouvrages polémiques récents sur les programmes et les manuels scolaires.

Réveille-toi,Jules Ferry,ils sont devenus fous! d’Emmanuel Davidenkoff – Oh! Editions.18,90€ -2006

Le journaliste Davidenkoff,auteur de ce livre, s’est attaqué avec le concours de six enseignants de différentes disciplines, à la question des enseignements en collège. Le constat est calamiteux.(Le Monde du 11/10/06). Les auteurs dénoncent des programmes dans le meilleur des cas inadaptés, dans le pire, absurdes, incohérents et indigestes et dans un jargon parfois insupportable. Les manuels de français seraient l’illustration la plus marquante du jargon ambiant...

Les programmes scolaires au piquet – par un collectif d’enseignants en colère.-Ed. Textuel- 19 € - 2006

L’auteur de l’article du Monde , Martine Laronche, écrit que cet ouvrage analyse les programmes scolaires pour dénoncer le renoncement aux savoirs qui les caractériseraient. On peut lire: convaincants quand ils dénoncent, à l’instar d’E.Davidenkoff, le jargon des programmes de français, ils le sont moins quand ils s’attaquent à la baisse des contenus…les programmes de collégiens et lycéens français restent très denses comparés à la moyenne des pays de l’OCDE… plutôt que de s’alourdir, ils gagneraient à dégager des priorités et à mieux s’articuler les uns par rapport aux autres. La loi Fillon, qui prévoit l’acquisition d’un socle commun de connaissances et de compétences durant la scolarité obligatoire, va dans ce sens. Reste à la mettre en œuvre.

● → C'est à la fin du chapitre 4b que le lecteur pourra lire le s/chapitre concernant la dernière mouture des nouveaux programmes de l'école primaire qui entreront en vigueur à la rentrée 2008.

Rentrée 2009 : nouveaux programmes mis en oeuvre au collège.

De nouveaux programmes pour le collège- à la rentrée 2009- ont été publiés au B.O. Spécial n°6 du 28/08/09.

en français, histoire – géographie – éducation civique, en classe de sixième

en mathématique, physique et chimie, sciences de la vie et de la terre, en EPS, en arts plastiques et éducation musicale , dans toutes les classes.

Ils répondent avant tout à la nécessité de prendre en compte le socle commun de connaissances et de compétences et d'assurer une continuité avec les programmes de l'école primaire, en vigueur depuis la rentrée

2008. Ces nouveaux programmes comprennent des questions comme le développement durable , la bioéthique ou la mondialisation et abordent des interrogations majeures comme le fait religieux, la laïcité ou encore l'esclavage. Ils intègrent chaque fois que c'est nécessaire, les nouvelles avancées technologiques et les évolutions de la société qui en découlent.

Avec la réforme des lycées annoncée par le ministre Luc Chatel le tous les programmes doivent être réécrits.

On apprenait le 19/11/09 avec l'annonce de la réforme des lycées dès la rentrée 2010(voir fin du chapitre 4a) que les programmes des lycées devront être réécrits d'ici fin Janvier 2010. Au dire des experts c'est presque l'intégralité des disciplines qui doit être réécrite.

Des programmes scolaires encadrés par l'Élysée. (exemples de programmes de 2009 et de 2010).

Sur France 5 le 15/10/2009 le Conseiller du président Sarkozy (Henri Guaino) exposait sa vision bonapartiste de la réalisation des programmes scolaires. Sans hésitation, il a déclaré : il ne faut plus que ces programmes soient traités par des spécialistes , des Inspecteurs de l'Education nationale. À la question '' par qui alors et où? À l'Assemblée ou à l'Élysée? le conseiller a répondu : les deux!

Quelques mois après la commission d'experts chargée de réformer l'enseignement de l'économie en classe de seconde a constaté que , dans son dos, , des consignes venues d'en haut (voilà on y est!) avaient modifié les contenus. Ce changement a provoqué l'ire des professeurs de SES l'on peut parcourir les réactions sur le net. Les sujets liés à l'emploi, au chômage, aux revenus , aux inégalités sont éliminés des nouveaux programmes. La réforme du programme de sciences économiques et sociales a été opérée au détriment du social. Cette matière devra être abordée désormais sous son aspect pratique et concret de bon gestionnaire, on s'attachera surtout aux réalités du marché et de l'entreprise. Ce qui n'est pas apprécié par l'association des professeurs de SES: l'Apses qui pensent que les objectifs de l'Elysée veulent faire des élèves des bons petits soldats de l'économie..

Le sociologue François Dubet a démissionné alors de la commission des programmes moins en raison de la réduction de la sociologie que du mode de discussion très mal engagé .Tous les économistes ne s'opposent pas à cette réforme et six universitaires ont signé une tribune dans laquelle ils se félicitent que l'on apprenne aux élèves '' à raisonner en économistes '' et ils disent qu'on peut utiliser une boîte à outils qui n'est ni de droite ni de gauche. Le débat ne fait que commencer.

Pour la rentrée 2011, le programme de sciences économiques en première est critiqué.

Le projet de programme de sciences économiques prévu pour la première ES à la rentrée 2011 est critiqué par les professeurs et des économistes. Ils le jugent déconnecté de l'ensemble des sciences sociales et minorant des thèmes comme le chômage, les inégalités et la crise.

La violence de l’école, de l’institution.

L’école subit, enregistre les phénomènes de violence mais elle contribue aussi à les accentuer et même elle en crée à son tour. C’est ainsi que pour les enfants et les familles les filières, sortes de tri social, sont un véritable activateur de violence. Se savoir dans une classe "poubelle", une classe de "nuls", entraîne des effets dévastateurs chez les jeunes. Certains établissements, comme nous le verrons plus loin dans la deuxième partie de ce même chapitre - la carte scolaire et l’apartheid - sont de véritables ghettos.

En dehors des groupes constitués pour des heures de soutien, de perfectionnement ou de besoin, il est nécessaire que le groupe d’ancrage (toute la classe entière avec filles et garçons de niveaux différents) fonctionne le maximum d’heures, ensemble. Seule l’hétérogénéité - même si elle est difficile à gérer - est acceptée par les élèves. Elle relève de la logique républicaine.

Lorsqu’un établissement subissait un turn-over de 80% il était impossible de mettre en place des équipes et des objectifs pour faire diminuer la violence. À la rentrée 2001,la possibilité pour les sortants d’IUFM de constituer des équipes volontaires qui s’engageaient à rester au moins 4 ans dans le même établissement a été une réussite. E.Debarbieux rappelait qu’une chercheuse américaine, après avoir interrogé plus de 10 000 élèves, avait montré que l’un des principaux facteurs de violence c’était le turn-over, plus que les relations avec les parents.

Par rapport à ce problème des intervenants à la 3ièmeConférence mondiale sur la violence à l’école (Bordeaux du 12 au 14/01/06) étaient d’accord pour dire que la manière dont les enseignants étaient nommés en France posait problème. Au début de leur carrière on les nomme dans des établissements difficiles de la région parisienne, établissements qu’ils cherchent à quitter au plus tôt. La rotation est souvent supérieure à 60%. D’après eux les syndicats auraient une grande responsabilité: ils favorisent ce système qui protège les anciens et "casse "les nouveaux.

Pour mieux cerner la question des inégalités lire: − Les inégalités multipliées – Fr. Dubet –(le Seuil ).

Les inégalités sociales à l’école – Marie Duru-Bellat. (Puf)

S'occuper, en classe,de l'erreur permet aussi de lutter contre la violence.

Nous conseillons au lecteur un ouvrage particulièrement intéressant :L' erreur un outil pour enseigner,par J.Pierre Astolfi- éditions Esf...mettre l'erreur au coeur des apprentissages dépasse largement le sphère technico-didactique pour questionner le sens des activités scolaires. Cela peut être angoissant pour les enseignants mais n'est peut-être pas si étranger qu'il y paraît à la question de la violence scolaire.

Autres violences dont l’école serait à l’origine.

L’école créerait de la violence parce qu’elle ne sait pas éduquer les enfants, leur trouver du travail, favoriser leur réussite sociale, leur permettre de restaurer une image positive d’eux-mêmes.…autrement dit, là où la société échoue, l’école devrait réussir. Même si les résultats ne sont pas encore assez probants, on ne peut que louer les efforts de l’école pour relancer la démocratie, développer l’éducation à la citoyenneté, enseigner l’éducation civique, l’éducation civique juridique et sociale (ECJS) l’éducation à la santé, l’éducation à l’orientation, l’éducation au goût. Elle s’efforce de prôner les valeurs morales et républicaines comme la tolérance et le respect, la politesse, quand, avec des moyens énormes, les médias renforcent la vulgarité, la médiocrité, l’argent facile, la jet society.…….

Pour certains, le désordre, la violence, les incivilités (dans les collèges notamment) auraient pour origine l’absence de travail d’équipe des enseignants, absence qui entraînerait un manque de cohésion. C’est vrai que lorsqu’on trouve dans un établissement des équipes soudées qui travaillent régulièrement ensemble, le risque de violence diminue réellement. Il faudrait que les enseignants puissent se voir souvent pour se parler, s’écouter, se donner des informations, se prodiguer des conseils sur le contenu pédagogique et sur la gestion de leur classe et sur des manières opportunes de régler ensemble des différends avec les élèves. Nous pensons qu’ils ne devraient pas hésiter à consacrer une fois par mois au moins un mercredi après-midi ou un samedi matin pour un travail d’équipe préparé et dirigé par le professeur principal éventuellement .Cet investissement ne peut qu’être profitable et le travail au quotidien s’en trouverait facilité.

On reprocherait aux enseignants d’une part de ne pas exploiter des projets dont les élèves seraient les initiateurs et d’autre part d’avoir des méthodes dépassées qui font des élèves des êtres conformistes, formatés, alors que notre monde aurait de plus en plus besoin d’êtres imaginatifs, étonnants, voire extravagants pour créer. Le savoir ne peut pas en effet faire fi de la spontanéité, de la créativité, vertus cardinales exigées de plus en plus par des entreprises.

C’est aussi parce qu’elle génère l’ennui que l’école produit de la violence. Des interrogations et réflexions récurrentes de certains élèves - de plus en plus nombreux - s’égrènent dans un tempo quasi mécanique: Qu’est-ce que c’est? à quoi ça sert? je comprends rien! c’est ch….! Ils fuient au maximum, au collège, tout ce qui appartient à l’écriture, à la lecture et à la langue. Pour eux l’école c’est avant tout les copains, les discussions avec eux, et, parfois cependant, ils marquent de l’intérêt pour l’EPS, les arts plastiques et même pour la musique suivant le charisme du professeur. La crise du sens provoque l’ennui et dans ce qu’on veut leur faire apprendre et qu’ils ne comprennent pas, ils ne voient aucun lien avec leur aujourd’hui et leur demain.

Par ailleurs comme le disent N.Catheline et D.Marcelli9 "ce qui est maintenant attendu de la famille, c’est qu’elle initie et prépare l’élève à ce qu’on appelle le code scolaire: savoir poser des questions, répondre à certaines attentes des enseignants; autrement dit que la famille prépare l’enfant à pratiquer des règles du jeu permettant à l’institution de fonctionner[….]la capacité d’être un bon élève relève clairement de l’appartenance sociale. Il s’agit là encore d’une violence que l’école inflige aux élèves et aux familles les plus démunies sur le plan de l’intégration des normes sociales et culturelles de l’école."

Certains élèves ressentent comme une violence le fait de redoubler avec des camarades plus jeunes, plus petits. On peut regretter aussi la tristesse, la colère, vécues par certains élèves qu’on a séparés arbitrairement de leurs camarades alors que pour Boris Cyrulnik (neurologue et psychiatre qui fait autorité) la réussite est meilleure quand l’affectif est préservé.

Favorisent encore la violence: − les mêmes lieux, les mêmes espaces pour tous les élèves: grands et petits. Le psychiatre Pommereau verrait bien deux cours de récréation (6°/5°--4°/3°) et des réfectoires différents, pour éviter des rencontres poussant à la violence physique, au racket…−.les provocations, les tentations, les incitations au vol que représentent la concentration de VTT, vélomoteurs, boosters, dans le cour - les vêtements et chaussures de marque dans les vestiaires des gymnases −la politique trop tardive de l’école concernant les informations sur l’orientation -les emplois du temps déséquilibrés, les heures de cours de matières optionnelles placées à des heures impossibles (entre 12 et 14h ou de 17h à 19h)−.les journées de classe trop longues…Les nouvelles constructions de béton, de verre, de métal avec des lieux de circulation bruyants (escaliers métalliques), des classes exiguës et étouffantes sont autant d’incitations à l’excitation, à la violence.

Plusieurs témoignages personnels d’élèves nous ont montré qu’une des injustices particulièrement ressentie et qui pouvait générer la haine, la violence se situait dans l’impossibilité pour eux de suivre des cours particuliers gratuits (à l’extérieur du collège) alors qu’un grand nombre pouvait le faire. Dans son article: le soutien scolaire à l’ère industrielle (Libé du 27/04/05) E.Davidenkoff rapporte les propos du sociologue Glasman: en cours particulier l’élève a droit à l’erreur, à l’hésitation, à l’ignorance même de portions de programme (lire plus haut le sous-chapitre sur le poids des programmes)…alors que les enseignants leur disent qu’ils devraient le savoir depuis longtemps (…) se faire réexpliquer ce que l’on n’a pas compris n’est pas possible dans les conditions normales de fonctionnement de la classe, ça l’est dans le cours particulier.

Les enseignants et la violence.



Les statistiques font état de 80 000 actes de violences au sein des collèges et lycées en 2004/05 (et 40 000 en 2010) dont 12 586 incidents commis contre les enseignants: 10 039 menaces graves ou insultes, 1025 violences sans arme,591 dommages aux véhicules et 129 violences physiques avec arme ou arme par destination. On parle actuellement (janvier 06) de 9 professeurs agressés par jour de classe. Comme nous l’avons écrit plus haut 50% des agressions sont le fait de parents d’élèves.

Le journaliste Frank de Bondt, dans le Sud-ouest du 12/01/06 déclare que c’est à l’école que la violence s’exprime de manière particulièrement préoccupante parce que l’école n’est plus en mesure de jouer le rôle intégrateur qui était le sien, parce qu’elle n’a pas été conçue dans la perspective de voir fleurir des agressions entre ses murs et parce que faute de formation psychopédagogique suffisante, les enseignants sont mal préparés à les affronter.

Pour le sociologue E.Debarbieux il est surprenant que des futurs professeurs aient peu ou pas de formation sur la gestion du groupe. Il a raison de dire que lorsque la relation maître-élève est bonne les phénomènes de violence ont tendance à diminuer.

Les IUFM abordent de nombreux thèmes de formation au cours de l’année de stagiarisation d’un jeune professeur. Nous en avons relevé certains dans des guides d’IUFM: en plus des heures de cours assurées dans les établissements les stagiaires suivent à L’IUFM (voir chapitre 4 )de nombreuses heures de formation disciplinaire (didactique) , et une formation transversale ainsi que différents ateliers avec des thèmes à options comme: −compréhension des comportements des élèves et leur régulation −évaluation transversale et orientationpsychologie de l’enfant et de l’adolescent − composantes du système éducatif (établissements et leur fonctionnement) − les théories des apprentissages − éthique et déontologie − liaison école/police /justice − les phénomènes de groupemulticulturalisme et violence −les systèmes éducatifs européens − l’adaptation et l’intégration scolaires (AIS). − la voix et le geste −la conduite d’une réunion −la connaissance de soi et des autres.− travail avec des élèves issus de l’immigration − action culturelle (arts, sciences et technique) indispensable à la lutte contre les inégalités sociales. − insertion professionnelle (entreprise et formations en alternance) − justice et éducation− aide et prévention − mouvements pédagogiques : connaissance de leur rôle dans les activités périscolaires − citoyenneté et droits de l’homme.− montages de projets interdisciplinaires. − atelier théâtre.

Pour la FAS (Fédération autonome de solidarité)la judiciarisation parasite les relations, au détriment de la médiation et de la prévention.

On voit donc qu’on peut apprendre beaucoup de choses à l’IUFM mais à cause du manque de temps [exemple: il y a 15 ans à Montpellier les formations initiales des enseignants proposaient 36 h de cours sur les risques du métier contre 9h en 2003!] la formation ne peut être que superficielle. Il convient donc de mettre en place une formation continue qui puisse répondre à certaines préoccupations d’enseignants à des moments précis de leur carrière face à des jeunes dont les comportements – comme tout ce qui est humain – varient très vite selon le temps et les modes de vie.

Remarque préliminaire: il n’est pas rare qu’un élève accuse ses professeurs d’avoir à son égard des attitudes violentes, injustes, irrespectueuses. Plus que jamais il faut que tout un chacun comprenne bien la différence qu’il peut y avoir entre la crédibilité des propos d’un enfant et la véracité de ces propos…

Compte tenu de leur temps de présence en classe, des enseignants peuvent parfois par leur comportement être la cause - mais nullement l’unique - des réactions d’incivilités, de désordre, de violence de la part des élèves. Pour l’analyser nous nous appuierons sur des remarques fréquentes des jeunes.

→…Il (elle) ne me comprend pas, ne m’écoute pas! – Il (elle)ne s’occupe pas de moi….il (elle)ne m’aime pas…il(elle) m’a manqué de respect…il (elle) m’a dit que j’étais nul… bon à rien..

La plupart des enseignants sont issus des classes moyennes alors que beaucoup d’élèves sont de milieux populaires ou d’origine immigrée. Ils ne vivent pas dans la même ville, dans le même village, ni dans les mêmes quartiers, les mêmes cités : ils sont ainsi déconnectés du terrain et les jeunes leur font payer. Les professeurs, les surveillants ne connaissent donc pas les codes de ces jeunes qui, eux-mêmes, ne maîtrisent pas les codes sociaux de beaucoup d’adultes.

Il arrive donc aux jeunes et aux enseignants de ne pas se comprendre. En France, contrairement à d’autres pays d’Europe comme l’Angleterre ou l’Allemagne, on ne prend pas assez en compte le multiculturalisme des élèves. L’école est faite par une classe moyenne pour une classe moyenne disait F. Dubet qui soulignait aussi la distance culturelle entre les enseignants et leurs élèves. Rappel des analyses de Durkheim qui avait mis en évidence le risque de violence lié à l’inégalité de culture entre le maître et les élèves. Les enseignants devraient bénéficier (à l’IUFM éventuellement) d’une formation sur des notions élémentaires des normes sociales et culturelles des enfants qu’ils côtoient.

C’est important pour ne pas creuser davantage le fossé. Comme nous l’avons écrit supra, les jeunes des quartiers dits sensibles, utilisent une langue particulière avec des emprunts aux langues d’origine des immigrés, un peu de verlan avec des distorsions diverses, une langue présentée comme une manifestation de leur inventivité culturelle. On peut y voir un processus d’autoexclusion de jeunes sans qualifications, une stratégie identitaire pour des ados stigmatisés, maîtrisant mal la langue scolaire et qui n’ont plus que la bande, le groupe de pairs pour s’affirmer collectivement.

Dominique Baillet ,sociologue10,nous explique comment "ces jeunes se créent une autre culture commune( avec leur propre langage) qu’ils amènent à l’école…ils ont un modèle de réussite sociale spécifique, alternatif à celui de l’école, le deal par exemple…..ils ont une culture du territoire: ils font du dehors qui est la rue, un dedans qui devient leur propre territoire où ils partagent le même passé"

Il leur sera très difficile de bénéficier de l’héritage dont parle Luc Ferry 11:.."or l’éducation repose sur l’héritage: les règles de civilité, la langue, la tradition religieuse qui avait pour rôle de structurer la communauté.."

Héritage, tradition, sont des mots qui font partie intégrante du passé. Il est patent, qu’actuellement, la jeunesse et les jeunes adultes sont davantage rivés au présent qu’ils sacralisent. Le passé en général les intéresse peu (ils laissent la nostalgie aux vieux qui parlent toujours de leur passé…) à l’exception cependant de ce qui les concerne personnellement: leur école, leurs chanteurs, leur jeunesse, mais au delà, peu d’intérêt. La crainte d’un avenir qui paraît plutôt inquiétant, modifie les esprits. Il y a quelques décennies, l’avenir donnait du sens au présent (il y avait de l’idéal dans l’air), aujourd’hui c’est le présent qui essaie de donner du sens à l’avenir. La grande majorité des jeunes vivent le présent avant tout et on ne peut pas l’ignorer.

Dominique Rousseau12, dans un article de Libération (19/12/02) qui mérite toute notre attention, parle des grincheux, des esprits chagrins de tous bords qui vitupèrent contre le présent: "les élèves ne sont plus ce que nous avons été, l’école n’enseigne plus ce que nous avons appris, la nourriture n’est plus celle qui nous a nourris"…Il leur reproche d’oublier que "ce qu’ils regrettent, était jugé contraire à l’ordre des choses par les générations précédentes". Pour les autres, rajoute-t-il, "il s’agit moins de pleurer sur le passé que de comprendre le moment de l’histoire où nous nous trouvons".…En rappelant que le philosophe Cassirer13 a toujours raison contre Heidegger il déclare: "la posture angoissée au présent conduit à une nostalgie du passé qui finit par alimenter le désir d’un retour à ce qui est présenté non comme l’ordre ancien des choses mais comme l’ordre vrai[….].le passé est transformé en mythe, le travail du sens est arrêté et les choses sont immobilisées.

Une critique de la télévision Christine Guillemeau écrivait à propos de la diffusion du " Pensionnat de Chavagnes "qui a fait un très bon score à l’audimat : Avant, la classe faisait plus appel à la mémoire, à la docilité. De nos jours, elle fait davantage appel à l’intelligence ou à la curiosité. Ce sont ceux qui prennent des risques qui sont le plus favorisés. Les élèves actuels sont certes moins disciplinés mais leur envie de percer les mystères du monde est bien plus grande.

Améliorer les entretiens.

Pour ce qui est des entretiens, des échanges, entre adultes et élèves (jeunes en général) parents, professeurs, membres des équipes de direction, tous, devraient réussir à réconcilier émotion et raison tout en sachant (ça peut s’apprendre) à écouter l’émotion de l’autre. Le secret est là: savoir se mettre dans la peau de son interlocuteur.

La notion de respect. Le droit de retrait. Le stress enseignant. Le coaching.

Il arrive que des jeunes accusent un professeur, un surveillant de lui avoir manqué de respect, de l’avoir humilié: il m’a regardé méchamment, il m’a traité! Il a dit que j’étais nul!.Pour le jeune la notion de respect pour sa personne est fondamentale. A travers le savoir à l’école c’est aussi l’image de soi qui se joue pour chacun, en se sentant plus ou moins intelligent ou nul. Lui dire: tu es nul! - tu n’arriveras jamais à rien! c’est lui faire comprendre: tu n’es pas digne d’être aimé. Blessures qui seront longues à cicatriser…

Respect vient du latin respicere: regarder en arrière, considérer. L’enseignant sait bien que pour être respecté il doit avant tout respecter les élèves. Il doit donc faire attention à son regard tout comme il doit éviter de crier car il peut faire peur ou simplement - ce que les élèves ressentent - avouer sa faiblesse. Nous savons par expérience que les enseignants, les surveillants sont très rarement sadiques. Les jeunes prennent parfois pour de la violence ce qui n’est qu’une forme d’humour, d’ironie légère, d’exhortation ,de stimulus pour les mettre au travail. Il n’empêche qu’il faut éviter des paroles humiliantes, discriminatoires, vexatoires, des jugements sommaires surtout devant les copains.

Parfois – mais rarement - l’enseignant perd patience et dérape. Comme le disait le psychologue Jacques Sédat il y a un vieux fond de violence présent en nous tous qui réclame que l’autre soit conforme à l’image que l’on se fait de lui… la violence exercée sur un enfant s’explique par la fonction dans laquelle on se sent investi d’une mission: faire le bien d’autrui, au besoin malgré lui. Ne peut-on pas y reconnaître l’expression paradoxale de Rousseau dans son projet éducatif: On les forcera d’être libres!(L’Express du 7/03/05)

La maltraitance - qui s’exerce rarement en milieu scolaire - est aussi à mettre au compte du rôle inconfortable des enseignants: suppléer aux insuffisances de l’éducation dans certaines familles.

En tête à tête, l’élève peut supporter des remarques mais pas devant ses pairs. Il y a plutôt de nombreux enseignants qui valorisent l’évaluation des élèves et qui ont, à leur endroit, un discours positif: tu as des qualités…tu vaux mieux que ça….c’est en progrès….tu es capable.

La classe, véritable microcosme, est un lieu de pouvoir qui trouve son équilibre dans les lois, les règlements. Le professeur doit tenir les rôles de médiateur et de catalyseur d’un bon climat. Il doit, le cas échéant, dominer sa peur car certains jeunes augmentent leur violence quand ils sentent que leur victime est fragile.

..Il (elle) a peur des élèves et il(elle) n’arrive pas à communiquer…

La classe est un endroit clos d’où il est difficile de fuir et il faut être prêt à faire face à certaines réactions d’élèves violents. Des enseignants nous ont dit tout le bien qu’ils pensaient de l’apprentissage de techniques de self control, de yoga, de l’eutonie, de la relaxation, de la sophrologie et ils souhaiteraient que cet enseignement se généralise pour que chaque collègue puisse libérer ses tensions, son stress, restaurer la confiance en soi et ne pas montrer son angoisse, sa peur. Ils savent - par expérience - que lorsqu’on affiche une certaine sérénité et maîtrise de soi on désamorce en partie la violence de l’agresseur.

Les enseignants savent aussi que ces techniques peuvent leur permettre de prendre leurs distances momentanément par rapport à la classe notamment et le plus souvent leur permettre de créer de l’énergie pour aller plus sereinement vers le monde scolaire ou autre.

Le monde extérieur à l’éducation nationale, comme celui de l’entreprise par exemple ou du sport de haut niveau, n’est pas étranger à ces problèmes, lui qui recourt de plus en plus aux techniques dérivées du DP(développement personnel) que sont: la pensée positive, PNL, coaching, analyse transactionnelle, Gestalt-thérapie, relaxation. (d’après Ursula Gauthier – Le Nouvel Observateur, dossier: la quête de le sagesse)..

Les enseignants connaissent les grands types de régulateurs mentaux- les psychologues: ils interviennent sur des blocages empêchant l’enseignant de maximiser son potentiel. – les coachs: ils proposent une pédagogie d’intervention sous forme de contrats d’objectifs afin d’aboutir à une prise de conscience des ressources personnelles, à un développement personnel. Ceci en dehors de toute démarche thérapeutique liée à un dysfonctionnement personnel.

le coaching a ses limites: - la personne qui vient pour être coachée vient avec tout son être: ses émotions, ses problèmes, son histoire, son inconscient, ses difficultés identitaires…il faut que le coach connaisse l’essentiel de son client pour comprendre ses enjeux mais il doit se garder d’y entrer de plain-pied. Il est primordial pour le coach de connaître l’essentiel pour savoir privilégier l’important. Son souci majeur c’est d’aider son client à construire son identité, c’est à dire: - viser à plus de cohérence et d’unité de son être – restaurer et développer sa capacité d’altérité ( mieux écouter, mieux communiquer…) – accroître son estime de soi, sa confiance dans la vie et en soi-même. (V.Lenhardt. in Le Figaro du 7/11/05 page 17).

Définition du coaching par V.Lenhardt, avocat spécialisé en droit social:

- le coaching est une aide apportée dans un accompagnement d’une personne ou d’une équipe, dans une situation personnelle ou professionnelle qui consiste à aider cette personne ou cette équipe à trouver les solutions à ses problèmes ou à sa situation dans une perspective de développement durable et global

- le coach amène son poulain à travailler non seulement sur les aptitudes physiques mais aussi sur son mental et ses émotions afin de surmonter les obstacles intérieurs qui l’empêchent d’exprimer son potentiel…L’essentiel même du coaching c’est de voir en toute personne qui travaille un champion qui sommeille et qu’un entraînement approprié peut réveiller.

Néanmoins il existe des enseignants qui montrent qu’ils ont peur des élèves en général et des violents en particulier. Très affectés, humiliés parfois par les insultes orales des élèves ou par le truchement des blogs, ils s’isolent et se replient sur eux-mêmes, en subissant le chahut en cours. Dans la culture française, on estime que lorsque l’on a des problèmes on est en faute, donc on ne fait confiance à personne, on culpabilise dans son coin. Il faut, au contraire, accepter l’aide de l’équipe de direction et parler avec des collègues car la protection d’une personne passe par la non-solitude. Le professeur qui a des problèmes peut aussi participer à un groupe Balint14 pour parler, écouter, se sentir mieux et trouver la force d’aborder sereinement les élèves à problèmes. Dans un éditorial du Sud-ouest Patrick Berthommeau aborde ce thème de la solitude de certains professeurs: ...plus que la crainte, plus que le découragement, le drame de ces enseignants porte un nom: solitude. Il n’est pas toujours facile de confier ses difficultés, d’avoir l’air de se plaindre auprès de collègues qui ne sont pas mieux lotis. Au bout du compte, ils se retrouvent isolés et largués. Et quand ils se risquent à appeler au secours, l’administration à laquelle ils doivent rendre des comptes, mais qui leur doit aussi aide et assistance et que celle-ci se défile, le désarroi est complet..

La force de tout enseignant, tant pour vaincre la violence que pour intéresser, motiver les élèves passe surtout par le travail d’équipe où on rappelle à tout un chacun la force du dialogue avec les élèves et, éventuellement, le recours au règlement intérieur. La mobilisation collective est un passage obligé. Tout le monde y gagne: le groupe qui conforte sa puissance et l’individu qui s’améliore car le travail avec les autres est avant tout un travail sur soi. On s’efforcera, ensemble, de faire en sorte qu’il n’y ait pas autant d’interprétations du règlement intérieur que d’adulte!



Modules de l’audiovisuel: J’ai mal au travail. Stress, harcèlement moral et violences.

Ce dispositif audio-visuel (CD-Rom ou DVD accompagné d’un livret), commandité par l’INRS et réalisé par Jean-Michel CARRÉ est destiné à être utilisé , ensemble ou séparément,; lors de séances de formation ou de sensibilisation à la prévention des risques psychosociaux rencontrés dans le milieu professionnel, notamment pour les enseignants tendus et inquiets..

commande: service.diffusion@inrs.fr

Les enseignants malades de l’école. C’est le titre d’un article de Libération du 2/09/05 qui déclare que près de 6 profs sur 10 se plaignent d’épuisement physique et psychique. La MGEN (mutuelle générale de l’éducation nationale) a mené, nous dit-on, une grande étude sur le climat scolaire et conditions de travail. On y apprend qu’en 5 ans le nombre de personnels ayant touché des indemnités journalières plus de 3 mois dans l’année a augmenté de 13%. Quant au montant des indemnités allouées par la MGEN il aurait augmenté de 32%.

La moitié des arrêts de travail de plus de 15 jours sont liés au stress et à la violence du lieu de travail estime le psychiatre Mario Horenstein. Certes il n’y a pas globalement plus de troubles psychiatriques chez les enseignants que dans la population générale peut-on lire dans des enquêtes épidémiologiques mais il y a une meilleure lisibilité. Pour Richard Rechtman, (psychiatre, médecin chef de l’hôpital de la Verrière – MGEN) les difficultés professionnelles des enseignants sont réelles, mais leurs plaintes sociales ne sont pas entendues par la société et les politiques. Leur seule façon d’être écoutés est de passer par des plaintes psychique.

→ ● Pour Laurence Janot , maître de conférences,(Sud-Ouest du 24/01/08) c'est parce que le métier a changé , qu'il ne s'agit plus essentiellement de transmettre un savoir mais d'établir une relation d'aide que le malaise enseignant s'est aggravé. Le travail s'est intensifié tandis que de nouvelles exigences sont apparues avec l'intégration des élèves en situation de handicap, le travail en équipe, l'éducation à la citoyenneté, le problème de la violence à l'école, le désintérêt de la population pour le métier d'enseignant...la société a changé depuis les années 80 avec la crise sociale, l'émergence de la précarité. Ce qui a entraîné chez les enseignants fatigue physique et usure au quotidien, un épuisement tel,pour certains, qu'ils en arrivent à un rejet de l'élève.

Laurence Janot, Jean-Louis Camin et Nicolas Rascle ont cosigné un DVD-Rom pour le centre de ressources et de documentation pédagogique d'Aquitaine; Il apporte des éléments de compréhension des processus de stress chez les professeurs autour de 88 séquences vidéo et d'un livret.

Coût: 25€. - http://crdp.ac-bordeaux.fr/stress

Un livre conseillé : Le stress des enseignants (chez Armand Colin 2008)- auteurs : Laurence Janot-Bergugnat et Nicole Rascle;

Accord de partenariat entre la MGEN et le Ministère de l'Education nationale pour mesurer la qualité de vie au travail ''QVT''.

La MGEN a signé en 2008 un accord de partenariat particulièrement important avec le MEN (Ministère de l'Education nationale),le Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche (MESR). Nouvel outil, le QVT ( Qualité de vie au travail) tend à mesurer la qualité de vie au travail des personnels d'un établissement . Démarche qui constitue une grande première et qui n'a jamais été utilisée dans le système éducatif. Cet accord court sur une durée de 5 ans de 2008 à 2013 et concerne 3 grands domaines :

les actions concertées, qui recouvrent l'aide et le soutien aux personnels fragilisés ou en situation de handicap.

l'aide à la formation initiale et continue des personnels plus particulièrement centrée sur des thèmes liés aux conditions d'exercice de métier et la qualité de vie au travail.

la participation à la politique de santé notamment par des actions conjointes pour améliorer la santé au travail et l'intégration professionnelle des personnels marginalisés.

Des enseignants d'établissements de la région parisienne pourront suivre des cours pour mieux gérer leurs classes et faire face à des élèves turbulents ou violents.

On a déjà vu dans ce site que l'académie de Créteil avait lancé - pour tous ses néo-titulaires - les conférences ''tenue de classe'', généralisées en septembre 2009 . Depuis le 11/12/09 (Aujourd'hui du 15/12/09) la formation déclinée sous forme de 2 séminaires , à 3 mois d'intervalle, est proposée aux établissements du secondaire qui en font la demande. Il s'agit d'une initiative de l'Université de tous les savoirs (séries de conférences gratuites) avec, pour patron, le philosophe Yves Michaud assisté d'un jeune prof de banlieue , Sébastien Clerc. Le ministère de l'Education nationale a donné son autorisation pour une série de 10 séances qui se tiendront au sein d'établissements de la région parisienne.

Quand on parle de tenue de classe la recette miracle n'existe pas, a commencé par dire le jeune professeur aux 25 collègues présents et il leur a donné quelques outils puisés chez plus aguerris que lui et qu'il utilisait lui-même avec succès tout en avouant au préalable qu'il s'était fait chahuter lui aussi.

Quelques-uns de ses outils : ....le premier, le plus important , concerne la façon de faire cours ''parce qu'un élève respectera le professeur qui l'aide à comprendre'' en excitant le plus vite possible sa curiosité. Il faut , dit-il, soigner son début de cours et trouver un moyen (qui dépend de la matière enseignée)de capter l'attention des élèves . Il utilise, pour sa part ,des photos ou des documents de choc. Côté prévention , en éducation civique, celui qui insiste sur la nécessité de saluer ses élèves et de leur demander à chaque début de cours comment ils vont, a instauré un cours de politesse ''certains élèves ne connaissent pas les règles''. Côté discipline , avant d'en arriver à l'arsenal des rapports et des exclusions , il utilise une note de sérieux qui compte pour un ou deux points dans la moyenne. Persuadé que, dans son métier, le professeur a un rôle d'éducateur, il a instauré ce que ses élèves appellent''le carré de la mort '', soit un cadre au tableau dans lequel il écrit le nom de ceux qui s'agitent et bavardent . ''Si on se trouve toujours dedans à la fin du cours, c'est au minimum lettre d'excuses, voire rapport.'' Un autre outil essentiel c'est arriver à ce que tous les élèves aient toujours quelque chose à faire et qui soit à leur portée.

Dans 3 mois, si les professeurs le souhaitent, ils pourront se revoir pour rediscuter ensemble des réflexions et des évolutions de chacun, une fois retourné seul au front devant ses classes. [ nous tenons à dire au passage, en tant qu'ancien formateur à l'IUFM , que cette pratique était courante au cours de la formation générale ]

Pour le psychiatre et psychanalyste Philippe Jeammet lorsqu'un enseignant sévit, cela fait partie de la vie à l'école.

Au cours d'un entretien de Valeurs mutualistes ( août 2008) , le psychiatre P.Jeammet a répondu a la remarque : En somme, vous réaffirmez l'importance de l'éducatif et de la place de l'école – '' lorsqu'un enseignant sévit cela fait partie de la vie de l'école et, à moins que ce ne soit grave, on laisse l'institution gérer. Le jeune peut supporter une punition, une brimade, sans que le parent n'intervienne, transformant son enfant en appendice de lui-même. Pour s'autonomiser, un enfant doit être capable de supporter une frustration, voire une injustice sans que ce soit un traumatisme. Il doit apprendre à relativiser et ne pas tout faire dépendre du professeur, comme s'il dirigeait son destin. Il s'agit d'introduire de l'éducatif, au travers de principes qui peuvent paraître surannés mais sur lesquels l'adulte qui décide n'a pas à se justifier....Les adultes doivent affirmer leurs valeurs comme autant de supports sur lesquels les jeunes peuvent s'appuyer...

Un professeur sera jugé le 27 mars 08 pour une gifle donnée à un élève qui l'avait insulté./N

Dans la matinée du 28/01/08 au collège de Berlaimont (Nord) un professeur de technologie demande à un élève de lui laisser sa place dont il avait besoin. L'élève refuse et le professeur balance ses affaires par terre. Le ton monte et le professeur pousse l'élève contre le mur. L'élève traite alors l'enseignant de connard . Immédiatement il reçoit une gifle. Les parents (le père, alors en service, est venu en costume de gendarme)appelés par la principale rencontrent le professeur à qui le gendarme dit : je suis souvent insulté, je ne réponds pas par la violence .Le professeur est placé en garde à vue à la demi-journée et il sera jugé le 27 mars pour violence aggravée sur mineur.

D'après Libération du 01/02/08 un alcootest a été pratiqué : positif mais rien ne prouve qu'il y a un lien, le cours était le matin dit le Rectorat. Le professeur a reconnu qu'il avait des problèmes et qu'il voulait se soigner. Il a eu un arrêt de maladie d'un mois...Le milieu enseignant , sans défendre pour autant l'attitude du professeur, est sous le choc car la suite judiciaire lui semble très disproportionnée. On ne gifle pas pas un élève, c'est interdit mais doit-on laisser un enfant insulter un adulte qui lui fait cours?

Des soutiens au professeur arrivent de toute la France. Pour les syndicats l'affaire rappelle les difficultés du métier et la tension nerveuse inhérente. Elle illustre la tendance à la judiciarisation des affaires de violence scolaires. La Fédération des autonomes de solidarité (FAS) qui assure 560 000 personnels de l'éducation nationale annonçait il y a quelques jours , avoir recensé 1 900 signalements d'agressions diverses entre septembre 2007 et janvier 2008, avec une montée des incivilités quotidiennes dans les établissements scolaires...menaces, gestes déplacés, insultes...Le rapport élève/prof est beaucoup plus frontal qu'il y a 25 ans...tout enseignant peut craquer un jour.

Les parents d'élèves refusent que l'enseignant soit le seul puni et ils réclament le retour à la non-violence partagée, au dialogue dans l'enceinte scolaire plutôt qu'à une judiciarisation excessive. Le ministre de l'Éducation a demandé que l'élève soit aussi sanctionné. Le rectorat de Lille a opté pour une exclusion de 3 jours assortie du retrait de 10 points sur son permis de conduite selon le barème en vigueur dans le collège.

Quant au ministre Darcos il a déclaré que cette affaire révélait des dérèglements dont les premières victimes étaient les enseignants dans 99 cas sur 100. Il faut , a-t-il dit, restaurer l'autorité des enseignants car les collégiens ne font plus la différence entre les rapports sociaux du monde des copains et de la rue où on se traite à tout bout de champ et le rapport d'autorité qu'il doit y avoir, selon un code de politesse, entre enfant et adulte à l'école . Il entend faire rédiger sous peu un code de la paix scolaire pour la prochaine rentrée scolaire. Ce code servira de base pour tous les règlements intérieurs des établissements. Il rappellera les règles de conduite , les transgressions que l'on ne peut pas se permettre et fixera un régime des sanctions. Plutôt que la simple exclusion il croit plus à l'instauration de travaux d'utilité collective que l'élève effectuerait au collège voire avec l'enseignant insulté.

L'Union syndicale des magistrats et ''l'affaire de la gifle''.

Le 12/02/08 l'Union syndicale des magistrats s'est dite choquée par le soutien apporté par le premier ministre ,François Fillon, au professeur qui doit être jugé en mars pour avoir giflé un collégien qui l'avait insulté. Les interventions publiques dans cette affaire sont un moyen de pression indirect sur la justice a déclaré la représentante de l'USM.

Amende de 800 euros requise contre le professeur responsable de la ''gifle''.

Le 25/06/08 le ministère public a requis contre le professeur une amende de 800€ en demandant au tribunal de ne pas juger sur la foi des 60 000 signatures de soutien envoyées au professeur. La partie civile a souligné qu'on ne pouvait régler sur le dos d'un enfant de 11ans des problèmes de dimension nationale, à commencer par le malaise enseignant.

L'affaire a été mise en délibéré au 13 août....

Épilogue de ''l'affaire de la gifle''?

Le professeur de Berlaimont (Nord) a été condamné le 13/08/08 à une amende de 500 euros par le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe. Poursuivi pour violences aggravées il encourait 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende. La gifle puis la plainte avaient suscité une vive controverse publique. Le jugement est estimé plutôt clément ou disproportionné...le professeur décidera sous peu s'il fait appel.

Le stress dans les entreprises.

Les entreprises prennent de plus en plus de mesures médicales et de management pour lutter contre le stress qui a un impact direct sur la productivité des salariés…Suicides (reconnus récemment par la sécurité sociale),arrêts de travail, congés sabbatiques, démissions, démotivations, absentéisme, manque d’appétence au travail…autant de signes qui montrent que l’épuisement professionnel ou burn-out, se diffuse au sein de l’entreprise. Il arrive que certaines personnes soient menacées de burn-out parce qu’elles sont trop exigeantes vis à vis d’elles-mêmes et de leur entourage. Il faut donc savoir à temps rétablir des situations de déséquilibre.

Des programmes antistress sont mis en place dans des entreprises avec des psychologues et des psychiatres.: l’encadrement suit une formation, les infirmières aussi et les consultations individuelles sont très fréquentes . Mais l’entreprise ne laisse pas la gestion du stress uniquement à la médecine elle engage avant tout une démarche proactive avec les managers. En effet le burn out a son antidote: un management raisonné.

Dans son édition du 14/12/07 Libération titre sa page 19 : L'enquête de l'observatoire du stress crispe France Télécom. Dans cette entreprise, direction et syndicats se disputent le droit de parler du stress.

La direction qui avait publié son plan et ses chiffres contre la souffrance au travail critique la démarche syndicale qui d'après elle n'était ni représentative ni scientifique... Nous ne sommes pas suffisamment informés pour prendre position dans ce conflit mais les chiffres parlent d'eux-mêmes pour montrer l'importance du stress sur les employés dans cette entreprise (et ce n'est pas le seul exemple) →22 000 emplois seront supprimés de 2006 à 2008 et 10 000 salariés doivent se reconvertir en interne. On peut voir des cellules composées de volontaires,médecins, psychologues du travail et simples cadres ou représentants du personnel volontaires pour prendre en charge les cas de souffrance. Initiative qui soulève des interrogations de la part des médecins du travail → Dans le questionnaire de l'observatoire 4 répondants sur 5 estiment que leur travail n'est pas valorisé par France Télécom et ne croient plus en l'avenir de leur entreprise.→ les 2/3 ont le sentiment de n'avoir pas réussi leur vie professionnelle.→ 3 sur 4 estiment que leur cadre professionnel influe sur leur santé. → 1 sur 6 consomme des psychotropes → les répondants disent avoir occupé 2,17 postes sur les 5 dernières années écoulées...France Télécom critique ces données mais ses chiffres ou ceux des syndicats disent clairement l'effort imposé aux personnes et donc la place du stress dans l'entreprise. On ne peut s'empêcher de citer une réflexion du délégué de la CFE-CGC:soit le stress est la conséquence d'une pression accrue liée à la mondialisation et la direction n'y peut pas grand-chose et se contente d'accompagner soit c'est un mode de gestion des relations de travail, une sorte de management par le stress....

D'après une étude, relayée par les médias, le stress du Lundi constitue un fléau mondial.

Une récente étude sur la '' phobie du Lundi '' menée sur 24224 salariés par le groupe Monster a révélé que la lundiphobie touchait - le soir ou l'après-midi du dimanche - 52% des salariés français, 70% des salariés anglais et américains soit une moyenne mondiale de 61%. Seuls les danois et les norvégiens semblent plus sereins (31% touchés par ce stress).

Le praticien hospitalier , Jean-Paul Richier, sur son site : http://www.atoute.org/n/article53.html s'attaque au fameux trouble dysphorique du lundi matin, pathologie méconnue dont les caractéristiques cliniques observées sur les sujets (au moins 2 lundis d'affilée) sont : - 1. manque d'énergie- 2. sentiment de lourdeur - 3. irritabilité4. difficulté à se concentrer -5.repli social6. anxiété ou tension - 7. baillements répétés 8. ptosis ( chute de la paupière ...Des manifestations qui interfèrent nettement avec le travail ou l'activité scolaire.

Pour lutter contre le stress : l'Ecole française du rire . Est-ce une blague ou est-ce sérieux?

Le 16 juin 08 Aujourd'hui publiait dans ses colonnes l'article : Les rigologues , experts en bonne humeur. On apprend que l'École française du rire, basée à Frontignan (Hérault) avait décerné le diplôme de rigologues experts à 8 candidats qui avaient étudié la sophrologie ludique, le yoga du rire, le clown développement personnel ou la ludothérapie. Ces candidats ont suivi cinq stages dans un cursus de neuf mois et moyennant une somme variant de 4 500 à 5 000 €. Cette formation leur a appris à transformer l'humeur quotidienne de leurs contemporains et ils peuvent proposer leurs services aux hôpitaux, maisons de retraite ou entreprises.

La bonne humeur c'est important dans une entreprise où les cadres, qui sont capables de faire de l'humour sont réputés plus charismatiques et inspirent davantage confiance (déclaration de Claudine Cosseron, fondatrice de l'École française du rire). Rire est un réflexe vital, il fait partie de l'âme humaine. Il participe à l'équilibre émotionnel ajoute Steve Wilson, le ponte américain de la discipline qui a lui-même formé 4 500 praticiens du rire.

La crise et le stress : problèmes de santé pour les salariés victimes de la crise.

En grand nombre les médias se sont penchés sur les conséquences de la crise mondiale actuelle sur la santé des salariés. Le rapport Hires (Health in Restructuring) réalisé par 13 chercheurs européens a démontré que les salariés d'une entreprise en restructuration voyaient leur santé se dégrader, aussi bien sur le plan physique que psychologique....un changement d'organisation est toujours , dit le coordinateur, un facteur potentiel de stress.

Le président de l'association travail emploi Europe société ( Astrees) est plus explicite : ''l'Organisation mondiale de la santé parle de la crise comme d'une catastrophe épidémiologique majeure. Elle va se traduire par une augmentation forte du stress, des dépressions, des troubles cardio-vasculaires, des comportements addictifs, et, au sommet de l'iceberg, de la mortalité et des suicides''.

Les restructurations affectent les salariés victimes des licenciements (angoisse, sentiment d'insécurité) mais aussi ceux qui restent dans l'entreprise, les survivants, qui peuvent notamment souffrir de culpabilité, de déclin de confiance vis-à-vis de l'entreprise et sont aussi confrontés à une nouvelle organisation du travail voire à une intensification. Parmi eux les managers, souvent pris en sandwich, sont très touchés. Les plus vulnérables en matière de santé sont les intérimaires,sous-traitants et CDD.

Novembre 2009 : le stress au travail, problème inquiétant et crucial qui sera long à résoudre pour les patrons et l'Etat.

La série de suicides dans plusieurs groupes français ( 25 à France-Télécom et une demi-douzaine chez Renault – on évalue à près de 400 par an les suicides directement liés au travail en France ) démontre une importante dose de stress en lien avec le travail. D'après un sondage Apave-TNS Sofres diffusé le 09/11/09- 66% des Français se disent de plus en plus stressés au travail et 75% pour les 35/49 ans . Selon un autre sondage (LH2 pour l'Express en octobre 09) 20% des Français disent éprouver un stress très important et 24% un stress important, soit 44% au total. Dans l'UE,en 1999,selon l'INRS, 2,6 à 3,8% en pourcentage du PIB européen sont consacrés aux problèmes de santé liés au travail – soit en euros 185 à 269 milliards en 1999 dont 10% pour le seul stress. Le directeur général de l'Anact (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail) affirme que 22,3% des salariés européens souffrent de problèmes de santé liés au stress d'origine professionnelle et 28% de problèmes psychiques liés au travail , soit 56 millions de personnes selon une enquête de 2005.

Que dit la loi française actuelle? L'employeur doit garantir la santé physique et mentale des salariés dans l'entreprise. Il est soumis à une obligation de résultats et peut être poursuivi au pénal. Syndicats et patronat ont signé de leur côté , un accord sur sur le stress en 2008.

Actuellement (Libération du 13/11/09) les cabinets de gestion des risques psychosociaux croulent sous les demandes des entreprises sommées par l'Etat d'intervenir. C'est parce que dans moins de trois mois, les 2500 entreprises françaises de plus de 1000 employés devront avoir entamé des négociations internes sur les risques psychosociaux , basées sur un diagnostic partagé avec les représentants salariés. Mais l'Institut français d'action sur le stress (Ifas) a fait savoir qu'il était incapable de répondre à toutes les sollicitations et qu'il devait donc privilégier les interventions d'urgence au détriment des prestations de formation. Emmanuel Charlot, du cabinet Psya fait la même analyse et il juge ''l'ultimatum Darcos , symptomatique de la méthode Sarkozy où tout doit être fini demain . Or le chantier du stress impose de prendre le temps du diagnostic, de l'échange et ne peut en aucun cas être traité à la va vite. Reproche qui est fait régulièrement au gouvernement qui, sous la houlette du président , va trop vite : l'action c'est bien à condition qu'elle soit précédée et accompagnée d'une solide réflexion.

Bien qu'il faille aller plus loin encore, des sites comme ''www.centre-inffo.fr/ANACT'' s'efforcent d'aider les salariés à mieux vivre dans leur entreprise. Dans le même temps est lancée une campagne ''Mieux vivre au travail''dans 18 pays européens.

La non communication. Droit de retrait. Une prof poignardée.

La non-communication c’est le refus du partage de la parole et des responsabilités. Quand la violence s’installe - ou plutôt pour la prévenir - il faut penser à responsabiliser les élèves (ils sont demandeurs), à les rendre utiles aux autres. Pour ce faire on peut les inciter à s’impliquer dans certaines structures de l’établissement. On peut aussi leur déléguer différentes tâches dans la classe où certains pourront - enfin! - montrer aux autres leurs qualités physiques, artistiques ou humaines.

En règle générale chaque professeur (ou surveillant) sait montrer par son attitude qu’il est le patron en classe ou en salle d’étude. Calmement (on ne répond pas à la violence par la violence pour éviter le cycle infernal répression/dépression) mais avec fermeté (il y a des limites à ne pas franchir) il doit expliquer à l’élève d’une part qu’il a tort et qu’il est - lui seul - responsable de ses devoirs non faits ou des leçons non apprises, de ses incivilités, de sa violence et d’autre part qu’il doit assumer ses erreurs et faire la sanction prévue au règlement intérieur qui auparavant aura été expliqué clairement et rappelé de temps en temps.

Les effets de la parole sur un agresseur sont importants, reconnus comme tels, mais faut-il encore trouver les mots justes! Les élèves sont contre le manque d’autorité d’un adulte, ils n’apprécient pas son incurie, son inorganisation génératrice de désordre. Ils n’aiment pas les positions tièdes. C’est la remarque majoritaire des ados exprimée via le n°vert 0800 235 236. Ils disent clairement avoir besoin d’adultes qui assurent, pas de copains complices15.



Le droit de retrait - Lorsqu’une élève a agressé une enseignante de la Garenne-Colombes le 7/01/03 et lui a planté un couteau dans la cuisse et lorsqu’à Goussainville un surveillant a été frappé par un racketteur qu’il avait pris en flagrant délit, les enseignants et surveillants des deux établissements ont eu peur et ont arrêté de travailler en se prévalant "du droit de retrait". Introduit par la loi du 23/12/82, ce droit permet aux salariés de ne pas travailler dès lors qu’ils ont un motif raisonnable de penser que la situation où ils se trouvent présente un danger grave et imminent pour leur vie. Le droit de retrait ne donne pas lieu à des retenues de salaires. X.Darcos, ministre délégué, a contesté l’utilisation de ce droit dans ces deux établissements, disant qu’il avait été pris à titre exorbitant. Au collège Diderot de Nîmes, des bandes sévissent et des jeunes ont peur de réussir. On est en plein racket intellectuel. Un jeune exclus de l’établissement a menacé de mort un adulte du collège. Là encore le droit de retrait a été invoqué car des jeunes du quartier ont réagi violemment….



Le Figaro du 10/02/05 relate la situation insoutenable que vivent depuis de longs mois les personnels d’enseignement et l’équipe éducative au collège Claude Debussy d’ Aulnay- sous –Bois 93.. Dans ce collège en ZEP et zone de violence le personnel doit supporter quasi journellement tutoiement, intimidations, insultes, gazages de bombes lacrymogènes qui provoquent des mouvements de panique et tout dernièrement l’agression physique d’une dizaine d’élèves dans la cour de récréation sur un membre de l’équipe éducative. Trop c’est trop et les enseignants ont cessé le travail en invoquant le droit de retrait qu’en l’occurrence l’Inspectrice d’académie adjointe a considéré comme juridiquement injustifié .

Un docteur en sciences de l’éducation qui était sur le terrain pour mener une recherche pense que cet établissement situé au cœur de la cité, cristallise le malheureusement classique conflit de normes existant entre l’institution scolaire et certains jeunes. Ces derniers s’accrochent à leurs propres règles pour résoudre les conflits, fondés sur une violence physique et langagière.





Décembre 2005: une enseignante d’un lycée professionnel d’Etampes (Essonne) a reçu, en salle de classe, de la part d’un élève de 17 ans à qui elle avait fait une réflexion, trois coups de couteau au ventre, à l’épaule,et au coude. L’enseignante a été opérée et semble hors de danger. Quant au jeune qui avait récemment fugué et qui depuis un certain temps se montrait difficile, il a pris la fuite mais il est revenu se rendre à la police qui l’a placé en garde à vue. Il y aura vraisemblablement des suites à cette affaire car le mari a porté plainte contre le ministère de l’Éducation nationale qui n’aurait pas pris en compte des plaintes antérieures de la professeure.

Le Figaro du 29/12/05 nous a informés que 13 jours après son agression cette enseignante avait annoncé qu’elle attaquait l’éducation nationale ou ses agents. Pour son avocat la plainte visera des personnes clairement identifiées ou bien il s’agira d’un recours contre l’Etat en cas de responsabilité diffuse.

Réclusion criminelle pour l'agresseur de l'enseignante du LP d'Etampes.

L'agresseur de Mme Karen Toutain , professeur au LP d'Etampes a été condamné le 10/12/08 à 13 ans de réclusion et à 15 000 € . Après appel, la peine a été réduite de 13 à 10 ans de réclusion criminelle.

Après l'agression de leur principale 90 professeurs d'un collège d'Amiens ont fait jouer leur droit de retrait.

Dans le collège César Franck d'Amiens (Somme)les 90 professeurs de cet établissement classé ambition réussite se plaignent du climat de violence qui sévit depuis le début de l'année scolaire. Rien d'étonnant que l'agression de madame la Principale, le 08/12/07, ait conduit l'ensemble des professeurs à faire valoir leur droit de retrait en exigeant un plan d'urgence contre les violences (15 surveillants demandés contre 9 actuellement)dans un collège où la peur règne aux dires-mêmes d'une professeur de maths en place depuis 23 ans.:

Les faits : à la suite d'une dispute quatre élèves se trouvent dans le bureau de la principale dont un garçon de douze ans qui vient d'être exclu de sa classe. Sa soeur, âgée de 15 ans , furieuse de voir que la principale serre le bras de l'enfant devient furieuse et se met à insulter la directrice. Elle profère des menaces de mort et madame la principale s'est évanouie, manifestement submergée par l'émotion et la tension ambiante aux dires d'un policier. Transportée au CHU la directrice regagnera son domicile le soir et la collégienne à l'origine de l'incident a été mise en examen pour outrage, menace de mort et violences et elle a été placée sous un régime de liberté surveillée.

Le ministre X.Darcos se rendra dans l'établissement en début d'année prochaine pour évoquer ces problèmes de violence.

Encore une agression contre un chef d'établissemnt : le 23/11/07 le père d'une élève de 2de du Lycée Rabelais de Paris demande à voir le Proviseur...il se précipite dans son bureau , saisit le proviseur et le jette à terre. Jugé en comparution immédiate , le père en a pris pour 8 mois dont 3 ferme et a été incarcéré .Il a dit avoir craqué en découvrant dans son courrier un troisième rappel des absences de sa fille....



Lectures conseillées: Le stress professionnel. Comment faire face? – Elisabeth Grelot et Marc Dovero (docteurs en psychologie et maîtres de conférences. –aXiome éditions-

La communication efficace – Bernard Sananès – Acquérir maîtrise et confiance en soi dans ses rapports avec les autres. Editions Dunod. ---5 notions clés qui se décodent ainsi: −Conscience −Liberté de s’affirmer, d’être soi-même − Expressivité donner corps à son message par son comportement−Réciprocité, écouter l’autre, respecter son interlocuteur −Exactitude :vérifier la fiabilité des informations partagées .

Combattre le stress –Dr.J.Cl.Houdret – Solar 2005.

Le 15 janvier 2010 un mineur de 16 ans qui conduisait une automobile a été écroué après avoir renversé le principal adjoint.

Un jeune de 16 ans qui était au volant d'un voiture a volontairement renversé le 15/01/10 le principal adjoint du collège Jean Campin de La Ferté Gaucher (77), qui assurait l'arrivée des élèves à la descente des cars à 8 h du matin. Ce jeune a été mis en examen pour ''violences, mise en danger d'autrui, rébellion, usage de stupéfiants, conduite sans permis..''Il a été écroué . Son passager, 16 ans, mis en examen pour la plupart de ces chefs, a été libéré et placé sous contrôle judiciaire.

Une jeune enseignante de collège rouée de coups par un élève le

À la fin de son cours une jeune professeur de Français d'un collège de Corbeil (Essonne)fait une remarque anodine à un élève de 16 ans qui dessinait au lieu d'écouter. Immédiatement l'élève lui donne un violent coup de poing au visage. Alors que sa professeur était tombée à terre l'élève se déchaîne sur elle et la roue de coups de pied au ventre. Les élèves s'interposent et le coupable s'enfuit. Il sera rapidement interpellé après les faits. Il s'agirait d'un élève qui semblait ne pas poser des problèmes mais qui avait, récemment, perdu son père et qu'on avait placé en foyer.

On peut dire sans se tromper qu'avec la jeunesse actuelle, très susceptible( même entre élèves), il en faut peu pour déclencher la violence et c'est une fois de plus l'occasion de dire, à juste titre , que le manquement d'encadrants est préjudiciable à la communauté éducative.

Après une brève garde à vue, suicide d'un professeur de collège.

Un professeur d'un collège de l'Aisne a été placé en garde à vue le jeudi 19/09/08 après une plainte d'un de ses élèves qui l' a accusé de lui avoir donné un coup de poing lors d'une explication sans témoin après la classe, au motif que l'élève était arrivé en retard. De retour chez lui le professeur s'est pendu.... Les causes des suicides (jeunes, prisonniers, employés d'usine (Renault), police... sont multiples certes mais elles ont toutes, au dire des spécialistes, un facteur déclenchant. Il est possible, en pareil cas, que cet homme- en plus de ses problèmes familiaux - n'ait pas supporté cette garde à vue. L'éducation nationale doit se pencher au plus tôt sur ce problème de garde à vue (de plus en plus courant)car la profession des enseignants est de plus en plus difficile à assumer et les enseignants de plus en plus fragilisés.

L'élève avait menti....encore la preuve (et pourtant l'affaire d'Outreau était récente) qu'on ne prend pas assez de précautions dans le recueil de la parole de l'enfant. L'élève a &e

Comme nous l'avons écrit au paragraphe précédent un enseignant de 38 ans – affaibli par plusieurs problèmes personnels – avait été placé en garde à vue après avoir été accusé par un de ses élèves de lui avoir avoir donné un coup de poing au visage et de lui avoir cassé une dent (certificat médical fourni!!). Ce que l'enseignant avait toujours nié...et il s'était pendu....Le collégien de 15 ans a reconnu avoir menti . Il s'était même exprimé - mi-septembre -devant les médias et d'après le procureur de Laon ( il est établi que les faits allégués sont inexacts, a-t-il dit) l'élève sera poursuivi pour dénonciation calomnieuse.

L'avocat de la famille du professeur n'a pas l'intention d'en rester là : il parle des responsabilités des parents de l'élève et ce celles du médecin. Pour lui on n'a pas retenu l'affaire d'Outreau et il a rappelé qu'il avait dit que cette garde à vue ne se justifiait pas. Quant au syndicat d'enseignants le Snes-FSU il ne comprend toujours pas la disproportion des moyens policiers mis en oeuvre alors que tout aurait pu se régler à l'intérieur du collège.

■ ● ■ le 23 novembre 2010 l'élève a été condamné à 4 mois de prison.

Plusieurs enseignants et élèves agressés par des élèves ou des parents ou des rixes entre bandes.

le 26/09/08, au cours d'un suivi pédagogique ,un élève de 11ans, perturbé, dans le Val d'Oise, a frappé aux jambes et au bras son institutrice qui a eu un arrêt de travail de 8 jours. Elle a porté plainte et l'élève a été pris en charge par un enseignant particulier.

le 03/10/08, une directrice de Segpa ( collège Elsa Triolet - 13ième arrondissement) a dû être opérée d'une fracture du nez après avoir été frappée par un élève de 15 ans qu'elle avait envoyé en permanence à cause d'un retard....

le 24/10/08 une institutrice d'une école primaire de Pézenas (Hérault) a été agressée et blessée par une mère d'élève (9 jours d'ITT) parce qu'elle avait refusé que sa fille aille aux toilettes après la récréation.

le 24/10/08 le proviseur du lycée Marcel Pagnol d'Athis-Mons a été agressé par le petit ami d'une ancienne élève, en marge d'une remise des diplômes du baccalauréat. Le proviseur et Conseiller d'éducation ont été blessés..

le 20/11/08 on apprenait qu'un professeur d'un collège de Montpellier avait été frappé d'un coup de poing au visage pendant un cours par un adolescent de 14 ans. .

le19/12/08 la proviseure du lycée Joliot-Curie de Nanterre a été menacée de mort par deux lycéens

le 12/01/2009 un professeur du LP de Château-Gontier (Mayenne) a été blessé de trois coups de couteau par un jeune homme de 18 ans qui avait fait l'objet, quelques mois avant, d'un suivi psychologique pour tendances suicidaires.

le 13/03/09 le principal d'un collège de Montpellier (34) a été agressé par un parent qui l'a injurié, menacé et frappé d'un coup de poing.

Le 19/03/09 intrusion d'une dizaine de jeunes dans un collège du Val d'Oise. Le principal roué de coups et hospitalisé.20/03/2009N

Au collège Pablo Picasso de Garges-lès-Gonesse (Val d'Oise) le 19/03/09, en matinée, 2 élèves se bagarraient dans la cour et ils se sont séparés. C'est alors que l'un d'eux a appelé ses copains et une dizaine de jeunes , armés de marteaux, bâtons... se sont introduits dans le collège et se sont rués sur l'élève ciblé. Le principal a voulu s'interposer pour protéger l'élève menacé et il a été roué de coups de poing et de coups de pieds.

■ ● ■ Le 11/05/2011 un élève du même collège Pablo Picasso a été sauvagement agressé à la sortie de son collège par 3 ados : 15,16,17 ans.

Le 19/03/09 un instituteur a été agressé et frappé au visage par un père de famille qui avait vu son fils pleurer pendant la récréation du matin à l'école primaire Eugénie-Cotton à Bonneuil-sur-Marne (Val de Marne) . L'agresseur sera jugé le 04 Juin 09 par le tribunal correctionnel de Créteil

Le 24/03/09 un lycéen de 18 ans a été condamné à six mois de prison, dont 15 jours ferme par le tribunal correctionnel de Perpignan pour avoir agressé le proviseur-adjoint du lycée Mayol de Perpignan.

Le 09/04/09 une enseignante du collège Mallarmé de Sens (Yonne)a été frappée à coups de pied par une de ses élèves de 13 ans, au sein de l'établissement.

Le 15/05/09 un élève de 5ième (13 ans)a agressé une professeure la blessant légèrement (plaie superficielle)d'un coup de couteau dans une salle du collège Fr. Miterrand à Fenouillet ( ce collège est réputé tranquille) près de Toulouse.

Le 20/05/09 un collégien de 16 ans a violemment frappé (à coups de poing et à coups de pied)une Conseillère principale d'éducation au collège René Cassin à Chanteloup-les-vignes (Yvelines). Placé en garde à vue , l'adolescent a été mis en examen.

Le 26/05/09 un élève de 12 ans a été interpellé dans un collège de Vaulx-en-Velin, près de Lyon , après avoir menacé en plein cours son professeur avec un couteau.

Le 11/09/09 au collège de La Garde (Var) un collégien de 14 ans a été mis en examen pour tentative d'assassinat après avoir brandi un couteau de cuisine et affirmé vouloir tuer l'un de ses professeurs.

Le 28/01/10,au collège Jacques Prévert de Châteauneuf-sur Sarthe à l'heure de la sortie des cours le père d'un élève de 12ans s'en est pris violemment au Principal et à son adjoint,, en leur assénant plusieurs coups de poing et de pied à l'intérieur de l'établissement.

Le 21/09/2010, un ado de17 ans a été tué en début d'après-midi près du lycée professionnel de la Batelière à Schoelcher en Martinique..Il a succombé à un coup de couteau porté par son agresseur au niveau de l'artère fémorale.

Le 22/09/2010 , 4 ou 5 jeunes âgés de 15 à 20 ans , sortis d'une Clio , s'en sont pris à deux jeunes peu après la sortie des cours du matin d'un Lycée de Thiais (Val de Marne). Munis de battes de base-ball et de pistolets d'alarme ou de gomme-cogne -des balles en caoutchouc – ils ont tiré 3 fois en direction des jeunes sans les toucher avant de prendre la fuite.

Le 22/09/2010, un professeur de mathématiques s'est fait frapper par un élève de 14 ans , en plein cours au collège Jean Perrin, de Vitry-sur-Seine.

Le 05/11/2010 les parents d'une élève de 6ième venus contester des sanctions prises à l'encontre de leur fille ont insulté et frappé le principal du collège Ingres de Montauban.

Le 23/11/2010. Aux abords de son collège un élève de 15 ans a été violemment agressé par 3 jeunes dont 2 n'appartenaient pas à ce collège . À Fleury-les- Aubrais (Loiret) un élève de 3ième, délégué de classe, sort du collège André Chêne . Il avait eu dans la journée des problèmes avec d'autres élèves et le principal avait demandé à la mère de venir le chercher. Parmi les agresseurs il y avait un élève sous le coup d'une procédure d'exclusion du collège , dont il rendait responsable la victime. Dans une ruelle empruntée par les élèves (plusieurs ont été observateurs de la scène, comme la maman.) la victime a été prise à partie et a subi une pluie de violents coups très rapides. Ablation de la rate.

Le 05/10/2011 au lycée Charles-de- Gaulleà Sète dans l'Hérault une élève de première a violemment agressé à coups de poing une de ses enseignantes, à laquelle les médecins ont prescrit 3 jours d'interruption de travail.

Le le père d'une adolescente placé en détention provisoire pour avoir giflé une CPE. ''Autres cas de violence''.

Le 10mars 2010 , le père d'une adolescente avait fait irruption dans le bureau de la CPE du collège de Cugnaux (31)après avoir enjambé le portail d'accès du collège et il avait giflé la fonctionnaire de l'éducation nationale. ''Sa fille''qui avait également giflé la CPE '' l'a appelé en pleurs et la sentant en danger il a mal apprécié la situation sur-estimant le danger dans lequel se trouvait sa fille'' a déclaré son avocat qui a estimé que le placement en détention ne s'imposait nullement et apparaissait disproportionné. Selon le tribunal ce geste est grave.

À la suite de cette agression les enseignants et assistants d'éducation avaient fait valoir vendredi matin un droit de retrait mais le recteur, tout en condamnant cette agression a dénoncé cet abus du droit de retrait alors que n'existe aucun danger imminent;

le mercredi 24 mars 2010 un professeur du collège Albert Schweitzer de Créteil a été agressé à la barre de fer et une paire de ciseaux par une élève de 15 ans à l'intérieur de l'établissement.

le 28 avril 2010 un adolescent de 14ans (collège Lionel-Terray d'Aumetz -Moselle)poignarde son enseignant dans un collège décrit comme un établissement ''rural tranquille''. L'ado, bon élève sans problème, avait chahuté lors d'un cours de de SVT, ce qui lui avait valu de la part du professeur deux heures de colle. Le lendemain il avait dit ses copains qu'il se vengerait ''qu'il allait planter le professeur!''. L'ado a poignardé le professeur dans le ventre avant de s'enfuir.

le 07 juin 2010 à Marmande 47 un instituteur a été agressé et menacé pour avoir sermonné et donné une punition à un élève du cours moyen. C'est le frère de 20 ans et le père qui ont donné un coup de poing au visage de l'instituteur et qui l'ont menacé de mort.. L'enseignant a porté plainte.

le 08juin 2010 à Andernos-les-Bains (Gironde) : échange de coups entre une CPE et la mère d'un élève. À la sortie du collège un élève de 14ans victime d'humiliations provoquées par un jeune de sa classe a rejoint sa mère venue le chercher et il lui a raconté son histoire. La maman a été alors voir la CPE et à la suite d'une vive altercation des coups auraient été échangés.;

le 15 novembre 2010. Le principal-adjoint du collège Jean Rostand de Nantes a été agressé la 15 novembre 2010 devant son collège par des élèves. Il y a eu aussi des cas de racket de ces élèves dans les transports en commun .

le 13 décembre 2010 une prise d'otages a eu lieu dans une école maternelle de Besançon. Au total 20 enfants, une institutrice et une assistante maternelle ont été pris en otage par un forcené de 17 ans. La libération des otages s'est faite en 2 temps. Le GIGN a assuré le bon dénouement de cette affaire.

le 24 janvier 2011,le collège Bourran de Mérignac (33), connu pour être un collège calme est entré en effervescence : - blocage par des élèves des portes du hall d'entrée – impossibilité pour les élèves et les enseignants d'aller en cours...une prof a reçu des coups de pied dans le dos...une autre, en voiture, a essuyé des jets de cailloux.. Les professeurs ont fait valoir leur droit de retrait. Depuis le début de l'année les incivilités se sont multipliées : - dégradations de tous ordres – déclenchement de l'alerte incendie – jets d'oeufs dans des salles de classe – vols – cambriolages – jets de sacs et crachats depuis les étages - intrusions dans certaines salles – bagarres entre élèves – provocations verbales et physiques...Il semblerait que tout ou presque soit arrivé avec le transfert dans ce collège d'une Segpa de 54 élèves d'un autre collège, sans surveillants supplémentaires. Le collège de Bourran a reçu l'appui de l'équipe mobile de sécurité du Rectorat.

le 20 juin 2011 : Carla, une collégienne de 13 ans de Florensac (Hérault) a été frappée à mort devant son collège par un ado de 15 ans en raison d'une rivalité amoureuse. Quelle tristesse! Encore une disproportion entre la raison et la violence des coups portés.

Lisons ce que l'éditorialiste de Sud-Ouest du a écrit sur ce drame douloureux au collège de Florensac .

Pour Yves Harté, journaliste ''...Si ce drame nous prend à la gorge, s'il nous laisse stupéfaits, c'est qu'il ne dit pas simplement le malaise des cours de récréation , les violences des couloirs , mais aussi la peur qui peut saisir certains professeurs et l'angoisse qui tous les étreint , alors qu'ils partent vers un travail qui est un sacerdoce, celui de dispenser un savoir, une langue. Il nous étreint parce qu'on aimerait toujours croire que ces lieux demeurent sacrés et leurs abords considérés comme débarrassés des plaies de notre monde. Dérisoire souhait. La vie, avec toutes ses sanies a largement débordé sur ce qui, autrefois, était considéré comme intouchable.

Et puis nous vient une autre peur. Plus confuse, et pus terrible. Celle de la perte d'un langage commun, tel qu'il devait se manifester comme lien social, quand toute phrase est remplacée par d'autres codes. Il est inutile, comme le fit le ministre de l'Education , d'accuser les réseaux sociaux. Ces derniers ne sont que des flux. Ce qui frappe aujourd'hui, est que des enfants , à peine adolescents, n'endiguent plus leur parole. Ils laissent leur langue de famille au vestiaire. Et en empruntent une autre souterraine, gonflée d'une violence qui n'autorise plus les nuances. L'injure n'a jamais interdit le vocabulaire. La perte du vocabulaire induit la perte de compréhension.

On imagine à peine ce petit village de l'Hérault, couvert d'une blanche sidération. On imagine à peine les parents, les amis de la fillette et ceux de l'agresseur. Deux mères pleurent. L'une est arrivée quand sa fille agonisait. L'autre a conduit son fils se livrer à la police. Morte à 13 ans. Meurtrier à 14 ans. Sans parole...''

Des chiffres qui montrent que la violence scolaire augmente régulièrement depuis 2002.

Aujourd'hui du 04/02/2010 donne les clés de la violence scolaire depuis 2002 :

30% : c'est la hausse des agressions physiques et verbales contre les professeurs des collèges et des lycées selon une étude de l'Observatoire national de la délinquance. En 2005/06 l'étude fait état de 60 agressions quotidiennes (le plus souvent verbales).

3 151 dossiers d'actes dont les enseignants ont été victimes ont été traités par la Fédération des autonomess de solidarité (FAS) en 2009.

38% des dossiers déposés à la FAS concernent des insultes et menaces ( 1 185 cas) 23%des actes de

diffamation et 12% des agressions physiques. Pour le président de la FAS les professeurs sont en première ligne six heures par jour, ils prennent de plein fouet la violence de la société..Dans le petit monde de l'école tout est amplifié. C'est pesant à force , d'autant que la dévalorisation de leur métier, comme le manque de reconnaissance ou la sensation de ne pas être assez soutenus par les autorités, n'arrange rien. On sent une grande lassitude chez nos collègues à tel point que certains disent vouloir abandonner le métier au bout de 5 ou 6 ans. C'est un phénomène nouveau.

un tiers des enseignants déclarent un état d'anxiété . Selon une étude de Mutuelle générale de l'Education nationale de 2006 10% souffrent de dépression , 8% consomment des antidépresseurs ou anxyolitiques contre 4,6% en moyenne nationale.

Une institutrice poignardée à mort devant ses élèves le  .

Le dernier jour de l'année scolaire (le 04/07/2014) la mère d'une petite fille scolarisée à l'école primaire Edouard Herriot à Albi (Tarn) a poignardé une institutrice mère de 2 petites filles . Cette criminelle souffrait de troubles mentaux sévères.

Le 15/08/98 à Dax (Landes) un professeur de 51 ans, Michel Antoine , a été tué par 2 jeunes dont un de ses élèves tout juste recalé au bac....

Le 19/02/92 Pierre Pauwels, 53 ans , professeur de dessin industriel dans un établissement de jeunes en difficulté à Canteleu (Seine-Maritime) a été tué par un élève de 15 ans qu'il avait giflé quelque instants plus tôt.L'ado réprimandé pour avoir jeté un ballon contre les vitres de l'atelier, avait planté un morceau de fer dans le crâne de son professeur.

Le 13/03/1984 Vicente Andres , 33 ans, professeur d'espagnol au lycée privé Barral de Castres (Tarn) , est tué d'une balle dans le cœur, par un garçon de 15 ans à qui il avait reproché son retard. Le jeune meurtrier se suicide immédiatement d'une balle dans la tête.

Le 10 mai 1983. André Argouges , 57 ans, proviseur du lycée technique Jean Bart à Grenoble (Isère) a été mortellement poignardé par un élève de 17 ans qu'il vient de sanctionner pour vols. En s'enfuyant le lycéen blesse le censeur et une conseillère d'orientation.

Le 21 mai 09 le ministre Darcos a proposé contre la violence à l'école ''une force mobile d'agents spécialisés''.

Dans son discours au 90e congrès de la PEEP , à la Rochelle, le ministre Darcos a déclaré réfléchir à la création – auprès des recteurs -d'une force mobile d'agents pour lutter contre les violences scolaires, estimant que cela revenait à mettre en place une police des écoles qui pourrait intervenir dans les établissements sur des missions de prévention et de contrôle. D'après l'entourage du ministre il ne s'agirait pas d'agents de police mais de personnes formées et assermentées, placées auprès des recteurs, susceptibles de se rendre dans les établissements rapidement, pouvant constater des délits, confisquer des armes, opérer des fouilles si nécessaire.

Le ministre veut pouvoir donner à ces personnels assermentés ''les moyens juridiques et matériels d'agir'' en leur octroyant le droit de faire ouvrir le cartable ou de fouiller l'élève qu'ils suspectent de vouloir introduire des armes. X..Darcos a proposé aussi de donner ce pouvoir aux chefs d'établissement (moyen pour le ministre de régler les incidents en interne)ou aux Inspecteurs d'Académie qui auraient la compétence d'officiers de police judiciaire. Propos tenus deux jours après avoir dit à l'Assemblée nationale qu'il n'excluait pas la possibilité d'installer des portails de sécurité à l'entrée de certains établissements.

En outre, en ce qui concerne les parents qui ont démissionné face à leurs enfants , le ministre estime qu'il faut les rappeler à leurs devoirs en leur infligeant, si nécessaire, des sanctions financières concrètes, rapides et proportionnées à la faute. (Mesure qui sera inefficace car plusieurs parents seront insolvables ).

Tollé contre les propositions du ministre.

Nombreuses sont les réactions contre les propositions du ministre et notamment contre la fouille des élèves dans les établissements scolaires. La communauté éducative y voit une fausse solution et une opération de communication ''sécuritaire''. Pour des parents de la FCPE il n'est pas possible de contrôler tous les cartables des élèves dans nos établissements qui ont tous plusieurs centaines d'élèves. La prudence s'impose: fouiller reviendrait à créer de la suspicion auprès des jeunes et le remède serait pire que le mal. En déclarant ''puisqu'il faut des moyens mais des moyens bien utilisés'' le ministre fait erreur, une fois de plus, en recourant à des mesures nouvelles et non à ce qui serait le plus utile : des moyens humains comme les réclament les syndicats : Snes-FSU, Unsa et le syndicat lycéen,la Fidl. Le secrétaire de la FSU fait la synthèse des remarques en disant : ''cette gesticulation sécuritaire s'inscrit dans une atmosphère malsaine qui est en train de décrire l'école comme le lieu de tous les dangers et les enfants comme des dangers potentiels''...le quotidien ce ne sont pas les armes mais les incivilités, les insultes, voire les violences légères. Le vrai travail est éducatif avec des personnels adéquats. De son côté le secrétaire général du syndicat des chefs d'établissement a assuré à France Inter que la mesure n'aurait pas permis d'éviter les incidents récents.

Pour les parents de la PEEP, la présidente - Anne Kerkhove-a déclaré à l'AFP que les annonces de M.Darcos ''ont fait des vagues'' (mais à l'issue du discours les applaudissements ont été fournis...)et selon elle les parents de la PEEP ne sont pas contents car ils sont indisposés par ce que la presse a retenu de la journée de Jeudi, alors que le thème du Congrès portait sur le handicap et l'accueil des enfants différents à l'école. La Ligue des droits de l'Homme appelle le gouvernement à ne plus voir dans l'enfance une ''classe dangereuse''.Le ministre ne fait que stigmatiser et culpabiliser les parents et les jeunes..

Nous pensons personnellement que le gouvernement, en insistant sur des problèmes conjoncturels à l'école montre clairement qu'il fait fausse route dans ses mesures contre la violence. En effet malgré la multiplication des lois, des décrets, des circulaires, la situation s'est aggravée depuis 2002, à l'école notamment. Le gouvernement ferait bien d'éviter la prolifération malsaine des films très violents à la télé et des jeux sanguinaires et brutaux sur consoles. Il faut, plus que jamais, du personnel qualifié et formé spécialement pour aider les jeunes dans leur adolescence, cap difficile à passer dans cette société ultra technologique où le virtuel et le réel s'imbriquent étroitement. Ce personnel d'encadrement, qui compléterait le travail éducatif des professeurs, pourrait repérer les enfants à problèmes .

Toutes les mesures annoncées par le ministre de l'Education participent - comme beaucoup d'autres mesures - du caractère anxiogène du sommet de l'Etat . La volonté gouvernementale est de rendre le mal encore pire qu'il n'est pour montrer aux ''braves gens'' que tout est fait pour leur sécurité. Il est étonnant de voir qu'on veut donner aux chefs d'établissement, la compétence d'officiers de police judiciaire alors qu'existent depuis longtemps -et que ça fonctionne – des conventions ''Ecole- police- Justice''.

X.Darcos a tenu à préciser que si le Président arbitrait en faveur de ces propositions, elles seraient effectives à la rentrée 2009.

La ministre de l'Intérieur ,Mme Alliot-Marie, démonte les propositions du ministre Darcos.

D'après le Sud-Ouest Dimanche(24/05/09) Michèle Alliot-Marie revient sur les propositions de X.Darcos du 15 /05/09 en haute Garonne (Fenouillet). Elle ne croit pas à une généralisation des portiques dans toutes les écoles , mais ça peut, dit-elle, être un outil de dissuasion dans certains établissements. Interrogée sur les propositions de X.Darcos le jeudi 21/05 au Congrès de la PEEP à La Rochelle, propositions qui évoquaient la création d'une force mobile d'agents intervenant sur des missions de prévention et de contrôle de la violence et pour fouiller les élèves , Mme Alliot-Marie a fait part de son scepticisme :''on ne va pas installer des commissariats dans les écoles, ni morceler les forces de police pour créer une brigade spéciale pour chaque problème ''.

Quant à l'idée de nommer les chefs d'établissements ou l'Inspecteur d'académie '' officiers de police judiciaire'' elle lui paraît un peu «compliquée». Les habilitations d'officier de police judiciaire ou d'auxiliaires de police judiciaire '' ne sont pas des titres honorifiques mais des compétences juridiques attribuées par l'autorité judiciaire qui ne plaisante pas avec ses critères.

Violences en milieu scolaire (27/05/09): X.Darcos fait connaître au cours de deux réunions des pistes qui seront présentées au Président qui décidera.

Le 27/05/09 le ministre Darcos avait réuni des représentants des parents d'élèves - des enseignants – des chefs d'établissement – des élus des collectivités locales pour leur dire ce qu'il allait proposer au Président de la République comme mesures pour améliorer la sécurité scolaire Il a répété: - qu'il fallait mettre des portiques de détection (mais pas de façon systématique) - qu'il envisageait la création de ''forces mobiles ''intervenant dans les écoles – que les fouilles des cartables seraient autorisées -que l'accent serait mis sur la formation des personnels des collèges et lycées et leur protection juridique – quant aux parents des enfants amenant des armes en milieu scolaire ils subiront des sanctions financières.

Cette réunion a cependant révélé la persistance d'approches divergentes de celles du ministre de l'Education, de la part des collectivités locales surtout mais aussi des chefs d'établissement.

Le 28/05/09 le Président Sarkozy entérine plusieurs propositions de son ministre.

Le 28/05/09 depuis l'Élysée le Président a déclaré ''les personnels de direction et d'encadrement '' des établissements scolaires seront habilités à faire ouvrir les cartables et les sacs des élèves (ces personnels recevront une habilitation spécifique et si l'élève détient une arme ils devront en tirer toutes les conséquences) - des équipes mobiles d'agents seront créées auprès des recteurs....elles viendront épauler sur un plan pédagogique les chefs d'établissement en cas de difficulté ponctuelle relative à la discipline dans un lycée ou collège.''

Le Président a ajouté : ''184 établissements parmi les plus sensibles vont faire l'objet d'un diagnostic de sécurité à l'issue duquel seront adoptées toutes les mesures nécessaires à leur protection contre les intrusions. Il a soutenu une proposition de loi du député-maire de Nice Christian Estrosi sur les violences de groupe qui sera débattue en Juin à l'Assemblée, relevant qu'elle comporte une réforme de qualifications pénales sanctionnant l'intrusion dans un établissement scolaire. L'intrusion sera désormais considérée non plus comme une infraction passible d'une simple contravention mais comme un délit. Les violences commises sur un agent de l'Education nationale constitueront à l'avenir des circonstances aggravantes non seulement quand elles se produisent à l'intérieur de l'établissement mais également lorsqu'elles sont commises à l'extérieur de l'établissement si elles sont en lien avec la mission des enseignants .

Avril 2010 : à l'issue des États généraux le ministre Luc Chatel a dévoilé le 08/04/10 différentes mesures pour la sécurité dans les établissements scolaires.

Interrogé par Sud-Ouest à son retour des Etats généraux, le sociologue et universitaire Eric Debarbieux , président du Conseil scientifique, a déclaré qu'il était globalement satisfait du résultat de ces rencontres de 48h sur la sécurité à l'école :''les débats étaient d'une qualité exceptionnelle. Il y a des avancées sur plusieurs points , une évolution du discours politique sur le sujet., je trouve que tout cela va dans la bonne direction. ''Il estime avoir été entendu sur plusieurs points et notamment la rechercher de solutions à long terme ou la stabilisation des équipes ( durant les Etats généraux les chercheurs n'ont cessé de plaider pour des équipes soudées.)et la formation des enseignants. Il a souligné aussi l'importance d'une politique qui tienne compte des ''microviolences au quotidien'',ces petites violences répétitives qui sont un élément essentiel dans la dégradation du climat scolaire. [Dans ce site nous avons déjà, il y a quelques années, rapporté des propos identiques de Debarbieux.]

Il a suggéré que l'effort soit accentué sur des ''établissements plus difficiles'' quitte à déroger au principe national de nomination des enseignants. Selon lui , la problématique des moyens , évoquée à plusieurs reprises ,est une question syndicale et non pas scientifique.''Il ne faut pas se focaliser là-dessus et que cela bloque toute avancée.'' mais en disant ''il ne suffirait pas d'augmenter le nombre de postes d'enseignants et de surveillants il laisse entendre que la création de postes n'est pas la condition suffisante, la seule''. C'est évident. Mais pour ce qui nous concerne nous avons toujours pensé que pour un travail sur l'humain (élèves, parents ) c'est la présence de l'être humain (enseignant, surveillant), qui est la condition sine qua non de la réussite d'en enfant. Pour l'avenir du pays il faut savoir (vouloir )y mettre le prix.

Luc Chatel s'est montré d'accord avec cette analyse et il a souhaité que l'on évoque la souffrance des enseignants et des élèves. Pour y remédier il faudra former enseignants et surveillants à y faire face. C'est à une véritable ''refonte'' de leur formation continue comme de celle des assistants d'éducation, qu'ont appelé les participants. Eric Debarbieux a souhaité aussi qu'il y ait une intervention partenariale avec les travailleurs sociaux et le police. Pour le ministre ce sera la priorité.

Quelques annonces faites par le ministre avant la circulaire détaillée : - proposer à chaque étudiant préparant le concours une formation sur la gestion des conflitsdoubler les effectifs des équipes mobiles de sécurité, EMS (environ 500 personnes - pour moitié des policiers ou des agents de sécurité reconvertis, pour l'autre moitié d'anciens surveillants ou des retraités de l'Education nationale.) dans une centaine d'établissements les plus exposés à la violence. Les syndicats se sont déclarés réservés sur leur efficacité et critiquent le fait que l'on recoure à des contractuels.;Les enseignants qui ont eu affaire avec les EMS parlent d'une aide ponctuelle ,mais pas d'une vraie solution. limiter les exclusions comme sanction en privilégiant des travaux d'intérêt général. La sociologue,Cécile Carra, a écrit il y a quelques mois : '' l'échec et l'exclusion scolaire vont de pair avec la violence'' ● créer un dispositif trimestriel de mesure des violences ....(décisions globalement jugées insuffisantes ou en décalage par les représentants d'enseignants, d'associations de parents d'élèves - le ministre a prévu un bilan d'étape dans six mois . Ce qui a fait l'unanimité !!!)

L'annonce la plus innovante : le programme baptisé ''Clair''(collèges et lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite) mis en place dès la rentrée prochaine dans une centaine d'établissements les plus sensibles.

Ces établissements seront encouragés à mener des expériences pédagogiques sous la conduite d'un ''préfet des études'' (fonction qui existe dans des écoles religieuses). Les chefs d'établissement auront la possibilité de choisir leur équipe et d'attirer des enseignants motivés par des avantages non précisés. Donc il ne devrait plus y avoir d'affectation systématique des débutants dans des établissements difficiles.

Quand on parle de schizophrénie..... : dans cet article on lit que syndicats enseignants, lycéens,etc...ont presque tous souligné la schizophrénie ambiante. Les interventions des chercheurs ont été jugées intéressantes et les ateliers ouverts mais le discours du ministre Chatel a déçu ''le ministre refuse de comprendre, estime le SNES; s'il avait écouté , il aurait entendu l'exigence de prévention, les limites de la réponse par la seule répression et la demande d'une autre réforme de la formation des enseignants.

La FCPE,première fédération de parents d'élèves a parlé d'une occasion ratée même si elle a apprécié l'annonce d'une conférence sur les rythmes scolaires.

Analyse de Libération du 09/04/10 : ....résultat des Etats généraux '' des propositions où le meilleur côtoie le pire et qui manquent l'un de leurs objectifs – faire le consensus.....■ côté positif : - le ministre a évité un énième grand plan antiviolence et la rhétorique éplorée autour des établissements de banlieue à feu et à sang. Pragmatique il s'est rangé aux avis des chercheurs.; pour agir il faut d'abord évaluer correctement les faits de violence , les agressions les plus graves mais aussi les petits harcèlements : SMS insultants , moqueries quotidiennes. Tous les chercheurs s'en plaignaient : la France manque de données fiables sur la violence scolaire.

Le ministre a annoncé que l'enquête annuelle ''Sivis'', réalisée sur un panel d'établissements , deviendrait trimestrielle. Il s'agira d'y inclure tous les types de violence , y compris les microviolences passées sous silence. Une enquête de victimisation auprès des victimes enseignants comme élèves. Pour l'historien de l'Education Claude Lelièvre, c'est un tournant historique : après des années de dénégation, l'institution reconnaît le phénomène de la violence scolaire.

Le ministre a promis des formations à la gestion des conflits pour les enseignants .Il a annoncé que les nouveaux profs, lors de leur première année d'exercice auraient un module de conduite de classe. Cette promesse intervient sur fond de réforme très contestée de la formation des enseignants et les syndicats dénoncent ensemble la quasi -disparition de la partie professionnelle de cette formation et le fait que l'onva envoyer dans des classes de jeunes profs qui n'auront guère vu d'élèves avant. Les responsables des lycées et collèges sensibles pourront désormais choisir leurs professeurs a annoncé le ministre.

côté négatif : le ministre a donné des gages à son camp en obéissant à la volonté de Nicolas Sarkozy : punir les parents démissionnaires en allant jusqu'à rendre effectives , dans les cas les plus flagrants, les sanctions en matière d'allocations familiales. Comme l'a écrit le journaliste ''c'était bien la peine d'organiser des assises scientifiques durant 2 jours pour en arriver là : tous les chercheurs, français et étrangers, travaillant sur ces questions ont conclu à l'inanité d'une telle mesure qui vise des familles dans la difficulté''.

Luc.Chatel a promis de réinstaurer la règle au coeur de la vie scolaire : se lever en présence d'un adulte, vouvoyer le professeur et l'élève et il a plaidé pour pour des exclusions moins fréquentes......Le représentant de l'UNL (union nationale des lycéens) a déclaré '' on avait fait des propositions sur des heures de vie de classe, on nous répond discipline, c'est scandaleux.''

La nébuleuse des crédits....

C'est le maillon très faible. Comment mettre en place ces promesses , et au-delà assurer la sécurité des établissements sensibles – les 10% de collèges et lycées qui cumulent plus de 50% des actes de violence selon les enquêtes - sans dégager de moyens supplémentaires? [Pour ce qui est des banlieues les syndicats font savoir que la suppression de la carte scolaire a accéléré la ghettoïsation des bahuts les plus défavorisés].

Dans l'Education, le non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux s'est traduit par la suppression de 40 000 postes des 3 dernières années . Et le chiffre de 20 000 circule pour l'an prochain. Situation qui obligatoirement augmentera l'insécurité à l'école. Les promesses de Luc Chatel peuvent paraître peu coûteuses mais pourtant il a parlé d'augmenter (les doubler)les effectifs des équipes mobiles de sécurité et de renforcer la formation, notamment continue , des enseignants – ce qui pourrait coûter cher. De plus, dans les établissements difficiles, les enseignants se sont récemment mobilisés pour demander plus de surveillants, expliquant – ce que nous avons personnellement fait souvent dans ce site – qu'aucune caméra ne pouvait remplacer la présence humaine.''Les chercheurs n'ont pas mis la question des moyens au centre des débats '' s'est défendu Luc Chatel. ''Nous proposons des solutions, le reste est l'affaire des politiques a répliqué Eric Debarbieux. Comme nous l'avons écrit au chapitre 11a, c'est l'humain qui est prioritaire dans la réussite des élèves et sans moyens financiers pour les employer toutes les meilleures théories, les analyses les plus pertinentes, les innovations séduisantes ne seront qu'illusions , fictions, utopies pour ne pas dire duperies.

On n'a pas le droit d'ignorer ce que les enseignants et les chefs d'établissement font depuis des années pour lutter contre toutes sortes de violences dans les établissements.

C'est un truisme de dire que les enseignants , dans la quasi totalité, aiment leurs élèves, veulent les protéger car ils ont ou ont eu ,eux-mêmes, leurs enfants qui sont ou ont été élèves. Par ailleurs on comprendra aisément qu'ils veuillent se protéger et être protégés pour exercer leur métier dans de bonnes conditions mais de là à tomber dans un univers sécuritaire qu'on semble leur réserver il y a un pas que la majorité d'entre eux ne veulent pas franchir.

Dans son éditorial (Libération du 28/05/09) Laurent Joffrin écrit '' ...loin du laxisme dont on les taxe de manière parfaitement démagogique, ils (les enseignants) usent d'un savant mélange de sanction et de prévention, d'autorité et de dialogue pour maintenir dans leurs classes les conditions élémentaires de leur mission éducative. Aussi bien, on remarque qu'aux USA, pays des armes en vente libre, l'installation de portiques de contrôle concerne à peine 1% des établissements et que le FBI lui-même doute de leur efficacité....''La dramatisation de la situation actuelle semble à beaucoup de personnes être une tactique électorale avant les européennes ,un remake des dernières élections où certains ont affolé les chaumières en brandissant le spectre de l'insécurité totale. Sivis (système d'information et de vigilance sur la sécurité scolaire) logiciel qui permet aux chefs d'établissement de recenser les faits de violence, est détaillé comme le logiciel qui l'a précédé Signa , au chapitre 11a.

Où-dans ce site- peut-on bien suivre l'évolution de l'insécurité, de la violence, à l'école et dans le pays ?.

→ ■ au chapitre 6 notamment dans les sous chapitres → le projet d'établissement – les ZEP – le règlement intérieur – mesures disciplinaires - Conseil de discipline -

→ ■ aux chapitres 11 a – 11b – 11c sur la violence

Des centaines de pages expliquent et détaillent l'évolution du mal, les remèdes utilisés, l'intérêt porté à ce problème depuis des années par des gouvernants, des sociologues, des psychologues et psychiatres, des parents d'élèves, des chefs d'établissement , des enseignants....Il n'y a pas que M.Sarkozy qui s'est occupé de cette question. D'autres l'ont fait avant lui et d'autres le feront après car, hélas, la violence est consubstantielle à l'individu ( lire à ce sujet les 2 premières pages du chapitre 11a). Et pourquoi toujours vouloir que l'Etat organise tout, s'occupe de tout en établissant en quelque sorte des réponses typées , des modèles,alors que souvent ce sont les initiatives personnelles locales qui ont les vraies réponses. En réalité ce qui est prôné actuellement a déjà été utilisé dans le pays ou ailleurs et on en connaît donc les résultats .Le même remède donné à deux malades différents n'aura pas les mêmes effets alors pourquoi vouloir tout généraliser? Nous-mêmes avons déjà fouillé des cartables d'élèves 3 ou 4 fois en 30 années de chef d'établissement mais il ne nous viendrait pas à l'idée d'en généraliser la pratique. Il appartient aux Conseils généraux et aux Régions de s'occuper de la sécurité des locaux (et ils le font très bien) sans pour autant subir le dictat d'un État qui se veut par trop sécuritaire. La synergie : chefs d'établissement, inspection académique, rectorat, collectivités locales, police , justice, fonctionne bien depuis des années . L'important c'est ça!!

Dans son bilan des états généraux sur la sécurité à l'école le ministre E.Chatel heurte des enseignants .

Les enseignants du Lycée Chérioux à Vitry (Val de Marne) n'ont pas apprécié le bilan des états généraux sur la sécurité à l'école fait par le ministre L.Chatel le 10/01/2011 dans Libération '' Méconnaître à ce point la réalité du travail des enseignants dans des établissements tels que le lycée Adolphe Chérioux quand on est ministre de l'Education nationale , relève de la mauvaise foi et du cynisme '' ont écrit les professeurs dans un communiqué. Luc Chatel avait souligné que les surveillants et les proviseurs ne devaient pas être les seuls à s'occuper de sécurité, mais toute la communauté d'adultes. Les professeurs de Chérioux rappellent qu'ils '' s'étaient portés au secours des élèves agressés en février 2010 et qu'ils intervenaient régulièrement dans les couloirs.'' Ils accusent le ministre de chercher à combler la pénurie des personnels de surveillance.

Une institutrice se suicide à l'intérieur d'une école primaire de Massy dans l'Essonne.

Une institutrice de 45 ans , maîtresse spécialisée qui s'occupait d'un petit groupe d'élèves en difficulté,a été découverte pendue, le 06/10/08, à un panneau de basket dans la salle où elle travaillait habituellement à l'école primaire de Massy. Un drame très douloureusement ressenti par les collègues et par le ministre de l'éducation , drame qui prouve, s'il en était besoin, à quel point ce métier est devenu difficile . Pour le recteur qui s'est déplacé sur les lieux '' il s'agit d'un drame personnel qu'il convient de respecter en tant que tel et qui ne peut pas laisser l'institution scolaire indifférente. (lire plus haut dans ce chapitre les sous-chapitres sur le stress en général et des enseignants en particulier).

Extraits de la lettre au ministre du mari de l'enseignante qui s'était suicidée le 06/10/08.

Le 27/12/08 nous pouvions lire dans ''Aujourd'hui'' des extraits du texte de la lettre du mari de Mme Muriel Besnaïnou qui s'était suicidée dans son école.

Extraits : '' ...je peux témoigner , comme tout son entourage, qu'elle souffrait du manque de reconnaissance dont pâtit particulièrement cette catégorie d'enseignants et qu'elle évoquait souvent , la semaine précédente, l'intention annoncée de supprimer des postes et de modifier profondément le fonctionnement du Rased comme une source d'angoisse pour elle. Que cette intention, enfin, allait totalement à l'encontre du développement de son travail en direction des enfants en difficulté...''

Plus avant dans sa lettre le mari reprochait à l'Inspecteur d'Académie, alors que sa femme n'était pas encore au funérarium, d'avoir réuni les enseignants pour leur adjoindre de n'évoquer que des problèmes personnels face aux questions que ne manquerait pas de susciter un tel événement.....Quant au Recteur il lui reproche d'avoir divulgué une information du dossier médical, trahissant aussi le secret professionnel....S'ajoutent à cette violation du secret professionnel des informations totalement inexactes qui tendaient de manière très allusives à faire passer ma femme pour une dépressive chronique . Ainsi la moitié de son temps d'arrêt maladie en 2007 n'était pas dû à la dépression mais à une cause médicale bien distincte...

Un des psychiatres de le MGEN, le docteur Hérenstein, déclarait, dans ce même quotidien, que chaque geste suicidaire a et garde sa part de mystère qui ne permet ensuite que de se livrer à des interprétations. Cela dit, oui, ce n'est pas un geste anodin : se suicider sur son lieu de travail provoque inévitablement une réaction de ceux avec qui on travaille et des questions comme : qu'est-ce que la victime a voulu dire à l'équipe?

Le ''Bulletin épidémiologique hebdomadaire ''( BEH) se prononce sur la dépression.

Selon l'étude publiée dans le bulletin de l'Institut de veille sanitaire en France ( septembre 08) plus d'une personne sur 12 a connu dans l 'année écoulée un épisode dépressif majeur. Un taux impressionnant à prendre avec un certain recul aux dires de certains psychiatres. Toujours est-il qu'il y a en France des millions de personnes en souffrance et que les conditions de travail des enseignants pénalisent ceux qui sont fragiles foncièrement ou ponctuellement....

Des livres du psychiatre et pédopsychiatre Henri Pull pour aider, enfants, parents, enseignants.

Le docteur Henri Pull, en s'appuyant sur la réalité de 20 ans d'entretiens et en privilégiant une démarche pratique, a écrit plusieurs ouvrages dont la lecture devrait aider enfants, parents et enseignants . En 2003 il a écrit : Parents enfants : 200 réponses aux questions les plus fréquentes et en 2004 Comment reconnaître et soigner vos 150 stress quotidiens ?.

Il travaille avec les médias pour pouvoir questionner le plus grand nombre. On le trouve régulièrement sur les ondes de Radio-France et il collabore avec la presse écrite : Parents – Santé Magazine – Alternative Santé et dans des quotidiens régionaux. Il a aussi sa place sur le net : www.planete.qc.ca/henripull où il anime la rubrique : Quoi de neuf docteur?

Autres remarques d'élèves sur leurs attitudes face au professeur en classe.

je ne sais pas quoi faire en cours , je m’ennuie..

Des élèves se demandent souvent ce qu’ils font là. Des enseignants nous ont confié qu’il fallait laisser aux élèves le plus de temps possible à l’apprentissage. Pour eux, quand les classes sont actives, elles sont disciplinées. Autrement dit, quand le professeur a bien préparé son cours, scandé son travail, prévu les documents visuels, sonores, quand les enfants ont toujours quelque chose à faire (y compris les élèves en difficulté pour qui on aura préparé des exercices particuliers), il n’y a pas de temps creux et donc pas de désordre, pas de chahut.

L’honnêteté nous oblige à reconnaître que beaucoup d’élèves se plaignent de ne pas comprendre ce qu’on leur dit ou ce qui est écrit. Pour eux les cours sont trop abstraits, les mots et expressions employés par l‘enseignant sont autant d’inconnues à résoudre et ils décrochent vite. Ils aimeraient comme devant leur télévision pouvoir zapper, phénomène qui devient chez les jeunes une véritable compulsion. C’est surtout dans les MSN, les chats, les SMS, MMS, les mails, les blogs, les vlogs… que les élèves s’expriment par écrit des heures durant (contre quelques minutes en cours) et il est question alors d’un langage phonétique (le texto) principalement qui est très loin de la langue du collège, du lycée et de la fac.

En lisant des revues pédagogiques, certaines appréciations de copies et en écoutant des élèves on peut dire que parfois leur tâche est difficile tellement les mots employés sont rares et abscons.

Quelques exemples. On n’est plus au siècle de Molière où les Précieux et Précieuses dominaient parfois leur auditoire avec leur langage plein d’emphase, de périphrases, de métaphores, langage d’où on bannissait les mots populaires, langage recueilli dans le dictionnaire des Précieuses d’Antoine Baudeau de Somaize. On est au 21ième siècle où il faut au maximum lutter contre la grossièreté verbale si couramment répandue sans verser pour autant dans une recherche excessive de la distinction du vocabulaire qui devient très vite pour les jeunes et leurs parents un véritable jargon.

C’est ainsi que la voie (ou voix) officielle impose émetteur pour auteur, interaction verbale pour oral, productions pour devoirs écrits… On ne devrait plus dire j’engage la conversation mais j’utilise la fonction phatique du langage. Qui parle à qui? devient: quelle est la situation d’énonciation?. "La princesse de Clèves" commence par une digression devient : Cet opus embraye sur un incipit suspensif.

Pour dire l’auteur utilise le je on dira l’énoncé est ancré dans la situation d’énonciation.

Quels sont les rapports de forces dans cette pièce? se dira: quel est le schéma actanciel?

Des professeurs terminent cet article du Point (n° 1697-24/03/05) en écrivant : sous prétexte de s’adapter aux nouveaux publics qui fréquentent le secondaire, autrement dit de mettre les plus défavorisés au même niveau que les autres on privilégie la forme au détriment du fond. Un fond que seuls les privilégiés continueront à trouver en dehors du collège et du lycée.

Comme ils refusent la passivité à laquelle ils sont assujettis, ils s’énervent. Ils se sentent largués dans ce monde verbo-conceptuel où leurs qualités de créativité, d’habileté manuelle, d’adresse physique ne sont pas suffisamment prises en compte. Ce qu’ils veulent c’est parler, agir, s’intéresser à quelque chose qui soit intéressant et pas simplement écouter pour mieux péter, redire et refaire .Ils veulent comprendre ce qu’ils font et pourquoi ils le font. C’est en mutualisant leur savoir-faire, leurs réussites que des enseignants pourront intéresser davantage les élèves, donner du sens à leur travail et éviter quelques violences.

Dans un article de Sud-Ouest (7/06/02), Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, déclarait: "nous demandons également le recrutement de maîtres plus nombreux qu’il n’y a de classes car les équipes pluridisciplinaires nous paraissent indispensables aux élèves en grande difficulté." Nous pensons aussi qu’un bon travail d’équipe doit permettre de mieux gérer l’hétérogénéité et diminuer la violence.

.C’est pas juste!…C’est injuste, il m’en veut! Pour Valérie Caillet16le sentiment d’injustice est central dans l’expérience scolaire des élèves au CLG et au lycée à certains moments: évaluation, décisions d’orientation, relations pédagogiques ou sanctions (les professeurs ne punissent-ils pas trop?). Elle pense qu’il serait cependant erroné d’établir un lien étroit entre violence scolaire et sentiment d’injustice.

Pour les élèves, ne pas pouvoir se plaindre, ne pas pouvoir se faire entendre, voir que leurs droits ne sont pas reconnus, s’apercevoir que les professeurs ont toujours raison sont autant de motifs de recourir à la violence verbale, à l’absentéisme ou à des incivilités et à la dégradation du matériel. Elle préconise, elle aussi, de créer des espaces de discussion pour canaliser la violence. Conviction très intéressante: elle croit à l’importance d’un travail émotionnel dans le parcours scolaire des élèves, à travers les relations entre pairs ou avec les enseignants. Comme le disait un CPE (conseiller principal d’éducation) aux élèves irrespectueux envers autrui : on peut aimer qui on veut mais on doit respecter tout le monde. Par ailleurs les élèves ont souvent l’impression que les professeurs disent une chose et en font une autre. Tous les membres de la communauté éducative se doivent de montrer l’exemple: respecter l’autre, le cadre de vie, l’environnement, le matériel, le règlement intérieur.



Lecture conseillée:Confession d’une jeune prof –Bartillat, 2005 - 203 pages 14 €. Véronique Bouzou, jeune professeur de lettres modernes raconte les 6 premières années d’enseignement dans un collège sensible de Mantes la Jolie. Elle n’occulte pas les problèmes et elle dresse un portrait plein de compréhension d’une jeunesse en rupture ( Sud-ouest du 29/08/05).

On sait que maintenant on peut consulter un psychologue par téléphone.

Dans son édition du 30/01/2010 Aujourd'hui présente un dossier sur les Français qui sont de plus en plus nombreux à consulter un psy par téléphone. On apprend que cette tendance très en vogue aux USA est en train de prendre aussi en France. Le service de consultations de psychologues à distance , dernier en date: Jeconsulteunpsy.com ,lancé en octobre 2009 revendique ,en Janvier 2010, 2000 adhérents et 50 consultations par jour. La consultation coûte généralement 60 € la demi-heure.

Le créateur de '' Jeconsulteunpsy.com ''Jean Camard, ingénieur informatique ,a travaillé 3 ans sur ce projet et il a créé une plate-forme de 45 psychologues diplômés, dont la disponibilité s'affiche en temps réel sur Internet, et qu'on appelle quand on veut , aussi souvent qu'on veut. La majorité des gens n'appellent qu'une ou deux fois pour dénouer une crise. La prudence des psy libéraux est de mise et la présidente du syndicat des psychologues libéraux, Mireille Bouskela a déclaré que pour qu'un travail soutenu se poursuive,la rencontre finit par être nécessaire..On peut mener des entretiens par téléphone mais ce n'est valable qu'un temps, celui de la crise.

Les parents s'inquiètent des classes surchargées tandis que les élèves veulent,avant tout, des professeurs sévères mais justes.

Le tableau ci-dessous schématise les résultats de l'enquête TNS-Sofres réalisée auprès d'un échantillon de 4118 personnes (Aujourd'hui du 04/09/2007).

Pour les élèves ← ↓

Classement des difficultés rencontrées ....

Pour les parents

49%


Un enseignant ayant des problèmes d'autorité

15%

36%

Un niveau de classe très hétérogène

18%

27%

Une classe surchargée

35%

18%

Des locaux détériorés, inadaptés

09%

15%

L'absence de matériel pédagogique adapté

12%

14%

Le parcours individuel peu pris en compte

15%

11%

L'absentéisme des enseignants

25%

Les élèves souhaitent avant tout des professeurs sévères mais justes, pour eux donc c'est le professeur ayant des problèmes d'autorité qui est la principale difficulté rencontrée suivie du niveau de classe très hétérogène alors que les parents placent en tête la classe surchargée et l'absentéisme des enseignants.

La violence des toilettes.

Pour X.Pommereau, psychiatre, il serait illusoire de faire des campagnes anti-violence dans un collège ( nous rajouterons: école primaire) quand on n’assure pas les choses élémentaires comme le papier toilette aux wc…Nous considérons cette remarque comme importante car les toilettes sont un véritable problème dans les établissements scolaires tant sur le plan du respect de soi et des autres que sur le plan sanitaire: à cause de leur saleté, du manque de savon et de papier, de la non possibilité de fermeture, de l'insuffisance des installations, des accidents comme doigts coincés (340 en 2006), du manque de surveillance, elles sont fuies par un très grand nombre d'élèves et elles sont ,parfois, à l’origine d’affections intestinales et urinaires et de traumatismes psychologiques. C’est un problème à gérer dans l’établissement ( et c'est tout à fait réalisable) – du début à la fin de l’année scolaire - avec la participation des instances représentatives des élèves et des Atoss. C’est possible puisque ça marche bien dans certains établissements. Des parents avisés munissent leur enfant de papier toilette dans leur cartable et le personnel de service et de surveillance font des rondes fréquentes avec l'appui des délégués de classe.

Ces réflexions, particulièrement celles du psychiatre Pommereau, ont été faites en 2005 et en Janvier 2008 on a eu une surmédiatisation de ce problème. Selon son habitude le ministre Darcos s'est montré très réactif (cf.le poids du cartable) il a promis de faire élaborer une charte pour la propreté de tous les sanitaires...

Les images : la télévision, Internet, et la violence.

De nos jours on peut pour de multiples raisons parler de télécratie: enfants et adolescents voire les adultes, passent un temps de plus en plus long dans un univers virtuel (télévision, Internet, cinéma, cassettes vidéo, DVD, jeux vidéo..) où les axes spatio-temporels (ici et là / hier, aujourd’hui demain) sont bousculés, avec le risque de voir la fascination des jeunes pour le virtuel aboutir à s’affranchir du principe de réalité et conduire à une incapacité de la fonction symbolique, seule fonction capable d’empêcher le passage à l’acte... Dès leur prime enfance, les images cernent les jeunes de toutes parts.

Il semblerait que, désormais, le scriptum est soit remplacé par le je l’ai vu, entendu à la télé. On s’accorde à dire que les médias participent à la socialisation des jeunes au même titre que le famille et que l’école. Certes, grâce à eux, les jeunes bénéficient de produits culturels enrichissant leurs connaissances, de moments de sport, de détente, de loisirs, mais ils peuvent - peut-être inconsciemment, compte tenu de leur âge – être choqués, marqués, par des atteintes graves qui sont, vraisemblablement, une des causes de manifestation de la violence...

La télécommande et ses conséquences

Dans son Blog: www.meirieu.com , Philippe Meirieu écrit que l’invention de la télécommande a produit une génération de jeunes drogués à l’image et familiers d’un objet qui leur donne le pouvoir de clouer le bec à un discours qui les ennuie.

Quotidiennement on banalise à la télévision les scènes de guerre, de massacres, d’exécutions sommaires comme ce fut le cas avec la guerre en Irak (décapitation sans floutage ), au Libéria et on remplit l’écran d’uniformes de police, de soldats, de terroristes… Sous la signature souvent d’Al Qaida des terroristes kamikazes tuent ou blessent au Maroc, en Indonésie, à Madrid, à Londres, en Egypte (Charm el Cheikh) et tous les jours l’Irak égrène son chapelet de morts …et en juillet-début août 2006 la guerre entre Israël et le Hezbollah au Liban fait, à la TV, l’objet de scènes intolérables: destructions massives d’habitations qu’on enlève à des pauvres gens,à des enfants, qui n’ont plus rien, sans oublier le nombre de morts qui s’alourdit chaque jour. Déluge de feu des raids aériens, des roquettes. Bâtiments détruits, routes et ponts coupés, cratères de bombes, véhicules calcinés. Des cris, des pleurs...Voilà le spectacle quotidien que peuvent voir aussi les jeunes…Le cessez le feu a été voté à l’ONU mais peut-on y croire dans ce monde où la violence semble triompher?Et l’Irak qui tous les jours égrène le chapelet de ses victimes dont la liste devient très longue.

Des régions, des villes, des pays basculent dans l’horreur d’agressions meurtrières. La TV montre des scènes abominables…des centaines de morts, des milliers de blessés. La violence règne sur un monde désemparé, déstabilisé qui, au dire des experts, connaîtra encore longtemps les affres du terrorisme islamiste.

Bien que, depuis un certain temps, on essaie de cacher les visages, on continue de nous montrer des corps ensanglantés, des mutilations ,des attentats suicides, des armes destructrices, des matériels de guerre sophistiqués (on a même été - alors qu’il était question d’une guerre contre l’Irak - jusqu’à faire une émission de variété sur un porte-avions (emblème de destructions par des bombes) au moment de la fête de Noël, symbole de la paix!!)

Tous ces jeunes et moins jeunes qui sont scotchés à la TV ou à Internet (le web est un moyen privilégié pour les terroristes de dépasser les médias habituels pour diffuser ultra rapidement leurs informations) enregistrent tous les jours des scènes de haine, d’injustice, de négation de l’être humain, de barbarie, de tueries, d’appels au crime: Tchetchénie, Algérie, Irak, Moyen Orient, Côte d’Ivoire, Libéria,Corée, Colombie…

Le mardi 16/11/04 à 7 h du matin sur France2, devant parfois des familles réunies avant le départ à l’école, un marine américain achève, d’une seule balle et à bout portant, un blessé irakien au milieu des décombres (Libé du 22/11/04). De nombreux spectateurs ont reproché à la chaîne d’avoir diffusé cette scène d’horreur…Dans l’Hebdo du médiateur du 20/11, le médiateur de la rédaction de France 2 a organisé un débat mais les arguments pour justifier une telle image n’ont pas convaincu beaucoup de spectateurs .. .

On dirait qu’avec nos technologies - dernier cri - de la communication on cherche à copier les américains qui ont placé en priorité dans une enquête sur ce qu’ils préféraient à la télévision: les faits divers, les crimes, les violences…ce qui se résume dans la formule: if it bleeds, it leads: du sang "à la une"...

Lors de l’embrasement des cités de la ceinture parisienne (et dans d’autres villes aussi) les jeunes, révoltés, ont bien montré ce que la Télé était pour eux. C’est elle qui les fascine. Sans caméra un journaliste n’est pas un vrai journaliste. Le rapport de ces jeunes à la caméra est un mélange de fascination et de répulsion à la fois. Ils sont attirés par les propos les plus choquants et les images les plus dures que les chaînes présentent dans un tourbillon de surenchère..

Ils apprécient qu’on parle de la violence et surtout qu’on en montre des images. Pour eux parler de la violence c’est la valider, la normaliser. C’est la télé qui intensifie en eux le besoin de faire comme les autres copains, de les dépasser si possible. On va nous voir , on va leur montrer ce que l’on sait faire, on va parler de nous. Ils se lancent des défis. La télé c’est le temps du mimétisme concurrent, de la contamination galopante. En revanche ils se méfient aussi de la télé: ne croyez pas ce qu’ils racontent disait un jeune en évoquant les journaux télévisés. Ils se servent de la télé mais ils n’y croient pas toujours comme ils ne croient pas aux institutions: école,police,justice…(d’après Libération du 09/11/05)

Sur le plan de la sexualité, problème majeur des adolescents, une grande place est faite à la pornographie. Cette pornographie qui réduit l’amour à la gestuelle de ses actes, qui donne de la femme une image dégradante, avilie, quasi animale, pornographie qui n’est rien d’autre qu’une véritable marchandisation du sexe, une des expressions du mercantilisme ravageur, un moyen facile de faire de l’audimat et du chiffre. On ne veut pas savoir qu’elle peut compliquer les troubles physiologiques inhérents à l’adolescence. Tout montrer, en confondant liberté avec licence ne peut être que prédictif de violence avec des effets nuisibles pour l’individu et pour la société.. Pour Claude Allard17, pédopsychiatre et psychanalyste, l’irruption d’images pornographiques " peut provoquer des fixations voyeuristes, des organisations névrotiques, voire de grandes angoisses qui se manifesteront plus tard., surtout si aucune parole (l’enfant est souvent seul dans sa chambre) ne vient aider l’enfant à penser".

Les images ont une influence indéniable sur nos cerveaux, en particulier sur ceux, beaucoup plus plastiques, des jeunes, qui, la plupart du temps, ne sont pas aidés par leurs parents. La sociologue Monique Dagnaud18 déclare que "la pornographie favorise une forte poussée de machisme agressif chez les jeunes garçons d’aujourd’hui qui trouvent là une façon de se forger une identité". Pierre Bouchard19, psychologue et criminologue prétend "qu’une visualisation brutale et précoce peut engendrer des comportements d’imitation".

Dans Le Figaro du 17 /02/05 Michela Marzano, philosophe, chercheuse au CNRS répond à la question Que faut-il faire? Interdire? portant sur la pornographie regardée par les ados:"Non, car l’interdit donnerait un parfum de scandale à un type de cinéma qui exprime l’inverse de la liberté puisque les hommes y sont réduits au statut de porte-pénis et les femmes à celui de poupées insatiables. Ce qu’il faut c’est que les médias se rendent compte de la mystification que représente une liberté ainsi mise au service de stéréotypes minables et rétrogrades. Ce type de sous-cinéma est l’expression même d’une convergence entre la logique purement commerciale du marché et celle d’une pseudo-libération de la sexualité.

Les ados et préados des quartiers pauvres, des cités surtout, mais pas exclusivement, (se reporter au chap.10 à puberté et modifications physiologiques) ont des difficultés pour parler de sexualité, d’amour car dans leurs familles (quand il y en a une) personne n’a abordé le sujet avec eux. Pas d’échanges. On ne parle pas de ça!.Leurs expériences personnelles commencent à 11/12ans. Ce sont des films, des K7 pornos, qui, avec les copains, assurent leur éducation sexuelle. Les garçons parlent des filles en termes très grossiers, très crus et à propos des tournantes ils ne veulent pas entendre parler de viol… elles le veulent bienpersonne ne les force nous disent-ils.

En juin 2006 plusieurs quotidiens - comme Aujourd’hui du 17/06/06 - ont rouvert le dossier des viols collectifs en série , des tournantes qui toucheraient toutes les banlieues . On a pu lire qu’une vingtaine de jeunes ont été mis en examen à Fontenay sous Bois et que les auteurs présumés de viols collectifs – photographiés avec un portable de surcroît - pourraient être plus de 40. Pour des chercheurs au CNRS dans les sociétés machistes ces pratiques barbares ont toujours existé historiquement. Renée Zoberman chercheuse au CNRS a déclaré que ce phénomène n’existait pas seulement dans les milieux défavorisés et qu’on retrouvait ces pratiques dans de grandes universités notamment aux USA.

Avant de prendre une décision, depuis quelques années, les politiques s’entourent de plus en plus d’experts qui font des études exhaustives et présentent des propositions. C’est ainsi que le gouvernement a pu disposer des rapports des philosophes Blandine Kriegel (violence et télévision) et Catherine Clément (la nuit et l’été).

Claire Brisset20 , défenseure des enfants, a remis en décembre 2002 à Dominique Perben, Garde des Sceaux, un rapport sur l’impact des images et des messages violents, sur le passage à l’acte des mineurs. …

Il restera cependant la location de K7, les salles de cinéma, et….les sites d’Internet! "Pour dénoncer la honte, l’horreur de la pédophilie par exemple, les auteurs d’une émission à la TV ont fait preuve d’une grave complaisance. Ils ont largement montré ce contre quoi ils disaient s’élever au point que des psychiatres ont critiqué ces images insupportables qui créaient une gêne et qui inspiraient chez les pédophiles une source de désir, de plaisir. A croire que le pervers nous prend toujours à son propre piège.(source:Sud-Ouest)."

En Mars 2005 les quotidiens nationaux et régionaux commentaient les résultats stupéfiants mais confirmés sur une radio nationale par Marie Choquet, directrice de l’Inserm d’une enquête nationale évaluant de 30 à 60% le nombre d’ados qui depuis l’âge de 11 ans regardaient des films pornos à la télévision ou sur Internet. Les reproches s’adressent surtout aux parents inconscients. La violence de ces films exacerbe le machisme des garçons et la peur des jeunes filles face à l’acte sexuel. Certes on trouve des plumes pour écrire qu’il s’agit – là encore – d’un rite initiatique!

La télévision a contribué à une certaine diabolisation de la jeunesse: F.Dubet, au cours d’une émission de télé, a souligné que pendant la dernière campagne électorale, quasiment tous les jours, les médias se sont fait l’écho d’incidents dans les établissements scolaires et dans la rue. Il n’y en avait que pour le thème de l’insécurité avec des images qui semblaient revenir en boucle. Ainsi est née une certaine diabolisation de la jeunesse,. On rapportait beaucoup de discours antijeunes, en généralisant inévitablement. La TV a contribué à faire des jeunes les ennemis de la société .Sachons pour mémoire qu’entre le 07 Janvier et le 05 Mai 2002, la télévision française a consacré 18 766 sujets à la violence, aux crimes, aux jets de pierres, vols de voitures, braquages…soit une croissance de 126 % de ces sujets alors que les crimes et les délits n’ont pas progressé dans cette période. Par la suite la violence a presque disparu pendant quelques temps des écrans télévisés et on a même vu des faits divers graves ( dans 5 lycées de Seine-Saint Denis) qui jusque-là auraient eu les honneurs du journal de 20h ne plus avoir que quelques lignes dans la presse écrite!. Après la dramatisation, l’occultation…

En en attribuant la cause en grande partie à la jeunesse, on a constaté que l’insécurité a été porteuse de voix pour ceux qui la déclinaient sous toutes ses formes: violence, délinquance, tags, chômage, rackets, hooliganisme, drogue, perte des valeurs.. .

Cette diabolisation de la jeunesse au moment des élections est indiscutable et relève en grande partie de stratégies politiques mais il faut dire que le terreau était (et est encore) fertile: il y a beaucoup d’anti-jeunes parce qu’il y a de plus en plus de vieux comme disent les ados. Les conflits de générations ont toujours existé mais actuellement ils sont plus exacerbés par le nombre sans cesse croissant des personnes du 4ième âge. Certaines personnes âgées comme les artisans ne comprennent pas que leurs métiers soient délaissés par les jeunes et ils leur en veulent. D’autres sont dépassés par ce qui change trop vite et ce qui bouge toujours.

La télévision et les violences urbaines d’octobre/novembre 2005:

Tout le monde s’accorde à reconnaître que la télévision a été une formdable machine à produire de l’analogie et de l’amalgame.Un bus qui brûle sur un parking d’une cité rappelle un bus qui brûle en Palestine (Libération du 15/11/05 p.37). Les images visuelles et sonores ont accéléré chez ces jeunes par l’effet d’écho et de loupe le désir compulsif d’imiter et de dépasser ce que d’autres jeunes ont fait. En effet surtout chez des jeunes fragiles, particulièrement malheureux, nourris depuis leur naissance à la culture cathodique, les images, les mots ressassés par la télé ont sur eux un impact de tout premier plan car ne l’oublions pas, pour eux il n’y a que ce qui se passe, qui se dit à la télé, qui est vrai .La télévision est un terrible miroir cathodique qui nous fait préférer le superficiel au fond, un tel catalyseur que le détail prend une grande importance et la parure un sens caché.

La télévision devient source de haine, de provocation, d’incitation à la facilité lorsqu’elle insulte les ouvriers, les employés, les cadres, les pauvres, les chômeurs, les démunis, les retraités, en divulguant, sans vergogne l’argent facile que représentent les salaires exorbitants, monstrueux ou les biens démesurés des patrons de grandes entreprises - insulte insupportable pour des millions de personnes qui ont de très grandes difficultés pour vivre avec leur maigre salaire -, des mannequins, du monde du show-biz, de celui de la TV (sans oublier le coût faramineux de certaines productions et le scandale provoqué par les gains importants au cours de jeux inintelligents qui font parfois gagner 500 000 € en soulevant le couvercle d’une boîte!).

Quand on sait que 12 millions de téléspectateurs de Star académie étaient devant leur écran, on peut supposer que les bénéfices engrangés par TF1 grâce au vote par le biais des SMS, minitels, téléphones fixes, seront proportionnels à ce succès d’audience. Comment ne pas être scandalisé par ces mercenaires du sport comme les footballeurs de notre équipe nationale qui - pour la quasi totalité - durant toute l’année ne sont présents en France que lors des matches internationaux qui leur rapportent une prime substantielle et sur nos écrans au moment des pubs qui agissent comme autant d’énormes pompes aspirantes de sommes d’argent colossales.

Rien d’étonnant que fonctionne à fond chez les jeunes les tropismes de loft story, de Star Ac’, etc.. qui offrent un pactole aux vainqueurs et qui répondent à des pulsions banales: appât du gain et grande envie de reconnaissance. Cette société de l’argent, constamment vécue par la télé, séduit et attire des jeunes (acteurs ou spectateurs) qui croient naïvement que la vie est facile. Alors pourquoi étudier pour un salaire de misère? Le modèle du bon élève ne vient plus à l’esprit de l’individu lambda…

→ Nous ne sommes pas certains qu’Etienne Mougeotte ait raison de dire (Libé du 4/5–09)que la Star’ac est un hymne au travail (il devait la comparer au loft…),bien qu’il y soit question pour ces jeunes académiciens de discipline, de travail, de persévérance, d’exigence, qualités que requièrent aussi de très nombreux apprentissages professionnels et scolaires. Cette émission respire, transpire l’argent, la compétition, le formatage, l’exclusion et la sélection avec au bout: le pactole, la gloire des paillettes et la reconnaissance du public. Que ce soit donc avec TF1 ou M6 une nouvelle idéologie (plutôt confidentielle encore)semblerait se faire jour avec le travail, l’autorité, la discipline, la compétition, le mérite comme vertus. Le Pensionnat de Chavagnes, adapté du succès anglais au titre explicite That’ll Teach’em: ça leur apprendra, dresse plus les enfants qu’il ne les éduque.

Le retour aux méthodes traditionnelles:

Comme nous les avons développées dans plusieurs chapitres: - Chap5 :divergences d’appréciation sur les représentations de l’école et de l’enseignementchapitre 11: les gouvernants s’occupent de près de la violenceles enseignants et la violence, les questions du passé, de la tradition, de l’autorité, du savoir ont fait l’objet de déclarations depuis 2002 des ministres Luc Ferry, Darcos , sans oublier le Premier:Raffarin.

Pour ce qui est du ministre de l’Éducation nationale : F. Fillon, il s’est prononcé clairement (le Monde du 15/09/04) en faveur de la restauration de l’autorité et le retour aux méthodes pédagogiques traditionnelles :dictées, rédactions, récitations, et exercices de grammaire. Il a affirmé que l’autorité était le corollaire clair et objectif de la réussite des élèves.

Nos souvenirs personnels, mêmes embués par le brouillard du temps, sont assez précis pour dire combien l’enseignement des années 50 était contestable sur plusieurs plans. Les enseignants – à l’exception de ceux qui militent pour un retour à la tradition – n’adhèrent pas à ce message..

Antoine Prost (in le Monde 15/09 page 10) nous semble résumer le point de vue général: …C’est la nostalgie du vieillard face à son image de petit garçon en culottes courtes. Cela n’a aucun sens – c’est même pathologique – tant la France a radicalement changé depuis …

Sans que la télévision puisse se dédouaner pour autant, nous sommes nombreux à penser qu’elle peut être la meilleure et pas toujours la pire des choses. Disons tout d’abord que se plaindre de la médiocrité de la télévision c’est oublier qu’on peut l’éteindre…

La télévision sait être enrichissante et se mettre au service de la science ou de l’art comme Arte et des chaînes du câble mais les chaînes les plus regardées sont lamentablement inféodées à l’audimat avec son cortège de pitreries lamentables, de séries débiles, de présentateurs ridicules à la grossièreté verbale coutumière, aux racolages navrants. L’émission Jackass (une forme subversive du comique trash) diffusée sur MTV qui a pris ses racines dans une culture de rue (le skate, notamment), a fédéré une génération d’ados masos autour du concept : si c’est c.., c’est bon. Le film les 11 Commandements en est un exemple français (source: Le Monde TV du 14/02/04).

À l’éducation parentale ou scolaire de rendre la TV la moins mauvaise possible et de surcroît de courte durée dans l’utilisation des séquences retenues. Il ne s’agit pas de la critiquer systématiquement mais de l’utiliser en insistant, par exemple, sur l’étude de l’image comme l’ont prévu les textes officiels. En 2002 de nombreux enseignants ont pu utiliser, pour leur travail en classe, 400 heures de programmes de France 521 comme P’tidou, Chaplin, Va savoir. Les droits ont été libérés (accord ministère de l’Education nationale et du SCEREN/CNDP).

Il est important de démythifier la TV en mettant en garde les jeunes contre la manipulation, la propagande, les erreurs criantes, les fausses nouvelles, les rectificatifs. Il faut apprendre à mieux comprendre les images. Le décryptage des images installe le jeune télé-spectateur dans un rôle actif où il adopte une place critique où le raisonnement et la distance modifient les sentiments que suscitent ses émotions, ses préjugés, ses partis pris.

On sait que l’éducation civique juridique et sociale, récemment introduite au lycée, a conduit des lycéens à se questionner, à s’intéresser au terrorisme, à la violence et aux problèmes d’actualité en général à partir d’émissions de télévision ou(et) d’articles de journaux. Le rôle, à tous les niveaux, de l’éducation civique devient capital.

Le sociologue, mondialement reconnu, Edgar Morin22 écrivait dernièrement:" Partout où la conscience civique régresse, les violences gangrènent les sociétés..."

Note aux lecteurs: la lecture du sous-chapitre: éducation à l’image est recommandée voir chapitre 14

En Novembre 2013 le ministre de l'E.N s'attaque au harcèlement scolaire - surtout au cyberharcèlement - dans une campagne nationale.

Vincent Peillon s'attaque au harcèlement scolaire en lançant, le 26/11/13,une nouvelle campagne qui cible, entre autres, la lutte contre le cyberharcèlement . Le ministre de l'Education a présenté plusieurs mesures , dont une campagne télévisée, des dessins animés pour sensibiliser les écoliers, un plan de formation du personnel et des ressources en ligne prodiguant des conseils aux élèves victimes, aux familles et aux témoins. Le harcèlement touche environ un enfant sur dix en primaire et au collège et peut aller du vol de goûter ou des moqueries aux insultes, brimades ou menaces, jusqu'aux coups, au racket ou aux violences sexuelles.Mais l'utilisation permanente des nouvelles technologies de communication ( téléphones portables,réseaux sociaux numériques ) amplifie le harcèlement entre élèves, en se poursuivant en dehors des établissements scolaires.

Agression en ligne : le cyberharcèlement peut prendre la forme d'insultes et de moqueries, mais aussi de propagation de rumeurs, de piratage de comptes et d'usurpation d'identité digitale , de publication de photos ou de vidéos de la victime en mauvaise posture...En France, 40% des élèves disent avoir été victimes d'une agression ou méchanceté en ligne. Le moyen le plus fréquemment cité reste le texto pour un élève sur cinq,suivi d'appels téléphoniques méchants, humiliants et désagréables, de l'usurpationd'identité, de l'exclusion d'un groupe social en ligne et de problèmes sur un chatt. Les violences ont des conséquences graves en termes de santé mentale des enfants – avec perte de confiance, troubles psychologiques, dépression,voire suicide – et de décrochage scolaire.

Lever le tabou : des établissemnts ont mis en place des cellules de médiation avec l'aide des élèves. En septembre 2012 Vincent Peillon avait annoncé la création d'une délégation ministérielle chargée de la prévention et de lutte contre les violences en milieu scolaire. De cette manière '' l'éducation nationale reconnaît qu'il faut mener une action spécifique contre les violences scolaires, et se dote des moyens de le faire'' avait-il expliqué .Son prédécesseur , Luc Chatel, avait organisé des assises sur le harcèlement en mai 2011 et lancé en janvier 2012 une campagne destinée à lever le tabou sur ce phénomène et à responsabiliser élèves, parents et personnels de l'éducation nationale pour le combattre. La lutte contre les violences à l'école relève également des assistants de prévention et de sécurité dans les zones les plus sensibles, un nouveau métier créé par V.Peillon à la rentrée 2012.

Sexualité des ados :ces pratiques qui font peur.

Tel est le titre d'articles parus dans Aujourd'hui du 22/05/08. Nous nous permettons d'en reproduire des extraits pour que des lecteurs : éducateurs, parents, puissent être alertés pour aider les élèves. '' Tu veux ma photo? C'est 3€! ...De plus en plus d'adolescentes monnayent leur image dénudée .Quand elles ne troquent pas leur corps contre un lecteur MP3 dernier cri.... Les éducateurs et les psys parlent prudemment de comportements préprostitutionnels .Même si le phénomène reste encore marginal tous s'en inquiètent de plus en plus ouvertement.'' Une conférence publique a été organisée à Villiers-le-Bel en mai 08 pour sensibiliser les familles à ce problème. Dans ce département où existe depuis 2002 un Comité de pilotage (Ddass, police, inspection académique) contre la prostitution, les parents abasourdis ont découvert les ''affaires'' remontant des établissements scolaires. Pour un responsable d'une association contre la prostitution ''c'est un phénomène caché et encore occasionnel mais qu'on voit vraiment évoluer ....les jeunes filles vendent leur corps pour des raisons futiles comme avoir la même paire de chaussures que la copine..''

Les professionnels de la protection de l'enfance pensent que ces adolescentes, inconscientes de ce qu'elles font , sont des victimes dont les repères et les limites sont totalement brouillés. Pour Dominique Versini, la défenseur des enfants, c'est la traduction d'une ambiance générale : un contact avec le pornographie de plus en plus jeune, une image du corps de la femme dégradé au rang de marchandise , une société où tout se réduit à l'argent....C'est terrible pour les jeunes les plus fragiles.

Le point de vue du docteur Dinah Vernant, médecin-chef de l'espace santé jeunes à l' Hôtel-Dieu à Paris. ''la montée des comportements pré-prostitutionnels est assez marginale .Cela touche les adolescentes les plus fragiles, livrées à elles-mêmes dont les familles sont souvent défaillantes....Mais ça existe , oui. Ces jeunes filles ne se rendent pas compte que ce qu'elles font est dangereux et dégradant. Elles sont à un âge où elles sont incapables de gérer leurs pulsions, les réactions qu'elles déclenchent, les dangers qui les attendent....elles ont souvent fait leur éducation sexuelle en regardant très tôt des sites X. Pour moi c'est ça le plus consternant et le plus dangereux actuellement : l'accès précoce et trop facile à la pornographie.

Ces filles – nous dit-elle- sont confrontées trop jeunes à une sexualité hard réservée à des adultes qui peuvent faire la part des choses, ce qu'elles sont incapables de faire. Dès l'âge de 12/13 ans elles visionnent des films truffés de zooms...le problème, c'est qu'il n'y a pas que de la fascination et de la provocation à regarder ou imiter ces films, il y a aussi aussi du plaisir. Elles découvrent le plaisir comme ça, avec, dès le départ, une marchandisation du corps de la femme....en général les ados qui plongent tête baissée dans les relations sexuelles rétribuées veulent des cadeaux....quand ce n'est pas leur consommation hebdomadaire de cannabis....quand je demande à celles qui fument tous les jours alors qu'elles n'ont pas les moyens comment elles font, elles répondent : on me l'offre...c'est du troc et ce qu'elles troquent c'est leur corps. ...elles s'offrent en pâture sur les blogs , se dénudent, se photographient, se filment....et se mettent en danger.

Réflexions d'élèves dans cet article : '' au collège il y a une fille de 14 ans qui est prête à avoir des relations sexuelles pour 40€.... (au lycée) des relations contre de l'argent ça se développe....des filles font ça car elles en ont vraiment besoin et des garçons proposent de l'argent pour parvenir à leurs fins. C'est même devenu banal !....la mauvaise influence des films pornos inciterait certaines jeunes filles à accepter sans rechigner des relations sexuelles à plusieurs. ..''

Aucun milieu social n'est épargné : il n'y a pas de milieu social épargné assure une spécialiste de la lutte contre la prostitution . Les filles qui se prostituent sont toutes dans une situation de vulnérabilité. Toutefois les milieux défavorisés présentent davantage de situations à risques car les relations entre le père et la mère sont moins harmonieuses.

L'école mobilise ses équipes : depuis un an dans les collèges et les lycées le ministère de l'Education a relancé les programmes d'éducation à la sexualité et il a diffusé des documents aux établissements pour les aider à repérer les ados à problèmes. Mais cela reste des séquences collectives , or l'ado a besoin d'intimité pour se confier . Il faudrait donc des infirmières tous les jours dans les établissements mais on est loin de s'en donner les moyens....

Les parents et la violence



Accusés, levez-vous ! Telle pourrait être l’apostrophe comminatoire adressée aux parents. De tous les côtés, fusent des accusations contre leur inconscience, leur légèreté, leur égoïsme, leur laxisme, leur carence quasi totale en matière d’éducation et d’encadrement ou leurs attentes et exigences excessives. Ce n’est pas sans raisons qu’à TV7 (le 29/09/02) F.Dubet disait :" les enfants sont mal élevés et la télévision les pourrit." Un ancien ministre de l’Education , F. Bayrou, au cours d’un débat télévisé sur France 2 (29/0902) a déclaré qu’il était temps que les adultes fassent leur boulot, qu’ils assurent leurs responsabilités .En parlant de la communauté éducative il a insisté sur le fait qu’il fallait se soutenir réciproquement, se dire les choses en face….pour lui, les parents se sont désinvestis de l’école.

C’est à la société tout entière de revaloriser l’école. Le député, Julien Dray, tout en insistant sur la mise en place d’un dispositif de prévention en amont, pense "que nous avons une société malade avec beaucoup d’individus névrosés". Pour Luc Ferry23, ministre de la jeunesse et de l’éducation, "l’école n’a pas à assumer toutes les défaillances des parents et en particulier des parents bourgeois qui n’apprennent même plus à leurs enfants à dire : bonjour, monsieur, madame"…

Remplir le rôle d’éducateur n’est pas chose facile à notre époque où 48 % des familles sont divorcées, éclatées, recomposées, monoparentales, aux prises, très souvent, aux difficultés quotidiennes du chômage, des dettes ou des mauvais souvenirs de l’école. Pour certaines de ces familles – immigrés et d’autres aussi – les soucis de tous ordres augmentent tous les jours. Leurs journées sont dures, sans espoir: l’éternité de la misère confond le passé et l’avenir dans un présent gris, insoutenable..

On assiste à la dégradation de la sphère familiale (les grands parents n’habitent plus avec les enfants ou petits enfants) et de l’école. Pour le sociologue S. Roché (entretien au Figaro du 29/04/04 – page 8) la déstructuration familiale représente un des facteurs majeurs de la violence. Elle joue pour beaucoup. L’augmentation des familles monoparentales notamment est parfaitement corrélée avec celle des violences.

Comme nous l’avons déjà dit, certains parents n’ont pas reçu d’héritage culturel et ne peuvent se reconnaître dans une autre culture. Parler, pour des enfants, de pertes de repères équivaut à parler d’absence de père, de celui qui sait dire non! ou assez! celui qui fixe des limites, qui participe de l’ordre qui s’inscrit dans la suite des générations, de cette fonction dévolue au père mais qui peut maintenant être assumée par une maman seule au sein des familles monoparentales dont le nombre se multiplie. Au cours de cette même émission M.Dupon Lahitte, président de la FCPE a demandé qu’on ne généralise pas car - pour lui – tous les parents ne sont pas démissionnaires.

L’autorité parentale en question.

Dans un magazine de la Mgen,24 A.Bruel25 et D.Coum15 confrontent leurs analyses sur l’autorité parentale. Pour A.Bruel: …du temps de la royauté, le père exerçait dans sa famille une toute puissance (le père ordonne, la femme et l’enfant obéissent) qui sera contestée par la Révolution.

Mais Napoléon (dans le Code Napoléon – 1804)réaffirme la toute puissance paternelle sur l’enfant. La fonction de père s’inscrit donc à l’origine dans un pouvoir absolu de direction, de gouvernement, voire de contrainte envers l’enfant Avec Jules Ferry en 1889 l’Etat instaura la possibilité de prononcer "la déchéance paternelle pour mauvais traitements". En 1970 la puissance, l’autorité paternelle est devenue l’autorité parentale (égalité des deux parents) et en 1989 les Droits de l’enfant ont été officiellement reconnus mais la puissance paternelle conserve toutefois les traces de son histoire.

Depuis 2002, le Code civil semble plus soucieux de rappeler ce que doit être le droit-fonction des parents , l’autorité parentale.

De 1980 à 1990, nous dit D.Coum "l’enfant a été placé sur un piédestal". [Nous pensons, quant à nous, qu’en installant, parfois, leurs enfants sur un trône, en les faisant rois, inconsciemment, les parents sont devenus leurs sujets et nombreux sont ceux qui leur paient un lourd tribut. Ces roitelets – enfants installés dans la toute puissance - qui veulent décider de tout, qui contestent presque tout, qui refusent les ordres, qui s’opposent aux profs, sont majoritairement les enfants de familles permissives, hyperprotectrices. ]…De nombreux exemples sont là pour affirmer que toute éducation facile mène à des sous produits comme la pédagogie facile mène au sous-développement. Les parents doivent, quand c’est nécessaire, interdire et ne pas forcément justifier l’interdiction.. Diane Puper-Ouakil, pédopsychiatre à l’hôpital Robert Debré, se penche sur ce problème in Enfants tyrans, parents souffrants.- Ed.Aubier. Quant à Danièle Guilbert et P.Huerre ils abordent les questions d’autorité au Dossier n°22 de la revue Enfance et Psy – mars 2003 - Ed.Erès 31151 Fenouillet Cedex.- Nous citerons encore l’autorité parentale et les mutations de l’ordre familial –Dialogue 165 (Érès).

Pour reprendre le propos de D.Coum "Les parents se sont sentis dépossédés de leur légitimité "et leur influence, d’après A.Bruel, a été concurrencée par " d’autres figures qui délivrent chacune leurs ordres: la télévision, la bande de copains, l’école". Plutôt déboussolés actuellement, certains parents ont le sentiment de devoir tout inventer: "métier, lieu de résidence, mode de vie, heures des repas. Ce n’est pas surprenant qu’ils cherchent à se reposer sur d’autres".(D.Coum.) Habités par un fort sentiment de culpabilité ils sont davantage contestés par leurs enfants. D.Coum pense que cette contestation permet à l’enfant de "se construire et il regrette qu’elle ne s’exerce plus véritablement dans la mesure où elle ne rencontre plus ni le non ni la limite. Aucun enfant ne pourra devenir adulte s’il n’a pas la garantie qu’on limite son désir car il n’a ni la compétence ni la capacité pour s’autoréglementer. "

Tout en partageant ce point de vue, A.Bruel précise que "pour qu’une solidarité entre les générations existe, il est nécessaire de maintenir la distance. Ce qui suppose que l’adulte accepte de ne pas rester jeune indéfiniment." A quoi D.Coum rajoute que l’adulte doit renoncer à la jeunesse "mais aussi à une relation fusionnelle et narcissique avec son enfant." Si les parents évitent les conflits, ils empêchent leur enfant "d’avoir un rapport médiatisé au monde."

Tous les deux reconnaissent qu’il est, aujourd’hui, plus difficile qu’hier d’être parent, qu’il est urgent de les soutenir dans leur rôle en les aidant à reprendre confiance en eux et A.Bruel est persuadé qu’on ne traitera pas la délinquance des jeunes si on ne se penche pas sur le désarroi des adultes. A chacun de veiller à ne pas stigmatiser les familles qui n’assurent pas et qui, pour la plupart, sont des familles en détresse sur les plans économique et social. Être parent dans notre société soumise au libéralisme, sans conscience ni pitié, relève d’un pari difficile à gagner. On entend dire qu’autrefois les parents éduquaient mieux. C’est possible mais la société était différente. L’école, les parents, la société avaient alors les mêmes exigences, les mêmes valeurs, ce qui facilitait considérablement leur tâche.

Le problème de la responsabilité des parents est tellement complexe qu’il a parfois donné lieu de la part de spécialistes à des réflexions et à des analyses contradictoires. C’est le cas notamment du pédiatre particulièrement médiatique: Aldo Naouri. Son dernier livre écrit à la retraite: Les Pères et les mères éd .Odile Jacob, est – au dire de Blandine Grosjean (Libé du 6 Mai 04 p.35)- un hurlement de colère contre les parents modernes qui s’occupent mal des enfants d’aujourd’hui qui sont des tyrans, des êtres hyperactifs, agressifs, opposants, incapables de supporter la moindre frustration…

Pour lui il ne faut que les enfants vivent accompagnés, en permanence, de plaisir. Quand on les gâte on les pourrit et on les démotive dans leur existence disait-il récemment sur France2. Il ajoutait que la mère devait arrêter de tisser un utérus virtuelParents copains c’est à jeter, c’est la pire des choses qui soit, on en fait des enfants angoissés. Dans son livre pères et mères sont tous coupables. Le remarquable article de la journaliste nous aide à relativiser certains jugements ou condamnations sans appel du pédiatre.. Personnellement nous avons pu constater que dans des familles éclatées le téléphone portable jouait - pour la mère principalement - un rôle de caténation (chaîne ) de l’adulte à l’enfant.

Le thème de l’autorité parentale a donc été abordé par plusieurs experts avec des approches différentes. C’est le cas de Serge Hefez, psychiatre, psychanalyste dans son livre: Quand la famille s’emmêleHachette, livre recommandé par Libération du 23/10/04 (…ce livre remue, fait bouger…il est vraiment utile...c’est intelligent et passionnant.).On y apprend que la famille contemporaine n’est plus le lieu de l’autorité mais du c’est mon choix. Trop de choix et pas assez de valeurs transmises. Les adolescents ont besoin d’autorité, non pas de celle qui consiste à taper du poing sur la table, mais de l’autorité qui induit une position hiérarchique différente de celle des enfants. (In Quand la famille s’emmêle.)

Dans le débat, publié par le Figaro littéraire du 19/10/05 où ils s’affrontaient sur la responsabilité des structures de formation des enseignants et sur la responsabilité des enseignants eux-mêmes, Philippe Meirieu et Jean-Paul Brighelli, agrégé de Lettres, auteur de manuels de littérature et dernièrement auteur d‘un livre corrosif: La Fabrique à crétins – éditeur: J.Cl.Gawsewitch, ont évoqué l’Émile, le grand traité de l’éducation de Rousseau.

À Jean-Paul Brighelli qui disait que ceux qui laissaient les adolescents dans l’illusion qu’ils avaient quelque chose à apprendre aux enseignants faisaient du rousseauisme bas de gamme, Philippe Meirieu répondit qu’il aimait Rousseau et Fourier mais qu’il n’était pas libertaire pour autant.

Il ajoutait: je suis sidéré quand j’entends ressasser ce thème des jeunes qui refusent l’autorité comme s’ils étaient rebelles. Ils ne sont pas rebelles, ils sont soumis aux autorités médiatiques et publicitaires. Le problème n’est pas la crise de l’autorité, c’est la tyrannie d’une autorité que les sociologues appellent la pression à la norme, celle qui fait que vous devez, pour appartenir à un groupe, vous habiller comme ceci ou parler comme cela, sinon vous n’avez pas droit de cité.

Lors de son allocution télévisée du 14/11/05 le Président de la République a évoqué le problème de l’autorité parentale et le rôle de l’État: les enfants, les ados ont besoin de valeurs, de repères. Les familles doivent prendre leurs responsabilités. Celles qui s’y refusent seront sanctionnées comme le loi le prévoit. Celles qui connaissent de grandes difficultés doivent être en revanche activement soutenues.

Contrat de responsabilité parentale.

Lors de sa Conférence de presse du 01/12/05 le premier ministre a déclaré que le gouvernement voulait aider les parents à exercer leur autorité. Pour lutter contre l’absentéisme scolaire sera créé le contrat de responsabilité parentale. Les parents qui ne le respecteront pas risqueront des amendes, une suspension ou mise sous tutelle des allocations familiales. La conclusion et le respect de ce contrat seront obligatoires:

si les enfants sèchent trop l’école, traînent dans les rues. ( Réponse à la crise des banlieues où il y avait de nombreux jeunes dans les rues.) Les familles d’enfants à problèmes signeront un contrat de responsabilité parentale qui sera conclu obligatoirement quand les travailleurs sociaux, des responsables d’établissements scolaires, la police, auront signalé des défaillances graves dans l’éducation de leurs enfants.

les Conseils généraux contrôleront le respect de ces contrats. − un soutien pour les parents sera mis en place pour les aider dans l’exercice de leur rôle de parents.− les allocations seront placées sur un compte bloqué en attendant une meilleure assiduité de l’enfant à l’école.− ce contrat de responsabilité parentale devra être inscrit dans un texte législatif pour entrer en vigueur au début de l’année 2006− les allocations familiales ne seront plus données aux familles dont l’enfant leur a été retiré. Elles seront versées au service de l’Enfance du département.



Aucune suppression des prestations familiales n’est en revanche prévue, a déclaré le ministre. Ce serait a-t-il dit: une mesure à la fois injuste et inefficace (seules les familles de plus d’un enfant seraient pénalisées) à cause aussi des allocations de solidarité compensatoires et – en cas de suppression – le RMI augmente d’autant..La mise en place du nouveau dispositif va coûter de 15 à 20 millions d’euros.

Amendes

Avant 2004 , 9000 suspensions d’allocations familiales (pour 2 mois en moyenne) liées à l’absentéisme scolaire étaient prononcées par an. Supprimée par la loi du 2 Janvier 2004 cette mesure a été remplacée par un système d’amendes pouvant aller jusqu’à 750€. Depuis cette loi une seule amende a été dressée parmi les 10 000 cas identifiés pouvant relever d’une sanction!

Pour un chef d’établissement la suspension des allocations familiales risque de faire sombrer certaines familles . L’autre interrogation pour lui concerne l’articulation de cette mesure avec le PPRE: programme personnalisé de réussite scolaire.

Jean-Pierre Risenczveig - président du tribunal pour enfants de Bobigny – a déclaré que – pour lui – les parents deviennent des délinquants parce que leurs enfants sont délinquants…les allocations familiales, ajoute-t-il, sont le droit de chaque enfant. Sanctionner toute une famille pour un enfant à problème revient à sanctionner les autres enfants qui n’ont rien fait. Une campagne sur l’exercice de l’autorité parentale lui semblerait préférable à ces contrats de culpabilisation.

Pour Donatelle Pointereau, proviseure, chargée, quelques mois durant, du dossier école-familles sous le ministère de Jack Lang (Aujourd’hui du 23/01/06) il faut considérer les parents comme un élément de solution et pas du problème pour lutter contre la violence, l’indiscipline ou l’absentéisme. À propos du contrat de responsabilité parentale elle a déclaré qu’il faut beaucoup expliquer sinon en réprimant sans expliquer on prend un risque sérieux. Elle a rappelé qu’aux USA et en Grande Bretagne les mesures qui visaient à punir les parents n’ont rien réglé.

Le 27 Janvier 2010,la commission des lois de l'Assemblée nationale a adopté le couvre-feu pour mineurs de moins de 13 ans et la suspension par le Conseil général des allocations familiales en cas de non application du contr

L'Assemblée nationale a adopté le 27/01/10 en commission de lois un amendement du gouvernement visant à autoriser les préfets à instaurer dans les communes un couvre-feu (entre 23h et 6h)pour les mineurs de moins de 13 ans non accompagnés. Cet amendement a été adopté dans le cadre de l'Examen du projet de loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, dite Loppsi 2 qui sera débattu en séance publique à partir du 09/02/2010;

La commission a également adopté un amendement d'Eric Ciotti (UMP) permettant aux Présidents des conseils généraux de mettre en place un contrat de responsabilité parentale dont la non-application peut conduire à la suspension du versement des allocations familiales.

Jeudi 21 mai 10 -2 mois de prison pour l'absentéisme scolaire de ses filles.

Le 05 mai 2010,Nicolas Sarkozy avait présenté une série de mesures ( dont la suppression des allocations familiales ) pour lutter contre l'absentéisme scolaire affirmant qu'il serait intraitable sur ces questions. Une mère de 43 ans, qui n'avait pas daigné répondre aux convocations de la justice, a été condamnée par le tribunal de Laon ,jeudi 21 mai 10, à deux mois de prison avec sursis pour l'absentéisme répété de ses filles au collège : en un an elles ont séché les cours à 77 reprises pour l'une et 21 pour l'autre, pour des raisons qui n'ont guère fait sourire les juges:: bus raté, impossibilité de se réveiller...elles n'aimaient pas la classe et elles ne réussissaient pas à se coiffer de manière convenable.

Début Janvier 2011 : le décret de la loi sur l'absentéisme scolaire a été publié au J.O.

Le décret du 11/01/11 paru au Journal Officiel doit permettre la mise en oeuvre de la loi présentée par le député UMP Eric Cioti et votée le 28/09/10. Cette loi vise à lutter contre l'absentéisme scolaire en suspendant ou supprimant les allocations familiales et elle entre en vigueur à la date de ce décret.

160 familles ont vu leurs allocations familiales suspendues à cause de l'absentéisme d'un enfant.

Dans une grande majorité des cas, le décret de la loi Cioti , qui prévoit la suspension des allocations familiales quand un enfant sèche les cours trop souvent, a porté ses fruits. Mais dans 160 cas, les familles se sont vu privées de prestations sociales , a annoncé le ministre de l'Education nationale le 01/12/11.

32 000 familles ont été alertées parce que leur enfant était absentéiste, a indiqué le ministre.Après un entretien à l'Inspection académique, dans le collège ou le lycée avec le chef d'établissement ou avec les équipes d'encadrement la moitié des cas ont été résolus. Les familles restantes ont bénéficié d'un second entretien à l'issue duquel 160 familles seulement ont fait l'objetd'une suspension des allocations familiales.

Ce qui veut dire qu'on a résolu 99,5% des cas uniquement en convoquant les parents.

Etude sur la prévention précoce de la délinquance des mineurs.

(Cette question a été évoquée – plus superficiellement - au début du chapitre 11a – sous/chapitre: on veut prévenir la violence en agissant très tôt chez les jeunes.)



Pour Jean Marc Berlioz, directeur de l’Ihesi (Institut des hautes études de la sécurité intérieure

www.ihesi.intereiur.gouv.fr ) le basculement d’un enfant dans la délinquance n’est pas une fatalité et n’obéit à aucun déterminisme (Le Figaro du 30/03/04 -p 5 Jean Marc Leclerc).

Il a tiré les conclusions d’une expérience menée dans le XIXearrondt de Paris auprès d’une vingtaine d’enfants du primaire de 6 à 10 ans de publics à risques. Certains spécialistes souhaiteraient une intervention dès l’âge de la maternelle. En amont des chercheurs ont étudié une centaine de dossiers de multirécidivistes: exclusions disciplinaires – mauvais résultats scolaires doublés d’absentéisme – élèves pour la plupart issus de familles de nationalités étrangères.

L’hypothèse de départ induite par des travaux anglo-saxons était celle de l’existence de signaux prédictifs de comportements juvéniles déviants. Pas moins de 40 indicateurs ont pu être isolés et soumis à la consultation de dizaines de professionnels de l’enseignement, de la justice, de la police, de psychologues, d’éducateurs …Il est apparu clairement que la prévention précoce n’était pas un gadget mais au dire de J.M.Berlioz la synthèse entre une exigence d’humanisme et une obligation de résultats. Fort des résultats de cette étude et des conclusions d’un colloque le Ministre de l’intérieur fera distribuer dès décembre 2004 une mallette de la prévention. L’atelier expérimental est pris en charge par l’association du XIXe: Mission possible créée début 2002. Fondée sur la pluridisciplinarité des intervenants elle s’appuie sur un partenariat serré avec les instituteurs, les services sociaux et les parents. Les résultats sont encourageants.

Article du Monde) …Nous apprenons dans le Monde du 23/09/05 qu’une expertise collective rendue publique par l’Inserm avait fait le point sur le trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent. Ce syndrome issu des classifications cliniques anglosaxonnes se caractériserait par des comportements violents et répétés (crises de colère, de désobéissance répétées de l’enfant difficile aux agressions graves comme le viol, les coups et les blessures…) chez l’enfant et l’adolescent; il toucherait entre 5 et 9% des jeunes de 15 ans. Ce trouble des conduites doit être considéré comme un facteur de risque de délinquance sur lequel on peut agir…Pour enrayer l’évolution vers des comportements délinquants, le groupe d’experts préconise de procéder à un dépistage médical systématique dès 36 mois.

Pour Pierre Delion, chef de service de pédopsychiatrie au CHU de Lille, cette notion des troubles de conduite moralise le débat là où au contraire il faudrait accepter la diversité. Pour lui l’important n’est pas de faire un dépistage systématique, de type Big Brother, mais de rendre possible, pour les parents, la rencontre avec des professionnels pour accueillir cette souffrance de l’enfant et éventuellement la traiter. Il souhaite par ailleurs le travail en commun de médecins d’orientation psychanalytique ou comportementaliste.

Autres oppositions

Le Monde du 4/10/05 nous a proposé un article: l’Inserm sème le trouble, dans lequel pédopsychiatres, psychanalystes font des remarques tant sur le fond que sur la forme concernant l’expertise collective de l’Inserm sur le trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent . Pour ces cliniciens suivre les injonctions de l’Inserm comporterait un risque grave: celui de dérive des pratiques – sous couvert de médecine – vers des fins normatives, voire totalitaires dont l’Histoire a montré de sinistres exemples.

Mars 2006

Pour s’opposer à l’enquête de l’Inserm où des chercheurs, d’une part,stigmatisaient comme pathologiques des colères et des actes de désobéissance d’enfants en bas âge et les présentaient comme prédictives de la délinquance et d’autre part affirmaient que l’indocilité, l’impulsivité, l’indice de moralité bas étaient mentionnés comme associés à la précocité des agressions, le professeur Pierre Delion a lancé une pétition sur Internet: www.pasde0deconduite.ras.eu.org

Au début il y a eu des signatures de médecins,de psychologues, d’éducateurs puis d’enseignants, de membres des corps judiciaires. 25 000 signatures en Février et puis avec 5000 signatures par jour car les parents assourdissant silence!(Libération du 16/03/06).

L’analyse de Martine Perez sur la pétition: Pas de zéro de conduite pour les enfants de moins de 3 ans.



Le Figaro du 23/03/06 rapporte les propos de Martine Perez, adjointe au chef de service sciences-médecine du Figaro, à propos de la signature de la pétition: pas de zéro de conduite pour les enfants de moins de 3 ans. Martine Perez constate que l’expertise de l’Inserm menée par un groupe d’une dizaine d’experts qui s’appuyaient sur plus de 1000 articles scientifiques n’a pas provoqué de tollé à sa parution publique. Elle souligne que l’opposition d’un collectif de psychologues, psychiatres, éducateurs– signataires de la pétition – s’est organisée du jour où le ministre de l’Intérieur, N.Sarkozy, proposait – dans un avant-projet de loi sur la délinquance, d’instaurer un carnet du comportement de l’enfant.

…les signataires de la pétition refusent de stigmatiser comme pathologique toute manifestation vive d’opposition inhérente au développement psychique de l’enfant.

…en lisant sur Internet le rapport de plus de 300 pages, la signataire de cet article pense que sur cette question, abordée depuis longtemps dans les pays anglosaxons, les pétitionnaires ont surinterprété les recommandations de l’Inserm pour mieux les caricaturer.

…pour elle ce rapport veut simplement définir la manière dont une aide peut être apportée à des familles isolées prises dans une spirale de violence et de transgression qu’elles subissent sans comprendre.

le débat est salutaire, en sciences comme ailleurs dit-elle…de la confrontation naît le progrès. Mais cette pétition, ajoute-t-elle , sonne comme une sorte de déclaration de guerre qui discrédite en vrac tous les éléments de ce travail accusé de servir d’obscurs intérêts sécuritaires….un vrai débat – qui commence d’ailleurs à s’amorcer- contribuera à le faire progresser…La souffrance d’enfants, d’adolescents mérite mieux qu’une bagarre stérile entre coteries d’experts…

Les experts de la Haute Autorité de santé se disent favorables à un repérage précoce des troubles du comportement.

Dans les éditions du 21//06/06 et du 23/06/06 le Figaro et le Monde rapportent les recommandations des experts (psychiatres, généralistes, juristes, magistrats, principal de collège, sociologue, directeur de la protection judiciaire de la jeunesse. ) sur la prise en charge de la psychopathie, recommandations demandées par le ministère de la Santé. Le rapport de la Haute autorité de santé estime nécessaire de faire preuve de la plus extrême prudence sur l’existence d’un lien causal entre psychopathie et délinquance. Elle dénonce l’amalgame entre troubles de la personnalité et délinquance chez les patients de tous âges en rappelant que la psychopathie, qui n’est pas une maladie mentale, concernerait de 0,2% à 3,7% des individus.

Les experts ont assuré que leurs recommandations – pour le moins tardives – étaient dues à la complexité du dossier et pas à la parution de la pétition: Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans, contre un rapport de l’Inserm de septembre 2005 d’où le ministre de l’Intérieur N.Sarkozy avait pris les préconisations pour les faire figurer dans son projet de loi sur la prévention de la délinquance.

La présidente de la commission d’audition Nicole Maestracci, magistrate, a déclaré: nous défendons de manière très ferme l’idée qu’il ne s’agit pas de dépister de futurs délinquants mais qu’il faut s’occuper des enfants qui souffrent.

La commission a déclaré qu’elle était bien consciente du risque de stigmatisation inhérente à toute politique de repérage mais elle a estimé que le risque de laisser des enfants en souffrance sans proposition de prise en charge était largement plus important. Pour ce qui est des ados les experts ont souligné le flou et la carence de structures après 16 ans .

Le Comité consultatif d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé met en garde.



Le Comité consultatif d'éthique a fait savoir, début février, qu'il ne pouvait pas approuver une volonté d'inscrire la médecine préventive dans le champ de la répression qui conduit à considérer l'enfant comme un danger et le fait passer de facto du statut de victime à celui de premier coupable. Les membres du Comité d'éthique estiment que les conclusions du rapport confondent facteurs de risques et relations de causalité.

Ils considèrent que cette approche réductrice soulève plusieurs problèmes éthiques dont l'ambiguïté de la définition du trouble des conduites et le risque de stigmatisation des enfants et ils s'interrogent : un enfant de 3/4ans qui pique une colère deviendra-t-il forcément voleur ou violeur?.

La loi Sarkozy – qui fait du maire un véritable pivot - est donc vivement critiquée et à la veille d'un nouvel examen par les députés ( 13/02/07)des syndicats de psychiatres ont appelé à la grève pour protester contre l'amalgame inacceptable entre délinquance et maladie mentale. Les articles 18 à 24 du projet prévoyant les cas d'hospitalisation d'office demandée par le maire, ils dénoncent la séparation entre l'hospitalisation sur demande personnelle ou d'un tiers et l'hospitalisation d'office prévue dans une loi sur la délinquance.

Retrait, à l'Assemblée nationale, du volet santé mentale du projet de loi de prévention de la délinquance.

En deuxième lecture du texte à l'Assemblée nationale,le 13 février 2007, le ministre de l'Intérieur N.Sarkozy, a retiré le volet de santé mentale du projet de loi de prévention de la délinquance. - tant critiqué par les psychiatres pour les dispositions relatives aux hospitalisations d'office et à la création d'un fichier national de patients ayant été hospitalisés d'office en psychiatrie. Le ministre (candidat) s'est engagé à ce qu'une réforme des hospitalisations d'office soit proposée au Parlement dès l'ouverture de la prochaine session.

Rétention de sûreté: Psychiatres, psychanalystes, psychologues,sociologues, chercheurs contre la loi du 25/02/08.

La presse du 12/11/08 a parlé de l'opposition ouverte des psychiatres, psychanalystes, psychologues, sociologues, chercheurs, professeurs de santé publique à la loi du 25/02/2008. Cette opposition a conduit à une pétition rendue publique, dans laquelle les signataires ( psychiatres surtout), qui refusent la perpétuité sur ordonnance -www.pratiquesdelafolie.org-, affirment qu'ils ne participeront pas à la mise en place du dispositif de rétention de sûreté prévu par la loi du 25/02/08 dont les décrets d'application ont été publiés le 05/11/08.

Les pétitionnaires écrivent : ''pour la première fois dans notre droit, des individus pourront être enfermés sur décision judiciaire non pour sanctionner des actes délictueux ou criminels mais pour anticiper des actes qu'ils n'ont pas commis.....alors que sa mission est de porter secours et de soigner, la médecine se trouve instrumentalisée dans une logique de surveillance et de séquestration.. Pour le psychanalyste Franck Chaumon :''on a le sentiment que le monde de 1984 d'Orwell est à nos portes.'' La psychiatre Catherine Paulet, présidente de l'association des psychiatres de secteur travaillant en milieu pénitentiaire, a déclaré : pour nous, professionnels de santé, que l'on puisse confondre dangerosité psychiatrique et dangerosité criminologique est lourde de dangers potentiels....c'est une malhonnêteté intellectuelle que de vouloir prédire un acte criminel.

La colère des '' psy ''contre le président de la république s'aggrave après le discours du 02/12/08 à Antony.

Le 02/12/08 à l'hôpital psychiatrique d'Antony le président Sarkozy a présenté un plan de sécurisation des hôpitaux .Il a parlé de réformes de la loi d'hospitalisation - demandé la création de 200 chambres d'isolement – exigé le contrôle des permissions de sortie – proposé la systématisation des soins sous contrainte . Par ailleurs il a suggéré l'utilisation de bracelets électroniques pour les malades à l'instar des délinquants Les psychiatres ont perçu ce discours comme un terrible retour en arrière (Libération du 15/12/08). Fini le mouvement ancien d'humanisation des soins psychiatriques. La profession s'inquiète, à juste titre, devant cette décision On sent la démagogie d'un président qui est toujours à l'affût de l'émotion des Français sur tel ou tel problème comme dernièrement celui de la mort d'un étudiant tué par par un patient qui avait fugué d'un hôpital de la banlieue grenobloise. Il a suffi , une fois de plus,d'un fait divers dramatique (crime rare commis par un schizophrène, pour que N.Sarkozy relance la politique de la peur dont le projet de centres de rétention de sûreté, tout comme les soins sans consentement, en ambulatoire , sont le parachèvement . En amalgamant la folie à une pure dangerosité sociale , en assimilant la maladie mentale à la délinquance ,on justifie un plan de mesures sécuritaires inacceptables [l'appel des 39 extrait de ( http://collectifpsy.fr.nf )]

Certes tout le monde sait que la psychiatrie publique va mal mais que les remèdes ne passent par les décisions brutales d'un seul homme ''omniscient'' qui veut prouver aux Français que les pathologies de la folie sont avant tout la source d'insécurité et un motif de relégation d'une catégorie de citoyens qu'on doit enfermer à double tour.....La réforme des hôpitaux psychiatriques ou autres, comme la réforme de l'éducation nationale ne peuvent se faire qu'avec les personnels qui sont, dans leur grande partie, dévoués et compétents.

Il faudrait, dans un premier temps ,que les psychiatres des hôpitaux (il y a 1000 postes vacants!) soient plus nombreux et que soient améliorées les conditions de travail de tous les personnels. Sur 13 000 psychiatres en France 4400 seulement sont dans le public soit le tiers. Ce ne sont les ordres, les menaces, les colères, les injonctions, les lois et leurs décrets, les ukases qui changeront un fonctionnement défectueux.

De plus en plus de lois. L'État de droit malmené par le président Sarkozy.

Dans la tribune libre du Sud-ouest du 17/01/09 Dominique Delthil, avocat au barreau de Bordeaux, nous dit ce qu'il pense de la profusion de lois votées depuis 2002 et surtout depuis l'élection de N.Sarkozy :

'' Depuis 2002 et pire encore depuis l'élection de N.Sarkozy, l'inflation législative, empilage désordonné des lois de circonstance , comme le traitement réservé aux magistrats, dont on veut rogner le pouvoir, menacent l'Etat de droit. Des lois répressives tombent en rafale, entraînant sanctions aggravées et moins de prévention : loi de programmation pour la justice (Perben 1) – loi sur la sécurité intérieure – loi sur la maîtrise de l'immigration - loi portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité (Perben 2) – lois sur le traitement de la récidive des infractions pénales – loi sur la prévention de la délinquance – seconde loi sur la maîtrise de l'immigration. Loi d'août 2007 renforçant la lutte contre la récidive des majeurs et des mineurs – loi de rétention de sûreté de février 2008... d'autres encore ( suppression du juge d'instruction)et celles qui s'annoncent.''

L'avocat déclare que ''si la loi conditionne la vie sociale et nous préserve de la justice privée, elle est respectable quand elle correspond à une évolution morale, politique et sociable, méprisable quand elle repose sur la dérive populiste, ainsi des emblématiques peines planchers et rétention de sûreté , consacrant la défiance du juge et la dangerosité, notion hasardeuse.'' Pour lui ces textes compulsifs et compassionnels sont pris en urgence, sous le coup d'une émotion affectée, en prise directe avec le fait divers préalablement starisé par la presse et, si cette pratique dangereuse n'est pas neuve, rarement elle fut traitée comme une vertu.

La loi de 2007, nous dit-il, a pour effets essentiels de priver le juge de sa liberté de choix de la peine et de remplir les prisons qu'il faudrait vider tant elles débordent....Il pense qu'on va vers une justice visant à l'automaticité. C'est l'idée même de la justice qui disparaît, choix funeste et leurre inefficace , les limites de l'exemplarité de la peine étant connues.....Avec la loi rétention de sûreté de févier 08 un criminel pourra rester retenu-détenu après sa peine, peut-être à vie, sur un soubassement juridique incertain : la dangerosité.....il n'est désormais pas une semaine sans qu'on nous annonce une nouvelle loi réactionnelle.....cette spéculation pénale selon le terme d'un auteur , qui n'est qu'aventurisme politique, absurde et inefficace, place la justice sous le contrôle des victimes, des médias, des policiers, des maires, elle discrédite par avance les opposants : ils discutent, nous agissons , le peuple nous soutient.....

Décembre 2011 : le ministre Cl.Guéant veut durcir la législation contre la délinquance avant la fin du quinquennat Sarkozy.

Le ministre de l'intérieur Cl.Guéant s'inquiète d'une hausse des statistiques , notamment en matière d'agressions et de cambriolages et estime que la Justice n'applique pas correctement les lois en vigueur sur les peines planchers. Par l'intermédiaire d'un député UMP, une proposition de loi (une de plus!) en ce sens devrait être déposée au Parlement, dès Janvier prochain. Cette proposition de loi vise à durcir les sanctions pénales contre les délinquants, dans 2 cas précis.

Dès le premier délit grave commis , une peine plancher (qui impose au juge un minimum en-dessous duquel il ne peut pas en principe fixer la peine) devrait être appliquée par les magistrats. Les délinquants étrangers sont aussi dans la ligne de mire du ministre de l'Intérieur. Claude Guéant n'envisage pas un rétablissement de la double peine mais veut créer une peine complémentaire automatique d'interdiction du territoire pour les étrangers nouveaux arrivants qui commettraient des délits sérieux.

Et demain? Il faut arriver à vivre ensemble.

Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté. (Alain)26

Ce n’est pas parce que la violence existe et qu’elle existera toujours puisqu’elle est consubstantielle à la vie de l’homme, à la période de l’adolescence notamment, que l’on doit se montrer pessimiste et ne pas s’efforcer de diminuer son ampleur. Le pessimisme et le fatalisme sont insupportables parce qu’inopérants dans l’éducation des jeunes où tout doit être fait pour favoriser "le vouloir vivre ensemble".

Fernando Savoter27, écrivait:"en tant qu’éducateurs nous n’avons pas d’autres choix que l’optimisme[….]et si vous répugnez à l’optimisme, laissez tomber l’enseignement. Renoncez même à penser l’éducation[….].Les pessimistes feront de bons dompteurs, pas de bons maîtres.".La situation des établissements scolaires de banlieues notamment est difficile mais pas fatale. Le sociologue Hugues Lagrange28déclarait: .."il faut trouver les moyens de traiter autrement ces jeunes et leurs familles pour favoriser l’intégration. Les conditions de vie des jeunes sont bien meilleures que celles de la première génération d’immigrés maghrébins[…]la scolarisation de masse ça grince mais ça fonctionne". Propos réconfortants pour les volontaires, les généreux qui oeuvrent quotidiennement pour cette intégration .

En France, pays de Descartes, le bon sens fait partie des vertus ataviques et les enseignants ont conscience de ce qu’il convient de faire pour améliorer des situations. Ils reconnaissent la nécessité d’un bon climat de classe et l’intérêt de bien l’entretenir. Ils savent aussi qu’il est urgent de créer des relations humaines et pédagogiques plus franches et régulières. Ils se rendent compte que la grande majorité des élèves, bien intentionnés, attendent beaucoup d’eux..

Des élèves optimistes, confiants.

On associe fréquemment, le mot jeunesse à un registre lexical sulfureux, négatif: violence, délinquance, drogue, alcool, morts sur les routes, sida…. Pourtant ce mot recèle un potentiel de positivité sans limites.

Dans leur grande majorité les élèves sont sains, agréables, consommateurs d’enthousiasme, de joie de vivre. On sent chez beaucoup le réflexe d’altérité: ils ont raison de croire qu’au fond de l’être humain il y a le plus souvent de la bonté. On les voit aussi de plus en plus participer avec des associations à des actions pour lutter contre des maladies dégénératives.

Ils se plaisent à l’école même s’ils avouent y connaître des moments d’ennui. Ils ne considèrent pas ce lieu comme dangereux et ne connaissent pas ce sentiment de peur dont il est si souvent question. On parle des élèves qui se sentent mal à l’école, qui sont en difficulté, qui deviennent violents mais "on oublie ceux qui montrent par leur travail, leur ardeur, et les sacrifices qu’ils font pour leur emploi du temps, qu’ils veulent aller le plus haut possible sur la voie de l’excellence.(P. Gérard29,Recteur.)

Il y a un nombre important d’élèves - même de quartiers à problèmes ou de familles en grandes difficultés - qui, spontanément, ont su positiver leur énergie, leur violence, leur agressivité en les liant aux règles du sport, de la musique, du théâtre ou aux contraintes des études, activités dans lesquelles ils font preuve de persévérance dans l’effort. 250 lycéens (la plupart de Gironde et de Dordogne) se sont retrouvés du 26 au 29 Mars à Périgueux et Boulazac(24) pour les Didascalies, nom de leur festival de Théâtre où il n’est pas question de compétition ni de palmarès mais simplement de présenter leurs travaux d’ateliers ou réalisés en options. Le tout dans une ambiance très enthousiasmante. Preuve s’il en fallait de la générosité et du bon goût de certains jeunes. Dans les cités le théâtre permet aux jeunes de se confronter autrement les uns aux autres. Ils aiment jouer devant des adultes et cette reconnaissance –là est pour eux inestimable.

D’autres apportent, parfois, leur fougue, leur passion, leur don de soi, au sein de mouvements associatifs, politiques ou, à des degrés moindres, religieux. De nombreux jeunes ont été attirés par les offres d’engagement proposées par Luc Ferry, ministre de l’éducation et de la jeunesse, dans son livret: le guide de l’engagement:Envie d’agir? (www.enviedagir.fr) distribué dans tous les établissements scolaires en Mars 2003 à raison de 1 100 000 exemplaires, un an après le lancement par Jack Lang d’une campagne sur le respect. Certains se proposent pour aider leurs camarades dans des actions de tutorat ou de médiation.

France 5 a diffusé une série de portraits de jeunes engagés dans le milieu éducatif, humanitaire, culturel, sportif, dans le cadre de l’opération: Envie d’agir. Au mois d’avril - soit 2 mois après le lancement de cette opération - le site avait reçu plus de 115 000 visites et 5000 journées de l’engagement avaient été organisées sur toute la France. Le 15/12/03 France 3 a présenté les 9 meilleurs projets conduits par des Jeunes. Trois de ces projets ont reçu des sommes de 15 000 et de 7500 € pour que les jeunes puissent s’engager sur le terrain. La chaîne par ailleurs a désigné 3 projets régionaux qu’elle suivra jusqu’à leur réalisation. Cette action sera poursuivie dans les années à venir.

Début 2004, 25 animateurs du CIDEM (Civisme et Démocratie www.cidem.org ) se sont rendus dans 75 villes de France pour convaincre quelque 500 000 jeunes de l’importance de l’engagement associatif en les invitant à créer un projet individuel ou collectif.

Les jeunes aiment les responsabilités: On doit les satisfaire et leur en confier, ce sont d’excellents moyens pour eux de former leur personnalité, d’atteindre une certaine autonomie, d’exercer la solidarité et d’avoir le sens de l’intérêt commun. Ils deviennent alors délégués des élèves, veulent tenir un rôle actif aux conseils de classe (où, malgré de réelles avancées, ils se sentent encore brimés, privés de parole), donner leur avis ou participer aux délibérations du conseil d’administration, du conseil de discipline, du C.E.S.G (conseils où ils ont posé leur candidature).

Ils acceptent de gérer le foyer socio-éducatif (FSE),la maison des lycéens (MDL). Ils apprécient d’être les maillons d’une médiation démocratique. Si l’on pouvait comptabiliser à travers les Régions françaises les jeunes qui participent à des festivals de collégiens et/ou de lycéens on serait surpris de leur nombre En 2002et 2003, par exemple, la Région Aquitaine a regroupé à Pau plus de 12 000 lycéens qui ont présenté des projets artistiques, scientifiques, sportifs, journalistiques. Dans la 3° édition, à laquelle le Conseil Régional avait accordé une subvention de 915 000 € , les jeunes lycéens ont été littéralement conquis par les spectacles de musique de danse et de théâtre présentés par leurs camarades.

Sans esprit de compétition, dans la détente et la joie avec un programme étonnamment varié et de grande qualité où éclatait leur créativité: théâtre, musique, danse, art et sport, expositions, chorégraphie, défilés de mode …5000 lycéens d’Aquitaine se sont réunis sous l’organisation de la Région les 12 et 13 mai 2005 sur le Bassin d’Arcachon.

Et comment ne pas saluer le concours lycéen des Droits de l’Homme organisé par le Mémorial de Caen? Deux jeunes du Lycée Henri IV de Béziers ont été les vainqueurs d’une plaidoirie sur l’esclavage moderne: diplomate donc intouchable? Pour préparer leur prestation ils ont travaillé plusieurs heures par jour durant deux mois….

Avec tous les élèves volontaires les enseignants cherchent eux aussi à contenir la violence, à la canaliser en la transformant en une dynamique constructive et structurante. C’est ainsi qu’ils guident et conseillent leurs élèves dans les heures de vie de classe, au sein des clubs, dans le cadre de l’UNSS ou dans d’autres actions à l’initiative des établissements: fêtes ,voyages , concerts….

Nombreux sont les établissements scolaires (collèges notamment) qui ont un club théâtre. Ph.Delerm30écrivain de talent, assure toujours, depuis des années, un service de professeur de français au collège de Bernay dans l’Eure. Il aime son métier et il dit à propos du club théâtre qu’il anime," je pense aussi au théâtre: sa pratique devrait être officiellement intégrée aux cours". C’est une véritable thérapie pour certains élèves. Quand on visionne en effet avec les stagiaires IUFM la vidéo: la barrière bleue (CRDP de Normandie) on s’aperçoit que le théâtre-forum (genre de jeux de rôles)offre aux élèves l’occasion de s’affirmer avec leurs mots, leurs gestes, et leur vécu. Ont été ainsi créés des sketches sur la drogue, les relations familiales, le racisme, la violence…où cohabitent réalité et accès de défoulement.



La grande majorité des élèves sont attachés aux valeurs de la solidarité, de l’amitié, du respect. Valeurs tellement positives! Le 20 Mars 2002, Jack Lang lançait l‘acte II de la campagne"le respect ça change l’école."Il a exprimé sa joie devant une massive mobilisation des élèves, des enseignants, des chefs d’établissement qui avaient quotidiennement associé dans leurs paroles et leurs actes école et respect. Les lycéens avaient envoyé: 290 scénarios (42% venaient des lycées d’enseignement général, 58 % des LP) - 11% des scénarios avaient été écrits par des élèves du privé sous contrat. Du concours de slogans, un a été particulièrement apprécié: La violence de ta cité, on n’en veut pas au lycée. ( source: www.education.gouv.fr/discours )



Être bénévole au GENEPI (Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées).

En France 50 groupes locaux rassemblent 900 étudiants qui agissent pour la réinsertion (activités de soutien scolaire et activités socio-culturelles au sein des établissements pénitentiaires) pour la réflexion sur le milieu carcéral (en milieu scolaire), pour la participation à des formations: www.genepi.fr

Grande déception des étudiants responsables d’associations.

D’après Libération du 8/09/05 le Campus d’été 2005 qui aurait impliqué 400 associations issues de 46 départements a été annulé cette année pour cause de restrictions budgétaires. Ces associations porteuses de trente mille projets collectifs par an se voient ainsi privées d’un temps unique de formation et d’échanges. Ont été supprimés: - 50 ateliers de formation, 30 ateliers d’initiation culturelle, 25 ateliers d’échanges de pratiques et 16 débats portant sur des sujets brûlants: le peer to peer, la lutte contre les discriminations, la démocratie en Afrique… L’utilité sociale des projets menés en leur sein est évidente… et la déception des étudiants énorme! Après l’embrasement des cités en octobre/novembre 2005 le gouvernement a rétabli des subventions à des associations.

Analyses de l’évolution des étudiants par des responsables de onze grandes écoles

À la page 16 de Libération du 23/06/05 on peut prendre connaissance d’un portrait-robot en forme d’abécédaire dressé par des responsables de quelques grandes écoles. Au delà de l’intérêt de l’article dans sa totalité nous nous sommes arrêtés à la lettre S comme sens : Contrairement à ce qu’on dit, ils sont très" travail" estime Bernard Ramanantsoa (HEC), mais il faut qu’il y ait du sens.

Et les journalistes ajoutent: sur tous les campus, les associations liées à l’environnement, à l’humanitaire, au développement durable ou au commerce équitable bourgeonnent..Certains prolongent l’engagement dans leur vie professionnelle…

Ils sont passionnés par l’environnement, l’humanitaire et la sécurité. Ils ont le souci d’un mieux-être, d’un mieux-vivre pour tous. Quand ils construisent une route, ils pensent cervidés, crapauds, déchets, (École spéciale des travaux publics. – Serge Eyrolles)

Les Trophées de l’Étudiant:

Le ministre F.Fillon a remis le 18/03/05 les Trophées de l’Étudiant à des jeunes étudiants qui sous le patronage de la Caisse d’Epargne ont réalisé – en milieu associatif étudiants - des actions pérennes, créatives et percutantes .

Pour J.P. Elkabbasch , président de cette cérémonie: Il est rassurant de voir que l’engagement des jeunes est toujours d’actualité à un moment où l’on dit qu’ils ne s’intéressent à rien. (Le Figaro du 16/03/05 p.13)

Plusieurs Conseils régionaux organisent tous les ans des rassemblements de milliers de lycéens qui présentent des projets artistiques...

Comme d'autres en France ,durant deux jours, le Conseil régional de l'Aquitaine a organisé la 11e édition du Festival des Lycéens et des apprentis. Cette année c'était à Villeneuve -sur- Lot. Venus de toute la région quelque 4 000 jeunes ont mené 349 projets artistiques, culturels, scientifiques, sportifs.....

Pour sa douzième édition ( les 12/13 mai 2011)le festival des lycéens et des apprentis, sous le patronage du Conseil Régional d'Aquitaine, réunira 121 lycées (des 5 département)soit près de 5 000 élèves à Cenon (33). Les 10 premiers domaines : musique – théâtre – danse – centre de presse – expos photos – vidéos – bénévoles – arts plastiques – sciences – débats.

Opérations qui donnent une autre image de la jeunesse, une image positive et active.

L’énergie de la direction.

Madame la Principale (Marie France Santoni Borne)31 du collège Pierre de Geyter à St.Denis, héroïne du documentaire de France 3 "Chez moi, la France"(30/09/02) a incarné des qualités qui animent la plupart de ses collègues responsables d’établissements difficiles. Comme elle (peut-être avec moins de charisme) ils font preuve quotidiennement de générosité, de sensibilité, d’humanité, de persévérance, du respect de l’élève, du sens du dialogue.

Ne mesurant ni leur temps, ni leur fatigue, ils font face aux ados, parfois prêts à tout. On retrouve en eux ce que E.Debarbieux disait du chef d’établissement: personnage important…..à l’autorité ferme mais juste…. au style relationnel fondé sur la confiance…. celui qui incarne la loi centrale…. qui personnifie la loi. Madame la Principale a participé à la renaissance d’un collège à la dérive. Cependant on doit à la vérité de dire qu’un chef d’établissement ne réussit pas seul. Cette réussite est la résultante du travail d’une équipe de direction où chacun fait de son mieux en fonction de ses compétences.

L’identité d’un établissement scolaire colle à l’image de la cité au cœur de laquelle il est trop souvent isolé. La réputation d’établissement difficile est durable, on ne s’en défait pas facilement. Il faut des années pour faire une bonne renommée et un an pour la perdre d’où la tactique d’évitement de certains parents.

Nous conseillons vivement la lecture de Proviseure à Vaux-enVelin – Plon – 2005. Mme Chris Laroche est cette proviseure agrégée qui a coécrit ce livre avec une plume exercée, celle de Luc Rosenzweig, journaliste à Libération. Dans ce livre on sent que la foi dans la jeunesse, l’intelligence, la sensibilité, la générosité, dont ont fait preuve cette proviseure et son équipe, ont modifié le fonctionnement d’un établissement à la réputation sulfureuse. C’est grâce aux vertus de ce travail d’équipe que le lycée Robert Doisneau a vu ses résultats s’améliorer. Le climat du lycée est devenu très vivable et les élèves, dans leur ensemble sont passés d’une violence insupportable à l’acceptation d’un règlement favorisant la bonne vie de la collectivité. Mme Geneviève Piniau, 62 ans en 09, proviseure du lycée R.Doineau en lisière de la Cité des Tarterets à Corbeil-Esonnes , se démène pour que ses élèves accèdent à l'excellence. ''Chez nous , on va au-delà de ce qui nous est demandé dans les textes'' soutient la chef d'établissement. Elle trouve pour ses lycéens les moins fortunés des jobs d'été avec valeur ajoutée, comme dans les banques pas au fast-food du coin. Son lycée affiche maintenant de très bons résultats. '' ici ce qui nous intéresse ce n'est pas le bac, c'est la mention! Nous en avons 30% se félicite-t-elle.

Dans la revue: l’Aquitaine n°18-Février-Mars 2006, nous avons lu avec grand intérêt l’article: Madame la Proviseure, article qui évoquait le rôle très positif de cette proviseure qui impulsait la mutation du LP Honoré Baradat à Pau en s’efforçant, avec bonheur, de redonner aux élèves le sens de la réussite et de l’estime d’eux-mêmes. Professeur en Guyane où elle a eu un coup de foudre pour son peuple joyeux et festif , elle a côtoyé des populations immigrées qui se sont retrouvées au chômage après l’achèvement des travaux d’aménagement de Kourou. Elle a donc fait l’expérience de classes difficiles.

C’est alors qu’elle a décidé de changer d’orientation en demandant un poste de direction dans un LP où elle savait qu’elle pourrait – plus facilement qu’ailleurs –mener des expériences, des travaux de groupes, des médiations. À Pau elle a donc pu suivre toute la reconstruction d’un ancien établissement Pailleron sur le site. Le résultat a été au delà de toute espérance: un LP ouvert, lumineux, humain. Elle a trouvé dans cet établissement une détresse sociale profonde, une violence incontrôlée, des enfants abandonnés beaucoup plus qu’elle l’imaginait: abattus, sans espérance, désabusés.

Avec une équipe solide, sérieuse, sans cesse à l’écoute, d’enseignants et d’agents – nous avons toujours dit que c’était la condition sine qua non de la réussite - elle conduit un travail pédagogique soutenu par plusieurs dispositifs d’accompagnement d’élèves en difficulté : - pôle de relais d’insertion en partenariat avec 2 autres établissements palois et 3 formateurs de la mission générale d’insertion. Ce lycée qui accueillera à terme plus de 1000 élèves devient un lycée des métiers. On y développe des formations du CAP au BTS en infographie, bureautique, comptabilité, télé opération. Il y aura en 2006 un Bac pro commercial supplémentaire et le lycée s’ouvre à la formation continue. C’est à cette proviseure qui cherche à développer une pédagogie inductive qui met l’élève en situation d’être porteur de sa formation que nous donnerons le mot de la fin: nous devons être réactifs, rapides, pour que les élèves deviennent vraiment les acteurs de ce monde qui change si vite.

La veille éducative et les collèges: au moment où les violences urbaines embrasaient plusieurs villes de la banlieue parisienne et quelques villes comme Rennes, Strasbourg, Toulouse, Bordeaux ..des quotidiens comme Sud-ouest du 5/11/05 rapportaient des propos tenus par les principaux des collèges de Floirac et de Bordeaux (collège Aliénor d’Aquitaine).

Ces chefs d’établissement nous rappellent que la veille éducative est le dispositif administratif créé par le gouvernement Jospin en 2001 dans le cadre de la lutte contre l’exclusion et de la politique de la ville. Son principe est de détecter le plus rapidement possible les élèves de collège en souffrance ou en simple difficulté.(les résultats scolaires n’étant qu’un symptôme parmi d’autres.

La communauté éducative, formée en commission (directeur, professeurs, CPE, médecin, infirmière, psychologue, assistante sociale, parent d’élève) se réunit pour analyser la situation. L’originalité de la veille éducative est que cette observation est élargie à la commune (centre social et médicosocial, éducateurs de rue, animateurs) en partant de l’idée que la vie de l’élève ne s’arrête pas au collège . Cette action se conduit avec l’accord de la famille. Le climat des établissements qui appliquent ce dispositif est relativement agréable à vivre et les élèves travaillent mieux. On sent qu’on veille sur les élèves plus qu’on ne les surveille.

Début de l'année scolaire 2012/13 et plusieurs agressions contre les enseignants et autres violences.

La nouvelle année scolaire 2012/13 a été marquée par des agressions contre les professeurs et d'autres violences :

en Charentes-Poitou une professeur des écoles a été battue et giflée par une mère d'élève.

dans un LP de Bordeaux un élève de première (18 ans) a agressé ,le 11/09/2012,,son professeur d'histoire après un cours sur le système politique du Maroc, son pays d'origine. Il a giflé le professeur , lui a asséné un coup de poing et un violent coup de tête puis, dans la cour le professeur a été à nouveau pris à partie par l'élève qui l'a insulté. Il y aura un conseil de discipline . Les professeurs ont regretté l'hypermédiatisation de cette affaire. Quant au professeur il a déclaré ''j'ai le sentiment d'avoir été trahi'' .Le professeur et l'élève entretenaient, jusqu'alors, de très bonnes relations.

le 13/09/12 un jeune homme majeur a porté un coup violent à une survellante du LP Ampère de Marseille.Il a été déféré au parquet.

le 18/09/12 une enseignante d'un LP d'Amiens a été aspergée, durant son cours, de gaz lacrymogène par un inconnu habillé d'un survêtement et coiffé d'une capuche qui avait pénétré dans l'établissement .

le 27/09/12 au Clg Jean Rostand au x Herbiers en Vendée Mme la principale a reçu plusieurs coups de poing de la part d'un élève de 13 ans. Le Recteur s'est déplacé et une palinte a été déposée.

le même jour dans le Var une collégienne de 14 ans a frappé sa professeur de français au visage .

Intervention ( fin septembre 2012) à la radio et à la TV d'Eric Debarbieux , chercheur et spécialiste de la violence scolaire depuis une vingtaine d'années et récemment nommé par le ministre V.Peillon ''délégué ministériel chargé da la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire''.

Pour E.Debarbieux ''il ne faut pas trop dramatiser sur les événements inquiétants que l'on rapporte depuis le début de l'année scolaire 2012/13''.

le 27/09/12 un lycéen d'Arras en garde à vue après l'agression d'un professeur.01/10/2012.

Le 27/09 dans un LP d'Arras un jeune de 16 ans a été mis en garde à vue. Comme son professeur d'EPS lui avait intimé l'ordre de quitter le cours parce qu'il avait refusé de faire un exercice l'ado a saisi son professeur au cou. Maîtrisé par le professeur il a été placé en garde à vue. Il a été accusé de violence volontaire sans interruption temporaire de travail, menace de mort et outrage à personne chargée d'une mission de service public.

le 08/10/12 une adolescente a été grièvement blessée par un camarade, à coups de couteau. Les professeurs n'ont pas fait valoir leur droit de retrait.

le 09/10/12 un élève du lycée Rostand de Mantes -la-Jolie (Yvelines) a giflé son professeur d'Anglais.Il passera en conseil de discipline . Il a été , immédiatement , exclu du lycée à titre conservatoire.Déjà connu de la police, il a été mis en garde à vue.

le 21/10/12 une enseignante de LP de Béthune (Pas de Calais) s'est suicidée. Au dire d'un syndicat ''elle avait prévu son geste à cause des conditions de travail très difficiles ''.

le lundi 22/10/12 le proviseur adjoint du Lycée Georges Braque (Val d'Oise) a été frappé au visage par le frère de 19 ans d'une élève ,frère qui avait pénétré dans l'établissement avec l'oncle de cette élève.Le frère a été mis en garde à vue.

le 15/02/2013 au collège Albert Camus de la Rochelle (17) Alex, un collégien de 16 ans a tenté de s'immoler par le feu. Il a dit avoir été perturbé par la mort , le 13/02/13, d'un demandeur d'emploi , à Nantes, en fin de droits d'indemnisation, qui avait mis fin à ses jours en s'immolant par le feu. Évènement médiatisé qui peut être une des clefs permettant d'expliquer le geste du collégien, un passage à l'acte heureusement sans conséquences pour son intégrité physique , effectué dans la cour du collège devant d'autres collégiens dont trois se sont portés à son secours. L'enquête a été confiée à la brigade des mineurs du commissariat de la Rochelle.

Le nouveau ministre de l'Intérieur, M.Valls, a tracé, le 19/09/12, les grandes lignes de sa politique sécuritaire.

À l'Ecole militaire, le 19/09/2012, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls,a fait part à la hiérarchie de la police et de la gendarmerie, dans un discours cadre, des grandes lignes de sa politique sécuritaire. Premiers propos ;''deux échecs patents ont handicapé votre action ces dernières années. D'une part , la tension contre-productive dans la relation avec l'autorité judiciaire et, d'autre part, l'incapacité ou le refus de traiter sérieusement, avec vous, des questions liées à la relation police-population.''(Sud-Ouest du 20/09/12)

Quelques-uns des points d'intérêt majeur : .

- Pas de récépissé pour les contrôles au faciès : -'' j'ai du respect pour la sincérité des promoteurs de la délivrance d'un récépissé à chaque contrôled'identité.Je maintiendrai le dialogue avec .Mais il me semble très difficile de retenir leur proposition. ''. Le ministre veut faire évoluer autrement le respect mutuel entre forces de l'ordre et population.Il formulera bientôt ses propositions. ''...des forces de l'ordre toujours respectueuses , ce sont des forces de l'ordre mieux respectées donc plus efficaces''. Il a nettement remis en cause l'emploi du tutoiement. Il a par ailleurs proposé de rétablir sur l'uniforme un élément d'identification qui permettrait à un contrôlé de façon abusive de pouvoir mettre un nom sur le képi.

- La fin de la politique du chiffre : - en s'adressant aux responsables de la police et de la gendarmerie le ministre a dit : '' dans une course effrénée au chiffre officiel les dix dernières années vous ont imposé des statistiques prescrites à l'avance, tout en repoussant la modernisation de l'appareil statistique ou l'arrivée de la préplainte en ligne. '' Après avoir brocardé ses prédécesseurs et leurs mille et une ficelles pour habiller les statistiques il a déclaré : '' l' exigence de vérité et de fiabilité aura un coût politique car cela fera évidemment monter les courbes vers le haut, mais j'assumerai.''

-Les zones de sécurité prioritaires : - au début du mois d'août M.Valls avait évoqué la création de 15 zones de sécurité. Il a précisé depuis la doctrine très sociale-démocrate de ce nouveau dispositif, qui avait pris gendarmerie et police un peu au dépourvu. ''..il s'agit de mettre en oeuvre , sur des territoires ciblés,car difficiles at caractéisés par une délinquance enracinée, une méthode au service de l'action..Une méthode qui allie inventivité, partenariat avec collectivités et population locale ...une sorte de laboratoire en somme. M.Valls veut en créer 50 à 60 en 2013 et récidiver en 2014.

- L'équilibre police/gendarmerie : - '' de nouvelles évolutions de compétence territoriale seront nécessaires '' a averti le ministre. La mutualisation ouverte par le précédent pouvoir va donc continuer ''dans le respect de la dualité et il n'est pas exclu de confier un chef-lieu de département à la gendarmerie s'il ne présente pas de caractère urbain prononcé .''

Le 12/11/12 à Amiens, le ministre V.Peillon dévoile la composition de la délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire.

Après la recrudescence des tensions dans certains collèges et lycées en septembre et octobre 2012 le ministre Peillon a annoncé le 12/11/12 à Amiens la composition - de la délégation ministérielle : dix membres et - du comité scientifique (une trentaine de membres ) qui devront être capables de prendre en compte la pluralité des phénomènes de violence et la complexité des réponses à lui apporter....rien de moins qu'associer la connaissance scientifique et l'action en vue d'intervenir rapidement dans les situations de crise mais également construire sur la longue durée et au quotidien une action de prévention qui associe tous les acteurs éducatifs, les partenaires institutionnels et le milieu associatif.

Coordonnés par Eric Debarbieux, professeur d'université, 3 hommes et 6 femmes s'installent ,de façon permanente, dans les locaux du 110, rue de Grenelle, à proximité des bureaux de Monique Sassier, la médiatrice de l'éducation nationale. Les noms : Dominique Berteloot, inspecteur départemental - Khamel Hamchaoui, titulaire d'un master 2 recherche, est chargé du traitement des signalements de ''faits graves'' remontant quotiodiennement a ministère – autrement dit , de produire les synthèses hebdomadaires et mensuelles – Benjamin Moignrad auteur ,entre autres, de l'Ecole et la rue, fabriques de délinquance, lauréat du prix Le Monde de la recherche universitaire - Luc Pham qui interviendra en particulier sur les plans d'action d'urgence.

Un comité scientifique et d'orientation doit '' aider au pilotage de la délègation. 2 réunions par an sont prévues outre les réunions d'urgence réunissant entre autres membres :- Egide Royer, professeur à l'Université Laval (Québec) – Rami Benbenishty, professeur à l'université de Tel Aviv Catherine Blaya , professeur à l'université de Nice, spécialiste du cyber-harcèlement, qui partage la vie d'Eric Debarbieux – Catheline Nicole, pédopsychiatre et la médiatrice ,Monique Sassier.

À Amiens le ministre Vincent Peillon a tenu à rencontrer quelques-uns des 500 assistants de prévention et de sécurité (APS) qui ont pris ou qui prennent leurs fonctions en octobre ou novembre 2012, dans les établissements dits sensibles. Un nouveau métier contre la violence dans le cadre des mesures d'urgence de la rentrée 2012.

Manuel Valls, ministre- PS - de l'Intérieur, publie le les nouveaux critères pour régulariser les sans-papiers.

Le ministre de l'intérieur, M.Valls, a publié le mercrdi 28/11/12 une circulaire très attendue sur les critères de régularisation des sans-papiers,dont le volet ''famille '' est en-deçà des attentes des associations qui notent toutefois des ''avancées'' ponctuelles. La circulaire, présentée au Conseil des ministres, est ''exigeante'' car elle impose au moins 5 ans de présence en France et des conditions précises, a expliqué M.Valls à l'AFP.Mais elle ''est juste , car les critères permettent un traitement sur tout le territoire ''et devrait mettre fin à l'arbitraire préfectoral, a-t-il estimé.

Conformément aux engagements de Fr.Hollande pendant la campagne, elle'' n'a pas vocation à augmenter le nombre de régularisations'', de l''ordre de 30 000 par an ces dernières années, a-t-il répété. Il ne s'agit pas de régulariser en masse comme en 1981 (131 000 étrangers régularisés) ou 1997 (80 000), même si la circulaire entraînera '' peut-être, dans un premier temps, une augmentation ponctuelle des régularisations''.Annoncée pour septembre , la circulaire a traîné à mesure que les réunions avec associations et partenaires sociaux se multipliaient. Le texte a ensuite fait l'objet de consultations avec Matignon et l'Elysée, très attentif à son contenu.

La version finale prévoit notamment de donner un titre de séjour aux parents présentsdepuis au moins 5 ans en France ayant un enfant scolarisé depuis au moins 3 ans. Or en 2006, Sarkozy, alors qu'il était ministre de l'Intérieur ,avait ouvert la régularisation aux parents présents depuis 2 ans avec un enfant scolarisé pendant 1 an. Face à l'afflux des demndes (33 000) il avait fermé le dispositif après 7 000 régularisations. Mais les associations militaient pour en revenir à ces règles. Les nouveaux critères reviennent '' à considérablement limiter le champ de la régulaisation'' et risquent ''d'entraîner une critiquue particulièrement vive, sans nul doute au sein même du Parti socialiste'',estimait la directeur de France Terre d'Asile (FTA) Pierre Henry.

Mais si on demande seulement 2 ans de scolarisation, on arrive sur des stocks importants et on ne veut pas envoyer ce signal. Eviter un'' détournement''. Le sort des jeunes de 18 ans pourrait également faire débat. La nouvelle circulaire prévoit de leur donner un titre de séjour s'ils peuvent prouver deux ans de scolarisation ''assidue et sérieuse'' en France. Une première mouture du texte avait fait état d'un critère de 3 ans. Le réseau Education sans frontière (RESF) milite pour une régularisation de tous les lycéens sans-papiers. Là encore , le ministère réplique vouloir éviter un ''détournement'' du système avec des familles qui enverraient des jeunes dans leur 17e année pour obtenir un statut.

Un dossier semble plus consensuel : celui des salariés, même s'il laisse en friche la question du travail au noir. La circulaire articule les conditions de présence en France (3 à 7 ans) d'ancienneté dans le travail (de 8 à 30 mois) et de travail effectif (contrat de travail ou promesse d'embauche). Les règles actuelles – appliquées de manière très inégales selon les préfectures – imposent 5 ans de présence et au moins 12 mois chez le même employeur. ''La nouvelle circulaire comporte des avancées'' a estimé Francine Blanche de la CGT. '' Elle permet notamment de changer d'employeur.''Au final '' c'est moins confus que ce qu'on avait avant, mais c'est encore trop compliqué'' a ajouté Mme Blanche. '' On se méfie terriblement de l'effectivité de la circulaire. Comment sera-t-elle appliquée en préfecture?. (Sources :AFP et La Voix du Nord).

Quizz.

1 – Qui a dit : ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri même quand ils sont très savants?…

  1. le ministre Alain Peyrefitte.

  2. le général de Gaulle

  3. le ministre Michel Debré

2 – En 2005 qui a été nommé par le Président de le République, président de la Halde: Haute autorité de lutte contre la discrimination?

  1. Louis Schweitzer, ancien PDG de Renault

  2. Armand Klarsfeld, avocat

  3. Edouard Balladur, ancien premier ministre.



3 – Une personnalité politique a déclaré en 2006: nous ne voulons pas d’une immigration subie, nous voulons une immigration choisie. Qui est-ce?

  1. le premier ministre: D. de Villepin

  2. le président de l’Assemblée nationale: J.L Debré

  3. le ministre de l’Intérieur N.Sarkozy



4 – On a pu lire (juillet 06)dans la presse qu’une centaine de personnalités avait –sous l’impulsion de la Ligue des droits de l’homme – lancé un appel à violer la loi. Pour quelle raison?

  1. pour que les jeunes aient les mêmes chances dans l’orientation scolaire

  2. pour une régularisation des parents sans papiers d’enfants scolarisés

  3. pour qu’il n’y ait plus de discrimination à l’embauche, en discothèque….

5 – Qui pense que les programmes sont une violence majeure dans l’institution?

  1. des syndicats d’enseignants

  2. la PEEP

  3. la FCPE (l’ex président Dupon -Lahitte)

6 – L’arrêté du 21/01/02 stipule qu’à l’école primaire la priorité absolue doit être:

  1. la maîtrise de la langue française

  2. la maîtrise des mathématiques

  3. la maîtrise de disciplines artistiques.

7 – À notre époque quel est le pourcentage de familles divorcées, éclatées, recomposées, monoparentales?

  1. 15%

  2. 25%

  3. 48%

8 – Les experts de la Haute Autorité de santé se disent favorables à un repérage précoce chez l’enfant des troubles du comportement. Est-ce: ?

  1. vrai

  2. faux







Résultats: 1b – 2a – 3c – 4b – 5c – 6a –7c – 8a -











(suite de la Violence au chapitre suivant 11c)

1BO.n°23 du 6/06/96

2BO n°23 du 6/06/96 p.1624

3DEP- MEN 1996

4Lire: Michel Wieviorka, Violence en France. Seuil 99.

5X.Raufer, L’explosion criminelle. Editions Valmonde Librairie.

6Le Monde du 15/04/03. Etude par Serge Marti du livre de Michel Godet, professeur au Conservatoire national des arts et métiers.:Le Choc de 2006.Pour une société de Projets. Ed. O.Jacob-2003.

7L’enseignement pris en otage. Violences à l’école, violence de l’écoleOctobre 2000

8Le Figaro du 10/04/03

9N.Catheline et D.Marcelli,op.cit.

10D. Baillet sociologue EHESS- Paris V-,www.adri.fr/hm/articles/1227

11Le Figaro du 7/8 décembre 2002

12Dominique Rousseau, professeur à l’Université de Montpellier I, membre de l’Institut universitaire de France

article: Vive la pensée moderne.

13Cassirer: philosophe allemand qui s’opposa à Heiddeger et s’exila aux USA dès l’arrivée d’Hitler au pouvoir.

14Lire: Je est un autre, pour un dialogue pédagogie-psychanalyse. ESF éditeur, collection pédagogies 2000

15Martine Gruère: Psychologue et directrice de l’école des parents.

16Valérie Caillet, docteur en sociologie, ATER à l’IUFM d’Aquitaine. Extraits d’une conférence lors du séminaire: violences et éducation(2001/02)

17Claude Allard, in Télérama n° 2756 de novembre 2002Dossier sur la pornographie. Est conseillée la lecture du

livre de C.Allard:L’enfant au siècle des images, éd.Albin Michel.2000

18In Télérama n°2756 p.12

19In Télérama n° 2756 p.14

20Rapport consultable sur le site du ministère de la Justice:www.justice.gouv.fr/presse/com101102.htm

21site: www.france5.fr/education

22Edgar Morin, Point de vue: Vers l’abîme, Le Monde 1/01/03

23Figaro du 7/8 déc.2002.

24Magazine de la MGEN n°221- Nov.2002 p.12-13-14.

25A.Bruel, ancien président du tribunal pour enfants de Paris auteur de: Un avenir pour la paternité. Syros 98 .et D.Coum, psychologue clinicien, sous la direction de qui a été écrit: Des parentsà quoi ça sert?Qu’est-ce qu’un père? -Erès, 2003.

26Alain, Système des Beaux ArtsXCIII(il faut jurer). Gallimard.

27Fernando Savoter, in El valor de educar (1997)- pour l’éducation.

28Hugues Lagrange. In Telérama- op.cit.

29Patrick Gérard, Recteur de Bordeaux- lors de la remise des prix aux lauréats du Concours général.

30Ph.Delerm, La sieste assassinée- Le portique-Ces chemins nous inventent- Le buveur de temps- L’envol- Paris l’instant.

31Auteur de l’élève au cœur (Seuil).

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